[EVENT - Fin Septembre] Défendre le Pilier du Pacifique Sud

La Nymphe se trouvait à la demeure des Atlas, entrain d'aider son grand-père à la gestion du domaine familial. Elle avait besoin de s'occuper l'esprit. Ne pas penser. A ce qui pourrait arriver là-bas. A Jamir. Là où se trouvaient Endymion et Nereus. Elle espérait sincèrement que tout allait pour le mieux pour eux, et avait demandé au dernier de veiller sur le premier.

"- Cali?"

Elle sortit de sa réflexion pour porter son regard améthyste sur son aïeul, lui adressant un sourire.

"- Oui grand-père?"

"- Si c'est pour ne pas m'écouter quand je te parle, je n'ai pas besoin de toi ma petite."

"- Je te demande pardon, je vais tâcher d'être plus attentive."

Avec douceur, la belle viendra déposer un baiser sur la joue burinée du vieil homme. Et tout à coup, le sol se mit à trembler avec une force telle que les deux Atlas tombèrent à genoux par terre. La seconde suivante, pourtant, elle venait envelopper de ses bras le corps d'Evaimon pour le protéger du sien. Déjà, on pouvait entendre les cris et les hurlements de douleurs au dehors.

"- Qu'est-ce que... Impossible..."

Et pourtant. Oh mais en son cœur, elle savait. C'était comme si un lien puissant venait d'être rompu. Tristesse. Rage et colère se mêlaient, créant un maelström de sentiments forts et contraires. Vive, l'Atlante se relevait, entraînant son grand-père, alors que les serviteurs des Atlas affluaient en pleurant sous la panique.

"- Allez tous vous mettre en sécurité! Grand-Père tu les accompagnes!"

"- Mais..."

Plaçant ses mains sur les épaules d'Evaimon, le regard emprunt de sérieux se porta sur lui:

"- Tu les accompagnes! Laisse-moi m'occuper du reste. C'est MON rôle à présent. Je t'aime grand-père, à présent allez-y."

Aleina vint prendre la jeune fille dans ses bras:

"- Sois prudente Calista, promets le moi."

Un sourire bienveillant:

"- Tu as ma parole. Suis grand-père."

La seconde suivante, la Belle quittait la demeure familiale, le regard plein d'une détermination nouvelle et sans faille. A l'appel du cosmos de son Elue, les pièces de l'Ecaille de Scylla se mirent à luire intensément avant de disloquer pour venir la recouvrir. Autour de la jeune femme des félins sortaient des ombres pour se lancer dans une course effrénée avec elle. C'est alors qu'elle perçut l'appel de son frère. Tout en continuant à courir, elle répondit à celui-ci.

* J'y fonce Nea! Tu as ma parole que je ferai tout pour retenir ces troupes. Que Poséidon veille sur nous. Je t'aime!*

Oui, elle savait ce qu'elle devait faire. Déjà, elle pouvait voir son Pilier envahi et attaqué par les troupes ennemies. Immédiatement, une colère sourde et palpable s'empara de l'Atlante. Son aura s'étendait autour d'elle, et comme réagissant à l'appel de sa Gardienne, les protections du Pilier s'activèrent. Les ombres aux rugissements infernaux s'abattirent sur les guerriers, les enveloppant et les déchirant de leurs crocs acérés. Loups, félins, aigles et ours entraient en scène. La Belle étendit les ailes de son armure pour venir se placer sur le parvis de l'immense colonne qui soutenait le Pacifique Sud. Les bêtes à ses côtés se déchaînaient.

"- Bien, ils semblerait que vous veniez de mettre en colère les Atlantes, et plus particulièrement leur Princesse. Ecoutez-moi bien. Ici, vous êtes chez moi et je ne vous laisserai pas passer. J'ai un peuple à protéger. Alors messieurs, soyez les bienvenus sur le territoire de la Nymphe Maudite, car vous venez de pénétrer dans l'antre de Scylla. A présent approchez, et dansons, vous et moi."


Un sourire carnassier venait de parer les lèvres de la jeune femme. Serrant les poings, ceux-ci vinrent se recouvrir de givre. Vive et rapide, faisant preuve d'une célérité hors norme, la Nymphe déploya son cosmos autour d'elle avant de foncer sur ses ennemis, frappant ces derniers avec force. Un bond majestueux, et elle viendra percuter du genou le faciès d'un de ses assaillants, l'envoyant valdinguer contre les autres, pour un autre se fut un coup porté en plein sternum.


Oui Scylla combattait avec une force que sa stature ne laissait pas présager. Elle s'immobilisa, reprenant son doux faciès:

"- Oh, je suis si désolée, vous devez être transis de froid par ma faute. Venez. Approchez... Et goûtez au feu du fondateur d'Atlantis..."

Son aura se fit plus chaude, plus forte, plus vivace. A nouveau, son visage se para de ce masque plein d'animosité, et son sourire se fit plus bestial encore. Si tant est que ce soit possible:

"- Atlas Legacy!"

La seconde suivante une colonne de feu vint envelopper les ennemis. La Nymphe tendit le bras, et d'un claquement de doigts, tout cela se transforma en un immense et magnifique brasier que la Belle observait en affichant un sourire glacial.

La Nymphe maudite se déchaînait, libérant sa véritable nature. Libérant ce qu'elle était réellement, au fond d'elle. Car derrière la douce et tendre Calista se cachait la combattante émérite, dont la rage dépassait de loin tout ce que chacun aurait pu imaginer. Elle eut un sourire, car en cet instant, si le Légat venait à lui demander de se calmer, nul doute qu'elle en serait dans l'incapacité. Oui, la Bête se décharnait. La Bête mordait. La Bête déchirait de ses crocs puissants et acérés ses ennemis. Ceux-là même qui osaient profaner de leur simple présence la Cité et les habitants qu'elle aimait, choyait et qu'elle devait à tout prix protéger. A cet instant, son esprit était concentré sur la protection des siens, et surtout sur la protection du Pilier. Elle en était la Gardienne.

L'éclat étincelant qui allumait les iris améthystes allait et venait sur les ennemis. Elle observait avec animosité les Guerriers qui se tenaient encore debout. Un sourire sardonique s'étendait sur les lèvres de la Demoiselle, alors qu'elle allait et venait sur son parvis:

"- Oh des durs à cuire. De la vieille carne. Mais messieurs, vous n'êtes guère plus nombreux. Si mon Feu n'a pas voulu de vous, je suis certaine que mes bêtes, elles, vont tout de même se repaître de vos chairs."

Ainsi, elle s'apprêtait à lancer une nouvelle vague d'attaques lorsqu'elle ressentit un souffle cosmique particulièrement puissant, au point d'en amoindrir celui de leur Seigneur.

"- Qu'est-ce que..."

Elle eut juste le temps de dresser un mur d'eau entre elle et le souffle pour s'en protéger un minimum. Défense dérisoire, mais néanmoins nécessaire, alors que déjà, elle reportait son attention sur les troupes qui affluaient une nouvelle fois.

"- Ouais, c'est bien ce que je disais. Des durs à cuire."

Un soupir théâtral s'échappa de ses lèvres, et la seconde suivante, elle s’élançait à nouveau dans la bataille. Ses poings s'abattaient sans relâche sur ses adversaires, percutaient avec force, envoyant ceux-ci valdinguer bien plus loin, causant de terribles dommages. Son cosmos l'enveloppait, plein de rage. Un éclat éblouissant l'enveloppa, et la seconde suivante, une projection lumineuse et enflammée de Scylla fut projeté en direction des ennemis. pourtant, au moment de lancer l'attaque, elle ressentit une douleur, mais elle passa outre. Du mur qu'elle avait érigé un peu plus tôt pour se protéger émergea des loups sous forme aqueuse, qui filèrent en direction de leurs proies pour s'en abreuver et s'en délecter avec plaisir.

La Belle, elle, observait le mur qui commençait à se dresser. Bien, elle devait encore gagner du temps, et profita de cette accalmie pour apaiser son cœur. Elle aurait voulu entrer en contact avec Nea, mais non. Pas maintenant. Lui aussi combattait, elle ne devait pas le perturber. Tout irait bien pour lui. Elle ne devait que se concentrer sur la mission qu'il lui avait confié. Ne pas le décevoir. Ne pas les abandonner, eux, les Atlantes. Elle était leur Princesse, et en tant que telle, elle veillerait sur eux comme elle l'avait toujours fait jusque là.

Les coups pleuvaient et s'abattaient sur les ennemis d'Atlantis. Bien sûr, la Nymphe subissaient aussi des blessures, mais elle s'en moquait éperdument. Tout ce qu'elle voyait là, c'était qu'elle devait protéger son pilier, et sa Cité. Elle ne leur permettrait pas de passer. Du coin de l’œil, elle observait l'état d'avancement de l'élévation du mur de protection. La Belle se tassa sur elle-même avant de laisser ses poings s'exprimer avec force et fracas.

Un instant de répit lui fut accordé, alors qu'elle ressentait une drôle de sensation contre elle. La carte...Celle qu'il lui avait donné. Elle avait la sensation que son éclat s'amenuisait. Un instant, l'inquiétude la gagna. Non, elle se devait de lui faire confiance. Elle ne devait pas se détourner de sa tache. Demeurer concentrée. Garder l'esprit sur ses adversaires et rien d'autre. Plus de Calista. Seule demeurait la Générale de Scylla. Plus tard...oui plus tard, elle aurait le temps de s'inquiéter. Pour lui.

C'est alors que cette voix puissante lui parvint. Elle n'eut aucun mal à deviner à qui elle appartenait...Poséidon. Elle eut un sourire amusé. Qu'il abandonne? Cela jamais, elle n'en doutait pas. Son cœur fut réchauffé par le cosmos ressenti, s'apaisant à ce contact bienveillant et rassurant, alors qu'il lui semblait qu'une force nouvelle coulait en elle. Ses blessures, bien que légères, se refermaient.

"- Vous avez entendu? Atlantis ne tombera pas. Pas plus que moi. Par contre, vous..."

Galvanisée, la Nymphe laissa son cosmos exploser avant de replonger en direction de ses ennemis. Son attaque se fit violente, alors qu'à nouveau les flammes venaient dévorer les attaquants. Elle brûlait, sans vergogne, laissant sa sauvagerie prendre le dessus, celle-ci ne demandant qu'à s'exprimer pleinement.

Et c'est alors qu'elle ressentit une approche. Contre toute attente, il lui semblait que Scylla laissait exprimer sa rage toute entière. Elle...Comment osait-elle? Oui, comment osait-elle fouler son territoire! Cette Sorcière qui lui avait volé sa vie. Cette Sorcière qui avait fait d'elle ce qu'elle était. Transformant la Nymphe en Monstre par pure jalousie. Elle la haïssait, cette Circée...