S'entraîner ! [Retour]

- Pars devant, j'te rejoins !

D'un geste de la main, il congédiait son paternel afin que celui-ci le laisse un peu tranquille. Ces quelques semaines avaient été marqués par un entraînement aussi rigoureux qu'indispensables. Son père avait accepté de partir avec lui dans certains territoires éloignés de leur nation. Non seulement pour éprouver leur résistance mais aussi et surtout pour permettre au colosse de déchaîner sa puissance sans risque de perturber les défenses d'Asgard. Cette guerre n'avait pas eu un impact positif sur le moral du géant. Devoir repartir alors qu'on avait besoin de lui, devoir quitter le champ de bataille pendant que sa Prêtresse se battait, voilà qui avait de quoi lui soulever le cœur. Ainsi, après s'être rétabli et après en avoir discuté avec la Voix d'Odin en personne, il avait prit sa décision. Sac sous l'bras, arme dans le dos, il était parti.

Cela avait été bénéfique, il le savait. Il le sentait. Sa confiance en avait prit un sacré coup mais plus que le moral, c'était surtout le corps qu'il avait renforcé. Il l'admettait sans mal : il avait manqué de rigueur et de clairvoyance. Lui le géant, celui qui écrasait et qui discutait ensuite, n'avait pas été à la hauteur de sa réputation. Ce n'était pas sa force véritable qui était en cause mais belle et bien sa naïveté. Celle d'avoir accordé sa confiance à un étranger. Celle d'avoir cru, d'avoir espéré peut-être, que les autres guerriers possédaient ses valeurs, son honneur. Il était tombé de haut, non sans apporter la mort chez ses ennemis.

Mais cette fois, c'était terminé. Il contemplait les restes de leur campement : souches à moitié arrachées, ossements des animaux récemment dévorés, traces de luttes sur le sol. Son regard balayait l'ensemble pour finalement se poser sur le lac au loin. Un instant, il ferma les yeux, se laissant envahir par les souvenirs récents. En son for intérieur, Sköll lui fit part de ses propres sentiments. Lui aussi était ravi de pouvoir enfin regagner les terres de leurs ancêtres. Il rouvrit les yeux et murmura une brève prière. Il n'était pas l'homme le plus pieux de la terre. Mais il savait reconnaître ses erreurs.

- Allez, on rentre au bercail, vieux frère. Il est temps pour nous de refaire couler le sang de nos ennemis.

Son retour était un présage. Un présage de mort pour les ennemis d'Odin et de sa Prêtresse.