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 Le sang le plus pur est le plus savoureux [Reprise]

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MorriganMorriganArmure :
Cardinal de la Mort

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Message Le sang le plus pur est le plus savoureux [Reprise]   Le sang le plus pur est le plus savoureux [Reprise] EmptyVen 1 Mai - 17:00

Les vies sont le sang. Par le sang, naît. Par le sang, meurt. Par le sang, transcende. Ce sang coule de ses veines, s’échappe de sa carotide, menace sa subsistance. Akir, le Centurion du Tigre, peut bien panser ses plaies… son essence s’est déjà échappée de son enveloppe charnelle. Hurle. Hurle donc à l’agonie, petite vermine ! Nul ici ne t’entend ! Nul ici ne t’attend ! Nul ici ne se priverait d’attenter à ta vie pathétique ! De la haine, de la frayeur, de la répugnance, de la cupidité, de l’obstination, de l’ignorance, de la stupidité, de la jouissance, de l’amusement, de la suffisance, de la majesté. Tourne au sein du tourbillon une myriade de pulsions, d’émotions et de sentiments qui désagrègent la raison, se répandent comme la peste et préposent à la mort les incapables. Zvezdan, Akir, Kostas, César et Velya. Dansent les fous. Chantent les déments. Psalmodient les maudits. Chacun ne perçoit que son propre reflet, sa démesure, son ambition. Se confrontent les pensées contraires et menacent de tout faire imploser. Dans ce capharnaüm de passions extrêmes, la Tarentule rampe contre le plancher, se laisse oublier, se confond dans l’ombre de l’attention. L’histoire s’est déjà écrite sans elle, éternelle spectatrice des malheurs et bonheurs distinguant les nantis des parias.

La vision floue, sa pauvre carcasse misérable s’évade du palais, se traîne piteusement, manquant de se perdre. La vision floue, l’anémie menace de l’emporter dans les songes et d’abandonner son corps chétif à la putréfaction. Cependant, quelque chose la retient. Une sensation ineffable, ayant toujours marqué sa vaine existence, gagne en importance, dévore les couloirs de sa conscience. Le sang. Le sang. Le sang… Abreuves toi, mon esclave… Tu es assoiffée de vies. De tisseuse, nous avons fait de toi l’Araignée. Fini le temps où tu me servais mes proies, désespérée à l’idée de n’être plus que la dernière. À présent, te voilà devenue l’unique prédatrice. Cède… Cède donc à l’envie. Que l’écho de nos pensées s’épousent, se marient et se confondent pour une transcendance interdite, qu’Athéna elle-même ne put supporter de sa hauteur divine. La voilà dépasser le seuil de cette antre organique. De l’obscurité, une voix, bien familière. Celle de Maïwenn. Petite impertinente sauvée dans son village. L’héritière de sa volonté, de sa liberté, de son indépendance abandonnées à la lisière de cette forêt hantée par les démons du passé.

– Esther ? C’est toi ?


Petite larve embrassant le dos de cette cathédrale vivante. L’énergie l’avait quittée, réduite à sa fébrilité impuissante. Mais à présent, l’adrénaline de l’enivrer, de parcourir les circuits de son corps et de son esprit. Se redressant, celle-là même qui lui parlait n’apparaissait pas dans son champ de vision. Intérieurement, de la chercher. Maïwenn ? Ses mots, de ne pas quitter le seuil de ses lèvres. Ses gestes, de s’animer au mépris de sa volonté, guidée par un instinct irrépressible. Mais… que fais-je ? J’ai si soif… Qui est-elle ? La petite fille aux prunelles d’émeraude se perdait dans ses focalisations, aveugle à ses actions. Et pourtant… quels étaient-ils… La cuirasse couvre sa robe paysanne, prête à son apparence le sinistre qui se lit dans les yeux de son héritière.

– Qui… Qui es-tu ? Ar… Arrête !

Pour la première fois, la peur de transparaître dans le regard de cette adolescente jusque là apathique à son environnement. Après tout, le regard d’Esther ne trompait pas sur ses intentions. Que ses fouets la lacèrent, ses doigts enfantins traversent la chair et l’ouvrent pour changer le corps en morceaux de viande savoureux. Les viscères… Les entrailles… Les tripes… Si faim… Si soif… Subjuguée par le carmin des blessures infligées, l’Araignée se délectait alors même que son trésor se vidait de son sang, de sorte à écouler autour d’elles une mare écarlate. Le poisseux, le collant, le chaud sur ses petites mains que la hardeur de l’effort avait écorché.

Que se redresse son buste, son visage se relevait de même vers le plafond qu’elle ne discernait pas. Au lieu de cela, des visions, des sons et des sensations l’envoûtaient. Les réminiscence de ses sacrifices, ceux-là mêmes qu’elle offrit à Arachné. Non pas seulement des souvenirs, mais aussi la persistance de leur être, retenu prisonnier sur la toile de la damnée. Elle entend leur supplice, leur révulsion, leur désespoir. Elle qui se sentait autrefois si seule découvrait à présent jusqu’à quel point elle ne l’avait jamais été. Toujours accompagnée par les fantômes de ses victimes. Et en parallèle, la voix chantante de sa Mère qui la torture.

– Tu l’as fait ! Tu l’as finalement fait !


Sitôt les mots rejetés de ses cordes vocales que son expression change du tout au tout, passant de l’extatique à la stupeur. Ses yeux, de se baisser sur le cadavre livide et déchiqueté de Maïwenn. Ses prunelles tremblent. Son esprit vacille. L’horreur ronge son sang froid. Ses mains se dirigent vers son crâne et l’empoignent, le serrent. Son dos se voûte. Un hurlement viscéral se dégage de sa silhouette menue. C’est impossible… Elle n’a pas pu faire ça… Cela est impensable… Jamais… Jamais… Se relevant, la Tarentule voulait fuir, mais à peine se mit-elle debout qu’une petite fille rencontrait son chemin. Une créature monstrueuse, la peau cendrée et les prunelles orangées éclairant doucement dans l’obscurité. L’altérité incarnée. Et pourtant… de même taille, la forme du visage semblable au sien, de même que la chevelure de jais.

– C’est… C’est impossible…

Le bout des doigts s’avançant prudemment vers le visage de cette chose pour l’effleurer. Cette dernière, de mimer son geste avec exactitude. Était-elle… ce monstre ? À peine en prenait-elle conscience que la structure de ses pensées s’exposait déjà à la corruption de forces étrangères. D’abord le corps, puis les pulsions et enfin l’esprit. Bientôt, le temps ne devenait plus qu’un concept insaisissable. S’était-il passé un jour, une semaine, un mois ? Seule dans sa résidence organique, Esther se laissait dévorer par les prières maudites de ses anciennes proies.

Meurs… Disparais… Tu nous as tout pris… Tu ne possèdes rien… Abjection… Monstre… Tu es une erreur de la nature… Tu n’aurais jamais dû naître… Pauvre hypocrite… Comment as tu pu croire posséder de cette humanité ? Tu ne mérites que la mort… Saisis tu seulement ce que tu nous as arraché ? Les enfants que nous aurions voulu voir naître… Les visages des parents que nous ne reverrons jamais… Le regard de nos amis par qui nous existions… Il ne nous reste plus rien… Jusqu’au repos… Tu nous as tout enlevé… Tue nous… Et si tu ne le peux pas autrement qu’en te donnant la mort… alors meurs ! Qu’est-ce qui peut bien encore te rattacher à la vie, de toute manière ? Tes instants de bonheur n’ont toujours été qu’une éternité de mensonges. Tu as toujours été seule. Tu as tué ceux que tu aimais. Petite lâche… Ne vois tu donc pas le venin que tu rejettes de tes lèvres monstrueuses ? Chaque fois que tu te prends de rêver, tu ôtes les espérances, les idylles et les destinées d’autrui. Tu n’es qu’un parasite. Une vermine. Un nuisible.

Tu n’as pas ta place dans cette vie.



Cette haine sans limite peut bien se répéter, la corroder, lentement. La résurgence de ce poison immunise le corps et renforce sa longévité. Son humanité, de se dérober doucement de sa personnalité. L’hésitation l’embarrassait de moins en moins, à mesure qu’elle chassait. En César, elle découvrait un « partenaire ». Ou du moins, sa nature se rapprochait de la sienne. Des serviteurs de Velya, pour qui ils ressentaient un amour artificiel des plus irrésistibles. Réduits à l’état de prédateurs, ils répondaient à l’appel de leur faim, de leur soif. Que coule le sang, s’abreuveront les parias. Ce monde les ayant rejeté… ce monde tout entier assumerait à présent d’avoir fait d’eux des Fléaux.

Et pourtant… et pourtant… la marionnettiste, de continuer à se perdre entre les fils de celle qui la commandait, s’entretenait à la guider, se faisant plus discrète, plus insidieuse. La cuirasse et son hôte étaient arrivés à un état plus avancé, symbiotique. Progressivement, sa manière d’être changeait, toujours si malléable, mais plus aisément à dessein, pour mieux tromper, piéger et dévorer. Les atours d’une chasseresse, perfectionnée dans le sourire pétri d’humanité d’une petite fille désormais morte en son cœur. Pendant une longue période, elle avait cessé d’agir, se faisant oublier de ses propres alliés. Des promesses qu’elle n’avait pas réalisé. Celle notamment, adressée à cette petite Sainte en devenir. Qui était-elle déjà ? Angus.

Repassant les conversations avec cette jeune fille, une curieuse nostalgie éclairait la noirceur de son essence nouvelle. Pourquoi… Pourquoi était-elle toujours attiré par le Sanctuaire… le bastion même de ce Monde qui l’avait rejetée ? Devenue une guerrière des Berserkers, si elle assumait enfin sa nature, éprouvait toujours une forme de sympathie et d’attirance inexplicable envers les esprits épris de candeur. La naïveté, voilà un goût comme il en transparaît rarement de si délicieux dans le sang… Le sang est constitué de vies. Par le sang, transpire l’âme. Par le sang, respire les émotions. Et le plus savoureux des sangs est celui qu’elle rejeta de son âme en s’abandonnant à sa monstruosité : ce sang bouillonnant d’innocence.

– J’ai soif… J’ai si soif… Du sang… Du sang…
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Le sang le plus pur est le plus savoureux [Reprise]
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