\-18/ Retrouvaille entre Chinois [PV Shin]

Bientôt six mois. Six mois que je marchais. Non pas sans but, bien au contraire. Je trouverais le camp d'Arès, je prouverais ma valeur et serait la digne fille de mon père ! Gaius Sextius. Oui, je réussirais, je... Un, non, des bruits de pas se firent entendre non loin de moi. Couverte de ma fourrure de panthère, je me  fondais dans le paysage. Enfin, en partie, car il n'y avait aucune de ses gracieuses créatures dans le coin. De là où je me trouvais, allongée dans les fourrées, je vis passer une caravane de cinq hommes, armés, avec des provisions. Bordel, j'avais la dalle ! Je les jaugeais rapidement et esquissais un sourire malsain alors que je me léchais la lèvre inférieur. Oh oui, un petit hommage a mon seigneur et maître, tel une offrande hein...

En silence, j'évoluais parmi la nature environnante, sans jamais quitter mes proies des yeux. Plus tard, alors que le soleil de midi brillait haut dans le ciel, ils firent une pause et je feulais d'excitation. Oh ouiiii.... J'attendis patiemment qu'ils installent leurs camp pour manger un bout et rejetais ma fourrure en arrière, prenant une mine misérable, ce qui ne serait pas dure au vu de mon état général, il fallait franchement que je me lave. Je sortis d'entre les bois, en pleurant, serrant mes bras autour de mon corps chétif à demi nu, parlant chinois. Le plus proche se leva, un sourire sur le visage. C'était utile d'avoir une belle gueule. Quand il fus à porté de griffe, je laissais cette étrange énergie se concentrer dans mon poing pour la libérer lors d'un mouvement fluide, le sourire de la folie de retour sur mes lèvres alors que la tête vola et que le sang gicla, m’éclaboussant. Je psalmodiais un chant guerrier en l'honneur d'Arès alors que je me mis à décimer un a un les hommes présent pour finir par me retrouver seule vivante parmi des morceau de cadavre, riant aux éclats en léchant le sang qui salopait mes bras. Sans un regard pour ses sacs à merdes, je me dirigeais vers leurs sacoches et y vit des galettes de maïs et des pommes. Mons estomac gémit de contentement et j'avalais rapidement de quoi me sustenter pour le moment, prenant le reste pour plus tard.

Je fis demi tour, laissant une traînée sanglante sur le sol alors que je retournais vers mon lieu de couchage, près d'un cours d'eau. Là, je posais mes affaires et priais quelques minutes pour l'âme de mon père et pour mon dieu. Puis je me relevais en m'étirant souplement, une petit sourire satisfait aux lèvres. Je me mis à fredonner une vieille comptine chinoise que ma mère me chantait autrefois, tout en me déshabillant pour entrer dans l'eau froide. Le ruisseau était assez profond pour arriver juste a la chute de mes reins, ne m'obligeant pas à me baisser pour me laver. Ne connaissant pas l’étendu du carnage, je plongeais sous l'eau, profitant du silence et de l’apaisement que me procurait cet endroit pour calmer ma pulsion meurtrière et retrouver un semblant de contrôle.

Lorsque mes poumons, en feu, me supplièrent de leurs fournir de l'oxygène, je fendis la surface paisible du cours d'eau en rejetant ma crinière d'ébène en arrière. Je me mis à me frotter le corps, chantant l'un des airs rituels de mon ancien village, lors des fêtes en l'honneur de la lune et de ses retrouvaille avec son amant.

Cette légende... Je souriais devant tant de bêtises. L'amour n'était qu'un leur, seul la guerre et les combats méritaient un tel dévouement. Je frissonnais un peu, l'air froid de cette région était semblable à celui que je connaissais depuis ma naissance, m'offrant un étrange sentiment de sérénité dans ce lieux inconnue. Arriverais-je à trouver le camp d'Arès... ?