[RP de transition - Janvier 553] Semblable mais différente

Je n’ai plus vraiment conscience du temps qui passe. Il glisse, comme de l’eau, s’échappe entre mes doigts ; parce qu’il est inutile de vouloir l’attraper, je me contente de l’observer, de danser, parfois, à son rythme qu’il nous impose à tous. Je n’ai pourtant pas l’intuition d’avoir changé, sous son joug. Je ne changerai sans doute jamais. Je reste Sunilda, guerrière du Soleil, après celle ayant cheminé, longtemps, sur le sentier des morts.

Leur royaume m’est encore accessible et il m’arrive parfois de converser avec lui. De la revoir elle, l’armure de la constellation du Cancer. Si aujourd’hui je ne m’abreuve plus à sa source, je demeure une enfant des étoiles. J’écoute leur chuchotis, j’entends les rêves des autres enfants.

Des égarés. Je voyage dans le monde des Hommes, continue d’osciller ? Suis-je ici ou là-bas ? Peut-être les deux à la fois ? J’ai une autre mission, celle m’ayant portée au Sanctuaire de la Déesse aux yeux pers s’est achevée dans un silence. Je suis partie, en quête du Soleil. J’ai l’ai longtemps cherché, Adalrik. Celui m’ayant libéré de mes chaînes. Dans mon périple, j’en ai fait de même, des hommes, des femmes des enfants. Depuis, ils suivent mes pas, font partie de ma troupe.

Je marche sur un autre chemin, celui des vivants. Je l’observe avec douceur et bienveillance. Mon Art les guide, les enchante. Je suis une voix qu’ils écoutent. Je suis une main qui retient. Une bouche qui cherche à apaiser. Et mes yeux continuent de voir bien au-deçà du Voile.

Et mon cœur s’est épris d’un de mes semblables. Mon égaré. Je ne lui ai pas avoué, il doit d’abord cheminer, comprendre. Inventer sa propre musique. Nous nous sommes rencontrés avant que mon premier rêve ne s’achève. Avant que je n’embrasse le Soleil et ses visions.

Ma mémoire a occulté une partie de ce que j’ai été, au cœur du Sanctuaire. Je le sais, mais cela ne me chagrine pas vraiment. Ainsi vacille le cours de la pensée. Ma nature reste intacte. L’oubli participe à ma Destinée. Je compose avec elle, une glorieuse symphonie.

Je suis la louve, et ma meute s’est agrandie depuis. Mes enfants lupins sont une part de la nuit, me conduisent, comme l’Oiseau qui m’a prêté ses ailes.

Od, où es-tu à présent ? As-tu trouvé ta voie ? Bientôt, je le sais, je te retrouverai. C’est écrit, je l’ai lu dans les Runes. Les pierres ont clamé nos retrouvailles, couchées dans la neige.

Mon égaré, mon esprit te rejoindra avant mon enveloppe charnelle. Je volerai jusqu’à toi, babillerai à ton oreille, m’assurerai que tu rêves toujours, que tes tourments se sont mués en doux songes. Je te l’ai promis que j’écarterai toujours tes cauchemars.

Je suis l’une des lumières de Sól, son élue. Je suis Sunilda, placée sous la bénédiction du Corbeau.