Eirwen - The Shieldmaiden

Blanche-Neige. Telle est la signification du prénom de la demoiselle. Un prénom qu'elle doit à sa longue chevelure blanche comme neige. Une couleur pour le moins atypique, vous en conviendrez. Son visage est le reflet d'une personnalité calme, mais dont les traits pouvaient se montrer plus durs et plus fermes lorsque la situation s'avérait nécessaire. Alors dans ces instants, les yeux à la teinte splendide flamboyaient et irradiaient de plus belle. Le reste du corps était tout aussi pur et agréable à regarder. Elle devait mesurer dans le mètre soixante-dix, un cou de cygne, la taille fine et gracile, les jambes fuselées, les muscles finement dessinés par des heures d’entraînements harassantes. Sa peau, quant à elle, était laiteuse, sans la moindre imperfection. Elle le savait, elle attirait le regard des hommes et leurs convoitises. Et si certains pouvaient se montrer un peu trop entreprenant, les prunelles ambrées, semblable à l'or en fusion, les foudroyaient du regard. Oui cette chevelure et ce regard étaient particulièrement atypiques. Certains y voyaient là la manifestation des Dieux.

D'un tempérament doux et gentil, elle n'en demeure pas une combattante aguerrie. Sa volonté est sans conteste son atout le plus puissant. Rien ni personne ne saurait la détourner de son but, et si vous cherchez à lui mettre dans les roues, prenez bien garde à vous, car sous son apparence frêle sommeille une guerrière émérite disposant d'une habileté et d'une agilité peu communes. Lorsqu'Eirwen plonge ses iris dans les vôtres, elle est capable de sonder votre cœur et d'y lire vos secrets les sombres et les plus noirs, ce qui en fait, sur le champ de bataille, un redoutable adversaire à la peau coriace. Vous l'aurez compris, fidèle à ses amis et ses idées, l'asgardienne est de nature calme et douce, mais face à l'ennemi elle saura se montrer intraitable et implacable.

Hiver 534, au petit matin. Des cris barbares des agresseurs, éveillèrent le petit village aux premières lueurs de l'aube. Une bande de guerriers renégats, des pilleurs, pénétrèrent à l'intérieur de la petite bourgade, fracassant les portes des premières maisonnées, tuant les propriétaires et tout occupant, avant de s'emparer de quelconques richesses. Déjà surgissaient des autres maisons les hommes armés de haches et d'épées, rugissant leur haine à la face de leurs ennemis, ces lâches qui osaient venir s'en prendre à eux par traîtrise alors que tous dormaient.

Dans la demeure du jarl Thorholf, les cris avez tiré de ses rêves la fille de celui-ci, la petite Eirwen âgée de quatre ans. Sursautant dans son petit lit, la bambine se lève vivement quand la porte de sa chambre s'ouvre à la volée, lui arrachant un cri de terreur, avant qu'elle ne reconnaisse la silhouette massive de son père, qui s'avança vers elle, suivit de près par un couple de serviteurs. La femme s'empresse d'aller au-devant de l'enfant, la posant délicatement sur son lit afin de la vêtir chaudement, tandis que les prunelles ambrées s'agrandissaient de terreur au fur et mesure que les cris à l'extérieur se faisaient plus forts et plus proches.

"- Dépêchez-vous Kirsten, vous devez quitter le village afin de mettre Eirwen en sécurité. Je ne permettrai pas qu'il arrive quoique ce soit à ma petite fille."

Intriguée, l'enfant lève alors son doux minois vers son père, scrutant Thorholf comme pour sonder son être.

"- Vous venez avec nous, n'est-ce pas Père?"

Parfaitement habillée et emmitouflée dans une chaude cape, la petite Eirwen se glisse de son lit et s'élance aussi vite que le lui permettent ses petites jambes vers ce père tant aimé. Son seul et unique parent, sa mère étant morte en couches en tentant de mettre au monde un petit garçon, lui-même mort-né. Touché par l'angoisse qui perçait dans le son de la voix de la petite, le géant s'agenouille face à elle pour la serrer dans ses bras et caresser le dos de la bambine pour apaiser ses craintes.

"- Je ne peux pas abandonner le village Eirwen, se serait lâche de laisser mes hommes périr ici. Mais je ferai tout mon possible pour te rejoindre dès que ce sera fini. N'oublies pas que je t'aime ma chérie. A présent allez-y, Sellig a sellé deux de nos meilleurs chevaux."

Pendant cette phrase Thorholf avait porté sa petite dans ses bras guidant le couple de serviteurs vers l'écurie. Une fois la nourrice en selle, il confie sa petite fille aux soins de cette dernière. Les barbares se rapprochaient de la maison, leurs cris se faisant plus proches. Et déjà trois d'entre eux se découpaient à l'entrée de l'écurie, un sourire mauvais ourlant leurs lèvres. Sans la moindre hésitation, le jarl fonça dans la mêlée épée au poing, abattant un mercenaire, alors que Sellig claqua la croupe du destrier qui s'élança au dehors. Un rugissement de douleur se fit entendre, faisant instantanément tourner la tête de la bambine. Son père venait de subir une terrible attaque: le deuxième renégat était tombé sous ses coups, mais le troisième l'ayant prit par surprise lui avait planté son épée dans le dos, faisant choir Thorholf à terre. Un cri de détresse s'échappa de la gorge de la petite fille, que la servante pressa davantage contre elle quand elle la sentit se débattre, tandis qu'ils s'éloignaient du village dont quelques maisons commençaient déjà à brûler.

Après plusieurs kilomètres parcourus, ses deux compagnons d'infortune décidèrent de ralentir l'allure, tandis que l'enfant ne cessait de verser des larmes. Sachant qu'il serait vain de consoler la bambine face à la terrible perte que lui portait le destin, les deux époux se concertèrent avant de se décider à gagner le Palais Royal. Là-bas, ils seraient en sécurité pensèrent-ils, à juste titre. Eux-mêmes se mirent au service l'actuelle Prêtresse, qui leur permit d'adopter Eirwen, car elle estimait qu'il serait plus bénéfique pour l'enfant de rester auprès de gens qu'elle connaissait afin qu'ils l'aident à adoucir sa peine et à s'épanouir par la suite.

Plusieurs années s'étaient écoulées depuis les événements qui avaient changé la vie d'Eirwen. Les premiers temps avaient été particulièrement difficiles pour elle. L'enfant de cinq ans s'était emmuré dans son silence, et ce malgré les délicates attentions et l'affection de ses parents adoptifs. Elle qui était si enjouée petite, ne souriait presque plus. Il lui arrivait parfois d'errer aux abords du palais, de s'arrêter et d'observer les entraînements des fameux guerriers divins. Curieusement, elle se sentait comme attirée par eux, par leur force et leur savoir. Ainsi, elle pouvait rester des heures à les observer.

Un jour, une main se posa sur son épaule. Sursautant, l'enfant s'était vivement retournée pour faire face à l'homme qui l'observait. Sa réaction d'ailleurs le fit sourire et il leva les mains en signe de paix.

"- Du calme, tu n'as rien à craindre de moi."

Il s'agenouilla face à elle, la scrutant avec attention, sans se défaire de son sourire.

"- Désolé de t'avoir fait peur. Je suis Toryald. Guerrier Divin d'Alpha. Enfin tu peux m'appeler Toryald. J'ai pu constater que tu venais ici régulièrement pour nous regarder. Et toi quel est ton nom gamine?"

Les iris ambrées scrutaient l'inconnu. Son sourire la mit tout de suite en confiance, et elle exécuta une petite révérence à l'attention du Guerrier d'Odin. Il était l'Alpha, certainement un des plus puissants guerriers du Seigneur Odin, si ce n'était le plus puissant. Pour être le dernier rempart entre la Prêtresse et ses ennemis, c'était ce qu'il devait être.

"- Je me prénomme Eirwen mon Seigneur."

"- Enchanté de faire ta connaissance Eirwen. J'ai pu constater que tu venais quasiment tous les jours nous voir et que tu te cachais ici. Tu peux rester ici, personnellement, cela ne me dérange pas. "

Les prunelles de la petite s'étaient éclairées d'une joie non feinte, et elle avait acquiesçait vivement la tête tout en souriant. En réponse le guerrier lui ébouriffa sa blanche chevelure, ce qui la fit rire. Toutefois, malgré cette nouvelle amitié, elle restait une enfant délicate dont les rares sourires éclairaient son visage. Bien qu'ayant commencé à être instruite, la petite fille aimait à batifoler dans les bois enneigés contre l'avis de ses deux tuteurs qui ne craignaient qu'elle ne fasse de mauvaises rencontres. Vint un jour à l'âge de quatorze ans, où elle emprunta un des chevaux de son père avant de s'éloigner en direction de la forêt. Elle avait remarqué la présence de deux corbeaux postés sur une barrière qui s'envolèrent à son approche.

Ce n'était pas la première fois que les deux volatiles l'attendaient ainsi, bien au contraire. Au début, elle était demeurée quelque peu perplexe de constater qu'ils la suivaient, et au fur et à mesure, elle s'était habituée à eux. Parfois, il arrivait qu'ils viennent à se poser sur ses épaules avant de reprendre leur envol. Ce jour-là, les deux comparses émirent un croassement en guise de salutations tandis qu'ils planaient au-dessus d'elle. Jamais jusqu'alors ils ne s'étaient approchés du village et de ses habitations. Tandis qu'elle saluait les habitants, elle fut surprise de constater que certains lui lançaient un étrange regard: non pas de terreur, mais presque révérencieux. Haussant les épaules la voilà qui s'éloigna alors en direction des bois.

Après avoir parcouru quelques lieues, alors qu'elle se trouvait loin de toute habitation, surgirent des buissons quelques voleurs qui vinrent attraper les rênes de l'adolescente surprise. Sans perdre son sang-froid celle-ci braqua sur eux ses prunelles dont la rage intensifiait leur éclat.

"- Je n'ai rien à vous donner. Je vous prie donc de bien vouloir me laisser passer."

L'un des hommes éclata de rire, suivit de près par l'ensemble des énergumènes qui partirent dans un éclat tonitruant ce qui eut le don de faire froncer les sourcils à l'Oiselle. Elle avait entendu parler de ce qui arrivait à des jeunes filles qui tombaient entre les mains de ces malotrus, mais elle avait toujours pensé que cela ne lui arriverait jamais. Elle chercha à dégager d'un geste sec les rênes de la poigne de l'homme, en vain. Ce dernier attrapa le fin poignet et sans le moindre mal se saisit de la demoiselle, la faisant lourdement tomber à terre.

Grâce aux heures d’entraînements imposées par Toryald, la jeune fille se releva vivement, dégainant le poignard que celui-ci lui avait offert. Il lui avait prit à comment s'en servir, à comment blesser un homme, à tuer même. Bien que prise au piège, la Demoiselle chassa l'angoisse qui commençait à la gagner. Que ferait son mentor à sa place en cet instant? Chasser la peur, trouver une paix intérieure. Elle ne se laisserait pas faire, plutôt mourir que d'être touchée par ces porcs. Elle avait déjà perdu son père à cause de pourceaux de ce genre, il était mort pour la protéger. Hors de question qu'il soit mort en vain. A cette pensée, Eirwen ressentit une douce frénésie s'emparer de son corps. Les iris brûlant d'un feu ardent, voilà qu'une aura peu commune se mit à envelopper le corps de la jeune fille. Une aura à la teinte des neiges, glaciale.

Un craquement de branche suivit de croassements furieux et voilà que les deux corbeaux vinrent à plonger sur les agresseurs de l'adolescente, toutes serres dehors, griffant le visage de l'un, assenant des coups de bec à un autre, le tout, dans des cris de douleur et de souffrance. Profitant de la confusion générale, l'oiselle se mit à se mouvoir avec une rapidité et une célérité qui l'étonnèrent elle-même. Le poignard alla plonger dans les chaires des blessés, infligeant des dégâts mortels. L'entraînement de l'Alpha portait ses fruits.

Pourtant cela ne suffit pas à apaiser les vauriens restants. Au contraire, cela ne fit qu'attiser leur rage et leur haine. Et alors que la demoiselle se retrouvait acculée, un grognement sourd se fit entendre. Tous tournèrent la tête dans la direction de celui-ci. Deux énormes loups bondirent fors des fourrés pour se poster, à sa plus grande surprise, aux côtés d'Eirwen. Les babines étaient retroussées, le poil hérissé, avant qu'ils ne se jettent dans la mêlée. Après quelques carotides tranchées, et des bouts de chairs arrachés, l'ensemble des hommes prit la fuite en hurlant de terreur.

L'aura de la Demoiselle disparut aussitôt. Tremblante, elle se laissa choir à terre, s'adossant à un tronc d'arbre, tandis que les deux canidés venaient prendre place à ses côtés. Après sa petite mésaventure, Eirwen se décida à remonter à cheval et tourna brides afin de regagner la chaleur de son foyer et de raconter à ses parents adoptifs ses mésaventures. Les corbeaux prirent la tête du "cortège", suivis de l'adolescente, les loups fermant la marche. Parvenue au village, les habitants sidérés par cette petite troupe peu commune, s'agenouillèrent alors au passage de la jeune fille qui ne comprenait rien à leur attitude soudainement étrange. Mais au lieu de s'arrêter comme elle l'avait pensé devant sa maisonnée, ses compagnons se décidèrent à la mener au Palais.

Parvenu à celui-ci les gardes s'écartèrent à la vue du curieux cortège et laissèrent passer l'adolescente intimidée, qui se stoppa en bas des marches. Là, à sa grande surprise, se tenait la Prêtresse d'Odin qui l'observait avec un certain amusement et douceur. Consciente de la présence de celle-ci Eirwen mit rapidement pied à terre et plongea dans une révérence gracieuse avant de lever son délicieux minois pour scruter les prunelles azurées de sa souveraine. Sur les épaules de celle-ci sont juchés les deux corbeaux, alors que les loups se couchaient aux pieds de l'adolescente.

"- Laisse-moi te présenter tes sauveurs mon enfant. Sur mes épaules se trouvent Hugin et Munin, quant aux deux loups qui sont à tes pieds il s'agit de Geri et Freki. Je suis certaine que tu as déjà entendu parler d'eux lors de tes leçons avec Toryald."

Un petit sourire malicieux ourle les lèvres de la prêtresse:

"- Mon enfant, tu es une des Elues, celle choisit par Odin, pour, possiblement, reprendre le rôle de prêtresse à ma mort. A présent c'est à moi de t'apprendre tout ce que tu as à savoir afin d'accomplir cette noble tâche."

Après trois années à guider et à aider l'adolescente à éveiller ses sens au Cosmos, à compléter sa culture pour faire d'elle une femme accomplie. Et lorsqu'elle s'était éteint un an plus tôt, Eirwen avait pleuré celle qui avait été son mentor avant de poursuivre avec ferveur la tâche qui lui avait été confié.

Mais elle n'avait pas été choisie. Elle n'avait pas été à la hauteur. Le Conseil des Prêtresses n'avait pas voulu d'elle à la tête d'Asgard. Eirwen avait été heureuse pour la nouvelle Elue: Embla. Pourtant, malgré son échec, elle était toujours escortée par les quatre comparses d'Odin. Elle s'était demandée où elle avait commis une erreur. Peut-être n'était-elle pas assez forte. Odin n'avait-il pas eu confiance en elle?

Après avoir salué la nouvelle Elue, elle s'en était retournée chez elle. Elle n'avait plus que cela à faire après tout. Mais la Belle était toujours déterminée à servir son Dieu, aussi n'avait pas fermé l'œil de la nuit, et était parvenue à la conclusion que seul Toryald pourrait l'aider.

Au petit matin, la jeune femme sortit de chez elle. Elle savait parfaitement où trouver l’Alpha à cette heure du jour. Très certainement entrain de décuver quelque part. Depuis son retour de la dernière guerre, ce dernier était un homme marqué par la vie. Il avait laissé un œil dans cette bataille contre le Sanctuaire, y avait perdu des amis et des frères d’armes. Bien sûr elle le revoyait régulièrement. Bien sûr, elle cherchait à lui changer les esprits. Elle n’aimait pas cet air morose. Il avait plongé dans l’alcool, mais demeurait néanmoins un fier guerrier.

Ce matin-là, la belle le rechercha dans chaque taverne du village, et alors qu’elle commençait à perdre espoir de le trouver, elle vit, là, étendu, à même le sol, totalement ivre. Levant les yeux au sol, elle pria Odin de bien vouloir pardonner la faiblesse de son bras armé pour la bouteille, puis, elle s’agenouilla près de lui, lui secouant doucement l’épaule :

« - Toryald. Toryald ! Réveille-toi, j’ai besoin de toi. »

Mais rien y fit, le géant demeurait obstinément sourd à son appel, ce qui eut le don d’agacer l’oiselle dont la langue claqua contre son palais. Ramassant la neige qui recouvrait de son épais manteau blanc le sol, elle forma plusieurs boules de neige, avant d’user de son aura à la teinte de glace, pour lancer celles-ci en direction de l’ivrogne, qui émergea de son sommeil éthylique en poussant un grognement d’ours mal léché, son œil unique se portant sur elle :

« - Par Odin ! Tu mériterais que je te fiche une correction. Si je n’avais pas autant d’affection pour toi, c’est ce que je ferai, crois-moi. »

« - Je n’en doute pas Toryald. Dis-toi que tu vas pouvoir obtenir vengeance, car je veux que tu m’entraînes encore plus ardemment que jamais. Je veux servir Odin, et si ce n’est en tant que prêtresse, je veux que ce soit en tant que guerrier. »

« - Je t’ai appris tout ce que je savais, pourquoi veux-tu encore plus t’acharner ? »

« - S’il ne m’a pas choisi comme prêtresse, c’est que je ne suis pas assez digne de lui. »

« - Tu n’abandonneras donc jamais ? »

« - Ce mot, tu ne me l’as jamais enseigné, alors non, il ne fait pas parti de mon vocabulaire. Je dois être un peu dragon moi aussi. »

Elle eut un sourire, avant de tendre sa main en direction de son ami pour l’aider à se relever. Elle était bien frêle à côté de lui, mais il n’en demeurait pas moins qu’il se dégageait d’elle une force et une volonté à toute épreuve.

Les jours qui suivirent furent particulièrement rudes. L’Alpha, semblait prendre sa petite vengeance, et il ne faisait rien pour la ménager. Stratégie, combat à mains nus ou avec des armes, renforcement de son esprit, tout y passait. Son cosmos semblait plus puissant qu’avant, et sa volonté plus ferme. Ses quatre comparses assistaient régulièrement aux entraînements. Et si d’ordinaire ceux-ci se montraient d’un tempérament protecteur à son égard, ils ne faisaient rien pour entraver l’enseignement de Toryald, qu’ils semblaient d’ailleurs observer avec la plus grande attention, comme s’ils référaient de ce qu’ils voyaient à une instance supérieure.

Vint un jour, où l’une des prêtresses de l’Ordre la fit quémander. Elle abandonna donc l’Alpha, lui promettant de revenir dès qu’elle en aurait fini. Eirwen fut conduite dans la salle de l’Ordre. Là elle s’avança, constatant au passage la place vacante d’Embla. Voilà qui était étrange. Elle s’inclina face aux membres du conseil, la doyenne prenant alors a parole :

« - Eirwen, nous te remercions de ta venue rapide mon enfant. Si tu es ici, c’est parce que nous avons besoin de toi. Comme ton esprit aiguisé l’a constaté la place d’Embla est vide. Cette dernière est entrée en méditation dans un lieu reclus connu de nous seul. Toutefois, nous ne pouvons laisser Asgard sans prêtresse. Nous avons pu constater qu’au cours des semaines passées, ton pouvoir s’était accru, et que ta dévotion pour notre Seigneur s’est renforcée. C’est pour cette raison que nous t’avons élu. Mon enfant, tu es la nouvelle prêtresse d’Odin. »

La nouvelle laissa la jeune fille sans voix. Elle était profondément honorée que le choix du Père de toute chose se soit porté sur elle. Un sourire ourla ses lèvres, alors qu’elle se disait que Toryald allait très certainement ne pas en revenir. La première chose qu’elle fit, fut de se rendre à la statue érigée en l’honneur de la divinité. Ses prunelles ambrées se portèrent sur elle, tandis que les deux loups et les corbeaux la rejoignirent :

« - Seigneur, je vous promets de veiller sur le royaume d’Asgard, de le protéger de tout danger en votre nom. Je serai votre bras armé et votre bouclier, je vous en donne ma parole. »