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 [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus

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Message [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptyLun 6 Juin - 12:18
Ce fut un Lesath passablement énervé qui foula le sol de son temple, laissant derrière lui une traine perlée d’un rouge sombre. Serrant les dents, il se dirigea vers ce qui ressemblait le plus à une infirmerie dans sa grande bâtisse. A l’aide de son pied, il poussa un tabouret face à une glace et susurrant quelques mots, demanda à son armure de disparaître. Dans une gerbe de lumière, chaque plaque d’armure se délia et se replaça sur son support, comme habitée. Le totem du Scorpion le regardait, aussi immobile que muet. De sa main valide, l’Ibère pressa son torse, là où auraient du se trouver des sillons carmins. Il remercia Athena intérieurement de lui avoir fourni une telle armure, capable de détourner les armes les plus tranchantes. S’il n’avait pas fini tranché comme un saucisson, ce n’était pas pour autant que son état était enviable. Les hématomes violacés ne faisaient que commencer à apparaître sur son corps, et sa blessure au bras le faisait affreusement souffrir. Le Scorpion soupira et attrapa un onguent, qu’il appliqua sur sa blessure. Immédiatement la douleur fut comme soumise. Elle était toujours là, mais bâillonnée par le pouvoir du pavot. Après avoir appliqué la pommade, il trouva une bande, et serra la blessure tant bien que mal. Il n’avait pas pris le temps de laver sa blessure, mais ce n’était pas bien grave, son cosmos s’en chargerait. En ce qui concernait les croutes de sang séché … elles finiraient bien par tomber.

L’Ibère se leva et se dirigea vers un banc et attrapa un verre qu’il remplit de vin épicé. Il finit la coupe d’un seul trait avant de la reposer, manquant de peu de briser la table par la même occasion. Il était énervé, c’était un fait, et le pire c’est qu’il ne savait pas réellement pourquoi. La mort de Belisaire ? Le remplacement immédiat par Akrites. L’attitude de ce dernier ? Il n’arrivait pas à mettre de mots sur les raisons de sa fureur, mais le fait était qu’elle était là. Et qu’elle était aussi rare qu’innécessaire. Le pragmatisme était un concept que Lesath avait érigé au rang de dogme pourtant.

Comme surgissant de nulle part, un cosmos s’annonça. Le chevalier d’Or n’eut pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour le reconnaître, mais se demandait bien ce que la jeune fille pouvait bien lui vouloir. S’il était rarement de bonne compagnie, c’était d’autant plus vrai en ce moment.

« Que puis-je faire pour toi, Sunilda du Cancer ? » demanda-t-il en lui jetant un coup d’œil, avant de se servir de nouveau un verre de vin. L’alcool avait le don de combattre son opiniâtreté à rester de mauvaise humeur, autant l’utiliser. Un deuxième verre de vin fut servi et posé sur la table. Après tout, il ne savait pas si elle en voudrait, mais au pire, il se chargerait du contenu lui-même.
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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptyMer 8 Juin - 10:21

Les échos des batailles s'étaient tus. Le Soleil était mort et la nuit s'installait progressivement dans la trame du ciel. La Sainte du Cancer avait longtemps déambulé sur le vaste charnier que les Berserkers d'Arès avait érigé, avant de piétiner de nouveau les corps inanimés pour repartir d'où ils étaient venus. Si elle avait voulu les poursuivre, animée par une rage folle qu'elle ne s'expliquait pas, Sunilda avait décidé de revenir et d'atteindre les hauteurs du Sanctuaire. La voix de l’Éminence Grise résonnait encore dans sa tête et elle l'avait ignoré. Elle n'aimait toujours pas son aura, l'odeur qu'il dégageait. Au lieu de se présenter à lui, à ce prétendu « protecteur de Bélisaire » comme il s'était lui-même présenté cette fois là quand elle avait rencontré le Grand Pope avec Taureau Blanc, elle s'était glissée dans le Temple de Scorpion Rouge. Le survivant.

Aussitôt elle s'était rendue compte de sa sombre humeur. Après tout, seul un imbécile ne l'aurait pas remarqué. Même quelqu'un comme Sunilda, être entre deux réalités, la fille-Louve qui errait entre les Mondes des Morts et des Vivants, verrait à quel point l'âme de l'Ibère était agitée. Une sourde colère faisait son office. Comme l'onguent à base de pavot dont il s'était enduit le corps. D'autres blessures. Elle avait vu les traînées sanglantes sur le sol. D'abord la belle s'était immobilisée puis sa tête s'était légèrement penchée. Il ne voulait pas de compagnie et pourtant, il venait de lui verser un peu de vin dans un verre.

Alors elle approcha, se séparant elle-même de son armure pour s'avancer pieds nus sur le sol froid. Sans s'en rendre compte la Nordique avait marché dans une tâche écarlate, laissant dans son sillage d'autres traces sanguinolentes. Tant pis, l'immaculé n'en prendrait pas ombrage. Sa main s'enroula autour du récipient et sans demander son reste, Sunilda fit un sort à son breuvage, d'une traite. Elle avait soif. Ses yeux améthystes se posèrent sur la silhouette de Scorpion Rouge. Il était au plus mal, abattu et probablement très fatigué. Au bord du gouffre aussi. Elle pouvait sentir que son ire le maintenait dans cet état d'alerte et de franche mauvaise humeur. C'était en cet instant ce qui faisait battre son cœur.

Sunilda hésitait. Elle n'était pas une fille de mots. Elle ne savait pas si elle trouverait quelques paroles réconfortantes à lui susurrer. C'était plus facile avec les morts. Mais Lesath semblait plus proche des esprits avec lesquels elle pouvait converser, que d'un vivant avec qui elle aurait du mal à dialoguer.

« Je ne suis pas douée avec les vivants. »

Une pause, elle porta ses mains vers sa robe-guenille.

« Mais je te dois une histoire, pas vrai ? »

Elle dénoua doucement les liens qui retenait sa mise qu'elle laissa ensuite glisser le long de sa peau pâle, marmoréenne. Mais une chair marquée par la morsure du fouet et des sévices de son maître. Par un grand « B ». Lilith l'esclave.

« Pourquoi le fouet ? C'était la question que tu m'avais posé, je m'en souviens. C'est parce que je n'étais pas une esclave comme les autres. Je portais malheur à ma maisonnée comme je portais sa gloire à bout de bras en participant à des combats dans le Colisée. »

Sunilda fit un pas, se tourna pour présenter son dos au Scorpion, ne ressentant aucune gêne à se montrer ainsi dans son plus simple appareil. Elle dégagea sa très longue et sombre chevelure pour lui laisser tout le loisir de contempler les marques de son passé. Et elles étaient très nombreuses. Pourtant cette peau abîmée semblait encore douce.

« Elles ne me gênent pas. Je ne les vois même pas. Je ne ressens pas non plus le besoin de les cacher avec de l'encre, comme toi, bien que toi … c'est différent. Les tiennes sont jolies, tes cicatrices … ont une histoire. La mienne est banale, en comparaison. »

Sunilda fit un autre pas pour se rapprocher.

« J'aurais dû venir plus tôt … tout à l'heure. »

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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptyMer 8 Juin - 18:10
Lesath se tut et la laissa s’approcher, fermant les yeux sans que cela ne se voie réellement. Les paupières partiellement ouverte, il regardait la jeune fille lui parler, lui expliquer, lui raconter son histoire. Il écouta attentivement, buvant chaque parole comme si sa vie en dépendait. Les chaînes et le glaive. La Maison de Batiatus, évidemment, il n’en aurait pu être autrement.

« Sous les pieds, ce sable abreuvé de ton sang. » murmura-t-il, se rappelant les paroles qu’il avait lu il ne savait plus vraiment où. Les combats de gladiateurs ne l’avaient jamais trop attiré. Lorsqu’il avait eu l’âge de s’y intéresser, il vivait déjà parmi les rejetés, les moins que rien, à s’intoxiquer, à mourir à petit feu. Depuis, il était devenu un gladiateur lui aussi, à sa façon, leur Colisée était la terre, leur public les dieux.

« Tu dis que tu es mal à l’aise avec les vivants, mais en es-tu sure ? Ne serait-ce pas les vivants qui ne sont pas doués avec toi ? Ton talent, ce don, ce fardeau, il te rend unique. Il te rend spéciale, mais aussi anormale. Il te rend nécessaire et renvoie aux autres cette image. Celle de leur folie, de leur petitesse, de leur banalité. » Ils se battaient avec et pour des gens qu’ils ne comprenaient pas, et l’inverse n’en était pas moins vrai. De gladiateurs, ils pouvaient comparer leurs existences à celles de simples pions, pièces que l’on sacrifiait pour satisfaire de plus amples desseins. Il avait toujours été prêt à se salir les mains pour les bonnes raisons. Mais quel était le prix de sa vie aux yeux de cet Akritès. D’Athéna ?

Celle de Belisaire n’en avait plus aucun. Il serra les dents alors que la jeune fille, dénudée, lui présentait son dos lacéré. Les sillons se croisaient et se mélangeaient dans des spirales et des courbes illusoires. Lesath manqua de s’y perdre. Il tendit le bras et passa un doigt sur l’une d’entre elle. Cette strie partait du haut de son épaule et descendait bas, presque jusqu’aux hanches, et du bout des doigts, il la suivit, en réagissant aux paroles qu’elle venait de prononcer.

« Une histoire ? Pas vraiment. J’ai été frappé par un homme plus puissant, qui pensait bien faire. Il m’a brisé en tellement de morceaux que me reconstituer a été la plus grande de ses réussites. » Son torse n’était plus qu’une plaie béante depuis, qui éructait douleurs et folies. S’il avait caché sous l’encre les lignes rosâtres qui étaient apparu après cette demi-mort c’était autant par prétention que par peur. Ses gardiens avaient été là, à leur manière, pour le pousser, pour le guider, pour le faire renaître. « Les autres ? » dit-il en montrant son bandage « Elles ne sont que les conséquences d’une … Disons d’une profession proche de ton ancienne labeur, Sunilda. »

Devait-elle être arrivée avant ? Parlait-elle du combat ? Cela n’avait pas la moindre importance. « Tu aurais pu, mais je n’aime pas les suppositions. Qui sait ce que cela aurait changé ? » Il décolla son doigt de sa hanche, prenant compte que ce geste était probablement déplacé.
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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptyJeu 9 Juin - 21:48

Lorsqu'il prononça les premiers mots de son ancien dominus, la belle, par instinct, avait baissé la tête pour regarder ses pieds. Oui, elle se souvenait encore de la chaleur du sable et de sa si belle couleur dorée qu'elle avait eu le loisir d'observer et de s'y perdre. Mais là-bas les divagations n'étaient pas possibles et chaque fois les coups de fouet avaient plu sur elle. Puis il y avait eu cette teinte carmine et une nouvelle chaleur poisseuse sur sa peau. Oh qu'elle porte ses doigts à ses anciennes blessures et la belle pourrait presque revivre cette drôle d'impression, de sensation. Un sourire nostalgique naquit sur ses lèvres vermeilles. Ainsi donc il connaissait les gladiateurs et leur philosophie ? Si on pouvait qualifier ces « lois » sanglantes ainsi. Tuer ou être tué. Par dessus son épaule, la brune observa Lesath tandis qu'il continuait à lui répondre. Son verbe était étonnant pour elle. Mais pas vraiment déstabilisant. Il la poussait à s'interroger sur sa propre nature et sa singularité. Il l'était lui aussi, unique et particulier.

Elle se contenta dans un premier temps de hausser des épaules, comme pour rejeter ces dires. Ou faire mine qu'elle ne s'en souciait pas. C'était faux, mais de là à parler longuement de ce sujet … non, Sunilda n'était pas de celle à parler pour parler. Nécessaire ? Elle le savait déjà, parce qu'elle était la Sainte du Cancer et qu'elle avait ce rôle à jouer. Qui lui incombait à elle, Sunilda. Et cela lui convenait très bien. Talent, don, fardeau, c'était la même chose. Anormale ? Sans aucun doute. Quelle importance ?

« Je suis ce que je suis. »

Fit-elle dans un murmure presque inaudible. L'ancienne esclave frissonna en sentant l'index de Lesath contre sa peau pâle. Jamais elle n'avait été touchée ainsi. Son maître s'y était attardé une fois, juste une et de cela avait résulté à une conclusion sauvage et brutale. Il n'avait pas cherché plus loin, il n'avait pas suivit ce chemin comme le Scorpion Rouge était en train de le faire. La belle se rembrunit quelque peu, serra ses bras autour de sa poitrine.

« Je vois, tu es … une expérience, un ouvrage achevé qu'il n'aura pas jeté. »

Sunilda n'avait pas vraiment pris le temps de réfléchir au sens de ses propres paroles. Elles étaient sorties le plus naturellement du monde. Un soupir, elle se retourna pour lui faire face. « Je comprends Scorpion Rouge. »

Sans ajouter quoi que ce soit, la jeune Sainte alla se resservir un peu de vin mais parut oublier de se revêtir. Avec douceur, elle s'installa aux côtés du jeune homme. Par réflexe, elle jeta un œil à la coupe de son compagnon d'arme et maintenant de boisson.

« Supposer ne sert à rien. C'est juste que je n'aime pas te voir comme ça. Tu es en colère contre toi-même et c'est inutile. Tu te fais encore plus de mal. Pour rien. Tu souffres déjà bien assez. Quand bien même la souffrance est ta Vie. Moi ma Vie, c'est la Mort. Et c'est toi qui m'a dit que je ne devais pas prendre trop ce chemin. Non ? Je ne sais plus. Il n'y a qu'avec toi que je discute de toute façon. Il n'y a que toi que j'avais envie d'aller voir. »


Et Taureau Blanc. Mais lui, c'était bien différent. Lui, elle l'avait attendu. Elle était devenue « Celle qui s'enchaîne et s’apprivoise » pour lui. En l'attente de son éclat. Un signe. Celui qu'il était temps d'aller vers les Vivants.

« Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi, Lesath ? »

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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptyJeu 16 Juin - 16:58
Un léger rire vint briser le silence qui venait de s’installer. Elle avait des mots tellement déplacés qu’ils en devenaient drôles aux oreilles de l’Ibère. Un ouvrage qu’il n’avait pas su jeter ? Au contraire à vrai dire. Un jouet brisé qu’il aurait mieux fait d’achever. « Un acharnement plutôt. Mais pas le sien, le mien. Au moment où son poing m’a brisé en un million de morceaux, je n’avais plus d’utilité, ni à ses yeux, ni à ceux d’Athéna. Ils ne le savaient pas encore, mais ils me jugeaient indigne. »

Indigne.

Ce mot s’était gravé sur son âme plus profondément que le fer rouge sur la peau de la sainte du Cancer. Ce mot l’avait envoyé dans des enfers dont il ne s’était pas encore extrait, et dont il ne sortirai probablement jamais.

« Je t’ai dit cela en effet, Sunilda du Cancer, mais cela ne s’applique pas de la même manière à ma route. Tu peux te perdre dans la Mort, tout comme dans la Souffrance. Mais la Souffrance me rappelle que je suis en vie. La différence est là. Quoi qu’il en soit, peut-être que tu as raison et que je me complais dans cette médiocrité. » Acquiesça-t-il en descendant son verre d’un seul trait. Il jeta la coupe au loin, se disant qu’il la ramasserait plus tard.

« Faire quelque chose pour moi. » Répéta-t-il l’esprit ailleurs. Il se passa la main sur le menton et soupira. « Je ne pense pas. Personne ne peut grand-chose pour moi, très chère. Cependant peut-être que … » Commença-t-il en se relevant avant de s’interrompre. Il pouvait peut-être l’aider, au final.

Il se dirigea d’un pas ferme vers l’ancienne chambre de Satine, et en revint avec des habits qu’il avait récupéré, qui étaient trop grands pour cette dernière. Si la voyageuse temporelle avait refusé une telle robe ce n’était pas par envie, mais parce qu’elle ne pouvait pas la porter, après tout, elle n’en aurait de toutes façons plus besoin désormais, et ce quelque soit son apparence. Il posa l’habit sur les jambes de la jeune femme dévêtue.

« Tu ne peux pas te balader dans de telles nippes. Et tu ne peux pas le faire nue non plus. Les codes qui régissent les hommes sont … assez particuliers, dirons-nous. Certains chevaliers, comme moi, n’ont aucun problème avec cette promiscuité. Mais d’autres risqueraient de se sentir mal à l’aise. » Lui expliqua-t-il, en s’asseyant à ses côtés. Lui-même avait fini par se retrouver avec une penderie bien fournie en habits chatoyants, contrastant avec sa mine sombre.

Il regarda son bandage, taché d’un rouge sombre. Le sang avait cessé de saigner et ne tacherait plus le sol. Tant mieux. Moins de constellations sanguinolentes à nettoyer sur le sol. Elle aussi devrait se laver, sans doute, mais plus tard.

« Tu es Sunilda. Tu n’es plus Lilith. »
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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptySam 18 Juin - 14:43

Indigne. Le mot était fort et résonnait violemment aux oreilles de Sunilda qui eut un petit pincement au cœur. Elle connaissait ce sentiment. Ancienne esclave enchaînée pour combattre dans l'arène et qu'on avait dû dompter. Car l'enfant-sauvage n'avait pas été des plus douces de prime abord. C'était le moins que l'on puisse dire. Et bien souvent ses crocs s'étaient dirigés vers la main de son maître. Maître qui avait lui avait laissé quelques souvenirs ineffaçables. Elle l'écouta sans mot dire, le vit jeter au loin la coupe qui alla chuter quelques mètres plus loin. Le tintamarre qui en résultat lui fit dresser l'oreille. Et pencher le nez dans sa propre coupe qu'elle descendit par mimétisme.

Peut-être que … ?

La belle tourna son attention vers Lesath après avoir déposé sa coupe vide par terre, à ses côtés, à défaut d'imiter jusqu'au bout le Scorpion Rouge. Elle se redressa, prête à le suivre mais se ravisa en le voyant revenir très vite dans sa direction, les bras chargés d'étoffes colorées. Sa tête se pencha sur le côté, comme l'aurait fait un loup désarçonné par quelque chose. Que faisait-il avec cela ? Sunilda n'eut pas le temps de s'interroger plus avant qu'il reprit la parole.

Sans trop comprendre, elle observa les habits. Redressa sa tête dans la direction de l'Ibère qu'elle gratifia d'une expression un peu étonnée. La première véritable expression qu'elle affichait clairement. Une surprise.

« Tu me donnes des robes ? Mais elles sont bien trop jolies pour moi. Je ne les mérite pas, maître. »

Avait-elle lâché sans y avoir réfléchit. Maître. Parce que c'était lui qui, par le passé, l'avait drapé ou non de tels tissus. Si soyeux au toucher qu'elle en fut subjuguée.

« Mal à l'aise ? Aucun homme n'a jamais été mal à l'aise avec cela. Pas à Rome en tout cas. »

Du moins n'en avait-elle pas souvenir. Bien au contraire quand la maison Batiatus accueillait du beau monde pour fêtes et divertissements. Festivités qui très souvent, si ce n'est toujours, s'étaient terminées en orgie. Elle se souvenait des couleurs chatoyantes qu'arboraient les dames romaines, des rubans magnifiques dans leurs longues chevelures noires. Des râles des hommes, de leurs éclats de rires, des coups d’œil un peu trop insistants quand elle les avait servit à moitié vêtue, ou pas du tout. Les mœurs romaines étaient ce qu'elles étaient. Pourquoi la Nordique, après avoir baigné la dedans pendant des années, se serait-elle interrogée de celles des Grecs ou de la Déesse aux yeux pers ? Jusqu'ici personne ne lui avait dit quoi faire.

« Ah c'est comme pour les masques ? »

Avait-elle subitement réalisé en choisissant une robe d'un bleu sombre qu'elle porta contre sa peau pour en sentir la douceur.

« Tu as raison. Mais je n'arrive pas à … voir au-delà. À me dire que c'est terminé, tout ça. »

Puis elle regarda le bandage de Lesath tout souillé de rouge.

« Tu devrais aller te laver avant que ça s'infecte. »

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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptyMar 21 Juin - 11:59
Je ne suis pas ton maître.

Il avait eu envie de prononcer ces mots, mais il les laissa de côté, comme d’un revers de la main. Que son passé refasse surface était sans doute déjà assez dérangeant pour qu’il en rajoute une couche sans autre raison que son propre étonnement. Il ne put cependant contenir une moue par la suite.

« Nous ne sommes pas à Rome. » Répéta-t-il. Il avait déjà prononcé ces quelques mots à Belisaire quelques mois plus tôt, lorsque ce dernier avait annoncé qu’il ne voulait pas du même sort pour Constantinople. Ils n’étaient pas des romains décérébrés. Lui était un mélange d’Ibère et de Romain. Elle était … sans doute Nordique, compte tenu de sa physique. Sans être ethnologue, il avait l’œil pour identifier les traits qui trahissaient quelque peu l’origine des gens. Comme leurs accents. Lui-même trainait cette tare après tout, et annonçait sans aucune difficulté ses origines. « Les Grecs sont plus … Ils sont différents. Mais si tu veux rester nue, fais comme tu veux au final. Je te l’ai déjà dit, tu es libre de vivre comme tu le souhaites. C’est … c’est comme les masques, exactement. »

« Et pourtant tu n’es plus Lilith. Si ton ancien maître venait maintenant et te demandait quoi que ce soit, tu aurais le droit de lui refuser, quand bien même ta peau soit marquée de son sceau à tout jamais. Enfin. S’il est encore en vie, évidemment. »

Il regarda son bandage suite à la remarque du chevalier du Cancer, et il secoua la tête. Son sang était déjà infecté, et son cosmos le protégeait, à sa façon. La douleur, sa douleur, était un bouclier qu’une vulgaire infection ne pourrait briser. Il enleva sa courte chemise et découvrit ses tatouages à la lumière faible de son temple. Dans cette pénombre, assis comme il l’était sur son trône, il aurait pu ressembler à une statue, celle d’un roi maudit par exemple.

« Sanguinis est veneno. » Murmura-t-il alors qu’il desserrait son bandage pour lui montrer. La plaie, sans avoir cicatrisée, avait cessé de saigner. La pate qu’il y avait déposée lui avait permis ce miracle. Le pavot n’était pas qu’un anesthésiant. Bien utilisé il était un baume salvateur.

« Tu as tes marques, j’ai les miennes. Mais je ne peux te vaincre sur ce domaine, tes striures sur ton dos sont presque parfaites. » Ajouta-t-il en jetant sa tête en arrière sur le haut de sa chaise. C'était sans doute le plus étrange des compliments qu'il aurait pu faire. Mais il trouvait dans ces sillons quelque chose d'extrêmement harmonieux, étrangement. Il contempla alors le plafond en pierre et ne pensant plus à rien. Il laissait cette conversation fluide coule, sans s’enfermer dans son carcan habituel. Sunilda avait pour elle de savoir tirer sinon le meilleur de Lesath au moins … quelque chose.

Et c’était tout à son honneur.
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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptyMar 21 Juin - 13:01

Comme les masques. Elle comprenait un peu mieux à présent. Même si cette loi aussi étrange qu'obscure pour elle, resterait un mystère. Une chose néanmoins était certaine : la belle ne porterait jamais de masque. Pas sans raison en tout cas. Peut-être qu'un jour Sunilda y trouvera un intérêt, mais pour l'heure, et comme les robes, elle préféra laisser cela de côté. La jeune femme acquiesça de plus belle quand l'Ibère fit mention de son ancien maître. Maître qu'elle s'était promit de retrouver un jour quand elle reviendrait à Rome. Oh, la cité ne lui manquait pas, bien au contraire, seulement, il lui restait des choses à accomplir là-bas. Elle se souvenait de son échange nocturne avec le Dieu-Loup. Loup Noir. Que devenait-il ?

Elle faillit bien se perdre dans ses pensées.

« Il est toujours en vie, oui. Mais je ne lui appartiens plus, j'ai été rachetée par l'homme-Soleil. Une belle émeraude. J'irai la récupérer et payer ma dette auprès de lui. Comme je ne manquerai pas à la promesse que je me suis faite, le jour où mon maître m'a prise pour la première fois. »

Les mots étaient durs mais prononcés avec détachement, comme si cela ne comptait pas. Une impression fausse, malgré les apparences. Sa tranquillité n'était pourtant pas feinte, comme l'éclat farouche qui se prit à danser dans ses prunelles améthystes. Colère bien présente, mais contrôlée par la passeuse d'âmes. Ce n'était qu'un corps, un réceptacle qui la tenait là dans le monde « réel ». Cela voulait-il dire pour autant qu'elle n'avait pas le droit de le préserver un minimum des bassesses humaines ? Vengeance, elle en ressentait le besoin aussi. Mais différemment. Pas comme une soif que l'on doit à tout prix étancher, non. Plus froide, plus pragmatique. Cela arriverait en temps voulut. Quand il retira sa chemise en lin, la jeune femme approcha, d'abord sans s'en rendre compte, comme attirée. Elle se pencha vers lui, humant le fort parfum émanant de la pâte de pavot.

« Venin ? Il n'est pourtant pas pareil que celui de l’Éminence Grise ou … Poison Écarlate. »

Celui-ci ne la repoussait pas. Bien au contraire. Elle le laissa s'exprimer, faire mention de leurs cicatrices. Elle secoua négativement la tête.

« Elles sont différentes. Les tiennes n'en sont pas moins belles, à leur façon. Elles me racontent une histoire, ton histoire. Tu vois dans les miennes une certaine perfection, je lis dans les tiennes … bien plus que cela. Pas de bataille entre nous, nous sommes égaux. Dans la vie, dans la douleur, dans la mort. »

Elle se redressa pour suivre le regard de Lesath. Le silence revint, enflant pendant de longues secondes, minutes. Ils offraient là un drôle de tableau, tout de même. Puis, sans un mot, la jeune femme s'éloigna, non pas en prenant la direction de la sortie mais pour s'enfoncer davantage dans le cœur de la maison du Scorpion. Elle trouva sans mal ce qu'elle voulait. Une pièce d'eau où elle put puiser dans une cuvette en cuivre, un peu d'eau tiède qu'elle passa sur son visage, sur ses mains et ses pieds. Débarrassée de la poussière par ce petit rituel qu'elle n'avait jamais abandonné, la Sainte du Cancer brandit le récipient au dessus de sa tête brune et laissa l'eau chuter, dégringoler et danser sur sa peau de nacre.

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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptyVen 24 Juin - 14:57
Ecoutait-il ?

En apparence non. Ses yeux étaient restés bloqués sur cette voute en pierre, comme si toute vie s’était échappée de lui. Cependant, les sons lui parvenaient bien. Chaque parole, chaque syllabe, chaque lettre était assimilée, dévorée.

« La mort. » Murmura-t-il.

Tel était le destin de son ancien maître, elle n’avait pas eu besoin de l’annoncer, tant c’était clair. Une mort chirurgicale, nécessaire, froide. Une promesse, peut-être. Un besoin, sans doute. Il ne jugeait pas. Lui-même avait, dans sa jeunesse, tenu une liste des gens à punir. Son maître. Les autres camés. Athéna. Tous avaient eu leur lot de mauvaises pensées. Tous avaient eu le droit à son dédain, à sa colère, à son ignorance. Tous.

La mort, aussi, était présente en eux. Elle en était la gardienne. Lui l’embrassait presque. Si son poison n’était pas son sang, il en faisait partie. On ne pouvait se soumettre à un tel traitement sans abdiquer une partie de son intégrité physique. Ses lèvres gercées, ses cicatrices anciennes ou nouvelles, ses hématomes. La peau tannée par le soleil n’était qu’un leurre, et il aurait pu aussi bien être d’une pâleur cadavérique.

« Egaux dans la mort. Oui. » Ajouta-t-il alors qu’elle se levait, qu’elle s’échappait, qu’elle disparaissait dans les méandres de son temple. Ce qu’elle cherchait importait peu, au final, puisqu’il y avait peu à trouver dans ce temple. Néanmoins, contre toute attente, elle réussit à mettre la main sur l’objet de sa recherche.

Depuis l’entrée, paresseusement, Lesath tourna la tête, pour rien apercevoir de plus qu’une série de colonnes pierreuses. De cet angle de vue, il ne pourrait savoir ce que Sunilda réalisait, et les premiers effets de la drogue agissant, il n’avait plus réellement l’envie de se mouvoir pour le découvrir. Il discerna toutefois le bruit de l’eau qui venait de couler. Il aurait pu se lever pour la voir se laver, mais c’eut été déplacé et indiscret.

Dans sa langueur, il se contenta de reposer la tête sur le rebord de la chaise, se demandant s’il avait besoin de lui accorder le droit d’utiliser ses bains pour qu’elle ose s’en servir. Les anciens esclaves avaient parfois certaines séquelles de leur emprisonnement. Dans le cas de Sunilda, il avait perçu un certain besoin de recevoir les permissions.

Il en haussa les épaules. Dans tous les cas, elle ferait ce qu’elle voudrait. N’était-ce pas ce qu’il lui avait conseillé de faire lui-même ? « Nomen tuum est in domo hac. » dit. « Ou quelque chose comme ça. » Son latin était rouillé, pollué par les tournures de phrases ibériques. Il l’invitait à faire comme chez elle. D’un autre côté, elle se baladait déjà nue et s’était servie de sa salle de bain. Ce n’était pas comme si elle pouvait faire pire.
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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptySam 25 Juin - 13:42

Toutes souillures envolées la jeune femme attendit, les yeux clos, que son corps soit sec pour pouvoir revêtir la robe qu'elle avait choisi parmi les autres tendues par Lesath. Le tissu, quand elle le passa, glissa sur sa peau d'une agréable façon, si bien qu'elle avait l'impression de revêtir de l'eau. Ses doigts n'avaient jamais rien effleuré de si soyeux, pas même quand il lui avait été permis de prendre soin des vêtements de sa maîtresse.

Mais cette dernière, en s’apercevant des faveurs qu'elle recevait de la part de son époux, avait très vite relégué Sunilda à des tâches plus ingrates. Elle ne s'était pas occupée d'elle comme elle l'aurait dû, la préserver un tant soit peu à la rudesse de sa condition. Pire, la femme de Battiatus avait fermé les yeux sur cette petite chose pour en faire un jouet pour les gladiateurs de son mari et enfin un morceau de viande pour les jeux du cirque quand elle lui attira le mauvais œil sur elle et son bébé mort-né.

Avant de rayonner d'une gloire nouvelle en terrassant ses ennemis dans l'arène. Toutes ces choses lui revenaient en mémoire et bien qu'un léger pincement au cœur l'enserra dans son étau fourbe, celui-là même qu'on nommait nostalgie, elle préféra l'ignorer et finir de s'habiller.

« Comme mon Temple sera le tien. Je ne comprends pas cette nécessité absolu de vouloir tout posséder ainsi. Ce n'est rien au final, peu de chose. Je suis la gardienne de mon Temple, mais je veux qu'il soit ouvert à celles et ceux qui veulent se recueillir et trouver la paix, par la prière. Une oreille attentive … »

Sunilda se glissa jusqu'à Lesath qui n'avait pas bougé d'un iota. La drogue faisait son effet sur son corps et son esprit. L'entendait-elle au travers cette brume enjôleuse ? Peut-être. Ou peut-être pas. En tout cas les mots continuaient de quitter sa bouche. Qu'importe la réponse.

« Toi aussi n'hésite pas à venir me trouver. D'accord ? »

Sunilda n'attendait pas de réponse. Drapée dans sa robe bleue-nuit qui rehaussait aussi bien la pâleur de sa peau que sa sombre chevelure laissée libre dans son dos, elle prit place à même le sol, aux côtés de l'Ibère. En renversant la tête en arrière, elle l'observa de ses grands yeux mauves, pour ensuite contempler le plafond. Humer l'odeur de l'opium.

« Comment as-tu embrassé la cause d'Athéna, Scorpion Rouge ? Je veux dire, est-ce que tu veux bien me raconter ton histoire ? Je peux bien attendre l'heure de ta mort, mais … Oui, je pense préférer l'entendre maintenant. »

Elle se rendit compte ensuite qu'elle avait soif. En se redressant la jeune Sainte regarda dans la propre coupe de son compagnon d'arme.

« Vide. »

Constata t-elle à haute voix avant de resservir le maître des lieux par habitude, ne se demandant même pas si il avait soif lui aussi.

Sunilda ne ressemblait plus à une petite esclave sauvageonne. À bien y regarder son maintien était plus droit, plus altier. Autrefois, cette fille de Jarl avait possédé un titre après tout. Princesse des neiges. Petite fleur des montagnes. La nuit tombait, il faisait de plus en plus sombre. Elle annonça :

« Je vais rester avec toi cette nuit. »

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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptyLun 27 Juin - 17:03
Les mots volaient et coulaient sur lui encore et toujours en apparence. L’esprit comme détaché de son corps, c’était tout juste s’il sentait le sang tambouriner contre ses tempes. C’était signe que la drogue avait commencé à faire effectivement plus que de l’effet. Il était temporairement ailleurs, comme transposé. Contrairement à l’expérience, plutôt étrange, que Sunilda lui avait imposé lors de leur dernière rencontre, celle-ci était habituelle, presque réconfortante.

Parce qu’il la comprenait. Parce qu’il l’avait tant vécue qu’il s’agissait d’une sorte de deuxième nature. Le pavot dans sa blessure s’attaquait, à sa manière, à son système nerveux. La bouche un peu pâteuse il tenta de parler, mais renonça le temps d’en trouver sinon la force, au moins la volonté.

« Te trouver. Oui. D’accord. »

Il avait prononcé ces mots alors que ses pupilles se dilataient. Si elle n’avait jamais vu de drogué, c’était l’occasion pour le saint du Cancer de voir les effets tout à fait singuliers que pouvait avoir son onguent. Lesath leva le bras pour voir s’il réussissait à le maintenir en place. Pour l’instant, c’était le cas. Il était donc encore capable de maintenir des bribes de conversation. Par contre, encore fallait-il comprendre son babillage.

« Sers-toi, Sunilda. Le vin est tien, n’est-ce pas. Ou est-ce le mien et je te le donne ? Je ne sais pas trop. Il faudrait que je. Oui. » Il avait dévié alors même qu’il n’avait pas encore commencé à se répondre à la question de la jeune femme. « Hmm… Je n’ai jamais embrassé Ath. Oh. Pardon. »

Son regard se fixa pendant presque une minute sur le coin de la table. Ce dernier était tellement. Et bien plus encore. L’Ibère plissa les yeux puis secoua la tête. Combien de temps avait-il passé à fixer ce point immobile ? Il n’en était plus sur. « Mon histoire donc. Oui. C’est une belle histoire. » Marmonna-t-il.

« Il y avait cet enfant. C’était moi. Et j’ai fini dans … dans un orphelinat. C’est ça ? » Se demanda-t-il avant d’acquiescer d’un hochement de tête. « Là bas j’ai appris… ça. » Il avait levé les bras comme pour lui montrer l’immensité du monde, ou peut être simplement pour signaler la présence d’un temple en pierre sur leurs têtes. Ce temple était déjà là avant ? Sans doute.

« Et alors il y a eu l’accident. » Il pointait alors son torse de son index, se demandant s’il n’avait pas oublié quelque chose dans son récit. Orphelinat, apprentissage, accident. « C’est comme ça que je suis devenu l'enfant à la pâte noire. » Il hochait la tête de nouveau avait de se rappeler que cela ne voulait sans doute rien dire pour Sunilda. « Le pavot. » Précisa-t-il avant de poser sa tête sur le rebord de la chaise dans laquelle il était lové, avant de lentement se laisser glisser au sol lentement. De là, il savait qu’il ne pourrait aller plus bas. « Puis l’épreuve et l’échec. Indigne. Et la rue, pendant quoi, dix ans, quinze peut-être ? » Une moue désagréable se figea sur son visage. Il n’aimait pas cette période de sa vie. Plus d’une douzaine d’années à arpenter les rues à la recherche d’assez de ferraille pour se payer le luxe de ne pas pleurer, c’était long, même pour un éveillé. Il soupira et haussa les épaules. En posant sa main sur la tête de Sunilda. « Mais chacun a son lot de malheurs. Il faut simplement apprendre à les porter du mieux que l’on sait, ma belle. » Il lui ébouriffa la tête avant de poser la sienne à même le sol, alors qu’il s’y allongeait. La pierre était froide. Il sourit.

« Tu vas rester avec moi cette nuit, donc. » répéta-t-il en la regardant depuis cette position étrange.
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Message Re: [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus   [Juillet 550] Vulnerati ad Pecus EmptyDim 3 Juil - 19:33

Sunilda savait qu'il viendrait dans son Temple si il en ressentait le besoin, de cela, elle en était convaincue. Comme elle irait le trouver aussi, pour diverses raisons, ou simplement par envie. Aujourd'hui c'était différent, aujourd'hui elle avait senti l'odeur de sang, le chaos dans le cœur de Scorpion Rouge. Nécessité absolue. Oui, la jeune femme, s'était encore invitée. Cela pouvait être déplaisant, certes mais en avait-elle seulement conscience ? Non.

Elle irait se resservir, plus tard. La jeune femme devait écouter d'abord l'histoire de l'ibère. Comprendre, apprendre de lui. L'appréhender avec plus de facilité. À la fin de ce récit exhaustif, avare de détails, Sunilda avait tout bonnement gardé le silence. Par respect, parce que son humeur s'était assombrie aussi. La mine basse, la belle fut étonnée de sentir une main se poser au sommet de sa tête. Le geste était surprenant et pas désagréable, malgré le fait qu'il ébouriffait sa chevelure déjà indisciplinée.

Sunilda souriait, amusée, un rire prêt à s'échapper de ses lèvres. Devait-elle le faire et se laisser aller à son hilarité ? Elle prit place à ses côtés sans rien dire en l'imitant.

« Oui, je vais rester. »

Sunilda ne lui demandait pas la permission, comme lui ne la chassait pas. Elle constatait les effets de la drogue chez le jeune Saint, ne s'en préoccupait guère. L'opium avait cette vertu de rendre les patients ou les adeptes dans un état second. Il demeurait conscient pour l'instant, mais la Cancer savait qu'il lui fallait fournir quelques efforts pour rassembler le fil de sa pensée. Alors elle se mura dans son mutisme, son propre royaume.

Sa louve éthérée, sa gardienne fit son apparition non loin d'eux, alla se blottir contre la jeune femme. Elle-même s'était tournée sur le côté pour se blottir tout contre Scorpion Rouge, presque frileusement. Ses yeux améthystes cherchèrent alors ceux de Lesath pour tenter d'y sonder quelque chose.

« Je vais continuer de t'aider, Lesath. »

Déclara t-elle dans un souffle, avec un petit sourire.

« Nos fardeaux seront plus faciles à porter. Nos malheurs comme tu dis. Même si je ne me vois pas … écrasée par la fatalité. Enfin … je ne pense pas. Non ? »

Peu à peu Sunilda glissa entre les bras de Morphée. Elle ne s'en était pas rendue compte mais elle était épuisée. Par la guerre qui au final n'avait fait que glisser sur elle, par la Mort, par la Vie. Parce qu'elle partageait la douleur de Lesath.

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