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 [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther

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Message [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptyJeu 14 Mai - 13:41

Elle trébuche contre une racine, réussissant à peine à s'accrocher à la branche cassante la plus proche. Elle sent l'écorce. Du bout des doigts. Elle referme, tente d'attraper. Mais ce n'est qu'un frisson qu'elle recueille alors que son corps tombe lourdement au sol. Elle – la silhouette, masculine, d'ailleurs – laisse entendre une plainte douloureuse, sentant un terrible craquement osseux. Il aurait pu se surprendre, à cette réaction de son corps. Bien plus résistant, d'habitude. Capable de supporter de lourdes charges. Il ne semble maintenant guère qu'une proie, dont la carcasse – encore animée – est lentement attrapée par l'arborescence de cette forêt …

Son cœur lâche. Un instant. Avant que cette simple pensée imaginaire ne s'efface de son esprit.
Il lâche. Pour mieux battre, plus terrible. Fort. Il recule, légèrement. Il rampe, avant de sentir un long frisson parcourir son échine. Un frisson capable de lui faire oublier sa douleur, pourtant violente et présente.

Du coin de l’œil, il voit une silhouette. Imposante. Dangereuse. Massive. Il pousse sur ses jambes. Sur ses mains. De ses lèvres cherche à s'échapper un nouveau gémissement de douleur, alors qu'il force sur les muscles de son dos, de ses flancs. Il sent une côte – peut-être plus, il n'a guère le savoir nécessaire – fêlée. Non. Cassée. Sûrement. Il ne veut pas gémir. Pas plus. Il se mord la lèvre, à en pisser le sang. Il espère que les ombres de ce chêne défraîchi protégeront son corps. Son intégrité déjà fort menacée. Il espère. Et il bouge. Lentement. Alors que la silhouette semble être maintenant immobile.

Un pas. Il laisse les ombres l'entourer. Il veut se cacher. Il espère que ce souhait, cette envie, viscérale, lui permet cette réussite. Et il ne regarde pas. Car il ne veut pas. Il s'y refuse. De peur de voir quelque chose d'innommable. Mais il est bien obligé, à un moment, d'observer du coin de l’œil. La haute silhouette, qui se trouve au milieu des bois. Il croit voir deux visages, en mouvement. Deux visages aux traits indéfinis. Il croit voir un monstre. Difforme. Mais surtout, il est certain d'entendre …

Un fredonnement. Lent. Doux. Délicat, même. Aussi agréable que pourrait l'être une mélodie en cet instant figé. Et alors que les notes commencent … il la voit arriver dans sa direction. La bête à deux visages – l'un plus haut que l'autre. Il en oublie la douleur. Il en oublie ses envies de se cacher. Il ne peut plus. Il n'y arrivera plus. Il regrette juste de ne pas avoir rencontré les Slaves. Au moins ils ne semblent pas si difformes.
Et c'est en se faisant cette remarque qu'il reprend sa course, bien plus violente. Bien plus terrible. Alors qu'il entend le galop derrière. Un galop contrôlé. Comme si la créature ralentissait, pour lui laisser une certaine distance. Un plaisir de la traque.

Ou autre chose.
Qui lui prend aux narines. Une odeur qu'il n'arrive pas à identifier.
Mais il ne s'y concentre pas. Pas pour le moment, alors qu'il croit entendre le galop approcher. Il saute, pour sortir de son sentier déjà fort loin des chemins habituels. Il se sent tomber, alors que son corps est attiré inexorablement le long d'une pente, vers des sous-bois plus sombres encore. Il se cogne contre un arbre. Contre un autre. Il tremble. Il tient debout. Mais son pas finit fatalement par ralentir. Alors qu'il s’essouffle. Alors que l'odeur devient de plus en plus dérangeante. Présente.

Et le fredonnement continue. Il s'approche, tout comme les galops. Un hennissement aux origines chthoniennes résonne, alors que la silhouette du monstre fait un saut monumental. Pour arriver devant la simple victime de ce petit jeu sans importance. Tout ça pour ça, oui. Tout ça pour un dormeur curieux. Trop curieux. Qui voit, à travers la lueur naturelle des lieux, se détacher la silhouette. Les silhouettes. Le cavalier et sa monture. Une cavale blanche, au regard perçant, dont l'encolure vient être caressée. Par la main gantée du fantôme drapé de noir, l'enfant qui semble apprécier un quelconque enchevêtrement de notes, venu d'un pays qui n'est pas le sien. À lui. À Lucian.
Le dormeur se plie. Ses genoux retrouvent le sol. Pour prier. Peut-être n'était-ce après tout qu'un autre slave. Déguisé en voyageur. Déguisé pour ne pas être autre chose. « Les secrets … Il est difficile d'y résister. Je le sais. » Sa voix douce s'élève, remplaçant le fredonnement.

Sa respiration ne se calme pas. Malgré cette attitude douce. Attentive. Il porte la main à ses lèvres. À son nez. L'odeur. Toujours cette odeur. L'encapuchonné sourit alors doucement, tandis que, maintenant qu'il s'est approché, les contours de son visage viennent se poser dans l'ombre de sa capuche. « Quelle chance de vous avoir rencontré avant les autres … » Un sourire. Rassurant. Pour lui ?
Sa main vient toujours caresser l'encolure. Alors qu'un hurlement perce le silence de la forêt. Car une certaine souffrance vient ronger ses os. Sa fracture. Et s'étend. « Ma belle amie avait faim … »

***

Une clairière, à la tranquillité relative. Malgré la dangerosité des lieux, c'est parfois dans ce genre d'endroits que le jeune homme préfère être. Lui et son cheval – ou plutôt, sa jument, ainsi les faits seront maintenant entendus – du moins. Car elle est là, la blanche monture, allongée dans ces herbes humides. En train de finir de repaître d'un repas tant attendu. Innommée, elle l'est. Capricieuse, aussi. Surtout lorsque la faim tiraille son estomac. Capricieuse, mais sans violence – avec lui, entendons nous bien.

Et il est là, lui aussi. Sur la branche la plus solide d'un arbre, son dos contre le tronc, ses jambes étendues.
Sa capuche toujours sur sa tignasse. Il fredonne, légèrement. Le même air. Lointain. Pourtant si proche. Tout comme l'est le Dédale. Plus vraiment loin, à l'Est.

Miasme. Cela semblait être une bonne idée de nom au départ. Le champ lexical de la maladie, de l'épidémie, aurait pu fonctionner. Oui. Mais naturellement, il ne lui trouvait pas une tête à s'appeler Miasme … Cequi, à ses yeux, semblait déjà difficile. Comment décrire naturellement le visage d'une personne s'appelant Miasme ? Les yeux doivent-ils être vide ? Les traits doivent-ils être cadavériques, maladifs ? Le sujet – humain ou animal – ne doit-il pas avoir un côté purulent ? Ou au contraire éthéré ?
En y repensant … Miasme pourrait être un nom, ou un surnom, très efficace pour un Berserker. Une petite chose, un peu renfermée sur elle-même, qui se prépare à faire des sales coups, à empoisonner l'existence de ses ennemis. Oui …

Il ne faut surtout pas que ce nom ne vienne aux oreilles de l'Ursidé Septentrion.

« Toi … Qu'est-ce qui te plairait ? » Cela fait déjà quelques années. Et la question continue de faire des nœuds dans son esprit. L'importance d'un nom.
Elle referme sa mâchoire contre quelques restes, plus occupée par ce repas mérité. Il hausse, doucement, les épaules …

Et l'air – cet air qui circule entre ses lèvres – vibre à nouveau au rythme de la même mélodie. Plus lente encore.
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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptyMar 19 Mai - 11:56
Depuis des lustres, il n’était pas arrivé à la Tarentule de venir et partir du Dédale si couramment. Ces années d’isolement touchaient officiellement à leur fin, cédant leur place à la curiosité qui la caractérisait autrefois. Pétillante, elle s’enivrait de la plus ridicule expérience. Ainsi la trouvait-on à voleter par-delà les cieux, par l’intermédiaire de sa forme spectrale, invisible aux sens des éveillés comme des dormeurs. À présent, elle avait rencontré beaucoup de monde. Retrouvé de vieilles connaissances. Des projets étrangement banaux venaient donner un peu d’épice à son existence ambiguë. En l’occurrence, sa petite silhouette venait tâter le terrain par-delà le seuil des quelques villages à la périphérie du Dédale de chair.

En ces domaines, l’Araignée recherchait plusieurs choses. Elle s’animait des conversations partagées avec sa nouvelle amie. Il lui fallait trouver les bons endroits pour récupérer les matériaux. Aussi regardait-elle du côté de l’outillage dans les cabanes des fermes et potagers. Par ailleurs, elle s’arrêtait parfois de longues minutes, en état de contemplation devant certaines plantations. Des légumes, des arbres et des fleurs. En particulier ces dernières. Son regard enfantin se projetait dans ce que pouvait devenir leur propre potager. Serait-il aussi beau que ceux-là ? Petites pétales bleues, jaunes et blanches. Il en fallait définitivement peu pour l’émerveiller.

Se claquant les joues, Esther se fit tout de même violence pour rester productive et conceptualiser la méthode qui lui permettrait de passer à la réalisation du potager, ce qui demanderait de revenir quelques fois avant de s’attaquer au dur du projet. Ce pourquoi, pour l’heure, elle prit le parti de faire demi-tour. En temps ordinaire, il pouvait suffire d’un instant pour que son cosmos retrouve son corps endormi dans ce petit refuge au sein de la grotte des crânes. Ceci dit, la pratique l’amenait à circuler à gauche en droite dans le domaine du Dédale. Après tout, n’était-il pas pertinent de jauger le pouls de la Cathédrale au moment d’arriver plutôt que de retrouver ses sens à l’aveugle ?

Forte de cette pratique répétée indéfiniment pour dessiner un quotidien, la petite Berserker remarqua à l’endroit de la forêt ombrageuse une activité anormale. Sans plus se poser de question et y arrivant, elle put apprécier de drôles de silhouettes en train de faire une activité un peu bizarre qui l’interpellait. Cette personne… c’était bien la première fois qu’elle le croisait. Une monture non loin. Son accoutrement. Cette cuirasse. Sa couleur. L’armée de la Pestilence ? Depuis que son patron lui en avait parlé, elle avait cherché à se renseigner plus avant sur les individus mentionnés. Acamas, et puis… L’autre là… Son nom… déjà… Elle se trompait toujours. Tout au plus savait-elle qu’il ressemblait au nouveau Pontifex, les cheveux blancs. Comme ce type quoi. Et qu’est-ce qu’il trifouillait avec son cheval là ?

S’avançant tranquillement, la petite fille levait son arcane pour être remarquée de ce drôle d’oiseau. Elle lui apparaîtrait comme une jeune enfant la peau cendrée, la chevelure de jais, les prunelles orangées qui illuminent doucement dans l’obscurité. Elle portait une simple robe paysanne, les pieds nus. Un sourire amical sur le visage, la voix innocente.

– Hmmm… Dis moi, ce ne serait pas toi le Cardinal du Melon ? Dis, tu fais quoi là ?


S’attardant sur la jument qui l’accompagnait, elle paraissait se sustenter dans une scène glauque, mais guère vraiment anormale chez les Berserkers. Enfin, d’apparence du moins. En effet, il y avait dans ce spectacle un petit quelque chose d’ineffable, d’angoissant. Une perspective qui l’intriguait. Quel autre phénomène de foire allait-elle encore découvrir ?

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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptyVen 22 Mai - 14:10
L'a-t-il réellement vu ? A-t-il pu observer les yeux à la lueur crépusculaire briller dans l'obscurité environnante ? A-t-il détailler le mouvements des lèvres, figés en cette innocence particulière ? Il ne semble, finalement, n'avoir qu'écouté, alors que la question danse jusqu'à ses oreilles. Les paupières closes, il laisse lentement le silence arracher ces mots. Reprendre son droit, seulement dérangé par les bruits de mastications de la jument nivéenne.

Sa gueule se referme. Arrache un morceau. Elle l'avale. Dégluti, alors coule de ses dents puissantes la pourriture blanche d'un infecté. Elle continue. Le phénomène se répète. Une première fois. Une deuxième fois. Une cinquième fois. Et le silence continue de dominer. Incapable d'être brisé, par ces simples onomatopées. Ordinaires.
Puis. Un bruit. Celui de ses mains qui viennent retirer sa capuche, pour en dévoiler leur secret : une tignasse argentée, aux mèches indisciplinées. Une peau colorée, qui vient chercher le contraste avec cette chevelure blanche. Des mains, oui, qui viennent se poser derrière sa tête, normalement appuyée contre le tronc. Toujours sur son perchoir, toujours les yeux fermés.

Et le silence laisse bientôt place à un sifflement. La même mélodie, qu'il fredonnait. Qui se transforme, maintenant, en une interprétation plus présente. Et Elle s'arrête. De dévorer les restes, alors que ses yeux viennent chercher la silhouette de son cavalier. Lentement, la gueule de la monture innomée vient se poser contre les résidus purulents, son repas. Doucement, les yeux de la cavale blanche se ferment, alors que son esprit se laisse bercer par cette mélodie.

« Mérion. »

Il profite de cette tranquillité. De cette petite scène. Pour corriger. Pour corriger ce qui a une étrange importance pour lui. Un nom. Essentiel. Le premier mot qu'il a prononcé. Alors qu'il voulait – lui, ou l'autre ? – en dire d'autres. Tue moi. Brise moi. Enterre moi. Les souvenirs continuent, parfois, de le hanter. Souvent. Mais juste les souvenirs. Seulement eux.

Il corrige, donc. Non sans se redresser, légèrement. Sans tourner ses yeux vers elle. Pour la regarder de cette hauteur. Sans véritablement la voir comme petite, insignifiante. Au contraire. L'énergie cosmique danse autour d'elle. Mieux. Elle l'accueille. À sa manière.
Elle n'est pas insignifiante. Dans ces lieux, rares sont ceux à en porter ce qualificatif. Même les animaux, ici, sont tordus par une réalité qui a infecté le sol. Depuis des années. Des siècles. Une infection qu'il sent, en posant la main sur cette écorce abîmée. « J'imagine que tu as rencontré Haldor. » Il hausse les épaules. Légèrement. « Mérion. C'est ainsi que je m'appelle. Cardinal de la Pestilence. Et toi, comment dois-je t'appeler … ? »

Il change de position. Ses deux jambes pendent alors maintenant dans le vide. Ses mains appuyées sur la branche. Il la regarde. La question. Bien entendu. Qu'est-il en train de faire, ici ? Ses yeux se posent un instant contre la jument, qui semble s'être endormie. Il pose ensuite son regard sur la demoiselle …

Puis, un sourire se pose sur ses lèvres. Alors qu'il appuie les coudes sur ses genoux, ses mains pendant doucement entre ses tibias. « Eh bien, actuellement … Je parle avec une demoiselle. » N'a-t-il pas répondu ainsi ? D'une certaine façon, si. « Et je pense qu'il est plus poli de justement me concentrer sur cette activité. Par chance, tu es arrivée au bon moment. Nous avons trouvé, mon amie et moi, de quoi la nourrir et je n'avais donc plus aucun impératif. » Il ouvre la main, montrant d'un léger mouvement la carcasse méphitique partiellement dévorée par la jument.

Plus aucun impératif. Pour le moment, du moins.
« Et toi, que viens-tu faire ici ? »
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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptyVen 22 Mai - 17:49
Le silence se traînait pour ne plus faire entendre que les bruits de mastication de sa monture. Tandis que son vis-à-vis ôtait sa capuche pour découvrir sa chevelure d’argent, la fillette aux prunelles orangées continuait de l’observer d’un air un peu penaud, un sourire idiot sur le visage. Il était un peu bizarre ce type en hauteur, non ? Puis venait cette drôle de mélopée ayant l’effet de calmer le cheval. Partageait-il un don semblable à celui d’Elyra ? Pas vraiment, car à la différence de cette dernière, le fredonnement de cet homme ne l’atteignait pas, quand bien même il inspirait le sommeil à son animal.

Mérion, c’est le nom qu’il lui donnait. Maintenant qu’elle y pensait, il était vrai que Melon, ça avait quelque chose d’improbable. Et à son air un peu lugubre, la Tarentule se dit qu’il pouvait être bon de ne pas l’embêter plus longtemps avec ça. Bizarrement, vu comme Haldor en parlait, elle avait eu l’espoir que ce type ait été quelqu’un de marrant. Elle avait rarement eu aussi tort. Enfin, ce n’était pas non plus catastrophique. Après tout, jusqu’à présent, il n’avait pas fait montre du moindre signe particulièrement violent, sinon hostile. Il l’avait corrigée, tout bêtement, et mieux valait montrer patte blanche.

– Oui, Mérion, c’est ça ! Désolée !

Perspicace, il devinait que l’Araignée avait rencontré Haldor. Signe qu’ils se connaissaient bien et que le Cardinal de la Mort faisait de ces écorchures de noms une habitude. De cela, Esther devrait s’en méfier, encore qu’à présent, l’angoisse ne la rongeait que peu. Après tout, elle avait confiance en son nouveau maître.

– Oui, exactement ! C’est mon patron !


Disait-elle avec beaucoup de fierté. En effet, elle s’estimait chanceuse d’être tombée sur le déserteur des Ases. Car elle aurait tout aussi bien pu se coltiner Zvezdan comme supérieur. Celui-là la connaissait trop pour qu’une collaboration trop étroite finisse bien. Ce Mérion quant à lui ne lui inspirait rien de bon, ce qui réglait la question. Quant à la Famine, de ce qu’elle avait entendu de la Berserker de la Péri, sa réputation ne faisait pas envie.

– Tu peux m’appeler Esther ! Je suis la petite Araignée du patron ! Enchantée !

Plus le temps filait, moins la suivante d’Arès se sentait de respecter les protocoles et autres tribulations ennuyeuses de l’étiquette. Sans doute cela se justifiait-il par un regain de confiance. L’époque où elle était à la merci du premier Berserker venu était loin. Désormais, elle pouvait se reposer sur la protection de plus de monde.

Lorsque ce Mérion lui sourit pour délivrer une remarque des plus courtoises, Esther se laissa un temps surprendre. Comme ça, il n’était pas vexé ? Lui aussi, avait de cette curiosité ne s’embarrassant pas des détails prompts à froisser l’ego ? S’en rendant compte, l’enfant se dit que son jugement avait peut-être été un peu hâtif. Aussi, son sourire s’étira-t-il, visiblement réceptive au petit compliment que son interlocuteur lui faisait. Son attitude également apparaissait plus détendue. Il pouvait bien désigner l’autre carcasse que cette vision ne fit pas des masses réagir la petite fille. Au sein de la Citadelle, c’était là un spectacle des plus courants. Jusque là raide comme un piqué, elle prit le parti de s’asseoir par terre, en tailleur, avec le même relâchement que son semblable. Une fois de plus, elle guettait le moindre signe chez son partenaire de conversation qui lui permettait de mimer sa manière d’être pour le mettre plus en confiance. Une vieille habitude qu’elle pratiquait de manière automatique.

– Moi ? Je me suis laissée guider par la curiosité, voilà tout. Parce que vois-tu, j’aime les rencontres ! Pas toi ?

En effet, il ne lui en fallait pas plus pour aborder quelqu’un. Reposant ses coudes contre ses genoux, elle reposait ses joues sur ses mains, l’attention toute entière concentrée sur ce Cardinal de la Pestilence. Une question la turlupinait depuis un moment, et elle n’allait pas se priver de l’exprimer.

– Dis, j’ai entendu dire que vous aviez fait quelque chose au patron. Hm, en lien avec le nouveau Pontifex… Son nom… Acamas, je crois ? Oui, ça doit être ça ! C’est vrai tout ce qu’on raconte ? T'en penses quoi toi ?

Son petit jeu commençait. Un jeu dangereux, mais qui promettait de devenir intéressant.
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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptyDim 24 Mai - 0:56
Un nom est important. Essentiel. Le premier mot qui peut définir une personne. Le premier mot qui le définit. Et le premier mot par lequel il a entendu sa voix. Celle de son corps. Hors de cette mélasse. Hors de cette étendue stérile, inerte. Sentir ses doigts bouger. Sa respiration circuler. Ses paupières cligner.
Mais est-il si essentiel pour être l'unique raison à l'ouverture d'un conflit. Quelque de déraisonnable murmurait que tout prétexte, tant qu'il est certain de cacher le corps. Il aurait raison. Quelqu'un de raisonnable – ou à la raison plus pragmatique – considérerait qu'il serait préférable d'attendre. Et de voir ce qu'il peut ressortir d'une première rencontre. D'un premier échange.

Ne pas être la bête que les Berserkers s'attendent à voir lorsqu'ils rencontrent un autre membre de leur petite famille particulière. Et corriger les errances du Cardinal de la Mort. Qui ferait mieux de tourner sept fois sa langue dans sa bouche. Mais peut-on lui en vouloir ? L'origine n'est pas mauvaise. Il est ainsi. Un vrai gamin. Un gamin terrible à l'imagine vive. Un nom, un surnom. Un gamin mortel, aussi.

Un gamin, accompagné de sa P'tite Araignée. La Tarentule. « Oh, c'est toi. » Il est surpris, un instant. « Haldor m'a parlé de toi. » Beaucoup ? Il n'a pas été jusqu'à écrire toute une comptine à son sujet – quoiqu'il aurait pu, avec suffisamment de rimes. Cratère, éther, terre, célibataire, donataire … Budgétaire ? À tous les coups il possède déjà quelques rimes préparées. Il penche légèrement la tête sur le côté. Son pouce venant contre sa lèvre inférieure. La tapotant légèrement.

« Esther, Esther. Compétente. » Il la regarde, comprenant manifestant de quelles compétences le Cavalier Pâle semblait mettre en avant. « Géniale. Et curieuse, donc. » Il hoche la tête. « Je connais bien la curiosité, oui. Et je n'ai rien contre de rencontrer de nouvelles têtes. Au contraire. C'est intéressant. » Sa main quitte son visage, pour retourner à sa place initiale. Alors qu'il la regarde. Que son regard observe cette manifestation astrale, cosmique.
Il hausse un sourcil. « Tu as entendu ça ? » La Famine serait l'origine de ces murmures ? Quelqu'un d'autre ? Les rumeurs vont bon train dans ce Dédale … Prudence. Avancer doucement. Éviter les morsures des vipères et les pinces des crabes qui composent cet environnement. Des exercices constants, semble-t-il.

« C'est bien cela. Acamas est son nom. » Il est préférable de ne pas lui donner de surnom, oui. De ne pas se tromper dans la position des lettres. Enfin, sauf si vous vous appelez Haldor. Lui … Bref. Justement, parlant de la Mort. « Je n'ai rien à penser de ses rumeurs. En fait … je pense même qu'il est dangereux d'écouter celles-ci. » Il bascule légèrement la tête en arrière. « Haldor est quelqu'un de très impulsif. Très protecteur, aussi, certes. Mais je ne parierai pas sur des rumeurs qui pourraient... » Il appuie bien ce terme, alors que ses yeux ambrés glissent de nouveau sur elle.

« Déranger sa tranquillité. » Il hausse, légèrement, les épaules.

Quel jeu indigne que celui de l'existence. Par chance, il n'y a pas grand chose à dire. Juste des vérités. Les réactions d'Haldor parlent d'elles-mêmes. « Et toi, que penses-tu de tout ceci ? Après tout, il est ton Général. » Est-ce que cela change réellement quelque chose pour toi, Esther ?
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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptyMer 27 Mai - 20:10
Clignant quelques fois des yeux, Esther découvrait que son nom n’était pas tout à fait inconnu à son interlocuteur. Ainsi, Haldor avait déjà parlé de son cas. Un cas de figure pour le moins inhabituel, car d’ordinaire, on ne parlait pas de son existence. Après tout, impuissante au combat, elle représentait aux yeux des serviteurs d’Arès une créature insignifiante. Même si son nouveau supérieur ignorait ses nombreux secrets, au moins la considérait-il assez pour prendre la peine de faire entendre son nom à de tierces personnes. Par mimétisme, la fillette penchait également la tête sur le côté. Compétente ? Un petit compliment qui lui fit plaisir, ce qu’elle ne cachait pas.

Gardant ce même sourire, la Tarentule se faisait la plus attentive quant aux petits signes que son vis-à-vis pouvait lui montrer. De prime abord, sa question innocente le surprenait. Cette réaction était-elle feinte ou sincère ? À son grand dam, ce Mérion comptait parmi les rares Berserkers à ne pas se laisser lire aisément. Ah… s’il pouvait être comme son patron ; un livre ouvert. Mais non, il dégageait un quelque chose d’indescriptible. Ce léger malaise ressenti depuis qu’elle l’avait abordé. Pour l’heure, elle n’avait que la confirmation que le nom d’Acamas était correct. La suite, en revanche, fermait les portes d’une manière assez intrigante.

À première vue, les rumeurs ne lui inspiraient rien. Mais sa réponse ressemblait de près à une mise à garde, quand il n’était pas question de menaces. Restait cette ambiguïté… à creuser trop loin la question, le danger viendrait-il d’Acamas et de Mérion, ou bien d’Haldor lui-même ? Son sous-entendu laissait penser qu’à prêter trop d’importances aux bruits de couloir, Haldor pourrait bien s’emporter et devenir violent. Seulement, l’Araignée avait assez mélangé la vérité avec le mensonge pour faire ressortir une attitude de quoi alimenter sa circonspection. Son instinct semblait lui confirmer que ces deux personnes avaient un lien avec les changements opérés sur Haldor. Restait à voir la place de Mérion dans ce lavage de cerveau.

En l’état, il avait commencé par mettre en évidence le grotesque, sinon l’insignifiance de ces rumeurs. Ensuite, il faisait sentir le danger à pousser plus loin l’investigation. Enfin, il s’intéressait au point de vue de l’Araignée. D’expérience, cette dernière savait distinguer les pièges que recouvraient parfois les mots. En l’occurrence, le Cardinal de la Pestilence cherchait à jauger si elle pouvait représenter une nuisance ; dans l’hypothèse où elle avait bien fait mouche. Par prudence, mieux valait montrer patte blanche. Ce pourquoi elle adopta une attitude relâchée, comme si sa question avait autant de valeur que les instants où on parle de la pluie et du beau temps.

– Hm… Moi je pense qu’ils disent ça parce que le patron vient d’arriver. Quand c’est comme ça, les gens médisent, médisent, comme des commères. Rares sont les Cardinaux à se faire accepter d’emblée à leur arrivée. Mais moi, j’ai discuté avec Haldor ! Et je n’aurais pas pu rêver meilleur patron ! Je pense pas qu’un Cardinal ait été aussi gentil avec moi avant lui !

Portant ses mains derrière sa nuque, elle s’avançait en dessinant un cercle dans sa trajectoire pour ne pas fouler du pied l’espace personnel de ce Mérion. Mieux valait garder un peu ses distances. Dans le même temps, ses prunelles orangées ne quittaient pas son partenaire de conversation. Celui-là pouvait y desceller une vive lueur de curiosité, enfantine. D’évidence que ce petit jeu informel l’amusait. Fronçant un moment les sourcils, pour montrer une forme de colère surjouée, elle prenait une voix un peu plus grave.

– Si je vois quelqu’un nuire à mon patron, je lui tirerai les oreilles ! À ma manière ! Tu peux en être sûr !

Disparaissant de la vue du Cardinal de la Pestilence, la silhouette menue de la fillette revint sur une branche en hauteur, les pieds se balançant. Toisant avec amusement son compagnon du moment, il était beaucoup de questions qui l’animaient. Mais pour l’heure, il lui fallait procéder par étape.

– Dis moi, Mérion. Tu connais mon patron depuis longtemps ? Vous vous êtes rencontrés comment d’ailleurs ? Ça me paraît évident que tu tiens beaucoup à lui. Cela fait forcément de toi quelqu’un de bien !

Petite toile invisible qui se tissait, tout autour, méthodique. Un sourire amical fait pour endormir la vigilance. Une intensité dans le regard qui pouvait être éloquente. Quel pouvait-être le vrai visage de cet homme ? L’Araignée trépignait d’impatience en attendant qu’il le trahisse.
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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptyMer 10 Juin - 11:36
Une araignée. Une véritable araignée. Ce mouvement, cette curiosité. Tout rappelle cette petite araignée. Qui danse, sur son fil. Curieuse de voir dans combien de temps le fil craquera sous le pied de sa propre proie. Une araignée plus joueuse que chasseresse … bien que Mérion ne doute guère de sa capacité à être l'autre. Tout simplement car elle est là, capable de lui parler. Comme elle parlerait à un autre membre de leur étrange communauté.
Des paroles composées de soie. Et sans bêtises. Car elle joue, à sa manière, cette étrange et particulière vérité. À laquelle il se plie volontiers en hochant doucement la tête. « Oui. Les nouvelles têtes apportent avec eux leurs lots de questions. Et de préjugés. » Combien de temps vas-tu rester parmi nous ? Comment réagis-tu à la pression ? Vas-tu éclater au sol dès le premier envol ?

Certains veulent des réponses par simple curiosité intelligente. D'autres chercheront à imaginer, la façon dont ces nouvelles têtes éclateront leurs crânes sur ces rochers pointus que forment l'exercice particulier du Cardinal.
Et toi, Esther ? À quel jeu joues-tu ?

Celui de la première impression ? Peut-être. Il est, finalement, assez difficile de comprendre là où la jeune demoiselle souhaite aller. Dans la compréhension ? Ou dans le plaisir ?

Finalement, elle lui semble proche. Différente des autres habitants et dévots de la Cathédrale de Chair. Curieuse observatrice de ce qui l’entoure, de cela, son regard regard ne pouvait trahir, certes. Mais de là à dire que cette unique chose la définissait, voire avait autant d’importance qu’elle ne le laisse paraître … ?

Que ceux qui ne voient qu’une bande de bandits et de barbares en cette famille si particulière se ravisent. Ils seraient bien surpris.

C’est donc avec une certaine attention qu’il suit les mouvements de cette petite araignée, comme le ferait un enfant curieux face à une véritable représentante de cette espèce. Son visage se penche, à nouveau, sur le côté, lorsque la menace enfantine résonne dans cette clairière. Une preuve d’attachement ? Ou le rôle poussé jusqu’au bout ? Où se trouve la frontière entre l’une et l’autre de ces possibilités ?

Mais il hoche la tête, simplement. Avec un léger sourire, entendu. « Voilà qui me rassure, Esther. Je ne l'oublierai pas. » Ta manière hein. Vas-tu dévorer ceux qui l’agressent ? Vas-tu les empoisonner ? Sa simple curiosité résonne, se tord tranquillement, dans les frontières de son esprit. Il se souvient, oui. Très bien. Il se souvient que les petites bêtes ne mangent pas les grosses, aiment-ils dire ? En voilà qui doit leur faire ravaler cet adage …

Alors il se souviendra aussi de ces quelques mots. De cette petite menace d'enfant.

Une demoiselle qui n’est plus là. Il lève alors un instant les yeux, pour la trouver, perchée plus haut que lui, dans cet arbre. Basculant ses mains sur la branche sur laquelle il est installé, il se penche alors, légèrement, en arrière. Pour mieux observer, de ce point de vue, cette enfance étrange.

Jusqu’où va aller ce jeu ? Jusqu’où s’étire cette toile dont la soie sont les mots, les questions, les sourires. Les petits rires enfantins. Et cette petite attention. Quelques mots, dans sa direction. Quelqu’un de bien ? Ces mots résonnent un peu dans son esprit. Un murmure particulier, qui ne semble ni faux, ni vrai, à ses oreilles. « Nous voyageons ensemble depuis quelques années. » Il vient attraper une de ses mèches, semblant se souvenir un instant de cette période.
« Haldor est particulier. Je ne suis guère surpris que tu l’apprécie. » Il ferme, un instant, les yeux. Sa voix se glisse doucement jusqu’aux oreilles de la demoiselle, du moins l’espère-t-il. « Il est important, aux yeux de beaucoup de personnes. » Il la regarde, à nouveau. Ses yeux d’ambres viennent chercher les yeux crépusculaires d’Esther.

« Bien, je crois que c’est à mon tour ? » Un petit sourire, amusé. Il s’étire, alors. Pour se réveiller, après ce premier échange. Ses lèvres s'étirent en un léger sourire. « Depuis combien de temps tisses-tu ta toile de curiosité, Esther ? » Il continue de l'observer, alors qu'il change de position. Pour allonger ses jambes le long de la branche qui le maintien.

« J'ai cru comprendre que tu avais soufflé quelques explications à mon ami, concernant le Dédale. Aurais-je le droit au même privilège ? » Il l'observe. Cette tisseuse. Qui sait sûrement beaucoup. Beaucoup plus que lui. « Après tout … » Un sourire. Une réalité. « Je suis une nouvelle tête moi aussi. Et Haldor a confiance en tes savoirs. »
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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptySam 13 Juin - 22:26

Un soupire. Les réponses de son interlocuteur s’étaient révélées plus ennuyeuses qu’attendues. Non pas le petit mot en réaction à sa sa menace voilée. Pour le coup, il serait mentir que d’affirmer qu’un frisson ne l’avait pas traversée à cet instant. Ils n’étaient pas nombreux dans ce Dédale à être initiés aux petits jeux que l’on peut semer dans une conversation. Celui-là avait l’esprit vif. Un peu trop, à son goût. Et dans la continuité de cette qualité, il rétorquait à ses questions des banalités sans intérêt. Il a voyagé avec Haldor ? Des personnes tiennent à lui ? Il le juge particulier ? Mais encore ? Ces mots ne disent rien. Ces mots n’expriment rien. Ils ne font qu’opposer une froide distance, instillant ce drôle de sentiment. Celui qui nous traverse avant que l’on s’endorme dans la neige pour s’offrir à une sombre étreinte. Tout au plus pouvait-elle sentir un quelque chose de sinistre. Mais même de ça, elle n’en était pas sûre. Et si au final, il n’y avait rien ? Quel ennui…

Tenant ses joues entre ses mains, les coudes appuyés contre les cuisses, l’expression de la petite tarentule apparaissait soudainement comme la plus blasée. Pour un peu, on lui prêterait un caractère lunatique. Mais il fallait bien admettre que ce Cardinal de la Pestilence avait quelque chose de très fade. Comme s’il ne vivait pas vraiment. Ou était-il simplement coincé ? Ignorait-il les plaisirs à trahir son univers sans négliger de retenir l’essentiel ? Des mystères doivent le demeurer, mais ces mystères n’enferment que rarement une existence entière. Et quand bien même ce serait vrai, il suffit de s’en inventer une nouvelle. Un peu d’imagination, que diable !

De ses prunelles orangées, la petite Araignée observait le jeune homme jouer avec son masque vulgaire. Est-ce donc si compliqué d’y mettre un peu de couleur ? De tailler un sourire moins insipide ? Plus imparfait ? Un visage qui ressemble un peu plus authentiquement à celui d’un humain ? Enfin soit… Elle l’écoutait reprendre l’ascendant sur leur conversation. Il avait l’air de s’amuser. Esther l’enviait beaucoup en la matière. Depuis combien de temps elle tissait sa toile ? Et derrière, il s’attendait à ce qu’elle lui explique le fonctionnement de la Cathédrale de chair ? Remarque, comme il le rappelait, lui-même était nouveau dans le domaine. Eh bien soit. Au jeu des imbéciles, elle était reine.

– Il est vrai que le patron a apprécié mes réponses. Mais s’il me fait confiance à présent, c’est parce qu’il sait poser les bonnes questions !

[Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther Esther12

Approchant la main de sa bouche, il en sortit une grosse araignée venant danser sur sa peau, avant d’attacher sa toile. Bientôt, ce Mérion pouvait voir cette petite créature descendre lentement, le long de son fil. Le sourire malicieux, elle le regardait franchement.

– Tu l’auras remarqué, je ne sais pas tisser de toile par moi-même. Cette petite en revanche… eh bien, je dirais… quelques instants, pour répondre à ta question ! Dis, tu ne la trouves pas mignonne ? Et si je l’appelais Mérionne ? Regarde !

Dans un balancement de poignet rotatif, l’enfant faisait doucement tourner dans les airs son petit animal de compagnie. Ce dernier se crispait, cessant d’étendre sa toile, renforçant sa prise. Dans cette position, on ne l’imaginait pas tenter la moindre fantaisie. Et quand la fille d’Arachné cessa de l’agiter pour lui rendre un peu de stabilité, l’araignée remonta vers sa propriétaire, grimpant sur sa main, son bras, son cou avant de se poser sur sa tête. Devant les chatouilles que lui faisaient ces petites pattes, Esther relâcha un léger rire enfantin, avant d’en revenir à son semblable.

– T’as vu ? Mérionne est quand même plus à l’aise sur ma tête ! Petite timide va !


Disait-elle en tapotant ses mandibules du bout de l’index tout en levant les yeux. L’attrapant à nouveau dans la main, elle se prit de la caresser comme on le fait avec un petit animal.

– Tu sais, c’est pas comme ça que tu tisseras ta petite toile de curiosité ! Ha… J’te jure !

Distraite par son petit jeu, elle se dégagea soudainement de la branche qui la soutenait pour retomber, donnant l’impression de flotter un peu dans les airs. Une fois atterrie contre terre, elle s’avançait à quelques pas de ce cavalier, levant les yeux pour le détailler de plus près.

– Hm… tu ne serais pas un peu timoré pour un Cardinal ? De quoi t’as peur ? De Mérionne ?

Ouvrant ses mains avec ladite araignée qui reposait dessus, elle lui présentait sa petite créature avec un sourire gentillet. Pour un peu, on pouvait croire qu’elle lui offrait. D’un autre côté, son attitude ambiguë faisait que l’on pouvait penser qu’elle n’était pas sérieuse.

– Elle ne va pas te manger, tu sais ! Elle est gentille, comme moi !
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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptyLun 22 Juin - 5:27

Mérion observe. Silencieusement. Son coude appuyé sur son genoux, son menton reposant dans sa main gauche. La Pestilence observe. Une attitude nonchalante ? Peut-être. Mais un regard. Qui ne recherche plus rien d'autre les différentes secondes de cet instant. Oui. Il observe. La Tarentule peut le voir. Le sentir. Les yeux d'ambres, qui ne lâche pas sa silhouette. Montre-moi. Je veux voir. Et elle montre. Oui. Elle montre la naissance. Et il décortique ce phénomène de ses deux perles d'ambre. Elles viennent se poser sur l'ouverture de ces fines lèvres. Elles viennent attraper les premières pattes, dont les poils urticants cherchent la douce fraîcheur de cette journée.
Oui. De là où il est. Il arrive parfaitement à imaginer ce mouvement. Ces pattes. Cette chitine, qui se pose contre la peau juvénile d'Esther. Pour pousser. Pour extirper sa masse, vivante. Imposante. Comme peuvent l'être certaines araignées.

Oui. La Pestilence observe. Il fixe. Extrait chaque mouvements de cette arachnide qui tombe au creux de la main de cette jeune enfant. De cette jeune enfant qui donne la vie.

Regarder. Observer. Découvrir les premiers mouvements. Les longues pattes, encore souillées des gouttelettes de salives qui coulent le long de son exosquelette sombre. Il arriverait presque à l'entendre. Le son feutré des crochets, au bout de ces huit pattes. Cette danse qui anime leurs mouvements. Grouille. Elle grouille, petite araignée. Petite enfant. Petite vermine. Vermine qui tisse. Des mandibules qui se contractent. Qui se resserrent. Des pattes agiles. Habiles. Les membres de la tisseuse s'activent aussi minutieusement que possible. Pour ne pas perdre le lien entre sa Mère et le reste du sol.

Mérion observe. Oui. Mais sa voix résonne légèrement. Alors qu'il continue de la fixer. Qu'il n'observe guère la tisseuse faire son œuvre. Car son esprit l'imagine bien. Ses sens l'entendent bien. Sa voix résonne. Non pas pour réagir au nom. Et pourtant, Arès lui-même sait à quel point ce détail est important. « Ne te dévalorise pas, voyons. » Haldor serait si triste … Non. Surtout … « Tu es après tout la mère d'une magnifique petite tisseuse … Esther. » Un sourire. Une certaine innocence. Mais surtout. Ce regard. Qui continue de la fixer. Elle.

Silence. Le silence s'impose. Du moins de sa part, alors qu'il continue de l'observer. Avec ce même regard. Qui ne semble aucunement la lâcher. Avec cette façon d'être. Qui n'est plus apathique. Non. Il décortique. Réellement. Son attitude. Et une rotation du poignet. L'enfant joue. Avec son enfant.

Le premier balancement. Les mandibules se resserrent. Plus brutalement.
Le deuxième balancement. Le corps se crispe. L'angoisse envahi cette carapace de chitine.
Le troisième balancement. Le désespoir du vivant. Et si la toile craquait ? S'imaginer briser. Sur le sol. S'imaginer écraser.
Née il y a quelques minutes, déjà morte. Triste vie d'éphémère.

Mais elle se calme. Bien entendu. Elle arrête ce petit jeu. Et la tisseuse retrouver la main qui l'a vu naître. Pour mieux grimper, grouiller, contre son corps. Chercher sa tête. Pour s'y poser. Pour être en sécurité de toute fantaisie de celle qui l'a nommé.

La Pestilence observe. Oui. Mais cette araignée, cette tranquille Mérionne, qui se sent bien plus à l'aise, hors des folies de sa génitrice. Mais bien cette dernière. Oh petite Esther. Qui es-tu donc ? Voilà la question que tu veux entendre ?
Mais elle ne se pose pas. Pas celle-ci. Elle s'observe. Tout comme l'amusement dont fait preuve l'enfant déjà mère. Il en devient, lentement, rêveur, en la regardant. En se demandant si elle en entend. Comme lui. Si elle comprend. Comme lui. Ce qu'est ce vivant. Cosmique. Physique. Matériel. Spirituel.

Il suit son mouvement. Cette lente chute, alors qu'elle protège maintenant de ces fines mains la structure fragile de Mérionne. Tandis qu'il observe. Lui. Mérion. Et qu'il l'écoute. Car elle parle. Elle parle beaucoup. Enfant enjouée. Mère démente. Gentille demoiselle.
Il ne réagi guère au commentaire. Il ne réagi guère à l'idée de peur. Mais il fini par fermer les yeux. Alors que la voix se tait.

Alors que le silence s'impose. Encore.

La monture de la Pestilence ferme les yeux. Tranquille. Elle pose sa tête, près des restes de son dernier repas. Et Mérion se laisse alors tomber, de sa propre branche. Pour arriver sur le sol, souplement. Glisser ses mains dans son dos, alors qu'il approche, la capuche baissée, son visage en direction de celui de la demoiselle. « Mérionne, donc … » Il pose un genou au sol. Il regarde la demoiselle. « Mérionne et Esther. Sa mère. » Un sourire. Plus prononcé. Une légère nuance. Mauvaise ? Non. Naturelle, juste. Malsaine. Possible.
Sa main approche. Pour laisser l'araignée, lentement, s'acclimater à sa présence. « C'est une bien belle naissance dont j'ai été témoin, Esther. » Il dirige son regard vers elle. Un instant. Il plonge ses yeux d'ambres dans ces perles crépusculaires. L'arachnide fini par accepter sa présence. Par se poser contre sa main.

« Elle semble m'avoir adopté. Alors, où en étions-nous … Trop timoré comme Cardinal, tu disais ? » Il semble réfléchir. Un instant. Il regarde la demoiselle. Il hausse les épaules. « Je ne pense pas. Je ne suis pas si différent de Mérionne, finalement. Je suis arrivé il y a peu. Je n'aimerai pas que l'on me prenne … pour ce que je ne suis pas. Alors que toi. Tu es une habile tisseuse. Oh tu n'es pas obligée d'en avoir les mandibules. Ni la chitine. Mais tu tisses, petite Esther. Tu tisses quelques formes de vie. Tu donne naissance à des tisseuses. Alors … Quelle question pourrais-je te poser ? »

Quelle véritable question pourrait-il poser, oui … ?

Il se redresse. Il regarde l'araignée. Il a beaucoup observé, oui. Mais il a surtout remarqué. « C'est de ta salive et de ta bouche que cette petite chose naît. Tu lui donne un nom. Doux nom. » Un léger rire. Elle est là. Il la sent. Cette nature profonde. Cette nature artificielle. Intriguée par ce vivant. Qui le ressent, à travers la Pestilence. Qui se demande si chaque centimètre du corps de cette gamine est composé de ces petites vermines. « Et tu me l'offre ? Réellement ? » Une vibration. Légère. Cosmique. Sans hostilité.

« Alors qu'elle grouillait il y a à peine quelques minutes dans ton imagination ? Alors qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'est ou était le monde ? C'est ce genre de mère que tu es … » Un silence … alors que l'araignée joue tranquillement sur cette même. Et peut-être peut-elle même l'entendre. Cette araignée qui grouille. Son corps se mouvoir. Chaque plaque s'imbriquant les unes aux autres, au rythme de cette vibration. Ou peut-être l'entendait-elle déjà. Après n'est-elle pas sa mère ? « Esther ? »

Non. Finalement …
Le Dédale est bien secondaire.
Face à cette pauvre mère … Nouvelle curiosité du jour.
Odieuse mère ?

« Qu'en penses-tu, Mérionne ? » Un silence. Oui. Il écoute. Car elle aussi a peut-être quelque chose à dire. Non ?
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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptySam 27 Juin - 19:28

Ce Cardinal lui avait fait un drôle de commentaire. Elle ? Une mère ? C’était bien la première fois qu’on lui faisait la remarque. En même temps, avec son apparence, il aurait été difficile de trouver un précédent. Le laissant approcher, elle l’observait tout sourire accepter son petit présent. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui faire, de toute manière ? Confiante, elle lui offrait simplement l’espace pour exprimer celui qu’il était. Persévérant sur le champ lexical de la naissance, l’Araignée ne réagissait pas. Le silence ayant précédé l’intervention de cet homme avait marqué comme une rupture, cédant à Mérion l’initiative de cette drôle de musique conditionnant leur conversation. Lugubre. Joueur. Bizarre. La contredisant sur sa petite pique, il se pouvait bien qu’à la fin, ce Cardinal de la Pestilence ait effectivement raison. Il pouvait renfermer une richesse insoupçonnée. Ou en tout cas, il avait l’ambition d’Être. Quant à savoir quoi, c’était là un mystère.

Rebelote, la vie, la création, la naissance. Quelle était cette obsession ? D’évidence que la génération de cette petite araignée le captivait. D’un hochement de tête, elle acquiesçait silencieusement tandis qu’il attendait sa confirmation pour garder le petit cadeau qu’elle lui faisait. Une araignée d’apparence normale, mais de laquelle pulsait un faible cosmos détaché de l’essence d’Esther, comme si cette existence ne lui appartenait plus vraiment. Et pourtant, un quelque chose d’ineffable de contredire cette impression. Comme une familiarité. Une existence unique sans l’être. Le simulacre d’un être vivant ? En tous les cas, les initiatives de l’araignée semblaient lui appartenir, passant ses pattes velues sur son nouveau propriétaire. Dans ses déplacements, une forme d’hésitation, que l’attitude paisible de Mérion rassurait progressivement.

Pendant ce temps, sa « mère » de plisser les yeux aux mots de son semblable. L’esprit de ce dernier fourmillait de questions qui ne l’avaient jamais traversé, plus spontanée. Tandis qu’il demandait l’avis de Mérionne, Esther le dévisageait. Il n’était pas prêt de trouver une réponse, le pauvre.

– T’es bizarre quand même… mais contente que tu t’entendes bien avec Mérionne !


Se grattant la tête, une forme de malaise gagnait du terrain. Comme une discordance. En l’état, elle ne savait pas vraiment comment réagir. Une situation qu’il lui était rare de rencontrer. Dans le même temps, de réfléchir à ses mots. Chercher du sens où elle n’en voyait pas. Un exercice éveillant en son sein un sentiment désagréable, sans trop savoir pourquoi.

– Mérionne ne vient pas de mon imagination. Elle existe ! Enfin, je crois… Elle existait déjà avant de se constituer ! C’est ce que je ressens en tout cas… J’y ai jamais réfléchi. Elle ne vient pas de moi. Elle vient de cette personne… Qui… Je ne sais plus vraiment... Une toile… Je crois que c’est moi la toile. Des insectes. Mérionne est un bout de l’un de ces insectes. Une prédatrice… C’est elle la Tisseuse, la vraie. Moi, je ne suis rien. Je n’étais rien. Je n’avais pas ce pouvoir…

À cet instant, de se demander… depuis quand disposait-elle de ce pouvoir ? Non plus une exécutante. Une créatrice. Un pouvoir qu’elle s’était approprié, plutôt que de le subir. Un murmure, dans sa tête, inaudible. Quels sont ces mots ? Une voix féminine. Laquelle ? Cette familiarité… Son expression, de se crisper. Ses prunelles orangées, de rencontrer celles de Mérion. Son sourire, évanoui. Son regard, plus froid.

– J’aime pas ce que tu dis.

Dès lors, sa silhouette, d’apparaître plus trouble. Selon toute vraisemblance, son esprit ne voulait plus se tenir là. Était-ce conscient ou inconscient ? En tous les cas, ses yeux de ne pas quitter ceux de ce Cardinal. Dans ce regard, une lueur étrange, différent de celui qu’Esther avait montré jusque là. Son aura, d’apparaître glaciale. Était-ce la même personne ?
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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptySam 4 Juil - 20:47
Les visages changent. Innocents, inintéressants. Certains peuvent devenir curieux. Bien trop. D'autres, au contraire, peuvent montrer certains aspects d'une personnalité enfouie. Et à ce jeu, les deux protagonistes semblent l'un et l'autre doués dans ce domaine. Dans cette recherche de ce que cache l'autre. Pour quelles raisons ? Les paris sont ouverts. Certains aimeraient sûrement à penser que l'extrême prudence de son Père s'est peu à peu accolée à l'esprit de l'Enfant. D'autres iront chercher de nébuleuses théories, concernant cette demoiselle à la robe paysanne.
Cette demoiselle, cette petite Esther, face à laquelle il est maintenant. Jamais ils n'ont finalement été si proche. Alors que la petite Mérionne semble continuer d'apprécier danser entre les doigts de son nouvel ami – sans pour autant quitter cette position.

À travers la légère fluctuation, il ressent. Il apprend. La Pestilence détaille. Le Vivant qui traverse cette chitine. L'énergie. Cette pulsation particulière. Cette pulsation séparée de sa Mère – l'est-elle réellement, finalement ? - et pourtant, aux nuances proches, similaires. Oui. Quel beau cadeau as-tu fait là au curieux Mérion, petite Esther.

Alors qu'elle parle. Alors qu'il écoute. Avec une attention particulière. Ses genoux fléchis. Ses yeux face aux siens. Son sourire semble s'être effacé, pour une neutralité plus concentrée … qui semble bien plus que le simple masque apathique dont elle a fait face. Non. Car son regard l'observe. La scrute. Il cherche à détacher chaque morceau de cette peau astrale pour comprendre ses mots. Elle existait avant de naître. Oui. Il peut comprendre. Et finalement, il n'a guère de réaction à cette simple prononciation. Nous sommes fait pour nous entendre, Mérionne, semble-t-il. Non. Elle est surtout fait pour être un souvenir. Celui de cette rencontre.

Celui de ces mots.
Qui tissent quelques réalités.
Esther, la Toile.
L'autre personne.
Un pouvoir qu'Esther ne possède pas.
Un pouvoir qu'elle ne possédait pas. Précise-t-elle, oui.

L'Enfant devient glaciale. Son regard plus froid. Sa voix plus terne. Ainsi un visage se dévoile. Lequel ? L'autre personne ? Esther ? Tant de questions. Peu de réponses … Et quelques mots … Elle n'aime pas ce qu'il dit. Et cette absence d'amour semble s'accompagner d'une lente séparation entre réalité astrale et réalité physique.
Et c'est à cet instant qu'elle le sentira. Le cosmos argenté du Cardinal s'élever, légèrement. Sans hostilité. Mais qui semble s'accompagner. De quelque chose. Qu'elle pouvait peut-être entendre. Ou peut-être pas ? « Les entends-tu ? » Les crissements. Les plaques de chitines … Des sons viennent lentement se manifester autour d'eux. Et autour d'elle. Contre elle. Contre cette peau astrale. Ou peut-être pas finalement. Peut-être est-ce juste si proche que cela vient de la silhouette de Mérion. Qui sait ?


« Si tu es la toile. Les entends-tu … Lorsqu'ils grouillent contre ton corps … ? » Il se penche. Lentement. Vers elle. « Lorsque la Prédatrice tisse, un peu plus. Chaque centimètre de ton humanité … L'entends-tu ? Ses dangereuses mandibules et ses pattes agiles bougent sûrement. Une véritable artiste. Jouant avec la soie de ta chair et de ton cosmos pour faire de toi cette Toile que tu dis être. » Il est plus proche. Sa voix est un murmure.

Alors que lui entend. Comme elle entend. Mais à travers ce cosmos argenté. Ce qui lui est commun, à lui. Les pattes de Mérionne qui bougent. Un peu plus vivement. Les scolopendres qui creusent dans l'écorce des arbres environnants. La colonie de blattes qui se reproduit sans effort, inlassablement. Ces mouvements. Qui grouillent. Sous la terre. Sous ses pieds. Dans son rêve. Une pestilence, finalement. Une anomalie dans le rêve.

« As-tu entendu cela lorsque Mérionne est née ? Lorsque son œuf à éclaté dans ta salive et ta soie ? As-tu ressenti chacun de ses poils urticants chercher cette fraîcheur lorsque tes lèvres ce sont ouvertes ? Et cette petite danse, contre ton bras … Contre ta main … Et cette soie. Qu'elle tissait. Contre la tienne. Qu'as-tu ressenti à cet instant ? Qu'as-tu entendu lorsqu'elle s'accrochait brutalement à cet unique lien entre … toi et le vide ? » Le silence revient. Alors que ses yeux se posent sur l'araignée. « Mais ce ne sont pas ces questions auxquelles tu veux répondre, non … bien entendu. Elles ne sont pas assez intéressantes. »

Il est à son oreille.
Il murmure alors. Simplement.
« Alors dis-moi Esther … ? Qui t'as tissé ? » Qui t'as donné ce pouvoir ?

Plus forts.
Plus proches.
Les insectes grouilles. Les araignées dansent.
Ils infestent. Vivants. Pleinement Vivants. Dans le Rêve de la demoiselle à la robe paysanne.

Mais pour elle, cela n'aura sûrement rien d'un cauchemar, non. Bien entendu. Pour une Tarentule, cela n'est que …
Le monde dans lequel elle vit, quotidiennement.
Ou le monde qu'elle fait vivre. Contre sa pitoyable chair.

« Dommage. Je t'aime bien moi. » Comme curiosité à étudier. À décortiquer.
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Cardinal de la Mort

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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptyJeu 9 Juil - 8:33
L’aura de cet énergumène était pour ainsi dire la plus lugubre qu’il lui ait été donné de rencontrer. Une présence qui inquiète plus que la fureur la plus primitive. Une odeur de putréfaction qui la caresse ; joueuse, perverse et imprévisible. Que représente-t-elle, à ses yeux ? Sans doute une carcasse de chair intrigante par ses étranges capacités de génération. Une mère, disait-il. Son insistance avait éveillé quelque chose qui l’observait, placide, indifférente aux insectes illusoires qui venaient gratter sa raison. Du moins, sa réaction avait quelque chose de plus subtile. Son corps lui, laissait glisser sur sa peau des gouttes de sueur. Par moments, quelques infimes tremblements. Son regard, en revanche, renfermait une froideur étrangère à cette enveloppe charnelle malmenée ; factice.

Elle le laissait approcher, prendre ses aises, dérouler sa malice malsaine. Nonchalante, l’Araignée considérait ses paroles. Ces filles grouillant à l’intérieur de son corps. La Tisseuse, à l’origine de sa fragile humanité. L’artiste damnée. Cette voix déplaisante, d’effleurer cette fois son oreille, parasitée par les autres nuisibles venant souiller l’environnement. Ses mots… quelle soif d’expérience. Affamé de saveurs lugubres. Excité de projections dégoûtantes. Ce qu’elle ressentit ? Une question guère vraiment assumée. À moins que ce ne soit juste de la provocation pour la faire s’exprimer ? Vient alors l’ultime question. Celle qui vaut la peine d’être posée. À la dernière remarque posée, ses doigts de caresser la joue de celui qui venait murmurer à son oreille ; le geste maternel. Dans sa voix, une forme d’amusement sarcastique.

– Ma parole, tu es comme un enfant. Manquerais-tu d’une mère pour te remontrer quelque factice affection ?

Levant sa main devant son champ de vision, une araignée se tenait dessus. Celle-là ne lui appartenait pas. Un bien triste simulacre d’existence. Levant les yeux vers son interlocuteur… lui n’était pas un père, selon toute évidence.

– Que t’importe de savoir qui a tissé cette enfant ? Tu ne cherches pas un nom. Tu es assoiffé d’existence, pauvre créature désincarnée. Tu n’es pas moins artificiel qu’une marionnette.

Balayant l’environnement du regard, ce fourmillement de bestioles qui feraient frissonner d’effroi n’importe qui, elle soupirait.

– Cette seule condition te satisfait-elle ? Quelle pitié… Tu n’as rien d’un artiste.

Un parasite. En cela, il n’était pas très différent. En cela, elle pouvait le comprendre, un peu. Ceci dit, il manquait encore trop de maturité pour la retenir plus longtemps, comme le montrait sa chair de plus en plus transparente. Doucement, Arachné disparaissait.

– Continues donc d’infecter, de ronger, de détruire. Qui sait, peut-être apprendras-tu à créer, ma tendre Pestilence. Ce jour, je pourrais à mon tour t’apprécier.

Restait à savoir quelle existence se détacherait de cette inquiétante chrysalide.

[Fin du RP pour moi, merci à toi o/]
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Message Re: [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther   [Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther EmptyMer 22 Juil - 13:24
Mérion écoute. Cette voix. Ces mots. Cette expérience particulière qui se mêle aux lèvres de la petite demoiselle. Ses yeux observent, ce mirage qui lentement s'efface, laissant la nature être visible à travers sa silhouette. Alors qu'ils continuent. Ces sons. Ces simples sons.

Cette réalité qu'il entend, naturellement. Se mélanger à ces mots. À ces formes d'insultes qui laissent le visage du Cardinal dans une attitude neutre. Pas plus artificiel qu'une marionnette ? Peut-être. N'était-ce pas là le constat qu'il avait fait il y a longtemps de cela ? A-t-il réellement besoin qu'une entité particulière vienne le lui rappeler, sans qu'elle ne sache elle-même à quel point elle est proche de la vérité.
Oui. L'existence lui apporte. Beaucoup. Car elle participe au fonctionnement de ce monde. Comprendre ce qu'est cette petite. Comprendre ce qu'est cette Prédatrice par rapport à elle ? La curiosité est là. Une étincelle, oui. De savoir ce qui se cache sous la peau, la soie et la chitine de cette chose qu'est Esther.

Pourtant, derrière cette curiosité se cache autre chose. Cette demoiselle. Et la Prédatrice qui semble l'accompagner. Cette artiste – n'en doutons pas, ses créations vivent à travers une certaine forme d'art. Oui, Elles. L'une d'entre Elles est proche du Cardinal de la Mort. Trouver l'origine de celle qui avait à l'origine le pouvoir de tisser … pour savoir si elle peut être un danger ou non. Est-ce sa Cuirasse, bien plus indépendante que d'autres ? Est-ce autre chose, de plus sournois, de plus viscéral ?

De quoi est composée cette soie de mots et de cosmos. Il faut le savoir.
Il doit le savoir.

Écoutant donc les derniers mots de la demoiselle – de cette Chose –, le jeune homme fini par fermer ses paupières, soupirant lentement. « Me suis-je présenté comme un Artiste ? » Il ouvre ses yeux. Une lueur brillant alors légèrement dans son regard. « N'oublie donc pas tes mots, Tarentule. Ne les oublie jamais. » Il se redresse, lentement. Il se détourne de cette forme qui termine de s'effacer. Ses yeux se posent sur l'araignée, toujours présente. Toujours cette lueur cosmique, en elle.

Une vibration. Et lentement, le cosmos blanc vient se poser sur la tisseuse.
Une nouvelle vibration. Peu à peu, il s'écoule, eau visqueuse, sans danger.
Une dernière vibration. Une pression. Qui vient cristalliser, figer le vivant, sans le tuer.

Conserver cette vie, cette graine cosmique, dans ce cosmos cristalliser. Immortaliser Mérionne, d'une certaine façon. Tel le sculpteur immortalisant la gloire d'un dieu idéalisé. Mais non. La Pestilence n'est guère artiste. Le Cardinal est juste ce qu'il est. La Pestilence.

Et il n'oubliera pas ces mots. Et s'en souviendra, lorsqu'il aura l'occasion de sentir le cocon finir par se briser.

Doucement, le jeune homme approche de sa monture blanche, qui se redresse, ignorant les restes de son repas. « Nous rentrons ma belle. J'ai ramené un nouveau souvenir … » Bien qu'il sera plus sujet d'étude que simple souvenir …
Mais un souvenir, tout de même. Qui continuera de se faire entendre, pour lui. Comme ce Vivant. Qui respire. Qui grouille. Pauvre petite araignée, figée, immortelle grâce à cette prison cristalline. Quels étranges bruits va-t-elle produire ?

HRP a écrit:
Une conclusion un peu médiocre, désolé !
Merci à toi pour ce RP !
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[Janvier 553] Promenons nous dans les bois... ~ Esther
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