Vers un retour aux sources (Mehry-Argus)

Vers un retour aux sources (Mehry-Argus) Ven 15 Mai - 20:37

La nuit était déjà tombée lorsqu'il rentra de sa visite au Pope, le retour avait été plus rapide que l'aller, il ne s'arrêta dans aucun temple, les traversant sans un mot. Un simple appel cosmique pour signaler sa présence et passer la demeure d'un compagnon d'or. Heureusement pour lui Iolas n'était pas encore parti du temple des Gémeaux. Ce dernier était entrain de finir son entretien des bains de la troisième maison du zodiaque. Alors qu'il allait partir le Gold Saint demanda au servant d'attendre quelques minutes le temps qu'il griffonne deux petits bouts de parchemin. C'était des convocations pour Argus et Mehry, les deux Saints qui allait partir en Perse d'ici deux jours. Iolas repartit donc avec les mots griffés par Silas et dut donc aller les amener directement aux baraquements chez les deux destinatrices.

Silas avait l'habitude des missions, mais pas de les donner. Normalement c'était lui qui partait pour les remplir. Maintenant que Childéric avait décidé de diviser le monde en parcelles placées sous l'égide d'un chevalier d'or, le Gold Saint des Gémeaux se retrouvait avec la Perse sous sa responsabilité. En tant que tel, c'était lui le lien entre la mission du Grand Pope et les Saints qu'il avait choisi pour amener à bien ladite tache. Sur le petit billet qu'Iolas avait dû distribuer en plein soir à Argus et Mehry, le Gold Saint donnait rendez-vous aux deux Saints de venir le rejoindre dans son temple au début de l'après-midi.

La nuit passa, puis la matinée. Midi était passé de presque deux heures quand il sentit ses deux invités qui arrivaient. Silas portait son armure pour montrer l'officialité de sa demande. Assis sur le bord de la vasque de la fontaine centrale de la maison des Gémeaux, il jouait avec l'eau de sa main droite, créant des vaguelettes allant à l'encontre de celles créé par le débordement de la vasque supérieure.

_ Rentrez donc je vous attends.

La jeune femme et la jeune fille avaient du l'entendre, sa voix portait bien dans cette partie du temple. Il les sentit approcher. Il les attendait.

Les vadrouilles ne durent jamais très longtemps, le temps d’une courte balade, d’observer les alentours, notamment lorsque les étoiles pointent le bout de son museau ; rêveuse, l’âme se fait toutefois interrompre par une sombre silhouette qui sort d’un recoin. Une branche craque, une main repositionne le masque à la hâte, puis le corps se retourne. La surprise, au final, ne surprend guère. L’ombre s’avance, se dévoile lentement et porte le nom d’Iolas. Cet homme, l’ébène ne le connaît que peu à titre personnel, mais est consciente de la personne qu’il sert. Du regard, l’Ophiuchus le questionne, mais n’obtient à son tour que des réponses tacites. Cela, et un papier tendu, griffonné d’une patte que l’on ne peut ignorer.

Je vois.

Avec tranquillité, la nuque se penche pour tout remerciement, fait naître une gestuelle similaire chez le messager qui, d’ores et déjà, s’échappe. Le morceau tourne alors, roule d’une main à un autre, termine sa course entre deux doigts. Un prisonnier. Pour autre captive, les lippes délivrent un soupir, tandis que son regard en parcourt le contenu. Le calme n’est guère permis, il lui faut donc remonter les marches qu’elle a tant de fois arpentées au cours des derniers jours. Mais demain car, pour l’instant, l’heure est au sommeil.

À pas de loup, elle s’infiltre dans les temples, signale sa présence pour toute demande, puis parvient jusqu’à sa destination. Armure portée, masque fixé, Mehry pénètre dans l’antre des Gémeaux, avance pour dénicher son emplacement ; il se tient là, assis au bord d’une vasque, jouant avec l’eau comme le ferait un enfant. À cela, la Serpentes ne parvient à retenir un toussotement.

— J’imaginais pas remettre les pieds dans ton temple à cause d’une convocation ! Eh bien, dis-moi plutôt la raison de ce message, ou peut-être que t'attends quelqu’un d’autre ?

Vraisemblablement est-ce le cas, compte tenu des formalités présentées dans ces quelques mots. Il est fort à parier que l’autre personne est sur le point d’arriver. Probablement la jeune Argus, d’ailleurs, qu’elle avait aperçu quelques instants plus tôt, montant les marches alors qu’elle-même prenait place dans la maisonnée. Entre ses doigts, un papier froissé ; celui de la veille, qu’elle lui présente avec gaieté.

Après le combat avec le Verseau, qu'Argus considérait malgré comme une leçon cuisante, la jeune fille avait passé toute la journée à s'entraîner, pour pas que les failles dont son style de combat souffrait ne perdurent. Même si son maître n'était plus là pour la morigéner ou pour la houspiller, elle donnait le meilleur d'elle-même et se poussait au-delà de ses limites pour se montrer digne de son armure.
Enfin, le soleil déclinait dans le ciel, parant l'horizon de pastels diaprés. Les premières étoiles piquetaient le ciel et Argus regretta que cette longitude ne lui permît pas d'observer sa constellation tutélaire.
Un jour, cela viendrait.

Alors que la nouvelle promue se dirigeait vers son cabanon, un homme qu'elle ne connaissait pas s'approcha d'elle. Bien qu'elle reconnût le cosmos de celui-ci comme étant celui d'un saint elle resta sur la défensive, méfiance, afin de ne pas pécher par manque de prudence deux fois dans la même journée.
Pourtant, il ne lui servit à rien de rester sur le qui vive. L'homme se contenta de lui tendre un papier puis, avec un hochement de tête, il repartir. Argus déplia la feuille et lut attentivement les ordres qui y étaient marqués.
Elle serait prête.

Sa première mission. Ce fut pimpante et débordante de motivation, pleine d'énergie après une matinée dédiée à la méditation et à l'entraînement physique, qu'Argus gravit les marches menant au temple des Gémeaux. Cette fois-ci, elle parcourait les Douze Maisons avec une autorisation valable, et elle ne se privait pas d'observer la magnificence des lieux.
Enfin, elle arriva à destination. Elle était visiblement la dernière, car le Chevalier d'Or jouait nonchalamment avec l'eau d'une fontaine, en face d'une femme qu'Argus avait déjà rencontrée par le passé.
La jeune promue fit remarquer sa présence d'un raclement de gorge et rougit sous son masque avant de reprendre :

Me voici arrivée, Monseigneur.

Le Gold Saint vit arriver d'abord Mehry. Celle-ci avait toujours son ton taquin. Il ne dit pas un mot pour le moment car déjà Argus arrivait. Il garderait ses boutades pour lui, cela serait réservait pour plus tard. D'abord le travail, l'amusement après. Silas connaissait déjà assez bien la Silver Saint, il avait vécu quelques moments avec elle que ce soit en dehors de leur fonction ou bien en plein champ de bataille. La jeune Argus était une grande inconnue pour lui, vu son apparence elle ne devait pas porté sa cloth depuis bien longtemps. Il lui donnait quoi? Treize ans au grand maximum. Silas remua légèrement la mâchoire avant d’émettre un léger son avec son palais. Il espérait qu'elle s'en sortirait avec cette mission, cela devait surement être sa première. Heureusement Mehry était expérimentée, elle portait son armure depuis un bon nombre d'années.

Il termina de jouer avec l'eau de la fontaine et se tourna vers l'aile droite du temple, celle répondant au nom de Pollux.

_ Suivez-moi donc.

Il laissa sa cape flotter derrière lui et se dirigea vers l'aile puis la partie salon. On entendait ses pas claqués par le contact de ses bottes d'or contre les dalles de pierre de la maison zodiacale. Il s'assit sur le fauteuil de droite, laissant celui de gauche et la banquette libre. Sur la table se trouvait une coupelle de fruits avec notamment le reste de pommes livrées par Ryme. Trois coupes, deux cruchons, l'un avec du vin, l'autre du nectar de fruit. Les servants du temple n'était pas la, Silas les avait congédiés avant le repas du midi. Il fit signe aux deux Saints de prendre place, leur indiquant qu'elles pouvaient se servir aussi. Il désigna du doigt le petit parchemin roulé avec le sceau du pope qui trainait sur la table. Mehry connaissait surement assez bien cela.

_ Voici votre ordre de mission. Assez basique et creux.

Silas ricana et laissa un temps de pause après. Il reprit en s'adressant à la jeune Argus.

_ Tu sauras que les ordres écrits sont des plus simples ici. Je suppose qu'en l'ouvrant tu y verras juste vos deux noms et un simple "veuillez vous rendre en Perse" ou un truc du genre. Il ne faut laisser qu'une petite trace des fois, c'est ainsi.

Le chevalier d'or se pencha vers la table et agrippa une pomme, il se redressa ensuite et la croqua tout en glissant un clin d'oeil et un sourire à Mehry.

_ La Perse vous attend et plus particulièrement la zone vers Arbelès et celle plus à l'est. Je n'ai pas besoin d'en dire plus pour ça, Mehry tu ne connais que très bien cette partie du monde. Dans quel but? Informations.

Il stoppa sa phrase, attendant les premières questions et interrogations des deux demoiselles. Il irait plus dans le détail après.

_ Au passage Argus, tu peux simplement m'appelait Silas.

Pas besoin d'un pompeux titre de seigneur pour le chevalier d'or, que la petite garde cela pour le Pope.

Spoiler:

Petit Oiseau fait son entrée dans la foulée, attire l’attention des aînés, ignore presque celle qui l’avait pourtant entraîné ; cette apparition provoque une œillade inquisitrice qui, dirigée vers les Gémeaux, le questionne sans attendre. En effet, les raisons de leur convocation demeurent, pour l’heure, inconnues des deux femmes, mais le voile s’avère plus fin qu’il n’y paraît. Instantanément, les doigts s’arrêtent dans leur lancée, ramènent la note où, précédemment, elle dormait. Pour toute salutation, le menton s’abaisse, les commissures s’étirent dans la finesse ; elles n’en restent pourtant pas moins muettes, car le moment n’est pas propice aux retrouvailles.

L’homme se relève, quitte la fontaine au profit d’un couloir, d’une pièce dans laquelle il reçoit. Il n’attend pas, mais n’en a aucunement la nécessité ; les pas s’emboîtent aux siens, pénètrent dans l’endroit qui, bientôt, sera témoin de leurs voix. Dare-dare, les amandes Céladons en parcourent l’horizon, se posent sur l’étagère où de nombreux bibelots traînent. Parmi eux, cette épée qui intrigue, compte tenu des valeurs du Sanctuaire, qui ne fait cependant l’objet d’aucune critique.

— C’est bien aimable de nous proposer tout ça, Silas, mais je me dois de refuser. Après tout, tu connais la loi des masques…

Embêtant, mais terriblement arrangeant, également. Actuellement, leur présence se place sous le signe de l’officiel. En outre, les bribes de l’entraînement passé reviennent à sa mémoire, celles de cette enfant aux mains tremblantes, alors même qu’elle le retirait. C’est ainsi qu’un rire se retient ; un rire qui, s’il avait pu sortir, aurait peut-être été teinté de chagrin.

Allons à l’essentiel.

Auparavant sur la table, le parchemin déniche un nouveau propriétaire, temporaire. Alors qu’il explique à la plus jeune, les prunelles se posent, se relèvent ensuite vers sa silhouette. Dans le même instant, ses doigts se referment, tendent le document à Argus. Tout cela ne surprend guère, lorsque l’on connaît les règles. Ni trace, ni preuve, la discrétion règne en maîtresse. Tout n’est que parole.

La Perse. Cette mention suffit à générer un nouvel étirement, presque amusé. Amusée, certes, mais le goût de sel refuse de s’en aller ; cela explique la raison mussée derrière son nom sur la liste. D’un geste machinal, la paume écrase les racines charbonneuses, tandis qu’un soupir insatisfait s’empare de ses lèvres.

— Des Informations, très bien. Quels types d’informations, exactement ? T'imagines bien qu’on ne peut pas partir ainsi, à l’aveuglette. Si tant est qu’on parle effectivement de la même zone, ce dont je ne doute pas un seul instant, il va nous falloir un peu plus d’informations que ce que tu nous donnes là, Silas. Tu comprendras, au vu de la situation, que je peux difficilement me satisfaire de ça. D’ailleurs, a-t-on seulement un ou des contacts dans les environs ?

Le rire n’est plus depuis un moment déjà et la suite de ses interrogations attendront. Les Jades s’ancrent dans les Aigues-marines, n’autorisent aucune fuite, quelle qu’elle soit. Pour s’en assurer, les pensées résonnent désormais.

C’est en rapport avec cette fois-là, n’est-ce pas ? Si c'est le cas, tu vas devoir me fournir des explications sur la présence de la gamine. Je doute pas de ses capacités, mais tu sais mieux que quiconque que… J’espère que tu sais ce que tu fais, Atash. Et Childéric aussi.

Citation :

Le message télépathique est uniquement à destination de Silas, Argus ne l'entend donc pas. En revanche, comme le message un peu longuet sur les bords, tu peux prendre en compte qu'il y a un silence qui s'est installé !

Le Chevalier d'Or cessa de jouer avec l'eau de la fontaine, dont Argus admirait la délicatesse de la sculpture, l'élégance et la grâce des nymphes et le grain délicat de la pierre, et s'en éloigna. La jeune bronze se prit, un instant, à regretter que ce spectacle se finît. Elle se morigéna légèrement : on l'avait convoquée pour une mission, son esprit tout entier devait donc tendre vers cette mission, sans se laisser détourner.
Jusqu'ici, elle n'avait pas tellement salué Mehry. D'une part car, dans la Maison d'un Chevalier d'Or, elle n'était pas certaine de savoir comment s'y prendre, si ignorer le maître des lieux ne risqueraient pas de violer un quelconque protocole. D'autre part, elle avait toujours un peu du mal à cerner la Serpentaire. Si elle lui était reconnaissante de l'avoir entraînée, ses manières directes l'effrayaient toujours un peu.
Puis, sur l'injonction de son supérieur, elle le suivit jusqu'à la table basse qui trônait au centre du salon et s'assit sur la banquette, en face des cruches et de la coupelle de fruits. Pas un seul instant elle ne remarqua la rudesse de la banquette. Elle vivait, dans son cabanon, avec la même rigueur spartiate.
Lorsque les Gémeaux indiquèrent à leurs deux invitées qu'elles pouvaient se servir dans cette collation, les yeux d'Argus brillèrent de convoitise. Ces dernières années, maintenant qu'elle pouvait manger à sa faim, maintenant qu'elle avait le luxe de choisir ses aliments, elle avait découvert la gourmandise.
Le nectar de fruit, et sa belle couleur dorée, lui faisaient de l'oeil. Elle imaginait sa douceur, son goût... Elle se força à arrêter. Jamais elle ne pourrait en boire sous son masque sans se tâcher. Elle jeta donc son dévolu sur une belle pomme, rouge et juteuse, dont elle arrachait des morceaux par des coups bien placés avant de les glisser prestement sous son masque, d'un geste longuement maîtrisé, je laissant aucun interstice à travers lequel quelqu'un pût voir son visage.
A la remarque de Mehry sur la loi des masques, Argus baissa la tête et rougit.

Le Chevalier d'Or leur présenta alors leur ordre de mission, sous la forme d'un petit parchemin marqué de quelques lignes, insistant sur sa simplicité. La Perse. Peut-être Argus avait-elle navigué, dans un passé révolu, non loin de ce pays là. Elle n'en savait rien. On n'avait jamais cru bon de l'informer de là où se trouver le bateau. Elle haussa les épaules. Ce serait l'occasion de faire ses armes en découvrant du pays.
La bouche pleine, et n'ayant pas grand chose à dire, Argus ne répondit rien, se contentant d'hocher la tête pour marquer son attention. Mehry semblait bien plus au fait de ce qu'était la Perse, elle discutait avec le Chevalier d'Or avec un aplomb qu'Argus enviait en même temps qu'il l'effrayait.
Lorsqu'il eut fini sa présentation, le Chevalier d'Or incita Argus à l'appeler par son prénom. La jeune fille, qui avait fini sa pomme et commençait à s'habituer à cette coutume pour le moins étrange du Sanctuaire, hocha à nouveau la tête :

Bien, Silas.

Elle ne se rendit pas compte tout de suite du silence qui s'éternisait. Ses deux supérieurs semblaient plongés dans leurs pensées et elle les regardait à tour de rôle, n'osant pas prendre la parole pour demander une explication.

Si Mehry était toujours ce même moulin à paroles, contrastant totalement avec Argus qui alignait pas plus de quatre mots à la suite. Et encore elle parlait la moins possible. Etait-il timide à ce point? Avait-elle peur du Gold Saint? L'impressionnait-il autant? La jeune fille devrait s'affirmer, elle était un Saint après tout, la timidité maladive n'a pas sa place au Sanctuaire. Il répondit d'abord à Mehry par rapport au masque.

Il sourit à la personne, reprenant le petit jeu habituel qu'ils avaient ensemble. Il connaissait son visage, elle se gênait pas pour lui montrer quand ils étaient seuls, mais elle avait raison pour le moment il fallait rester dans le protocolaire et montrer l'exemple à la jeune Argus. Mehry s'adressa à lui d'abord oralement puis par la voie du cosmos. Silas fit de même mais il répondit en premier à la Silver Saint.

** Childéric a choisi de lui-même de t'envoyer en Perse avec Argus, je ne la connaissais même pas avant qu'elle arrive ici. Les ordres sont les ordres, je ne peux refuser au Pope ce choix... Cela aurait été ma décision, c'est avec moi que tu serais parti... Dommage pour le masque, j'aurais aimé retrouver ton regard tilleul se posant sur moi... **

Il retrempa ses lèvres dans sa coupe de vin après un rapide mouvement d’œil à l'attention du Serpentaire, la reposa ensuite sur la table.

_ Vous devez savoir qu'après des années de guerre, les Perses ont enfin signé un traité de paix avec Constantinople. Mais pourquoi un territoire sous domination des Spectres, aurait signé cela? On murmure qu'une autre faction se serait éveillée à l'est et que ces derniers essayeraient ou auraient repris le contrôle de l'Empire Perse. Votre mission? C'est donc de découvrir si tout cela est vrai et d'essayer d'en apprendre plus sur eux. Mais attention personne ne doit savoir que vous êtes des Saints! En aucun cas!

Mehry et Argus devraient donc cacher leurs identités et si elles se faisaient découvrir, elles ne devrait laisser aucun témoin...

_ Rejoignez d'abord Constantinople puis allez jusque Attaleia aussi vite que possible. De là, mélangez-vous aux dormeurs, redevenez simples civiles. Vous mettrez entre douze et quinze jours pour arriver à votre destination. Le mieux serait de rejoindre une caravane, une femme et une jeune fille voyageant seules attireront trop l'attention. Ne vous faîtes pas repérer, utilisez votre cosmos qu'en dernier recours, si votre vie en dépend.

Le Gold Saint se tourna vers Mehry.

_ Navid est notre émissaire actuel à Arbelès, il me semble que tu le connais non?

Le chevalier d'or se leva et se dirigea vers l'épée de Darius. Il effleura le tranchant avec son doigt. Si Mehry voulait gouter son vin c'était le moment parfait.

_ Des questions? Vous partez demain évidemment...

Cette attitude enfantine provoquerait presque un rire, si la situation le permettait. Hélas, la rencontre d’aujourd’hui s’avère des plus sérieuses et nulle place n’est accordée aux plaisanteries. En cet instant, toute information doit être prise et les deux femmes les décortiqueront par après. Toutefois, une pointe d’inquiétude s’empare de l’Ophiuchus, grandit lorsqu’elle reçoit une réponse qui balaye la logique d’un revers de la main. Argus est une novice et, si la Persane n’en tient aucune rigueur sur le principe, cette affaire n’est assurément si simple qu’il n’y paraît. En cela, une grimace s’esquisse sur les traits mussés sous son statut de Femme ; elle acquiesce cependant, reste silencieuse, omet les dernières paroles de son cadet.

Childéric est un homme sage, tout du moins l’espère-t-elle. Ainsi, l’Oiseau a sans doute un rôle à jouer, bien que les données demeurent dissimulées. Une erreur.

Un traité, paraît-il, signé entre deux contrées que tout oppose. Une question se soulève, à cette mention : la validité de celui-ci, autrement que les quelques lignes inscrites sur un potentiel bout de papier. Peut-on véritablement acter cette paix, sans dessous ni semblants ? Les doutes s’immiscent, mais n’ont pas leur place, présentement. L’existence de cette nouvelle faction, postée à l’Est, ne représente qu’une supposition qui, bien qu’invraisemblable de prime abord, pourrait s’avérer exacte. Ainsi, Mehry se remémore les étrangetés qui berçaient le temple oublié, il y a quelques années ; les Ziggourats sont des lieux de cultes, mais certains racontent qu’en elles résident des passages. Ces croyances sont dignes de ceux qui agrémentés sa jeunesse, entre mythes et réalité.

Elles s’instaurent, se mélangent, se déplacent.
Jamais elles ne cessent.

— Donc Navid est toujours sur place, c’est bon à savoir…

Parce que cela signifie qu’il est toujours en vie, lui.

— J’ai bien compris que la discrétion absolue est nécessaire, Silas. Dans ce cas, autant pas trop se charger de ce qui pourrait nous trahir aux yeux d’autres éveillés. C’est risqué, sûrement, mais si on veut la jouer comme ça… J'vais laisser ma Clothboxe au Sanctuaire, mais on prendra celle d’argus, juste au cas-où. Et j'te préviens tout de suite : au moindre problème, la p’tite rentre. Des objections ?

Les amandes roulent vers l’albâtre ; il n’est pas envisageable de lui faire prendre plus de risques de nécessaire. Malheureusement, il semble difficile d’en éviter certains s’ils veulent respecter les conditions. En outre, nul besoin de préciser qu’une proposition inversée ne récolterait qu’un refus.

— Argus, pour te résumer un peu : J'suis Perse d’origine, donc on devrait pas avoir de mal à se repérer. Quant à Navid, c’est un « marchand » que j’ai croisé il y a quelques années. On pourrait peut-être passer pour des marchandes itinérantes, dans ce cas. Par contre, pour éviter d’attirer l’attention, il faudra qu’on change de noms pour la durée du voyage. J’te propose qu’on en discute après ça, d’accord ?

L’assurée ne montre rien des doutes qui l’animent, ne cesse de réfléchir aux possibles issues futures.

Citation :

Finalement, j'en parle rapidement dans le RP, ne voyant pas vraiment Mehry faire ça dans le dos de Silas ou du Sanctuaire.

Le silence se prolonge et, plutôt que s'inquiéter, Argus décide de se plonger dans un état semi méditatif. Son regard presque absent vogue de Silas, qui savoure un vin qui semble délicieux, bien que la jeune fille n'eût jamais goûté à cette liqueur, vers Mehry, qui avait refusé de retirer son masque pour goûter aux délicieuses pommes.
C'est d'ailleurs l'attitude de celle-ci, pensive, qui mit la puce à l'oreille d'Argus. Bien sûr, elle aurait dû s'en douter plut tôt... Les deux gradés communiquaient entre eux par télépathies. Toutes les informations ne devaient pas tomber dans les oreilles d'une jeunette comme elle.
Bien. Elle ferait avec ce qu'on lui donnerait pour se montrer efficace et zélée. Pour prouver sa valeur sans en réclamer plus.
Lorsque le Chevalier d'argent reprit la parole, Argus sursauta, ne s'attendant pas à entendre à nouveau une voix humaine de sitôt. Il en fallut de peu que son masque tombât, heureusement elle le retint à temps.
Elle ne connaissait pas le nom que Mehry avait prononcé. Peut-être, au cours du voyage, trouverait-elle le courage de lui demander à qui il appartenait.

Puis Silas prit à son tour la parole, révélant le contexte géopolitique. Argus écoutait, les oreilles grandes ouvertes, et hochait régulièrement la tête. Ces révélations attisèrent sa curiosité et il lui tardait de découvrir la Perse, de démasquer la faction inconnue.
Cependant on lui avait appris à toujours se taire, à se faire invisible pendant que les personnes valables parlaient. Son entraînement n'avait pas encore totalement effacé son éducation.
Enfin, les Gémeaux donnèrent les consignes, nombreuses : cacher leur identité de saintes, suivre un itinéraire strict qui durera entre douze et quinze jours, rejoindre ce mystérieux Navid... Argus hocha à nouveau la tête, plus vigoureusement.
Pour qui savait l'observer, les acquiescements de l'Oiseau de Paradis formaient un langage à eux tous seuls. Des hochements de tête légers et réguliers pour marquer son attention. Des hochements de tête francs et appuyés pour montrer qu'elle a compris. Ce dernier appartenait à la dernière catégorie.
Comme une mécanique bien huilée, Mehry prit la parole à la suite de son aîné, pour présenter ses consignes, plus détaillées et plus pratiques. L'idée d'abandonner une armure effrayait Argus. Même si elle était rassurée qu'elle pût garder la sienne, le fait que la personne qui l'accompagnait fût diminuée ne la rassurait pas.
Et elle savait déjà qu'en cas de soucis, elle n'abandonnerait pas Mehry.

Silas ensuite se leva pour s'approcher de la magnifique épée qui ornait son temple. Mehry profita de ce moment pour expliquer qu'elle était native de la région qu'ils allaient visiter ainsi que l'identité de ce mystérieux Navid.
Argus lui répondit par un hochement de tête deuxième catégorie.

J'ai bien compris. J'ai quelques idées déjà.

Le plan de Mehry pouvait être bon mais il était dangereux, très dangereux. Etait-elle assez forte pour réussir à combattre sans son armure sacrée? Il fallait espérer qu'elle n'aurait pas besoin de s'en servir, que si elles croisaient quelqu'un le dialogue et la diplomatie seraient adoptés.

_ C'est risqué. Croisons les doigts que tu n'es pas besoin de combattre alors. Je ne doute pas de tes capacités mais ne pas porter son armure est un désavantage conséquent face à une personne n'en portant pas. Mehry tu as une certaine expérience déjà, je te fais confiance.

Silas continuait d'effleurer l'épée, il agrippa la poignée mais ne la bougea pas de son socle. La Perse, cette région le rattachera toujours à son maître. Il avait failli oublier un détail, l'homme du bivouac.

_ Lors du retour de ma dernière mission en ce lieu. J'ai fait la rencontre d'un éveillé, Enkidu était son nom. Il a gardé pour lui son obédience tout comme moi. L'homme était calme, son allure reflétait la même chose. Il possédait de long cheveux vert. Coincés tous les deux pendant une tempête de sable nous avons palabrer ensemble un long moment. Il était vraiment sympathique. Si vous le croisez, passez lui le bonjour de ma part, cela pourrait peut-être aider.

Il quitta l'épée et l'étagère sur laquelle elle était posée. Il s'approcha d'Argus, se posa devant elle. Il marqua un temps d'arrêt. Il fallait qu'il secoue un peu la jeune fille. Trop calme, trop timide, trop réservée. Son regard se posa sur son masque, cherchant son regard à travers ce dernier. Argus devait voir ce qu'était la conviction d'un Saint, d'un Gold Saint pour qu'elle puisse prendre exemple sur lui.

_ Argus, je ne te connais pas mais tu n'es plus une apprentie. Tu as voix au chapitre toi aussi. J'ai beau être un chevalier d'or et Mehry d'argent, ta parole compte aussi. Cette mission te fait-elle peur? As-tu des questions particulières avant de partir?

Quelle drôle de duo entre Mehry à la langue bien pendue et Argus qui elle l'a perdue. Il espérait que la Bronze Saint allait prendre un peu plus confiance en elle car elle risquait d'être un poids pour le Serpentaire si elle ne s'éveillait pas un peu plus.

L’absence de danger se dévoile rassurante, mais ne représente qu’une tendre chimère dont la Persane s’affranchit volontiers, lorsque les hypothèses et les objectifs fixés le lui permettent. Présent à chaque pas, chaque parole, le risque est omniprésent dans le parcours des Éveillés ; le simple fait d’omettre cette vérité revient à se bercer d’illusions.

Une manœuvre, certes, risquée, qui ouvre également les portes d’un voyage plus assuré. En outre, cela démontre une preuve de bonne foi, dans le cas où un imprévu arriverait, et autoriserait peut-être une discussion plus posée. Pour l’heure, mieux vaut se placer dans une démarche favorisant le dialogue que l’agression.

Les Jades roulent sur l’Oiseau, un bref instant, tandis qu’elle explicite certaines zones encore sombres pour l’enfant. Elle n’est pas du pays, après tout. La Serpentes est capable de comprendre, en partie, celle dont les lèvres demeurent fermées. Pourtant, elle rentrera en sécurité ; son temps n’a pas encore cessé de tourner. La demoiselle sort de sa coquille, brièvement, s’exprime par d’autres mots que les éternels oui, non, monseigneur. Cette victoire, bien que maigre, engendre les prémices d’un sourire chez l’adulte. Il ne s’agit que d’un faible éclat, et sans doute l’évolution prendra du temps, mais la petite s’éloigne lentement de celle qu’elle a connu il y a de cela une paire d’années.

— Silas, quel nom doit-on lui donner si on le croise ?

Cette fois-là, peut-être a-t-il pris le risque de lui révéler sa véritable identité.

— Est-ce que tu as des informations concernant ce « Enkidu », des choses dont il aurait fait mention et qui pourrait nous être utile ? Est-ce que tu peux nous dire de quoi, globalement, vous avez parlé tous les deux ? À moins que cela soit d’ordre plus personnel…

De ces dernières paroles, Mehry cherche, grappille autant que possible les données qu’elle peut récolter. Quand bien même les Gémeaux n’ont pas abordé la question des allégeances, il reste, néanmoins, une infime éventualité que l’autre l’ait cerné. Pour peu qu’un lien se dessine…

Ne pas oublier.

Les prunelles azurées s’ancrent sur Argus et l’Ophiuchus, quant à lui, se contente d’observer ; il reste à l’écart pour ne pas la brusquer, car les expériences passées semblent encore vivre dans sa mémoire. Vraisemblablement qu’elles ne la quitteraient jamais complètement. C’est pour cela qu’il faut laisser le temps agir… Ainsi laisse-t-elle Silas tenter sa chance, prête à intervenir si cela s’avère nécessaire.

Le fait que Silas trouve dangereux que Mehry voyage sans armure rassure Argus. Arrivera-t-il à convaincre la Serpentaire de changer d'avis ? Le coeur de l'enfant bat un petit peu plus vite.
Mais finalement, il n'en fut rien. Le Chevalier d'Or finit par reconnaître la confiance qu'il plaçait en son amie et, même si l'idée ne semblait pas l'enchanter, la pensait capable de combattre sans rien pour la protéger. Argus s'assombrit. Ces paroles devaient-elles la rassurer ? Car il n'en était rien. Inconsciemment, elle comptait sur Mehry, plus gradée, plus expérimentée, plus forte pour régler la plupart des problèmes. C'était mathématique. Entre un marteau et un caillou, c'est le marteau qui a la capacité d'ouvrir une porte, même si le caillou peut aider de toute ses forces.
Silas changea assez vite de sujet, laissant l'enfant avec ses inquiétudes. Il mentionna alors un certain éveillé, Enkidu, qu'il aurait rencontré lors de son précédent voyage. L'Oiseau de Paradis enregistra automatiquement la description de cet homme, ainsi que toutes les informations le concernant.
Mehry intervint alors pour demander des compléments d'informations. Les oreilles grandes ouvertes, Argus se prépara à enregistrer cela aussi dans sa mémoire sans faille.

Plutôt que de répondre pour l'instant à la question posée, Silas s'approcha d'Argus, qui sursauta et pâlit. Ses neurones se mirent à tourner à cent à l'heure pour essayer d'interpréter cette intention particulière. Avait-elle commis une erreur spécialement répréhensible ? Risquait-elle un châtiment?
Il se contenta de poser des questions directement à Argus, trop silencieuse à son goût.
La panique n'abandonna pas celle-ci, au contraire. Répondre... Répondre...

Non, cette mission ne m'effraye pas particulièrement. Ma seule crainte est de ne pas arriver à me montrer à la hauteur de la confiance que le Sanctuaire m'accorde.

Cela fait des années et des années qu'elle a compris que sa vie était quelque chose de fragile qu'elle pouvait perdre à tout moment, et était déjà prête à affronter cette éventualité de manière stoïque.

Je ne pense pas être en mesure d'avoir encore de ... questions. C'est ma première mission, j'observe vos décisions et j'apprends, afin de pouvoir vous imiter par la suite.

Elle espérait ne pas avoir déçu le Chevalier d'Or.

La mission se mettait en place, les dernières instructions tombaient et bientôt les deux Saints partirait pour Constantinople pour débuter leur périple. Mehry ne voulait pas prendre sa Cloth, Silas n'était pas forcément pour mais la Silver Saint était une vraie tête de mule et il savait que même s'il lui disait de la prendre, elle partirait sans. Argus ouvrait enfin un peu plus sa bouche, c'était peu encore mais elle avait compris ce que le chevalier d'or voulait.

_ Je me suis présenté à Enkidu sous mon véritable prénom, il me connait donc comme étant Silas. Ma couverture de commerçant n'a bien sur pas tenu pour lui, c'est pour cela qu'il n'a même pas cherché à se trouver une excuse pour lui.

Sa couverture n'était pas vraiment être marchand, c'était plus représentant d'un grand marchand, mais c'était un peu la même chose pour une personne quelconque.

_ Concernant notre discussion, nous avons parlé de la pluie et du beau temps, des tempêtes de sable par exemple... Du vin et des femmes, les belles persanes par exemple.

Clin d’œil furtif en direction de la représentante du serpentaire, sourire taquin en plus.

_ Rien de particulier, sauf qu'il semblait bien connaître la Judée et la Perse. Son accent montrait qu'il venait de l'est.

Tout avait été dit. Toutes les instructions et renseignements avait été donnés. Il était temps pour Argus et Mehry d'aller se préparer pour leur départ qui sera le lendemain matin. Elles mettraient quasiment deux semaines pour s'y rendre. La route sera longue surtout en prenant le chemin des dormeurs.

_ Tout est dit. Je ne vous dis pas bonne chance mais je le pense. J'espère avoir vite de vos nouvelles et vous revoir bientôt.

Silas espérait que la jeunesse d'Argus ne soit pas un frein à cette mission, que Mehry, son expérience et sa connaissance des lieux puisse aider la jeune bronze à se révéler un peu plus. Il souhaitait bien sur une réussite de cette mission, un rapport rempli d'information et la sécurité pour la jeune femme et la jeune fille.

Spoiler:

Les sujets changent, dérivent et, pourtant, reviennent sans cesse au point de départ ; les mots tournent en rond comme un fauve en cage, grognent dans leurs échanges cordiaux et les signes parasites, pour l’heure, s’ignorent. En effet, les prunelles azurées se plantent sur l’Opaline, la questionnent de vue et de paroles pour, qu’enfin, elle s’affirme. À cela, l’Ophiuchus observer, reste à l’écart pour ne pas rajouter de pression supplémentaire, quand bien même les certitudes coulent.

Elle apprendra à son rythme.

Les craintes ôtent le voile opaque qui, jusqu’alors, accaparait l’esprit ; des craintes pour le moins infondées, bien que guère surprenantes si l’on prend en compte la personnalité autant que le passé. Une inspiration, un souffle réprimé à ces quelques mentions et déjà la mélodie s’envole-t-elle, puisque l’Or demeure de marbre. Pour accompagner sa tentative, des doigts partent en direction de la pâle chevelure de la plus jeune, les ébouriffant dans une douceur conservant une part de vitalité.

— Il n’est pas question d’imiter qui que ce soit, Argus. Tu dois pas devenir la contrefaçon d’un autre chevalier, l’apprentissage ne sert qu’à s’initier, s’exercer pour développer et affiner tes propres compétences. Tu seras sans doute influencée, et tu pourras t’en inspirer, mais tu dois pas te laisser submerger par leurs méthodes. Tu trouveras la tienne.

Des couvertures similaires, pouvant être une force comme une faiblesse. De prime abord, les éléments qu’ils avaient partagés tous deux, durant cette tempête, ne représentent rien de pertinent. Ou, tout du moins, rien de très important. Toutefois, un détail attire son attention : la connaissance de la Perse, de la Judée, et cet accent qui provient de l’Est. Peut-être n’est-ce qu’un hasard, mais qu’importe, car, s’il s’avère que le Perse d’adoption a trahi son propre nom, Mehry comprend d’ores et déjà que cet élément ne pourra en aucun cas être utilisé pour assurer le dialogue. Pas tant que les informations concernant cet Enkidu resteront manquantes. En outre, le regard se déporte d’un corps à l’autre, acquiesçant d’un bref mouvement de la tête.

— Très bien, dans ce cas, on te laisse pour le moment, histoire de préparer notre départ.

Une main levée, balancée en guise de dernières salutations et, déjà, Petit Serpent s’éloigne, retourne vaquer à ses occupations ; il ne lui reste que peu de temps pour élaborer les grandes lignes de leur mission, de leur couverture et, peut-être, de consulter les archives pour avancer cet autre projet, cette formation, avant de partir pour une durée indéterminée.

Mehry a écrit:: Dernière publication également pour ma part, Mehry quitte le sujet.
Merci à vous deux pour ce rp !

Silas ne s'attarda pas plus longtemps sur les réponses de la jeune bronze, comme si celles ci lui suffisaient. Argus se relâcha et ses épaules, libérées de toute la tension, s'affaissèrent. Elle n'allait pas être radiée pour insuffisance à quelques instants de débuter sa première mission.
Le Chevalier d'Or poursuivit de quelques phrases pour donner des informations supplémentaires concernant cet inconnu répondant au nom d'Enkidu. L'Oiseau de Paradis fronça les sourcils. Des paroles échangées, elle ne parvenait pas à déterminer le degré de méfiance nécessaire envers cet individu.
Qu'importe... La Judée, la Perse, deux noms si souvent entendus alors qu'elle sillonnait les mers, deux noms auxquels elle a attaché tant de fantasmes, des pays de merveilles, colorés, sonores, épicés, où elle pourrait enivrer ses sens et sa soif de découverte.
Enfin, elle y irait. Pour la première fois elle voyagerait librement. Et Mehry ne la frapperait pas, au contraire.
Peut-être la Serpentaire remarqua-t-elle que l'enfant, sans s'en rendre compte, la regardait avec un léger sourire. Elle était heureuse que cette première mission fût avec cette femme.
Qu'elle l'ait vu ou nom, Mehry pose délicatement sa main sur la tête d'Argus. A ce contact inattendu, celle-ci sursaute, puis se détend. Elle perçoit toutes les bonnes intentions derrière ce geste et en est reconnaissante.
Puis Mehry réagit à la réponse donnée par l'enfant, soulignant qu'un modèle ne restait qu'une source d'inspiration qu'Argus ne devait en aucun cas recopier trait pour trait. Elle acquiesça.

J'ai compris.

Puis l'entrevue prit fin. Argus se leva à son tour et, avant de suivre son aînée vers l'extérieur du temple, elle salua le Chevalier d'Or d'une brève révérence :

Merci de votre confiance... Silas. Je ferai de mon mieux pour m'en montrer digne !

Puis, à son tour, elle partit.

Spoiler:

Re: Vers un retour aux sources (Mehry-Argus)

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