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 Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]

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Message Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]   Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan] EmptyDim 17 Mai - 22:33
Il avait entendu les notes changer depuis quelques jours. Comme un courant d’air, un murmure à ses oreilles, présageant d’un évènement à venir. Où et quand, impossible à dire. Pourquoi et comment, il lui reviendrait à lui de le découvrir. Quoiqu’il en soit, quelque chose arrivait. De jour en jour, il entendait la mélodie s’accentuer. La chanson du monde se modifiait d’elle-même, un prélude destiné à laisser grandir l’anticipation. Et elle avait fait son œuvre. Pour la première fois en un an, il était soudain fébrile. Intrigué. Excité. La perspective d’un nouveau chapitre. Une page blanche qui ne demandait qu’à être remplie. Le temps était proche.

Sans compter que cette prison commençait peu à peu à perdre de l’intérêt à ses yeux. Il se rappelait le plaisir qu’il avait eu à l’époque, quand tout ce drame de campagne s’était produit. Il avait faim, alors il avait emporté les animaux. Il s’ennuyait, alors il avait emporté les habitants. Et comme une promesse, le monde avait répondu à ses attentes. Semblait-il que quand leurs congénères disparaissent, les gens s’inquiètent. Et quand ils ne peuvent pas régler un problème par leurs propres moyens, ils font appel à plus habile qu’eux.

Plus divertissant qu’eux, surtout. Il avait pu faire durer la chasse pendant plus de deux jours, quand les mercenaires étaient venus. Inconscient, sûrs d’eux, un peu ivres avant même d’être arrivés. Il avait dû prendre le temps de les effrayer assez pour leur faire oublier leur ébriété. La peur est une chose unique. L’instinct le plus vital de tout être vivant. Le meilleur motivateur, et le meilleur démotivateur. L’ironie des double-tranchants. Il s’était amusé. Pourchassant, contournant. Une victime à l’occasion, une blessure par moment. À la fin, ils n’étaient plus motivés par rien d’autre que l’instinct de survie. Fuir. Fuir, et survivre. À tout prix.

Les soldats, par contre… Ceux là avaient mérité son attention. Armures, armes, discipline. Il ne faut pas répondre à une provocation officielle par des tactiques de guérilla. Ce serait un manque de respect. Il les avait donc invités jusqu’à chez lui. Il les avait laissés entrer dans son sanctuaire, et les avait accueillis avec tous les honneurs. Et ils avaient chargé.

« L’impatience, l’imprudence… la peur fait perdre tous les sens… »

Après le septième mort, il avait fini par prendre une décision. La vie solitaire lui pesait sur la conscience, depuis quelques temps. Et on ne peut que difficilement vivre sur rien d’autre que les cris d’angoisse de chaque interlocuteur. Il se sentait l’envie de retrouver les joies de la société, ne serait-ce que pour une courte durée. Changer un peu la chanson.

La chose avait été relativement simple. Il était déjà blessé à plusieurs reprises, il fallait simplement le jeu d’acteur pour donner vie à ces entailles. Et le manège démarre, l’attraction se lance. Chaînes, cordes, menottes et lances. Son propre petit défilé quand ils étaient revenus à la tour. Il n’avait pas approché d’une réelle construction humaine depuis de nombreux mois, maintenant. Ironiquement, le froid de la pierre et la contrainte des barreaux lui conférait quelque chose de réconfortant. Comme rentrer à la maison, le temps d’un repos. Des vacances en villégiature après une année dans la nature. En voilà une bonne idée.

Et les gens semblaient l’apprécier. Il les entendait parler, les avait vu trembler, les avait tous fixés quand ils avaient voulu l’exécuter. Si la mort avait été si facile à trouver, il serait déjà à ses côtés depuis longtemps. Il avait essayé. Sans succès. Et maintenant, il restait assis dans la pénombre, immobile et patient. Jusqu’au jour où le crescendo arriverait, et le chant de violence se manifesterait une nouvelle fois.

Et pour une rare fois de sa vie, l’attente ne fut pas longue. La tension dans l’air avait été perceptible plusieurs heures avant même les premiers signes de violence. Il pouvait le sentir dans l’air. Le doute. La nervosité, l’adrénaline. Avec un soupçon d’appréhension. Puis, un tremblement. Une secousse, faisant vibrer les murs et tomber la poussière et les débris. Le gong venait de sonner. Le chapitre commençait à s’écrire. L’excitation ambiante l’avait finalement infecté, et il se levait lentement, un frisson sur l’échine.

La porte de sa cellule ne fit que peu de bruit, quand le verrou céda tout bonnement sous la pression appliquée depuis l’intérieur de la pièce. Pas plus que ses pas, souples et feutrés, alors qu’il avançait doucement vers la seconde porte, blindée de peur qu’il ne s’échappe un jour. Quelle idée. Un homme en poste de l’autre côté, l’air inquiet en regardant le plafond du couloir comme s’il s’attendait à des réponses. L’ombre observe quelques secondes, et sa main gauche se referme sur un des barreaux de la meurtrière, un doigt à la fois. Quelques secondes, et le temps que le garde se retourne de surprise en entendant la plainte du métal arraché, c’est le bras droit décharné qui fuse à travers le trou nouvellement formé, saisissant sa cible à la gorge dans une poigne de fer.

Les larmes coulaient déjà sur ses joues alors qu’il fut ramené peu à peu vers la porte, son visage presque collé sur les barreaux alors que ses pieds dérapaient sur le sol et que ses mains tentaient sans espoir de défaire la prise qui lui était imposée. La forme cauchemardesque de l’autre côté de la porte se penche, et un souffle rauque traverse les barreaux, accompagné d’un murmure.

« Un tel vacarme, une telle alarme. Dis-moi... aurais-je entendu l’appel aux armes? »

La réponse était facultative, comme en témoignerait le craquement de la nuque trois secondes plus tard. Le corps tombe mollement sur le sol, et un long bras gris passe dans le trou entre les barreaux, atteignant le lourd loquet qui s’ouvre avec une protestation métallique. Et juste comme ça, le voilà à l’air libre. Après cette terrible année de captivité. Il lui faudrait sûrement du temps pour se remettre d’un tel drame.

Fort heureusement, à chaque pas qu’il prenait vers l’avant, il entendait le chant du sang qui prenait toujours un peu plus d’ampleur. Inutile de chercher quel couloir prendre, quelle porte franchir, quel escalier emprunter. Il n’avait qu’à faire comme il l’avait toujours fait, avec la méthode la plus simple, et la plus efficace qui soit.

Il n’avait qu’à suivre la musique.
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Message Re: Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]   Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan] EmptyLun 18 Mai - 1:44
- C'est un putain de plan à cons, c'te fort.
- De quoi tu te plains, à la fin ? On est payés à glander au-milieu de nulle part, avec quelques pécores au fond des geôles et rien pour nous emmerder des kilomètres à la ronde.
- Tu crois ça, toi ? T'as pas entendu les rumeurs.

Deux nouveaux gardes, transférés dans la garnison de ce fort isolé il y a maintenant quelques jours. Deux fraiches recrues, arrivées dans la région depuis peu de temps. Du sang neuf, pour assurer la sécurité de cet endroit et des terres alentours. Un premier au début de sa vingtaine vigoureuse, taille moyenne, blond, un optimisme un peu benêt dans le regard. Le second, milieu de trentaine, brun, plus débraillé, un cynisme méfiant comme perpétuellement inscrit sur ses traits fatigués, usés. Expérimentés, aussi.

- Qui? Quels rumeurs ? C'est un bon plan ici, non ?
- Dis-moi, gamin. Une pause dans le geste, alors qu'il était en train d'aiguiser la lame de son couteau, pour fixer le plus jeune. Ils ont enrôlés dix nouveaux gardes en un mois, dans ce patelin perdu. Tu penses qu'ils prendraient la peine de rajouter d'l'effectif pour défendre du putain de vide ? Juste pour le plaisir de payer plus cher ?

Une incertitude décontenancée, sur les traits du blond. Un questionnement, un doute sur son visage. Quelque chose.

- Hm... Oui, d'accord, mais quand même... C'est vide ici.
- Non. C'est plein. Plein de tarés dans les geôles qui se sont jetés contre les murs Balgard, y a trois semaines de ça. Plein de gardes qu'ont la trouille de je sais pas quoi, à cran sans trop oser expliquer pourquoi. T'as vu la gueule des anciens ? 'Sont pas sereins.

Un glaviot craché au sol pour ponctuer sa phrase, cet homme aux air de vétéran désabusé fixe l'horizon noir. Un horizon nocturne, éclairé que par la lumière de l'astre lunaire et celle des torches le long de la palissade. Ils sont là, sur le haut d'une de ces dites palissades, à deviser dans le froid hivernal. Une fine neige au dehors, des hommes en armure et en fourrure, disséminés ça et là. Et les deux, qui discutent. L'un, pétri d'une méfiance alerte, l'autre, de plus en plus craintif. Une peur qu'il aimerait cacher, mais qui se lit dans ses yeux. Dans ses mots.

- … De quoi ils ont peur, tu penses ?
- Pfeuh. C'qu'j'en sais moi. Une grimace grincheuse sur ses traits, l'homme finit par grogner. Et ajouter. Ils parlent de quelqu'un dans les geôles au sous-sol. Au plus bas. Quelqu'un, quelque chose. Quelque chose qu'ils ont pas pu tuer, et c'est pas faute d'avoir essayé. J'crois pas aux histoires. J'crois aux gens, aux têtes qu'ils font. C'était des tronches de types qui chient dans leur froc, sur les visage. J'sais pas c'est quoi dans ces geôles. Mais c'est là, et ça fout les glandes à une garnison de quarante gaillards solides.

Il lance les mots sans ciller, et le plus jeune affiche un peu plus de son inquiétude. Au fond de lui, une voix le lui avait dit bien assez tôt. Que c'était trop beau pour être vrai, ce plan vacances en campagne, à jouer la vigie dans un coin perdu où il n'y a rien à vraiment surveiller. Mais il a essayé d'ignorer cette voix, autant que possible.
Il a essayé, mais c'est peine perdu, quand tant d'autres voix du monde extérieur le rappellent à la réalité.

- Ce n'est pas des geôles, que vous devriez avoir peur.

Comme celle-là. Claire, audible au travers du vent qui souffle.
Comme celle-là, dans leur dos.
Comme celle-là, précédée d'un hurlement. Puis deux, puis quatre, puis huit.

Le commencement.

***

Au mur, des effusions rouges, car on s'est assuré que l'endroit se souviendra de son passage.
Au sol, des corps par dizaines sur notre sillage, un peu plus de ce rouge, un peu plus de ces viscères.
Dans l'air, cette odeur ferreuse, cette atmosphère de mort. Celle là où la guerre passe.
Dans les allées, des cris, des bruits de combat, de douleur, d'agonie, de rage ou de désespoir.
Au dehors, le crépitement du feu, le brumeux des colonnes noirs qui obscurcissent la lumière nocturne. Les combats, là aussi.

- Tuez les faibles, récupérez les forts et les bavards.

Je lance la consigne d'une voix forte, au-dessus des sons ambiants, tandis que je m'avance tranquillement dans les couloirs des sous-sols, une simple cape rouge sombre sur mes épaules, un col en fourrure, une simple tenue ample sous l'épais tissu de cette cape. Au rouge de la cape s'ajoute celui du sang, à la cendre de ma peau s'ajoute le carmin de vie. D'un geste, je réajuste mes cheveux, un regard distrait qui passe les geôles en revue, tandis que je marche.

À ma suite, d'imposants guerriers en armure lourde, sombre, qui suivent les ordres lancés machinalement. Quelque chose d'animal dans leur apparence sauvage, mais s'ils sont des bêtes sauvages, alors je suis leur Alpha. Coordonnés, ils tuent les faibles, capturent les forts et les bavards, comme je leur ait demandé. Pour être précis, ils tuent Tous les faibles, capturent Tous les forts. Ceux dans les geôles, ceux dans les armures de garde, ceux dans les habits de serviteur. Peu importe. Quant à la mention de bavards ? Ils comprendront.
Les bavards. Ceux qu'on peut faire parler, avec un peu d'effort. Ceux qui peuvent dire des choses intéressantes.

Une démarche sans presse, pour progresser le long du couloir. Des geôles tout le long, ouvertes au fur et à mesure. Ici, certains des nôtres emprisonnés après un assaut raté, qui prennent les armes une fois libérés. Pourquoi sommes nous ici ? Pour libérer, mais aussi pour détruire, mais aussi pour recruter, et aussi pour parler, piller. Nous sommes ici pour tout prendre à cet endroit. Ses vies, ses secrets, ses prisonniers, sa solidité. Tout conquérir.
Lorsque tout sera fini, ils pourront dire que la Guerre est passée.

- Putain mais qu'est-ce qui se passe ici ?

Une voix, un homme en armure qui passe une porte devant moi dans le couloir, un air fatigué sur le visage. L'air de ceux qui viennent de se réveiller, une voix enrouée qui confirme l'hypothèse. Il parle, puis constate autour de lui. Et il me voit, là au milieu du couloir, avec dans mon dos des hommes qui pillent et qui libèrent, qui tuent, sans lui prêter attention. Moi, je le fixe.
Moi, jeune homme de taille moyenne, une silhouette svelte et athlétique, une peau de cendres et un sourire de malice sur mes lèvres. Et ces deux yeux couleur nuit qui le fixent.
Proie et Prédateur.

- Eh bien, garde, qu'attends-tu ? Cette épée ne va pas sortir de son fourreau toute seule. Une moquerie sur mon visage, je continue de le darder, une intensité particulière au fond de mes prunelles. Partagé entre crainte, adrénaline et colère, il reste immobile un instant, la main sur son épée, mais sans la dégainer. Une main tremblante. Pas à pas, je commence à approcher de lui. C'est ta tâche, non ? Tuer l'intrus. Je n'ai pas d'arme, mes amis sont occupés. Qu'est-ce que tu attends?

J'ai toujours eu cette sale habitude de jouer avec la nourriture.
Il finit par se décider, alors que je commence à être trop proche. Un geste nerveux, mais maîtrisé, plus que ce à quoi je me serais attendu de la part d'un garde réveillé dans sa sieste improvisée. Pourtant, un pas plus tard, j'esquive le coup, glisse sur le tranchant de la lame sans jamais qu'elle ne me touche, puis profite du coup pour pénétrer sa garde, empoigner son cou et le soulever au-dessus du sol. Je l'observe, curieux, tandis qu'il se débat. Finalement, un Cosmos carmin s'échappe de moi, opaque, brumeux, et s'approche de lui jusqu'à s'infiltrer sous sa peau, sous ses yeux, dans ses narines, par sa bouche. Puis je le lâche, et il tombe au sol, à genoux.
D'abord, un silence, un tremblement dans son échine.

Puis, un cri. Un cri d'effroi, inhumain. Qu'est-ce qu'il a d'inhumain ? L'on ne croirait pas que quelqu'un puisse crier une peur aussi profonde. Et pourtant il hurle : il hurle cette angoisse qui surpasse tout, ce cri qui surpasse les bruits alentours. Et il court. Il se relève, hagard, des larmes d'enfant sur son visage déformé par l'émotion. Quelques mètres à courir pour fuir ses démons, puis il heurte quelque chose, un bruit.
Quelque chose dans la pénombre, dans cette aile de couloir mal éclairée. Une présence.

Un regard.
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Message Re: Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]   Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan] EmptyLun 18 Mai - 3:30
Il n’avait croisé personne, à mesure qu’il avançait. Ou à tout le moins, s’il avait croisé qui que ce soit, il ne s’en était pas rendu compte. Les yeux fermés, un sourire contenté sur le visage, il avait passé plusieurs minutes à déambuler dans les couloirs du sous-sol d’un pas dansant, semblant valser au rythme de son propre orchestre personnel. Le monde autour de lui ne l’intéressait pas. Seule importait la mélodie du monde qui l’entourait. Et en ce moment, pour la première fois depuis longtemps, il entendait un orchestre nouveau. Le sifflement des lames, les percussions des corps brisés, et le chant des mourants. Il pouvait les entendre de là où il était, comme s’il était en plein milieu du combat qu’il devinait à la surface. Il se fichait même éperdument de savoir qui attaquait qui. Barbares, soldats ennemis, lutte intestine. Même un assaut de bêtes sauvages. Qui que ce soit, il leur était reconnaissant. Il en avait des frissons, chantonnant la mesure alors qu’il se déplaçait.

Mais quelque chose attirerait vite son attention. Un solo? Une partition entièrement nouvelle, séparée de l’œuvre globale. Et elle s’imposait de plus en plus, jusqu’à devenir assourdissante. Quelqu’un approchait. Quelqu’un… de spécial. Ses yeux métalliques se rouvrent, ses iris se concentrent sur les quelques sources de lumières au bout du couloir menant aux escaliers. Ce n’était pas une seule personne, mais plusieurs. De nombreux pas, comme un roulement de tambour, résonnaient contre la pierre. Il était curieux, tout à coup. Qui étaient-ils? Pourquoi leur mélodie semblait-elle si importante, si vivante? Si vibrante?

Comme une réponse à sa question, un groupe d’hommes arrive en trombe dans le couloir. Quelques bêtes de guerre menaçantes à la suite d’un jouvenceau bien plus menaçant. Il plisse les yeux, sa curiosité redoublée. Il mène ce cortège de mort, parfois exécutant, parfois capturant. Avançant au gré des secondes comme si les lieux lui appartenaient. Ce qui n’était probablement pas très éloigné de la vérité à ce stade.

« Fierté, violence... »

Il n’avait même pas remarqué, obnubilé qu’il était, le garde terrifié qui avait fui dans sa direction après sa propre altercation. Tel un enfant terrorisé fuyant l’objet de ses pires cauchemars. Pour se heurter à un mur dans sa course effrénée. Curieux, il laisse errer ses longs doigts fins sur le menton du garde, relevant son visage pour détailler la peur dans ses yeux. Sa mélodie intérieure avait été violée, polluée. Retournée à l’envers sans retenue, son esprit mis à nu. Que voilà une chose intéressante.

« Et l’ode funèbre à la conscience. »

Pauvre créature démunie. Pauvre homme brisé. Se dit-il en délaissant le concerné, un doigt prestement planté à l’arrière de sa nuque au moment de l’abandonner. Après tout, la miséricorde n’était-elle pas une mélodie si belle? Un pas, deux pas, trois pas. Chacun le faisant peu à peu sortir de la pénombre, révélant sa forme grotesque, sa nature sombre. Le visage légèrement penché, silencieux comme la mort, il fixe le groupe en face de lui, mené par un jeune jouvenceau qui brille seul. Qui est-il? D’où vient-il? Tant de questions, qu’aucune ne trouve son chemin jusqu’à ses lèvres.

Une voix rude le tire à moitié de sa contemplation. Semblerait-il qu’un des chiens fiers s’est avancé, lui intimant quelque chose. Une première fois, puis une deuxième fois. La troisième fois se ponctue d’un coup dans l’estomac avec le pommeau de sa lame. Problème étant, la réaction escomptée ne se produit pas. Tout juste à mi-chemin de l’impression qu’on pourrait avoir en frappant dans un mur. Le regard d’acier dévie sur l’intéressé, le visage de ce dernier passant rapidement de la surprise, à l’incompréhension mêlée de colère. Le bras se relève, la lame pointe vers le ciel… et retombe dans un angle imprévu, alors que l’homme voit son visage agrippé sans plus de forme de procès par la créature qu’il agresse. Pour sa part, Alastair est interrogatif. Le soldat se débat, lui frappe dessus en vociférant. Une ou deux lacérations trouvent leur chemin, mais la créature ne semble pas en tenir compte. Un mouvement sec, et sa tête percute un des murs de pierre, causant quelques éclats. Il se calme, marmonnant maintenant quelques insultes avec maladresse. Un coup de poing mou et les jambes qui se secouent. Il le ramène à lui, et renifle l’air. Tend l’oreille. Quelque chose… il entend quelque chose. Comme un chanteur de support avec une seule note à jouer dans le concert qu’est la mélodie s’échappant du jouvenceau. Intéressant. Intriguant.

Ses pieds se déplacent, et il réduit en peu de temps la distance qui le sépare du jeune homme couvert de rouge. La tête du soldat encore prise dans sa poigne, il traine ce dernier sans réel égard, semblant presque avoir déjà oublié qu’il l’a en sa possession. De toute sa hauteur, tel une apparition sortie d’un cauchemar d’enfant, il n’a d’yeux que pour le jeune homme à la peau grise comme la sienne. Au regard intelligent et calculé. Une intelligence peinant à calculer une menace presque assez tangible pour qu’on puisse y toucher. Il baisse la tête, et bientôt le haut de son corps suit le mouvement pour se rapprocher de son nouvel interlocuteur, prenant par la même occasion une posture voutée dérangeante au bas mot. Il cligne des yeux une fois, deux fois. Offre un sourire intrigué.

« Guerre, sang et mort. Une mélodie si belle, et pourtant si… »

Son sourire s’élargit. Il ferme les yeux quelques secondes, semblant humer l’air à la recherche du plus plaisant des parfums. Il ignorait à qui il avait affaire. Il ignorait ce qui l’attendait et ce qu’il pouvait espérer. Mais ce moment était unique, et il en était heureux. Quelle expérience il lui était donné de vivre maintenant. Ses yeux se rouvrent, et se fixent dans ceux de son nouveau vis-à-vis.

« ...incomprise. »
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Message Re: Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]   Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan] EmptyLun 18 Mai - 17:26
Une présence, un regard, et bientôt, une voix.
Puis une silhouette. Un grand, grand silhouette.

Les deux mètres aisément dépassés, et pourtant, quelque chose de malingre, quelque chose de Long. Longs bras, longues jambes, long visage, longue démarche. Un regard d'acier, une peau de charbon, des dents faite crocs. En somme ? Une sale tronche inquiétante, quelque chose qu'on penserait sorti des cauchemars d'une marmot apeuré plutôt que des geôles d'un petit fort isolé en campagne. Alors c'est toi. Cette chose que les gardes craignent tant, cette espèce de petite légende locale, du prisonnier que l'on a pas réussi à tuer, et que l'on a préféré abandonner dans les tréfonds de la terre.
Intéressant.

Sans un geste, je laisse une de mes bêtes de Guerre approcher, et procéder. Tuer les faibles, capturer les forts, c'était ma consigne. Lui, je perçois ce qu'il est, sans avoir le constater plus avant. Il est fort, fort d'une force que je ne m'attendais pas à trouver en ces lieux. Je m'attendais à de la piétaille utile, à quelques talents exploitables, mais rien de trop extravagant. Lui... Lui, oui, l'on peut parler d'extravagance, oui. D'exotisme. Quelque chose de dangereux, mais potentiellement utile. Sans doute instable, à sa manière. Oui. Oui, le profil se précise. Ces quelques traits redondants qu'on trouve souvent parmi les occupants du Dédale.

Je n'interviens pas, quand l'altercation se fait. Pas maintenant, pas pour l'instant. Parce que je suis confiant dans ma capacité à l'interrompre dans son petit jeu, s'il ne respecte pas les règles tacites. La première d'entre elles : ne brise pas mes outils. Je laisse la bête de Guerre en armure tenter sa chance, puis se faire malmener, mais ultimement, s'en sortir à bon compte. Je le laisse approcher, quand ses pas approchent dans ma direction. Dans mon dos, les activités s'arrêtent, les hommes se retourne, une attitude partagée entre le menaçant et le menacé. Une forme de peur, mais tout à la fois, l'adrénaline d'un potentiel combat à venir. Les regards sont portés vers la chose, multiples par leur nombres, uniques par ce qu'ils renvoient : des Bêtes aux aguets, prêtes à agir, même malgré la lueur craintive qui luit faiblement dans leur yeux. Les yeux, traîtres des secrets de l'âme. Leurs yeux à eux, ils disent qu'ils sont nerveux : plusieurs nuances de nerveux.
Mes yeux à moi, ils disent que je suis calme, mais curieux. Intéressé. Deux billes noires qui brillent d'un éclat qui analyse, qui sonde.

- Inachevée, surtout. Une voix neutre, mais claire, assez forte pour être entendue de tous : la voix de quelqu'un qui a l'habitude qu'on l'écoute. Et j'entends bien à ce que tu m'écoutes, Géant Gris : de ce que tu me réponds dépend la suite. Ta suite. Il y a encore beaucoup à jouer de cette mélodie, là-dehors. La chance veut qu'il me reste une place dans ma troupe d'artistes. Un air de malice prédatrice sur mon visage, je ne le quitte pas du regard, mais mon attention se porte tout de même aux bruits de bataille, plus haut, audibles depuis les sous-sols. D'un geste, je lève la main, puis mon index. Une seule règle : Moi et ceux qui portent cette armure sommes musiciens, pas instruments. Je désigne l'homme qu'il a amoché, en disant ça. Quelque chose de plus intense dans le regard, quelque chose pour signifier le sérieux de mes mots, sans avoir à expliciter.

- Ils parlent de toi, dans le fort. Ils ont peur. Montre-moi s'ils ont raison d'avoir peur, et peut-être aurais-je alors quelque chose à te proposer Je laisse traîner un silence, pour le jauger. Puis, mon rictus se fait plus féroce. Les prochains mots sont dit d'une voix qui rit, qui se réjouit. Mais alors, d'une joie guerrière. Guerre résonne énormément dans mon sillage. Je peux être partageur avec qui le mérite.

Il n'aura pas de démonstration de ça dans l'immédiat. Simplement mes mots, la confiance de ma voix, et la certitude dans mon regard. Plus tard, peut-être, il verra.
Peut-être bien très tôt, selon ce que tu choisis.
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Message Re: Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]   Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan] EmptyMar 19 Mai - 4:13
Un sourire s’élargit au plus large, dévoilant pleinement une dentition de carnivore avéré. Une telle assurance, un tel caractère. L’autorité d’un guerrier qui a vu tous les affres de la guerre. Qui les inflige sans aucun doute aussi, par la même occasion. Il allait aimer ce garçon. Il le sentait, il le savait, il en avait les poils de la nuque qui s’en hérissaient. Ils feraient de grandes choses ensemble.

Et surtout, il l’invitait. Il ne fuyait pas, ne reculait pas, ne baissait pas les yeux. Il le fixait, le défiait, lui imposait sa volonté et son autorité. Et il le faisait avec un tel panache. Ses vêtements étaient si imbibés de sang qu’il en perdait sa propre odeur naturelle, d’innombrables notes rouges qui se collaient violemment sur une partition désaccordée. Dissonante et douloureuse… mais dans le bon sens. Quand une chanson devient si terrible qu’elle en développe une certaine qualité. Un trait unique. Un son inimitable.

Alastair se redresse vivement, reculant de quelques pas avec un air jubilatoire sur le visage.

« L’orchestre est arrivé, l’entracte est terminé! Grand jour, le public n’attend que NOUS! »

Sa frénésie l’emporte, et l’homme coincé dans sa main se voit soudainement forcé de prendre la main de son ravisseur, qui l’entraine dans une valse endiablée au milieu du couloir de prison mal éclairé. Il ne saurait même pas l’expliquer. Il était juste heureux. Les choses avaient cessé de faire sens depuis longtemps maintenant. Les explications ne tenaient plus la route, la raison avait perdu son chemin à la recherche de son esprit. Il n’était plus qu’instinct pur, et rien d’autre. Joie, tristesse, rage et tout le reste. Le mélange contre-nature de la haine et l’amour inconditionnel. La vie était infiniment plus simple ainsi. Il ne mentait plus, ne manipulait plus, ne cherchait plus à outrepasser les doutes de l’humanité. Il se contentait de danser sur son cadavre.

Persistant dans sa chorégraphie soudaine, ignorant les plaintes endolories de son partenaire de danse involontaire, il finit par ralentir. Ses yeux s’ouvrent à nouveau, un air de malice amusée au fond d’un regard d’acier.

« Chanteur, danseur, musicien... »

Un tourniquet suave, et un soldat d’élite à moitié conscient se retrouve penché vers l’arrière, maintenu dans une posture lascive par la creature terrifiante qui l’utilise à sa guise depuis maintenant un moment. Un doigt griffu remonte lentement le torse, la gorge… et pousse avec douceur le menton, faisant tomber la tête du soldat vers l’arrière. Tel un Don Juan incompréhensible, il relève une nouvelle fois un regard rempli d’anticipation vers celui qui lui offrait le prochain chapitre de sa mélodie.

« ...tous les roles sont bons, tant que la musique continue. »

Les danseurs se relèvent, exécutant un dernier pas de danse s’achevant sur la victime tournoyant sur elle-même pas trois fois, pour se retrouver tout juste retenu au bout des doigts de son tortionnaire. Une seconde, deux secondes, trois secondes de silence… et les doigts lâchent. Le soldat semble tanguer un dernier instant, et s’écrase lourdement sur le dos, dépourvu de ses sens. Un ou deux marmonnements s’échappent de ses lèvres, témoignant de la vie qui l’habitait encore. Après tout, son nouvel acolyte semblait tenir au fait de garder ses propres hommes en état de le servir. C’était une intention louable, et il pouvait sans mal sortir de son chemin pour contenter cette demande. Après tout, il était de bonne humeur.

La danse terminée, Alastair exécute avec volupté le dernier mouvement, la fin du spectacle. Incliné tel un mécène sur une scène de théâtre, une main sur le cœur, l’autre écartée en une gracieuse révérence. Tout ceci est si nouveau. Discuter avec des gens. Peut-être côtoyer d’autres gens – sans que ces derniers ne soient terrorisés à l’idée d’être dans la même pièce que lui, soyons précis. Un amoncellement de nouvelles opportunités, une rivière de possibilités.

« Les cors de l’Apocalypse n’attendent que de résonner, sous le souffle des artistes de la Fin du Monde. »

Vraiment, quel grand jour.
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Message Re: Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]   Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan] EmptyMar 19 Mai - 22:20
En voilà, une âme bien excitée.

Extravagant homme-créature euphorique, amusé, heureux. Un esprit que je devine attaqué par l'isolation. Sûrement pas que, sûrement d'autre chose. Toujours autre chose. Si mon intuition me susurre une vérité, quand elle me dit qu'il aurait sa place dans les murs de chair... Alors oui, toujours autre chose. Ceux qui viennent traverser les Portes d'Obsidienne, ils traînent plus d'un cadavre dans leur tiroir, souvent. Et ceux dont ce n'est pas le cas ? Tseh. Eux, ce n'est qu'une question de temps. C'est comme j'ai pu le dire à Esther, fut un temps : Nous plongerons tous nos mains dans le rouge d'un plein chaudron de sang, qu'on le veuille ou non. Nous l'avons après tout tous fait avant même d'être reconnus par Arès.

Peut-être que je m'intéresserais à ses raisons, plus tard. À son histoire, à ce qu'il est comment est-ce qu'il l'est devenu. Mais là maintenant, je m'en fiche. Là maintenant, je vois du potentiel, et un travail à terminer. Alors terminons, oui ? Terminons, après qu'il ait fini sa danse imposée, après qu'il ait soulevé ces regards préoccupés dans les rangs. Mi-craintifs, mi-prédateurs. Moi, je me contente de l'observer un instant, puis prendre chemin dans sa direction.

- Pas trop tôt, l'Apocalypse. Les mots traînent d'une voix légère, tandis que j'offre ma main au soldat malmenée, mais encore en état. Main acceptée, et je l'aide à se relever, Puis lui tape sur l'épaule une fois qu'il est debout. Un échange de regard, pour m'assurer de son état. Il hoche la tête, je lui réponds d'un geste égal, mais plus détaché. Finalement, je me retourne vers l'artiste improvisé, une fin de phrase sur le bon de ma langue, un doux rictus sur le visage. Trop doux pour ne pas cacher quelque chose. Il y a encore bien assez de quoi s'amuser, ici bas.

L'Apocalypse et la fin du monde, voilà qui parlerait plutôt aux Spectres. Mais pour que la Guerre continue, ils faut des gens pour la combattre, oui ? Pour que la vie continue, il faut des gens pour la vivre. J'ai toujours une guerre à mener, toujours une vie à croquer à pleines dents. La première ne prendra sans doute jamais fin, que je le veille ou non. La seconde ? Le plus tard sera le mieux. J'ai une revanche à prendre sur mes nuits de cauchemar et mes dialogues internes : Une revanche qui dira, « vous aviez tort ».

- Terminez le travail ici et rejoignez-nous à l'extérieur. Une parole lancée plus fort, et pour y répondre, les Bêtes de Guerre se remettent à retourner les sous-sols. Un air contenté sur mon visage, je commence à avancer vers un escalier en colimaçon, plus loin. Quant à toi, Terreur des Cachots, suis-moi. Avant de te demander ton nom, je veux voir ce qui importe vraiment.

Ce que tu sais faire.
Je lui adresse la réplique en passant prés de lui, pour continuer dans la direction de l'escalier. Pour le monter, et pour à chaque marches être un peu plus proche des bruits de bataille qui se font entendre plus loin. Quinze secondes de montée plus tard, nous y voici, derrière une porte que j'ouvre.

Un simple quatuor de Bêtes de Guerre, séparés sur le champ de bataille, et autour d'eux, de multiples cadavres.
Dans la cour intérieure du fort, plusieurs feux, et la fumée noire qui s'élève dans le ciel à partir d'eux.
Ici plus qu'ailleurs, une odeur de sang, des corps sans vie, au sol, disséminés selon les caprices d'une bataille sanglante, dans des postures sinistres. Ca et là, des silhouettes tordues dans des axes impossibles, improbables, inhumains, rendus envisageables que par l'horreur infligée à leur structure osseuse. Tout ça, mais aussi et surtout, bon nombre de gardes encore debout. Une bonne trentaine d'entre eux, certains au corps-à-corps avec les quatre de mon bataillon, certains à distance, prêts à tirer des flèches. Pauvres âmes abandonnées à une mort certaine par des officiers bien conscients de ce qui allait finir par leur tomber dessus.
Nous.

***


Un hennissement puissant se fait entendre par-delà les murs de la forteresse éventrée.
Une fois. Puis une deuxième. Et une troisième fois. A chaque fois plus proche, à chaque fois plus oppressant.

Un hennissement accompagné de cette lourde, oppressante atmosphère qui tombe sur le champ de bataille comme une chape de plomb. L'air devient plus lourd, plus insupportable, moins respirable. Les quelques éveillés sur place supportent mieux cette sensation, tandis que les mortels semblent suffoquer. En guise d'épicentre à ce malaise ambiant, un homme, qui vient de passer la porte des sous-sols. Un homme que l'on dirait jeune homme, mais surtout, un homme emmitouflé dans un manteau de sang. Le sang à son visage, le sang sur sa cape, le sang dans ses cheveux, et enfin, le sang dans ses yeux.
Un regard de convoitise, sur le paysage autour de lui. Comme une envie de s'approprier la scène, de la conquérir. Le Vandale a la peau cendrée sourit, alors que le hennissement se fait entendre une quatrième fois, tout prés des remparts. Puis, tout va très vite.

Là où les remparts ont tremblés au son de cet hurlement animal, ils finissent par céder à la pression d'un corps animal. Une large, imposante silhouette équine qui défonce la roche solide à la seule force de sa charge. La poussière se soulève, si bien qu'il est difficile de la discerner, au début. Jusqu'à ce qu'un puissant souffle s'échappe des naseaux de la Bête, assez fort pour soulever le nuage autour. Assez fort pour dévoiler la Bête du Cardinal : Un cheval à la robe rouge sombre, très sombre, presque noire. Un cheval impressionnant, avec un regard similaire à celui de son Maître : un regard couleur nuit, noir comme l'Abysse. De ses yeux, la Bête observe trois hommes face à elle. Puis, une charge. Projeter les soldats, les faire tomber au sol, et écraser leur crâne fragile d'un coup de sabot. Le son caractéristique de la viande broyée suit les pas dangereux de la monture, effrayante. Jamais un cheval n'aura paru si sauvage : Cet animal, pourtant si souvent associé à l'homme et la domestication des bêtes, ne paraît être qu'instinct déchaîné et incontrôlable, à l'instant. Pourtant il a une bride, pourtant il est équipé...
Pourtant, sauvage.

Une rangée de dix archers postés aux remparts tente de mettre en joue la bête, tous pris d'un sentiment de panique, d'une urgence qui les pousse à tuer la créature. Dix archers, dix arcs, dix flèches, dix esprits apeurés, concentrés sur la même tâche.
Dix archers, qui perçoivent tous ce vent qui passe à proximité, cette bourrasque tout proche d'eux.
Dix archers, qui ont cette espèce de sensation indescriptible qui leur passe sous la peau.
Dix archers, dix champs de vision sortis de leur axe sans qu'ils ne bougent le moindre muscle.
Dix arches, dix têtes découpées d'un geste unique, dix fontaines de sang qui ne tardent pas à éclore, alors que dix corps tombent au sol, exsangues de vie.

Tous les corps tombent vers la droite, comme si une force était venue depuis l'autre bout du rempart pour charger dans leur direction. Toutes les têtes volent au dans l'air et prennent cette même direction, pour confirmer la théorie. Et là, tout prêt du dernier corps à être tombé, l'homme prés de la porte : celui qui était à l'entrée des sous-sols, il n'y a pas une seconde. Or, il est là, cette lame rougie par le sang à sa main droite, une braise menaçante au fond des yeux. Et il revient sur ses pas.

Il revient, doucement, pour arriver au centre de la ligne de corps. Là, quelque chose : le sang des trépassés qui s'anime, qui s'active. Plus bas, prés du cheval, la même chose avec les trois autres.
Le sang qui s'approche, le sang qui s'accroche, le sang qui va jusqu'à les recouvrir comme de son propre chef. Se mêler à la cape rouge, jusqu'à la remplacer, rejoindre l'hémoglobine au visage du Vandale, s'y ajouter. Et peu à peu prendre une consistance plus opaque. Plus solide. Et enfin, plus métallique.

Dés lors, la silhouette saute du haut du rempart, pour atterrir au sol d'une cascade maîtrisée. Puis, elle monte sur le dos de la Bête. Sur le cavalier et sa monture, une armure rouge ténèbres, sombre, mais toutefois habitée d'un éclat particulier, d'une brillance pareille à celle des reflets dans le carmin vital.
Une armure de conquête violente, brutale et impitoyable. Des coupes et lignes agressives, guerrières.
C'est ça. Une armure de Guerre. Et du heaume de cette armure, là où le visage n'est plus perceptible, un Cosmos s'échappe. Un Cosmos fait de faciès plaintifs, coléreux, désespérés ou effrayés. Une multitude émotive, qui chante sa chorale et se propage.

D'abord, ta chair à canon. Ensuite, tes pions. Encore après, tes généraux, puis ton ultime pantin, puis ton Empire, tout le reste. Et enfin, Toi.
N'as-tu pas hâte de me voir, Sagesse ?



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Message Re: Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]   Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan] EmptyMer 20 Mai - 4:46
Il savait comment parler. Et ce qu’il disait lui plaisait.

Quelques ordres, quelques mots, et le il emboite le pas au jouvenceau. Avec volupté et excitation, oserait-il même dire. Il pouvait sentir son rythme cardiaque doucement s’accélérer à chaque nouvelle marche franchie vers la surface. Il n’avait pas pris la peine de remonter à la surface depuis longtemps, avant quoi que ce soit d’autre. Ses derniers souvenirs du monde extérieur étaient aujourd’hui une vision à moitié floue, et probablement tout sauf digne de confiance vu son esprit exacerbé par la situation improbable qui lui avait été offerte. Et plus précisément, alors qu’ils effectuaient leur ascension, il pouvait entendre les bruits de combat devenir de plus en plus nets. L’odeur ferreuse et âcre de l’hémoglobine était déjà omniprésent avant même qu’ils ne ressortent à l’air libre, et il savait à quel point ce parfum était dangereux. Il le savait au point d’avoir cherché à limiter – un minimum – ses altercations avec d’autres personnes, après sa chute en compagnie des ruines de la Tour des Vents. Pour la simple et bonne raison que jusqu’à maintenant, les rencontres finissaient de deux façons : il était attaqué et faisait une victime, ou il était fui et faisait une victime. Si la méthode et les motivations différaient d’une situation à l’autre, le résultat n’en restait pas moins équivoque. Il avait fallu faire un effort. Il s’en serait voulu de tout dévorer trop vite.

Mais il avait laissé la situation lui échapper à l’époque où les villageois avaient engagé des mercenaires pour le débusquer. Et les choses avaient dégringolé, s’étaient intensifiées… les soldats s’en étaient mêlés. Il avait sa part de blâme, il le reconnaissait sans peine. Quelques mois de relaxation en milieu familier avaient semblé être une solution bien choisie.

Et maintenant… ses pas s’arrêtèrent alors qu’il sortait de l’escalier, dans la cour principale de la tour carcérale. Ce fumet puissant, enivrant. L’une de ses mains se tend avec empressement, serrant avec force sur le cadre en pierre de la porte pour maintenir son propre équilibre. On peut presque entendre ses ongles se planter dans le roc alors qu’il semble reprendre sa contenance, l’air essoufflé. La dernière fois où il avait été confronté à une telle quantité de morts… oh, les souvenirs. Les souvenirs de ses origines. C’était au cœur de Rome que son esprit avait brûlé, perdu à jamais aux côtés des cadavres qui avaient représenté son passé humain. Un casse-tête de longue haleine, de dizaines de pièces incongrues. Une époque de mort et de renaissance tout à la fois.

Les yeux fermés en contemplation de l’orchestre invisible qu’il entendait seul, il écarte les bras d’un mouvement large en avançant dans ce forum où une pièce digne d’éloge se déroule. Les râles, les gargouillis, le dos des os brisés et des corps brûlés. Son regard s’ouvre à moitié vers le ciel, les astres maintenant voilés par une fumée sombre aux teintes rougeâtres.

« Si beau... »

Il peut apercevoir son nouveau mécène, un peu plus loin. Décapitant des hommes effrayés à la dizaine, pour le simple crime d’avoir voulu s’en prendre à sa glorieuse monture. Il ne peut qu’admirer sa prestance et sa brutalité alors qu’il monte en selle ; une vision digne de cauchemar. Un messager funeste et inébranlable. Que tous les dieux soient remerciés, si cette scène lui était visible par leur volonté.

Mais il connaissait la suite du spectacle. Un artiste ne marche pas sur la scène pour observer les autres remplir leur rôle. Il a son propre travail à accomplir. Il doit donner forme à sa passion, et corps à ses désirs. Et en ce moment, ses désirs n’auraient jamais pu être plus simples. Il pouvait sentir des fourmis lui parcourir les membres, et son esprit se concentrer peu à peu sur la seule chose devant lui qui importait, maintenant.

Les soldats effrayés, effarouchés, épées sorties et courage fuyant.


Sa respiration s’accélère. Son pouls s’emballe. Le rictus sur son visage se distord progressivement en une expression infiniment malsaine… et jubilatoire. Ses yeux s’ouvrent en grand, les pupilles rétrécissant alors qu’elles semblent prendre une forme presque animale. Ses épaules semblent craqueler de façon sonore alors qu’il se cambre, les cheveux hirsutes se hérissant dans son dos. Et la créature se penche avec lenteur et application, adoptant une posture contre-nature.

Les deux premiers hommes ne réalisent même pas ce qui leur arrive alors que leur crâne est brusquement saisi chacun par une main osseuse et glacée. Le troisième non plus, alors que deux pieds lui enfoncent le torse avec violence vers le sol, le craquement des côtes et le bruit des organes brisés emplissant l’air pour quiconque sait le reconnaitre. Les deux hommes ont à peine le temps de saisir la main qui les enserre, sans réel effet. Des griffes acérées se plantent ã l’arrière de leur nuque, et les hurlements retentissent. Un rictus presque enfantin fait un passage sur le visage d’Alastair entendant les glapissements terrifiés, qu’il coupe net en fracassant le crâne des deux hommes sur le sol d’un geste vif. Les autres soldats à proximité n’ont même pas encore compris quand est-ce qu’il est arrivé à leur niveau. Le monstre tournoie sur lui-même, et accroche deux nouveaux instruments ; l’un par la nuque, l’autre en plantant les doigts dans ses yeux aussi sec. Il fait un tour de plus, envoyant valser l’aveugle contre un mur proche avec fracas.

Sa proie se débat avec l’énergie du désespoir dans sa poigne. Il le regarde, penchant la tête d’un air ravi, le ramenant pour approcher leurs visages. Il voit des yeux rougis, dénués de toute volonté de combattre. L’instinct de survie pur, même quand il ne peut rien changer à la situation. Il voit les larmes couler… porté par l’impulsion, il élimine la distance, et passe lentement une langue rêche sur la joue du soldat. Les plaisirs simples…

Une sensation familière le tire de son moment d’appréciation. Son regard oblique sur son côté gauche, où un soldat bravant sa propre terreur empoigne fermement la garde de l’épée qu’il a enfoncé dans le flanc de la créature cauchemardesque qui lui fait face. La mélodie se teinte des couleurs de son propre sang, et sa joie se renouvelle. Sa main gauche empoigne l’assaillant au bras, l’empêchant de retirer la lame ou de se retirer lui-même. Et il pourra constater avec horreur les derniers moments d’un autre de ses compères, lequel se voit bêtement enfoncer gorge première sur le tranchant de la lame encore enfoncée dans les côtes du géant gris. Un gargouillis atroce, l’expression tétanisée du nouveau décédé, et finalement le craquement sinistre de la nuque qui finit par être sectionnée elle aussi par la pression sur la lame, séparant la tête du corps. Le téméraire horrifié tente de s’arracher à la poigne de fer du monstre, qui admire un instant le rouge coulant entre ses doigts. Et d’un mouvement fulgurant, les doigts griffus ressortent dans le dos de l’inconscient, lui arrachant un râle tout aussi surpris que douloureux.

Le bras s’élève, et l’homme quitte le sol lui aussi, provoquant une série de hoquets entrecoupés de gerbes de sang. Alastair ramène sa main à son cœur, refermant son bras gauche sur le soldat vivant ses derniers instants, dos collé contre son torse. Une accolade aimante et mortelle, ponctuée d’une voix douce susurrant les dernières paroles que ce pauvre homme entendrait avant de rendre son dernier souffle, forcé à regarder le charnier qui l’entoure.

« Regarde... regarde-les... ne sont-ils pas magnifiques? »

À peine les mots prononcés, le souffle s’échappe des lèvres de sa victime, dont la tête retombe mollement sur son torse avec une expression ébahie sur le visage. Il est maintenant là, les bras ballants, ne portant même pas une seconde d’attention au corps qui glisse sur son avant-bras pour finir sur le sol avec un bruit mat. Il laisse trainer son regard sur les soldats de moins en moins nombreux, la majorité d’entre eux ayant déjà abandonné depuis longtemps jusqu’à l’idée de vouloir défendre leur poste. Ils savent tous pertinemment que cette nuit sera leur dernière. La différence se voit dans leur façon de gérer cette découverte. C’est là que toute la beauté de leurs mélodies se trouve : les nuances uniques à chacun. Certains se battent, certains abandonnent. D’autres se cachent, ou tentent de négocier.

Et ceux qu’il préfère tentent de s’échapper.
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Message Re: Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]   Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan] EmptyJeu 21 Mai - 19:28
J'ai eu raison, de me fier à mon instinct. À cette petite voix qui m'a dit de gérer cette attaque moi-même, qui m'a dit de donner sa chance au Géant Gris. Les choses auraient pu se passer bien différemment, sans ça. Le potentiel aurait pu être gâché.

Derrière mon heaume, j'observe l'homme-créature œuvrer à son massacre. Lenteur méthodique, souci du détail douloureux, du sadisme, plaisir faire mal. Folie de sang, euphorie de charnier. C'est donc le genre de bête de Guerre que tu es... Sous l'ombre du métal sur mon visage, un sourire. Oui, tu sauras être utile, sans aucun doute. Un ajout à la meute, une bête de plus, ses crocs et sa mâchoire à ajouter à la mer de dents prédatrices. Un Berserker en plus, lorsque viendra le moment de noyer le Sanctuaire d'Athéna dans un chaos sans nom, sans logique.

Mais plus tard, le chaos au Sanctuaire. Pour l'instant le chaos au petit fort.
Chaos d'âmes arrachées à leur corps, chaos de ruines, de massacre et de violence. Chaos de fuyards, de gens qui courent pour leur vie plutôt que de se battre pour leur devoir, parce que leurs maigres paies ne valent pas le cauchemar éveillé de leurs quelques dernières minutes d'existence. En somme, le schéma habituel : Le guerrier tue, tue, tue et tue encore, sans jamais s'arrêter. Puis arrive le jour où un autre guerrier le tue. C'est drôle, comme tout change à ce moment, hm ? Le comportement qui change, les pensées. Les regrets qui viennent, les larmes qui commencent à couler. Drôle, ouais. Tseh. Une drôlerie teintée de dégoût, mais une drôlerie quand même.
Les guerriers ne sont bons qu'à ça, de toute façon. Tuer et mourir. Aujourd'hui, c'est votre tour.

Ils espèrent s'en tirer, les fuyards, pousser par la force du désespoir. Mais une ombre les rattrape bien assez tôt. Leur ombre.
L'ombre de leurs fautes passées.
L'ombre de leurs anciennes victimes, qui apparaissent dans leur dos, qui se matérialisent dans le néant de la nuit pour prendre les traits d'hommes vivants-morts qui viennent réclamer Vengeance.
L'ombre des morts qu'ils ont infligées. Une illusion pourtant très réelle. Dans la petite dizaine de fuyards, chacun d'entre eux se retrouvent confrontés à trois fantômes de leurs passés respectifs, qui chassent, qui traquent et qui talonnent sur les pas de leur course effrénée. Les fantômes sont plus rapides, ils sont plus agiles, ils ont plus forts. Ils rattrapent, et ils mordent, ils plantent, ils griffent, ils éventrent. Ils font tomber leur bourreau au sol, et baignent leur mains dans les béances de la chair, là où les plaies sont ouvertes. Ils tuent, l'esprit et le corps, ils s'acharnent, jusqu'à ce que la lueur de vie quitte le regard de leurs victimes, comme ils l'ont fait quitter dans le leur jadis. La loi du Talion, dans tout ce qu'elle a de juste, mais sale et impitoyable.

Derrière mon heaume, j'observe la tuerie, j'observe l’œuvre de mes fantômes crées par le Cosmos. Puis, j'observe quand ils s'en vont, et qu'il ne reste que le silence. Le crépitement du feu, les bruits de la nuit, et la quiétude bruyante d'une fin de bataille. Un silence qui n'en est pas vraiment un, qui est lourd, et à la fois libérateur.

Puis, j'observe le Géant Gris.

J'observe son massacre, tout autour. Et j'approche, à dos de Sambor, jusqu'à arriver à son niveau. Mes traits se devinent derrière le heaume, des traits de satisfaction.

- Ils avaient raison d'avoir peur, effectivement. un rappel à la question que je m'étais posé, avant qu'on arrive ici. Oui, ils avaient raison. Il n'y a pas qu'à son apparence qu'il faut s'arrêter. Ce qu'il sait faire aussi, c'est effrayant. Et la facilité avec laquelle il le fait. Tseh.  «  tous les roles sont bons, tant que la musique continue. », m'as-tu dit plus tôt. Là d'où je viens, la musique ne s'arrête jamais vraiment. Elle est omniprésente. Là d'où je viens, les murs sont de chair, les piliers d'os, et le rythme de Guerre.

Deux qui fixent, tandis que ma voix clame les faits. La vérité brute, nue, de la Guerre et de son terreau le plus fertile, là où ses pires guerriers se rassemblent.

- Je suis Zvezdan, Cardinal de la Guerre, Berserker d'Arès. Le nom ne t'est peut-être pas familier, alors ne retiens que l'essentiel : Suis-moi, et cette nuit ne sera qu'un avant goût de ce qui attend plus tard. Une simple note isolée dans l’œuvre à venir.
Ils t'ont enfermé pour le sang coulé. Là-bas, l'on attendra de toi qu'il coule.


à l'homme qui se complaît dans la violence et les affres de la guerre, je lui vend la plus pure vérité d'Arès, je lui dit ce qu'il veut entendre – ou en tout cas j'aime le penser.

Dis-moi, Géant Gris. Voudrais-tu rater ton rôle clef dans la grande musique imminente ?
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Message Re: Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]   Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan] EmptyVen 22 Mai - 0:26
Tel un enfant qui se promène en marchant dans les flaques d’eau, il est heureux, dans son petit monde à lui. Un air ravi sur le visage, maintenant qu’il a pu sortir jouer. Ses flaques â lui avaient juste une teinte différente. D’une texture différente. D’une origine différente. Peu lui important. Il était satisfait, et profitait de ce moment tant qu’il durait. Il pouvait sentir le sang chaud couler entre ses orteils, lavant la saleté alors qu’il se déplaçait comme bon lui semblait. Une cour de jeu à son image, remplie de ses jouets de prédilection.

Et pourtant, le plaisir ne saurait durer éternellement. Déjà, l’escarmouche était terminée. Ceux qui n’avaient pas été brisés par lui ou exécutés par son nouveau compagnon préféré, les soldats s’étaient chargé de les réduire au silence. À part quelques cas isolés manifestes, qui étaient déjà reconduits sans ménagement vers le centre de la cour, chaines aux pieds et menottes aux poignets. Chaque bataille a son butin, il est vrai. Il fallait laisser les gens tirer leur satisfaction d’une bataille de la façon qui leur convenait le mieux. Pour sa part, la bataille elle-même était sa récompense et son désir tout à la fois. Mais certains aimaient avoir des prisonniers et des richesses. Qui était-il pour juger leurs préférences?

De toute façon, la vie lui offrait d’elle-même les plus beaux présents, sans qu’il ait jamais besoin de demander.

Alors qu’il se promène gaiement au centre du charnier, une toux sèche attire son attention. Quelques râles, un cri étouffé, et quelle n’est pas sa – bonne – surprise d’apercevoir un visage familier. Le capitaine de la tour, étendu sur le sol, le visage ensanglanté et une jambe en moins. Semblait-il qu’il avait fait un mauvais pas durant cette altercation. Souriant à son propre humour douteux, la créature à la peau grise ondule d’un pas à l’autre, approchant sans se presser de l’homme qui gémit au sol. Lequel ne tarde pas à relever la tête, et croiser son regard. Une peur primale surgit au fond de ses yeux, et son esprit entrainé reprend tout juste assez le dessus pour lui permettre de se retourner sur le ventre, et tenter de ramper… qui sait où. La logique n’était pas vraiment à sa place dans son raisonnement. Le fait qu’il n’avait nulle part où s’échapper non plus. Parfois, on n’agit que par impulsion, dans le seul but de mourir le plus tard possible.

Une quinzaine de secondes s’écoulent, et la course-poursuite incroyable se termine quand il pose lourdement son pied sur le dos du capitaine, arrachant une expiration mêlée d’un râle de douleur au concerné. Même ainsi, il gigote, serre les dents, tente de s’échapper. Il se penche vers le sol, ajoutant progressivement son poids sur la jambe qui maintient en place sa dernière victime de la soirée. Une main glacée et couverte de sang séché saisit la nuque tremblante, et relève la tête vers l’arrière pour pouvoir glisser les dernières paroles à son oreille.

« Merci, Capitaine... pour un merveilleux séjour. » Le regard gris se relève en direction du jouvenceau en armure, qui a fini son office et se dirige vers lui, fier commandant sur une monture de cauchemar. « Mais le Chant du Sang n’attend personne… »

Une ultime pression, et le bruit de craquement brutal se fait entendre, alors que les vertèbres sont écrasées sans aucune autre forme de procès. Le capitaine se braque, ses yeux s’écarquillent. Et il retombe mollement, sans vie. Ses yeux fixant à jamais le carnage immonde des hommes qui avaient eu le malheur d’être placés sous son autorité.

Sans plus accorder d’attention à sa dernière conversation, il se redresse, un sourire bienheureux sur son visage à l’adresse de son nouvel interlocuteur. Arès… où avait-il entendu ce nom auparavant? Ah, mais bien sûr. Les Romains l’appelaient peut-être Mars, mais ses principes et ses exigences restaient les mêmes. Un culte, donc? Une nouvelle religion? Une mission sacrée au nom du Dieu de la Guerre? Pourquoi pas. Il avait tué pour bien moins de raisons par le passé, pourquoi ne pas tenter le manteau de la croisade divine? Tant de fanatiques l’avaient fait avant lui. Il serait simplement l’un des premiers à le faire par passion, et non pas pour bien se faire voir par une entité cosmique.

« Chevauche alors, Zvezdan, Cardinal de la Guerre. Ouvre la voie vers les plaines de la destruction, et bat les tambours de bataille sous les pieds de ta monture! »

Il s’était avancé en parlant, finissant par dépasser le cavalier pour continuer son chemin derrière lui. Fixant la lune maintenant rouge comme la braise, à peine visible entre les colonnes de fumée. Les bras écartés vers le firmament, il avait fini par presque hurler les derniers mots, emporté à son propre jeu par sa propre exaltation. Quel avenir merveilleux. Quelle mélodie incomparable. Comment ne pouvait-il par trembler d’excitation à l’idée d’une telle épopée devant lui? Un rire saccadé franchit ses lèvres, comme s’il semblait s’esclaffer d’une blague qu’il était le seul à comprendre.

Et alors que le rire finit par s’effacer, l’énergumène tourne la tête sur le côté, s’aidant en se penchant d’une manière peu naturelle vers l’arrière afin de retrouver le regard de son interlocuteur métallique. La folie furieuse s’est estompé dans son regard, remplacée par un calme pénétrant, dérangeant.

« Fut une époque, on me donnait le nom d’Alastair. »

Après tout, il faut savoir être poli.
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Message Re: Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan]   Hymne à la Guerre - Crescendo [PV Zvezdan] EmptyDim 24 Mai - 23:36
Une bien ennuyante bataille, au final. Ce qu'on a tué, détruit et profané, aujourd'hui, ce n'est ni Athéna, ni ses Saints, ni réellement son Empire de Pions. Ou alors, seulement indirectement. Des chefs de guerre et mercenaires aveugles et avares, qui cèdent leur indépendance pour quelques terres, quelques richesses. Pas même byzantins, pas même réellement parts de l'Empire. Des exécutants, manipulables donc manipulés, qu'on envoie à une mort certaine pour servir de chair à canon.
C'est le sort qu'ils ont réservé aux autres survivants de Carthage. Ceux qui n'ont pas pu s'enfuir. Ou n'ont pas voulu.

J'y songe, un sourire féroce au visage. Je laisse le Géant Gris achever son geôlier, peu intéressé par son cas. Plus intéressé par les quelques gemmes dans son régiment, les quelques outils à grappiller. Plus intéressé par le cas de l'homme qui n'en est plus un, lui et ses compétences, lui et sa folie. Encore un autre avec son esprit transformé, qui ne s'en cache pas, qui laisse l'emprunte évidente. Comme César, comme bien d'autres. Chacun répondent à leurs codes, et comprendre leur langage, c'est se faciliter la vie. Il faudra que j'apprenne les tiens, Alastair, puisque c'est ton nom.

- Escortez les prisonniers, les réjouissances touchent à leur fin ici.

Je lance ça d'une voix plus claire, à l'attention des bêtes de Guerre, et tout s'exécute plus ou moins fluidement. Cernés par la meute, les survivants sont dociles, parce que terrifiés, ou inconscients... Ou autre chose. Un certain silence, alors que le convoi commence à s'en aller, moi en tête, sur le dos de Sambor.

- Si c'est le nom par lequel tu veux être appelé, alors ce sera le tien pour cette époque-ci aussi. Je lui dis ça, un regard dans sa direction, pour aller chercher ses yeux calmes, y répondre du même calme, quoiqu'un éclat de curiosité soit visible. « Fut une époque ». Sûrement celle avant les cris, les euphories folles et la soif de sang, hein ? Tseh. Ouais, sûrement. Beaucoup des Berserker aiment considérer leur vie d'avant comme une autre époque. Le passage, avant qu'ils dérapent, avant que leur vie prennent une toute autre direction Parfois avec la Cuirasse, parfois avant. Dans son cas à lui, avant, bien avant.

- Là où l'on va, il y aura des choses que tu devras apprendre. Peu nombreuses, mais importante. Il y aura une épreuve à passer, aussi. Un sourire sur mes lèvres, une ironie acerbe. Une formalité, dira-t-on.

La formalité de savoir si la Cuirasse te mangera, ou si tu sauras la dompter.

- J'espère que tu sais nager.

Tseh.
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