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 Brohos - Berserker de la Chimère

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BrohosBrohosArmure :
Cuirasse de la Chimère

Statistiques
HP:
Brohos - Berserker de la Chimère G-bleu1050/1050Brohos - Berserker de la Chimère V-bleu  (1050/1050)
CP:
Brohos - Berserker de la Chimère G-rouge1500/1500Brohos - Berserker de la Chimère V-rouge  (1500/1500)
CC:
Brohos - Berserker de la Chimère G-jaune600/600Brohos - Berserker de la Chimère V-jaune  (600/600)
Message Brohos - Berserker de la Chimère   Brohos - Berserker de la Chimère EmptyJeu 21 Mai - 1:29
Brohos
Qui est-il ?
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Nom : Brohos
Date de naissance : Début des années 500
Âge : Autour de la cinquantaine à fortiori. Peut-être moins, peut-être plus.
Sexe : Masculin.
Armure demandée : Cuirasse de la Chimère

Comment est-il ?

Résumé:

D’insondables abysses forment les gouffres profonds dans lesquels se sont enfoncés les souvenirs qui remontent à son enfance et l’empêchent de pouvoir dire précisément qui il est, et ce qu’il pense. Fresques oubliées, les paysages d’autrefois ont laissé place à un vide béant que ses pulsions destructrices se sont hâtées de remplir jusqu’au débordement afin de faire cet homme, dévot de sa propre amnésie, instrumentalisée par la volonté secrète et belliciste de sa Cuirasse, une marionnette sans identité propre, coquille vide et fumante remplie de flux sanguins, ces mêmes flux étant semblables à du magma dévorant ses globules et faisant gonfler les artères de ce qui était autrefois un homme, et qui désormais ne semble plus être qu’un martyr déchiré entre sa quête de force d’un côté, et sa quête d’identité de l’autre. Tel est Brohor, Berserker jusque dans le fond des tripes.

Sa taille moyenne n’ôte rien au sentiment de crainte qu’il inspire non seulement grâce à ses épaules trapues et son ventre rebondi, mais aussi et surtout à cause de cette cicatrice criarde qui trace un épouvantable sillon de chair apparente de son front jusqu’à sa pommette gauche, manifeste de tout ce qu’il y a déchirement en lui, tant et si bien que sous le sourcil rongé par la blessure se décline dans son orbite un oeil délavée sur lequel l’iris de cet homme, autrefois belle comme un manteau de ténèbres, ne réside plus. S’il est borgne, Brohos n’en possède pas moins un regard plus chaud que froid, emprunt d’une certaine forme de mélancolie qui toutefois ne dissimule pas véritablement une sauvagerie intérieure, perceptible depuis ses airs farouches, laissant planer un doute suprême sur le fond de ses intentions. Paradoxe de tous les instants, il parait aussi tendre que brutal, et son allure gaillarde participe assurément à cette impression curieuse d’une envie partagée qui laisse traîner un doute sur ce que, de la crainte ou de l’affection, on souhaite lui témoigner.

Grise est l'armure dont les écailles de fer rappellent ces broignes impénétrables au service de la Mort ; noire et tempétueuse est l'âme de celui qui la porte en ignorant tout de ce qu'il doit accomplir. Seulement, rouge est le lien qui les unit non seulement par le serment du sang, mais aussi par la torture que la Cuirasse inflige à son hôte en le parasitant. Pour s'assurer de ne jamais perdre le sujet de son intérêt, la Chimère plonge ses griffes dans la chair de celui qui la porte et pompe son sang en l'imbibant en retour d'un cosmos bouillant, donnant à la créature qui subit tout cela la sensation de se dissoudre de l'intérieur, sensation qui du reste ne fait qu'attiser la colère et par extension la puissance de celui qui frappe au nom de la Chimère. Un pouvoir douloureux et destructeur qui participe à l'hérésie qui règne dans le crâne de Brohos, le Slave maudit.

Paradoxe. Déchirement. Incertitude. Tant de façons de résumer en un seul mot ce qui caractérise fondamentalement les nombreuses phases introspectives dont il est le sujet. Tel l’écho d’une vallée dont l’horizon s’embusque dans les brumes, son passé balbutie dans le fond de ses poumons et éclabousse parfois un cœur tantôt harangué par des épisodes de colère, tantôt chagriné par ses nombreuses fautes et les songes qui le harcèlent. Berserker jusque dans le fond des tripes, encore, encore, encore. L’hôte de la Chimère ressemble à ce monstre aux trois visages, celui du Lion qui se dévore, celui du Bouc qui tente de se domestiquer, celui du Serpent qui se trahit. S’amusant de ces convictions chancelantes, bousculant les évidences et dérobant des vérités qu’il perd sitôt qu’il les retrouve, la Cuirasse se joue du Slave et le pousse aux excès, comme si de ses trois natures le Serpent avait véritablement pris le commandement, menaçant le Bouc de son venin, promettant au Lion de plus féroces délices, et se trahissant sans cesse.

Quel n’est le sort infâme de ce vieil homme, aux airs plus rabougris qu’athlétiques, à la démarche plus pataude qu’agile, condamné à des pensées torturées entre ce qu’il croit être, ce qu’il veut être, ce qu’il doit être. Toute son âme semble être cette statue difforme et brisée dont il tente de recoller les morceaux petit à petit pour lui redonner de la superbe, un exercice qui toutefois, parce qu’il est difficile, ankylose souvent ses ambitions. Des ambitions qu’il a visiblement, du fait de son âge avancé aisément discernable depuis les rides creusant son visage et la gris chevelure tapissant le sommet de sa tête, trop tardé à réaliser. Physiquement, autant qu’intérieurement, l’homme n’est plus qu’un vestige de lui-même. De longues cicatrices parcourent son corps et racontent chacune des histoires qu’il a oublié. Trois doigts qui lui manquent continuent d’entretenir le récit de souffrances vécues dont il ne saurait ressasser le moment. Son regard, brisé, tente souvent de revoir ce sentier qui remonte péniblement jusqu’à l’antique déchirure.

Alors, ne lui reste qu’à respecter son allégeance pour le Dieu de la Guerre et à se laisser consumer par la Chimère, au service d’un Cardinal de la Mort dont il semble, par sa brisure, par son âge avancé, par son désespoir personnel, particulièrement proche. Ne lui reste qu'à tenter de faire le vide pour éradiquer, pour réduire jusqu'à l'anéantissement les remords lancinants qui continuent de hanter ses jours. Quelque part dans cette nébuleuse du passé, il a commis des fautes graves. Des familles sanglotent encore, en déplorant le mal qu'il leur a fait dans sa folie destructrice. Le regrette-t-il ? Les bâtards qu'il a enfanté sillonnent probablement le monde à l'heure présente. Sèment-ils le chaos ?
Fermer les yeux, remplir ses poumons d'air, engloutir ce qui lui reste de vie pour le triomphe d'un Dieu. Souffler. Balayer tout ce qui le taraude, faire fi de ses tourments et croire à ce destin qui se promet à lui par visions brèves. Au loin, dans d’étranges rêves qui malgré son âge continuent parfois de lui donner l’idée d’un futur, Constantinople brûle…


Son Histoire

« L’herbe ne repoussait pas dans les endroits où les Slaves avaient défilé, tant grand était leur nombre »
Chroniques byzantines

I
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Spoiler:

Sur le marais qui s’étendait aux frontières du village régnait un silence tranquille. Le soleil lointain étirait ses rayons sur toute la Bohême mais ici la brume avait marqué son territoire tout autour de la cité comme si elle avait voulu le revendiquer à l’astre du jour. Ne vivaient sur cette colline conquise par l’opaque nuage que des paysans Gépides profitant du marais pour creuser des tranchées et rendre les terres plus fertiles et abondantes, ainsi que quelques preux fantassins montant la garde d’une façon qu’on pouvait bien leur reprocher puisqu’ils semblaient plus occupés à parier leurs deniers qu’à surveiller les alentours, tout concentrés qu’ils étaient sur une petite table qui avait été disposée face à l’étendue aquatique avec rien d’autre autour, rien d’autre qu’un paysage tranquille apportant un peu de sérénité. L’attitude des fantassins était excusable par le simple fait que le village était essentiellement accessible par le marais qui s’étalait devant le bourg, car depuis les voies terriennes tracées derrière eux d’autres petites peuplades remplissaient les plaines vallonées de la Bohême et formaient en quelque sorte un vaste réseau de surveillance et de passages obligatoires qu’il fallait franchir pour pouvoir s’en prendre à eux. Tant et si bien que tant qu’il n’y avait pas de barques ou de galères franchissant le marais, il n’y avait pour ainsi dire rien à craindre.

De plus, dans ce bourg campagnard, les heures s’enchaînaient avec morosité et chaque minute se répétait comme si le temps avait été enfermé dans le Tonneau des Danaïdes.

Il n’y avait ici qu’une petite légion de combattants Gépides dépêchée depuis la ville la plus proche, à peine une dizaine d’hommes équipés et formés, et c’était déjà presque dix de trop, car la chose coûtait cher somme toute aux paysans du coin qui devaient verser un petit tribut en céréales pour s’offrir ces gaillards ventripotents plus occupés à se remplir la panse qu’à assurer la sécurité des habitants. Mais au procès qu’on dressait envers ces opportunistes, le chef du village répondait systématiquement par la même rengaine, arguant que depuis que le hameau s’était offert une garde, plus personne n’osait les attaquer, pas même les loups.
S’ils avaient une culture commune, les Gépides manquaient encore cruellement d’hégémonie et c’était d’autant plus alertant que toutes leurs frontières étaient menacées tantôt par les Byzantins, tantôt par les Ostrogoths, parfois par les Slaves, les Sassanides ou les Germains. C’en était à regretter l’époque où les Huns avaient déferlé sur l’Europe en balayant chacune des barricades qu’on avait tenté de dresser face à leur folie destructrice ; car de ce temps, les Gépides avaient su choisir le bon camp, ce qui n’était plus le cas à présent. La roue avait tourné et pour ainsi dire la fortune leur avait montré son dos au lieu de continuer de les satisfaire. En plein cœur de toutes les tensions du vaste plateau d’échiquier où se bousculaient les ambitions de différents conquérants, ils se savaient être une charogne immobile qu’on pouvait se disputer à tout instant sans se soucier de ce qu’elle subirait, l’esprit des Grands toujours accaparé par l’idée de savoir qui en tirerait le plus gros morceau. Mais du temps qu’ils pouvaient parier, les fantassins, eux, n’avaient que faire du monde politique environnant. Tandis que le plus fluet et le plus jeune des trois gardes remportait la mise, trois autres arrivèrent en se plaçant autour de la table de jeu et se présentèrent à eux comme pour les déloger de leur place, laissant toutefois traîner des yeux convoiteurs sur le pactole remporté par le cadet. Ne faisant ni grand bruit ni grand geste, ils se contentèrent de mots simples qui s’harmonisaient visiblement avec l’atmosphère diffuse du calme marais.

« La relève. »

Après trois heures d’attente, les parieurs se sentirent enfin soulagés du poids de la vigilance et se dressèrent d’un bloc en échangeant quelques boutades et en tournant les talons pour s’en retourner au centre du village, là où les attendait la taverne et les amphores pour s’abreuver, quartier officieux de la garde. Chemin faisant ils évoquèrent avec une certaine forme de négligence la fin prochaine de leur astreinte dans ce petit bourg proche du marais, avec l’espoir de s’en retourner à la ville dont ils étaient originaires et de pouvoir y retrouver ou bien leurs familles, ou bien leurs putains. Ils avaient beau n’avoir que peu d’argent, ils se pavanaient dans les rues en ayant la certitude d’avoir un quelque chose qui les différenciait des honnêtes gens du coin, et les rendaient d’une certaine façon supérieurs à eux : ils étaient originaires de la ville, et servaient un clan bien plus influent que celui qui tenait ce hameau, un clan auprès duquel le chef de ce village avait quémandé un peu d’aide. Petite souveraineté. Ils continuaient de jacasser et de s’affirmer dans le bourg de façon ostentatoire lorsque foulant le sentier ils croisèrent, au hasard de leur promenade, un homme occupé à scruter l’intérieur d’une baraque d’une façon qui leur semblait à juste raison suspecte. L’individu, sentant leur présence, se retourna et leur offrit une apparence des plus troublantes car outre ses cheveux blonds et sa gracile silhouette qui contrastaient avec la plupart des leurs, il arborait à sa ceinture une dague ornée de pierres pourpres incrustées dans le pommeau, ce qui derechef les troubla et magnétisa leurs regards. Quand ils le déshabillèrent des yeux ils réalisèrent ainsi que son accoutrement n’était pas celui d’un paysan et encore moins celui d’un Gépide. Mais il était seul.

« Hé ! Bonjour mon brave, peux-tu nous dire ce que tu cherches ?!
- Ne razumem, kaj govorite, a smrt vas pozdravlja. »


Malheureusement ils n’eurent pas l’occasion de s’attarder pour tenter de le comprendre. A une trentaine de mètres plus loin émergeaient déjà d’autres silhouettes semblables qui naissaient des marais tel des créatures de Poséidon prenant position sur la berge. Tous tenaient entre leurs lèvres pincées et leurs barbes blondes et brunes de longs morceaux de paille que l’on pouvait, en se concentrant un peu, distinguer à la surface des marais, mais qui demeuraient toutefois dans la brume aussi fauves que des ombres sur la surface. Il ne fut pas difficile de deviner que c’était grâce à ces morceaux de pailles qu’ils avaient pu respirer sous l’eau et traverser le marais à la nage. Tactique notoire des slaves que les Gépides découvraient à leur grand dam. La suite devint claire aux yeux de tous, en témoignaient les cris que les hommes se mirent à pousser. Ce ne fut pas un, ni deux, mais une cinquantaine de slaves qui, exploitant une énième fois cette pernicieuse stratégie pour s’approcher en toute discrétion, quittèrent le marais en bondissant et déferlèrent tel un torrent déchaîné pour mener un raid sur la ville, invasion sournoise de guerriers à moitié nus hurlant et frappant tout ce qui vint s’offrir à eux dans leur course frénétique, assaut sanglant semblable à une vengeance tribale. De leurs bras musclés ils furent les artistes habiles d’un épouvantable cabaret de la mort, leur sueur se mélangeant encore aux effluves du marais alors qu’ils s’attaquaient avec une brutalité impitoyable tant aux gardes qu’aux innocents en fustigeant les chairs des fuyards épouvantés à coups de haches, de lames courbes et courtes, de masses ou de fouets, semant la terreur et la destruction. Saccage gratuit, vol malhonnête, mort impitoyable, sang déversé par litres, viols publics, tortures insoutenables.

Tels étaient les Slaves.

En moins d’une heure, le massacre prit fin, expéditif et brutal, cruel comme les crocs d’un fauve se refermant sur la nuque d’un gibier n’ayant pas encore passé l’âge de la puberté. Dans le lot des barbares venus du marais, un guerrier aux cheveux bruns s’illustra en plaquant contre un mur en terre cuite un des villageois qui avait survécu et tenté de faire le mort, attitude qu’il avait fini par déceler. Ses pieds nus pataugeant dans le sang de ses semblables, le slave écrasa avec son avant-bras strié de veines bleuies par le froid du marais la glotte du survivant, tout en tentant de comprendre ce que ce dernier cherchait à lui dire dans un langage qui lui était complètement étranger. Il l’observa un moment, tenant fermement sa tête plaquée contre la paroi où il l’avait acculé, avec dans sa main droite un petit couteau qui traduisait clairement ses intentions s’il advenait que les choses ne tournaient pas en sa faveur. D’une brutalité extraordinaire, il affirma son pouvoir. Le survivant implora. Sa voix gémissante articula d’autres paroles, plus lentement, se contenta de quelques mots simples dans l’espoir que son assaillant entende raison.

Mais Brohos n’y comprenait rien. Il dressa son couteau avec l’intention de le lui enfoncer dans la gorge, mais l’homme aussitôt se mit à le repousser avec force, tendant nerveusement ses bras pour tenir l’arme à distance. Malheureusement Brohos détestait qu’on lui résiste. La colère monta en lui comme une adrénaline et décupla sa barbarie. Laissant libre cours à ses pulsions sauvages il attrapa la main qui le tenait à distance et mordit férocement ses doigts, si fort, si fort qu’il entendit bientôt l’os métacarpien céder sous sa mâchoire. Une vague de douleur parcourut tout le corps frissonnant du blessé qui cria. Le survivant devint alors plus offensif et décida de lutter avec vaillance, conscient qu’il s’agissait là de la seule issue possible. De son autre main il commença à essayer d’enfoncer l’œil de son agresseur dans son orbite, puis voyant que cela ne suffisait pas il lui asséna trois coups de genoux dans les côtes, et si cela ne le fit pas lâcher prise il parvint tout de même en le déséquilibrant à le faire choir. Les deux querelleurs s’éclatèrent sur le sol inondé de liquide carmin dans un bruit de fracas, mais Brohos continua de mordre comme un chien fou. Le survivant continua de se débattre en hurlant de douleur, sans doute galvanisé par sa propre angoisse, et martela le barbare de plusieurs coups de poings puissants ; mais cela ne faisait pas trembler le slave. Enfin, Brohos décida d’abréger le duel. Il plaqua sa main sur son torse et d’un violent effort assorti d’un coup de pied vif fit basculer celui qui tentait alors de prendre le dessus sur lui, révélant au demeurant une force herculéenne. Il se retourna aussitôt sur sa victime, le harcelant de son corps musculeux en lui imposant tout son poids. Se trouvant en position avantageuse, il frappa, frappa, frappa, et son poing comme un enclume fracassa d’une trentaine de coups brutaux le crâne de cette vermine. Mais au-delà d’une violence extraordinaire qui faisait que cet homme ressemblait dès lors davantage à une bête qu’à un humain, quelque chose de sordide se révélait au grand jour : le visage ensanglanté et écarlate de Brohos souriait tandis qu’entre ses dents apparaissait la phalange arrachée du pauvre homme.

Autour de lui, d’autres slaves abondaient en prenant des trajectoires différentes. L’un d’entre eux sortît d’une maisonnée d’où on avait entendu des cris de terreurs précédés par des bruits de bousculades et de mobilier brisé ou renversé. Peut-être des jarres qui avaient éclaté en tombant ou des tables qui avaient été retournées. Toujours fût-il que les cris eurent cessé après quelques instants, et que l’homme qui était entré là était ressorti avec un coffre dans une main et un sac rempli dans l’autre. Plus loin, un barbare moins grand que les autres séquestrait une femme qui d’apparence semblait avoir dépassé les quatre décennies, et tentait d’empêcher qu’on lui ôtasse l’avorton qu’elle tenait entre ses bras. Son visage boursouflé était méconnaissable. En se retournant, alerté par des ricanements diaboliques et particulièrement audibles, Brohor reconnut quelques gaillards sans cervelle qui s’étaient rassemblés autour de deux sœurs terrorisées, deux brunes aux visages candides, pour débuter des jeux sexuels. A quelques mètres d’eux un autre slave se maculait du sang du gépide qu’il venait de pourfendre et dont les entrailles tapissaient le sol autour de lui. Il ne s’attarda pas plus longtemps sur ces amusements futiles et se concentra à nouveau sur le visage subjugué par ses poings qui à présent gémissait sous lui. Tu ne sais pas quand il faut mourir, malheureux. Mécontent d’apprendre que cet homme continuait de lui résister en refusant visiblement de lui concéder son dernier souffle il arma son poing qu’il brandît en l’air, avec l’intention de l’achever. Mais alors qu’il allait impitoyablement l’abattre sur son bouc émissaire, un cri l’en empêcha.

D’un pan de mur se détacha la silhouette d’une jeune fille à peine âgée de dix printemps. A la différence des autres, cette dernière arborait de splendides boucles d’or qui tombaient sur ses épaules menues et ses yeux ambrés semblaient être des perles d’une valeur inestimable, deux joyaux scintillant dans la brume. Le slave s’interrompit et l’observa un moment comme s’il venait d’être envoûté, comme si l’espace d’un instant la simple présence de cette fillette lui ôtait toute sa bestialité. Admirant la pucelle, il ne remarqua pas plus loin les canots qui commençaient à arriver, la file d’esclaves que l’on commençait à composer, les caisses de vivres et de bijoux qu’on faisait embarquer. En face de lui, la gamine qui occupait toute son attention lui parla dans une langue étrangère, aussi ne comprit-il pas dans un premier temps ce qu’elle tentait de lui apprendre. Mais en se concentrant toutefois il parvint à saisir à travers les gestes accompagnant ses paroles et ses regards implorants que quelque chose la liait à celui qui gisait sous son poids. Son père.

« Ne lui faîtes pas de mal…
- Nasmehni se svoji hčerki. »


En parlant la phalange de sang qu’il tenait entre ses dents tomba. Il prit appui au sol et se redressa en soulevant l’homme gémissant, et au demeurant qu’il se hissait de tout son long il récupéra le poignard qui était sien, tombé au sol avec lui auparavant. Il se leva et la pucelle put mieux discerner ses traits. Son faciès était épouvantable, on aurait dit qu’il avait plongé dans un bain d’hémoglobine et dès lors le liquide épais, vermeil et chaud, ruisselait dans ses cheveux, sa barbe, sur la peau de son front et de ses joues, sur ses épaules nouées, sur son torse nu parcouru d’entailles, maculant ses vêtements et ses cuissards, faisant de ce slave sordide un sauvage humide et repoussant sur lequel tout semblait particulièrement glissant. La gamine vit le visage de l’homme se crisper sous l’effort lorsqu’il se fléchissait sur ses deux jambes pour pouvoir relever la carcasse molle du gépide. C’est alors que, profitant de cette flexion et de l’angle droit que faisaient ses deux genoux, après avoir fait pivoter le corps de son supplicié, le slave plaça le gépide dans une sorte d’équilibre rarement employé. Ainsi, presque assis sur le dos du gépide, il s’avança pour que les aisselles du gisant fussent posées sur ses cuisses, la colonne de ce dernier se courbant vers l’arrière, permettant à son tortionnaire de pouvoir présenter la tête qu’il mit en évidence auprès de la pucelle en tirant les longs cheveux du survivant. Sa voix enrouée et sèche s’éleva de nouveau pour répéter exactement les mêmes mots que précédemment.

« Nasmehni se svoji hčerki. »

Puisque le gépide ne réagissait pas, le slave le secoua en tentant de lui montrer de lui montrer la gamine qui assistait impuissante au triste spectacle de son père fustigé par la brutalité de l’envahisseur. Elle se mit à pleurer de chaudes larmes, et le barbare voyant la petit sangloter décida de se montrer encore plus insistant avec sa victime. Mais l’homme ne comprenait rien en dépit du fait d’être littéralement déboussolé. Brohor dès lors tenta de dire quelques mots à la petite ainsi qu’à son père mais encore une fois la barrière de la langue ôtait toute possibilité de se comprendre. Mais cela ne faisait rien. Brohor n’avait de toute façon que faire d’être compris tant qu’il s’amusait. Il avait tenté de s’exprimer pour que le père rassure sa petite. Souris à ta fille. Sachant pertinemment toutefois qu’il ne serait pas compris il paradait avec une fausse légitimité pour pouvoir exécuter ce qu’il comptait faire depuis le départ, depuis qu’il avait réalisé que l’homme qui avait succombé à ses poings était le père d’une enfant. La bouche ouverte du martyr expirait encore un râle lorsqu’il glissa son couteau dedans. L’homme se mit alors à gesticuler pour se débattre, mais l’assise du slave était trop imposante et il avait parfaitement le contrôle sur son sujet. Après avoir mis la lame à plat sur la langue du malheureux, il incisa la commissure de la lèvre du côté droit et continua de faire glisser le tranchant du couteau jusqu’à créer une profonde entaille qui remonta presque jusqu’à son oreille. Tandis qu’il découpait dans la joue, l’homme hurlait.

Lorsqu’il eut fini son forfait, il changea de mains et tout en empoignant avec force sa victime il recommença l’opération de l’autre côté, retraçant le même genre d’entaille. Le sourire carnassier qui habillait alors le visage du barbare, tant absorbé par son œuvre que par l’effroi qu’il pouvait lire sur le visage de la candide jeune fille, en disait long sur l’immensité de sa cruauté. Alors que le cri du survivant épousait la course du couteau dans sa joue, la petite tenta à trois reprises de venir empêcher le slave de terminer cette torture ; la première fois, le barbare la repoussa ; la deuxième fois, il la fit tomber ; la troisième fois, il la frappa dans le nez. Le sourire de l’ange fut tracé dans la chair du père, impuissant. Le slave répéta son ordre, amusé par la situation. Souris à ta fille. La candide jouvencelle, horrifiée, se laissa soumettre. Le barbare, éclatant d’un rire gras, en fit sa domestique.


II
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Spoiler:

Le temps passa. Mercenaire se mettant au service des clans les plus puissants parmi les Slaves, Brohor écumait les terres désertées que les Germains avaient laissé derrière eux après le passage des Huns, lorsqu’ils avaient fui. La résistance face aux barbares n’était dès lors pas farouche tout au contraire : les barricades dressées sur leurs routes éclataient aussi fragilement que des bulles de savon et il leur était aisé de pouvoir piller et s’enrichir en s’emparant de petits hameaux généralement, parfois de villes plus importantes. Les peuplades Slaves avaient ainsi profité du désert de seigneurs dignes de ce nom pour essaimer l’Europe et étendre leur influence jusqu’aux frontières des Empires plus au sud, convoitant notamment la Thrace et tout ce qu’il y avait sous le Danube, derrière le Limes dressé par les Byzantins. Brohor avait en particulier mis sa lame au service d’un Slave puissant qui possédait des terres dans les Balkans, tout comme lui. La différence était la taille de leurs biens territoriaux et le nombre d’esclaves qu’ils avaient acheté pour pouvoir labourer leurs champs aux ordres de leurs femmes et leurs fils (dont la plupart étaient des bâtards), tandis qu’eux, le cœur armé de toujours plus de cupidité et gonflé de pulsions meurtrières, multipliaient les raids sournois et incisifs en terres germaniques principalement. Ce chef Slave se nommait Damir dit l’Inspirant.

Brohor avait comme nombre des siens des habitudes qui participaient à ternir la réputation de son peuple. Les Slaves avaient tendance à s’attaquer toujours aux endroits où ils prenaient le moins de risques. Leurs assauts étaient expéditifs et consistaient la plupart du temps à lancer des raids imprévisibles en profitant soit des forêts, soit des marais, soit de la nuit pour se dissimuler. Désordonnées, les troupes Slaves se démarquaient essentiellement par leur brutalité et leur faculté à profiter du chaos ; la torture qu’ils infligeaient ensuite aux vaincus lorsqu’ils mettaient les villes à sac, en plus des pillages, des exécutions et des viols, participait sensiblement à les doter d’une aura d’intimidation dont ils profitaient allègrement pour améliorer leurs performances, qui jouaient bien souvent sur le moral ennemi. On craignait les Slaves parce qu’on ne savait prédire leurs attaques. Ils réduisaient ensuite en esclavage nombre de leurs victimes, mais il leur arrivait également de profiter des talents dont pouvaient disposer certains guerriers pour remplir leurs rangs de mercenaires et augmenter la taille de leurs troupes souvent hétéroclites. Brohor à ce titre eut parfois l’occasion de commander des Germains mêlés à des Sarmates et des Slaves, et de s’attaquer aux villages isolés des Ostrogoths ou des Byzantins avec de petites bandes d’une dizaine d’hommes montés sur des coursiers dressés pour la guerre. En chargeant, ils hurlaient parfois dans des langues différentes en frappant leur bouclier pour semer la terreur avant même d’avoir porté le premier coup, et le tambourinage des sabots précédait souvent des vagues de paniques soulevées par le mythe entretenu de ces sauvages impitoyables. Et si par aventure l’affrontement ne tournait pas en leur faveur ou prenait l’allure d’une bataille rangée, Brohor et ceux qui lui servaient de compagnons d’armes fuyaient, se dissimulaient dans les bois ou ailleurs, et sabotaient autant que possible l’ennemi avant de porter le coup décisif. Des méthodes lâches qui en disaient long sur l’idée qu’ils se faisaient de la bravoure et sur leur talent à jouer de la psychologie humaine. Puis, ayant décimé leurs adversaires, ils engrossaient parfois les veuves et ce fut ainsi que Brohor put prétendre, au cours de ses décennies de razzias, être le père infidèle d’une multitude de plébéiens qui, comme lui, n’étaient pas le fruit de l’amour. Peut-être dix. Peut-être cinquante. Peut-être plus de cent avortons inconnus enfantés par ce barbare insatiable et farouche.

Damir, qui offrait à Brohor tant sa protection que ses hommes pour l’avoir intégré dans sa zadruga, ne se résumait pas qu’à des pillages. Il avait entendu parler à l’Ouest de la retraite de Wisigoths vers les terres chaudes hispaniques et on lui évoqua également le territoire mystique de Britannia, tout cela lors d’une période trouble où les différents peuples d’Europe semblaient en proie aux plus sanglantes querelles. L’idée de pouvoir occuper tout le littoral du nord de l’Europe ne lui était pas indifférente et s’il n’avait pas l’étoffe d’un roi, il avait du reste suffisamment d’influence et de charisme pour avoir su rassembler sous sa coupe plusieurs clans et sût au fil du temps conclure des alliances avec d’autres chefs encore plus puissants que lui, mais peut-être plus frileux lorsqu’il s’agissait de s’enfoncer vers les terres de l’Ouest. Mais Damir cependant savait le peuple Germain particulièrement pénétrable depuis quelques décennies, et fort de ce constat il parvint à convaincre les clans réunis sous sa zadruga de poursuivre les invasions dans cette direction, leur promettant quelques-unes des terres conquises et obtenant des autres grands chefs slaves la liberté de réaliser ses desseins. Le peuple Slave n’avait alors qu’une chimérique forme de démocratie et c’est bien souvent au toupet que les chefs se hissaient dans les rangs.

Une partie des Slaves entreprît donc de progresser vers l’Ouest, et sous l’égide de la même barbarie qui les caractérisait les clans qui avancèrent dans cet axe continuèrent d’alimenter les rumeurs sur le danger qu’ils pouvaient représenter. Vint à ce titre l’un des plus flamboyants assauts orchestrés par Damir ainsi que quelques autres chefs slaves influents. Après que des éclaireurs eussent décelé des fragilités dans la ville bâtie derrière une barricade de rondins biseautés qu’ils nommèrent Berlo, celle entourée par les pieux, ils lancèrent une vaste campagne de harcèlement et de pression psychologique en fomentant des embuscades comme s’ils n’étaient que de vulgaires brigands, en coupant les accès vers les ressources, et en lançant plusieurs assauts qui n’avaient pour but que de renforcer la tourmente qui remplissait les cœurs des Germains. Finalement, lorsqu’ils comprirent que le moral était prêt à céder et que la corde psychologique de leurs cibles était proche de se rompre, ils attaquèrent avec beaucoup plus de virulence et profitant du surnombre saccagèrent la ville en répétant les mêmes crimes dont ils se rendaient coupables à chaque fois. Berlo ploya, mais les Slaves y perdirent quelques plumes. Ils occupèrent la ville comme des seigneurs, mais Brohos y laissa un œil.

Notre barbare décida d’être parmi les premiers à occuper la ville avec l’espoir de fonder un duché slave. Il fit transmettre le message à sa famille de lui apporter trois bâtards assez virils de son engeance, ainsi que quelques esclaves, dont la Gépide qu’il avait acquise autrefois. A la différence des autres barbares, Brohos n’avait pas de vraie femme, seulement des concubines et des domestiques, et ses terres étaient en fait dirigées par ceux qu’ils considéraient comme sa famille, laquelle se chargeait à sa place d’élever et d’éduquer la dizaine de fils et de filles dont il se targuait d’être le père profane, mais auxquels il n’avait pas encore consenti à offrir son nom. Quelques semaines plus tard, arrivant comme des clandestins, ses rejetons devenus des hommes s’installèrent avec les quelques esclaves là où il avait élu domicile, dans un des quartiers de Berlo même. Parvenue presque à l’âge adulte, il enfanta la Gépide ainsi qu’une Germaine un peu plus âgée qu’il avait acquise lors de l’invasion, espérant qu’elles lui donnassent de fiers mâles. Etablissant sa demeure dans la ville, il décida de préparer ses trois bâtards à la guerre et les entraîna lui-même pendant plusieurs mois, cultivant les champs au demeurant avec les quelques esclaves à son compte (ou du reste, au compte de sa famille). Deux de ses mâles héritiers se trouvèrent durant cette période des concubines, et seul le troisième sembla ne pas avoir jeté son dévolu sur quelqu’un pour une raison qui lui demeura inconnue ; de fait, ce dernier préférait à toutes les jouvencelles de Berlo la superbe Gépide que son père avait pris pour maîtresse, et avec laquelle il entretenait des aventures secrètes. Format désarticulé de la famille. Tout ce qui suivait la route de Brohos n’était en fin de compte que le reflet d’un esprit rongé par le chaos et la concupiscence, et la liberté offerte à toutes ses pulsions les plus spontanées.

Il n’y eut qu’un seul de ses fils qui se sédentarisa à Berlo et qui parvint grâce à ses économies à se bâtir un autre toit pour s’y installer avec sa compagne, continuant toutefois d’entretenir le terreau familial. Les autres suivirent leur père dans les routes déchirées des invasions Slaves. Brohos ayant acquis une certaine influence sur les familles réunis sous la coupe de Damir se tenait dès lors aux côtés de ce dernier tel un bras droit, et participait régulièrement au conseil des chefs des zadrugas, parfois même à des réunions de plus haute implication avec d’autres chefs slaves semblables à celui pour lequel il tirait sa lame la plupart du temps, en échange des richesses qu’il lui promettait. Il était là, souvent, question d’enjeux politiques de plus haute importance.

« La guerre fait rage en Italie. Les Goths s’attaquent entre eux. J’ai reçu il y a peu une requête de l’Empereur Justinien pour envoyer des légions Slaves combattre à leur côté, sous les ordres du Général Bélisaire.
- Que ferions-nous avec les Byzantins ? Ils fédèrent les barbares que nous affrontons. Ce sont les alliés de nos ennemis, et sans doute serons-nous amenés à nous affronter lorsque les Gépides et les Lombards chuteront.
- J’ai entendu parler du Général Bélisaire. On raconte des Généraux Byzantins qu’ils sont admirables, mais qu’ils s’entendent comme chiens et chats.
- Connais ton ennemi. S’il est si fort, les Ostrogoths ne seront qu’une formalité.
- Je vous rejoins. Je me méfie davantage du Général Bélisaire et des autres commandants Byzantins que des Romains d’Italie. Au pire, nous n’aurons qu’à fuir. J’enverrais trois légions chacune composée de vingt hommes de ma zadruga. Pas plus. Brohos les commandera.
- Convenons des effectifs. Je ne peux envoyer soixante guerriers pour ma part, j’en ai besoin pour diriger mes terres. J’en propose quinze. Ils seront commandés par Veran.
- J’irais moi-même avec cent de mes guerriers. Laissez-moi être le chef de ces délégations de notre peuple.
- Les miens te suivront. Trente hommes, et Ceslav les surveillera. »



III
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Spoiler:

Ses deux hachettes dévastèrent les Ostrogoths. Ombre de la mort agile et violente, il dépeça les chairs et planta sauvagement le tranchant de ses Tueuses dans les gorges, dans les membres, dans les tendons ; parvint même parfois à briser des os, auteur d’un déluge de sang. Derrière lui gisaient les innombrables corps écorchés et mutilés qu’il laissa traîner dans son sillage comme s’il ne s’agissait que de charognes en putréfaction alors même que, brandissant de nouveau les jumelles, il s’élançait frénétiquement vers d’autres scalps. Mais tandis qu’il répandait le chaos, dissimulé sous l’apparence de sa bestialité, il apprenait. Les hoplites byzantins se rangeaient, chargeaient d’un mouvement, attendaient parfois que l’adversaire s’épuise en faisant bloc. Ils harcelaient à distance, lançaient des javelots, prenaient par les flancs, évitaient le pugilat direct. Ils prenaient avantage des raids barbares pour casser l’analyse, profitaient de l’imprévisibilité des farouches étrangers pour semer la discorde et chargeaient dans le chaos une fois que ce dernier avait contaminé les rangs de leurs ennemis. Soudain, les consignes de Bélisaire arrivaient, traînée de poudre qui se susurrait de messagers en messagers jusqu’à leur parvenir, comme si le Général était là, juste derrière eux, en plein cœur de la bataille.

Brohos apprît.

Mais alors que les légions du Général faisaient rage et que les mains du Slave et celles de Veran, Ceslav et tous les autres barbares dégoulinaient du sang des Goths, l’Empereur Justinien ordonna le retour de Bélisaire à Constantinople. Au-delà du champ de bataille, dans la Cour Impériale où lévitaient les sphères politiques, on évoquait avec suspicion l’hypothèse qu’un jour celui qui boutait les Ostrogoths hors d’Italie pourrait prétendre au trône et dès lors, avisant entendre les conseils de ses plus proches confidents, celui qui commandait à tous les Généraux Byzantins sonna la retraite pour son plus prestigieux stratège.

Déçus, mais repus d’avoir déversé des tonnes de litres de sang, les Slaves mis au service de Bélisaire revinrent au bercail, chimères de sang retournant auprès des leurs avec des trophées marqués sur leurs corps. Pour Brohos, il s’agissait d’un doigt perdu au cours des batailles, lorsqu’un homme avait tenté de lui couper la main d’un coup d’épée, mais n’avait eu qu’une phalange pour seul lot de ses efforts, bout de doigt égaré sur le terrain.

Toutefois le destin était ironique et lorsque le barbare retrouva le chef de sa zadruga, il fut mis au parfum de l’évolution de la situation au sujet des mêmes Byzantins qu’il venait de servir :

« Le Limes Danubien n’a pas tenu. Les Byzantins sont devenus aussi pénétrables que les Germains. Trop occupés par les frontières et ambitionnant de reconquérir l’Italie pour reformer l’Empire Romain d’autrefois, ils ont cru pouvoir négligemment se contenter de placer quelques légions derrière des barricades et des forteresses éparses. Nous avons trouvé les failles, franchi le Danube, et descendons maintenant sur la Thrace. Es-tu des nôtres, Brohos ?
- Que promets-tu ?
- De quoi as-tu besoin ? Tu as plus d’or que nul ne peut espérer en avoir, des terres autour de Berlo, plein de fils vigoureux et bien membrés…
- Je veux que nous repartions vers l’Ouest. Les Byzantins peuvent bien tomber, mais après ? Trop d’ennemis nous attendent au Sud, alors qu’à l’Ouest…
- Alors qu’à l’Ouest, il y a les Francs, les Wisigoths, les Germains, les Scandinaves et les Britanniques. Partout où nous irons, mon frère, nous trouverons des armées redoutables. La Thrace n’est pas moins confortable que le reste, et la rumeur raconte que Constantinople tremble à l’évocation de notre nom. Demande-moi autre chose, Brohos, car je ne changerais d’objectif maintenant.
- Il me faudra réfléchir… mais tu sais que je ne peux te laisser seul face aux Byzantins. Je t’ai accompagné partout où nous avons voulu jeté nos filets. Contre les Germains, contre les Lombards, contre les Gépides, contre les Byzantins, contre les Huns, parfois contre les nôtres, et dernièrement, contre les Ostrogoths. Comment pourrais-je songer à tourner le dos à tout ce que nous avons vécu ? La vérité et tu le sais bien, c’est que je ne peux pas. Je réfléchirais, camarade. En attendant, tâche de nous trouver un Roi.


Et de repartir en guerre, les Slaves descendirent en Thrace, tribus féroces en campagne prêtes à déferler sur les bastions Byzantins. De plusieurs raids tactiques et sauvages, ils firent plier Dyrrachium qu’ils occupèrent derechef ; ripostant, l’Empereur Justinien envoya l’un de ses plus célèbres généraux. Mais Nasès ignorait alors que les Slaves avaient appris à se battre face à leurs armées et les assauts qu’il tenta de mener furent avortés par des barbares qui évitèrent systématiquement les conflits directs, et déferlaient systématiquement quand l’ennemi leur tournait le dos, chiens affamés et sans honneur. Observant la diminution de ses forces à vue d’œil, Nasès, consterné par son impuissance face aux méthodes imprévisibles des barbares venus des Balkans, se replia.

De l’autre côté, la mer adriatique s’étirait devant les regards contemplatifs des Slaves triomphants. Brohor, toujours maculé de sang, le regard pensif, observa l’étendue molle faire des remous sur les plages de Dyrrachium avec d’étranges rêves de conquêtes, une volonté insidieuse d’en savoir davantage et de partir à l’aventure. On ramassait encore les corps mutilés suite aux rixes lorsque les bâtards du Slave décidèrent de se tenir aux côtés de leur père. En souvenir du premier de leur frère qui était tombé, ils s’accordèrent une minute de silence ; de nouveau, ils étaient deux à escorter leur père dans les enfers de cette violence perpétuelle, un mâle plus jeune ayant remplacé le premier perdu. Leur barbe noire était semblable à celle de leur paternel. En tournant ses iris vers eux, Brohor comprît qu’il était en quelque sorte devenu le chef d’une petite meute composée de combattants peut-être aussi redoutables que lui, et que de sa descendance il tirait sans doute le fruit d’une certaine influence, une influence qui ne demandait qu’à grandir. Depuis toujours, il s’était contenté d’être un mercenaire, le plus souvent assez fidèle à Damir. Malheureusement, il manquait de charisme pour espérer mieux, pour voir plus grand.

Damir… il avait vu le Slave changer. Quelque chose en lui ne respirait plus le même air, ses poumons ne se gonflaient plus pareil. Les heures candides des pillages insouciants s’étaient dérobées de son âme et à l’intérieur de cette dernière ne semblait plus régner la même cupidité qui autrefois guidait ses actes. Quelque chose d’autre avait pris le relais. Une colère intérieure. Une folie intérieure. Après la bataille, il lui avait encore parlé de Constantinople.


Et vous, qui êtes vous ?

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Quelle est votre expérience des forums RP : J'ai longtemps foulé les terres du RP, que j'ai commencé lors de mes candides années de lycée... lorsque j'avais entre 16 et 18 ans, en somme. Une dizaine d'années plus tard, je continue de sillonner la route en découvrant chaque fois de nouvelles contrées pour notre imaginaire collectif. J'ai connu, jadis, Bleach Ultimate, Artefact RPG, Rise of Shinobi, etc... puis je n'ai pas suivi l'aventure par manque de quelque chose lors des derniers forums ouverts dans cette trame (je ne saurais dire quoi désormais) et peut-être une volonté de découvrir une expérience différente. Je me suis alors tourné vers du JDR, puis la vie suivant son cours j'ai dû me concentrer sur d'autres choses IRL. Je suis revenu il y a de cela quelques années maintenant, sur Shinobi no Hattan notamment, puis après une longue période d'errance je suis arrivé sur Ascent of Shinobi, où je continue d'écrire quelques lignes. Je m'autorise aussi quelques minutes d'épiques sur un forum basé sur le thème Warhammer. Je découvre AOG en me souvenant que la team Ultimate avait désiré, jadis, partir sur le thème des Chevaliers du Zodiaque. Nostalgique, je découvre à présent ce forum et j'ai, ma foi, grand hâte de débuter l'aventure.
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Dernière édition par Brohos le Sam 23 Mai - 20:39, édité 1 fois
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Message Re: Brohos - Berserker de la Chimère   Brohos - Berserker de la Chimère EmptySam 23 Mai - 20:30
Brohos
La suite de son histoire
IV
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Spoiler:

Nombreux, redoutables, hirsutes et bruyants, ils marchèrent vers l’Est où se barricadaient les troupes de l’Empereur. Constantinople avait tout d’un rêve ultime et d’une destination onirique. Les barbares en avaient entendu parler de nombreuses fois, assez pour pouvoir la convoiter. Le voyage de ces itinérants ressemblait à ce titre à un vaste exode de nomades guerriers qui ne faisaient que passer en ravageant tout ce qui se trouvait sur leur passage, et c’était d’un certain point de vue ce qu’ils avaient toujours fait, à ceci près qu’ils s’arrêtaient souvent pour s’établir et fonder de petites choses, souvent sans lendemain. Cultiver temporairement des terres. Torturer quelques malheureux. Se livrer à des duels violents.

Mais l’orgueil des Slaves fut leur pire erreur, ce qu’ils ne tardèrent pas à comprendre lorsqu’ils se heurtèrent à un mur et cela de façon littérale : ultime barricade, le Mur d’Anasthase défendu par le Général Germanus les tint en respect. Prenant le relais de son collaborateur eunuque, Nasès, lui aussi Général des armées de Justinien, il déploya contre les barbares des réponses parfaitement orchestrées et surtout sût comment parler à ses hommes pour que ces derniers ne cédassent pas à la panique que les Slaves tentaient désespérément d’instiller dans leur esprit. Les envahisseurs avec un excès de prétention crurent à tort que la prise de Dyrrachium complémentée par la défaite de Nasès suffirait à semer la terreur dans les rangs qui défendaient le Mur d’Anasthase, et frappant dans leurs boucliers, et hurlant comme des sauvages, et se débusquant de nulle part, déferlant en hordes meurtrières le jour comme la nuit, il se heurtèrent pourtant à des hommes qui refusaient de céder à la pression psychologique, conscient que leur familles, vivant à Contanstinople, vivraient l’enfer si ces barbares venaient à passer. Ces derniers continuèrent d’attaquer par salves. Chaque assaut leur coûta cher, mais fort heureusement moins cher que s’ils avaient été au bout des choses, car tels étaient les Slaves : dès que le combat devenait trop difficile, ils fuyaient. C’était sans compter toutefois sur les ripostes flamboyantes menées par Germanus qui par ailleurs ne se laissa pas prendre au piège des embuscades tendues par les Slaves dans les bois, les sillons des falaises ou les marais, là où ils tentaient à chaque fois d’attirer les Byzantins durant leurs nombreuses retraites, et où l’attendaient d’autres légions sanguinaires prêtes à fondre sur les poursuivants qu’ils ne rencontrèrent, à l’évidence, que rarement.

Au fil du temps, leurs rangs furent de plus en plus clairsemés et leur loyauté, chancelante, finît par abdiquer en causant le démantèlement de cette hétéroclite association de familles et de clans Slaves. Germanus, vainqueur, devint la terreur de ce peuple.

Battant en retrait, Damir tenta de consolider ses troupes en s’arrêtant dans de petits hameaux mais chaque fois, les Byzantins sortaient de nulle part et continuaient de le harceler pour le repousser toujours plus loin de la Thrace. Il ne put par la force des choses prendre le temps de rallier ses forces souvent disséminées dans les alentours après avoir pris la fuite et persécutées par des cavaliers éclaireurs. Poursuivi comme la plupart des chefs, il dût s’éloigner de plus en plus de son objectif, et dans le même temps, comme pour enfoncer le clou, les rares fidèles qui restèrent près de lui apprirent qu’au Nord, tandis qu’ils étaient aux prises avec les Byzantins, les Arvans avaient entamé de marcher sur les Balkans, là où résidaient encore certaines familles Slaves. Naturellement la nouvelle créa des troubles et des débats houleux au sein de la cohorte si bien que l’autorité de Damir s’en trouva contestée même par ses plus proches sympathisants, notamment par Brohos qui possédait là-bas des terres.

« Mon frère, j’ai là-bas deux concubines, des chiens, des terres avec de nombreuses récoltes, des esclaves, des proches, des bâtards et de l’or. Voudrais-tu que je cède tout cela aux envahisseurs ? C’est hors de question.
- Brohos, tu auras bien plus si nous parvenons à prendre Constantinople !
- Mais tu rêves ! Tu es devenu complètement fou ! Ne vois-tu pas que nos hommes sont affaiblis et terrorisés à la seule idée de revoir le Général Germanus ? Serais-tu devenu aveugle ?!
- C’est à toi d’ôter les œillères qui te couvrent les yeux ! Ne me dis pas que tu as de la pitié pour quelques esclaves ou quelques bâtards que tu n’as vu que deux ou trois fois dans ta vie ! Nous sommes des barbares, Brohos, nous vivons pour la guerre !
- Et la guerre nous attend là-bas !
- Non, la guerre est ici ! »


Ce fut le point de non-retour. N’aspirant pas aux mêmes ambitions, Damir et Brohos se séparèrent au terme d’une longue dispute où, chacun restant campé sur ses positions, la conclusion ne pouvait qu’être la fracture d’un serment fraternel. Ce faisant, quelques autres braves quittèrent Damir et préférèrent, à l’instar du vieux Brohos qui avait écumé les champs de bataille depuis plusieurs décennies, s’en aller faire face aux Avars.

Mais les barbares venus dans les Balkans étaient trop nombreux et les Slaves qui tentèrent de résister ne parvinrent qu’à contenir la menace. Brohos, fuyant, perdît dans le pugilat quelques enfants en bas âge, des esclaves et une partie de ses terres ; défait, il s’en retourna vers Berlo avec l’espoir de pouvoir se reconstruire dans les environs de cette contrée. Au fil des mois cependant, ses mains couvertes de terre et de boue, usées par les champs, demandaient à ce que le sang coule de nouveau. Un soir où il fut trop ivre pour tenir son esprit tranquille, il frappa ses domestiques ainsi que ses fils et ses maîtresses, faillit même tuer son chien. La colère grondait dans sa maison comme s’il se débattait dans une geôle. En lui dansait un flot de destruction et des pulsions épiques l’envahissaient sans cesse. La guerre le rappelait. Plus forte que tout, sa nature le rattrapa et le poussa, une fois de plus, à tourner ses yeux vers d’autres pugilats, songeant à ses deux bâtards qui avaient continué pour leur part de se battre avec Damir.

A son éveil, voyant les visages tuméfiés de ses proches, il comprît. Il comprît qu’il n’était pas fait pour cette vie. La Gépide qui n’était plus si candide qu’autrefois le dévisagea, un marmot dans les bras. La Germaine avait déjà disparu. On le repoussait. Il n’était pas le bienvenu chez lui. S’isolant dans sa chambre, il ouvrît un coffre. Dans ce dernier, une trentaine de phalanges s’entassaient, des doigts qu’il avait arraché avec les dents. L’un d’eux appartenait à la dépouille de celui qui était autrefois le père de sa concubine, et qu’il avait tué de ses mains ; le grand-père de ses bâtards. Son cœur se mit à battre la chamade.


Pendant ce temps…

Il est mort. Il n’était pas digne. Il a succombé alors qu’il n’aurait pas dû. Le Serpent dit qu’il n’était pas assez rusé. Le Bouc dit qu’il n’était pas assez solide. Le Lion dit qu’il n’était pas assez fort. Il a été dévoré par son propre feu.

C’est la guerre. Le chaos se répand. Elle décide de partir. Elle disparaît, s’éclipse comme si elle n’avait jamais existé. Elle tombe là où les hommes se battent. Elle en trouve un qui égorge un enfant. Elle prend possession de lui. Ses crocs s’enfoncent dans sa chair, pompent son sang. Le venin du Serpent lui inflige une douleur insoutenable. Le Lion sent la force qui monte. Le Bouc observe et tente de le faire tenir debout. Mais il hurle. Il hurle comme si c’était un cauchemar. Trop fébrile. Trop sec. Il enfonce ses doigts dans ses yeux, se torture lui-même. Il roule par terre, envahi par un mal insidieux.

Milan brûle.

Un homme vient l’achever. Alors, perdue, elle prend celui-là. Il se retourne contre ses propres compagnons. Il est habité par la rage. Il se déchaîne. Un autre le pourfend.

Elle prend celui-là. Le voilà qui charge, l’esprit conquis par la douleur et la bestialité. Ses instincts le gouvernent. Le cosmos brûle bien. Mais il saute du mur et son squelette se brise en s’éclatant sur le sol. Il meurt. Plus loin, des hommes se battent encore. Elle en choisit un, gros et fort. Elle ravage. Elle balaie d’un seul coup plusieurs hommes. Elle fonce, se déchaîne, exulte, répand la mort. Elle est terriblement excitée, jubile, s’amuse, s’accomplit. Mais dans le dos, quelque chose arrive. Frappe son crâne. Il tombe. Le sang coule partout. Elle tente de le réveiller, mais ils sont déjà plusieurs sur lui. Les lames s’enfoncent à travers elle. Elle hurle de douleur. Il pousse un dernier râle. Elle en prend un autre.

Elle est perdue.



V
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Spoiler:

Damir s’en était allé combattre à Milan, là où s’étaient déchaînés les plus sanglantes querelles. Avec une zadruga réduite à moins d’une vingtaine de Slaves, il prétendît auprès des Byzantins n’avoir jamais participé aux assauts sur la Thrace, usant comme prétexte de s’être davantage attaqué aux Germains qu’aux Gépides ou aux Byzantins, et louant la réputation de l’Empereur Justinien. Il n’en fallut pas beaucoup plus pour ses commanditaires pour l’accepter et pour ainsi dire, le soutien inopiné de Damir était une aubaine qu’ils achetèrent en échange de marchandises tout droit venues de Constantinople dont le commerce florissait. Sur les terres italiennes que Brohos avaient foulé avant lui, il découvrit à son tour ce que voulait dire combattre auprès des Byzantins et comprit à ce moment ô combien son ancien frère d’arme avait pu se délecter de massacrer les Ostrogoths, des guerriers particulièrement puissants et résistants qu’il fallait harceler pour qu’ils finissent par ployer.

Alors ses dagues avaient abondamment glissé sur les chairs en les déchirant. Au milieu des cris et des émeutes, ignorant la peur, il s’était lancé à corps perdu avec les siens sur des légions armées et formées. Démon insatiable, il avait semé la panique et participé au désordre ambiant qui avait fait de Milan non plus une ville prospère, mais un véritable champ de bataille où ne régna plus que le chaos et la confusion. Avec ses lames, il s’approchait toujours de façon très brutale et chargeait, littéralement, déjouant les armes les plus longues grâce à une mobilité extraordinaire qui favorisait les distances les plus proches, et mettaient systématiquement les hallebardiers et les lanciers en déséquilibre. De préférence, il taillait dans les mains et les bras, coupait lorsque cela était possible dans les tendons, contournait les armures en profitant des petites ouvertures pour plonger directement ses deux lames dans les chairs. A l’inverse des bâtards de Brohos qui étaient de vraies brutes, lui était habile, rusé, et paraissait danser au cœur de cette déchéance qui lui correspondait si bien.

Ses longs cheveux grisonnants prirent chaque jour une teinte carmine, symbole des massacres dont lui et ses guerriers barbares étaient responsables. Mais sa sauvagerie avait un prix. Son corps à peine protégé fut entaillé de toutes parts, ses articulations souffraient de rhumatisme qui l’empêchaient parfois de pouvoir se lever de son lit, le nombre de ses chicots continua de se réduire jusqu’à se compter sur les doigts d’une main, doigts qu’il avait pour moitié perdus. Et une fièvre, tant littérale que figurée, l’avait gagné. Damir vieillissait. La maladie le touchait plus facilement, ses mouvements toujours très souples se raidissaient, il fatiguait plus vite et surtout, il montrait des signes de lassitude. Au fur et à mesure des combats, il se montra de plus en plus irritable.

Les Byzantins l’emportèrent mais ne surent contenir la cupidité des barbares qui dévalisèrent les temples et les maisons, prirent plus de richesses que ce qui leur avait été promis, commirent des actes atroces de viols, de tortures et de meurtres, comme à leur habitude. Les bâtards de Brohos à ce titre ne furent pas des moins frileux, pour ne pas dire qu’ils faisaient partie des pires. Damir quant à lui préféra aux excès de la chair les richesses, les trésors les plus secrets des Ostrogoths qu’il dissimula en dehors de la ville, et qu’il récupéra en partant une fois rétribué par ses commanditaires.

La caravane du brave guerrier revint vers les Slaves et en arrivant à Berlo, il retrouva son vieux frère venu accueillir ses fils. Les deux hommes s’immobilisèrent et se toisèrent longtemps avec une intensité remarquable. Puis, déchirant ce lourd moment de non-dits, ils se firent une solennelle accolade en guise d’heureuses retrouvailles ; malgré la discorde qui avait été la leur, ils ne pouvaient qu’être réjouis de se retrouver et de comprendre, par un simple regard, qu’ils repartiraient ensemble ; peut-être avec moins de hâte, peut-être avec moins d’ardeur, mais toujours avec la même envie.

Mais avant, la zadruga devait se reconstruire. Alors que Damir, convalescent, profitait du répit bien mérité qui lui fut octroyé après la guerre de Milan, Brohos, accompagné de plus jeunes bâtards, se mit en tête de rallier d’autres familles. Autour de Berlo et dans d’autres terres occupées par les Slaves, il recruta plusieurs jeunes hommes vigoureux qui vinrent, en promesse de richesses, offrir leur lame à Damir. A la trentaine de guerriers qui étaient les reliquats des assauts menés en Thrace, une centaine vint s’ajouter, de quoi leur permettre d’envisager de nouveaux raids.

Mais à son retour de cette campagne de recrutement, Brohos entendît les rumeurs qui planaient sur son vieux camarade. Trois domestiques étaient déjà morts. Il se disputait souvent et chacune des querelles dont il pouvait être l’auteur terminait dans un bain de sang. Devant sa propre maison, il avait pendu nombre de bêtes mortes, que ce fussent des lapins ou des volailles, sans avoir dans l’idée de s’en repaître un jour. Non content de les faire faisander, il les attaquait au couteau comme s’il était victime d’une sorte de sorcellerie. Damir avait changé, et en mal. Il était devenu odieux, cruel, acariâtre, malsain et incontrôlable. Ses propres hommes ne voulaient plus lui obéir, prétextant qu’il était victime du Mal de Milan, une sorte de superstition entretenue par ceux qui avaient combattu là-bas, entre autres par les deux bâtards de Brohos, qui prétendaient que quelque chose empoisonnait le guerrier de l’intérieur et faisait de lui une bête enragée n’obéissant qu’à ses instincts les plus sauvages.

Mais le Slave ne croyait pas aux superstitions et aux rumeurs qu’on lança sur le chef de la zadruga il répondit par des affirmations emblématiques de l’esprit des barbares : il accusa ces rumeurs d’être des calomnies dignes de celles que les chrétiens pouvaient inventer pour tenter de les corrompre. Aussi, Damir ayant récupéré physiquement de sa guerre, les Slaves se mirent en marche pour relancer des raids sur les Gépides en souvenir du bon vieux temps. Passant par les forêts, ils firent en se débusquant par surprise quelques petits raids expéditifs et sans risques contre quelques hameaux qui ne résistèrent que partiellement, et qu’ils pillèrent allègrement, répétant encore et toujours les mêmes tortures et les mêmes sévices qu’autrefois. Âgé d’une cinquantaine d’années, Brohor se trouva même une nouvelle petite Gépide plus fraîche que celle qui entretenait désormais son domicile, et décida qu’elle remplacerait son aînée une fois qu’elle serait féconde, pour lui apporter d’autres bâtards et assouvir ses plus sombres désirs. Vieilli, il n’avait toutefois rien perdu de son odiosité et pour le prouver il arracha de nouvelles phalanges avec les dents, torturant au passage plusieurs paysans et quelques bêtes sans exprimer le moindre signe de pitié, pourri jusqu’à l’os qu’il pouvait être.

Mais c’est en descendant encore plus en territoire Gépide qu’ils se confrontèrent à des résistances plus sérieuses et, en plein cœur d’un raid qui vira à une violente bataille, il vit son ancien frère s’emparer des armes de ses adversaires et leur foncer dessus comme un animal, ignorant la douleur et le danger. Il ne s’en rendait alors pas compte mais le cosmos de Damir flamboyait comme il ne l’avait jamais vu auparavant et, ôtant un pieu avec lequel il avait fracturé le crâne d’un soldat, il se jeta non pas sur ses adversaires, mais sur ceux qui voulurent l’aider à se relever. Il ne semblait alors plus avoir de raison. Brohos le vit s’en prendre à un Slave en le mordant à la gorge et alors que le barbare se débattait, Damir resserra toujours plus fort sa mâchoire presque édentée au point que le sang se mit à bouillonner entre ses lèvres ouvertes. Quand le slave tomba, Damir le martela d’une dizaine de coups de poings en hurlant tel un animal, puis il se jeta au sol et roula sur lui-même en poursuivant cette crise théâtrale. Même les Gépides n’osèrent l’approche à cet instant et, gesticulant, le Slave devenu fou-à-lier ôta ses vêtements jusqu’à être totalement nu. L’un des bâtards de Brohos, qui se tenait à quelques mètres de lui, tenta de l’approcher mais son père comprît à cet instant qu’il s’agissait d’une erreur.

« Non ! »

Il était malheureusement trop tard. Damir se releva et d’un seul mouvement sauta à la gorge du jeune homme qui pour se défendre repoussa le sauvage avec son sabre. Aussitôt, Brohos se mit à courir dans leur direction mais son ancien frère ôtait déjà la lame des mains de son fils et la retournait contre ce dernier. Le garçon fit quelques pas de retrait et chercha à fuir mais déjà le tranchant du sabre tombait sur son dos. Brohos n’était plus qu’à quelques mètres mais le carnage avait commencé. Damir frappa plusieurs fois en effectuant à chaque fois le même mouvement, hachant frénétiquement son fils avec un fureur palpable, criant et riant, tout excité, son membre mâle raide comme un piquet, son visage défiguré par sa monstruosité.

Cri du désespoir. De l’une de ses hachettes, Brohos frappa le sabre qui s’acharnait contre son fils mais ce dernier ne ressemblait déjà plus qu’à une bouillie d’os, de chair et d’entrailles répandues. Le coup déséquilibra Damir et d’un coup d’épaule Brohos le fit chuter. Le Slave prit alors conscience de l’ampleur de la rage qui avait animé son frère de sang lorsque, constatant ce qu’il restait de la dépouille de son héritier, il ne sut comment nommer cette horreur. Cette distraction lui fut toutefois fatale. Damir revint en le frappant à la tempe avec une pierre et le bousculant pareillement à ce qu’il fait auparavant. Sonné, Brohos trébucha et tomba. Féroce et alerte, Damir profita de l’instant pour fondre sur lui et répéta plusieurs fois le même coup avec la même pierre de sorte à lui écrabouiller le faciès. Brohos sentît ses forces l’abandonner mais parvint à dévier quelques coups. C’est alors qu’un homme frappa Damir. Un autre Slave. Damir récupéra le sabre tombé à terre, et le décapita. Profitant de l’intervalle, Brohos se releva en ramassant ses deux hachettes. Il lança la première qui se planta dans le poitrail de Damir. Mais ce dernier ne ressentait plus la douleur.

Il était atteint du Mal de Milan.

Il fonça sur lui. Brohos tenta un coup de hachette mais Damir dévia le coup, attrapa l’arme, frappa dans la main. Brohos perdît deux doigts et recula en hurlant de douleur et en se tenant les parties amputées. Damir profita de l’instant et tenta d’un coup d’estoc d’enfoncer le sabre dans la chair de son frère d’autrefois ; toutefois, cette arme n’était pas faite pour l’estoc et il ne parvint tout au plus, sur le corps ruisselant de sang de Brohos, qu’à lui administrer qu’une entaille supplémentaire. Brohos répondit par un crochet en pleine mâchoire, profita que Damir soit sonné et lui arracha son sabre des mains. Mais celui qui avait combattu à Milan était agile et sur le cadavre du bâtard de Brohos, il récupéra un poignard. Brohos lui fonça dessus pour le saisir, tenta de bloquer ses bras mais en vain. Le poignard s’enfonça dans son flanc. Une gerbe de sang se mit à remonter son œsophage, et d’un renvoi organique s’échappa par ses lèvres. Il flancha. Instinctivement, il plaça son pied derrière la malléole de Damir, le faucha et tomba sur lui. Toujours atteint de la même frénésie, Damir frappa d’un nouveau coup de couteau qui glissa cette fois entre les côtes flottantes de son assaillant. Puisque Brohos persistait à vouloir faire poids sur lui, il remua le couteau et commença à découper dans sa chair, et le mordit au niveau de la gorge. Brohos se dégagea de la morsure en bloquant sa mâchoire et l’étranglant avec une force colossale. Quand il parvint à se défaire de la bouche de son ennemi, il répondît par le même instinct sauvage, et mordît dans sa joue. Il lui arracha toute la peau au niveau de la pommette gauche. Damir hurla de douleur et de rage, sortît son couteau, frappa cette fois-ci dans le dos entre deux vertèbres. Une fois. Deux fois. Brohos, lui, frappa d’un grand coup de tête qui ouvrit l’arcade du fou-à-lier. Il hurla. S’empara d’une pierre. Frappa, frappa, frappa, frappa, frappa…

A chaque coup, il eut l'impression de sentir les dents de son ancien frère percer à travers sa peau et lui mordre la chair, comme si une mâchoire géante et pleine de crocs semblable à des couteaux se refermait sur lui. Cela lui faisait mal. Alors, il frappait encore plus fort. Plus fort. Plus fort encore.

Damir ne ressembla bientôt plus qu’à un tas de chair sanglante. A côté, le bâtard de Brohos gisait à terre, haché. Son père se leva. Face à lui, les Gépides étaient terrorisés. Derrière lui, les Slaves étaient terrorisés. Les Gépides se mirent à fuir. Il entendît, dans son dos, les cris de triomphe poussés par les Slaves. Tous commencèrent à se précipiter autour du vainqueur, grisés par une victoire qui relevait d’un procédé extraordinaire qu’ils n’avaient jamais vu auparavant, bouleversés par ce scénario tragique et imprévisible. Puisque Brohos avait vaincu Damir, il pouvait revendiquer la tête de la zadruga. Ils s’enquirent de le lui dire en accourant vers lui et en chantant ses louanges.

Mais Brohos ne bougeait pas et continuait de leur tourner le dos.
Lentement, il commença à se dévêtir...


VI
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Spoiler:

La suite ne fut qu’un carnage sanglant. Meurtri et perdant la raison, Brohos se retourna contre les siens. Des coups de haches défigurèrent les Slaves qui se tenaient autrefois auprès de lui, frôlèrent même son bâtard qui pour suivre le mouvement de ses semblables décida de fuir la folie de l’ancien. Brohos se retrouva seul, et fou. Les Slaves se rallièrent en dehors de la ville, firent le deuil des sacrifiés, et attendirent que le sauvage s’en aille. Le bâtard admît que son père était atteint du Mal de Milan. Un fléau qui visiblement frappait avec la mort.

Devenu un loup solitaire, l’ancien quitta la ville en errant, l’esprit rongé par la maladie de la guerre. Brohos avait changé, comme Damir autrefois. Une force insidieuse s’était éprise de lui, l’avait rempli, s’était imbibée de sa noirceur pour se lâcher sur le monde. Il était devenu à un monstre. Sanguinaire, habité seulement par une colère aveugle.

Sur le chemin du retour il rencontra plusieurs autres Slaves qui vinrent à son encontre, certains lui ouvrant les bras en le reconnaissant et les invitant parfois chaleureusement à venir se reposer chez eux, voyant qu’il était blessé et souillé de sang. Il les égorgea et tortura leurs familles, tua même les enfants. Il ne commandait plus ses gestes. Son corps était devenu le pantin de la haine. Son esprit, lui, s’était envolé dans le passé.

Il était parti sur les terres de l’enfance. Comme s’il était guidé par la nostalgie il avait voulu revoir ce qui l’avait rendu tel qu’il était, de sa naissance jusqu’à ses premiers raids. Il s’était arrêté en Europe centrale, chez les Sklavènes de l’Ouest à quelques centaines de kilomètres au nord du Danube. Là, il aidait sa mère à laver les peaux dans la rivière, il courait dans les champs et remuait la terre, il se battait avec d’autres enfants. Il rencontrait un homme grand et très fort qu’on disait être son père, mais sa mère lui défendait d’y croire et l’interdisait de perdre son temps avec lui. Elle lui racontait que la guerre n’avait rien de bon, d’une part, et que cet homme risquait de l’y emmener d’autre part. Pire, elle avoua avoir connu d’autres mâles au moins aussi virils que celui-là et le petit bâtard ne put qu’approuver qu’il avait effectivement vu d’autres messieurs courtiser sa mère avant de la faire crier à l’abri des regards. N’importe lequel d’entre eux pouvait être son père, ne lui importait donc que de connaître sa mère ; après tout, il était avant tout l’enfant des Slaves, avant d’être le fils de n’importe qui.

En grandissant, il fut confronté à la violence des hommes qui lui imposaient d’être rude et de savoir se défendre. Il fallait être fort non seulement pour se battre, mais aussi pour dominer les bêtes et travailler les champs. Seul garçon, il vit ses sœurs être emmenées par d’autres plus vieux que lui, qui eux aussi les firent crier. Alors, il les imita, et fit crier d’autres filles slaves, alors même qu’il découvrait son corps.

Et puis, on l’emmena en dépit de tout ce que pouvait dire sa mère vers d’autres lieux, d’autres terres à découvrir. On lui apprit à chasser le gibier, d’abord, à tendre des pièges aux lapins, aux loups et aux renards, et enfin aux hommes. On lui expliqua comment respirer sous l’eau, comment hurler, comment frapper. On lui montra toutes les armes connues, les astuces de vieux roublards, on l’entraîna à tuer avant de lui expliquer ce qu’était une guerre psychologique. On le tortura pour qu’il comprenne comment instiller la douleur et la peur, on lui présenta les points sensibles, on lui fit goûter le fil de lame pour qu’il sache où la planter sur les corps de ses ennemis. On lui offrit un esclave sacrifié pour son éducation, qu’il tua faute d’expérience et de lui avoir fait trop mal ; on le corrigea, pour qu’il comprenne les nuances de la torture. Et puis à force d’observer les autres il commença à saisir ce qui coûtait cher ou non, ce qui était précieux, de quelle façon on entretenait un foyer, par quelle politique il fallait traiter les esclaves. Il devint un Slave, un barbare né par et pour le chaos.

Ses pas continuèrent de le traîner et, refaisant surface au présent, il arriva à Berlo. Il se dissimula et s’enfonça dans le domaine de Damir. Etrangement, il savait où se rendre. Il éventra ses esclaves et ses maîtresses, vit les enfants s’enfuir, en attrapa un et lui brisa la nuque. Puis il posa les mains sur ce monument cubique, étrange trésor d’où se dégageait une force mystique. Elle était à lui. Il la hissa sur son dos. Dehors, tandis que les enfants crièrent, il s’échappa en courant. Derrière lui des traces de sang formaient une piste pour le rejoindre, comme une invitation à en découdre. Quand on découvrit le saccage de la maison de Damir on tenta de le pister mais ses traqueurs ne trouvèrent rien. Brohos était déjà loin en direction de la Transylvanie.


Pendant ce temps…

Il est délicieux. Sa haine ne tarit jamais. Sa folie est destructrice. Sa chair est bonne. Son cosmos est puissant. Il vient. Il approche. Le Serpent le trouvera assez pernicieux. Le Bouc le trouvera assez gaillard. Le Lion le trouvera assez brutal. Le Feu brûlera.

Le Feu brûlera.



Informations complémentaires

Le background de Brohos repose sur des faits réels et fictifs, comme pour suivre la volonté historique du forum. Pour corroborer le récit, Wikipédia fut mon ami et pour lui rendre les honneurs, je citerais ici les faits réels dont je me suis inspiré.

Notre vieux bouquin d'histoire a écrit:

  • Au cours du VIème siècle, les Slaves ont effectivement menacé l'Empire Byzantin et la Thrace. Ils ont également profité de la retraite des Germains vers l'Ouest, fuyant les Huns, pour prendre leurs terres.
  • Les tactiques employés par les Slaves dans cette présentation (la paille dans la bouche pour respirer sous l'eau, les dissimulations, les raids, les fuites en cas d'opposition trop musclées, l'intimidation) ont effectivement été celles des Slaves.
  • Les Généraux Germanus, Bélisaire, Nasès, l'Empereur Justinien, la guerre des Goths en Italie et l'emploi de barbares par Bélisaire contre les Ostrogoths pour tenter de reconquérir l'Italie, sont des éléments historiques.
  • Le Limes Danubien fut effectivement passé les Slaves.
  • Il est fait mention dans certaines sources historiques de "Berlo, celle entourée par les pieux" (Berlin), comme d'une ville conquise par les Slaves. Le nom pourrait à cet égard être issu d'un dialecte Slave.
  • Les Slaves ont aussi réellement conquis Dyrrachium, une ville donnant sur la mer Adriatique. Nasès fut envoyé par l'Empereur Justinien, mais vaincu par les Slaves.
  • Les Slaves dans leur invasion de la Thrace furent stoppés par le Mur d'Anasthase, les empêchant de prendre Constantinople, et leurs forces se démantelèrent.
  • Le Général Germanus était effectivement craint des Slaves.
  • L'Empereur Justinien avait effectivement des doutes sur Bélisaire.


En supplément, une idée approximative de sa Cuirasse:

Fin



Dernière édition par Brohos le Mar 26 Mai - 15:02, édité 3 fois
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Message Re: Brohos - Berserker de la Chimère   Brohos - Berserker de la Chimère EmptySam 23 Mai - 20:36
Bonjour, cher visiteur,

Cette présentation est terminée. Je te souhaite de la savourer comme un bon vin.

Je la sais assez longue, aussi pourras-tu abréger la lecture en t'appuyant sur les spoilers qui résument les différentes parties. Si tu souhaites partager tes impressions, je suis receveur, appréciant la critique constructive.

Je te souhaite une bonne lecture,

Et si tu viens par devoir staffien, d'avance merci.

Brohos
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Message Re: Brohos - Berserker de la Chimère   Brohos - Berserker de la Chimère EmptyDim 24 Mai - 19:27
Bonsoir et bienvenue plus officiellement, donc !

Désolé pour la légère attente, ta présentation comportant bon nombre de références et précisions historiques (un effort appréciable dont nous te félicitons, en plus de te remercier pour les petites synthèses dont tu l'as dotée), nous avons apporté une attention toute particulière à sa lecture.
Je peux donc désormais t'annoncer que je n'y trouve rien à dire, au petit détail près que c'est Narsès et non Nasès.
Par ailleurs, les personnages historiques faisant partie intégrante de la trame du forum en qualité de PNJ, il va sans dire que les comportements que tu leur prêtes sont la vision - subjective - que peuvent en avoir ton personnage et son groupe, qui n'avaient guère de moyens de le vérifier.
Qui sait s'ils n'avaient pas tout autre chose derrière la tête !

Simple mise en garde, cependant, qui ne requiert aucune modification de ta part.
Aussi, je te valide sans plus tarder au niveau 5 d'Éveil, soit l'équivalent d'un rang Or.

Bon jeu à toi !
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