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 Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]

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AlastairAlastairArmure :
Cuirasse du Dragon-Serpent

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Message Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptyLun 25 Mai - 2:00
Pourquoi n’avait-il jamais entendu parler de cet endroit? Jamais, depuis sa liberté retrouvée, n’avait-il entendu le moindre murmure de ces lieux? La Cathédrale de Chair. Ce simple nom promettait un rêve irréel à son esprit, son imagination. Il pouvait imaginer toutes les manières de choquer la sensibilité, de briser les lois fondamentales de la nature en une image grotesque et abominable. Même en une seule journée de voyage depuis la tour à Siebenburgen, il avait eu amplement le temps d’imaginer toutes sortes d’immondices toutes plus insalubres les unes que les autres.

Et pourtant, rien de ce qu’il avait imaginé n’aurait pu rendre justice à ces lieux.

Le sentiment qui avait peu à peu commencé à l’habiter devait ressembler celui que les prêtres, pèlerins et croyants ressentaient la toute première fois où ils arrivaient en vue du lieu le plus sacré de leurs croyances. Avant même de mettre les pieds dans cet endroit, il pouvait le sentir. Dans ses tripes, dans son esprit, dans l’air froid des montagnes. Un sentiment indescriptible, une anticipation dont il n’aurait pas su décrire l’origine même s’il avait voulu tenter la chose. Un mélange fascination… et de crainte. Une peur animale, instinctive. Une chose qui l’avait pourtant abandonné depuis longtemps. Il était la Bête, aujourd’hui. Le chasseur, le prédateur, la créature sombre et insaisissable qui dévore les enfants et décapite les hommes courageux.

Et pourtant, il était effrayé. Effrayé, et si heureux de l’être qu’une larme avait perlé sur sa joue.

Il avait retenu son souffle à mesure qu’ils avaient fini de franchir la distance les séparant de ce qui pourrait très bien devenir sa nouvelle demeure. Le froid était mordant, et la neige lourde craquait sous chacun de leurs pas. Elle couvrait la montagne en un revêtement uniforme, une couverture naturelle dissimulant… un monstre gargantuesque n’attendant que de dévorer le monde entier. Il comprenait, maintenant. Il allait pénétrer dans la gueule d’une créature impossible, d’une apparition sortie tout droit d’un rêve fiévreux. Il allait toucher un Titan.

« Chasseur de Mondes, dévoreur des Civilisations… »

Il avait murmuré ces mots à mi-voix, plus pour lui-même que qui que ce soit d’autre autour de lui. Ils avaient fini par arriver aux ‘’portes’’ du Dédale quelques minutes plus tard, forçant une expression émerveillée sur le visage du colosse gris. Même nu pied, ses vêtements laminés, il ne ressentait rien du froid. Son cœur battait à tout rompre, et il était obnubilé par tout ce qui s’étendait devant lui. Il pouvait voir les crocs, les nerfs, la chair à vif. Le souffle de vie et le râle d’une faim millénaire. Une faim qui n’aurait jamais de fin.

Il laisse sa main errer, et effleure d’abord les murs, en pleine admiration. Sa paume se pose ensuite avec douceur, amour, tendresse. Il regarde avec attention, son sourire s’élargissant au plus large en voyant les filaments de chair s’agiter, prendre vie d’eux même, et tâter sa propre main comme si elles reconnaissaient une forme de vie nouvelle. Une étreinte curieuse, puis envieuse. Et au bout d’un moment, les filaments s’enroulent autour de ses doigts, tirant vigoureusement pour tenter de l’emporter dans l’amas sanguinolent depuis lequel elles ont pris vie. Elles tirent, inlassablement, voracement, et en vain. Candide, Alastair finit par retirer sa main, frottant ses doigts où un mince miasme rougeâtre a laissé ses traces. Il laisse son regard embrasser tout ce qui l’entoure en se retournant, pour finir par s’arrêter en direction du guide que la Fortune avait envoyé vers lui pour lui permettre de trouver sa place. La place qui avait été la sienne depuis sa naissance, il en était de plus en plus persuadé.

« Je peux les entendre, Zvezdan. Les tambours de la Guerre battus par le cœur du monde lui-même. Une faim insatiable, résonnant depuis les entrailles de la Terre! »

Il riait, riait sans même s’en rendre compte. Les paroles franchissaient ses lèvres, se frayant un chemin à travers son hilarité manifeste. Il l’entendait si clairement maintenant ; l’orchestre. Le seul, le premier, le dernier orchestre qu’il avait cherché toute sa vie durant. Un concerto immémorial, dont il avait finalement trouvé l’origine. Sa place l’attendait, sa voix tremblait d’impatience.

Il allait chanter le Requiem de ce monde.
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HaldorHaldorArmure :
Cardinal de la Mort

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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptyLun 25 Mai - 2:25
Il était fatigué. Fatigué de ces cauchemars, fatigué de ces douleurs de tête qui ne cessaient de l'assaillir depuis quelques semaines. Il s'y était fait, au départ, imaginant que ce fléau passerait. Il s'était trompé. Depuis ses récentes discussions avec certaines des personnes habitant au coeur de cette Citadelle, les choses allaient de mal en pis. Et malheureusement, cela jouait considérablement sur ses humeurs. Hier encore, il avait fracassé contre le sol de la grotte des Crânes le pauvre fou qui avait l'avait poussé par inadvertance, au détour d'un couloir en tête d'épingle. Il ne l'avait pas vu. N'y était pour rien. Et pourtant, le colosse lui avait attrapé la tête pour la lui éclater. Une saute d'humeur qu'il se devait de canaliser. Sans quoi Acamas l'attraperait pour lui remonter les bretelles.

Mort ne craignait pas le Pontifex. Mais il respectait l'homme. Et ce qu'il représentait. La Voix d'Arès commandaient aux quatre Légions, aux quatre Cardinaux, et la Mort elle-même se pliait à ses ordres. Trimbalant comme toujours sa gigantesque lame dans son dos, le colosse s'était une fois encore débarrassé de sa cuirasse, préférant se balader dans le dédale sans cette protection élémentaire. Non pas qu'il n'apprécie pas son contact - bien au contraire - mais plutôt parce qu'il estimait ne pas en avoir besoin en permanence et qu'en cas de besoin, une poignée de secondes lui suffirait à revêtir l'antique armure.

La promenade du jour n'était pas simplement là pour la digestion en vérité. Un de ses gars était venu à lui pour l'informer d'une nouvelle. Guerre revenait de sa mission. Comme il se faisait chier et qu'il appréciait le bonhomme, Haldor avait alors prit la décision d'aller le rejoindre. Histoire de savoir comment s'était passé cette petite incursion, s'il avait ramené des trophées intéressants, ce genre de chose quoi. Quelle ne fut pas alors sa reprise de le croiser sur le chemin du lac de Sang. Et visiblement accompagné d'un parfait inconnu. L'Ursidé n'avait pas toujours la mémoire des visages, moins encore des noms, mais il était à parier qu'il ne connaissait pas cet homme. Il riait. Riait alors que rien en cette Citadelle ne méritait ce genre d'éclats. L'attrait de la nouveauté peut-être ?
    - Et bien, il parait que Guerre est de retour à la maison. J'venais un peu aux nouvelles, savoir comment ta p'tite excursion s'est déroulée. Mais dis-moi, il est à toi c'colis ?

Croisant les bras sur son poitrail massif, le colosse observait le mec proche de Védan. Etait-il possible qu'il se retrouve face à un futur porteur ? Si tel était le cas, alors cela signifiait que le Cardinal l'emmenait directement au lac. Histoire que la cuirasse prenne possession de l'homme. Espérant pouvoir le dévorer avant que lui ne puisse la dominer. Cette fusion, il l'avait connu. Mais lui, il n'avait pas eu droit au lac de sang. Il avait eu droit au champ de bataille, et le sang de ses ennemis pour assouvir cette soif terrifiante. Il était donc curieux. Curieux de voir ce que ce type allait faire. Curieux de percevoir la férocité des cuirasses sauvages. N'était-ce pas ainsi qu'on les appelait ?
    - J'suis le Cardinal de la Mort. Mais tu peux m'appeler Haldor. Et toi, t'as un nom ? Dites, si vous allez au lac, j'vous suis. Toujours voulu voir le bizutage d'un nouveau soldat. Car t'es nouveau toi, nop ?

Pour ceux qui connaissaient les légendes de la Citadelle, il était inutile qu'il se présente. Sa stature, sa lame, le symbole de l'ours dévorant le corps d'un homme sur son manteau de voyage, autant d'éléments qui permettaient de comprendre qui il était. Mais si l'homme était un nouvel arrivant, alors il n'avait pas conscience de ces choses-là. N'étant pas très regardant sur la manière de parler des autres à son égard - tant qu'on ne dépassait pas certaines limites évidemment - il pouvait accepter que l'on s'adresse à lui sans chichis.

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ZvezdanZvezdanArmure :
Pontifex

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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptySam 30 Mai - 2:16
Et nous y voilà. Un retour au bercail. J'aurais bien dit « maison », mais je pense que je ne pourrais jamais totalement qualifier le Dédale de la sorte.

Les murs de chair, Parfois d'yeux et d'oreilles, d'organes ; l'architecture mouvante, transpirante, vivante. Là où les plus tragiquement humains côtoient les plus grotesquement inhumains, là où la Violence est reine, précédée de prés par Chaos, Folie et Sauvagerie. Tseh. Plus que je ne veux bien l'avouer : oui, c'est une forme de chez soi pour moi, si on regarde en arrière. Mais pas celui que j'ai choisi.

- Oh, crois-moi, tu ne fais seulement que débuter d'entendre.

Regard droit en avant, une voix détachée, sans un regard vers Alastair, parce que mes pensées sont ailleurs. Tu entends beaucoup de choses dans ton imaginaire fertile, Géant Gris. Qu'en sera-t-il lorsque les sons ne viendront plus de l'esprit ? Quand Guerre susurrera directement à ton oreille, par l'intermédiaire de ta Cuirasse, quand tu ressentira une rage folle qui n'est pas la tienne, mais celle d'un autre... Oui, qu'en sera-t-il ? Sortiras-tu brisé, ou grandi ? « Grandi », tseh, encore que c'est une question de point de vue...
Transcendé. Peut-être est-ce un meilleur mot, j'imagine.

La marche se fait, paresseuse, tranquille, jusqu'au Lac de Sang. Les otages et prises de l'attaque seront à gérer plus tard, pour l'instant, gérer le butin principal : L'Alastair. Il a son baptême du feu à passer, ou plutôt son baptême du Sang. L'on s'y dirige, et à peine à quelques pas de l'endroit, une silhouette se détache, à l'autre bout du couloir organique. Une grande silhouette imposante, reconnaissable entre mille. Un grand gaillard que j'accueille avec un sourire.

- Bien. Elle s'est bien passée, trop bien en fait : c'était trop facile. Ennuyant. Mais on se doutait qu'ils n'auraient pas de défenses particulières sur place... Seulement une maigre garnison à massacrer, et quelques uns des notre dans leurs cellules. Puis quelques perles rares, aussi. Celle-ci en tête de liste. Un coup de menton dans la direction d'Alastair. Du Sang neuf pour les armées du Dédale. Du sang volontaire et énergique, qui plus est, mais ça, t'as déjà pu remarquer, hm?

Oui, on l'entend rire de loin, l'enthousiaste. Je lui lance un regard quand les questions lui sont posées : je ne réponds pas pour lui, il se présentera sous le nom qu'il souhaite donner, dira les mots qu'il souhaite dire. Ce n'est que sur la fin de phrase d'Haldor que je me retourne vers lui, une malice amusée sur mes traits.

- Curieux, hein ? Tseh, pourquoi pas. Ce n'est pas tous les jours qu'on met sa Cuirasse pour la première fois, après tout. Et parfois, la première est la dernière

Et la marche reprend. Une petite minute supplémentaire de marche, et nous y voilà : une grande caverne napée d'une brume rouge, et au centre, le Lac. Un littéral lac de sang, une pleine étendue d'hémoglobine chaude. Au plafond, Comme des plaies dans la chair, qui crachent leur douleur rouge, qui se déversent dans le lac pour l'alimenter. Ici, les Berserkers naissent une seconde fois, ou meurent pour toujours.
'Voyez, les Marinas ne sont pas les seuls à aimer se baigner.

- Nous y voilà. Ton baptême du Sang, Alastair. Tu vas devoir plonger dans le plein chaudron rouge, te soumettre à son épreuve. Tu vas t'y noyer, tu n'y couperas pas, tu vas t'y perdre. La grande question, c'est de savoir si tu vas y survivre, pour en sortir différent. Pour en sortir Berserker.

Les dés sont jetés.
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AlastairAlastairArmure :
Cuirasse du Dragon-Serpent

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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptyLun 8 Juin - 15:28
Il n’avait presque pas remarqué l’homme qui était venu à leur rencontre, tellement il était obnubilé par tout le reste de ce qui l’entourait. Il aurait été capable de se perdre pendant des heures, voire des jours, dans ces couloirs. Assimilant le rythme cardiaque titanesque de ce lieu contre nature. Un testament à la violence et la nature bestiale des choses. Malgré tout, il aurait été difficile de totalement ignorer celui qui était venu les rencontrer à leur arrivée dans les couloirs de chair. Un frère de bataille de celui qui l’avait ramené jusqu’ici, manifestement. Leur dialogue semblait cordial, presque amical. L’échange de deux confrères s’estimant assez l’un l’autre au milieu d’un monde de prédateurs pour faire preuve de bonne entente. Le nouveau venu se démarquait aussi par sa propre nature ; un physique digne d’un ours, une aura digne d’un tueur, un regard digne d’un chasseur d’expérience. Nul doute que même si la chose n’était en rien son seul trait utilisable, sa corpulence avait dû l’aider avec le temps à s’assurer un avantage certain lors de nombreux combats. Il en savait quelque chose lui-même. Nombreux étaient les vantards prétendant que la taille n’avait rien à voir avec les capacités de combat. Bien moins nombreux étaient ceux qui arrivaient à fournir des preuves de leurs prétentions.

Approchant à pas feutrés, sans réellement se presser durant son observation, Alistair arrivait à proximité du nouveau venu quand ce dernier tourna la tête dans sa direction. Pour s’adresser le plus simplement du monde à lui, se présentant proprement et sans fioritures. Cardinal de la Mort, disait-il. Quel titre intéressant. Les préceptes naturels de ce monde avaient-ils donc atteint un point où il fallait maintenant leur attribuer des représentants officiels? Peut-être ce dieu Arès avait-il décidé de créer un monopole sur la violence et la destruction dont il était l’avatar par nature. Les raisons étaient légions. Leur importance, par contre, était minime. Il ne faut généralement qu’un prétexte à moitié viable pour pousser quelqu’un à la violence.

Toujours était-il, il avait manifestement eu l’opportunité de rencontrer un officier de haut rang, égal de Zvezdan s’il saisissait bien la nature de la hiérarchie des lieux. Il devrait probablement s’y pencher plus tard… mais une chose à la fois. Le perpétuel sourire énigmatique s’élargit sur son visage, en ce faciès qui terrorise les simples d’esprits, et fascine apparemment les esprits déjà dérangés. Écartant les bras, une demi-révérence gracieuse, légèrement théâtrale à l’intention de l’homme qui lui fait face.

« La Mort a donc son émissaire, son messager parmi les destructeurs. Une Bête de Destruction et d’horreur… un honneur. » Il garde sa posture quelques courtes secondes, remontant finalement la tête pour offrir un nouveau sourire aux dents tranchantes à son vis-à-vis. « Alastair. »

Il se relève souplement, joignant les mains devant lui en gardant les yeux fixés sur l’autre colosse. Il ne le réalisait que maintenant, mais pouvoir discuter avec quelqu’un sans avoir à baisser les yeux avait quelque chose d’aussi rare qu’amusant. Peut-être même plaisant, à vrai dire. Une rare occasion à apprécier.

De nouveaux propos le tireraient de ses réflexions, cependant. Un lac, lui disait-on? Zvezdan lui avait évoqué quelques détails sur la route. Un lac de sang, domaine sacré du dieu Arès qu’ils servaient tous. Initiation, épreuve, cuirasse divine. Tant de concepts qui intriguaient Alastair, au moins assez dans sa lubie fantasque et récemment revigorée pour le motiver s’y présenter et voir de quoi il retournait. Le colosse semblait dire qu’il les accompagnerait pour l’occasion. L’évènement devait avoir une part de spectaculaire, sans doute. Cette possibilité serait amplement suffisante pour peu à peu rende le Géant Gris impatient, alors qu’ils reprenaient le chemin au cœur du Dédale. Il pouvait entendre avec chaque pas son rythme cardiaque s’accélérer légèrement, doublé par les battements du cœur titanesque du corps impie qu’ils parcouraient.

…Et cet endroit était magnifique. Le Lac de Sang, dans toute sa splendeur. Un cœur battant, des murs si vivants qu’ils en seraient presque capables de tenir une discussion. S’ils n’étaient pas occupés à déverser un flot carmin continu dans ce bassin auquel ils faisaient face. La vue était impressionnante. L’ambiance était oppressante. L’aura était intimidante. Mais surtout, l’odeur était enivrante. La chose n’avait rien d’un secret – à ses yeux -, depuis son retour à la liberté, ses instincts s’étaient radicalisés. Il restait… cohérent. À peu près humain. Capable de dialogue, de réflexion, et de finesse. Mais quand sa nature était morte de faim dans une cellule sombre et oubliée, quelque chose d’autre avait pris le temps de s’installer dans cet espace vide. Quelque chose de basique, de primal. D’animal. Et il n’en avait aucune honte. Ces nouveaux instincts avaient fait de lui la créature qu’il était aujourd’hui. Chose avec laquelle il était très confortable. Disons simplement que dans les bonnes circonstances, ces instincts pouvaient parfois devenir… insistants.

Et ainsi se trouvait-il, debout devant le lac, les yeux à moitié révulsés alors qu’il laissait le parfum du sang remplir ses narines avec une expression de béatitude bienheureuse sur le visage. Quelques mots chuchotés entre deux inspirations, comme un commentaire à lui-même.

« Douceur et volupté... le voilà, le réel Nectar… »

Si concentré qu’il était, il ne remarquerait qu’à mi-chemin que Zvezdan s’était de nouveau adressé à lui. Il lui faudrait quelques secondes pour que son esprit fasse sens des paroles qui lui avaient été adressées. Clignant des yeux, retrouvant finalement la lueur d’intelligence prédatrice qui était la sienne, Alastair finit par adresser à son recruteur un sourire comme il savait si bien les faire : dérangeant, carnassier. Et cette fois, bienheureux. Il devait aller dans le lac, lui disait-on? Un pari divin, résultant soit en son décès atroce, ou sa renaissance en un guerrier pour la cause du Dieu de la Guerre. Que voilà une idée dramatique. Dramatique, et délicieuse.

Son sourire s’élargit, et le colosse détourne la tête en laissant échapper un rire sonore. Ses pieds commencent à s’avancer, frôlant d’abord le lac carmin, puis s’enfonçant peu à peu dans son liquide chaud et ferreux. Le niveau monte rapidement, atteignant les genoux, puis les cuisses… les doigts griffus de la créature se tendent doucement, créant quelques fines lignes à la surface alors qu’il avance. Et son rire s’interrompt peu à peu, alors qu’il s’arrête lui-même dans sa progression.

« Je vois pourquoi la Mélodie t’as mené jusqu’à moi maintenant, Zvezdan. » Il commence à se retourner avec lenteur, profitant de chaque instant au sein de ce bassin de cauchemar, qui alimente pourtant ses propres rêves. Son regard d’acier se pose sur Zvezdan, puis sur Haldor… et revient sur le Cardinal de la Guerre une seconde fois. « La Mort a déjà eu sa chance de m’emporter, plusieurs fois. »

Son expression s’adoucit, comme portée par une vérité réconfortante qu’il est le seul à réellement comprendre. Ses bras s’écartent en grand, comme s’il se faisait promoteur de sa propre situation avec panache et grandiose. Un ultime soubresaut de rire sort de sa gorge, et il commence à pencher vers l’arrière, comme suspendu une dernière seconde dans les airs.

« Et comme tant d’autres... elle m’a oublié. »

Et plouf.
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HaldorHaldorArmure :
Cardinal de la Mort

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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptyMer 10 Juin - 7:59
Il n'était jamais bon pour ses adversaires que Guerre s'ennuie. Mais si la sortie n'avait pas été passionnante pour lui, au moins ramenait-il un présent important. Un potentiel nouveau soldat, c'était toujours une événement à ne pas bouder. Et le colosse comptait bien en profiter lui-même. Le nouveau venu était grand. Très grand. Suffisamment pour qu'il n'ait pas à baisser la tête pour une fois, faisant sourire le géant. Un individu intéressant se profilait en tout cas.

La référence fit sourciller Haldor. Il n'aimait pas trop cela mais ne disait rien : nombre de soldats révéraient les Cardinaux et s'il devait passer son temps à leur demander de cesser, il n'en aurait plus pour combattre. Non, le plus surprenant fut ce côté théâtrale, grandiloquent. Il était ici en qualité de simples civils et se comportait déjà comme un cadre, un ancien. Voilà qui s'annonçait passionnant à dire vrai. Il était honoré disait-il ? Lui aussi répondit par un sourire, carnassier, intrigué aussi. Car désormais il connaissait son nom. Son sourire s'élargit.
    - Al Esther hein ? Sympa comme nom, le nouveau. Un peu comme ma p'tite Araignée. J'aime bien.

Il ne mentait pas. Quant au surnom, et bien il ne serait ni le premier, ni le dernier a bénéficier de l'imagination du colosse. Nulle moquerie dans ces mots, seule une mauvaise habitude qu'il avait et qu'il maintenait, comme un jeu au coeur du Dédale. Comme une relique d'un passé disparu. En tout cas, cet homme s'annonçait être une pépite et l'impatience de l'Argenté grandissait. Désormais, ce serait le Lac de Sang. Désormais, ce serait l'ultime saut.

Et enfin ils y arrivent. Ce lieu, Haldor le connaissait. Mais lui, ce n'était pas ici qu'il avait fait le grand saut. Lui, la cuirasse avait fait son office au coeur d'une gigantesque bataille, déchaînant alors ses pulsions, déchaînant alors la Mort sur les malheureux qui avaient tentés de se dresser face à lui. Un bain d'une tout autre nature il est vrai, et dont Acamas s'était servi pour assurer ses arrières alors que Mérion et lui avançaient. Il ne lui en voulait pas de s'être servi de lui ainsi. Mort était certes un Cardinal, mais il n'était finalement qu'un outil, une arme, et il l'assumait pleinement.

Son regard passait de l'un à l'autre. Alastair ne portait aucune peur en lui. Aucun doute. Comme s'il avait attendu ça toute son existence. Haldor appréciait ce caractère. Quelle que soit l'armure avec laquelle il ressortirait, le Cardinal concerné aurait bien de la chance.
    - Ah ! Sa première fois ! On l'oublie jamais, hein Védan. Profite-en, mon gars. Car ce que tu vas ressentir dépasse l'imagination. Encore que toi, t'as l'air d'en avoir à revendre. J'dois dire que j'préfère comment la mienne est apparue. Sauter dans c'te merde, trop peu pour moi. Puis c'était marrant de s'laisser aller.

Un rire qui semblait se répercuter alentours. Une envie de voir le résultat. Le résultat d'une cuirasse sur la folie déjà existante. Tiens. Y'avait-il une armure associée à ce sentiment ? La question se posait.
    - On parie sur quel Cardinal alors ? Famine, elle a que des gonzesses. Melon, j'suis même pas sûr qu'il ait de vrais capitaines. Ça laisse toi et moi. La prochaine tournée pour le perdant, deal ?

Et de nouveau ce rire, celui d'un homme qui s'amusait de la situation. Celui d'un homme disposé à passer du bon temps avec un homme qu'il considérait comme un frère d'arme. Qu'il estimait. Ce qui était assez rare pour être relevé. Et alors les dernières paroles du condamné, avant le saut de l'ange. Le sérieux se peignit sur le visage de Mort. Sans qu'il ne le souhaite véritablement, une aura argentée l'enveloppait lui et la titanesque arme dans son dos.
    - La Mort n'oublie personne. Elle prend simplement son temps...

Une remarque glissée à l'envolée, comme s'il n'avait pas pu la retenir. Mais sur son visage, nulle trace d'une émotion quelconque. Il attendait. Attendait de voir comment ressortirait le nouveau venu. S'il en ressortirait déjà, car toout le monde n'avait pas le droit de représenter Arès au combat : ce dernier était sélectif. Mais s'il on en croyait les recrues récentes, il avait de bonnes chances. Après tout, il était complètement fêlé. N'était-ce pas un prérequis ?

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ZvezdanZvezdanArmure :
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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptyDim 14 Juin - 23:42
« La première fois ». Tseh.
Je m'en rappelle oui. Moi c'était il y a huit ans. Bien avant vous, bien avant les nouvelles Cuirasse. C'était dans les provinces d'Italie. C'était au milieu du sang et des viscères, au milieu du massacre et des soldats Byzantins, tous morts dans mon sillage. C'était face à un Bronze Saint, sans doute envoyé à cause des rumeurs dans la région.
Ils ont cru m'envoyer un de leurs pantins et pouvoir dormir sur leurs deux oreilles.
Ils ont cru qu'un jeune abruti et son petit régiment suffiraient à me contenir.
Ils ont cru que c'en serait fini, comme ça, que ces massacres dans les provinces Italiennes s'arrêteraient après ça.

Leur Bronze est mort, noyé dans mon propre sang, son esprit brisé avant que son corps le rejoigne. Ses hommes sont morts. Tous sont morts. Et moi j'avais cette Cuirasse sur le dos, cette haine au cœur, cette rage aux tripes. Une envie de faire mal, là, dans mes instincts. Et j'ai pris un malin plaisir à réduire cet envoyé de Sagesse à néant.

- Ouais. Ouais, disons ça, pourquoi pas. Deal. Je sors de mes songes, un sourire lointain sur mes lèvres, pour répondre au petit jeu d'Haldor. Dans quelle Légion finira Alastair ? Tseh. Va savoir. Va savoir s'il va survivre. Va savoir si cette discussion a un sens... S'il ne va pas juste y avoir ce corps, qui flotte à la surface de l'eau après une brève lutte. Sans vie, sans rien, sans éclat dans le regard. Un parmi tant d'autres. Un que la Cuirasse aura brisé.

Mais la mort l'a oublié, dit-il. Soit ! Soit : voyons jusqu'où ta confiance est justifiée. Voyons si elle va t'oublier. La vérité, c'est que tu ne vas pas simplement pouvoir te faire oublier. Tu vas devoir te battre. Se cacher et espérer que la Faucheuse ne remarque pas, ça ne suffira pas. Même si... Même si j'en connais qui arrivent à s'en sortir comme ça longtemps.

Et toi, alors. Toi qui plonge dans le Sang, sans peur et sans rien à perdre. Qu'est-ce que tu gagneras, en ressortant de l'océan rouge ? Une Cuirasse ? Une fin douloureuse ? Le Chaos d'Arès décidera, au finir de tout. Ce sera toi contre la furie d'une protection folle. Heh. Je me demande tiens... Est-ce que toi aussi, tu l'entendra ?

Est-ce que toi aussi, tu seras de ceux-là qui entendent leur Cuirasse parler.
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AlastairAlastairArmure :
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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptyJeu 18 Juin - 23:42
Il n’entendait presque plus rien. Il ne respirait plus, ne bougeait plus. Suspendu dans une animation temporaire au milieu d’une quantité préoccupante d’hémoglobine, il se laissait aller sans peur. Sans doute, sans hésitation. On lui aurait répété cent fois de plus qu’il risquait en ce moment sa vie, une mort atroce et violente par des moyens inhumains, rien n’aurait changé. Il avait fait la paix avec sa propre mortalité depuis longtemps. Il se demandait encore parfois s’il était réellement sorti vivant de cette cellule dans laquelle il avait cessé d’être humain pour devenir… ce qu’il était aujourd’hui. Il ignorait s’il était mort ou vivant. S’il verrait sa propre fin arriver un jour. Et il était très confortable avec ce mystère. La faucheuse reviendrait vers lui quand elle le déciderait, et il n’avait qu’à attendre son heure.

De toute façon, rien de tout ça ne l’empêchait de profiter de chaque seconde de sa vie en ce moment précis. Ses oreilles n’entendaient rien. Ses bras et ses jambes étaient suspendus mollement. Ses yeux étaient fermés, ne laissant filtrer qu’une vague teinte rougeâtre par-delà ses paupières. Et pourtant.

Pourtant, il entendait tellement de sons qu’il n’arrivait même pas à tous les différencier. Il pouvait ressentir les battements d’un cœur si titanesque qu’il avait peine à l’imaginer. La chaleur collante du sang ruisselait entre ses doigts, sur son torse, sur son crâne. Telle la plus douce des couvertures, le Lac de Sang l’engloutissait dans ses profondeurs. Et il était bienheureux. Il était satisfait, et il profitait de chaque instant.

Mais il n’était pas ici pour prendre des vacances.


Un son sourd le tire de sa contemplation aveugle et béatifique. Ses oreilles se tendent, ses sens reviennent à la charge. Les secondes s’égrainent, silencieuses… et le même son se fait entendre. Les yeux d’Alastair s’ouvrent, aussitôt inondés par un voile rouge, opaque et irritant. Mais la douleur n’a jamais été qu’une vieille compagne ces dernières années. Il passe donc rapidement outre la protestation de ses yeux et concentre son attention autour de lui, adoptant une posture plus à même de gérer un éventuel problème.

Malgré ses efforts, il ne voyait presque rien. Les tréfonds du lac étaient insondables, infinis. Qui savait réellement tout ce que pouvait abriter un tel lieu au sein du Dédale de Chair? L’imagination humaine aurait sans doute du mal à se mettre à niveau pour répondre à une telle demande. Ou peut-être était-ce simplement la peur chronique de l’humanité qui empêchait son esprit de faire le moindre réel sens des horreurs se dissimulant dans les profondeurs oubliées du monde.

Un courant rapide attire son attention sous ses pieds. Ses sens sont aux aguets, son corps tendu. Au fur et à mesure que les secondes passent, il devient de plus en plus certain d’une vérité très simple : quelque chose nage avec lui dans ces eaux de cauchemar. Un courant d’air lui frôle le dos. Invisible à tous les yeux, Alastair ne bouge pas, ne se retourne pas, ne réagit pas. Et sur son visage… un sourire. Un courant au-dessus de lui. Ses muscles se relâchent, ses bras retombent doucement en suspension, et son visage s’abaisse d’un même mouvement, dissimulant son sourire d’autant plus large.

On n’apprend pas la chasse à un prédateur.

Une forme hurlante surgit des profondeurs, fendant les flots vers lui à toute vitesse. Bras et jambes soudain repliés, Alastair se propulse d’un mouvement vif sur le côté, laissant passer la forme évasive une seconde, tendant une main griffue pour la saisir la suivante. La créature glisse entre ses doigts, non sans sentir la déchirure brève de ses ongles tranchants au passage. Un son strident retentit alors que la chose disparait dans le rideau ocre qui les entoure. Pour sa part, Alastair rit en son fort intérieur. Tout ici le délecte. Trouvé au milieu d’un massacre. Recruté à cause du sang sur ses mains. Et même le processus de sélection maintenant était manifestement une épreuve de survie aussi cruelle que violente. Pour peu, il aurait pu croire que ces gens avaient été créés pour être mis sur son chemin. Cet endroit était sa demeure depuis longtemps ; il s’était juste perdu en chemin.

L’ombre vorace ressurgit de face, poussant un sifflement strident et ondulant avec fureur. Il la réceptionne à deux mains, sentant la créature se débattre et vociférer. Des excroissances filamenteuses agrippent ses poignets, des griffes acérées lacèrent son torse. Et pourtant, il ne lâche pas prise, fixant la chose devant lui avec un air exalté sur le visage. Il la fixe avec joie et frénésie, comme s’il trouvait le regard inexistant de cette immondice pour y planter son propre regard animal. Ses lèvres s’ouvrent en un rugissement jubilatoire étouffé par le sang, alors qu’il enfonce ses griffes dans la chair. La créature se raidit, donne un ultime coup avec force dans le plexus solaire du géant gris, et se dégage de sa prise avec empressement pour disparaitre de nouveau dans l’ombre. Le dernier moment arrivait. Sous peu, il allait commencer a manquer d’air, et il deviendrait une victime parmi tant d’autre de ce piège à rat. La créature était en colère, il pouvait le sentir. Il n’avait pas la moindre idée de ce dont il s’agissait. Mais il savait reconnaitre un chasseur mécontent qui prépare son dernier assaut, motivé par un mélange de rage et d’indignation. Pour sa part… il était simplement hilare. Non pas moqueur, ou condescendant. Il ne jugeait rien ni personne. Juste… après tout ce temps, l’idée de mourir noyé et dévoré dans un lac de sang.

C’est drôle, quand on y pense.

Il sent le courant changer dans son dos, et la seconde suivante, une masse furieuse le percute, les propulsant tous les deux vers la surface avec violence. Quelques secondes, et les voilà qui émergent tous deux, restant en suspension quelques courtes secondes pour finalement atterrir à proximité de la ‘’plage’’ o se trouvent les deux guerriers d’Arès qui l’avaient mené jusqu’ici. Une masse indiscernable, dégoulinante de sang, s’agite dans un mélange de bruits de lutte et de sifflements furieux. La cuirasse lui couvrait maintenant le dos, et elle comptait bien, dans sa rage manifeste, finir son œuvre et s’emparer du reste de sa proie. Telle une excroissance à vif, elle s’étendait, se rallongeait, couvrant de seconde en seconde bras, jambes, torse, et tête de celui qui avait eu l’audace de lui résister. Elle en ferait un repas digne de ce nom, un festin interminable.

Certains morceaux de chair commencent lentement à se solidifier, à prendre une forme plus définitive. L’amas informe prend la forme de muscles, de tendons et de filaments plus distincts, couvrant de mieux en mieux le corps du géant gris comme une entité vivante, dotée de sa propre conscience. Le tout finit par se figer au bout de quelques dernières secondes, laissant la forme d’Alastair accroupie, immobile, laissant entendre un sifflement rauque en guise de respiration.

Un reniflement se fait entendre. Puis un second. Et un autre encore, comme une bête sauvage reniflant l’air avec avidité. Un soubresaut secoue les épaules de la créature accroupie, laquelle étend avec lenteur ses bras, dévoilant à la fois griffes acérées et membrane rigide sous les bras, comme une sorte de paire d’ailes dignes de cauchemars. Un nouveau sifflement franchit des lèvres retroussées sur une bouche emplie de crocs, alors que la chose se redresse peu à peu sur ses jambes. On pourrait à peine deviner la présence d’Alastair sous cette forme ; la moitié basse de son visage, laissant à peine entrevoir sa couleur grise malade derrière le sang qui ruisselle encore, est à peine possible à distinguer du reste. Il semble encore plus grand qu’avant maintenant, comme si la cuirasse avait décidé d’exagérer encore plus ce détail. Ses yeux ne sont plus visibles, couverts par une sorte d’excroissance osseuse s’étirant vers l’arrière pour s’achever en deux larges cornes. Par endroits, on pourrait croire que la peau est en fait remplacée par de larges écailles.

La créature semble faire jouer ses doigts devant ses yeux absents, achevant le mouvement en faisant craqueler sa nuque de façon sonore. Et finalement, un nouveau reniflement… et la tête se tourne machinalement vers les deux autres individus présents. Un énième sifflement se glisse entre les crocs. Plus faible, plus subtil. Comme s’il semblait les considérer. Les jauger. S’imprégner de leur présence… pour déterminer s’ils valaient la peine d’être dévorés vivants.

Alastair, le Géant Gris, ou la monstruosité carnassière qu’il était maintenant, difficile de dire. Un cri, plus semblable à un rugissement strident et animal, franchit brutalement ses lèvres, et la chose se propulse d’un bond au-dessus des deux Cardinaux. Logique, réflexion, danger…

Ce genre de chose n’a que peu d’importance aux yeux d’une bête affamée.

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HaldorHaldorArmure :
Cardinal de la Mort

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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptyMar 23 Juin - 8:52
Oh ? Ainsi donc revenait-il à la vie, avec la cuirasse. Ainsi donc cet homme était un élu d'Arès. Un franc sourire sur le visage, le regard du colosse détaillait ce qui tentait de sortir d'ici, qui tentait de se hisser hors des flots de sang de ce lac immonde. Peu à peu, il y parvenait, dévoilant son apparence, dévoilant ses envies aussi. Alors qu'était-il ? Qui était-il ? En tout cas, il était rare d'en voir un presque aussi grand que lui. Des sifflements rageurs. De défi ? Le regard du colosse se tourne vers Védan.
    - Hum. Pas l'air commode la bestiole. Tu vas voir qu'elle va tenter d'nous becter, la connasse. Zéro instinct de conservation... Tu pourras la raisonner ? J'ai du mal à trouver les mots moi.

Il se mit à rire. Et alors qu'il disait cela, il laissait son propre cosmos gagner en intensité. De la brume commençait à s'échapper de son corps tandis qu'une aura argentée l'enveloppait. Les volutes autour de lui se densifiaient. L'odeur de la mort se fit plus forte. Et alors les morceaux de la cuirasse firent leur apparition sur le corps du géant. Le parant de pied en cape, ne laissant pour le moment que le visage à découvert, le masque de Mort étant dans sa main. Et dans son dos, toujours la gigantesque lame. Les os qui constituaient sa cuirasse semblaient se mouvoir, surtout ceux du thorax. Ils préservaient leur maître.

Était-il obligé de laisser apparaître son armure pour si peu ? Il s'agissait là d'un réflexe, d'une obsession. Si danger, l'armure apparaissait. Préservant alors l'homme qui commandait aux Légions des Cendres. Ce qu'il voyait là, face à lui, il ne le reconnaissait pas. La créature sifflait. Prête à fondre sur eux. Elle serait durement cueilli par ces deux-là. Il y avait peut-être encore un espoir ? Mais le colosse se souvenait de sa propre folie. Alastair n'était plus lui-même...

Ou alors était-ce le contraire. Il était ENFIN ce qu'il devait être. La créature bondissait déjà vers eux. Grossière erreur que voilà. Poussant un soupir, Haldor mit son masque, complétant ainsi sa tenue. Devenant Mort. Celle de la créature ? Elle arrivait vite mais les réflexes d'Haldor étaient meilleurs encore. D'un petit bond, il fut aussi sur elle. D'une main, il agrippa un des bras - patte ? - de la créature tandis que la seconde choppait la corne de son crâne, de son casque, qu'importe. Prit par l'élan, il pivota alors sur lui même, effectuant ainsi une rotation pour projeter avec force Alastair contre le sol. L'impact fit un bruit sourd, tandis que le géant terminait son enchaînement d'un grand coup de pied dans la mâchoire, histoire de l'envoyer vers Védan.
    - Essaie d'le calmer avant qu'on l'bute par accident !


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ZvezdanZvezdanArmure :
Pontifex

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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptyMer 8 Juil - 12:45
- Je ne suis pas sûr que ce soit de mots, qu'il ait besoin.

Dis-je, là, assis en tailleur au sol. Je me suis mis à l'aise, le temps que ça se fasse, la joue posée au creux de ma main, accoudé à ma propre cuisse, un regard paresseux en direction de la rive rouge. J'ai vu l'étendue liquide devenir capricieuse, au rythme d'une danse sous la surface. J'ai vu la silhouette en sortir. Les silhouettes. J'ai vu la lutte, j'ai vu la chasse. Et j'ai vu le résultat.
J'ai vu la Bête.

Une Bête familière, à vrai dire.

Car il s'agit d'une Bête de ma meute. Et quand je m'en rends compte, une lueur particulière se met à briller dans mon regard... Tandis que je me lève, doucement. Que je l'observe approcher, calmement. Haldor va au contact en premier, sans grande surprise. Il revêt sa Cuirasse, il intercepte la Bête, il l'écrase au sol, et l'envoie bouler vers moi d'un puissant coup de pied. J'observe. Pour la première fois depuis notre rencontre, j'observe la silhouette du Géant Gris de haut, parce qu'il est au sol. Du Géant Rouge, plutôt, d'ailleurs... Je l'observe, oui, une fermeté sur les traits de mon visage.

Puis ça monte. Subitement, crescendo, fort dés le départ, et plus encore au fur et à mesure des secondes qui s'écoulent.
Un Cosmos qui gronde, un Cosmos qui oppresse. Volutes rouges, qui entourent ma silhouette, alors que plus largement autour de nous, la trame de la réalité semble se faire plus lourde... Plus statique. Un air qui devient plus difficile à respirer, des gestes moins faciles à enchaîner, comme si la gravité s'intensifiait. En tout cas, pour lui, mais pas pour moi. Car il s'agit de lui, oui... Lui, Bête enragée, à peine sortie des entrailles de sa renaissance, encore aveugle au cours des choses, encore soumise à ses instincts destructeurs. La Bête a besoin qu'on lui apprenne sa place. Une simple, élémentaire vérité : celle d'une meute qu'il vient de rejoindre, et de son Alpha.
Une vérité qui se passe de mots.

Alors un pied. Un pied qui vient peser sur l'épaule du nouveau Berserker, avant même qu'il n'ait l'occasion de se relever, d'entamer de se relever. Un pied d'abord nu. Puis, le Cosmos rougeoyant se solidifie, autour de moi. Les volutes deviennent plaques, et ce quelque chose qui prend l'air en otage se teinte d'une empreinte curieuse... Une espèce de Rage guerrière, contenue, mais sans limite, qui se propage pour faire écho à l'apparition de la Cuirasse de la Guerre. Un courroux froid, maîtrisé, mais grand comme l'océan sur cette Terre, grand comme l'océan de Sang sur les mains de son porteur. Une féroce dominance, exprimée sans le moindre mot. Sans rien, juste par ce simple pied de métal, à ce dos, par cette simple pression Cosmique, sur les épaules. Il y a un échange, oui, un langage, mais ce n'est pas celui des hommes. Ni des grecs, ni des slaves, ni de quelconque autre peuplade dont j'aurais pu emprunter le parler.
Les Bêtes ne comprennent pas le langage des hommes. Elles comprennent la Loi du plus fort, et la Loi de la meute.

C'est d'autant plus vrai avec les Bêtes du Dédale. Les Cuirasses. Dis-moi, Dragon-Serpent, te rappelles-tu de ta place, dans la meute du Lion Ailé ?

Cuirasse de la Guerre:
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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptySam 18 Juil - 8:59
Un voile rouge et informe. Voilà tout ce que ses yeux, ses sens, sa conscience lui permettaient de discerner. Pour peu, il aurait pu croire qu’il n’était jamais sorti du lac vermeil dans lequel il avait vécu cette altercation si satisfaisante. Qu’il s’était finalement noyé, et ses yeux fixaient encore vaguement les vagues rouges qui l’entouraient, alors que ses sens diminuaient de seconde en seconde. Une mort digne de ce qu’il était, à vrai dire. Noyé dans un torrent de sang, dévoré par une créature sauvage. La nature n’était pas dénuée de son sens de l’humour.

Mais la nature ne saisissait pas son bras – et ses cornes? – pour le jeter au sol. La nature ne se retournait pas pour le frapper au visage avec une violence qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de connaitre. Quoique. Il se souvenait. Sa mémoire s’exacerbait en ce moment, renvoyant devant ses yeux des images qu’il avait tout fait pour oublier. Il se rappelait les premiers soldats, qu’il avait massacrés. Et il se souvenait des seconds soldats, qui n’avaient rien eu à voir avec les premiers soldats. Mais eux étaient organisés, disciplinés, des troupes de choc. Ils étaient puissants, mais rien qui puisse se comparer à ce qu’il se prenait au menton. Comme c’est intéressant. Il avait l’habitude maintenant d’être celui qui dominait ses adversaires, au point où c’en était juste décevant maintenant.

Peut-être pourrait-il enfin s’amuser sans être le seul à profiter de l’activité.

Un sifflement retentit. Dehors, dedans. Hors de ses lèvres, dans son crâne. Ah, nous y voilà. Dominatrice, fière, puérile et sauvage. Une conscience animale, mais pas tout à fait. Une intelligence manifeste, simplement éclipsée par une faim vorace et de longue date. La faim fait faire de terribles choses. Il le savait mieux que la majorité. Mourir de faim, sans être capable de mourir. Voilà pourquoi elle l’avait happé de la sorte. Elle l’avait peut-être vu comme un repas inespéré? Ou peut-être un vaisseau – volontaire ou non – pour sortir des confins de sa prison aqueuse, et enfin assouvir sa faim. Une évasion, voilà de quoi il était question.

Le concept lui donnait envie de rire. Quelle situation ridicule. Il n’entendait plus la musique, maintenant. Il n’entendait que les sifflements, hurlements, vociférations bestiales de la chose qui l’écrasait dans son propre esprit. Telle une tumeur, elle se répandait, s’attachait, s’accrochait avec force à tout ce qu’il était. Agressive, destructrice, avide. Et lui, qu’est-ce qu’il faisait? Piégé dans son propre corps envahi, peu à peu écrasé dans son propre psyché par une bête cruelle et dominatrice? Il riait. Et il riait, de moins en moins fort. Il rit, rit, rit…

Sur le sol, la créature siffle d’un air mauvais. Elle avise le pied métallique qui appuie sur son épaule. Le cosmos violent et impérieux qui tente de l’enfoncer dans le sol par sa seule force. Le Dragon-Serpent contemple la Guerre qui lui intime sans un mot de respecter son allégeance. De courber l’échine, et accepter sa place telle qu’elle avait toujours été. Obéir ou retourner dans les abysses rouges.

Aucun de ces choix ne lui convenait.

C’un large mouvement sec, la bête dégage le pied qui l’obstrue et pivote pour se retrouver sur ses talons. Les muscles puissants de ses cuisses se déclenchent, et la créature de cauchemar décolle violemment vers un mur adjacent, s’y accrochant avec ses griffes acérées. Sans perdre un moment, la chose se met à se déplacer de façon peu naturelle sur la paroi, montant jusqu’au plafond de l’endroit, sifflant avec haine pendant qu’elle le fait. Elle avait trop attendu. Trop espéré. Trop dépéri. Elle en avait assez. Les cuirasses étaient toutes les enfants d’Arès. Elles se nourrissaient toutes du sang des carnages, de la violence et des combats. Elle dépérissait depuis bien trop longtemps au fond du lac, et elle refusait d’être enchaînée à peine sortie. Elle ne s’y plierait pas. Elle ne l’accepterait pas. La tête de la bête se tourne, et montre des crocs saillants à la Guerre dans une attitude de défi. Elle ferait sa propre place. Elle dévorerait, autant qu’elle le voulait, quand elle le voulait. Cette heure était la sienne. Et elle allait la saisir à pleines griffes. Une nouvelle propulsion, et tel un prédateur aérien, le Dragon-Serpent fond sur sa cible, un rugissement ponctuant son défi.

Et il rit.

Un spasme secoue la créature en plein vol. Elle dévie de sa trajectoire, tente de se reprendre. Rate sa cible de deux mètres, stoppe son dérapage en plantant ses griffes dans le sol. Une trainée plus loin, des éclats qui volent, et elle se tient maintenant cambrée, tournée vers sa proie. Mais elle semble incertaine. Le doute se sent dans son attitude. Un sifflement d’agacement passe entre ses lèvres. Rien d’important. Elle avait mieux à faire. Sa liberté et sa domination l’attendaient avec le cadavre de la Guerre. Elle deviendrait la nouvelle Guerre. Elle prendrait sa place, et deviendrait la prochaine destructrice à être reconnue par leur père à tous.

Un nouvel élan, un nouveau bond. La chose atterrit devant Guerre, bras levé, prête à abattre ses serres tranchantes.

Et il rit.

Nouveau spasme. Nouveau blocage. Le Dragon-Serpent semble figé dans le temps. Ses doigts, ses muscles, sa mâchoire semblent se crisper violemment. Son corps tremble, alors qu’un râle indigné semble monter dans sa gorge. Loin du combat, loin des griffes, loin derrière… un air joue doucement. Et un rire s’élève. Lentement, doucement, d’abord si faible qu’on pourrait à peine le discerner. Mais de seconde en seconde, il se renforce. S’affirme. S’intensifie et s’impose. Une des pattes griffues de la bête se porte machinalement à sa propre tempe.

« Et la Bête s’éleva contre l’orgueil des Hommes… »

Elle secoue la tête, comme pour éjecter cette voix qui retentissait intérieurement. Les rires s’intensifient. Ils sont omniprésents, et commencent à déchirer ses défenses. Il n’avait rien à faire ici. Son corps lui appartenait. Elle refusait d’être ainsi humiliée. Dépossédée. Repoussée. Elle le refusait. Non. NON. La créature commence à reculer, portant ses deux mains à ses tempes en sifflant d’une fureur teintée de crainte.

« Mais elle ignorait qu’entre toutes les Bêtes… l’Homme était la plus cruelle. »

Un soubresaut violent la secoue, et le Dragon-Serpent hurle sa douleur, sa rage et son indignation d’une seule voix. Elle se traine sur le sol maintenant, cette bête tordue de douleur. On entend presque le craquement de ses os, alors que ses mouvements saccadés et mécaniques la déplacent un peu partout. Elle ne peut même pas mettre un pied sur le sol sans bondir et s’écraser contre un mur. Elle ne peut faire un pas sans trébucher, comme si elle ne contrôlait qu’une partie de ses mouvements. Et pendant que toute cette scène grotesque et incompréhensible se déroule, elle déchire son propre visage, comme si elle essayait de creuser sa propre chair pour en faire sortir quelque chose. Et elle souffre. Chaque son qu’elle laisse entendre est teinté d’une douleur palpable. Au bout d’une minute de contorsions et de cris saccadés, la créature cauchemardesque rassemble ses forces dans ses jambes, et se propulse vers l’arrière, plongeant avec éclats et remous dans la surface liquide et vermeille dont elle était sortie peu de temps auparavant. Quelques remous, quelques bulles remontent à la surface.

Et le silence.

Un silence de plomb, alors que les derniers échos de ses cris achèvent de mourir dans les coins les plus hauts de l’endroit. Il ne se passe plus rien. Il n’y a plus de mouvement sous la surface du lac. Le temps semble en suspension, comme si rien d’autre dans la pièce ne semblait vouloir ruiner le calme rare qui régnait maintenant.

Et les vagues se fendent, pour laisser émerger la forme ailée dans une trombe de sang. Ses ailes l’enveloppent, il tourne sur lui-même, et reste suspendu dans les airs quelques secondes avant de finalement atterrir au sol, pliant les genoux à l’impact. Le sang finit d’éclabousser ses alentours directs, allant même jusqu’à asperger de quelques gouttes les bottes métalliques de la Guerre. Probablement celle du Cardinal de la Mort aussi, â vrai dire. On ne peut pas grand-chose à ce genre d’inconvénient. Accroupie devant la Guerre, la créature déplie lentement ses bras, écartant ses ailes, et se redresse. Ses os semblent craquer de partout avec sonorité, de ses jambes à ses bras, en passant par ses épaules et sa nuque poussée vers l’arrière alors qu’il adopte une posture cambrée presque trop souple pour être naturelle. Ses doigts sont les derniers à se faire entendre, alors qu’ils semblent s’agiter et pianoter dans l’air quelques secondes. Le Dragon-Serpent semble garder cette posture un moment, immobile, insondable.

Le silence est enfin brisé par une expiration bruyante, un souffle rauque à mi-chemin entre le soulagement et le grognement. Le Géant Rouge se redresse, joint les mains d’un geste fluide, et se penche lentement vers le Cardinal de la Guerre. Ses crocs se manifestent sous la forme d’un large sourire, ses yeux étant maintenant impossibles à trouver sous le masque osseux qui recouvre la moitié supérieure de son crâne. Mais c’est un sourire reconnaissable entre tous. Il en avait fait sa marque de commerce depuis longtemps.

« Le Cor retentit, les tambours s’élèvent. La Guerre se met en marche… » Le sourire s’élargit, et un faible sifflement se fait entendre derrière ces crocs acérés. « …et je poursuit toujours le son de la musique. »

Ses mains se séparent, ses bras s’écartent en une cape fibreuse et encore dégoulinante de sang, comme un pavillon pour le représenter. Le Géant Rouge fait sa révérence, souple et gracieux, ce sempiternel sourire prédateur sur son visage. La cellule ennuyeuse était déjà bien loin derrière. Les cadavres séchés et dévorés par les loups. Il s’était fait confier une nouvelle mission. Un nouveau mécène, une nouvelle mélodie bruyante et cinglante. Il pouvait entendre le battement des tambours. Les cris des morts à venir. Le bruit de la chair et des os. Il pouvait sentir l’odeur du sang.

Et il était impatient de découvrir ce que le futur avait à lui offrir.
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HaldorHaldorArmure :
Cardinal de la Mort

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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptyMar 21 Juil - 8:54
La Guerre prenait le relais. La Guerre prenait l'ascendant sur celui qui semblait appartenir à sa propre Légion. Laissant la Mort légèrement en retrait. Il ne faisait aucun doute que la cuirasse avait trouvé un porteur, aucun doute non plus que Védan ne laisserait pas le nouveau venu faire ce qu'il désirait. Puisqu'il n'avait plus sa place dans cet échange, Haldor se recula de quelques pas, un étrange sourire aux lèvres. Il aurait apprécié arracher la tête de Al Esther mais puisque cela n'était plus d'actualité, autant se reposer non ?

Lui-même avait un peu oublié ce qui s'était passé lorsque cette soif de sang s'était emparée de lui sur le champ de bataille. Mais il n'avait pas oublié le résultat sur les soldats ennemis ou l'envie qui était la sienne de voir le monde tomber sous sa coupe. Une envie qui lui était néanmoins passée, comme si elle lui avait été donné par la cuirasse elle-même. Ces choses étranges qui étaient autant des protections qu'une malédiction. Elles dévoraient les corps, les âmes. Il le savait. Mais son aura le préservait. Du moins en partie.

En tout cas, l'affaire semblait se conclure. Peu à peu, la raison fit son chemin dans l'esprit de la créature. Enfin, raison... Une chose qui s'en rapprochait en tout cas. Sentant le danger reculer, Haldor renvoya son armure dans la brume, reprenant son apparence initiale - en dehors de sa lame toujours présente - et porta le regard vers Védan. Ils avaient fait un pari... Il avait perdu. Il grimaça en y pensant : Védan avait de l'appétit, il le lui avait prouvé, il lui faudrait donc s'assurer qu'il mange à sa faim.
    - Bon, j'ai vu c'que j'voulais voir, j'vais me casser maintenant Védan.

Il regardait également Al Esther. Lorsque il en aurait l'occasion, il prendrait plaisir à reparler au géant. Enfin, s'il cessait sa philosophie à deux balles évidemment.
    - Du coup, t'as gagné l'pari. Viens m'voir quand tu veux, que j'paye mes dettes. A ploush mes minouches !

Et c'est en se marrant qu'il quittait la scène, laissant les deux nouveaux tourtereaux convoler en juste noce. Une rencontre particulière qui avait au moins eu le mérite de voir une armure tenter sa chance auprès d'un soldat. Marrant mais pas le genre de scène qu'il apprécierait de voir au quotidien. C'est que c'était quand même malsain comme comportement... Pour le colosse, sans qu'il ne sache réellement d'où cela venait, un sentiment étrange s'emparait de lui en repensant à la scène. Comme si au plus profond de son esprit, il sentait que ce n'était pas comme ça qu'une armure et un porteur devaient s'associer... Et c'est avec ce doute qu'il regagnait les profondeurs du dédale.

Citation :
Terminé pour moi



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ZvezdanZvezdanArmure :
Pontifex

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Message Re: Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor]   Sur les rives de sang. [Zvezdan / Haldor] EmptySam 25 Juil - 0:41
Bien sûr. Bien sûr, certaines Cuirasses sont plus capricieuses que d'autres. Certaines ont besoin d'une piqûre de rappel. Des boules d'instincts, de sentiments, de fureur sauvage, souvent. Pas systématiquement, mais souvent, pour celles du lot qui... Font des difficultés. Le métal est vivant, alors le métal est capricieux. Le métal est organique, alors le métal vit, donc il pense, même si ce n'est pas la même conscience qu'une âme humaine. Le dicton dit qu'il faut battre le métal tant qu'il est encore chaud. Parfois au Dédale, il faut battre le métal, tout court.

J'observe l'homme-créature se dégager, s'agripper au mur. La Cuirasse, ou celui qui la porte ? Ou les deux. Hm. Oui, il s'agit bien de la Cuirasse. Tseh. Soit. Soit : tente ta chance. Tu ne seras pas le premier outil à penser pouvoir surpasser son porteur. Tu ne seras pas la première Cuirasse à penser pouvoir imposer sa volonté. Sans doute que cela fonctionne avec certains. J'en ai croisé, de pauvres hères dominés par leur protection. Par une autre.

Je te briserai. Je te briserai, et je te confierai à César, après. Qu'il puisse jouer de ses arts de Forgeron sur toi. Pas pour te réparer, non. Pour te dresser.

Mon regard fixe sur la silhouette déplacée jusqu'au plafond, je ne bouge pas. Pas immédiatement. J'attends qu'elle fasse l'erreur de se jeter d'elle même dans la gueule du loup pour refermer les crocs sur elle. En somme, je lui laisse une chance. La chance de ne pas attaquer. De ne pas faire d'erreur. Si la bête grogne, mais qu'elle ne mord pas, alors peu importe.

Mais elle mord.

Ou en tout cas elle essaie. Un regard neutre, vers la scène. Vers cette lutte dans le même corps, vers cette contradiction dans les mouvements. Elle charge, mais elle rate sa cible. Elle retente sa chance, mais se fige. Elle essaie et elle échoue, à répétition. Parce qu'elle veut se battre contre Guerre, mais qu'elle est contrainte à combattre contre quelque chose d'autre. Contre quelqu'un d'autre.

Ca dure un moment. Une poignée de minutes, de cette scène piteuse. La créature enrage, la créature souffre, la créature roule au sol. Et l'autre rit. Parce qu'il fait partie de ceux-là : ceux qui rient. Il y en a d'autres au Dédale. Il y en a d'autres au sein de la Légion Ardente. Qu'est-ce que ça sera, qui le rendra spécial celui-ci, hm ?
Survivre, déjà. C'est ce qui nous rend tous spéciaux.

La scène finit par s'achever sur un plongeon dans l'eau rouge. Là, le silence. Le silence d'une étendue liquide calme, trop calme. Mais ça ne dure pas. Vite, la créature sort. Et la créature n'est plus créature : elle est Lui. Celui qui porte la Cuirasse, plutôt que se laisser posséder par elle.
Celui qui parle en notes de musique.

- Visiblement, tu ne feras pas partie de ces autres qui se laissent à moitié dévorer par leurs Cuirasses. Un léger sourire, relativement satisfait. C'est une bonne chose, au final : mieux vaut qu'il dresse sa Cuirasse, plutôt que ce soit moi qui s'en charge. Te voilà désormais Alastair Du Dragon-Serpent. Le Mushrushu, Le Sirrush Sumérien, pourront préférer d'autres.

Une nouvelle âme dérangée à ajouter aux effectifs du Dédale. Une nouvelle arme, une nouvelle Bête de Guerre. Un autre que l'on enverra sur la piste du Sang, pour peu qu'il puisse s'y baigner à sa guise. Un autre de plus, qui marchera sur le Sanctuaire en temps voulu.

- Chasse pour trois à ta prochaine sortie, Haldor, je ne vais pas me priver si c'est toi qui régale. Une œillade vers l'Amnésique, un quelque chose de malicieux sur mon visage. à plus tard.

Puis, revenir vers l'autre géant de la salle.

- Le hasard fait bien les choses : Le Dragon-Serpent appartient à la Légion Ardente, donc à la mienne. Donc, c'est ma voix que tu devras écouter, pour suivre le sillage de la Guerre. Plus tard, je t'expliquerai une ou deux choses, que tu comprennes mieux ce monde et ce qu'il a de différent par rapport à l'ancien. Plus tard, tu auras des ordres précis. Pour l'instant... Je réfléchis quelques instants. Puis j'y pense : oui, bonne idée. Hm. On mène des raids contre d'autres bâtiments alentours comme celui où je t'ai trouvé, de temps à autre. Avant-postes, fortins, fortifications en dehors des grandes Citadelles. Tu pourras aller faire couler le rouge là-bas. T'auras le détail d'ici quelques jours, sois prêt. En attendant...

Un regard autour de moi. Puis, vers le couloir de sortie, dans le sens inverse.

- Tu as une nouvelle demeure à découvrir, 'me semble.

Je tourne les talons, puis lui fais signe de me suivre par-dessus mon épaule.
Qu'il découvre là où la Légion ardente se terre. Et le reste.

Plus tard, il découvrira les gens. Ça promet d'être... Intéressant.
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