[Janvier 553] Le Prince de Sang-Mêlé [PV Endymion]

Emrys observait autour de lui, une expression de dégoût visible sur le visage. Depuis sa plus jeune enfance il évitait de poser le pied en ce lieu. Le Cercle de l’Atlantique Nord. Première ligne de défense d’Atlantis, mais également quartier le plus pauvre de la ville. Déjà que l’absence de richesse de sa propre zone était pour lui déplaire, tout était bien entendu bien pire ici. Il pressait le pas, n’accordant nulle importance aux êtres habitant en ces terres misérables. Heureusement, personne n’osait l’importuner. L’Ecaille bleutée sur son dos devait y jouer pour beaucoup. Le fait qu’ils n’ignoraient certainement pas à quelle famille appartenait son nouveau porteur affirmant à coup sûr ce point.
Il exécrait fouler ce sol mais il n’avait pas vraiment le choix. Orphéus l’avait fortement invité à rencontrer le Général Endymion, il serait donc malavisé de ne pas s’exécuter. Pourtant, il n’avait guère plus envie de rencontrer cet homme que de ce trouver en ce lieu.

Je n’avais pas eu besoin de faire de recherches approfondies pour en apprendre sur Endymion, le Général du Dragon des Mers. Tout Atlantis le connaissait. Un Sang Impur, un bâtard issu de l’union entre l’excellence et la vermine. Un misérable, qui n’aurait dû avoir le moindre droit mais qui visa la Lumière et pu s’y hisser. Comme si l’honneur, non mérité, d’être l’un des Sept Gardiens ne suffisait pas, il avait séduit Calista Atlas, Générale de Scylla, sœur du Primus Senator et ancien « Roi », Cinead Atlas. Un miséreux épousant une héritière d’une des Familles Patriciennes, descendante d’Atlas, n’était pas une chose que je pouvais respecter.
Je savais déjà que cette entrevue ne pourrait se passer calmement. Je ne croyais pas un seul instant qu’il puisse faire basculer l’avis que j’avais sur lui. La difficulté serait d’avoir une discussion, tout simplement.

Enfin il commença à emprunter le chemin pavé d’or menant à destination, bien plus à son goût. L’ambiance n’était pas pour lui déplaire non plus. En un sens, cela lui rappelait la protection qu’il avait lui même installé, dans l’esprit en tous cas. Bien que, fidèle à sa nature, sa propre barrière était beaucoup plus dans la subtilité, contrairement à la démonstration défilant sous ses yeux. Il devait au moins reconnaître le style de l’impur.
En vérité, cela correspondait à une première ligne de défense, incitant les intrus à ne surtout pas y pénétrer. La sienne les laissait venir pour les briser et se nourrir d’eux. Ce qu’il trouvait bien plus intéressant.

>> Toi. Va faire savoir à ton maître qu’Emrys O’Bannon souhaite le rencontrer.

Il s’était adressé au premier garde venu, ignorant s’il s’agissait d’un véritable être ou d’une quelconque protection générée par le gardien des lieux. Ce dernier semblant être conscient de ce qui l’entourait, il espérait qu’il comprendrait ces mots. Dans le pire des cas, encore une fois la Scale sur son dos parlait d’elle-même. Après, ce dernier allait-il guider le visiteur à son maître, ou bien se contenterait-il de prévenir ce dernier qui viendrait à sa rencontre ?

Face à cette sèche interpellation, le garde se retourna, pour laisser apparaître un faciès ravagé par la mort. Un sourire déchirant les restes de ses lèvres, il s'avança en direction d'une gueule géante de requin, après avoir fait signe au visiteur de le suivre.

https://www.youtube.com/watch?v=3TOzkCIaXjI

Le son angoissant d'un orgue s'amplifia à mesure que le garde, flanqué du général des mers se rapprocha du pilier de l'Atlantique Nord.
Devant l'imposante structure, une jambe par dessus l'accoudoir de mon trône de bois et d'or, je dégustais le contenu d'une bouteille de bon rhum. Après avoir perçu l'arrivée de mon visiteur, j'avais pris le soin d'enfiler mon écaille, manière de ne pas l'insulter d'emblée.
Emrys O'bannon...
Son nom seul suffisait à me faire sourire. L'entrevue risquait d'être intéressante, à plus d'un titre. Encore un de ces nobles pédants et arrivistes, que ma réputation devait suffire à faire grimacer.
Parvenu à quelques mètres de mon promontoire, le garde m'adressa une révérence qui fit dangereusement grincer son dos, avant de se retirer dans le brouillard qui nimbait les lieux.

Mais quelle surprise... Un O'Bannon... Il en reste donc ? J'en suis ravi !

Un éclat de rire s'échappa de ma gorge, alors que je dévisageais le nobliau, d'un air désinvolte. Machinalement, je portais le goulot de la bouteille à mes lèvres, avant de pousser un soupir d'aise.

Je t'offre un verre, cher frère d'arme ? Rhum, hydromel, bière, vin ?

Sous mon air amical, le simple fait de voir l'écaille de la sirène maléfique portée par un autre que Nimue me donnait des aigreurs d'estomac. Une nouvelle preuve que ma belle capitaine n'était plus... Et bon courage à son remplaçant pour lui arriver au doigt de pied !

L’être mena Emrys vers un tout autre décor, traversant au passage une machoire de requin aux proportions indécentes afin de pénétrer dans une véritable ode à l’exubérance. Véritable festin macabre, appuyé par la mélodie d’un orgue se faisant entendre en ces lieux, le Général faisant face au Maître des lieux. Et la première vue qu’il avait de cet être ne faisait que confirmer ce qu’il avait pu penser jusque là. Installé de façon négligente sur un trône témoignait d’un cruel manque d’éducation, et également qu’il visait plus haut que sa place légitime. Un vaurien se prenant pour un roi.
Pour peu il avait bien envie de lui faire ravaler cet outrage en le faisant descendre de ce trône. Cependant, deux choses l’en empêchaient. Sa visite n’était pas sans but, en premier lieu. Et enfin, il n’était pas un combattant et faisait face à quelqu’un étant un Marina depuis bien plus longtemps que lui, qui plus est dans son domaine. Il n’était pas idiot et un duel n’avait que peu de chances de tourner en sa faveur.

>> Général Endymion. Un verre de vin m’ira très bien merci.

Un salut des plus sobres, mais marquant malgré tout une différence entre eux. Lui connaissait les bases de la politesse. Il s’installa ensuite, son port bien plus noble que son hôte, tandis qu’il attrapait le verre qui lui fut servi entre son majeur et son annulaire avant de le porter à ses lèvres. Puis, après avoir bu sa première gorgée, il répondit à la première question.

>> Il est vrai que ma famille a subi des pertes ces dernières années. Mon oncle, ma cousine et récemment mon frère. Certaines plus accablantes que d’autres. Mais il en faut plus pour se débarrasser de nous. Nul doute que je saurais ne pas faire oublier qui nous sommes.

En effet, ma famille avait subi des pertes. Certaines m’ayant véritablement affectées. D’autres… Et bien ma tristesse était de ne pas avoir pu m’en charger personnellement. Mais cela ne le regardait nullement. Je doutais qu’il soit réellement ravi de voir que nous n’étions pas éteints. Nombreux en Atlantis étaient ceux qui devaient espérer que cela arrive un jour. Cruelle erreur de leur part. Nous étions bien plus tenaces qu’on ne pouvait le croire. Je ne portais peut être pas l’honneur de ma famille en but principal de ma vie, l’honneur étant une notion bien relative chez moi, mais je comptais en effet leur faire apprendre à respecter mon nom entier.
A commencer par l’imposteur devant moi. Je n’appréciais guère ses manières. Comme je le pensais, la cordialité pourrait sauter à tout moment. J’essaierai malgré tout de me contenir autant que raison. Ne pas faire voler aussi vite les relations entre Généraux. J’étais encore bien trop récent pour ça.

>> Je vais être direct. La raison de ma présence est qu’Orphéus m’a invité à venir te voir. Comme tu le sais peut être, j’ai repris le rôle convenant à mon Ecaille et je dirige donc les flottes atlantes. Et donc il m’a été ordonné de m’occuper des pirates, et surtout d’en apprendre plus sur ce Narsès.
Notre Légat m’a indiqué que tu pourrais en savoir un peu plus sur les attaques que nos troupes ont subi. En particulier car tu disposes de ton propre réseau d’informations.

Et là demeurait le principal point faible du jeune aux yeux bleutés. Son âge justement. Il manquait d’expérience. Bien que ses connaissances surpassaient certainement celles de bon nombre d’habitants de la cité marine, elles restaient surtout théoriques. Il n’avait pu se faire sa place, disposer de ses propres informateurs. En attendant, il se devait donc faire de procéder de la façon qu’il connaissait le mieux.
Regrouper et recouper un maximum d’informations auprès des personnes les mieux placées à cet effet. La Voix de la Poséidon avait donné les noms, à lui de les rencontrer.

>> Je pense que je pourrai servir Atlantis et notre Dieu qu’en ayant l’ensemble des cartes entre mes mains. N’es-tu pas d’accord ?

Quel délice de sentir le dégoût que j'inspirais à cet homme.
Rien qu'à voir ses manières ampoulées, sa retenue, son expression, j'avais envie d'éclater de rire. Combien de nobliaux de cet acabit avais-je dérangé en épousant Calista ? Malgré les années, et mes prouesses martiales, je ne parviendrais jamais à gagner leurs faveurs.
Et pour tout dire je m'en fichais. Voire même, j'en jouais, non sans cruauté.

Oui, les O'Bannon sont une race coriace. Et surprenante, à plus d'un titre.

Un rictus énigmatique flotta sur mes lèvres. Allais-je jouer cette carte ? Pas encore... Le plaisir n'en sera que plus savoureux.

Ta cousine, Nimue, était une femme exceptionnelle, et extrêmement compétente. Tant sur le plan martial, que stratégique. Bon courage pour être à la hauteur de sa stature...

Une nouvelle lampée de rhum, suivi d'un rot bien senti. Sa souveraineté allait-il défaillir face à mon manque flagrant d'éducation ? Une bonne occasion de le réveiller à coup de baffes.
Ainsi donc, ce cher Orpheus avait dévoilé les ficelles de mon petit réseau ? Normal, vu que le sujet avait été abordé lors de la réunion des généraux. Mais... Je n'avais reçu aucun ordre m'imposant de le partager.
Une lueur gourmande embrasa mon regard, lorsqu'il se posa de nouveau sur la silhouette de celui que je considérais comme un imposteur. Le voir engoncé dans cette écaille me secouai l'estomac.

As-tu seulement les mains assez larges pour recueillir toutes les cartes entre tes doigts ? Quelle expérience as-tu des pirates, des voyages en mer, de la stratégie maritime ?

D'un bond, je me relevais de mon trône, pour venir m'asseoir sur la marche la plus haute du promontoire sur lequel mon trône reposait.

Alors dis-moi, O'Bannon... Quel serait mon bénéfice à t'aider ? Ton oncle et ta cousine savaient s'attirer mes bonnes grâces. Or, je n'avance pas mes pions pour les distribuer au premier venu. Que tu serves Atlantis et Poséidon, cela te concerne.

Un rictus narquois me mangea le visage. Ma partie favorite allait débuter : les négociations.

Quel sera ton pacte avec le Diable, ma petite sirène ? J'ai quelque chose que tu désires. Fais-moi ton offre.

>> Ecoute.

Un simple mot, froid au possible. Nul sourire sur son visage, pas même l’expression suffisante bien trop souvent présente. Il n’en avait pas douté, la discussion serait difficile. Endymion venait de prouver que, une fois encore, le Général nouvellement nommé ne s’était pas trompé. Ce dernier se tenait droit dans son siège, n’étant pas de nature à baisser les épaules devant la vermine. Seul mouvement émanant de sa personne, les doigts de sa main gauche, tapotant la table lui faisant face pendant qu’il fixait son interlocuteur droit dans les yeux.

>> Je ne suis pas de ceux cherchant obligatoirement à se faire apprécier de leurs pairs quitte à jouer les hypocrites, je vais donc être clair. Les Vulgaires n’inspirent chez moi que du mépris et les Sang-Souillés comme toi ne valent pas mieux. Ma cousine était une traîtresse à son sang et sa mort n’est pas de celles qui m’accablent, bien au contraire. Ainsi, il me paraît donc évident que jamais nous ne serons amis.

Malgré sa nature qu’il savait profondément mauvaise, il y avait une chose qu’on ne pouvait pas lui reprocher. Chercher à cacher qui il était vraiment. A ses yeux cela n’était pas nécessaire. Seuls les résultats comptaient et il était prêt à faire tout ce qui était nécessaire afin de les obtenir, quitte à tricher, manipuler ou toute autre action de ce genre. Comme ce genre de procédés finissaient bien souvent pas se savoir, il n’était pas de ceux gaspiller du temps et de l’énergie afin de cacher ce qu’il était. Si la notion d’honneur avait la moindre importance pour lui, ce serait fièrement qu’il afficherait cette nature.

>> Par contre cela n’empêche en rien d’être associés dans un intérêt qui est, je l’espère, commun, celui de notre cité. Si la Scale que tu portes signifie quelque chose pour toi, servir Atlantis et Poséidon est quelque chose qui nous concerne tous les deux et il est donc nécessaire que chacun des Généraux accepte de collaborer.

Et, sur ce point, je ne mentais pas. Jamais nous ne pourrions nous entendre. Cela me semblait évident avant de venir ici, cela ne faisait plus le moindre doute maintenant. Mais cela n’était pas nécessaire pour poursuivre un but qui se devait d’être commun à l’ensemble des Marinas. Et ce but, je l’avais vraiment. Atlantis, sa civilisation et son Dieu, étaient les plus à mêmes de me permettre de défendre mes propres intérêts.
Il était donc évident que je les servirai de l’ensemble de mes capacités, quitte à devoir fréquenter les pires nuisibles qui soient, à me faire cracher dessus à la moindre occasion. Je n’étais pas idiot au point de me laisser aveugler par des considérations aussi frivoles.

>> Il n’y aura donc nulle offre de ma part, je ne suis pas venu ici pour négocier comme un marchand de tapis. Par contre, il existe deux solutions.
Soit le sang atlante coulant dans tes veines te permet d’avoir la lucidité nécessaire et nous mettons nos différents de côté. Ainsi, et conformément au souhait de notre Légat, tu partages les informations en ta possession afin de me permettre d’en savoir plus sur Narsès et ainsi protéger les intérêts de tous les Atlantes.

Cette solution était sincèrement celle que j’espérais qu’il choisisse. C’était de loin la plus sage, celle qui prouverait qu’il n’était pas un idiot ne pensant qu’à sa petite personne et qu’il y avait peut-être, et je dis bien peut-être, un maigre espoir qu’il vaille quelque chose. Mais, hélas, j’en doutais légèrement et soupçonnais qu’il ne penche pour la deuxième solution.

>> Ou bien tu démontres que la vermine salissant tes veines domine et refuse de collaborer, risquant ainsi sans autre considération la sécurité d’Atlantis. Cette entrevue se retrouverait donc terminée sur le champ et ce fait dûment noté.
La balle est dans ton camp.

Les doigts d’Emrys arrêtèrent leur mouvement tandis qu’il plia les bras sur son torse, s’enfonçant un peu plus dans son siège. Il n’avait rien omis, prononcé nul mensonge. Maintenant, il ne restait plus qu’au Général du Dragon des Mers de faire son choix. Celui qui scellerait la suite des événements.

Je l'écoutais avec attention, sans me départir de mon rictus. D'abord cynique, puis rapidement figé.
Ce nobliau ne possédait aucune notion de diplomatie, de négociation ou de tact. Un terrible handicap pour un général des mers.
Au lieu d'entrer dans un jeu de mutuel bénéfice, cette tête de hareng né avec une cuillère d'argent dans le bec, préféra m'afficher son profond mépris pour les "Sang-souillés". Et son argument du "bénéfice d'Atlantis", me fit intérieurement sourire, moi qui était un vétéran de guerre.
Pourtant, je le laissais finir de s'exprimer, avant de relâcher un soupir d'aise.

Pour une sirène, tu ne manques pas de couilles.

Au moins, sa témérité valait bien un compliment.
Pourtant, s'il était un tant soi peu observateur, il pourrait voir naître une étrange lueur dans mon regard.

Tu vois... Il ne faut pas confondre la sécurité d'Atlantis, et tes petites ambitions personnelles. Je suis du genre à partager toutes les informations nécessaires avec notre Légat. Alors pourquoi te faire une faveur, en te les offrant sur un plateau ? Crois bien que je me ferais un réel plaisir d'informer d'Orpheus de la raison pour laquelle je te laisse te démerder dans le vaste monde pour trouver tes propres rumeurs. Je ne vois aucun intérêt à faire de toi un vainqueur, alors qu'il me suffit de te laisser fouiller dans la merde des bas-fonds.

Car, j'étais quasi certain que ce brave O'Bannon devait plus être habitué aux mondanités qu'aux tavernes, et aux maisons closes. Or, c'était en ces lieux de débauche crasse que les ragots les plus aiguisés parvenaient aux oreilles.

Tu parles à un général qui était là bien avant ta nomination, par défaut. Un sang-souillé qui a combattu aux côtés de Poséidon, et survécu à la révolte des Muiens. Quels sont tes faits d'armes pour venir exiger quoi que ce soit ? Ton nom suffit-il à légitimer le fait que tu me prennes comme un inférieur, ou un vulgaire serviteur récalcitrant ?

Pour le coup, je n'étais même pas en colère. Juste profondément amusé par la maladresse de ce coq ml dégrossi. Pourtant, mon cosmos obscur commença à s'élever, jusqu'à saturer l'atmosphère ambiante. La brume autour de nous commença à rapidement s’épaissir, signe de bien mauvais augure.

Sincèrement, j'en ai rien à foutre de tes insultes. J'ai entendu bien pire, et venant d'un noble cela ne m'étonne pas. Difficile pour les emplumés de ton espèce d'accepter qu'un putain de pirate soit devenu socialement supérieur à eux, en épousant Calista Atlas. Pourtant... Il y a UN truc qui ne passe pas.

Avec lenteur, je finis par me relever, une expression presque démoniaque peinte sur mon visage aux traits angéliques. Le Diable menaçait de se réveiller, après de longues années de sommeil.

Personne n'a le droit d'insulter Nimue O'Bannon devant moi ! PERSONNE !

Et sur le coup de la fureur, les esprits de mes cartes entonnèrent leur mélopée favorite. Le chant funeste témoin de leur appétit par une âme fraîche.

Endymion défie Emrys.

>> Voilà qui m’apprendra à demander un minimum d’intelligence à une vermine.

Un long et profond soupir accompagnant cette phrase. Emrys n’était pas déçu. N’ayant aucun respect pour son interlocuteur, il n’en attendait bien entendu rien. Il s’était simplement dit que, peut-être, aurait-il le minimum de lueur de lucidité suffisant à faire le choix qui était pourtant le plus logique. Bien entendu tel n’était pas le cas. Drapé dans sa suffisance, attaché visiblement plus à son propre statut qu’au reste, il démontrait toute l’étendue de son évidente idiotie.
Et s’il était le plus proche capable d’avoir un réseau d’informations, de suite le Général de la Sirène Maléfique comprit pourquoi Orphéus restait à la tête de celui d’Atlantis. En confier la gestion à un tel crétin serait bien entendu une erreur stratégique tellement évidente que le Légat ne pouvait décemment pas faire.

>> Ce n’est pas car tu es plus attaché à ta misérable personne, et ta volonté de faire oublier l’insulte à notre peuple que ton sang représente que c’est le cas de tout le monde. Je suis bien plus à l’aise dans l’ombre et passer pour un vainqueur est le dernier de mes soucis.
Et ce contrairement à toi qui préfère visiblement la reconnaissance qu’on peut lui faire que servir dans un plus grand ensemble.

Sa vie et son nom seraient bien différents si tout ce qu’il souhaitait était la reconnaissance. Il lui paraissait donc étrange qu’au final, un être aussi opportuniste se préoccupe véritablement plus de l’intérêt de sa cité qu’un individu semblant bien plus avenant à première vue.

>> Va donc dire au Légat pourquoi tu préfères garder pour toi des informations qui pourraient sauver la vie de soldats Atlante plutôt que de les partager à celui qui les commande. Surtout que je ne serais jamais venu me salir en ces lieux s’il ne m’avait pas dit de le faire pour que tu partages ces éléments.

Puis cela me frappa comme une évidence. Ce qu’il me prêtait comme intention afin de refuser de collaborer étaient bien entendu les siennes. Pourtant, il faisait certainement parti de ces idiots incapables d’assumer ce qu’ils étaient vraiment. Il se voyait certainement comme quelqu’un dont les actions étaient justifiées, ayant des valeurs, voir de l’honneur. Dommage que l’honneur ne soit que l’invention des faibles pour justifier leurs échecs.
J’avais beau être quelqu’un qu’on pouvait légitimer qualifié comme une personne mauvaise, je ne cherchais pas à le cacher. Je serais le premier à clamer qu’il serait idiot de me faire confiance, mais qu’il n’y avait pas à me craindre tant que nos intérêts étaient communs. Il était triste qu’il n’était pas capable de se regarder dans un miroir comme je pouvais le faire. Mais pouvait-on attendre quoique ce soit d’un Sang-Souillé ? Non, bien entendu.

>> Continue à démontrer ton absence totale de connaissances, tel l’immonde rampant que tu es. Sache que j’ai le plus grand respect pour Dame Calista, mais même la plus noble des personnes a des défauts et tu es visiblement l’un des siens.
Pour ton éducation, pour peu qu'il soit possible d’éduquer les animaux, le titre de Roi de Cinead Atlas était le symbole de la réunion des pouvoirs qu’il possédait en tant que Légat et Primus Senator. Il était donc attaché à sa personne mais n’était que le résultat de ses prérogatives. Mais Atlantis n’est plus une monarchie depuis des siècles, il n’existe nulle famille royale et le titre de Princesse de ton épouse n’est donc qu'usuel et n’a nulle valeur officielle.
Ainsi, en tant que membre de la famille Atlas et Générale, elle est socialement mon égale et non supérieure. Tu te doutes donc bien que, malgré ta tentative d’ascension qui semble te tenir à cœur puisque tu la soulignes, tu restes l’immonde merde que tu étais au moment de ta naissance.

Je sentais que son Cosmos s'était élevé, témoin de la noirceur de son être. Comme je l’avais senti à mon arrivée, cette façon de faire me rappeler la mienne. Il était donc bien un contresens complet, se défendant par des paroles que son énergie elle même contredisait.

>> Mais, tout paria que tu es, je ne remets en doute ta puissance ou tes faits d’armes. Mon propre titre, je ne le dois pas à ma puissance au combat, je sais bien qu’il ne s’agit pas de mon atout et nul doute que tu m’es bien supérieur sur ce point.
Heureusement il existe des personnes comme moi pour réfléchir à la place des écervelés comme toi.

Comme en réponse à sa propre démonstration, mon Cosmos commençait à s’élever. Il avait beau être dans son antre, cela n’empêchait ma particularité. Mon énergie était un parasite se nourrissant de l’environnement. Je ne la dirigeais pas contre lui, nulle agressivité ne pouvant se faire sentir dans cette émanation. Mais lentement je prenais connaissance des lieux, et surtout me protégeais de son influence éventuelle.

>> Quant à ma répugnante cousine, il n’y a nulle insulte. Il est connu qu’elle a passé plus de temps parmi les Vulgaires et les esclaves d’Athéna que parmi les siens.
Peut-être la défends-tu car tu la voulais dans ton lit, et il est vrai qu’une chienne avec un cafard peut avoir du sens, mais ne t’attends pas à ce que tous en Atlantis partagent ton avis. Pour ma part, j’aurai aimé être celui mettant fin à sa vie.

Emrys se redressa, son visage toujours aussi inhabituellement expressif. Visiblement le Vulgaire prenait définitivement le pas sur le peu d’Atlante qu’il y avait en Endymion. La simple mention d’une traîtresse avait suffit à l’énerver et à tomber dans les pires travers de l’homme. Ceux qui faisaient que le O’Bannon perdait définitivement toute possible considération pour la personne la démontrait.
Bien que cela soit le cas depuis longtemps en ce qui concernait cet individu.

>> Je t’autorise à clamer que le Général de la Sirène Maléfique a préféré fuir que te faire face. Je n’ai donc nul intérêt à me battre contre un autre Marina, aussi miséreux soit-il, surtout lorsque je n’ignore pas que le résultat ne serait pas ma faveur. Tout le monde ne raisonne pas aussi primitivement que par les coups.

Puis, sans même lui adresser un autre regard, il fit demi-tour et commença à quitter les lieux sous le rythme d’une mélodie paraissant bien douce à ses oreilles.

Citation :: Je refuse le duel et Emrys commence à partir. Si tu veux le poursuivre, indique donc le dans ton post suivant et on fera les jets °°
Sinon il s'en va et fin du RP pour moi xD

La preuve venait d'en être faite : ce nobliau n'était pourvu d'aucune sorte d'honneur ou de courage.
Le type même de couard capable de fuir une bataille, en abandonnant sans remords ses alliés. Une information que je notais dans un coin de ma mémoire.

Un véritable capitaine est celui qui n'hésite pas à se salir les mains, et à montrer l'exemple à ses hommes. Tu as peut-être un titre offert arbitrairement, mais tu n'as ni l'étoffe, ni la légitimité pour l'arborer.

J'avais parlé avec un profond mépris, tant cet homme me répugnait. Un sentiment visiblement partagé.
Ermys m'affubla d'un tombereau d'insultes, dévoilant toute l'horreur que je lui inspirais, par mon existence même. Dans son esprit étriqué, la notion même de faits d'arme ne pouvait s'opposer à la marque indélébile d'une naissance. Pas étonnant qu'avec de tels serpents à leur tête, les grandes familles sombraient lentement mais sûrement au fil des éons.

Tu m'autorises ? Ahahah, comme c'est aimable de ta part...

Cet homme était véritablement impayable. Si certain de son fait, de la certitude que sa naissance suffisait à le hisser au dessus des autres. Clairement, j'allais devoir avoir une discussion avec Orpheus à son sujet. Même si connaissant un peu le Légat, j'envisageais qu'il ait déjà une opinion sur la nouvelle sirène, et ses indéniables limites. Mais lorsque Ermys osa insulter de nouveau Nimue, mon sourire revenu se dissipa aussitôt.

Pauvre gosse mal dégrossi... L'unique chance que tu aurais eu d'éliminer ta cousine, aurait été qu'elle soit auparavant immobilisée et plongée dans un profond coma. Et encore, tu aurais été fichu de te tailler avec ta propre lame. Mais n'espère pas t'en tirer aussi facilement.

Et d'un mouvement de main, j'épaissis uns nouvelle fois la brume qui nous cernait, avant de m'avancer vers Ermys, un air funeste peint sur mon visage. j'avais soif de sang...

Endymion poursuit Emrys : lancement de dés !

Tentative de poursuite :

Le membre 'Endymion' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'D10' :

[Janvier 553] Le Prince de Sang-Mêlé [PV Endymion] 3

Attention ! Les lancements de Dé se passent dans la Section Jets de Dé.

Soit Ici

Nous laissons passer celui là. Mais ce sera le seul.

Le Staff.

>> Quel exemple que de vouloir se battre entre soldats du même camp.

Emrys ne prenait même pas la peine de lui faire face, tournant le dos à l’idiot qu’il était venu voir. Seule sa tête était tournée sur le côté, regardant en arrière. Ce dernier n’avait aucune volonté de le laisser s’en aller, démontrant une nouvelle fois qu’il était de ces imbéciles ne sachant résoudre les différents autrement que par la force.
Pathétique. C’était le seul mot qui lui venait à l’esprit.

>> Tel le dégénéré que tu es, tu te montres donc incapable de retenir les mots qui te sont adressés ? Bien sûr que ma cousine était plus puissante que moi. Heureusement que j’ai précisé que nous ne sommes pas tous de simples primates comme toi et que la force n’est pas la seule solution.

Comme en application de ses paroles, son Cosmos s’intensifia. Nulle puissance écrasante. Ce n’était pas son style et de telles démonstrations n’étaient que l’apanage des imbéciles à ses yeux. Peu à peu l’énergie parasite du Général de la Sirène Maléfique occupait l’espace entier mais, surtout, se dirigeait vers Endymion, frôlant tour à tour ses joues, son dos, jusqu’à entourer son être entier. A aucun moment elle ne devint offensive. Bien qu’il pouvait la sentir courir tout au long de lui, nulle énergie vitale n’était absorbé, nul esprit embrumé.
Il était conscient de sa présence, tout simplement.

>> Sur ce… Je tire en effet ma révérence. Au plaisir de notre prochaine entrevue.

A peine les mots prononcés, trois sirènes, créatures mi-femme, mi-oiseau, furent générées par le Cosmos d’Emrys. Deux dans son dos, immobiles, venant en protection d’une éventuelle attaque et le cachant en partie de la vue du Sang-Mêlé. La dernière face à lui, s’élançant aussitôt en avant afin de fendre la brume devant lui, créant ainsi un passage qu’il ne perdit pas de temps à emprunter.
La source quittant les lieux, immédiatement les créatures mythologiques disparurent. Peu à peu la corruption générée par Emrys s’estompait, laissant seul dans cet antre le Cosmos du maître des lieux. Le roux faisant marche arrière, toujours entouré de son énergie. Prêt à réagir si quiconque osait l’empêcher de retourner en son pilier, faire bien entendu un rapport sur l’incident. Mais il avait décidé qu’il n’y aurait nul affrontement ce jour.

Citation :: Emrys arrive donc à partir, fin du RP pour moi.

C'était vraiment super cool, merci ! Promis le joueur insulte (un peu) moins xD

Re: [Janvier 553] Le Prince de Sang-Mêlé [PV Endymion]

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