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 [Janvier 553] L'aube, épine dorsale

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BrohosBrohosArmure :
Cuirasse de la Chimère

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Message [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyMar 26 Mai - 0:34

[Janvier 553] L'aube, épine dorsale Nd58
TRANSYLVANIA ᚾᚱᚣᚺᛋᛘᚳᚵᚣᚺᛁᚣ


Chemins de l’errance. Brohos après avoir fui les Slaves pour s’enfermer dans le Dédale en suivant la volonté de la Chimère, s’était retrouvé comme une âme en proie à la folie en quête d’une réponse dans le cruel domaine des Berserkers, paysage de l’apocalypse comme le ventre des enfers, divine comédie dantesque. Son unique œil était alerte, angoissé et fuyant, et malgré son physique trapu il ne lui semblait être qu’un renard dans une meute de loups, tant ceux qu’il rencontrait pouvaient le dépasser ; aussi, le Bouc avait pris le contrôle et l’avait fait fuir, alors que le Serpent pestait. La Chimère était la fracture de trois esprits, dont le Lion était vraisemblablement le plus fort, ce qu’il commençait à comprendre. Mais le Serpent continuait d’instiller le venin en s’imbibant de la douleur de son hôte pour que le poison prenne encore plus ; pour cela, il faisait apparaître la Cuirasse par sursauts, Cuirasse qui plantait ses griffes directement dans la chair de Brohos pour le rendre plus fort en même temps qu’elle s’inspirait de son martyr.

D’une tempête son crâne était ainsi devenu le territoire privilégié ; une lancinante confusion, délice d’un chaos qui se répandait à l’intérieur de lui en dévorant son identité en même temps que sa mémoire. Aucune porte de secours ne lui permettait d’échapper à lui-même et ce fut dans cette tourmente qu’il passa une artère supplémentaire du Dédale pour chuter sur un chemin d’épines dorsales abondantes et amoncelées. En dépit du temps qu’il avait passé à explorer le territoire défendu, il n’était jamais parvenu à mettre la lumière sur cette zone qui pourtant semblait le convoquer d’une façon presque magnétique. Systématiquement, il avait tourné le dos comme si la dernière porte avant qu’il ne comprenne la vérité l’attendait là, mais sonnerait peut-être pour lui le glas. Alors, affamé, il s’en retournait aux forêts de Transylvania, là où en tant que Slave il se plaisait à s’embusquer, déversant parfois son fiel contre de malheureux passagers. Ils ne vivent que pour te nourrir.

Mais il était temps. Sa fuite devait prendre fin. Pour raison retrouver, il devait trouver le courage nécessaire d’affronter cette crainte mortelle de voir son aventure s’arrêter au chevet de son accomplissement. Le Bouc lui disait d’y aller. Le Serpent pour une fois se taisait. Mais le Lion, pour montrer sa force, fit irruption. Son faciès, soudain, se trouve recouvert d’un casque d’acier presque complet, avec seulement quelques trous pour voir et respirer. Pour celui-là, tes dents ne sont pas encore assez aiguisées. Il continua d’arpent le sentier d’ossements, l’âme toujours en proie à un doute persistant. Et si la Chimère lui mentait ? Pourquoi le Serpent se taisait ?

« Splendide. C’est ici… ici que tout se joue. »

Sous le casque entier, sa voix prenait un timbre métallique.

Devant lui s’étirait à présent la Grotte des Crânes. Autel lugubre de tous ses espoirs constamment fustigés par la démence. Solution mortelle. Le Lion grognait à l’intérieur de lui, aussi vrai que ses crocs semblaient traverser le casque et mordre son crâne et sa nuque. Brohos avisa qu’il était responsable de la plupart des morsures qui lui étaient infligées ; mais alors, le Serpent gouvernait-il une autre tête ? Contente-toi de marcher.

Il avança, lentement, prenant le temps d’admirer avec un regard aussi contemplatif qu’aux aguets les parois osseuses qui formaient l’enceinte de la Grotte des Crânes.

Et puis, il le vît. Bouleversement.


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Dernière édition par Brohos le Mar 26 Mai - 10:11, édité 1 fois
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HaldorHaldorArmure :
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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyMar 26 Mai - 9:29
Vivre en laissant son instinct prendre le contrôle. Agir en conséquence alors que la raison commandait de ne pas le faire. Mais cette dernière n'avait aucune emprise sur la Mort, car la Mort fauchait sans distinction ceux qui se présentaient à elle. Haldor n'avait aucun souvenir de son passé, certainement tumultueux, mais il s'était forgé une certitude : il avait toujours été un guerrier. Le sang et la mort coulaient dans ses veines, son corps réagissait à l'instinct sans qu'il n'ait besoin de le commander, comme si durant toute sa vie, il n'avait fait que combattre ou se tenir prêt à agir. L'on a coutume de dire que les habitudes ont la vie dure. Pour lui, c'était tout à fait exact.

Ses mouvements étaient fluides. Ses coups précis. Et son immense lame dansait devant lui, fauchant les soldats présents pour cet étrange entraînement. Un véritable colosse se dressait là, au milieu du cercle composé de plusieurs autres guerriers. Sa stature comme son arme étaient sans commune mesure avec ses adversaires. Un colosse revêtant une armure étrange, puissante, auréolée d'une aura argentée. L'Ursidé portait bien des noms : l'Argenté, le Colosse faisaient partie des pseudonymes habituels. Mais ici, au sein de la Citadelle, on le nommait "Mort". Car la Mort il était. Et sa cuirasse en était la digne représentante.

En dehors de son aura aussi pâle que la mort elle-même, se dégageait de sa personne une sorte de brume, instillant le froid dans les coeurs et dans les esprits. De véritables ossements composaient la cuirasse; notamment au niveau du torse. Et sur son visage, un terrible masque en forme de tête de mort, ne laissant apparaître que deux orbites rougeâtres, incandescentes. Ici se dressait l'un des quatre Cavaliers d'Arès, le Cardinal des Légions des Cendres, celui qui fauchait toute vie. Alors qu'il prenait la parole, la voix déformée par le masque, les hommes autour reculaient instinctivement.
    - Dernier assaut. Frappez comme si vous souhaitiez me tuer. N'ayez aucune compassion, aucun doute au moment de porter vos coups.

Les pieds parfaitement plantés dans le sol, sa main droite portant son immense lame, "Hécatombes", Haldor attendait. Il allait montrer ici pourquoi son épée portait ce nom. Sous ce masque, bien que nul ne le voyait, un immense sourire s'étirait sur son visage. Il percevait la conscience de sa cuirasse, sentait l'effet qu'elle avait sur lui. Mais elle ne faisait que conforter un sentiment déjà présent chez lui. Les hommes amorçaient la charge. Et un grand éclat de rire les accueillit. La brume autour du géant gagna en intensité pour l'envelopper complètement. Et alors elle entra en mouvement. "Hécatombes" fauchait ceux qui se dressaient devant lui. En quelques instants, tous furent à terre. Certains plus mal en point que de raison. Il prit alors la direction du grand siège qui trônait en maître dans cette salle, siège composé d'ossements, de crânes et d'un geste il planta la lame dans le sol, laissant cette dernière s'enfoncer suffisamment pour lui permettre de rester là. Il retira son masque, dévoilant enfin son véritable visage. Le sourire n'avait pas disparu. Et prit place.
    - Filez soigner vos blessures et n'oubliez pas la leçon du jour les mecs. Le nombre, quand on est aussi faible, ça représente que dalle face à un vrai guerrier. Allez, dégagez.

    - Bien, Seigneur Haldor !

Les hommes le saluaient et quittaient déjà la place, laissant le géant seul, pensif. Vraiment seul ? Non, un autre se tenait là, à l'entrée. Pas un simple soldat à en croire la cuirasse qui le recouvrait. D'un geste de la main, il lui fit signe d'approcher.
    - Et bien ? Je ne te connais pas toi ! Approche et parle : qui es-tu ?


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Cuirasse de la Chimère

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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyMer 27 Mai - 23:04

[Janvier 553] L'aube, épine dorsale Nd58
TRANSYLVANIA ᚾᚱᚣᚺᛋᛘᚳᚵᚣᚺᛁᚣ


Titubant, il avança tel un sorcier en transe. La Grotte se découvrait en même temps qu’il la foulait, territoire de toutes les malédictions qui semblaient envahir son âme damnée. Par instant, son corps était secoué de sursauts. Son faciès se marquait soudainement d’un masque de haine, défigurant ses traits dans une grimace du diable, et il effectuait des mouvements spontanés, désordre des commandes nerveuses de son cortex assailli par les crocs de sa Cuirasse. Sur son corps torturé, l’albe mâchoire continuait de pomper son sang et de le déchirer.
Lorsque ses yeux s’immobilisèrent sur le Cardinal, toute la cuirasse exulta comme par enchantement, révélant ici, dans la Grotte des Crânes, sa sujétion à des forces surnaturelles. Il se figea, prostré par la Chimère.

Ses paupières s’ouvrirent démesurément. Son seul œil s’écarquilla alors que son iris se résorbait, manifeste de son incompréhension. L’élu de la Mort était là, souverain, impérial. Le béotien l’observa comme s’il découvrait une empreinte des Dieux, saisissant au-delà de la magie de l’instant les raisons pour lesquelles il avait exprimé tant de craintes à venir jusque-là. Une aura se dégageait de celui qui occupait le Trône des Crânes, une aura emplie de puissance et de ténèbres. La raison lui recommandait de le redouter, de se méfier de ce qu’il pouvait lui infliger. Mais la raison était quelque chose qui n’apparaissait que par instants dans son esprit complètement déchiré.

Aussi, luttant contre la fatalité, il se força à avancer en dépit d’être freiné par quelque chose de personnel. La Chimère s’y refusait. Elle lui interdisait, dévote de la légion des Cendres, d’aller plus loin. Mais il restait à l’intérieur de cet homme une once de fierté et de libre-arbitre, quelque chose de l’ordre de la dignité. Il voulait désobéir à ce que la Cuirasse lui dictait. Puisqu’il avait été jusque-là, il devait aller au bout. Le côtoyer au plus proche, le toiser jusqu’à sentir son haleine sur lui. Paradoxe. Névrose. Il était l’incarnation parfaite de ce condamné enchaîné à son propre corps ; celui dont le pire ennemi n’est autre que lui-même. A fortiori cela suffisait à expliquer son aspect si lugubre, car forçant le destin, il paraissait ralentir en avançant. Hésiter, reprendre, accuser un spasme, une convulsion, un doute, étriqué, imparfait, gothique.

« Je ne sais pas… »

Il parla. Sa réponse se résuma à cette négation de la question. Pouvait-il encore dire qui il était véritablement ? Sa véritable nature avait été défigurée depuis que la Chimère avait jeté son emprise sur lui. A présent, elle tentait de reprendre le contrôle. Son casque, au fur et à mesure, avait gagné son faciès, laissant d’énormes cornes marquer l’empreinte de la créature chimérique à laquelle il donnait son sang. Sur son torse, des plates de fer s’imposèrent, plantèrent encore plus de griffes dans sa chair ; ornementant la cuirasse, la tête de la Chimère vint se poser au centre de son plastron. Les armoiries de la Cuirasse se présentèrent unes à unes, pointes saillantes sur les spallières, les cubitières et les canons de bras, comme autant de signature de sa présence, une façon significative de faire comprendre au Cardinal qu’elle lui amenait un nouveau valet. C’est moi. C’est nous. Regarde notre empreinte sur son corps. Nous sommes là. Voici ton serviteur. Autour de la bavière, le nœud d’une longue cape noire vint ceindre sa nuque. Tel un surcot, de nombreux lisérés protubérants définissaient les extrémités des différentes couches, donnant à l’ensemble de la Cuirasse un aspect comme acéré, incisif. Du mordant. Du mordant et de l’épine.

« Enfin, si. Peut-être. Ou peut-être que non. Je suis Brohos… mais en même temps, je ne suis pas Brohos. Je suis autre chose. Je suis celle aux trois visages, je rampe, je rugis et je cabre. J’ai le venin et le feu, j’ai la haine et l’hérésie. Je suis Brohos, celui qui tue. Je suis la Chimère, celle qui déchire. Je viens ici pour la Mort. Veux-tu que je te la donne ? »

Enragé, entêté, il ne mesurait pas ses paroles. Mais il était tout entier absorbé par ce nouveau rôle.


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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyVen 29 Mai - 19:43
Il arqua un sourcil à la première réponse de l'étranger. Ne pas savoir qui on était, il savait ce que cela faisait. Par contre chacun avait son histoire et Haldor savait qu'au sein de la Citadelle, beaucoup oubliait volontairement le passé qui avait été le leur. Comme si le fait d'intégrer cette armée pouvait permettre de tourner la page, d'être quelqu'un d'autre. Lui ne connaissait pas ce sentiment : ses souvenirs n'existaient plus. Seuls quelques passages lui revenaient de temps à autre, tous liés à la guerre et aux combats.

Peu à peu, la cuirasse apparue. Prenant place, s'imposant comme pour hurler son identité, hurler son nom. Il y avait quelque chose de presque poétique, d'assez captivant pour le colosse qui appréciait le spectacle qui lui était donné. Jusque là, il n'avait que rarement vu une cuirasse agir ainsi. Mais elles étaient toutes particulières. Il ne fallait pas oublier qu'elles étaient vivantes. Des parasites.

Puis il reprit la parole. Donnant son nom. Confirmant ce qu'il était. Qui il était. Des titres pompeux, une allure quelque peu effrayante et un ton qui ne laissait pas place au doute : s'il le pouvait, il le tuerait. En était-il seulement capable ? Là était une autre histoire. Une histoire qu'il comptait bien développer ici et maintenant. Car ici, le seul Patron, c'était lui. Pas l'homme aux Trois Visages. Mais avant ça...
    - Brosse ? Drôle de nom mon pote, mais rassure-toi, t'es clairement pas le seul à avoir un nom à la con. Brosse la Chimère... Bah, j'vais m'y faire.

Il éclata de rire. Il n'en était pas au premier nom absurde venu depuis qu'il était en poste. Védan, Slim, Melon, Tigrou, Grognasse et encore bien d'autre... Il n'y avait pas là de quoi fouetter un ours. Il appréciait en tout cas la prise de risque. Mais ici, Brohos était au coeur de la Légion des Cendres. Au coeur du royaume de la Mort. Il allait donc lui apprendre qu'en ce lieu, le seul apte à donner la mort, c'était lui et lui seul. Il se releva donc, arrachant du sol l'immense lame qu'il avait posé précédemment, puis fit quelques pas vers la Chimère. L'aura argentée se répandait autour de lui, la brume réapparaissant peu à peu. Son sourire restait toutefois présent. Il n'avait pas encore replacé son masque. Brohos avait encore une chance. Petite. De ne pas se faire écraser comme le moustique qu'il était.
    - J'crois qu't'as loupé un chapitre mais j'vais t'expliquer. Tends bien l'oreille, sans quoi c'est moi qui vais te déchirer.

Il s'arrêta face à lui, le dominant de toute sa stature. Brohos était trapus, semblant posséder une grande force physique, typiquement le genre de gars avec qui s'entendait bien Haldor. Il le toisait. D'aucun aurait trouvé cela dangereux. Voir idiot. Mais Haldor était le Cardinal de la Mort. Il ne redoutait pas ses ennemis. Et moins encore les soldats qui composaient son armée. En ces murs, la violence était Reine. Et il en était le plus digne des représentants.
    - La Chimère répond aux ordres de la Mort. Ici, tu n'as aucun droit. Face à moi, tu n'es rien. Es-tu si fatigué de porter cette cuirasse pour oser prétendre m'apporter la mort ? Si tel est le cas, alors frappe, Chimère. Frappe pour tuer. Mais assume les conséquences qui suivront. Car si tu frappes, alors je répliquerai. Et j'peux te jurer une chose : au final, ton crâne ira rejoindre ceux qui se trouvent ici, dans mon domaine. J'te jure que j'l'écraserai de mes mains et que j'servirai ton cadavre au Boiteux.

Pour qui avait déjà combattu, il serait aisé de reconnaître l'odeur qui émanait de la pièce maintenant que l'Argenté se dressait là, laissant son cosmos s'emballer. L'odeur du charnier. L'odeur de la mort. Elle empestait les lieux alors que la brume s'imposait de plus en plus, donnant à l'endroit l'illusion de se retrouver sur un antique champ de bataille. De sa main libre, il abaissa son masque. Les yeux redevinrent deux fentes ardentes. Restait qu'à espérer que Brohos soit doté de la logique. Sans quoi, cet entretien tournerait court. Les ossements de l'homme dans la Chimère rejoindraient ceux des fous qui s'étaient opposés au géant par le passé, et la cuirasse de celui-ci reposerait de nouveau au coeur du Lac de Sang.

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Cuirasse de la Chimère

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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyDim 31 Mai - 0:00

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Embrasement. La Cuirasse devenait folle. Elle incisait plus profondément ses dents, en particulier dans le pli de ses genoux. Il comprît. Imprudent. Il comprît qu’elle voulait qu’il se prosterne, qu’il admette son infériorité. Mais Brohos était las. Soumets-toi misérable humain. Toute sa vie, il n’avait fait qu’obéir aux autres ; et il avait fini par conquérir sa liberté. Pour rien au monde, depuis qu’il la possédait, il ne voulait la perdre. Et la Chimère allait contre cette volonté. En tentant de le manipuler, de le traîner toujours davantage vers la folie et l’hérésie, elle le prenait en otage. Elle tentait de le faire abdiquer par la torture. Elle mettait des frontières à son libre-arbitre, faisait ployer son mental. Il ployait. Il se résignait. Incline-toi. Mais il se battait toujours, cherchant dans les méandres d'une mémoire fracturée les empreintes de ce qu'il était dans sa propre essence.

Il était trop habitué à fuir. Ne le défie pas. A se soumettre. Laisse-nous te montrer la voie. Mais à la lumière de ce regard plein de prétention que lui jetait ardemment dans un flot de menaces celui qui se présentait comme la Mort en personne, il perdit les gonds qui faisaient sa retenue. Haldor éveilla sa colère. Diablerie. Spectacle ! Son visage se crispa en même temps que son corps se contractait sous la torture infligée par la Chimère, qui à présent le revêtait tout entier. Tu n'oserais pas le... Sous le casque qui lui servait de chef, son vis-à-vis pouvait voir, à l'ombre de la manifestation de la personnalité à trois têtes, le faciès d'un homme fustigé par ses propres tourments.

« La Chimère est d’accord avec toi, Cardinal de la Mort. Elle me raconte que je dois t’obéir, ou quelque chose comme ça. Regarde ! Regarde comme elle me pousse à me prosterner devant toi ! »

En effet, la Cuirasse l'avait forcé à se fléchir, mais il semblait à l'évidence se cramponner à ses appuis pour rester debout, interdisant à son dos de se courber, à sa tête de s'incliner. Inconscient ! Tu nous tueras ! Il continua de le défier du regard.

« Mais je ne suis pas que la Chimère. Je suis Brohos, et pendant que ton cheval dort, je me dresse face à toi. La raison est simple : je ne suis pas de ceux qui se prosternent devant des bonimenteurs. Je ne te connais guère que par ce que cette maudite Cuirasse me raconte : il va falloir me prouver qu’elle n’a pas tort. Me montrer que tu me dépasses. Tu veux que je te dise ? J’en ai rien à branler de tes menaces, Monsieur l’Cardinal. Montre-moi que la Cuirasse n’a pas tort. Alors seulement je te prêterais allégeance. La mort ? Elle ne me fait pas peur. Je la côtoyais déjà quand tu étais encore dans les couilles de ton paternel. Sache néanmoins que si je l’emporte, je ne tuerais pas, Cardinal de la Mort… »

Un sourire carnassier, visible en dépit de son casque, illumina son visage. Cet homme était sanguinaire. Sa soif de sang était encore plus grande que celle de la Chimère. La Cuirasse avait cru bien faire en le choisissant. Elle mesurait à présent son erreur.

Je te dépasse en hérésie, Chimère.

« … non. Je ne tuerais pas. Je te couperais les couilles et te les ferais bouffer de force avant de poser mon cul à ta place. »

Il envoya la première frappe, sous la forme d'un crochet qu'il tenta brutalement de lui décocher en pleine mâchoire, espérant lui fracturer le crâne.


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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyMar 2 Juin - 18:22
Il comprenait désormais qu'il y avait interaction entre la cuirasse et l'homme qui se tenait à l'intérieur. Une opposition qui semblait pencher d'un côté comme de l'autre. La Cuirasse respectait la Mort et ce qu'elle représentait. Brohos n'acceptait pas de devoir poser genou au sol devant une entité qu'il ne reconnaissait pas comme son maître. Aux premières paroles, Haldor arqua un sourcil. Se prosterner ? Mais qui avait parlé de se prosterné ? Alors qu'il commençait à comprendre la raison de son agitation, l'autre poursuivait dans sa lancée. Décidément, l'opération "Mandales dans ta tronche de merde" allait devoir s'enclencher. Pour son bien.

Mais avant, il allait devoir réagir. Physiquement parlant, il s'entend. Sa posture, son attitude, toutes ces choses confirmaient que la Chimère ne se tairait pas sans tenter sa chance. Un peu comme dans une meute de loups, où il y avait toujours un débile pour tenter de prendre la place de chef, forçant l'Alpha à cogner plus fort pour faire taire le malheureux. Le crochet lui arrivait dessus. Mais le colosse ne broncha pas, campant simplement sur ses positions, la jambe droite légèrement en retrait. Et impact il y eu. Sous le coup, il recula d'un pas. Pas plus. Et il se mit à rire, un rire guttural. Un rire qui signifiait tellement de chose. Mais avant de répliquer - de cela il ne fallait pas douter - la voix du colosse s'éleva.
    - Si tu frappes comme une gonzesse, on est mal barré, "Mémère". Et j'vais t'apprendre une chose... J'en ai franchement rien à foutre que tu t'prosternes devant moi. J'ai jamais rien demandé d'tel. Par contre, j'accepterai jamais qu'on vienne chez moi, qu'on m'parle comme à la dernières des merdes, comme ça, sans raison. Tu crois quoi, vieux con ? C'pas parce que t'as eu la chance toute ta vie de tomber sur des manches incapables d'abattre ta vieille carcasse que ça va pas changer, hein. Tu ne crains pas la mort ? C'est bien, ça prouve que t'as peut-être ta place ici.

Le colosse s'approchait de Brohos. Son aura se répandait de plus en plus autour de lui. Nullement pour en mettre plein la vue ou autre effet du style. Haldor ne pensait pas en terme "impression", il pensait en terme "Destruction". Et cela fonctionnait comme cela depuis toujours. Pas de fioritures. Pas d'enchaînements invisibles. Seulement le Colosse qui se rapprochait, aussi sûrement que la Mort cueillait chaque être vivant, prêt à lui tomber dessus. Il leva son bras, celui portant sa lame "Hécatombes".
    - T'as bien ouvert ta gueule, t'as fait ton bonhomme, t'es content ? Maintenant j'espère qu'tu vas assumer tes paroles.

Et il abattit sa lame avec force, le but étant clairement de l'entailler assez sévèrement. Devait-il y aller si fort dès le départ ? Sans doute pas. Mais Haldor avait prévenu : tu frappes, tu dégustes. Et alors que la lame frappait, l'ombre du géant agissait... En le laissant approcher, "Brosse" s'était placé directement dans le champ d'action de son pouvoir. Et celle-ci essaierait déjà de l'immobiliser pendant que la lame faisait son office.

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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyDim 21 Juin - 12:21

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Au cœur de la Grotte des Crânes l’atmosphère devint tout de go beaucoup plus électrique. Entre le Colosse qui étendait son aura meurtrière et le fou-à-lier qui le défiait ouvertement, tout semblait se suspendre à la faveur d’une monstrueuse discorde. L’ombre du Cardinal se souleva comme un grand spectre invisible mais bien présent, et tenta derechef de remettre le provocateur à sa place. L’esprit du Slave était déjà toutefois otage de tourments, s’enfonçant inexorablement vers une folie sanguinaire.

Brohos ne parla pas. Il se contenta de découvrir la grandeur d’Haldor avec une sorte de stupéfaction qui laissa bientôt place à une rage intérieure. Haldor était impressionnant. S’il avait gardé ses habitudes, le barbare aurait fui et attendu son heure ; mais il s’était déjà trop amusé à cela et l’occasion pour montrer son tempérament à sa Cuirasse pour en prendre le contrôle était trop bonne. Le Serpent siffla. Le Bouc bégueta. Mais leurs voix à l’unisson furent englouties par le cri féroce du Lion qui se mit à insuffler sa force herculéenne dans les fibres striées du barbare en même temps qu’il planta encore plus intensément ses crocs de métal dans sa chair. Brohos fut comme foudroyé par cette morsure épidermique qui pénétra son corps, et ce fut grâce à ce réveil du fauve qu’il put esquiver d’un pas de côté la lame géante d’Haldor.

Mais le Slave ne se contenta pas d’esquiver, non. Attaque. Mords. Chique. Dévore. Dans ses mains se glissèrent deux couteaux du même métal qui composait sa Cuirasse. Des couperets, les mêmes qu’on utilisait pour séparer les morceaux de viande. Ils n’avaient ni garde, ni protection, ni poigne réelle. Il les découvrit tout en continuant son mouvement. Il plongea littéralement sous la lame pour venir frapper, avec élan, le plexus du Cardinal. Mais ce qui se déroula alors fut pure découverte : son armure cracha une sorte de déflagration qui lui brûla la peau, en même temps qu’elle tentait d’avaler Haldor dans sa brûlante essence. Flammes extraordinaires et sauvages, presque magmatiques puisqu’elles se mélangeaient à son sang en l’utilisant comme combustible ; oui, son être tout entier n’était que la source de son propre incendie. Il hurla de douleur.

« RRRRUUUUUUUUUAAAAAAAH !!! »

Et pourtant il ne s’arrêta pas à ce simple coup d’une violence inouïe ; il poursuivit son assaut en se montrant aussitôt plus incisif. Les tendons. Les clavicules. Le Serpent sifflait ses ordres. Brohos était encore confus, terrorisé, torturé, mais se découvrit une étrange complicité dans la guerre avec ses différentes personnalités. Il leva ses couperets et tenta aussitôt de les abattre sur les clavicules d’Haldor, comme pour séparer ses bras de son corps.


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HaldorHaldorArmure :
Cardinal de la Mort

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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyLun 22 Juin - 13:42
Ainsi donc la Bête se réveillait. L'esquive de son coup de sabre impressionnait clairement le colosse qui regardait désormais la Chimère fondre sur lui, se laissant submerger par la colère, la haine, l'envie de frapper. Mais si Brohos avait fait preuve d'adresse à son encontre, la Mort n'était pas en reste pour autant. c'est donc avec un sourire qu'il observa la suite se dérouler. Le premier assaut visait clairement son plexus mais en dépit de la rapidité d'action, l'Argenté ne se laissa pas surprendre.

Pivotant sur lui-même, il dévia les mains armées d'un grand mouvement de son bras libre, esquivant alors largement l'assaut ennemi. Les flammes furent étouffées par son aura brumeuse, laissant complètement indemne le Cardinal. Vint alors le hurlement de douleur. L'envie de tuer se fit plus violente. Les couperets de son adversaire virevoltaient, cherchant à sectionner les tendons, visant aussi sa clavicule. Mais que pouvait donc faire une lame sur un corps comme celui du colosse ?

Ainsi se redressait-il alors que les lames l'atteignaient. Mais plutôt que de le blesser, elles s'arrêtèrent nettes sur lui. L'aura argentée repoussait l'attaque sans effort. Et bien que désormais son visage soit invisible, caché par le masque de Mort, Haldor souriait. Un grand éclat de rire accueillait ainsi la tentative avortée du guerrier. Ici, il n'était plus sur ses antiques champs de bataille. Ici, il était sur le territoire de la Mort en personne.
    - Est-ce là la puissance de la Chimère ? Incapable de porter le moindre coup alors que j'suis en face de toi ? Mouhahahahahahaha !!!! Tu mérites ton surnom, ma "grosse Mémère". T'es vraiment qu'une larve !

Et déjà se remettait-il en garde, ramenant sa lame face à lui. L'autre avait voulu jouer avec ses petits couperets. Alors il était temps de lui rendre la pareille. La brume s'épaississait dans la salle. Le colosse dominait de toute sa hauteur le guerrier aux trois bêtes. Son sourire s'effaçait alors qu'il prenait enfin la mesure de ce combat. Lui faire bouffer ses couilles, avait-il dit ? Il demandait à voir. Mais avant tout, c'était désormais à lui de prouver que son titre n'était pas usurpé. A lui de dévoiler pourquoi cette cuirasse avait fait de lui l'un des quatre Fléaux d'Arès.

De nouveau sa lame entrait en action. Une fois encore, nulle fioriture dans le geste. Il frappait latéralement afin d'atteindre son adversaire. Et de par leur position respective, il serait très difficile cette fois-ci pour Brohos d'esquiver cette attaque. D'empêcher la lame de mordre son armure, de mordre sa chair. L'aura de la Mort était omniprésente désormais. Et peut-être faucherait-elle une nouvelle âme aujourd'hui, si cette Chimère n'y prenait pas garde.
    - Prouve-moi que t'as ta place au sein de mon armée. Sinon, tu rejoindras les autres !

Les autres ? Les ossements qui se trouvaient éparpillés partout. Les crânes dont il faisait une étrange collection. Les carcasses d'antiques adversaires incapables de résister à la Mort, emportés par celle-ci. Brohos allait devoir hausser le niveau. Sans quoi...




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BrohosBrohosArmure :
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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyLun 22 Juin - 15:38

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Le Cardinal de la Mort, répandant son aura comme s’il était le maître des brumes, dévora littéralement ses flammes et ne tressailla même pas quand les deux couperets tombèrent sauvagement sur ses épaules. L’espace d’un instant, le barbare torturé par sa Cuirasse fut transi d’effroi : il n’en revenait pas qu’un homme puisse l’arrêter de cette façon. Le Colosse était réellement cette chose aux apparences indestructibles. Il lui faudrait apprendre à tailler dans son armure aussi difficilement que s’il le faisait dans la pierre. Prostré par son propre sentiment d’impuissance, Brohos ne put que rester ankylosé dans sa position et en ramenant ses deux couperets il n’eut ni le temps ni l’agilité nécessaires pour pouvoir se sauver. La lame géante du fléau d’Arès le frappa de côté avec une telle puissance qu’elle tailla dans son armure et dans sa chair à travers elle, et le projeta sur le côté avec une violence inouïe.

Brohos s’écrasa en faisant plusieurs roulé-boulé au milieu des ossements qui gisaient à sur toute la zone comme s’il était dans un véritable cimetière, ce que derechef le Cardinal de la Mort confirma en se raillant de lui. Autour de lui, le maléfice semblait se répandre. Lâche ! Faible ! Frêle ! Tu n’es bon qu’à crever la gueule ouverte ! Le Serpent sifflait, mécontent, humiliait. Le Bouc lui donna la force de se redresser. Debout. Debout.

Déchire-le.

De l’armure égratignée commencèrent à jaillir de petites gerbes de feu, crachées ça et là par un Lion affamé et enragé. Brohos tourna sa gueule livide vers son adversaire, et donna l’impression de le surveiller de son œil évidé d’iris. Un regard si froid faisant un épouvantable contraste avec sa Cuirasse qui s’enflammait.

« Flot de paroles… déconcentré… déchiqueter ta Cuirasse… je vais déchiqueter ta Cuirasse et toi derrière. Pas besoin de crier, non. Je frapperais jusqu’à ce que tu cèdes. En rugissant. Oui, en rugissant. »

L’usage de la parole était encore là, mais plus difficile qu’auparavant. Il fonça vers lui en aboyant avec une haine lisible même à travers son casque assombri.

« RRRRRRUUUUUAAAAAH ! »

Des flammes crépitèrent tout autour de lui et avant même qu’il ne touche son adversaire, une langue se souleva de sa cuirasse et déferla vers le Cardinal, vague incendiaire pour le troubler et briser cette aura qui semblait le protéger. Cela ne fit qu’augmenter la chaleur et son agonie personnelle, tant et si bien qu’il se sentit renforcé par cet assaut ; dès lors, il profita du trouble causé pour attaquer les bras de son adversaire. Coupe ses bras, et tu ne craindras plus sa lame. Oui. Il voulait le priver de sa possession, et il n’existait à ce sujet pas meilleure cible que ses membres. Prends garde ! Mais il n’écoutait plus le Bouc qui voulait le protéger. Il s’élançait d’un seul bloc, dévoré et dévorant par les flammes, rugissant comme un Lion et vicieux comme un Serpent, ne voyant que la colère se déchaînait. Sa Cuirasse continuait de l’inciser et de déchaîner ses pulsions. Il n’était que haine et colère, et incapable de raison garder.

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HaldorHaldorArmure :
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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyLun 22 Juin - 17:25
Les flammes paraissaient faire partie de l'homme. Le guerrier avait subi l'attaque du colosse mais ne s'en laisser pas pour autant désarçonner. Un trait de caractère que le Cardinal appréciait, en dépit de la grande bouche de ce dernier. S'il fallait faire usage de la force pour s'imposer, alors il le ferait sans hésitation. Ainsi était Haldor. Et le Cardinal ne pouvait accepter qu'on tente de contester sa toute puissance.

Nouveau rugissement. Paroles inutiles alors ? Qu'importe, si les mots n'atteignaient pas la Chimère, il ferait en sorte de se faire entendre autrement. S'il pouvait déchiqueter la cuirasse de la Mort, alors qu'il le prouve. Car il n'était pas si facile de se hisser à la portée de l'Argenté, après tout. Il fondit sur lui. Et une langue de flamme s'échappa de la Chimère. Rien qu'en ressentant la chaleur de là où il se trouvait, Haldor sut qu'il devait se méfier. Il n'affrontait pas un soldat lambda après tout.

Mais une fois encore, la cuirasse fit l'étalage de ses formidables capacités. Les flammes enveloppèrent le Fléau d'Arès avant de s'éteindre de nouveau, comme si elles n'avaient jamais existées. Comme si elles étaient mortes-nées. Mais se reposer sur ses lauriers étaient exclus face à une créature comme celle qui se jetait sur lui. Et ses couperets étaient toujours aussi dangereux. Aux lames, il opposa "Hécatombes", repoussant l'assaut avant que ce dernier ne vienne lui sectionner les muscles du bras comme il avait apparemment tenté de le faire. On ne pouvait lui reprocher une chose : il réfléchissait à ses attaques. Mais jusque là, c'était vain.

Puisque parler était inutile, alors il allait frapper. Sans autre forme de procès. Son aura se densifiait au point qu'elle semblait propre forme. Illusion ? Effet d'optique lié à l'énergie et à la brume ? Qu'importe, un gigantesque ours se trouvait désormais en lieu et place du géant. Un ours qui poussa un rugissement terrifiant lui aussi, se jetant sur Brohos. Un coup de patte terrible fut balancé vers ce dernier, afin d'emporter le pauvre malheureux dans son giron. Suivi immédiatement après d'une grande mandale dans la mâchoire, histoire de l'envoyer paître quelques mètres plus loin.

Se sortirait-il de ce piège ? Il l'espérait. Mais Haldor n'en avait pas encore fini... De nouveau un rugissement. L'ours reprit apparence du géant.
    - ALLEZ !! VIENS !










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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyLun 22 Juin - 18:18

[Janvier 553] L'aube, épine dorsale Nd58
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Sitôt qu’il vit que ses assauts multipliés ne faisaient pas mouche, Brohos comprit qu’il devait impérativement trouver une solution de repli. De nouveau, les flammes et ses frappes furent engloutis par le chaos qui déferlait autour d’Haldor, qui s’empressa pour riposter de faire naître une créature béotienne aussi terrifiante que pouvait l’être la Chimère. Enfin le Cardinal passait à l’action, et comme pour l’inviter à poursuivre Brohos décida de sourire. Un sourire qui en disait long sur le plaisir qu’il prenait à participer à ce pugilat herculéen où chacun exprimait à son tour toute l’étendue de son pouvoir. Le Centurion de la Chimère observa avec une sorte de fascination l’élévation de la créature bestiale fondant sur lui mais ne tarda pas à employer l’une de ses bottes secrètes. Pour le coup, le Serpent fit de nouveau son travail de ruse et de perfidie.

Disparais, vermine.

Le poison se distilla dans son corps plus vite qu’il ne fallait pour le dire. La chair du Centurion se mit à se flétrir et ses membres soudainement atrophiés se replièrent sur eux-mêmes en tremblant, et cela ne cessa, non, cela ne cessa jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de lui ; derrière l’assaut de l’ursidé, Haldor frappa de la paume comme s’il cherchait à saisir Brohos avant sa disparition, mais il était déjà trop tard.

Il se mît soudain à renaître à un autre endroit de la Grotte des Crânes, un peu plus loin mais toujours à une distance raisonnable de mandales, révélant son appétit pour les salades de phalanges. Tout son corps tremblait et était secoué de sursauts, transi de douleur par la toxicité que venait d’instiller le Serpent sous sa peau ; cette souffrance était parfaitement insoutenable et le contraignît à exorciser son Mal.

« AAAAAAAH ! SAUVEZ-MOI ! AAAAH ! J’AI MAL ! J’AI MAL J’AI MAL J’AI MAL ! LE SERPENT ! C’EST LE SERPENT ! »

Fou-à-lier, il se mit à agripper sa propre tête et à se gesticuler dans tous les sens, subjugué par son propre martyr.




Dernière édition par Brohos le Mar 23 Juin - 13:18, édité 1 fois
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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyMar 23 Juin - 8:08
Là, il eut une véritable surprise. Alors qu'il se ruait en avant contre le Berserker, la Mort ne put atteindre sa cible. Il frappa dans le vide. Se redressant totalement, et habitué à combattre sur les champs de bataille, Haldor se remit immédiatement en garde, balayant la surface de combat du regard, prêt à parer si un contre lui arrivait dessus. Et enfin il l'aperçut : la Chimère réapparaissait ailleurs. Il était parvenu à s'échapper grâce à un petit tour de passe-passe mais semblait en payer le prix désormais.

Sous son masque, le visage du colosse se ferma. Brohos était venu chez lui. L'avait insulté, invectivé, et même défié. Il avait accepté de le combattre afin de lui montrer qui était le véritable Cardinal en ces murs. Il avait accepté de faire cette passe d'arme également pour tester les capacités de celui qui avait osé perturber sa quiétude. Et ce qui se déroulait ici, face à lui, était déplaisant.

Et c'est tout !! Il vient chez moi, me casser les burnes, me menacer de m'les faire bouffer et il sait rien faire d'autre que chialer et disparaître ??? ET MAINTENANT CA !!!! J'vais t'briser moi, p'tite merde insolente. L'aura du colosse explosa littéralement sous la colère. D'un geste, il planta son imposante lame dans le sol près de lui, laissant celle-ci s'enfoncer suffisamment pour tenir droite. Il tendit alors son bras face à lui, paume fermée, comme s'il tenait une lance. Mais rien. Pour le moment. La brume semblait se concentrer autour de son poing et alors il prit la parole.
    - J'vais t'montrer qui est le vrai Patron ici ! Scythe !

Un objet constitué de brume pure fit son apparition. Une Faux, aussi grande que sa propre lame, mais vaporeuse. Sans attendre, la silhouette du géant se confondit dans les ombres pour réapparaître face à la Chimère. Et déjà la faux faisait son office. Elle atteignit sa cible mais plutôt que de mordre sa chair, la faux traversa de part en part Brohos, sans occasionner le moindre dégâts. Et le rire du géant fit écho à sa manœuvre. La Mort tuait toute chose. Même le cosmos. En agissant ainsi, il venait de trancher un lien entre la Chimère et sa source d'énergie. Comme s'il avait frappé une des trois Bêtes.

Alors qu'elle disparaissait, Haldor tendit la main en direction de sa lame qui s'arracha du sol pour fuser dans sa main. Ainsi, face au Centurion qu'il dominait de toute sa hauteur, il allait profiter de sa supériorité pour frapper un grand coup. Son ombre enveloppait Brohos comme un cocon, l'empêchant de fuir comme tout à l'heure.
    - Cette fois, tu n'iras nul part.

Et sa lame fit son office, une fois de plus. Elle fendit l'espace face à lui mais cette fois, pour l'entailler profondément. Si les soldats d'Arès apprenaient dans le sang, alors la leçon serait parfaite pour la Bête. Mais la Mort n'en avait pas terminé avec lui car déjà se redressait-il pour donner un magistral coup de pied en plein dans le torse de la Chimère - ou de ce qui s'opposerait à son pied, qu'importe - afin de briser sa volonté comme son corps, libérant alors celui-ci de l'ombre qui le maintenait en place.










Dernière édition par Haldor le Mar 23 Juin - 11:06, édité 1 fois
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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyMar 23 Juin - 10:05

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N’ayant fait que balayer les vents, le Cardinal se laissa à son tour envahir par une intense colère et passa derechef aux choses sérieuses. Sitôt que sa lame fut plantée dans le sol, et tandis que le Centurion se tenait le crâne en hurlant de douleur, il déchaîna sur l’impudent de noires puissances qui déferlèrent sur le martyr comme pour achever cette bataille. Une immense faux composée du chaos dont il était l’un des maîtres foudroya Brohos en le traversant de part en part comme pour le déchirer de l’intérieur. Le Slave ne bougea pas et accueillît la douleur comme elle se présenta, exultant de rage et de douleur, poursuivant son lancinant hurlement à la mesure des souffrances dont il était le sujet. Haldor poursuivît en fonçant vers lui et en le frappant rudement d’un coup de pied, écrasant son plexus sous la botte de sa Cuirasse maléfique.

Brohos fut projeté de nouveau sur plusieurs mètres comme une poupée balayée par la force non négligeable du Cardinal de la Mort. Le malheureux était fustigé de toutes parts ; par Haldor qui le frappait avec une violence inouïe ; par sa Cuirasse qui le dévorait de l’intérieur. Son esprit sombrait lentement dans une sorte de chaos personnel qui ensevelissait non seulement sa raison mais également son identité, laissant place aux entités bestiales qui l’habitaient. Le béotien devenait une marionnette, une créature pleine de haine et d’agressivité, écumant d’une rage impitoyable. De ses lèvres commença à mousser une bave hideuse et saignante, résultat du poison qu’avait distillé le Serpent et qui continuait de faire convulser ses membres par sursaut, pauvre petit corps soumis à des fléaux destructeurs. Et ce n’était pas fini. Car en plus de ce poison dans les veines, la Cuirasse flambait, oui, s’incendiait comme si elle était faite de poudre noire.

Torche humaine. A présent tout son squelette était la mascotte des flammes qui commencèrent à se délecter de ses chairs carbonisées, augmentant drastiquement son calvaire.

« HHHHHHHHIIIIIIIIIIAAAAAAAAAAAAAHH ! »

Ce cri-là fut plus strident, manifeste de son martyr, comme si son ardeur s’effaçait devant son calvaire. Derrière les flammes qui crépitaient sur sa Cuirasse comme un flambeau, et sous le casque obscur conquis par ce feu dévorant, son œil borgne luisait comme s’il y avait là une orbe rare ; l’œil d’une Bête, d’une engeance du chaos véritable guettant depuis les tréfonds du supplice sa seule solution de sortie, en la personne d’Haldor. Désespoir. Anéantissement de soi.

Il se releva de nouveau, les flammes dansant et chantant sur sa peau en produisant des sons semblables à une écorce se fracturant. Il ‘y avait plus rien derrière ce Centurion de feu. Rien d’autres que des voix qui gouvernaient un corps déserté par l’âme qui l’avait habité. Le Feu me donne faim. Le Feu me donne faim !

Il chargea de nouveau, et si le feu n’avait de fait cautérisé ses plaies, probablement que ses paumes auraient été cisaillées par les manches mal emboutés de ses couperets ; couteaux qu’il tenta tout de go de balancer sur les bras de son adversaire avec une passion inassouvie. Toujours la même stratégie, toujours le même mouvement : couper ses bras, puis briser son armure. Après avoir tenter de trancher les tendons, il frappa pour enfoncer ses lames dans sa Cuirasse. Y parviendrait-il ?




Dernière édition par Brohos le Mar 23 Juin - 13:19, édité 1 fois
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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyMar 23 Juin - 11:06
Sa soif de combat était toujours aussi intense en dépit des déconvenues qu'il subissait depuis le début de cette rixe. Il était sans cesse projeté au sol mais jamais il n'y restait. Les flammes consumaient l'homme mais pas sa volonté, à moins qu'elles ne symbolisent précisément sa détermination ? Haldor ne le savait pas. Mais à dire vrai, il n'y réfléchissait pas non plus. Lui, il n'était qu'une boule de pur instinct. On lui proposait un défi, il le relevait sans sourciller.

Un nouvel assaut. Identique qu'auparavant si ce n'est ce feu qui devenait plus difficile à combattre. Même pour le colosse. Mais la Mort avait fait de lui son représentant. Il personnifiait à lui seul les pires craintes des soldats, des civils, de toute créature dotée de l'instinct le plus élémentaire qui soit : survivre. Et faire face au colosse, cela signifiait tomber. A un moment ou à un autre. Pour la Chimère, ce n'était plus qu'une question de temps désormais.

Les coups furent de nouveau repoussés, l'Argenté se servant de sa lame gigantesque pour parer et dévier les lames. Il ne put cependant rien faire contre les flammes qui étaient plus intenses, ressentant une fatigue physique plus grande que ce que ses mouvements permettaient normalement. Derrière sous masque, il se mit à rire. Rire des actions inutiles de la Chimère. Mais rire aussi de ce petit tour de magie dont il venait d'être la cible.
    - Toujours pas, petite chose. C'est bientôt la fin...

Hel ! La Mort pour les Nordiques. Pourquoi elle ? Il n'y réfléchissait pas, ayant donné ce nom à sa technique sans y penser, d'instinct. Sans doute certain aurait profité de l'occasion pour lui poser la question, engendrant de terribles migraines. Mais pas ici. La brume avala complètement le colosse, disparaissant purement et simplement du champ de vision de Brohos. Tout autour de lui, celle-ci semblait comme danser. Alors le poing du colosse fendit ce brouillard étrange pour tenter de frapper le Soldat en plein dans l'estomac. Une attaque sortie de nulle part, afin de percer les défenses ennemies. Mais ce n'était pas tout...

Car alors que la brume reculait un peu, le colosse réapparu. Sa lame semblait luire, jetant autour d'elle d'étranges lumières argentées. Et tandis qu'il frappait avec elle, cherchant à frapper l'un des bras du guerrier, il laissait cette étrange aura contaminer le corps de l'adversaire. Qu'il goûte alors à la peur réelle, véritable, qu'inspirait la mort.







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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyMar 23 Juin - 11:41

[Janvier 553] L'aube, épine dorsale Nd58
TRANSYLVANIA ᚾᚱᚣᚺᛋᛘᚳᚵᚣᚺᛁᚣ


Haldor, face au Centurion, se déchaînait. Les flammes dévorantes finirent pas avoir raison de son obstination et commencèrent à l’attaquer, à l’éprouver à tel point que Brohos, commençant à lire les symptômes de la fatigue chez son adversaire, n’en retrouvait que plus de vigueur. La Cuirasse allait céder pour que se déchaîne le chaos à l’intérieur de lui, pour qu’il déchire ce corps si grand et si puissant, si inaccessible et pourtant… fracturable. Brohos avait toujours fonctionné depuis qu’il était né et sitôt qu’il avait commencé à écumer les champs de guerre : les affaiblir, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de leurs forces, et livrer le coup fatal. Pour cela toutefois il fallait être un as de la survie et dans ce domaine le Slave n’était pas le dernier des mieux lotis : il était tenace, rustique, rugueux et coriace. Au summum du désespoir, il ne devenait que puissance déferlante.

La brume de la Mort se mit enfin à envahir le béotien alors que le Colosse disparaissait derrière elle. Brohos assista à une vaste expansion du chaos autour de lui et d’instinct cela sembla attaquer les flammes qui le protégeaient. Le Bouc tout de go fit sa place. Tu ne dois pas mourir pas maintenant. Pas maintenant, non. Nous y arriverons. Brohos peinait à comprendre ces paroles intérieures pourtant ; il n’était plus qu’un monstre évidé de conscience obnubilé par l’espoir de pouvoir enfin attaquer les chairs du Cardinal et il sentait que le moment arrivait. Il allait anéantir ses forces jusqu’à ce qu’il ne puisse plus bouger le petit doigt, et l’achever. Mais quel diablerie que cette douleur qui persistait à le fustiger alors que, par instinct, le Bouc se mit à faire jaillir de lui des émanations de fers qui paraissaient être tel un exosquelette rampant autour du barbare pour le protéger de toute part. Le feu du Lion, insatisfait de n’avoir pas goûté la chair de la Mort, continua lui de dévorer le corps de son sujet.

Le poing d’Haldor frappa Brohos qui recula cette fois un peu moins, bien à l’abri derrière ses ramures de fers, barricadé par son exosquelette difforme. Il observa le Cardinal avec une sorte de fascination ; mais quelque chose se passait. Un contact. Une osmose. Ils étaient tous deux voués aux ténèbres, des monstres côtoyant les monstres.

La Cuirasse de Brohos commença à prendre une autre allure plus fauve, aussi vrai que le feu recommença à le conquérir, bouleversant ce moment suspendu. Il répliqua. Il répliqua en hurlant avec tout ce qui lui restait de rage bestiale : oui, il était au bord de la mort, mais il n’avait jamais eu autant d’énergie.

« GUUUAAAOOOORG ! »

Tel un animal, il recommença, encore une fois : les bras, puis la Cuirasse. Bientôt, le grand Cardinal ne pourrait plus porter son espadon mortel.




Dernière édition par Brohos le Mar 23 Juin - 13:19, édité 1 fois
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HaldorHaldorArmure :
Cardinal de la Mort

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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyMar 23 Juin - 12:32
    - C'est terminé.

Les attaques arrivaient sur lui une fois encore. Feu. Couperets. Dans une danse mortelle, morbide, terrible. Une alliance redoutable mais non redoutée par la Mort en personne. Cette fois, il n'avait plus envie de jouer. Cette fois, il ferait goûter au Centurion la douleur et la mort. Il n'était plus ici question de ne donner qu'une simple leçon : il était question ici de frapper fort, de prouver à la Chimère que la cuirasse n'avait pas choisi son Cardinal sans raison. Haldor, celui qui portait autant de noms que la Mort elle-même, allait conduire cet homme jusqu'à sa tombe.

Les esquives furent une nouvelle fois d'actualité. Mais cette fois, pas par opposition de son épée : le cosmos du géant prit une telle ampleur qu'il arrêta lames et flammes en même temps, comme si jamais ces attaques n'avaient eu lieu. Comme si un bouclier enveloppait l'Argenté, le préservant des vicissitudes de la vie. Ce cosmos qui le préservait du danger mais qui agissait aussi comme un poison pour le Centurion, qui en ressentirait les effets de manière inéluctable.

Ils étaient là, face à face. Que pensait donc Brohos en cet instant ? En constatant que ces assauts étaient une fois encore voués à l'échec, incapable de verser le sang du géant face à lui ? D'un geste, Haldor remit alors son épée dans son dos. Il le voyait : il n'en avait plus besoin. Brohos était au bord de l'épuisement. Et aux portes de la Mort. Il le savait car il en était le Gardien ultime. Un coup. Un seul. Et la Chimère ne serait plus. Il n'avait qu'à tendre le bras, à faire un pas. Ce qu'il fit. Il dominait désormais de toute sa stature le malheureux vaincu. De sa main gauche, il ôta son masque pour voir l'homme par ses yeux, sans obstacle.

Il aurait été si facile de dégainer de nouveau "Hécatombes". D'ouvrir en deux cet homme qui avait osé le défier, sous couvert de sa propre expérience, de son âge. Mais le Fléau d'Arès avait imposé ici son rythme, sa force écrasante et malgré toute l'expérience de la Chimère, il avait littéralement marché sur la tronche du bonhomme.
    - Voilà venu ton Baptême, celui de la Mort. Si t'arrives à survivre, alors j'te garderai au sein d'mon armée. Mais plus jamais je n'accepterai ton comportement... Entends mes paroles, l'Asticot. Car j'détesterai m'répéter !

Et comme aurait pu le faire un Père avec son enfant, il posa sa main sur le dessus de son crâne. Cela ne dura qu'un instant. Avant que le cosmos de l'Argenté traverse le corps de Brohos comme un courant électrique, laissant l'homme s'effondrer sur le sol. Il ne fit que deux pas en arrière. Et attendit. S'il se relevait, alors il accepterait de le garder. Sinon... Il aurait à s'expliquer auprès du Pontiflex quant à la mort d'un Centurion...




Citation :
Fin du combat mon ami °° Prions pour que tu survives, je n'aimerai pas ramener ta dépouille à Acamas °°


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Message Re: [Janvier 553] L'aube, épine dorsale   [Janvier 553] L'aube, épine dorsale EmptyMar 23 Juin - 13:37

[Janvier 553] L'aube, épine dorsale Nd58
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Le Cardinal ne tomba pas. Brohos avait été un flux de destruction incroyable, une marée de feu et de coups particulièrement puissants et sauvages mais face à ce déluge de déchirement Haldor était resté une Citadelle imprenable. Le Colosse pouvait dormir sur ses deux oreilles, sa Cuirasse et son cosmos ne le protégeaient que trop bien même face à ses propres sujets. Le Centurion vit ses couperets atterrir dans les bras de son adversaire, mais ces derniers se dérobèrent au dernier moment. De la même façon qu’ils ne purent, malgré sa force herculéenne et tout ce déluge de feu qui l’avait changé en torche humain, passer l’épiderme de sa Cuirasse. Trop défensif. Haldor ne pouvait qu’accuser la fatigue, à défaut d’accuser les dégâts.

Pour Brohos, ce fut tout autre chose. Impuissant, il débordait encore d’énergie mais son esprit lui sombrait inexorablement dans le chaos, comme s’il atterrissait dans la tanière du Lion, du Serpent et du Bouc et que ces derniers jouaient avec sa carcasse. Trop imprudent. Pas assez offensif. Pas assez vicieux. Chacun y alla de ses sermons en le piétinant psychologiquement pour lui enseignant ses erreurs. Brohos poussa, lors de cette introspection macabre, un cri de rage et de douleur ; ses muscles engourdis, atrophiés et convulsifs, continuaient de lui infliger d’horribles souffrances ; et sa peau, sans cesse dévorée par le feu, se remplissait de cloques suintantes.

Son œil borgne fixa Haldor à travers son casque enflammé comme s’il pouvait le voir. Le Cardinal, splendide et souverain, s’avança sur lui, posa la main sur la tête de l’homme prostré, et y laissa déferler son pouvoir. Brohos fut électrocuté et s’effondra, parcouru de tremblements. Tout n’était que chaos et désespoir, déchirement interminable. Tous étaient ses ennemis. Aucun ne lui épargnait cette sentence perpétuelle de l’agonie physique et morale.

Je vous tuerais tous.

A terre, il songea à sa situation. Il gisait sur des tas d’os amoncelés, dans le territoire bien gardé de la Mort. Aussi vrai que sa Cuirasse lui répétait qu’il en était le sujet par héritage, il se refusait pourtant à s’y soumettre. Il devait vivre. Vivre pour prouver qu’il était capable de dépasser la mort.

Alors il vivrait. Il décapiterait les trois têtes et prendrait celle d’Haldor pour finir.

Il se releva, sa Cuirasse continua de flamber. Il demeura immobile malgré les flammes qui dansaient sur lui et les convulsions qui continuaient de secouer son corps. Il hoqueta, mais ne se déplaça ; statue de feu au milieu des ossements, il fixa Haldor. Longtemps. A l’intérieur de lui, c’est comme si la Mort l’avait déjà pris ; mais son esprit était toujours présent, incapable de périr. Sa volonté était trop forte. Il la regarda pour lui montrer qu’il ne céderait jamais devant sa propre extinction.

Ainsi naquit le Centurion de la Chimère.


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