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 [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)

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CélestiaCélestiaArmure :
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Message [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyLun 1 Juin - 11:37
Un mois que la Tour s'était effondrée. Tout comme le cours de sa vie.

Encore prisonnière des chaines du deuil, celle que l'on appelait désormais esclave tentait de garder sa raison hors de l'eau. Dans cette horrible famille où son seul confort était de pouvoir réfléchir à son appel désespéré vers les Muses avec les moyens nécessaires. Vide, elle se sentait vide. Sans force. Inexistante. Allait-elle disparaître avec l'influence du Soleil ? Homonculus dépossédé de son créateur. Oiseau sans ses ailes. Vierge sans Dieu.

Ce soir elle avait eu droit à une petite soupe en plus du quignon de pain habituel. Les maîtres de maison commençaient à lui confier des tâches qui demandaient savoir et délicatesse, comme par exemple de tisser ou de recoudre des vêtements patriciens dans les règles de l'art. Entretenir les fleurs et l'allée centrale du jardin, afin que tous ceux qui pénétraient la demeurent sussent qu'il y avait là de riches et nobles Romains dont les jardins rivalisaient avec les palais. Laver les linges de maison et les vêtements. Et en récompense pour les dépenses qu'elle épargnait à la maisonnée, elle gagnait qu'on lui offrît un peu plus de confort, de nourriture.

Ses pieds nus pour ne pas réveiller les dormeurs, elle s'immobilisa après avoir déposé quelques bûches dans le braséro principal qui chauffait la villa. Contempla les flammes danser quelques instants joyeusement. Qu'elles avaient de la chance ces flammes ! Une fois bien nourries, elles s'éteindraient et on les laisserait se reposer. Et pourtant quelle tristesse que de vivre si peu de temps. Le Héron soupira. S'éteindrait-elle comme ces danseuses crépitantes ? Y avait-il plus qu'elle pouvait faire ? Apollon avait disparu, pouvait-elle seulement y changer quelque chose ?

Elle se retourna vivement en entendant le froissement d'une toge et le bruit d'une sandale sur le sol dur non loin d'elle. C'était le chef de famille, visiblement vacillant sur ses appuis, le visage rougi par le vin, un hoquet au fond de la gorge.

"Ah te voilà mon petit... Hips ! Qu'est-ce que tu fais ?
-J'entretiens le feu, maître. Voulez-vous que je vous accompagne jusqu'à votre couche ? Vous semblez en difficulté.
-Grands dieux, c'est une véritable vestale que j'ai rapportée ! Hips ! Oui viens donc près hips ! de moi..."

Elle obéit, attrapa l'un de ses gros bras pour le passer autour de ses épaules et pouvoir mieux le soutenir. Ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait dans cet état, mais qu'il lui demandait de l'aider, si. Ils firent quelques pas, dépassèrent le braséro, arrivèrent près d'une colonne.

"Dis-moi Célestia, hips ! depuis combien de temps es-tu parmi nous ?
-Trois semaines.
-C'est ça. Est-ce que ta vie ici te convient ? Hips ! Je pense que nous te traitons convenablement, hips !, et que tu obtiens des avantages à mesure que tu accomplis de nouvelles, hips !, tâches, hein ?
-J'en obtiens au gré de votre bonté, effectivement.
-Bien bien. Et donc, tu es reconnaissante de ce que nous faisons pour toi, hips ?
-Eh bien j'ai un toit, à manger...
-D'accord d'accord... Hips ! Mais tu vois, j'aimerais que tu me montres ta reconnaissance.
-Que je la montre, maître ? Je m'applique au mieux dans...
-Je ne te parle pas de travail cette fois ! Hips ! Tu es bien Romaine, si je me rappelle ?
-Oui maître.
-Et tu sais ce que font les nobles Romains avec les esclaves ?"

Un sourire idiot et pervers s'afficha sur le visage du patricien. Célestia eut alors un mouvement de recul mais il la retint et la coinça contre la colonne, soudainement moins ivre qu'il voulait le laisser croire. Sans attendre, il se mit à la caresser de façon indécente, s'appropria un sein à travers son vêtement.

"Non ! Lâchez-moi ! Arrêtez !
-Tout ce que je veux, c'est un peu de reconnaissance... Un peu d'amour... Tu n'as pas le droit de me le refuser !
-Je ne veux pas ! Au secours !"

Il la gifla, l'étourdissant quelques secondes avec une force insoupçonnée. Il était bedonnant, même un peu gras, mais dans ses bras épais il y avait d'anciens muscles de soldat qui fonctionnaient visiblement encore très bien. Elle se débattit tant bien que mal, donnant des coups de pieds, griffant, mordant même, mais le poids du Romain l'empêchait de bouger à son aise. La peur dans ses yeux excita plus encore l'homme dont la poigne s'affermit, lui arrachant un cri aigu de douleur. Il ne s'embarrassa pas d'attendre sa reddition pour faire glisser sa toge le long de son corps et continuer de se repaître de ce corps sublime par des attouchements aussi écœurants qu'intimes.
Célestia continuait de se débattre, criait, sentait son pouvoir gronder en elle. Elle avait la force nécessaire pour le réduire en charpies si elle utilisait son cosmos. Mais elle se rappelait aussi pourquoi elle s'était laissée prendre à cette vie de servitude : Itinérance. Tour des Vents. Sacrifices. Rome appartenait aux Saints désormais. Si elle se faisait prendre en utilisant ses pouvoirs, elle gâcherait le temps offert par ses frères, de son père, de tous les serviteurs devenus esclaves de Narsès. Elle ne pouvait se permettre cela.

A aucun prix.

Soudain, déchirement. Du sang coula le long de la cuisse, tandis que le patricien ricanait, jubilait. Il satisfaisait un fantasme avec le plus grand enthousiasme, grognant de façon obscène et avilissante, tout en lui donnant ces coups supposés, à l'origine, constituer le terreau d'une nouvelle vie. Son être mobilisé à encaisser la douleur perdait des forces, de la vaillance. Elle ne compta plus le temps que cela durait.

Quand il la relâcha enfin, il avait fini par laisser des marques sur ses poignets à force de les serrer pour la maintenir en place. Elle tremblait des pieds à la tête, abrutie de douleur, trempée de sa sueur exécrable et sa semence virile. Choquée. Le maître lui flatta la tête comme à un petit chiot qui aurait finalement appris un nouveau tour, son sourire carnassier promettant de renouveler l'expérience. Elle était trop belle pour être laissée intacte.

Il s'éloigna simplement, et Célestia découvrit alors sa femme sur le palier de la pièce, le fouet à la main. L'enfant quelques pas en arrière. Nulle compassion dans leurs regards.

"Tu vas me payer ça, petite vermine."

La nymphe se recroquevilla un peu plus. N'utilise pas ton cosmos. A aucun prix.

Elle avait déjà reçu des coups de fouet. Plusieurs fois. La domina s'en servait de défouloir, pour tous les prétextes. Généralement il s'agissait d'une dizaine, soi-disant pour apprendre à l'esclave à bien se tenir. Mais cette nuit-là... Le claquement du cuir retentit des centaines de fois. Et de plus en plus fort. La nymphe entendit l'hystérie percer dans sa voix à mesure qu'elle lui reprochait de détourner son mari de sa femme bien-aimée, à mesure qu'elle déchargeait l'étendue de sa frustration sur sa victime sans aucune pitié.
Peu à peu, les cris de l'esclave s'estompèrent, perdirent en volume, en fréquence. Jusqu'à ne plus être qu'un silence douloureux, amorphe. Elle avait des zébrures partout, la majorité concentrée sur son dos désormais sanglant. La vue de cette chose mi-humaine mi-morceau de viande semblait apaiser la noble, qui baissa enfin son arme.

"Voilà ce qui se produira chaque fois qu'il te préfèrera à moi. Je te conseille de te faire discrète, vermine."

N'utilise pas ton cosmos. A aucun prix.

La nymphe remonta tant bien que mal la toge sur son dos. Vestige d'une pudeur brisée en mille éclats. Et elle sombra aussitôt dans une obscurité reposante.

Ils la laissèrent là. A l'endroit même où on l'avait réduite à rien. Pendant plusieurs heures, jusqu'à l'aube en vérité, à l'heure à laquelle elle aurait dû venir les réveiller pour se préparer à sortir. Le feu s'était éteint, un coq chantait dans le lointain. Le froid tira le gamin de son lit en premier. Quand il la vit, il se mit à rire d'abord : sa toge était toute maculée d'un rouge encore humide, et il pouvait lui donner des coups de pieds sans que personne ne le voie. Il y passa quelques minutes avant de se lasser. Etait-elle morte ? Non, sa cage thoracique se soulevait encore.

"Mère ! Mère ! Célestia ne bouge plus ! Il faut la frapper encore pour qu'elle se réveille !"

Les parents se levèrent en pestant. Quoiqu'un peu plus reposés que d'ordinaire. En voyant leur esclave pâle et rouge à la fois, ils s'entre-regardèrent.

"Tu y es allée fort ma chère.
-Comme si tu n'y étais pour rien !
-C'était le marché : elle, ou le lupanar. Et je ne suis pas déçu. En plus tu peux la battre sans qu'on vienne te demander des comptes ! Mais tu en as profité un peu fort, regarde !
-Bien sûr c'est de ma faute ! Et ne me chante pas encore que c'est toi qui l'as trouvée ! Que nous avons une esclave gratuite qui sait lire, compter, tisser et je ne sais quoi ! Tu es autant responsable !
-Mère ! Mère ! Je peux la fouetter pour la réveiller hein ? Je peux ?
-Dans l'état où elle est tu vas l'achever mon pauvre garçon. Va plutôt chausser tes sandales.
-Que comptes-tu faire, mon époux ?
-Ce qu'il faut pour que notre esclave le reste. Et si tu me parles des pièces que nous allons y perdre, pense d'abord que c'est ton fouet qui l'a assommée ! Marcus ! Va voir à l'Aquila Romanus ! Trouves-y un médecin !
-Mais l'Aquila c'est une taverne Père...
-Au chant du coq c'est dans les tavernes qu'on trouve tout. Je ne sais pas si on peut attendre que de vrais médecins se préparent et se déplacent. Je vais te donner une bourse. Pas un sou avant que le rebouteux soit ici. Dis-lui qu'il sera payé grassement s'il fait bien son travail et en silence.
-Grassement ?
-Pour un rebouteux, deux ou trois pièces d'or est une grosse somme ! Allez file !
-Bien Père !"
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Message Re: [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyLun 1 Juin - 17:38
Retourner chez soi, revenir à son point de départ. Telle était désormais l'unique obsession d'Adonis. Depuis que Asclépios était parti, depuis qu'il lui avait dit de retourner à Delphes, il s'était mit en route, accompagné seulement par Esculape. Le serpent noir le suivait même s'il savait rester invisible lorsque il le voulait. Certaines journées, il ne le voyait pas, d'autre encore il se calait sur son bâton de marche et se laissait porter. Sa présence était réconfortante, en quelque sorte. Même si elle lui rappelait le départ de son mentor.

Pour voyager et se sustenter, il fallait de l'argent. Cela se trouvait par le travail et Adonis possédait deux façons d'en récolter : son talent de marionnettiste - même s'il préférait le cacher - et ses compétences de médecin. Ce dernier rapportait de quoi lui permettre de poursuivre son voyage, et il s'en contentait. Lorsqu'il le pouvait, il passait la nuit dans des auberges. Sinon à la belle étoile, proche de cette nature qu'il chérissait tant. Ce soir là, son choix fut restreint : il était épuisé de sa journée et n'avait plus beaucoup de sous à dépenser. Cette auberge, l'Aquila Romanus, ferait l'affaire.

Ayant déposé l'argent d'avance, il prit plaisir à enfin s'allonger dans le lit. Pas le plus propre qu'il ait vu mais qui restait suffisamment confortable pour l'emporter dans ses songes. Comme d'habitude, sa nuit fut de courte durée et peu tranquille : rêves étranges, souvent les mêmes en ce moment, qui laissaient entrevoir le soleil se faire happer par une ombre gigantesque. Comme d'habitude, il se passa de l'eau sur le visage avant de jeter un oeil au dehors. Il était tôt. Mais c'était parfait : il allait reprendre sa route. Reprenant ses affaires - son grand sac de voyage et son bâton de marche - il descendit, saluant l'aubergiste, et s'apprêtait à quitter les lieux lorsqu'un enfant déboula en trombe. Visiblement, il avait galopé pour arriver jusqu'ici. Sans un signe de respect, ni un bonjour, il beugla :
    - Nous avons besoin d'un médecin, ou de quelqu'un qui aurait des compétences dans ce domaine. Une de nos servantes est blessée. Aubergiste ! Si vous avez quelqu'un à nous conseiller, c'est le moment. Nous sommes prêt à payer généreusement la personne qui viendra !

Adonis allait partir sans un mot lorsqu'il se souvint que sa bourse commençait à se vider drastiquement. L'enfant gesticulait comme un pouilleux prit par l'envie de se gratter, montrant à qui pouvait le voir la bourse promise. Poussant un soupir, il se retourna vers l'enfant.
    - Tu as de la chance, petit. Je suis médecin. Conduis-moi jusqu'à ta demeure, que je puisse voir la patiente.

Le garçon jeta un regard étrange vers l'homme qui venait de lui parler. Mais se rappelant sans doute la mission qui était la sienne, il acquiéça et fit signe au médecin de le suivre, ce qu'il fit sans sourciller. Le trajet ne fut guère long mais terriblement silencieux. Qu'importe, pour Adonis les discussions inutiles n'étaient vouées qu'à lui faire perdre son temps. La plupart n'était pas capable de soutenir un échange avec suffisamment d'intelligence pour qu'il s'y intéresse. En arrivant, ce qui semblait être le maître de maison s'approcha.
    - Ah, parfait. Merci Marcus, donne-moi ça et va retrouver ta mère, je prends la suite. Vous, suivez moi ! Je vais vous conduire. Mon fils a du vous dire que vous serez payé si le travail est bien fait. Nous avons dû sévir et malheureusement... Bah vous verrez. Mais nous comptons sur votre discrétion.

Il l'emmena dans une autre pièce où se trouvait une jeune femme. Les vêtements déchirés, le sang en core frais, elle semblait véritablement avoir reçu une partie du monde sur les épaules. Un tic nerveux apparut à la commissure de ses lèvres alors qu'il jetait un regard froid, implacable, à l'homme. Sa main resserrait son bâton avec plus de force.
    - Je suis médecin, pas colporteur. je ferai mon travail et reprendrai ensuite ma route. Par contre j'exige un paiement immédiat. Je n'ai que trop l'habitude des services effectués sans paiement. Refusez, et je quitte les lieux immédiatement. Par ailleurs, pendant les soins, je veux être seul avec ma patiente.

L'homme hésitait. Sans doute peu habitué à se voir dicter sa conduite sous son propre toit. Mais le regard froid du médecin, et son envie de maintenir en vie son esclave, le poussait à revoir ses positions. Il jeta la bourse vers Adonis qui l'attrapa sans ménagement, cueillant les pièces à l'intérieur avant de lui jeter la bourse vide. Sous le regard insistant, le maître de maison quitta les lieux et referma la porte derrière lui. Adonis se détendit, posa son sac près de sa patiente et entreprit d'en sortir sa trousse de soin.
    - Bandes d'idiots !

Il se penchait déjà sur la jeune femme. Mais avant de s'occuper d'elle, il devait s'assurer qu'elle reviendrait à elle. Son cosmos entrait déjà en action, de manière discrète, jouant pour le moment le rôle simple d'ancre. Afin de la ramener. Il passa devant le visage de la demoiselle un linge qu'il avait imbibé d'une lotion à l'odeur très forte. Un désinfectant.
    - M'entendez-vous, jeune fille ? Je suis Adonis, je suis médecin. Je ne vous veux aucun mal. Mais j'ai besoin de vous pour que je puisse voir les dégâts sur votre corps. M'y autorisez-vous ?


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CélestiaCélestiaArmure :
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Message Re: [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyLun 1 Juin - 20:06
Le garçon avait été rapide et visiblement efficace. Quand le praticien eut été laissé seul avec la jeune femme -à qui il ne pourrait pas faire bien plus de mal dans le pire des cas-, le père s'en alla offrir une leçon de tir à l'arc à son fils dans le jardin. Ils ne pouvaient rien faire de plus de toute façon, ils n'avaient pas les connaissances pour. La matrone pour sa part se campa devant la porte, essayant d'écouter ce qui se disait, de flairer une entourloupe s'il devait y en avoir. Ce qu'elle entendait, pour le moment, semblait l'évidence même : réveiller la fille qui s'était évanouie si longtemps.

Perdue quelque part dans un sommeil qu'elle aurait toutes les raisons de craindre, Célestia s'accrochait. Elle ne voulait pas revoir Thanatos et Hadès, pas plus que Phantasos ou rencontrer son paternel. Aussi éphémère fût sa vie de nymphe, elle avait gagné le goût des choses, de vivre, de tisser des liens. Comment en était-elle arrivée là ?

Ne pas utiliser son cosmos. Aurait-elle dû finalement ?

C'est alors qu'elle entrevit un rayon de Lumière dans son néant. Comme un espoir qu'elle n'attendait plus, elle s'y accrocha de toutes ses forces, suivit son chemin vers l'extérieur.

Elle eut du mal à ouvrir les yeux, comme si ses paupières pesaient aussi lourd que du plomb. Sa vision lui renvoya l'image floue et vague d'une personne penchée au-dessus d'elle, son ouïe lui chanta quelques mots difformes et sans saveur. Médecin ? Ah, peut-être qu'il y avait un espoir finalement. Le fol espoir que ce soit le Médecin en personne d'ailleurs, qui venait de l'abreuver d'une Lumière ténue mais bien réelle. Le fol espoir qu'il soit rentré à la maison et ait fait un détour pour venir la chercher.

"Grand... frère..."

Elle ferma les yeux de nouveau, incapable de soutenir le faible effort que cela lui demandait tant le monde tournoyait autour d'elle.

"Tombée... Vol... Toi..."

Impossible de transmettre correctement son message, sa demande : les souffles restaient coincés dans sa gorge endolorie. Il était évident pour le médecin qu'elle délirait à moitié, enfoncée dans une réalité un peu différente, tout en étant dans la même avec lui. Elle lui rappelait quelqu'un.

Toujours dans son idée qu'elle avait affaire à Asclépios, elle tâta près d'elle si Esculape ne se trouvait pas là quelque part. Elle savait que la petite vipère blanche partageait une sorte de lien télépathique avec son frère, qu'elle pourrait peut-être siffloter pour lui plutôt que gaspiller son souffle en longues phrases décousues. Un peu comme elle l'avait expérimenté à l'église, cette fois où ils avaient tenu le dispensaire toute la nuit.

Le doux souvenir étira ses lèvres.

"Peux pas... tous... sauver..."
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Message Re: [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyLun 1 Juin - 21:52
Grand frère ? Elle hallucinait clairement, sans doute à cause de la profondeur de ses blessures et de la perte de sang qui en résultait. Fort heureusement, elle s'en sortirait. Il en était sûr. Puisqu'elle paraissait si faible, il allait devoir l'aider pour la positionner de sorte à lui laisser accès aux blessures. Et elles étaient nombreuses. Ils n'y avaient pas été de mains mortes à vrai dire et Adonis ne comprenait pas l'intérêt de fouetter ainsi une de ses servantes.

En tout cas, elle avait réagit à son ancre et il y avait clairement de l'espoir. Elle semblait chercher quelque chose, tâtonnant à l'aveugle autour d'elle. Il fit en sorte de la faire pivoter doucement, lui laissant accès à son dos. Les blessures à cet endroit étaient les plus terribles. Avec l'habileté d'un homme rompu à cet art, il détacha les morceaux de tissus et vêtements encore présents, faisant en sorte d'enlever également les résidus se trouvant dans les plaies. Puisqu'elle somnolait et qu'elle n'était pas tout à fait elle même, il pouvait en profiter pour user une fois encore de son cosmos, avec parcimonie.

Asclépios lui avait expliqué un jour qu'il fallait se montrer prudent avec les dormeurs. Que même s'il n'était pas un guerrier d'Apollon, il possédait la force que le Dieu Soleil donnait aux siens et qu'il ne fallait donc pas en user n'importe comment. Ici, elle ne comprendrait pas. Verrait dans ce qu'elle ressentait les effets de quelques drogues, peut-être. Ainsi usa t'il légèrement de son pouvoir pour anesthésier sa douleur, tandis qu'il se mettait à nettoyer les plaies. Il passait son linge avec douceur, veillant à ce que le produit désinfecte les blessures.

Ses petites opérations durèrent un moment. Et jamais il n'échangea de mots avec elle, concentré à sa tâche. Le bac d'eau proche était rouge tellement il y avait plongé son linge mais déjà on y voyait plus clair. La pommade de sa conception permettrait aux plaies de se refermer plus rapidement. Mais pour cela, il faudrait aux maîtres de maison de la retenue. Après tant d'efforts, il parvint à la redresser quelque peu. A ses côtés, un sifflement se fit entendre, caractéristique. Le reptile noir s'approchait, laissait sa langue percevoir les odeurs autour. Ses yeux fixaient la patiente. Avec beaucoup trop d'insistance, ce qui fit arrêter les gestes du médecin. S'ouvrant à Esculape, il ne perçut toutefois rien. Seule une émotion ressortait... De l'intérêt ? De l'amusement aussi ? Les vapeurs d'alcool qu'il lui avait fait renifler agirait pour réduire la douleur mais n'aiderait malheureusement pas à ce qu'elle reprenne conscience de suite de son environnement. Il attrapa alors son bras, pour poursuivre ses soins. Une sorte de baume à l'argile verte, remède que lui avait enseigné son mentor. Esculape se rapprocha. Adonis marmonna :
    - Et bien ? Tu as rarement été aussi intéressé par mes patients. Que t'arrives-t'il ?

Il ne lui répondit toujours pas. Et pourtant il sentit quelque chose. il perçut ses yeux briller. Et dans la tête de la jeune femme, les pensées du serpent se projetèrent, laissant Adonis sans possibilité de l'entendre.
    Garde tes forces, petite soeur. Tes blessures sont profondes mais Adonis est compétent. Tu te rétabliras vite. Une fille d'Apollon ne peut baisser les bras si facilement. Ne l'oublie pas, petite. Le soleil se couche et se lève chaque jour. Il en sera de même pour toi !

Esculape connaissait les effets du produits. Il savait qu'elle ne se souviendrait pas vraiment de cette discussion une fois son esprit revenu à elle parfaitement. Mais ses paroles avaient pour but de l'aider, de conforter l'ancre lancée par Adonis. Et s'il avait soustrait le médecin de la discussion, c'était pour une raison évidente : s'il devait apprendre qui il soignait, ce serait par ses propres moyens. Ainsi était le destin. Et en sa qualité de représentant d'Asclépios, il ne pouvait influencer la destinée d'Adonis.

Le médecin était maître de ses choix, et de ses rencontres. Les yeux d'Esculape cessèrent de luire et le reptile fit demi tour pour se fondre dans les ombres de la pièce. Préférant ignorer tout ceci, Adonis continuait d'apposer sa crème, tout en vérifiant les plaies. Il chuchotait à la jeune femme afin que nul ne puisse entendre.
    - Ne vous inquiétez pas, je ferai en sorte de vous obtenir un peu de répit. C'est bien le moins que je puisse faire.

Il repensa aux propos qu'elle avait tenu, dans ce demi sommeil. "Peux pas tous...sauver". Cela faisait écho à une conversation qu'il avait eu un jour avec Asclépios.
    - On ne peut pas sauver chaque patient qui se présente à nous mais nous avons le devoir d'essayer. Et de soulager leurs douleurs. Je ferai les deux, pour vous.


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Message Re: [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyLun 1 Juin - 23:16
La belle nymphe suivait les mouvements du médecin, ses muscles tressaillant parfois sans conscience de sa part. Elle penchait un peu vers lui, tentant parfois de soulever les paupières pour une fraction de seconde seulement avant de sentir de nouveau le monde tourner et un puissant vertige la clouer au sol. Elle restait silencieuse pendant plusieurs minutes, pour bredouiller ensuite un ou deux mots pas toujours bien articulés. Elle s'imaginait entre les bonnes mains de la Tour, revenue simplement en suivant la Lumière quelque part, avec l'aide de son frère.

"Les jardins... Près du Roi-Chêne... Nos larmes..."

La petite pousse, fruit de deux demi-dieux (ou plutôt un demi-dieu et un fragment de dieu), avait gagné quelques beaux centimètres depuis le départ du Médecin. Ils ne savaient pas ni l'un ni l'autre ce qu'elle donnerait comme fruits ou comme fleurs, mais il faudrait bientôt la déplacer un peu plus loin du Roi pour lui éviter d'empiéter sur ses racines.

Enfin, si les Saints ne l'avait pas tout simplement écrasée.

Célestia parvint à garder les yeux ouverts un peu plus longtemps avec l'impulsion d'Esculape. Elle semblait le fixer, sans véritablement le voir. Et quand il repartit, elle afficha un doux sourire alors que sa tête échouait sur l'épaule d'Adonis.

"Le Soleil... Du pain... Des couvertures... Un chant... Une danse... Avec toi..."

Sans le savoir il lui offrait un beau rêve, et un baume tout aussi bien pour l'esprit que pour le corps. La touche finale arriva avec un rayon de soleil qui perça par la fenêtre juste sur eux. Sa peau pâle s'en trouva réchauffée, prit une teinte hâlée et vivante, tandis que le contraste entre ses cheveux d'or et de rouge tissait comme un étendard fin sur ses épaules.

"Père..."

Tendait-il la main pour soulager les tourments de son enfant une fois de plus ?
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Message Re: [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyMer 3 Juin - 11:33
Asclépios aurait su quoi dire à cette jeune femme, Adonis le savait. Son maître avait toujours été d'une empathie extrême, sachant quoi dire et comment pour calmer les patients dont il s'occupait. Malheureusement pour lui, le Marionnettiste ne possédait pas ce talent inné. Il comprenait la souffrance en tant que telle, celle du corps, mais ne pouvait rien sur l'esprit et les émotions qui en résultaient. Il savait qu'il aurait à progresser sur ce point mais n'y parvenait pas. Ainsi était-il démuni face à cette femme. Il parvenait à soigner peu à peu ses blessures mais ne savait pas quoi dire à ses divagations.

Combien de temps cela lui prit-il ? Il ne saurait le dire, accaparé qu'il était par les multiples entailles, les bleues, les marques. Sans parler de sa commotion. La tête avait été touchée, mais plus par la douleur que par les coups. Mais il parvenait à y voir clair désormais. Maintenant il fallait du temps. Et du repos surtout. Mais ces imbéciles respectaient-ils les conseils d'un médecin ? Ce n'était pas évident. Les esclaves n'étaient que des marchandises pour eux. Des objets que l'on remplaçait aisément s'ils étaient top cassés. Apportant la touche finale à ses soins, il fit en sorte de position la femme pour que les douleurs au dos ne la dérangent pas trop. La zone la plus touchée... Une fois son placement fait, il passa doucement sa main dans les cheveux de la jeune femme. A la recherche de contusions qui lui auraient échappés.
    - J'en ai terminé avec vous, jeune fille. M'entendez-vous ? Je crains de ne pouvoir faire plus. En dehors de vous laisser cet onguent pour vos blessures et cette fiole. Essayez d'ouvrir les yeux un instant, je vous en prie. Je dois vous donner ceci.

La fiole dont il parlait n'était pas n'importe quoi. Il s'agissait d'un puissant anesthésiant, capable d'endormir les douleurs pendant plusieurs heures, voire même de préserver l'esprit des sévices de cette maison. Il pencha son visage vers l'oreille de la jeune femme, afin qu'elle seule puisse entendre, du moins l'espérait-il, tandis qu'il glissait la fiole en question dans le creux de la main de la blonde.
    - Une gorgée, une seule, et vous ne sentirez plus vos douleurs. Mais attention, cela ne signifiera pas que vous devez faire n'importe quoi quand même. Et quelques gouttes diluées dans votre boisson vous permettra d'apaiser votre esprit. Mais jamais plus d'une gorgée en une prise, sans quoi vous n'endormirez pas que vos douleurs. Vous partirez sans possibilité de retour. Et votre corps ne sera alors plus qu'une coquille vide. M'avez-vous comprit ? Je vais devoir partir, désormais...

Et faire son rapport au maître de maison et à sa famille de dégénérés. Peu à peu, il réduisait son cosmos. Il avait fait son office. Mais il espérait qu'elle ait prêté l'oreille. Car cette fiole pourrait avoir un effet bénéfique sur elle si elle en avait saisi les contraintes d'utilisation. Si elle en prenait trop... Alors elle partirait dans un sommeil éternel. Et cela, ce serait un choix de sa part et il savait que certains préféraient la mort à une vie de souffrance. Comment les en blâmer ? Esculape grimpa le long de son bras. Et toucha de son nez l'épaule de la jeune fille avant de revenir vers Adonis.

Décidément il réagissait étrangement. Etait-elle une éveillée pour qu'il puisse s'intéresser à elle de la sorte ?

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Message Re: [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyMer 3 Juin - 15:36
De l'aube, le soleil avait si bien avancé sa course que la lumière pénétrait maintenant dans toutes les pièces, économisant les bougies et réchauffant les occupants. Les vapeurs des différents produits aidant, Célestia s'assoupit dans un vrai sommeil réparateur pendant une trentaine de minutes en silence, son corps un poids léger et facilement malléable.

Couchée sur le flanc -le fouet avait surtout frappé de face puis de dos-, elle revint à elle lorsque le médecin palpa son crâne. Une bosse s'était formée consécutivement à sa chute pendant la nuit, et personne n'avait cru bon d'y appliquer un peu de glace ou de neige. La légère douleur la fit grimacer, puis entrouvrir les yeux. Avec le début de repos que son corps avait pu glaner, cela fut suffisant pour lui accorder un instant de lucidité. Elle reconnut les odeurs typiques des médicaments artisanaux, notamment sur les mains de l'homme lorsqu'il approcha la fiole d'elle, comprit dans les grandes lignes ce qui avait suivi... l'agression. Trop faible, elle ne chercha même pas à se demander pourquoi ils avaient eu la gentillesse d'appeler un médecin, l'essentiel était qu'il fût là, et elle toujours vivante.

Ses yeux s'écarquillèrent à l'entendre parler d'un mauvais dosage juste à côté de son oreille, mais il avait probablement raison de prendre cette précaution avec des maîtres pareils. Elle serra alors l'objet contre elle, suivit les instructions et n'en but qu'une minuscule gorgée du bout des lèvres, puis le déposa sous son oreiller. Le goût était passablement infect, et comme c'était la première fois qu'elle ne se soignait pas à l'aide du cosmos elle faillit recracher aussitôt. Elle repensa toutefois aux mots de réconfort qu'elle adressait aux enfants dans ces cas-là, s'en berça jusqu'à sentir, plutôt rapidement en fait, un mieux dans sa douleur.

Un soupçon de curiosité guida son regard vers l'homme, et si elle ne saisissait pas encore très bien ses contours à travers le brouillard de ses pensées, elle constata que ce n'était pas son frère.

"Merci..."

Avec l'atténuation de la souffrance, elle se sentit de nouveau dériver vers un vent lointain. Elle aurait voulu parler un peu plus, lui dire qu'elle était reconnaissante, mais ses mots s'évaporèrent sitôt formés dans ses pensées.

"Je vivrai..."

Du contact d'Esculape, elle n'eut aucune conscience. Sa respiration ralentit à nouveau, signe qu'elle repartait vers un entre-monde meilleur le temps de reprendre ses forces.

Lorsqu'il ouvrit enfin la porte, un éléphant de bois vint percuter une rangée de légionnaires Romains en ordre rangé, sous couvert d'un cri de guerre tonitruant. Marcus s'immobilisa bras en l'air, comme s'il s'apprêtait à bondir sur quelqu'un ou quelque chose. Il jeta un regard dans la pièce puis fila en trombe en hurlant derrière un autre angle de mur.

"Père ! Le médecin a fini avec Célestia !"

Le patricien ne tarda pas à ramener son corps flasque mais robuste, une nouvelle bourse cliquetant entre ses doigts potelés. Trois petites pièces d'or supplémentaires, autrement dit une somme plutôt confortable pour un plébéien, ridicule pour un noble de sa stature.

"Bien bien bien... Avez-vous pu remettre notre petite sur pieds ?"
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Message Re: [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyJeu 4 Juin - 6:35
Il avait répondu d'un hochement de tête suite aux remerciements de la jeune femme. Elle vivrait... Il prenait cela comme une sorte d'acceptation de son sort, comme une volonté de se sortir de ce mauvais pas. Il n'était pas si difficile de mourir, le plus dur était de vivre. Adonis le savait, car il côtoyait la mort chaque jour. Lui aussi avait connu un passé mouvementé, jusqu'à sa rencontre avec Yanos. Jusqu'à ce que ce dernier puisse lui tendre une main secourable.

L'enfant entra sur ces faits, constatant le rétablissement de leur esclave, il s'empressa de crier à son père la "bonne" nouvelle. Prononçant dans le même temps le nom de celle-ci. "Célestia". Les yeux du médecin s'écarquillèrent. Dans son esprit, le nom fit écho à une ancienne conversation qu'il avait eu avec son mentor. Ce nom n'était pas si courant, se pourrait-il donc que ce soit elle, la femme dont Asclépios avait parlé ? Adonis se repassa alors dans la tête les délires et divagations de la jeune femme tandis qu'il essayait de la soigner, "grand frère", "père" en sentant le soleil lui réchauffer le corps et l'esprit. Peu à peu, les pièces du puzzle s’emboîtaient.

"Trouve ma soeur, Célestia". Il lui avait conseillé d'aller vers elle si d'aventure il venait à avoir un problème. Mais dans le cas présent, c'était elle qui était dans une mauvaise passe. Une très mauvaise même à en croire le gros lourdaud qui déboulait déjà dans la pièce, son argent en main, comme pour nourrir la cupidité supposée du médecin. Mais Adonis n'était pas un homme si facile à acheter. Lui qui se faisait fort d'écarter toute émotion humaine ne pouvait rester de marbre ici. Car sur le sol se tenait la soeur de son mentor. Une fille d'Apollon. Jetée en pâture à la méchanceté et à la stupidité humaine. Il se retourna et fit face au maître de maison. Dans un coin de son esprit, il sentit la présence d'Esculape, à laquelle il s'ouvrit.
    Utilise ta tête, gamin.

Il était toujours étonnant qu'un serpent puisse le traiter de gamin alors même qu'il avait la quarantaine passée. Mais il comprit l'avertissement. ne pas faire n'importe quoi. Adonis n'était pas un impulsif de toute façon, et il avait l'habitude de jouer avec ceux qui se dressaient face à lui. Il ne pouvait décemment pas laisser Célestia ainsi. Mais... Quoi faire ?
    - Et bien j'ai fais au mieux. Mais les blessures de cette femme sont trop nombreuses, et certaines très profondes. La moindre infection et elle mourra.

Il tendit sa main pour attraper le baume qu'il avait préparé. Celui qu'il avait appliqué sur le dos de l'esclave.
    - Je lui ai appliqué ceci et maintenant il faut laisser agir. Les heures qui suivront seront déterminantes. La moindre fièvre, le moindre effort jusqu'à ce soir, et elle est perdue. Si vous m'y autorisez, je souhaite changer ses pansements d'ici la fin de journée pour voir si ce baume a agi. Et je saurai alors vous dire si elle survivra ou non. Puisque je devais partir ce soir de toute façon, cela ne me dérange pas de faire un crochet par chez vous avant de reprendre la route.

En un sens, il disait vrai. La moindre infection et c'en était fini d'elle. S'il le pouvait, alors cela lui permettrait de vérifier l'état de son dos. Et pourquoi pas en apprendre plus sur elle ? Elle n'avait pas perçu ce qu'il avait fait, il y avait veillé. Et Esculape s'était montré prudent lui aussi. Il comprenait d'ailleurs mieux son comportement désormais. La fille d'Apollon était là, devant lui. Il en était en quelque sorte ému, même si ses émotions étaient enfouies au plus profond de son âme.

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Message Re: [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyJeu 4 Juin - 8:31
Le patricien mal à l'aise sembla danser d'un pied sur l'autre en entendant la sentence. Pas parce qu'il avait fait du mal à l'esclave ou profité d'elle : c'était une esclave, de surcroît une femme, il en avait parfaitement le droit. Mais si elle passait l'arme à gauche, il devrait retourner à sa routine précédente, avec comme poids sous-jacent les crises de jalousies de sa femme, le trajet, et ces filles trop faciles du lupanar... Le ménage se portait mieux depuis l'arrivée de Célestia sur un certain nombre de points, il devait le prendre en compte.

Dans son dos, il reconnut le pas courroucé de sa femme, prête déjà à monter à l'assaut.

"Cessez de plaisanter, vous avez eu votre or, il n'est pas question de...
-SILENCE FEMME ! Sauf si tu veux retourner t'occuper des bêtes toi-même et finir couverte de boue avant la fin du jour. Je discute avec ce bon médecin, alors va me faire le plaisir de trouver Marcus et qu'il cesse de hurler dans toute la villa !
-Comment oses-tu... !
-C'est encore moi l'homme dans cette maison ! Du balai !"

La Romaine vira au rouge, frappa du pied, mais se détourna finalement. Il savait qu'il le paierait une fois seuls, mais pour le moment ses priorités étaient différentes.

"Nous disions ? Ah oui, notre esclave. Son état est si grave que ça ? Mon père me disait souvent que ce n'était pas la quantité de sang qui faisait la gravité de la blessure, je ne pensais pas que... Enfin bref. J'avais déjà prévu un petit pourboire pour votre peine. Je peux vous le donner maintenant mais vous n'aurez rien de plus ce soir, j'estime vous avoir payé correctement."

La voix de sa femme leur parvint depuis une autre pièce, pleine de remontrances envers son fils. L'homme soupira. Il lui semblait loin le temps où il avait épousé une séduisante et patiente jeune femme, bon parti mais aussi douce et docile.

"Quel était votre nom déjà ? Je vous voudrais pouvoir vous faire appeler s'il y a un problème avant ce soir. Mais je ferai en sorte que non."
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Message Re: [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyJeu 4 Juin - 8:54
Insensible à ce genre de scène de ménage, Adonis réfléchissait à ce qu'il pouvait faire pour Célestia tandis que l'homme de la maison réglait ses comptes, en s'assurant que tous comprenne qui était le vrai maître des lieux. Une façon de faire absurde au regard du médecin mais qui était si courante qu'elle en devenait presque banale. Pour le moment, il attendait. Et le verdict tombait. Il acceptait qu'il repasse, à la condition qu'il ne demande pas d'autre paiement. Assez logique en réalité et Adonis aurait été bien malvenu de demander une compensation supérieure, surtout avec le pourboire supplémentaire qu'il s'apprêtait à recevoir.
    - Son état était grave oui. Votre père avait raison, le sang coulé n'est pas en cause. Par exemple il est courant que les blessures à la tête saignent abondement sans forcément être grave. Seulement ici, les blessures étaient nombreuses et associées au choc, cette femme aurait pu en mourir. D'ailleurs, son état reste faible. D'où mes premières recommandations.

Il déposa la baume sur une petite étagère à proximité avant de reporter son attention sur l'homme. Il voyait en lui le genre de personne qui profitait des largesses que lui permettaient ses revenus. Sa femme surtout, semblait être une véritable marâtre et il ne fut pas difficile pour Adonis de comprendre qu'elle était très certainement la responsable des coups de fouet. La jalousie sans le moindre doute, tant les deux femmes étaient différentes.

Mais le mari n'était pas exempt de tout reproche. Car les traces du viol lui étaient apparues comme évidentes même s'il n'en avait rien dit. Une fois encore, ses sentiments n'entraient pas en ligne de compte. Il ne se laisserait pas envahir par des choses aussi conventionnelles, impactant de fait la mission qui était la sienne. Ici, seul le nom de Célestia l'avait fait réagir. Sans quoi après les soins, il aurait passé son chemin.
    - Je vous remercie pour ce pourboire et vous rassure, je ne comptais rien vous demander de plus. Prenez simplement cette visite supplémentaire comme un gage de professionnalisme avant de quitter la région. Afin de m'assurer qu'elle sera de nouveau rapidement sur pied.

Vrai. Mais était-ce tout ?
    - Je me prénomme Adonis. Je me trouverai pour la journée à l'auberge où votre fils m'a trouvé. Si vous voulez bien m'excuser, je vais vous laisser pour le moment. N'oubliez pas... Pour aujourd'hui, il lui faut le repos le plus absolu. Et qu'elle essaie de manger un peu, pour lui donner des forces. J'ai laissé ici le baume en cas de besoin. Je reviendrai donc plus tard sauf contre-ordre de votre part évidemment.

Il prendrait le temps ainsi de réfléchir à la situation lui-même. La sortir de là paraissait compliqué. Et Esculape l'avait mit en garde. A part s'assurer qu'elle se remette, que pouvait-il faire ? Il empocha en tout cas les gains supplémentaire. Tout en se disant que, finalement, l'homme refuserait peut-être à ce qu'il puisse revenir. Ce n'était pas dans son intérêt, surtout avec la garantie d'Adonis de ne plus demander de paiements supplémentaires, mais les hommes étaient parfois si sots.

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Message Re: [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis)   [Chronique octobre 552] La morsure du fouet (PV Adonis) EmptyJeu 4 Juin - 10:41
Ses motivations profondes étaient exécrables, mais le Romain tint sa parole. Et encouragea vivement la maisonnée à faire de même. Jusqu'au soir, le Héron fut laissé tranquille, à part pour les repas. L'homme lui donna de vraies parts de nourriture et se fit même un devoir de la réveiller avec le plus de douceur possible pour lui donner la becquée, ignorant les regards de dégoût et de crainte que Célestia lui lançait avec le peu de forces qu'elle possédait.

Comme la notion du temps lui échappait quelque peu au milieu de ses brumes fébriles, elle préféra endurer la douleur tant qu'elle restait supportable plutôt que trop compter sur la fiole. Il aurait été idiot de mourir de surdosage après les longs efforts du médecin et avoir enduré cette torture en plus de la Tour.

Quand Adonis revint le soir, la famille se tenait bien plus tranquille, le mari se montrant exemplaire en sa qualité d'hôte et de maître. Il lui indiqua que l'oiselle avait eu tout le calme nécessaire et qu'il veillerait aussi dans les prochains jours à ne pas la surmener, suivant le stéréotype modèle du bon patricien dévoué à sa famille, à sa patrie et à la bonne tenue de son domaine. Il souhaitait surtout s'assurer de pouvoir garder son beau jouet en bon état, quitte à devoir attendre un peu plus longtemps pour en profiter à nouveau -en veillant cette fois à ce que la vengeance de son épouse, s'il y en avait, fût moins dommageable.

De son côté, Célestia avait à peine bougé de la position dans laquelle l'avait laissée le médecin et dormi une bonne partie de l'après-midi. La fièvre avait diminué et le délire pris fin. Ou tout du moins, si elle rêvait encore, les mots restaient dans l'intimité de son esprit. Néanmoins il fallait prendre en compte une chose importante : même avec toute la volonté du monde pour la faire sortir de cette maison cruelle et impitoyable, Adonis n'aurait pas pu le faire sans risquer de rouvrir ses blessures. Autant dire, menacer sa vie car elle avait perdu bien trop de sang pendant la nuit.
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