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 L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]

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Message L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptySam 13 Juin - 22:24
    Et je ne suis pas encore mort…

    Alors que j’essaie. Les dieux savent que j’essaie. Mais la vie semble s’accrocher à moi comme une tique sur un chien galeux. J’essaie de me donner, corps et âme à la guerre. J’essaie de me donner entièrement aux chaos du conflit et à la violence de la bataille. Je sens les meurtrissures qui couvrent mon corps. Combien j'ai récolté de nouvelles cicatrices ? Je ne compte plus, mais j’en sens certains, encore vive et douloureuse. Mais elle ne me dérange pas, je me sens terriblement vide depuis les quelques semaines depuis l’annonce du dragon des meurs. Il a survécu à ça, la chance était de son côté et son ombre à veiller sur lui. Je me demande ce qu’elle doit penser de moi maintenant.

    Car je ne suis plus que l’ombre de celui que je fus, du moins, je le deviens doucement. Je sens le poids des cernes violacés sur mon visage et le picotement de mes yeux injectés du sang de celui qui ne dort plus. Plus beaucoup en tout cas. Quand je ferme les yeux, je vois éternellement les mêmes choses, le même cauchemar qui mange mon âme petit à petit. Je ne sais pas quoi il est le fruit, si c’est mon esprit qui me tourmente, moi qui me punis encore pour mon impuissance ou la bête qui prend doucement le dessus sur moi. Mais je les vois, je les entends et le sens surtout, c’est le pire. Dans cette maison en flamme. J’en leur hurlement et c’est mon nom qu’ils appellent. Mais je ne peux les répondre et je dois les regarder brûler encore et encore dès que je ferme les yeux. Alors je ne les ferme plus.

    Oh et je sais ce que pensent de moi les autres. J’entends encore les mots de Silas et je me souviens de la dureté que j’ai eu envers la petite Ryme. Mais je sais pas si je veux être témoin d’une nouvelle fois de ces images qui hantent mes songes. C’est bien assez de voir celle que j’aime et notre enfant subir la morsure des flammes sans que je puisse rien y faire. Alors je ne dors pas, je ne ferme plus les yeux. Comme à ce moment précis. J’ai sauté sur cette mission de reconnaissance comme un animal saute sur une proie. Je ne sais pas pourquoi Akrites me l’a confié. Peut-être parce qu’il préfère avoir un peu de contrôle sur moi . Mais sa patience ne sera pas longue. Je serais mort avant qu’elle soit usée de toute façon alors ça ne sert à rien de penser à tout ça. Ça ne sert plus à rien de penser en avant.

    J’ai découvert quelque chose dont je n’avais pas vraiment conscience avant. De l’éternelle longueur de la nuit et de l’insidieuse présence des ombres. Mais je suis doucement en train de venir une bête de toute façon. Tout le chemin que j’ai fait pour éviter de devenir ce qu’avait été mon maître, mon père, je suis en train de le jeter dans le vide, mais c’est une fin douce, loin de toute souffrance. Je ne ressens plus rien, même plus les coups de crocs et de griffe de la bête qui prend son due sur mon âme. Je ne ressens plus rien, si ce n’est le vide, le froid et la peur. Oui, la peur de continuer de vivre ça pour le reste de ma vie. La peur de sombrer, la peur de réussir à les oublier. À ne plus me souvenir de sa voix, son odeur et du rêve qu’il avait représenté… Nous avions accepté que nos mondes nous tiendraient éloignés longtemps, que nous n’aurions jamais une relation normale. Au fond, l’un comme l’autre, nous le savions, ça ce genre de chose arriverait. Mais il est toujours plus difficile de le vivre que d’y penser.

    Alors j’attends le jour, les genoux dans mes bras avec le bruit des flammes qui se meurt doucement à côté de moi. J’attends le jour en refusant de fermer les yeux. J’attends le jour en chassant ce rêve qui me ronge. J’attends le jour pour seulement qu’il soit demain, sans autre but que de trouver une fin. Ou me reconstruire, un jour… Je ne sais pas vraiment lequel des deux est vraiment souhaitable. Mais la mort a le mérite d’être plus simple et d’apporter la paix, de ne pas avoir à vivre avec mes regrets et mes souffrances. Après tout, je vais connaître la fin des lions et offrir mon âme à la bête. Tout ce que je pourrais faire, c’est protéger Ryme et tuer la bête avec moi. Ce sera quelque chose au moins, mais j’attends demain. Putain que la nuit est longue…
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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptySam 13 Juin - 23:21
L'amer parfum

des jonquilles








J’ai choisi ce chemin. J’ai choisi de mourir ce jour-là, de prétendre, de faire semblant. Quitte à détruire tous ceux que j’aime. À le détruire lui. Tourner le dos à tout et tout le monde. Dire que je ne regrette rien serait un odieux mensonge. Je suis pourtant un monstre d’égoïsme. Cette Bête empoisonnée. Je l’ai laissé m’étreindre et me guider dans ces sombres projets. Embraser mon sang, celui des O’Bannon. Mon père aurait été fier de moi. Je n’ai pas eu vent de son retour. On m’a affirmé sa disparition, son trépas. Je n’y crois toujours pas. Il ne peut pas avoir péri. Pas comme ça. Au fond de moi j’ai l’assurance qu’il sait. Qu’il connaissait mes projets avant que mon esprit ne me les murmure. Il aurait pu tout aussi bien me les souffler. Quel connard. Je sais. Je sais qu’il avait demandé à Endymion de tuer Childéric. La colère m’avait alors submergée.
Encore maintenant elle me tient sous son joug. Comme la culpabilité m’étrangle. La tentation de le retrouver sitôt ont-ils trouvé mon corps a été grande. Lui éviter de terribles écueils, l’annonce de ma mort… je n’ose imaginer dans quelle tourmente erre mon bien-aimé. J’ai donc vécu dans l’attente. Dans l’attente et la douleur. Une faible lueur m’a fait tenir mes promesses, un petit être qui a vu le jour sur l’île aux Cieux, béni dans les brumes de ce monde où le temps est différent.
J’ai vécu pour ce moment. Il est arrivé. Et depuis lors nous nous sommes mis en route. Nous avons marché un temps infini, recherchant des indices, des échos. Sous le couvert d’un masque, d’un capuchon, je suis une mère cachée dans l’ombre en quête de sa moitié qu’elle a abandonnée. Seulement les pistes sont maigres et je n’ai pas l’opportunité de prendre des risques. J’aurais pu. Oui, il aurait été simple de se présenter aux portes du Sanctuaire, de demander à le voir. Cependant, les rumeurs galopent et tous mes efforts, ma disparition… tout ça n’aurait servi à rien. J’ai choisi de ne pas nous presser. De suivre le plan à la lettre. J’ai retrouvé Old John. Il m’a attendu, depuis tout ce temps. Sur l’île de Salamine il s’est construit une maison, élève quelques chèvres. Sitôt passée la clôture je le découvre les traits burinés, l’œil éteint.
À lui aussi, je n’avais pas levé le sceau du secret. S’il a fait tout ça, vivre seul sur cette île c’est en mémoire de moi. Vivre la vie que j’aurais voulu. Une fois encore, il ne m’a pas trahi. Il est le premier à savoir. Le premier à qui j’explique tout. Il pense sur l’instant faire face à mon fantôme. Très vite il comprend, voit l’enfant dans mes bras. Alors il tombe à genoux et libère des larmes trop longtemps contenues, gardées pour moi. Parce que sa Capt’ain n’aurait pas voulu de ça. Ni même de ses offrandes de gâteaux immondes qu’il place pourtant, religieusement, chaque jour au bord de la fenêtre.

« C’est l’odeur qui m’a attiré. » tenté-je un trait d’humour alors que ma voix, à la fin, se brise.

J’ai essuyé toutes les émotions qui l’a traversé. Jamais n’ai-je eu plus terrible tempête à combattre. Jamais. J’ai choisi ce chemin, j’ai choisi de mourir ce jour-là et de porter le poids des mensonges. Old John m’a finalement pris dans ses bras, tremblant, comme s’il avait peur de me briser. De me voir me consumer. Je suis là, lui ai-je assuré. Et nos échanges s’étirèrent jusqu’à tard dans la nuit et le jour suivant. Je lui ai présenté Jack, je lui ai confié une dernière mission. Car il m’a appris ce qu’il s’était passé en mon absence, lui qui a toujours une oreille partout. Et je suis partie pour retrouver sa trace. Tenter ma chance. Espérer qu’il ne soit pas trop tard et que l’Ombre de la Mort ne se soit pas déjà penchée sur lui.
Je le connais. Je sais. Et j’ai peur. J’ai peur que la Bête ait été plus forte que sa raison. Qu’il ne reste rien du fier Lion d’Or que j’ai connu. Par ma faute.
Et je me suis perdue sur le chemin de la Guerre, cherchant un écho. Je n’y ai trouvé que des cendres. Je t’y ai trouvé, toi. Toi qui ne cherches pas à masquer ta présence. Comme si tu souhaitais que la Mort elle-même vienne te prendre. Je me suis alors approchée doucement de toi, chichement éclairée par la lueur des flammes.

« Je n’ai pas oublié mes promesses, Childéric… »


Les nuits sont longues et douloureuses pour les rêveurs privés de sommeil.






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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyDim 14 Juin - 2:35
    Non. Non. Non. Ce n’est pas possible. Je ne fais pas attention ce qui se trouve autour de moi. Je me dis que la lame d’un assassin pourra tout aussi bien faire le travail. Mais ça c’est trop. Plus que ce que je peux encaisser. C’est inconcevable que ça soit quelque chose d’autre que mon esprit malade qui me joue un tour. Cette voix n’est pas réelle. Ce n’est que le bruit du vent qui se mélange à mes cauchemars. Doucement, je déglutis et le sens ma gorge se serrer. Mon ventre se nouer. Mais il faut que je tourne la tête vers l’origine de ce son. Je dois savoir mais en ai-je simplement le courage ? Juste tourner mon regard cette ce que j’ai entendu, vers ce qui fait naître en moi tant de souffrance, d’effroi et d’un espoir idiot. Je sens la bête gronder et sa présence se faire plus forte au premier plan de mon esprit.

    Alors je finis par le faire. Je finir par tourner la tête je vois une ombre devant moi. Une ombre à visage humain, enfin, ce qui doit être un humain. Une silhouette, peut-être féminine qui ne laisse rien deviner de celle que j’avais en face de moi, s’il s’agissait bien d’une femme. Soudain, un souvenir se raviva dans mon esprit. Un autre souvenir de brutalité. Cadeau de la bête qui déjà, avait montré aux autres les premiers signes de sa présence en changeant mes iris. Je me souviens d’Ariane est des jeux d’esprit auxquels elle avait voulu jouer avec moi. Je me souviens des formes qu’elle avait prises et je me souviens de son cou dans ma main, prêt à être brisé. Et tout ça, c’était avant, qu’est-ce que je ferais maintenant face à ce genre de chose ? Oh bien pire que la mort.

    Je me redresse alors doucement, je sens dans mes mouvements une forme de distance prédatrice. Oui, rien de bon pour celle qui se trouve en face de moi. Chaque muscle se réveille, chaque once de moi s’apprête à frapper pour tuer. Je sens ma bête montrer les crocs et doucement mon cosmos commence à s’élever, témoin de cette brutalité à venir et ses promesses de mort. Prédateur qui grogne face à une proie qu’il a traquée ou qui est assez sotte pour se présenter directement à lui. Mais quelque chose retient mon poing, quelque chose retient mes crocs, pourtant tout mon être vibre de cette soif de sang, de cette soif de mort. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que mes crocs réagissent ainsi eux qui pourtant, sont toujours prompts à frapper.

    Je la contemple et fixe là où devrait se trouver ses yeux essayant de trouver quelque chose. Je sens mon cosmos se faire plus froid, la bête est vraiment prête à prendre son due de sang. Elle attend juste le moment et je peux être sûr que mes yeux ne sont maintenant plus que deux fines fentes. Oui, tout mon être se prépare au combat, peut-être le dernier, celui que j’appelle de mes vœux. Alors pourquoi quelque chose me fait hésiter. Je n’ai qu’à frapper le premier pour que les choses prennent une course que je connais tant, que tout ça prenne une course simple, à laquelle je n’aurais plus à réfléchir et où je retrouverais ce moment si plaisant du vide du soldat. Ce monde vide où il ne reste que l’instant et la soif du survivant. Ce monde où j’approche le plus de la vie à défaut de me vautrer dans le mort.

    Mais l’envie grandit avec l’écho de la faim. Oui, finalement, peut-être que je pourrais simplement m’élancer et envoyer sur elle la légion de mes crocs. Mais sa voix me faisait hésiter. Mais je ne ressens pas de menace qui émane d’elle. Qui ? Pourquoi ? Et elle parle de promesse . Qui est elle pour parler de promesse ? Elle qui ne connaît rien de leur poids face au flamme ! Oui, je vais la brûler, ça sera un repas satisfaisant et peut-être que ça chassera les flammes. Alors les crocs se lâchent et avec eux mon corps est entraîné dans un élan guerrier. Il me faut moins d’un clignement d’oeil pour mordre la distance et pour frapper. Le corps est exposé, peut-être pourrais-je lui exploser la foi d’un seul coup, elle ne semble pas porter de protection sacrée, je ne vais pas me retenir. Oui, je vais frapper pour tuer. Mais…

    Mais quelque chose retient mes crocs. Cette présence, cette odeur. Autant de chose qui finalement retiennent de nouveau mes crocs et les empêchent de mordre malgré maintenant notre la proximité. Alors je frappe, je frappe mais je ne veux plus tuer, je ne peux plus la tuer. Et c'est ma propre âme qui se déchire une nouvelle fois, prise entre ses tourments et sa propre rage. Que va-t-il bientôt rester de moi ?

    « - C’est cruel... »

    Lamentable, la voix brisée, voilà les seuls mots qui parviennent à sortir de ma bouche. Je ne suis finalement même pas bon à faire la guerre. Que cette lame trouve le chemin de mon coeur et que tout soit réglé.

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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyDim 14 Juin - 10:57
L'amer parfum

des jonquilles








J’ai choisi ce chemin. Je me suis préparée à toutes les éventualités. Toutes sauf celle-ci. Je le regarde tourner les yeux vers moi, mettre un temps infini à se relever. L’incompréhension doit l’étreindre. Je l’ai laissé digérer. Je le laisse se mettre sur ses pieds. Changer. Adopter les oripeaux de sa Bête. Je ne cille pas, pourtant mon cœur chancelle à le voir ainsi.
Face au prédateur qu’il incarne, j’ai peur. Je suis terrifiée et mon corps se paralyse. Une chose se brise en moi. Monstre d’ingratitude. C’est devant mon propre échec que je me tiens, droite. Par fierté, peut-être ou par sens de survie, j’ai redressé le menton. Car ne dit-on pas qu’opposé à un animal sauvage, il ne faut pas laisser transparaître son effroi ? Sans le vouloir, je me prends à redevenir celle d’hier.

Pour cacher que j’ai mal et que je veux fuir. Ne fais pas ça Childéric, je t’en prie, ne…

Mais il est déjà devant moi. Ses yeux de fauves braqués dans les miens. Et tandis que je m’interroge sur la disparition de celui que j’ai aimé, sa main s’abat. Je n’ai pas évité le coup. Parce que tout est de ma faute. Que je le mérite. Que la déception soit vaste, plus vaste que la douleur qui me cueille et me fait choir au sol, à ses pieds. En écho à sa propre rage, la mienne m’enveloppe, je gronde, désabusée. J’ai peur de ce que tu es devenu. Et je suis furieuse !
Si c’est la Mort que tu cherches, je suis là pour ça. Avec une lenteur calculée, je me relève, braque mes yeux dans les siens, l’attrape par le col, l’oblige à bien me détailler.

« Cruelle, hein ? »

Un rire, froid et dur s’envole. Derrière nous, le feu est sur le point de mourir. De ma main libre, je lui assène un violent coup dans l’estomac. S’il le faut, tu rendras les armes devant moi, Bête de Sang. Abreuve-toi si tu le souhaites, mais tu as intérêt à m’écouter avant…

« Ton premier réflexe est de me frapper et c’est moi qui suis cruelle ? Regarde ce que tu es devenu… toi aussi, tu avais fait des promesses, non ?! » Je le relâche alors, écœurée. Je lâche un juron, pose une main contre mon front. Griffe le masque qui recouvre mes traits. Je ne l’enlève pas. « Cruelle ? Oui je le suis peut-être. Je suis la digne fille de mon père… mais tu crois vraiment que ça m’a amusée de faire tout ça ? T’abandonner ? »

Préparer ma mort, me taire ? Je continue de rire. De qui je me moque ?

« Qui est le plus cruel au fond ? Hm ? »
Je me penche vers lui, crache ce venin que je ne pensais pas une seule seconde déployer. « Au final, il n’y avait vraiment que ça qui comptait ? C’est tout ce que tu as retenu de… nous ? Tu cherches à provoquer ta mort ? J’ai été tellement stupide d’espérer ! D’espérer que tu aurais fait ton deuil autrement. Comme John… il m’a écouté, lui. »

Je lève mon poing, prête à me laisser aller, toute à mon ire. Au désespoir qu’il m’inspire. Mon cosmos s’enflamme dans la nuit, notes écarlates qui imitent le feu qui aurait dû me consumer ce jour-là. J’en viens presque à regretter de ne pas être vraiment morte.

« Je pensais que ce serait l’homme que je retrouverais et pas la Bête. »

Mes bras retombent le long de mon corps, je fais quelques pas en arrière, mon aura s’est éteinte, comme le feu. Il ne reste plus que les étoiles dans le ciel.

« Tu as très vite oublié… tu m’as très vite oublié, Childéric. J’aurais remué ciel et terre pour comprendre, chercher… Qu’as-tu fait ? Mordre, tuer, te vautrer dans ton pathétique devoir ! Putain. Je suis une idiote. Une égoïste doublée d’une idiote. À quoi je m’attendais ? Pas à ça. »

Ma main esquisse un geste vers mes vêtements, arrache un fil. Je le brandis, son anneau sigillaire.

« Qu’est-ce que tu vas faire de ça maintenant ? »

Je lui jette à la figure, me détourne pour partir. Fuir, c’est ce que j’ai toujours fait. Mais soudain je m’arrête et la seconde suivante je suis face à lui.

« Je suis Celle-qui-précède-la Mort. Je vais te tuer, puisque c’est vraiment ce que tu veux. »






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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyDim 14 Juin - 15:17
    Je suis perdu. Complètement perdu. Je ne comprends pas le sens de ce que j’ai devant moi. Ce n’est pas un jeu d’ombres ou d’esprit ? Comment alors ? Qu’est-ce qui m’arrive ? Suis-je vraiment devenu fou à ce point, accablé par mes remords et ma culpabilité ? Non, ce n’est pas ça. Il y a autre chose. Mais quoi ? Il y a trop de choses, trop de détails qui ne peuvent être copiés. Aurait-elle été envoyé par le Sombre Monarque pour venir à bout des brides de ma volonté et me faire glisser vers ses bras ? Non, c’est accordé trop d’importance à ma personne et trop peu de volonté à la sienne. Elle est forte, sûrement la plus forte de nous deux. Il y a une vérité derrière tout ça, une vérité qui commence à me lever le cœur et me ronger les sangs. Je sens mon coeur battre contre ma poitrine à vouloir en sortir.

    Le doute n’est plus permis quant à la personne que j’ai en face de moi. C’est elle. Elle ! Pas une copie, pas une ombre, elle ! Mais pourquoi ? Je me sens soudainement brisé, une fois de plus. Balayé par une vague toute puissante à laquelle je ne peux résister. Je sens tant d’émotion contraire balayer mon coeur et mon être. Je ne sais plus quoi faire, quoi penser, ni vraiment qui je suis. Mais j’écoute. J’écoute, je tremble, alors que la petite femme m’attrape par le col. Ses mots ont plus d’effets que les lames qui ont marqué mes chairs. Ses mots me font plus mal que les nouvelles cicatrices que j’ai récoltées. Ses mots me font plus mal que les plus violents des combats. Ses mots, dans un sens, me font ressentir ce que j’avais oublié depuis trop longtemps, ce que ça fait que d’être vivant.

    Et être vivant, ça veut dire avoir mal. Car à ce moment précis, j’ai mal. Plus mal que jamais. Je vois son poing se lever et je me dis que finalement, cette douleur-là, je pourrais la vivre et la comprendre. Je sais comment la juguler, la chasser de mon esprit, la canaliser et y puiser quelque chose. De l’amalgame du reste de mon vide, je ne sais rien en faire. Je ne sais pas gérer ça, je sais pas comment faire. Je suis perdu et je ne trouve pas de solution, si ce n’est dans la guerre. Le seul monde que je comprends vraiment. Mais qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui m’arrive? Mais son coup ne vient pas. Son aura s’éteint. Et avec elle, mes jambes. Je retombe mollement sur le sol, perdu en moi-même, la bête et le monde autour. Perdu incapable de comprendre ce qui se passe et devant et à l’intérieur de moi.

    Ce n’est pas toi que j’ai oublié, tu sais, je ne pourrais jamais t’oublier. C’est moi qui me suis oublié dans cette affaire. Voilà ce que j’aurais dû dire, mais les mots sont incapables de sortir de ma gorge. Je ne comprends rien de ce qui m’arrive. Si ce n’est qu’elle est là, devant moi, finalement vivante. Et ça veut sûrement dire que… lui aussi . Peut-être ? Mais est-ce que j’ai encore la force d’y croire ? La force de me relever et la force de vivre tout ça, peut-être, une seconde fois . Je ne peux qu’être témoin de ce qui se passe, plutôt que d’en être acteur. Plus troublé que jamais, je sens la bête se débattre mais d’une certaine façon, je sens de nouveau mon emprise sur elle. Qu’est-ce qui m’arrive ? J’ai envie de me mettre à courir et de fuir, mais je ne peux pas me lever. Au fond, je veux rester, il me faut faire face, mais faire à quoi ? À nous. À nous trois.

    Elle finit par me jeter l’anneau au visage et c’est le plus douloureux des coups que j’ai jamais reçus. Oui, la douleur à ce moment est tout bonnement insupportable et je ne ressens plus qu’elle. Je tends pathétiquement une main vers elle pour essayer de la retenir, mais à quoi bon . Je l’ai déjà perdu une fois et je vais la perdre une nouvelle fois. Je ne sais pas ce qui est le pire, la savoir morte ou savoir qu’elle me déteste pour ce que je suis devenu, le tout, sans vraiment savoir ce que je suis. La guerre, le soldat, c’est tout ce qui me restait, mais plus maintenant ?

    « - Attends ! Reste ! »

    Voilà ce que je finis par dire, un peu avant qu’elle ne se retourne, sans avoir si mes mots ont eu un effet sur elle et voilà un nouveau coup qui me frappe en plein visage, coupant une nouvelle fois mon souffle. Mais maintenant qu’elle était là, mourir n’avait plus de sens. Le monde désordonné dans lequel je m’étais réfugié, peut-être par lâcheté, n’avait plus de sens.

    « - Est-ce que c’est vraiment toi ? Tu es vraiment là . En vie ? Face à moi ? Ce n’est pas une ombre ou un nouveau cauchemar, tu es vraiment là ? »

    Ce que je suis stupide…
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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyDim 14 Juin - 16:04
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Il me somme de rester. La dernière demande d’un supplicié ? Avec froideur, je pose mes prunelles dans les siennes. L’orage gronde, il peut sentir mes mains encadrer son visage, glisser sur ses joues, mes doigts se planter dans la peau de son cou. Oh comme j’aurais préféré que cela se passe autrement ! Comme j’aurais souhaité n’avoir jamais eu à le laisser ! De Childéric, il ne subsiste rien de plus que son ombre. Un géant désarticulé, prédestiné aux batailles et à la servitude. À genoux devant moi, j’ai toute la peine du monde à demeurer ainsi, parfaitement inébranlable. Car tous les coups ne sont pas assez puissants. Car tous les baisers du monde ne suffiront pas à lui faire comprendre. Il ne reste que la force des mots. Et ceux-là je sais qu’ils ont porté. Son cœur souffre, tout autant que le mien.
Les questions se bousculent. Ta bouche libère des mots vides de sens. Ils sont le pâle reflet de ce que tu as choisi de devenir. Embrasser ta Bête, ton devoir, t’écarter du chemin que j’ai bien voulu te montrer.
Est-ce donc tout ce que tu as à me dire ? Mes ongles écorchent ta chair. Dois-je te ramener brutalement jusqu’à moi ? J’y suis préparée, s’il le faut vraiment. Seulement, ma colère ne tarit pas, malgré tout le désespoir que tu m’opposes. Penser que tu te sois résolu à tomber si bas, oublier nos échanges, nous oublier nous… lui ! D’un geste rageur, une main s’échappe et s’échoue sur sa joue. J’arrache mon masque le lance devant moi dans un cri rageur. Je dégage ma chevelure de feu enveloppée dans l’ombre de ma capuche. S’il a encore des doutes, je jure sur tous les dieux de l’Olympe que cet homme va passer un très mauvais quart d’heure.
Ma figure, déformée par la rage, s’approche de la sienne. Je le sonde, sens la Bête s’agiter. Un sourire mauvais s’accroche à mes lèvres.

« Je suis là, devant toi. Mais je ne reconnais pas l’homme que j’ai face à moi. »


Il est mort. Il s’est oublié sur le chemin du sang et des larmes. Ce n’est pas cela que je voulais pour toi, Childéric.

« Une partie de toi ne s’est-elle pas accrochée au moins un peu ? Est-ce ainsi que tu comptais me rendre hommage ? » Mon expression change, s’abandonne à la tristesse. « Tu n’as rien appris. Tu ne t’es pas battu pour la plus importante des batailles. »

Je me mords la lèvre inférieure, au point de sentir un goût métallique envahir mon palais. Et toi, Lion d’Or, tu t’es laissé envahir par ce que tu redoutais le plus. Mes yeux se parent de larmes qui s’échappent et s’échouent sur ton faciès esquinté par des heures trop dures. Mon pouce dessine le dessous de tes yeux, les ombres qu’elles portent et soulignent la terrible vérité qui me blesse. J’ai peur. Non plus pour ma vie, mais pour la tienne, Childéric.

« C’est toi qui est mort. »

Je détourne mes prunelles, incapable d’en supporter davantage. Il n’est plus qu’un fantôme l’un de ces Spectres que nous avons combattus et que je compte abattre encore. La vérité me tue aussi, pourtant je la supporte.

« Dois-je donc t’achever de mes mains ou bien te laisser crever sur un champ de bataille ? C’est cela à quoi tu aspires. Je regarderais donc. Mais je ne raconterais pas cette histoire à notre enfant. À quoi bon conter la chute d’un damné qui accorde plus d’importance à son devoir qu’à son cœur ? »


Je le lâche alors, pars récupérer mon masque, remettre ma capuche. Sans un dernier regard pour lui, je m’enfonce dans les ténèbres de la forêt environnante. À quoi bon pleurer un homme qui n’existe plus ?







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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyDim 14 Juin - 17:22
    Elle reste s’approche de moi, plantant ses ongles dans ma peau. Tant de flamme qui doucement se mette à brûler dans tout mon corps. Au final, ce n’est qu’une petite égratignure sans importance pour celui qui a déjà connu mille morsures du fer et du cosmos. Mais la douleur me fait grimacer. Je ne sais pas vraiment, si c’est la douleur qui naît de cette petite morsure ou le simple fait de la voir poser ses mains sur moi. Ressentir la chaleur du contact et le parfum de sa présence . Trop de petits détails qui font que je ne veux, je ne peux croire à l’illusion. C’est sûrement elle. Il faut que ça soit-elle. Pas après tout ça, c’est elle. C’est obligé que ça soit ça. C’est là qu’elle arrache son masque et que je ne peux pas la regarder. Je détourne les yeux, je suis incapable de la regarder, de lui montrer ce qui reste de moi.

    J’essaie d’affronter son regard, de poser les yeux sur elle. Mais je n’ai pas la force de faire face. Oui, il n’est pas vraiment là, l’homme que tu as connu. Il s’est abîmé, comme une pierre ballottée et lissée par la mer, mais impuissante à lutter contre la puissance des éléments. Pour tout le reste, qu’est-ce que je peux dire si ce n’est qu’elle a raison ? Que j’ai perdu cette bataille ou plutôt, est-ce que j’ai vraiment essayé de la lutter ? Je ne sais pas, je me suis senti impuissant, brisé, mais j’ai juste été trop faible au final . Trop faible ou trop attaché ? Je ne sais pas, je ne plus où j’en suis. À cheval entre l’homme et la bête.

    « - J’ai essayé, j’ai perdu une bataille, peut-être plusieurs, mais la guerre continue... »

    Toujours la guerre, la seule chose qui me parle vraiment. Il faut que je revienne à des choses qui parlent vraiment maintenant pour donner du sens à tout ça. Je ne suis pas encore oublié, pas encore condamné, j’ai été battu, la débâcle. Mais il est toujours possible de regrouper ses troupes pour tenter une contre-attaque finale. Pour ça, je dois trouver un courage que j’ai perdu, que je n’ai sûrement jamais eu. De me faire face à moi-même et d’affronter ce que je ne peux pas vraiment comprendre. Me livrer bataille à moi-même. Alors j’essaie de me calmer. J’essaie de consolider ce qui fût, de réparer ce qui est en miettes. Le travail sera long, mais la guerre n’est pas perdue. Non, la guerre ne fait que commencer !

    Et je sens l’effroi m’étreindre quand elle parle de lui. Elle répond à la question que j’avais pas osé poser. Elle a toujours eu la force que je n’ai pas eue. Je sers l’anneau contre moi quand elle s’en va. Tant de promesse que nous nous sommes faites a été rompue ce soir. Tant de rêve brisé par l’ombre de la mort. Est-ce qu’il reste quelque chose de nous à sauver ? Je ne sais pas… J’espère ! J’espère avoir la force de sauver ce qu’il nous reste. J’espère vraiment. Alors je sers l’anneau dans ma main et je me relève. Je prends une profonde inspiration et je me lance à sa poursuite. Je m’enfonce à mon tour dans les ombres, paniqué au fond, par sa perte. Je sens la bête rugir et qu’il serait agréablement facile de s’y abandonner.

    Oui, la bête saurait la retrouver facilement. Elle pourrait la traquer… Non ! Je refuse et je me bats. Je lui impose les vibrations de ma volonté, ravivant celui qui fût homme. Je sens les sursauts de mon cosmos vibrer. Et je finis par me remettre en marche après cette pause forcée. Je cours plus que je ne marche, je cours après la vie, poursuivi par le désespoir. Et je finis par retrouver son ombre. Alors j’accélère, je cours encore plus vite vers elle pour l’empêcher de me fuir une nouvelle fois. Je ne pourrais pas supporter qu’elle parte une nouvelle fois. Autant qu’elle me tue si c’est pour partir une nouvelle fois. J’arrive alors près d’elle, elle se trouve au bout de mon bras et j’hésite. J’ai envie de l’attraper par les épaules, de la retourner et de la serrer contre moi pour la nuit entière, pour retrouver la paix que j’ai perdue. Mais j’hésite à le faire, car elle mérite mieux que de prendre une bête dans ses bras.

    « - Si tu pars, autant me tuer oui. S’il te plaît… reste ! Je… comment il va ? Je n’ai pas le droit de mander mais… je veux savoir. J’ai besoin de savoir. »

    Savoir s’il me reste autre chose dans la vie que du vide et des regrets. S’il reste nous.
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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyDim 14 Juin - 18:17
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Je m’échappe, encore. Je m’échappe toujours. Incapable de rester, incapable de croire qu’il soit perdu. Je suis coupable de sa déchéance. J’ai naïvement cru qu’il aurait pu… éconduire la Bête, la museler juste assez pour supporter, au moins un peu, l’idée de ma disparition. Vivre, tout simplement. C’était trop lui demander. Trop attendre d’un homme habitué à la rage des coups, à la ferveur d’un guerrier. Soldat, n’y a-t-il plus rien pour te retenir ? Mon échec, insupportable, je vais le porter seule.
Vaincue, je m’éloigne à la hâte. Au fond de moi j’espère avoir éveillé une étincelle. Juste un peu de chaleur pour raviver le brasier en son cœur. Je ne tarde pas à comprendre que c’est le cas et qu’il m’a emboîté le pas. Je cherche à le perdre, à me confondre dans l’obscurité. J’y parviens, il est trop déboussolé pour voir que je le surveille, que je l’observe. Cédera-t-il ? Je le vois s’arrêter, composer avec les voix qui se déchaînent en lui.
De la Bête ou de l’ersatz d’homme, qui des deux va se manifester ? Lequel saura me trouver ? Il me cherche, se désespère de courir après une silhouette qui lui échappe. Je le tourmente encore un peu, fatiguée moi-même de devoir jouer à ce jeu-là. C’est pourtant le seul qu’il comprend. Mais c’est jouer avec mon propre cœur. Il se brise. Enfin, je reviens vers lui. Stoppe mes pas, ne fait rien pour me retourner.

Il me supplie de rester, de répondre à ses questions. En a-t-il seulement le droit ?

« Pourquoi te répondrais-je ? Tu ne nous as pas cherché après tout ce temps… » Mes dents se serrent, comme mes poings. Je tremble. « Un an… »

Toute une éternité pour moi à me faire oublier. À mettre au monde un enfant sans pouvoir serrer la main de son père, partager tout l’amour qui a découlé de cet instant. Entre joie, peine, douleurs et délivrance. J’ai choisi de ne pas partager tout cela avec toi, mais… découvrir que tu… mes épaules s’affaissent, ma tête se tourne vers le sol.

« Jack est né le vingt-cinq Décembre en l’an de grâce cinq cent cinquante. » Dis-je d’une voix atone avant de poursuivre, lui présentant obstinément mon dos. « lasrach a poussé son premier cri sitôt libéré dans le froid de l’hiver. Furieux, plus rouge que mes cheveux qu’il tient de moi. »

Ma voix se brise encore. Je mets un temps infini à lui raconter la suite. Fauchée par des sentiments opposés. Je lutte, moi aussi, entre rire de ce moment et le pleurer. J’aurais tant voulu qu’il soit là. Près de moi. La solitude ne m’a jamais tant pesé qu’en cet instant. À ce souvenir ma main se pose sur mon ventre. L’expérience avait été douloureuse et loin d’être agréable les premiers mois. J’ai supporté tout ça, en silence. Partagé un peu, sous l’égide de l’innocence, mes plaintes de mère en devenir avec Endymion. Cette fois-là où j’ai hésité à tout lui dire. La veille de mon trépas. Avouer mes projets, faire comme mon père et disparaître.

« Il a tes yeux. »


Et c’est bien cela le plus dur. Il incarne tout l’amour que j’ai pour toi Childéric. Te voir mort, te voir abandonner, te voir rester fidèle à ce que tu es, envoyant tout valser… c’est ça le plus dur. De te voir détourner les yeux. Frapper, mordre, tuer. Plutôt que de vivre en détournant tes prunelles de ton passé.

« Prouve-moi que j’ai tort et… Survis à cette bataille, montre-moi que c’est l’homme qui affronte sa Bête et pas l’inverse. Alors je consentirais peut-être à te présenter ton fils. »

Je tourne très légèrement la tête vers lui, souffle dans la nuit :

« Prouve-moi qu’il reste un peu d’amour pour moi, au fond de ton cœur. »







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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyLun 15 Juin - 2:07
    Et une nouvelle fois, le monde vacille autour de moi. Mais quoi me parle-t-elle ? Un an ? Voilà un an qu’elle est censée être morte, mais je n’ai été mis au courant de cette nouvelle depuis si peu de temps. Depuis peut-être un mois, sûrement moins. J’ai perdu le décompte des jours au moment où les nuits se sont effacés. Alors pourquoi ? À sa la rage que je vois se dessiner sur son visage, j’oppose une réelle incompréhension. Pourquoi me parle-t-elle d’année alors qu’il ne s’agit ici que de mois ? Le temps s’est-il joué de moi avec autant de violence ou il y a un épisode qui nous manque à tous les deux ? À la surprise, j’essaie de répondre.

    « - Un an ? Endymion m’a parlé de ta mort il y a… un moins d’un mois, quelque chose comme ça. »

    Et elle m’explique ce qui est advenue de notre fils. Du sang de notre sang. Et cette révélation fait l’effet, à la fois d’un soulagement absolu. Comme si finalement, une plaie à vif avait fini de saigner et avait enfin daigné se refermer. À mesure qu’elle parle de lui, je sens la douleur s’estomper et une partie de moi que j’avais pensé morte avec eux refaire surface. Mais, ces mots sont autant d’épieux planter dans mon coeur. De moment raté que je ne pourrais jamais rattraper. Alors après la surprise, une douleur amère s’empare de moi. Pas une douleur froide et acide liée à la perte, mais la douleur chaude et amère des regrets. Des regrets qui vont me suivre pour le reste de mes jours… lasrach, c’est un beau nom. J’aime comment il sonne. J’aime pensé qui il représente. Mais je n’ai rien qu’à offrir le sourire amer d’un homme rongé, non plus par une froide colère d’un deuil récent, mais par les regrets fantomatiques.

    J’imagine alors le petit garçon, d’après sa description. Et je ne pense pas qu’elle aurait pu trouver meilleurs mots. C’est ce qui nous unit, plus encore que tout le reste. Pour lui, plutôt que pour le reste, car il est plus important que tout ! Alors j’imagine un petit garçon, qui ressemble à sa mère, avec les traits un peu plus durs de son père. Aux cheveux de feu et aux yeux verts, loin de toute corruption. Des yeux grands et pleins d’humanité. Je ne peux retenir un sentiment étrange que je reconnais pas tout de suite de faire brûler mon coeur. Un sourire sûrement idiot qui s’étire sur mon visage. C’est donc ça, d’être fier, d’être père . Mais se sourire, qui devient le temps d’un instant un espoir qui meurt tout aussi vite, quand elle demande à retrouver l’homme et non la bête.

    Je dois faire le point, le point sur moi et ma vie. Mais les liens qui ont été… brûlé, ses liens qui avaient justement fait autre chose de moi, sont brutalement reconstruit mais ce qu’il retenait en avaient déjà été victime. Je ne sais pas ce qui reste de moi, mais maintenant, je ne suis plus seulement soldat. Ai-je glissé trop rapidement ou simplement fait face d’une mauvaise façon à un problème que je n’ai pas su gérer ? Mais comment aurais-je pu ? J’étais destiné à la mort au combat, au sang, aux crocs et à la solitude. Elle m’a sortie de tout ça et on me l’a prise, alors il ne restait plus qu’à redevenir celui que j’étais non? Mais j’ai déjà fait ce chemin, je dois pouvoir le refaire, mais est-ce que j’en ai la force ? Une question à laquelle je n’ai pas la réponse. Pas encore.

    Mais je ne peux pas trouver les mots. Aucun mot ne saurait être juste pour exprimer ce qu’il me reste à faire. Les mots, aussi puissant qu’ils soient, ne sont pas toujours assez. Alors comment faire ? Si elle se laisse faire, je porte mes bras autour d’elle pour l’amener contre moi, la serrer près de mon coeur. Et plus que les mots, j’essaie de profiter des talents du rêveur et doucement, je cherche son cosmos que je connais bien et délicatement, si elle ne me repousse pas, je lui fais ressentir ce qui traverse actuellement mon coeur. Un amour profond, que même la mort ne saurait briser. Un amour si fort qu’il en ronge mon âme. Un amour si fort qui restera, même si mon âme entière se fait dévorer par la bête et ma folie. Un amour brisé par la perte et la douleur, mais un amour qui reste, et restera. Un amour amer. Mais un amour vrai.
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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyLun 15 Juin - 18:25
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Je cache ma surprise, la dissimule profondément en moi. Je me mords la langue, quelle ironie ! Je me retiens de rire à la face du ciel, à la face du démiurge facétieux qui doit bien se marrer de là où il se tient ! Au fond, ce n’est pas un mal qu’Endymion l’ait trouvé si tard. Dans quel état t’aurais-je trouvé sinon, Childéric ? L’envie de me retourner pour le confronter encore est grande : lui demander si c’est à une tombe que j’aurais dû présenter à son fils. Son premier-né. Un mois a suffi à t’éradiquer ? Pauvre Lion…
Je ne dis rien, le laisse mariner dans ses réflexions. Qu’elles fassent son chemin, creusent un tombeau où il pourrait y laisser ses regrets. Qu’il comprenne l’étendue de son erreur ! Enterrons ensemble cette tragédie dont je suis l’instigatrice !
C’est la colère qui supplante tout le reste. Je me retrouve face à elle, face à mes échecs. Je ne veux pas. Non, je ne peux pas le regarder. Voir les assauts terribles que son corps, autant que sa raison, ont subis.
J’attends, il ne me reste plus que ça. Mais suis-je capable de contempler ta fin, mon Amour ? Subsiste-t-il au moins quelque chose de nous ? J’ose y croire, mais je dois continuer à m’opposer à toi, à Elle. La combattre, c’est cela que je dois faire. T’aider à la reléguer au second plan, l’utiliser plutôt que de te laisser envahir par Elle.

Je sens une douce chaleur m’étreindre. Tes bras m’enveloppent et me ramènent contre ton torse. J’ai beau lutter, repousser l’intrusion de ton cosmos, m’y refuser et… j’y cède, comme tout mon corps s’affaisse d’un seul coup et entraîne avec lui la course des larmes qui se bousculent sur mes joues. Je me laisse submerger par les doux murmures du Rêveur, l’accueille avec tout le réconfort dont je suis capable. Mes mains s’accrochent à ses avant-bras avant de me retourner et enfouir mon visage contre son habit de lin.

Mon cosmos est entré en résonance avec le sien. Il chante et clame la puissance de ce Lien qui nous unit et nous unira à tout jamais. Qu’il a peut-être oublié, derrière la noirceur de sa Bête libérée et avec Elle, la souffrance de la perte, l’écho misérable d’une blessure passée, jamais vraiment refermée. Des cicatrices, il en a que trop récoltées. Visibles et invisibles, il faudra les panser. S’en prémunir, s’il parvient à redresser la tête vers moi.
Je lui susurre de fermer les yeux. Qu’il m’obéisse et alors il se verra porter aux portes de ma psyché. Qu’il les traverse et il découvrirait des instants capturés, à tout jamais, gravés pour l’éternité. Des moments à nous sur l’île de Salamine, des instants d’égarements pour apprendre à nous connaître, à comprendre ce que l’on deviendra demain. Un baiser, le premier, celui qui avait le parfum sucré de la liberté.

Ceci nous appartiendra toujours. Ces souvenirs sacrés sont à nous, des trésors qu’il faut chérir. Pour qu’ils nous gouvernent. Te prouve à quel point le sentier que tu as emprunté n’était pas le bon. Nos deux cœurs battent à l’harmonie, je sens le tien danser contre ma paume. Ne doute plus. Jamais plus.

Ce que je veux lui monter ensuite, c’est une scène entre une mère et son enfant. Tout juste né, emmailloté dans un linge, il cesse de clamer au monde sa venue. La Sirène chante alors une dernière mélodie. Pour toi, pour lui, pour nous.

Parce qu’il a été bien difficile de faire semblant. De vivre sans toi.

Dans l’air du soir, serrée contre lui, je ne veux pas partir. Mes lèvres libèrent cette musique. Puis le silence revient. Je me recule, me défais de son étreinte, sèche mes larmes et lui adresse un regard plein de détermination. Mon poing s’écrase, mais avec beaucoup plus de douceur et non pas avec la volonté de blesser.

« Tu es un idiot. » dis-je en fronçant des sourcils et fauchant le géant d’un regard intransigeant. Mon index se lève, menaçant. « Survis et rejoins-nous où tout a commencé. »

Je l’abandonne sur ces paroles. Je l’attendrais le temps qu’il faut. Un an, un mois… ou toute une éternité.






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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyMar 16 Juin - 3:14
    Il est fou comme le monde tient à peu de chose. Les fondations qu’on peut poser peuvent être balayé aussi rapidement qu’un souffle et on peut se soigner avec une simple présence. Rien que de l’avoir là contre moi, je sens renaître des fragments de mon être que j’avais pensé perdu à jamais. Et avec sa présence contre moi, le battement de son cœur que je sens contre ma peau, le feu de sa vie que je sens attiser la mienne, l’ardeur de son souffle que je sens faire vibrer mon corps. Oui, le monde tien à un peu de chose, le parfum des retrouvailles et leur goût amer. Et d’abord, je la sens lutter je sens mon désarroi grandir au rythme de sa lutte. Repousser le lien que je lui offre, repousser ce dont je suis devenu. Elle aurait raison et quand je m’apprête à partir, à abandonner et elle cède avant moi…

    Mais je sens ses larmes couler sur mon torse et ses mains s’agripper à mes avant-bras. Alors je sais qu’il ne faut pas que je parte. Je sais que je suis à ma place. Je comprends que je suis à l’endroit où je dois me trouver et que je ne voudrais être nul part ailleurs que là. Je sais aussi par ce geste qu’il existe encore quelque chose, que malgré le chaos, il y a quelque chose à sauver, quelque chose qui en vaut la peine. Alors je retrouve un chemin que j’avais perdu. Un chemin vers des émotions maîtrisé, des émotions humaines, loin de leur excès et de leur bestialité. Des émotions libéraient de leurs formes primitives. Elles se raffinent et commencent doucement à reconstruire la barrière et la cage qui retient le prédateur et canalise ses crocs. Une nouvelle fois, elle me sauve de moi-même.

    J’obéis quand elle me demande de fermer les yeux et je laisse faire. Je m’abandonne à elle et à la confiance que je lui porte. Je me laisse emporter dans le torrent des souvenirs passés qui ont l’étrange parfum du rêve et de l’étrangeté. Je revois ses moments et me souviens parfaitement des émotions qui m’ont traversé sur le moment. Doucement ces souvenirs posent des baumes sur les plaies béantes qui couvrent autant mon coeur que mon esprit. Un mois seulement ? Comment aurais-je terminé sur le long terme. Je serais mort ou je m’en serais remis, même maintenant, je ne sais pas lequel des deux est le pire. Mais je me suis retrouvé, c’est plus eux qui ont fait tout le travail. Encore une fois, je suis victime des émotions et de moi-même.

    Je me laisse emporter cette fois dans l’allégresse et dans cette fierté bête mais au combien profonde et puissante qui se saisit de moi quand elle me montre le passé. Je vois ce moment de vie auquel je n’ai pas pu assister. La naissance de notre enfant et la naissance du père. La mort du soldat ou du moins, son profond changement. Maintenant il se bat pour protéger les gens auxquels il tient et pas seulement pour avoir le droit de vivre un jour de plus. Il écoute ensuite la chanson et cette dernière agit sur lui comme un baume apaisant. Je sens les chairs cicatriser et avec elle, finalement, le dernier soubresaut d’une âme brisé s’apaiser. Finalement oui, je sens la douleur s’éteindre et le vide se combler.

    Pour le reste j’ai envie de la retenir, j’ai envie de tout envoyer chier et de profiter de l’instant, de faire en sorte qu’il dure toujours pour qu'il ne s'arrête pas. Car si elle part, j’ai peur qu’ils ne meurent de nouveau et je ne sais pas si je pourrais me relever de ça. Mais le moment est à la guérison et non plus à la peur, alors je lutte contre mon envie de la retenir, contre mon envie de faire de ce moment une éternité. J’ai envie d’attraper son bras quand il se pose contre mon torse, de l’amener vers moi et de l’embrasser. J’ai envie de tout envoyer en l’air pour ne plus posséder qu’elle. Mais le devoir et la guerre. Je la laisse donc partir et lui offre le sourire le plus humain que je suis capable de faire. Soudainement, le sommeil que j’avais depuis longtemps refusé se rappelle à moi et j’ai envie d’y succomber avec plaisir car je sais que cette nuit-là sera sans cauchemarder.

    « - Je te retrouverais le plus rapidement possible. Vivant et humain. Vivant et humain... »

    Je la regarde alors partir dans les ombres et m’écroule contre un arbre, je dormirais bien quelques heures avant de repartir, mais je veux encore la regarder un petit peu. Juste un petit peu avant qu’elle ne parte pas, que tout ça ne soit pas un simple rêve, qu’elle ne disparaisse pas de nouveau…
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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyMar 16 Juin - 20:05
L'amer parfum

des jonquilles









Vivant et humain. C’est la promesse qu’il me fait. Les derniers mots que je cueille comme des fleurs. Dont le parfum, amer, m’enveloppe sur tout le trajet du retour. J’ai pris grand soin de replacer mon masque, cacher ma chevelure de feu, envisagé une nouvelle identité. Un nouveau nom. C’est comme ça que j’occupe mes pensées troubles. Les retrouvailles ne se sont pas déroulées comme je l’espérais. Qu’ai-je donc imaginé, au final ? J’ai su, au fond de moi, que nous serions tous les deux confrontés à nos réalités. Mais… la colère est encore là, elle palpite. Or j’ai bon espoir qu’elle se taise lorsqu’il reviendra, qu’il passera le seuil de cette demeure, celle que nous avions rêvée. En tant qu’homme et femme. Seulement cela et rien d’autre. Sans le devoir et les titres qui nous incombent. Vivant et humain. Je l’espère avec ardeur !
La simple idée que j’aurais pu le perdre à tout jamais empoisonne mes maigres convictions. Non, non… je ne dois pas regretter. Rien, surtout pas la façon dont j’ai répondu à Childéric. La douceur n’aurait pas été salutaire. Pas pour lui. Agir de la sorte m’a fait du mal. Mais c’était un mal nécessaire. Alors il ne me reste plus qu’à l’attendre. Espérer le voir passer la clôture, écarter les chèvres, se moquer du bouc Bélisaire comme je suis en train de le faire alors qu’Old John me rejoint, Jack dans les bras. Je lui souris et je me sens enfin à ma place. Je confie à mon vieil ami tout ce que j’ai sur le cœur. Je crois qu’il comprend, mais il semble… triste ? Fâché ? Je ne saurais trop dire.
Il propose de coucher mon enfant et revient avec une bouteille de rhum, la mine beaucoup plus enjouée. Une certaine douceur que je lui ai toujours connue. J’accepte avec plaisir le breuvage dont il me vante les mérites. Je fronce des sourcils lorsqu’il souligne qu’il en est l’artisan ! Je lorgne sur les fameux biscuits dont il n’a eu de cesse de me poursuivre de ses… assiduités ? Renverse la tête en arrière pour me laisser à rire quand il s’offusque et fait mine de bouder. Je le taquine encore un peu et lui, par jeu, retire le masque que j’ai encore sur le visage et m’oblige à boire. Je fais mine de prendre un air dégoûté, recrache un peu de ce breuvage ambré à sa figure. On se chamaille comme on avait l’habitude de le faire sur la Rose Sanglante. Et subitement mon moral s’assombrit. Il le remarque et passe un bras autour de mes épaules, je lui raconte tout afin de me libérer du poids des mensonges, lui confie mes craintes, mes doutes. À la fin, je me sens libre. Vraiment libre et cette sensation me grise. Je suis heureuse et je t’attends, Childéric. Vivant et humain.

***

J’ouvre les yeux, il fait encore nuit. J’entends mon enfant pleurer, mais pas comme il en a l'habitude. Il a peur. Je me relève, plisse les yeux pour mieux voir à travers toutes les ténèbres. Le feu s’est éteint depuis longtemps, personne ne l’a ravivé. Je m’approche doucement et je vois John, dos à moi, penché sur le berceau de Jack. Je l’entends murmurer et mes yeux s’écarquillent. Tout à coup, je vois des ombres s’agiter tout autour de nous et je me mets en garde. Mais je comprends, trop tard, que le danger vient vraiment de… lui. John se retourne, un rictus étrange lui déforme la bouche. Le voir ainsi allume une peur que je n’aurais jamais cru ressentir à ses côtés.

« Oh désolé, je ne voulais pas te réveiller, notre fils a fait un cauchemar. »

J’accuse le coup, fais semblant. Parce que ces ombres le menacent. Parce qu’elles s’enroulent autour de son petit corps. John le berce contre lui et les pleurs redoublent, allument mon instinct de mère, j’ai un geste pour l’arrêter.

« John ! Qu’est-ce que tu fais ! »


Je blêmis à vue d’œil, il me repousse avec une force insoupçonnée. Je le sais éveillé, j’ai déjà pu voir ces ombres à l’œuvre, je l’ai moi-même aidé à les maîtriser, mais de là à les utiliser contre moi ! Complètement choquée, je me retrouve sur le sol, mis en respect par un lien enténébré. J’ai la force de m’en libérer, mais je ne peux pas. Je ne peux pas prendre le risque qu’il s’en prenne à Jack ! Je ne l’entends plus. Je supplie Old John, essaye de lui faire entendre raison, de comprendre… Vivant et humain.

« J’ai fabriqué cette maison pour toi… pour nous ! Parce que c’est cela que tu as toujours voulu au fond, hein, Nimuë ? C’est bien ce que tu m’avais demandé avant que tu ne disparaisses ! Mais je savais… je savais que tu me choisirais ! »

La suite de son discours est plus décousue que le reste. Et je tremble de voir que j’ai créé, malgré moi, un monstre de rancune. C’est de ma faute. Comme le reste. Lui est vivant… mais son humanité s’est envolée.

« John… »

Il ne m’écoute pas, il abandonne cette petite silhouette blanche et se rue sur moi, me soulève et m’écrase contre la table qui ne cède pas. Mais mon cœur lui… Tu as le don d’attirer à toi des hommes et des femmes… ma vue se trouble, sa main vint enserrer mon cou, me mettre au supplice. Non… non ! Je ne comprends pas… c’est impossible, c’est un cauchemar ! Mais sa poigne est bien réelle et je suffoque. Il se penche sur moi, replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille où il me susurre :

« Je t’aime, Nimuë et je sais que toi aussi… »

J’ose plonger mes yeux dans les siens, cherche le John que j’ai connu autrefois et n’y trouve rien de plus qu’une note sombre et troublée. Pourquoi ? Ma détresse, il la balaye avec brutalité, assiège mon âme de gestes que je ne l’aurais jamais cru capable. Le tissu se déchire et je n’entends plus rien. Je suffoque et je ne vois plus rien. Vivant et humain.
Je chute au rythme de ses assauts, mon corps secoué au rythme que sa vilenie m’impose. Je ferme les yeux et glisse. Et ma Bête ne gronde même pas, elle se rue sans crier gare. Je ne m’appartiens plus. Il ne reste qu’un goût de sang dans la bouche lorsque je reviens à moi. Brutalement.

Brisée, je suis debout et l’aube se lève. Je ne vois que le rouge qui macule toute ma silhouette. Vivante et humaine ?






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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyMer 17 Juin - 1:57

    La guerre sale, mais il y a pire.

    La guerre, plus particulièrement la violence de la bataille, c’est un monde que je comprends. Un monde sans question, un monde où j’ai ma place. Un monde où n’importe que sa propre survie et, au mieux, celle de la personne à sa droite. Rien de plus, rien de moins. C’est simple. Dans le feu, les enjeux et le monde ne veulent plus rien dire. J’ai peu profité de cette mission de reconnaissance qui a dévié de son objectif initial pour me recentrer, pour réfléchir, sans rien d’autre. Finalement oui, c’est la guerre qui fait de moi un homme. Quelle sinistre conclusion. Finalement, entre bête et homme, il n’y a pas de différence, c’est une leçon que j’apprendrais plus tard. Pour le moment, j’ai survécu, et j’ai repris pieds. De légères blessures, mais c’est normal, les turpitudes du conflit. J’ai fait ce qu’elle m’a demandé. Et j’ai repris la route.

    J’aurais pu attendre, prendre le bateau pour rentrer. Mais j’ai prétexté la formation de Ryme, quel égoïste, pour partir plus vite. Oh oui, je lui consacrerais le temps qu’il lui faut, je dois me rattraper aussi auprès d’elle. Et pas seulement… Silas et Oul aussi. Mais elle est plus importante. Alors j’ai pressé le pas. Pressé le pas comme un chevalier sacré sait le faire. J’ai avalé la distance rapidement, pour retourner en Grèce et particulièrement : là où tout a commencé. L’arrivée sur les côtes de l’île m’empile de nostalgie. Je revois les moments que nous avons volés, vécu et possédé ici. Je revois ce dont nous sommes et j’entrevoie doucement ce que nous furent. Je glisse doucement dans l’autre monde, pour voir avec le plaisir du rêveur cette île et accordé l'essence du lieu à la mienne et soudain...

    Je ressens quelque chose que je devrais pas ressentir. Du moins, pas avec autant de force, pas autant de trouble par la source d'un tel chaos. Il se passe quelque chose et je peux sentir une rupture, quelque chose de précieux se briser. Alors j’accélère, faisant fi de la discrétion et je me remonte ce fil d’Ariane dans un labyrinthe d’ombre. Je cours donc, plus rapidement que jamais quand je sens le coeur de la tempête au plus proche. Je tombe sur la petite maison, reculé, éloigné, sur cette île pleine de souvenir. Je sens mon coeur se serre dans ma poitrine. Je sais que dans cette maison, se joue l’énergie du drame. Je sens la bête gronder, non pas par pulsion mais… par peur . Elle a peur ? Jamais je n’ai ressenti de la peur émaner à ce point de nous, de moi. Peur de quoi ? Peur de tout perdre à nouveau.

    Alors je presse le pas mon cœur se sert encore plus mais je pousse cette maudite porte pour comprendre, pour voir, pour empêcher la tempête de tout emporter. Mais j’arrive trop tard et tout est déjà sens dessus dessous. J’entends les hurlements de terreur du petit et je vois cette scène… Je comprends rapidement ce qui s’est passé et la cause de cette tempête. Je le vois lui, blesser, mais toujours vivant à essayer de fuir, rampant, pleurant, mais il n’ira pas plus loin. Étrangement, la bête se tient tranquille ou plutôt, elle et moi sommes en osmose. Elle s’est attaché au lien et le voir ainsi déchiré, souillé ne lui plaît pas. De la haine que nous en commun, grandit notre rage. Je rentre finalement dans cette pièce, faisant les pas dans ce chaos, et j’agis comme s’il était question de bataille. Comme un soldat à la guerre. Un problème à la fois, un ennemi à la fois. D’abord le plus important.

    J’attrape le bébé et sa couverture. Je porte pour la première fois de ma vie mon fils dans mes mains. Si le moment me l’avait permis, j’aurais pleuré sûrement et j’aurais voulu que tout s’arrête. J’aurais voulu savourer ce moment et le garder pour l’éternité. Mais non. Je ne peux traiter ce moment normal, il me faut le penser comme je peux, comme on m’a conditionné à faire. À repousser mes émotions, et à repousser le moment. À chasser la douleur du corps. Je la sens monté, alors que je n’ai aucune blessure tant elle est forte. Mais il me faut agir. Agir pour eux, agir pour nous, mais aussi agir pour moi. Je porte le bébé et dépose un léger baiser sur son front, avant de le déposer délicatement dans les mains de sa mère. Je ne sais pas comment réagir, je ne sais pas comment faire. Je veux l’aider mais je ne sais pas. Alors il me reste le problème que je peux régler. Celui que j’aurais dû empêche d’advenir.

    Je fonds sur la vermine comme un fauve sur sa proie. Je le retourne face à moi. Je veux qu’il me voie. Je veux qu’il ait peur. Je veux qu’il regrette. Je veux qu’il souffre. Alors je commence mon travail. Et les premiers coups de poing commencent à retomber sur son crâne. Il se débat, essaie de placer ses mains entre mes crocs et lui. Mais cette protection ne lui sert à rien. Rapidement, il abandonne, les os brisés. Et je continue de frapper. Jusqu’à ce que mes poings soient rouges. Mais je m’arrête juste à temps. Juste pour qu’il encore vivant. Je continue de frapper alors, tout aussi fort, mais sans que son corps ne soit affecté, pourtant, il se tord de douleur et hurle plus fort encore. Rien n’échappe aux crocs d’une bête. Rien n’échappe au lion qui a forgé ses dents. Rien n’échappe à cette faim, qui veut planter ses crocs dans tout. C’est directement son essence que j’attaque. Je ne fracasse plus son corps, mais son esprit ou son âme. Ou quelque chose d’autres, je ne sais pas vraiment. Mais quelque chose qui fait partie de lui autant que son corps et qui le fait souffrir plus encore. Une souffrance qui ne le tuera pas.

    Alors je l’amène plusieurs fois, au seuil de ce trépas de l’âme et de l’esprit. Pour qu’il comprenne, pour que j’oublie. Cela ne dure au final que peu de temps, quelques longues, très longues secondes. Des fragments d’éternités souillés de sang. Puis cette fois, il est temps d’en finir. Alors simplement, je pose mes mains sur son crâne et j’appuie. J’appuie jusqu’à ce qu’il éclate et que de lui il ne reste rien. Sommes-nous allé trop loin ? Peut-être… Sûrement. Nous le regretterons bientôt. J’essuie le sang sale de son être sur ses vêtements et je me retourne donc vers elle. À moitié vivant et à moitié humain. Je la regarde et je l’aime toujours, je l’aime même plus que jamais. Mais comment lui dire ? Que faire . Je ne sais pas et, la douleur que j’ai longtemps repoussée me frappe de plein fouet. J’ai mal pour eux, plus que pour moi. Une fois de plus, j’ai échoué à veiller sur eux… Mais je dois l’aider, je ne peux plus échouer.

    J’essaie alors, avec la délicatesse infinie du rêveur, protégeant cette petite bulle d’existence, de lui transmettre, par le lien, sans l’imposer, sans le faire trop fort, le soutien et la présence. De lui montrer que je suis là pour elle, de lui faire ressentir qu’elle est humaine, qu’elle est en vie, surtout, qu’elle n’est pas seule, qu’enfin, nous sommes. Même si c’est trop tard, même si c’est douloureux, qu’enfin, nous sommes et que même le monde maintenant, ne pourra pas m’enlever ça. Qu’enfin ensemble, nous ne sommes plus des pions dans les jeux des dieux, des soldats sans âme dont le seul talent est la mort, un talent que j’ai encore illustré… Mais qu’ensemble, demi-humain, nous en formons un. Et qu’ensemble, nous avons finalement trouvé la vie !



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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyMer 17 Juin - 12:15
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On ne récolte que ce que l’on sème.
Le monde abandonne ses couleurs, sauf le rouge. Il s’impose, il me brûle, il me tue. Il envahit mon âme et je comprends qu’il est trop tard. Le monde abandonne ses couleurs et moi je me brise contre les écueils sombres de ma vie. La Capitaine de la Rose Sanglante rend les armes, se noie dans l’océan tant cherché, tant regretté. La Sirène pousse sa dernière plainte, elle ne précédera jamais plus l’Ombre. La Mort face à la Vie. La Vie face à la Mort, tout se confond, tout et moi, au milieu de cette tourmente, je ne suis plus qu’un pâle reflet. Un fantôme.
Je ne ressens plus rien. Je ne vois rien de plus que l’écarlate, une grande silhouette passer le portail, le pas de la porte. Je n’entends pas les suppliques, les pleurs. Je suis là sans l’être. Mon esprit s’égare dans le néant. Tout n’est plus que nuances de gris et je tremble devant cet univers décoloré. Une note carmine se déploie devant mes yeux, une vague chaleur que je serre contre mon cœur par pur réflexe qu’autre chose.
Je m’y accroche tandis que je me retourne pour contempler la silhouette, immense, se ruer sur une autre, plus ténébreuse que les autres. Plus rouge. Et le rouge explose partout. Les sons me parviennent déformés, mais ils sont là, chant glorieux d’une vindicte terrible, assoiffée. Une volonté de nuire. Chaque coup porté est une torture, une plaie qui s’ouvre et m’enfonce dans ce royaume terne. Il n’existe que le vermillon, le sang et son odeur âcre.
Nimuë O’Bannon est morte avec lui. Au rythme de la souffrance, des larmes et de la douleur.

Sa chaleur m’enveloppe et la haute stature devant moi se précise. Il délaisse sa proie, défigurée. Souillée, méconnaissable. J’ai peine à respirer, je lève les yeux vers toi sans te regarder réellement. Je suis ici et ailleurs. Je te laisse faire, incapable de dresser la moindre barrière pour me préserver. Sauver ce qu’il reste à sauver. Tu découvriras que des fragments de moi éparpillés. Que la femme que tu as connue est morte, jetée en pâture à sa propre Bête qui, te voyant faire, se hérisse. Que tu esquisses un pas et elle montrera les dents. À mon corps de se raidir et de faire quelques pas en arrière, agir en mère louve, mettant son petit hors de portée.
Car il n’y a que ça qui reste, un sursaut d’humanité lié d’un besoin primaire. Nimuë est morte.

Mais mon dos heurte le mur derrière moi. Je suis acculée. J’ai peur, je suffoque et il n’y a que le rouge, partout qui domine. Sur mes mains, sur la couverture de ma progéniture, toi et lui… Je me laisse glisser jusqu’au sol, berce ce petit être contre moi. Pas de larmes, juste le silence. Un silence odieux. J’observe le visage de Jack, le caresse et macule sa joue de cette teinte qui me révulse. Je panique, l’air me manque, les mots trépassent et je jette des regards éperdus tout autour de moi. Notre Lien vibre comme il ne l’a jamais fait auparavant. Dans mes prunelles il y a un appel à l’aide.

« Childéric ? »

Ma voix n’est qu’un souffle désincarné. Rien de ceci n’est vrai, n’est-ce pas ? Dis-moi… que ce n’est qu’un mauvais rêve. Un cauchemar. Aide-moi. Je t’en supplie. Écarte le rouge. Prouve-moi que je suis vivante. Humaine. Qu’il ne m’a pas tout arraché. Et pourtant…

J’ai mal. Je veux mourir. Qui que je sois encore.
On ne récolte que ce que l’on sème.






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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyJeu 18 Juin - 1:09

    J’approche doucement et j’observe. Je ne sais toujours pas quoi faire. La bête non plus. Dans les tréfonds de mon âme, nous partageons le doute. Plus encore que nous avons partagé la faim. Elle sait le drame qui s’est joué, elle sait ce qu’il nous en coûte. Elle s’est adapté . Je me suis adapté . Plus tard, plus tard. Je ne suis pas important pour le moment, tout ce qui compte, c’est de la sauver elle. Mais comment ? Et surtout, est-ce encore possible ? Le lien m’apporte la réponse à mes craintes, de celle que tu étais, il ne reste que les morceaux de ta psyché en lambeau. Mais, je ne veux, je ne peux t’abandonner, te laisser derrière. J’essaie de ne pas l’approcher, de rester loin, de lui laisser le temps de revenir, mais dans ses yeux, il est impossible de lire une présence. Dans l’iris, jadis si expressif, je ne lis là que la mort et l’absence. La mort vicieuse, la mort cruelle, la mort de l’âme. Finalement, nous aurions dû mourir ensemble, plutôt que d’en arriver là. J’aurais dû te suivre plutôt que de me laisser enchaîner par ce devoir idiot.

    Oui, encore une fois, le mal qu’il t’arrive n’est pas de ton fait. Il est de ma main, sans que j’en sois l’auteur. J’espère que tu trouveras un jour la force de me pardonner. De pardonner mon échec, ma stupidité et ma faiblesse. Moi, je ne trouverais pas cette force. Je ne pourrais pas me pardonner. Je ne pourrais pas oublier qu’une fois de plus, qu’une fois de trop, j’ai manqué à mon devoir envers toi. Mais ça sera la dernière, s’il y a un après, et je le souhaite du plus profond de mon âme. S’il y a un après, j’espère que tu sauras trouver la force de me regarder de nouveau. De me pardonner. Mais je ne mérite ni le pardon ni l’oublie, je mérite seulement de porter le poids de ma faute et d’essayer d’alléger ton fardeau d’une façon ou d’une autre. De faire en sorte que tu ne meures pas, de faire en sorte que tu vives.

    Alors elle recule, animal blessé qui se trouve devant son chasseur. Imaginer ce qu’elle doit voir en moi et ma présence me fend de nouveau le coeur. Mais encore une fois, mes états d’âme ici, n’ont aucune importante. Ils ne pèsent rien par rapport à ce qu’elle a vécue, ce qu’on lui a pris. Je te regarde glissé sur le sol, le petit dans tes bras. J’aurais aimé te voir avec notre fils autrement, j’aurais aimé que nous puissions être tous les trois, que tu puisses être la mère que tu mérites d’être. Mais on te l’a pris, et celui qui a pris a payé. Je te regarde glissé et je fais un pas vers toi, me laissant tomber sur le sol à mon tour, face à toi, gardant une certaine distance, pour ne pas attiser ton trouble, pour ne pas faire vibrer le mal. Mais pourtant, je sens notre lien qui vibre et le chaos qui le fait trembler.

    Je sens que tu te bats, je sens que tu étouffes et que tu as mal. Je partage avec toi cette douleur et ce désarroi. Je les vis avec toi car le lien me l’amène. Mais ce n’est pas ce que je veux te laisser, ce que je veux t’offrir. Alors je prends sur moi. Et je réagis encore une fois en soldat, faisant face à une bataille, puisque je ne peux que penser comme ça, qu’on ne m’a jamais laissé penser autrement. Je t’entends dire mon nom et mon coeur tremble quand tes lèvres s’ouvrent. Tu ne serais plus jamais seule.

    « - Je suis là, je suis là pour vous deux. Je suis venue comme tu m’as demandé. Humain et vivant. Et c’est que nous devons être, humains et vivants, ma belle, humain et vivant ! »

    Alors maintenant, il ne reste que le lien et le théâtre de conflit qu’il est devenu. Remettre de l’ordre dans le chaos, c’est le propre du soldat. Et pour une fois, la première peut-être, un soldat dont le talent ne sera pas seulement d’efficacement mettre à mort un autre humain, ce talent a suffisamment déjà parlé pour cette nuit ou pas assez… Mais il faut la sauver elle, c’est elle qui est importante. Plus que tout le reste. Alors de par le lien, je combats, je chasse et j’affronte. Je transmets ce que je peux comme sentiment, comme émotion. Je te transmets amour, souvenir et nostalgie. Je te transmets la passion et la joie. Je te transmets tout ce que tu m’évoques et tout ce que tu es. Tu peux avoir alors, peut-être à travers mes yeux, l’image que je me fais de toi, et je crie ton nom par le lien, plus fort peut-être qu’il ne le sera jamais. Je crie ton Nimue, et je crie ce que nous sommes. Deux âmes perdues face aux mondes. Deux mi-humain qui ensemble, peuvent ressemblent à quelque chose. Deux morts-vivants qui ensemble, arriver à créer la vie. Mais ça sera pour après, je dois d’abord te retrouver.

    « - Je ne te laisserai plus jamais Nimue, je ne vous laisserai plus jamais ! C’est terminé maintenant, je suis là. »

    Je me veux réconfortant, j’essaie de l’être. Mais je ne sais vraiment si mes mots peuvent l’atteindre. J’espère que mes émotions et mes sentiments eux, ont pu. J’espère avoir pu chasser le chaos et le mal ou du moins, lui laisser une chance de revenir. J’espère servir à quelque chose, j’espère être arrivé assez tôt, alors je me bats pour elle, avec cette énergie du désespoir. Je me bats pour qu’elle retrouve la vie et qu’il retrouve sa mère. Car me battre, c’est tout ce que je sais faire, et la seule chose dans laquelle j’excelle…



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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyVen 19 Juin - 15:08
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N’est-ce pas trop tard ? Ce combat, je ne suis pas sûre de pouvoir le mener. Me redresser, braver cette douleur qui me submerge et m’achève. Tu es là. Tu es là vivant et humain, mais qu’ai-je à te répondre ? Penses-tu que cela va changer quelque chose ? Peux-tu m’arracher cette souffrance ? Je n’en peux plus. Je suis fatiguée de lutter sans cesse. Me battre, c’est au-dessus de mes forces. Me relever, je ne le désire pas, pas plus que de t’écarter, de te contredire, de formuler des mots. Tu hurles mon nom, seulement, je suis absente, dégagée de mon propre corps. Blessée dans un royaume gris. Nimuë. C’est ce nom que tu clames, ce nom que tu veux voir resurgir du néant.
Je te fais comprendre qu’elle est morte. Je te montre celle qui portait fièrement les armes, entourée de son équipage sur la Rose Sanglante. Celle ayant terrassé des monstres fait hommes, des hommes fait monstres. L’enfant prisonnière des ronces, l’adolescente qui se rebelle et écorche sa peau, prend en main sa destinée. La femme qui désira être libre. Libre de sourire, libre de rire et d’ignorer les tempêtes, pourvu qu’elle regarde la mer.
Je me redresse avec lenteur, le regard fuyant. Je serre Jack dans mes bras sans parvenir à sourire, sans savoir quoi faire, quoi dire. Il me regarde de ses grands yeux verts, pareils aux tiens. Je cesse de respirer quelques secondes. Je sens une autre chaleur se joindre à celle de Childéric. Un très faible écho, pourtant, il est là, je ne le rêve pas ! Ses petites mains s’agitent dans l’air et son sourire qu’il m’offre vaut mille soleils. Frappée en plein cœur, j’éclate en sanglots. L’océan me sera inaccessible. J’ai choisi.

C’est terminé. Il sera là. Vivant et humain.

Qu’est-ce qui reste de moi ? Je doute que tout ceci ait encore un sens et pourtant je m’accroche à cette chaleur que vous me transmettez tous les deux. Le soleil darde ses rayons sur l’île de Salamine. Et encore, la colère me submerge. Je n’arrive pas à me contrôler. Ni moi, ni elle. Je parviens tout juste à confier notre fils à Childéric avant que mon aura, assassine, ne se manifeste plus pernicieuse que jamais. D’un regard je fais comprendre au Lion de partir, de me laisser. C’est ridicule. C’est ridicule, mais il faut que cette rage éclate, que j’y succombe.

C’est terminé. Je suis captive. Morte et inhumaine.

Je glisse, j’oublie qui je suis. Il est déjà parti, mais, en m’en prenant à sa chair morte, je veux récupérer un fragment qu’il m’a pris. Je ne me laisserai pas déposséder ! Je suis Nimuë O’Bannon, Capitaine d’un navire abandonné. Le rouge revient avec toute sa force évocatrice. Je frappe encore et encore, éperdument. Je cherche mon nom. Mes poings s’enfoncent. Je défigure la Vie, la mienne, la sienne, celle qu’il m’a prise. Je laisse ma Bête hurler à travers moi. Je suis Nimuë O’Bannon, Sainte des Poissons, rongée par son poison. Je suis Nimuë O’Bannon, Générale de la Sirène Maléfique qui pensait avoir gagné sa liberté. Je suis Nimuë O’Bannon, femme de doutes et de mensonges.

C’est terminé. Je suis là. Mère.

Je crache sur son cadavre. Et je les rejoins, ombre écarlate et damnée, un immense sourire aux lèvres. J’ai récupéré ce qui m’appartenait. Je l’ai dévoré, plus personne ne pourra plus rien me prendre. M’enlever ce qui est déjà parti. Il n’y a que pour eux que je serai encore cette femme. Il le faut bien.

« Fais-la disparaître. »
je lève mes prunelles claires. Je te regarde sans trembler, baignée dans cette assurance nouvelle que tu me connais bien. « Laisse-la dévorer ma douleur. »

Pour que tout puisse recommencer. Nous trois. Ensemble et unis.






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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyLun 6 Juil - 17:23
    Je vois ce qu’il manque, et ce manque me tue.

    Je vois qu’il manque celle que tu étais, que finalement, ce soir, on t’a pris bien plus que ta dignité et ton corps. C’est une partie de ton moi qui t’as été volé. Mais finalement, reste-t-il suffisamment de toi pour que tu sois toujours vivant ? Est-ce que tu pourras te relever. Non, plutôt, est-ce que tu voudras te relever ? C’est ça la différence. Il est parfois plus simple de se laisser glisser que de lutter. Je sais ça, je comprends ça. C’est ce que j’ai fait. Je ne pourrais pas te juger, je peux te comprendre. Mais je veux que tu restes avec moi. Tu as su retrouver l’homme sur la bête et je donnerais ce qu’il faut pour que tu puisses faire la même chose. Pour que tu sois toujours là, toujours vivante et surtout, avant tout, toujours humaine ! Mais, je ne suis pas seul pour faire bouger les choses et finalement, notre humanité tient pour nous deux à la même chose : à cette petite boule de chaleur dans tes bras. Il est celui qui nous retrouvera toujours… Je vois tes yeux se poser sur lui et pour la première fois depuis que je suis là, je vois quelque chose, un reflet, une trace de vie !

    Puis, tu te mets à bouger et je te suis, un pas en arrière pour te laisser la place dont tu as besoin. Je comprends sans mal où tu veux en venir. Je comprends et reconnais mieux que n’importe qui, les prémisses de la rage et de ses errements. Je sais à quel point il est doux d’y succomber et je sais surtout combien il est impossible de résister à ses sirènes. Alors je prends le petit et je sors. Je te laisse à la ta haine, à ta rage. Je tisse doucement le lien pour qu’il te serve de fil d’Ariane. Pour que tu ne te perdes pas dans le labyrinthe de chaos qui va naître en toi. Nous sortons finalement et je me retrouve seul avec ce bébé qui ne comprend pas comment le monde tourne autour de lui et l’horreur qui vient d’arriver. Du moins je l’espère. J’espère que le peu de souvenir qu’il gardera de son père, s’il en garde jamais un jour, sera sous de meilleurs auspices que ceux de la rage et du sang. Mais après tout, la bête n’est que ça. Sang, rage et surtout faim. Mais moi, je vais garder ce souvenir, cette sensation et l’amour qui reste de ces retrouvailles. Et ces souvenirs m’aideront pour l’avenir, quoi qu’il me réserve.

    Et je la vois finalement sortir de là. Un sourire à la fois réconfortant mais également très inquiétant. Ce genre de sourire qui a déjà marqué ses lèvres, mais qu’est-ce qu'il annonce ? Mais je sais ce qu’elle veut avant même qu’elle ne me le demande et quand les mots quittent ses lèvres, j’ai déjà compris. Alors avec infinie délicatesse, je lui dépose l’enfant dans les bras et je fais alors quelques pas en avant, concentrant mon cosmos. La chance est de notre côté, cette partie de l’île est déserte et aucun dormeur de ne se trouve à l’horizon. Je laisse le cosmos parler et mes crocs mordre cet endroit et tout ce qui s’y trouve. Je lève doucement mon bras, avec la même délicatesse que celle qui a déposé mon fils dans tes bras. Et de cette douceur naît l'un des arcanes les plus meurtriers des crocs du lion. En relâchant le cosmos que j’ai conjuré ici, une légion d’éclat, incarnation de mes griffes laboure la terre et la pierre. Après seulement quelques secondes, il ne reste rien que des ruines.

    Je regarde ce tableau sinistre et je me retourne vers toi. Pour regarder celle que tu es maintenant et je réactive les liens et le tissage subtil de sa consistance. Je m’approche alors de toi doucement, paré simplement de mon humanité. J’écarte les bras, pour pouvoir vous y prendre tous les deux mais je m’arrête à quelques pas de toi. Je ne veux pas forcer ta barrière, je ne veux pas aller trop vite et, à travers le lien, tu peux comprendre que je pense à toi avant tout chose. Que je pense à nous, et finalement, enfin, à nos retrouvailles ! Que j’essaie malgré la situation et la colère qui gronde comme un feu qui brûle sans flamme, de songer à la joie de ce moment. Car au final, il y en a. Sous la boue, le sang et la souillure, elle continue d’exister. Elle cherche à percer cette couche d’immondice pour devenir quelque chose, pour devenir la famille que nous ne pourrons jamais vraiment être et pourtant, qui doit fatalement, être la seule chose à laquelle nous aspirons vraiment.

    À combler ce manque, ce manque qui nous tue.
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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyLun 6 Juil - 19:22
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Tu m’as laissé faire et je ne suis pas ressortie de là grandie ni soulagée. Mon sourire ne te trompe pas, il accable ton cœur d’un pressentiment. Je n’ai pas honte de ce que j’ai fait, si j’en avais eu la force, je lui aurais fait subir mille morts avant de le délivrer. J’ai peine à comprendre ce qui s’est passé. Peur d’y resonger pour le moment. Je t’ai demandé d’effacer la douleur. Tu as d’abord déposé notre fils dans mes bras. Et sa chaleur occulte une bonne partie de mes maux. Je redresse la tête pour te voir accomplir, à ma place, ta vindicte.
Je vois une partie de notre rêve s’étioler, partir en fumée. Mais je ravale mes larmes et ma colère. Mon corps tremble et mon âme, figée, contemple la destruction de ce qui aurait dû être notre futur, notre retraite à tous les deux. Une idylle bien illusoire. Effacée à grands coups du Sort.
Je détourne mes yeux de ce spectacle macabre pour revenir à toi. Tu symbolises à toi tout seul la Force et l’Amoureux, et je comprends les paroles d’Endymion. Il a eu raison. Nos Liens sont plus forts et forment un canevas complexe qui nous dépasse tous les deux. Tous les trois. Je me corrige intérieurement tandis que Childéric s’approche et m’ouvre ses bras. Je marque un temps d’arrêt, le souffle court, le cœur en émoi.
Je m’apaise juste assez pour pouvoir faire quelques pas dans sa direction, le laisser nous envelopper, nous prémunir de tout, nous écarter du monde.

Pourvu que cela dure toujours. Je serai bien incapable de combler ce manque, ce manque qui nous tue. Mon visage se lève vers le tien et mes yeux cherchent à lire ce qui s’y cache.

« Tu es là. Tu es vraiment là. Ensemble. »

Je parviens enfin à articuler ce que mon cœur peine à traduire. Ma main se pose sur sa joue que je caresse avec affection, une douceur sincère. Mon sourire se fait plus humain, bien que terne, en comparaison de ce que le Lion d’Or connaît. Mon attention revient vers la demeure en flammes.

« J’espérais vivre dans cette maison avec toi. » Loin du devoir, des aléas de la guerre, des factions, des jeux des Dieux, du rôle que nous avions à jouer pour eux. Combler leurs désirs, leur vision. Combattre. « J’espérais le voir grandir, loin de tout. »

Ma tête se baisse.

« Mais cela aussi, on me l’a pris… »


Alors je me recule, me détourne tout à fait de cette image désolante. Je veux partir, fuir, encore ? Pas sans Childéric. D’un regard je l’invite à me suivre. Je ne puis demeurer ici plus longtemps. Nous descendons le chemin jusqu’à la plage. En silence. Je délaisse mes sandales pour tremper mes pieds dans l’eau. Les vagues qui s’échouent contre mes orteils me font frissonner. Je recule aussitôt, comme si j’avais peur d’être découverte par le Dieu des Océans lui-même. C’est là qu’une pensée me foudroie. Je n’ai nulle part où aller.

« Je ne sais pas ce que je dois faire à présent. » J’ai perdu des fragments de moi, j’ignore comme les rassembler. « Tu sais, je ne te demandais pas de détruire la maison. Même si… tu as bien fait. Non… je te demandais d’effacer un pan de ma mémoire. Je veux oublier ce qui vient de se passer. »

Cette requête est bien difficile, voire impossible. Je ne sais pas si cette solution en est vraiment une. Notre enfant s’est endormi, bercé par la musique de la mer.

« La seule chose dont je suis sûre, c’est que je ne veux pas te laisser repartir… »

Ce manque qui nous tue, nous savons tous les deux comment le guérir. Les étoiles au-dessus de nos têtes n’ont jamais été aussi brillantes.






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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyDim 12 Juil - 14:17
    Je la regarde avancé vers moi et mes bras et je vois. Je vois pleinement à quel point elle est brisée. Je vois le poids de tous les sacrifices qu’elle a fait pour en arriver. Je contemple alors son échec, sa débâcle et le désespoir qui naît de tout ça. La voir dans cet état me secoue au plus profond de mon être et je ressens avec plus de violence la douleur de cet échec. Car avant tout, il est les miens. Celui de mon devoir et de ma bête. Le résultat de la chute que j’ai attendu et du désespoir que j’ai laissé m’envahir. Le résultat de la colère d’Achille. Jamais rien de bon ne peut naître de ces sentiments et encore une fois, aujourd’hui en est l'amère leçon. Quand elle finit enfin par pouvoir parler, je ne réponds rien et je ne fais que resserrer l’étreinte que j’exerce sur eux. Finalement, nous avons fini par nous retrouver, mais dans quelles conditions et surtout, pour combien de temps encore ? Combien de temps avant que nous ne soyons amenés à danser dans la paume d’un destin cruel et mesquin ?

    Oui, j’aurais aimé vivre avec vous dans cette maison. Mais ce rêve a été souillé par le sang et la cruauté ! Ce rêve aurait-il seulement pu être réalité ? C’est une tout autre affaire. Se soustraire à la réalité du monde comme tu l’as fait demande un courage que je ne suis pas certain d’avoir. On a fait de moi un soldat avant de faire de moi un homme. Le devoir et la guerre sont les deux seules choses dans laquelle j’excelle. Tuer des hommes est mon talent le plus affûté. Rien qui n’a sa place dans ce genre d’endroit. Rien qui n’a sa place dans sa vie à lui. Je ne veux pas qu’il devienne soldat et esclave des dieux comme nous le sommes. Mais ce choix ne nous appartient même pas et nous avons dès le départ a été dépossédé de tout. Mais un jour, viendra le temps où nous reprendrons ce qui est nôtre de droit. Puis je te suis alors sur la plage non loin de là. Oui, tu avais vraiment bien choisi l’endroit…

    Je te regarde alors mettre des pieds dans l’eau et le retirer tout aussi vite. Je me doute des sacrifices que tu as faits et de la peur des dieux dans laquelle tu dois vivre. Je ne serais pas capable de faire la même chose. Je ne serais pas capable de la quitter Elle tant tout ça est encré en moi. La quitter serait mourir à moitié, tout comme te quitter toi. C’est pour ça que tu es forte et que tu le seras toujours plus que moi, Nimue. Que tu disposes de cette flamme qui attire les gens quittent à ce qu’ils viennent s’y brûler. Je m’y suis moi-même brûler plusieurs fois, mais sa chaleur est bien supérieure à la douleur de la brûlure. À cet instant, je sans mon coeur déchiré comme jamais il ne l’a été et je sens la bête, étrangement, faire écho à ce déchirement et de se tordre de douleur plutôt que de s’engouffrer dans la brèche. Elle est liée à moi et je suis lié à elle. Une leçon que j’avais commencé à apprendre et que j’ai oublié. Pour survivre, il ne peut y avoir l’un ou l’autre mais seulement nous deux. Nous devrons retrouver le chemin de l’harmonie pour parvenir à marcher de nouveau le chemin des rêves.

    « - Rien ne s’efface vraiment. Les souvenirs s’enfoncent, mais ils reprennent toujours le dessus… Mais tu n'as pas à les porter seuls. A défaut de mieux, je peux t'aider à les supporter. »

    Et je sais bien de quoi je parle car moi-même, je suis hanté par certaines de mes cicatrices. Des fantômes d’un passé sombre que je n’arrive pas à oublier. On peut juste apprendre à vivre avec et laisser la plaie en devenir seulement moins douloureuse, mais toujours à vif. Toujours là, qui lance, qui démange, qui se rappelle à nous au premier mouvement, au premier souvenir. Mais que faire alors . La seule et unique chose à faire dans ce cas-là, la seule chose que je sais faire maintenant, quand je suis perdu et que je ne trouve pas de solution, c’est se tourner vers la Sagesse. Se tourner vers elle, car elle a toujours toutes les réponses.

    « - Il ne reste que le Sanctuaire. Je ne vois pas d’autres solutions. Nous ne pourrons pas fuir deux divinités pour toujours. Nous ne pourrons pas donner au petit la vie que nous voulons pour lui si nous passons nos vies à fuir des forces contre lesquelles nous ne sommes rien. Peut-être qu’elle, elle saura. Tu l’as bien vu à Jamir, elle portait sur nous un œil favorable. C’est notre seule chance d’être ensemble... »

    Et pour la première fois depuis toujours, le soldat doucement se fissure, car pour la première fois depuis toujours, il doute de sa déesse, de sa cause et de son devoir. Il doute de ce qu’il est, pour voir ce qu’il va devenir.
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Message Re: L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]    L'amer parfum des jonquilles [Septembre 551 - PV : Morwenna]  EmptyMar 14 Juil - 11:28
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J’ai l’espoir qu’il accède à ma demande, que la Bête se rue dans mon esprit, qu’elle dévore les souvenirs, ceux que je ne veux pas garder pour moi. Ils vont me ronger et je ne suis pas certaine de pouvoir tout porter. Pas seule. C’est ce que Childéric finit par me proposer. Pas l’oubli, mais une aide. Le soldat s’est effacé au profit de l’homme que j’aime, celui que j’ai aiguillé sur le sentier de l’humanité quand moi-même je m’y refusais, blessée par ma propre nature et mes craintes.
Je sais qu’il a autant souffert, et le retrouver dans cet état, là-bas, prouve sa fragilité, que son refuge n’a pas changé. Il s’est précipité dans son devoir, à la recherche de la guerre et du sang pour ne pas penser. Éprouver la douleur physiquement, plutôt que de l’accepter. Je suis partagée, je devance ses pensées et, tournant ma figure vers lui, je l’écoute, lèvres pincées.

Ce qu’il me propose, c’est l’ultime sacrifice.

Mais il est nécessaire. Pour lui, surtout. Je contemple notre fils et mes yeux se ferment pour contenir le flot de tristesse qui s’abat. C’est l’unique solution, oui. Pour qu’il ait la vie qu’il mérite, une vie sans heurt, loin des tourments, de ses parents. Des jeux politiques atlantes, des guerres incessantes entre les factions divines. Je ne veux pas qu’il soit un jouet entre leurs mains. Comme je me refuse de le laisser loin de moi.
Je ne sais pas si je peux m’y résoudre. Mon réflexe premier est de vouloir refuser, de lui proposer une fuite en avant, éternelle. De tenter de trouver un endroit ou rien ni personne ne pourrait nous retrouver. C’est impossible, un tel endroit n’existe pas sans que nous nous mettions sous la protection d'un puissant.
Je doute que ma mentore accepte de garder Jack avec elle, il est trop… humain. Même si j’ai la volonté de la convaincre. Mes paupières se froissent encore et je contemple Childéric. Il ne peut pas abandonner son devoir, il est déjà déchiré en deux de se trouver là. Qu’il propose Athéna, un retour, en dit long sur le cours de ses pensées. Je ne peux pas lui en vouloir. Il a raison de s’accrocher à quelque chose de tangible.

Pour toi je suis prête à faire cet ultime sacrifice. Bien que mon cœur se morcelle.

C’est notre seule chance d’être ensemble. Au prix de ne jamais plus revoir notre enfant, de le voir grandir, de le voir apprendre, de le voir échouer. Childéric peut voir à quel point cette idée me révulse et me déchire.

Jack est la chair de notre chair, le sang de notre sang. Seulement, mon aimé à raison. Et cette raison me tue. Je m’en vais donc remettre notre Lumière à la Sagesse. Reprendre les armes sous son égide, si elle accepte de placer sa confiance en moi.

J’accepte non pas par devoir, mais par amour.
J’accepte le poids des secrets et des mensonges.

FIN DU RP







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