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 [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]

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Message [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptyLun 22 Juin - 23:19
Fallait-il voir dans la beauté des choses une indifférence au sort des hommes, lorsque ceux-ci s'apprêtaient à se battre et à mourir au milieu des belles étendues herbeuses balayées par le doux vent d'un début d'hiver clément ? La lumière du midi descendait sur la plaine, entourée des grands bosquets sauvages de Francie comme les cheveux d'une femme lui encadrant le visage. Le regard plein d'acuité de la nonne en parcourait les feuillages qu'elle reconnaissait par la force de l'habitude ; hêtres, chênes, cèdres et cyprès dont les cimes tenaces résistaient à la mauvaise saison. Le froid ambiant disparaîtrait bientôt dans la chaleur des combats : elle expira le souffle qu'elle ne se rappelait pas avoir retenu, tentant de calmer les battements débridés de son cœur.

Elle devait être confiante. Rassurante. Pour les hommes qui l'entouraient, qui croyaient en elle depuis que son nom s'était fait connaître des guerriers du pays. Et tant pis si elle savait que le roi des Francs s'en servait sans vergogne, sans piété, sans foi aucune ; tant pis si aujourd'hui, encore une fois, elle servait à inspirer les participants d'une bataille qu'ils pensaient mener au nom du Seigneur, mais qui n'avait de réel dessein que d'accroître les terres d'un prince avide. Elle savait la nature de l'humanité : mieux valait qu'elle soit dirigée par un seul tyran que par deux.

« Longtemps, les tenants de la vraie foi ont été tués !

Elle tenait entre ses mains un vieux seau de bois patiné par l'âge et l'usage, une vieille louche de fer plongée dans son eau froide. Tout autour d'elle, les rangs grossiers et informes de Francs vêtus de mailles, de grosse flanelle et porteurs des épais bijoux de cuivre et de bronze frappés de symboles germains. Des croix se devinaient parfois sous les cous embroussaillés de barbe ou autour des poignets, retenues par de simples fils de cuir élimés.

On leur disait : votre Seigneur n'est pas un Seigneur, il est un homme qui saigne et qui meurt. Celui qui se dit le fils de votre Dieu, nous le mettrons sur une croix et il y mourra comme tous les hommes !

Sighild trempait la grande cuillère, humble comme celle d'une modeste servante, et en aspergeait les hommes tandis qu'elle marchait au milieu des épées, des haches et des lances à la pointe brillante sous le timide ciel de Décembre. On la suivait des yeux, on dansait d'un pied sur l'autre dans de discrets cliquetis de métal. L'air frais apportait les clameurs, pas aussi lointaines qu'on l'aurait souhaité, de la foule burgonde qui s'amassait à quelques centaines de toises de là.

Alors, elle s'écria, ils l'ont mis sur la croix, et il y est mort comme tous les hommes ! Et dans la mort, il a reçu la grâce de son Seigneur, il est devenu le martyr de tous aimé de son Dieu, et de tous les hommes ! Jésus a dit qu'il allait en la maison de son père, qu'il y préparerait nombre de places, qu'il en reviendrait ! Et trois jours plus tard, il en est revenu - qui ne croirait pas qu'il n'a pas fait ce qu'il avait promis ? Qu'il n'a pas, dans la maison de son père, Dieu, préparé les places qui attendent ceux qu'il aime ?

Elle leur jetait l'eau fraîche à la figure, violemment. Elle leur hurlait aux oreilles les promesses du paradis qui attendent le martyr. Sighild voyait des mâchoires se serrer, des poings blêmir sur la poignée des armes. La colère de sa voix passionnée, claire et basse, touchait les cœurs de ceux qui ne demandaient qu'à oublier leur peur de la mort. On n'invitait jamais tant dans son âme les sermons de l'église que dans les instants où l'on mettait en doute sa propre survie.

Aujourd'hui ces hommes devant vous se disent chrétiens, mais rejettent votre Seigneur ! Ils disent qu'il est un homme, qu'il est mort comme tous les hommes - qu'il n'a rien préparé pour vous dans la maison de Dieu ! En 325, à Nicée et sous le règne de Constantin, les Ariens ont été déclarés hérétiques par le concile... Deux cents ans plus tard ils persistent encore dans l'erreur, ils rangent leurs fils qui portent l'épée contre la parole de Dieu !


Elle se retourna pour faire face aux rangs qu'elle avait traversés. Le visage rougi par l'émotion, les veines du cou apparentes sous la tension qui l'habitait. Ce n'était pas son premier champ de bataille. Entre les seins qui gonflaient légèrement sa robe de bure grise oscillait la croix d'essence de cerisier qui l'accompagnait depuis le monastère. Depuis tant d'années.
Elle jeta le vieux seau de bois et l'humble cuillère de servante, pour saisir la lame franque pendue à sa ceinture de nonne.

Alors répandez la parole de Dieu, à la pointe de l'épée ! »

*

La bataille faisait rage. La terre, écrasée d'herbes grasses, remuées sous les pieds énergiques des combattants ferraillant avec désespoir, s'était muée en une gadoue plusieurs fois retournée. L'on s'empoignait, on se poussait, se tirait, se transperçait. Des fers de formes diverses se balançaient pour mordre dans les chairs et l'on répandait le sang avec une générosité qui ne se retrouvait dans aucune autre activité de l'espèce humaine. On ne mettait jamais autant de cœur à l'ouvrage qu'à la guerre.

Sighild se sentait touchée par Dieu. Depuis cette fois-là, depuis l'éclair dans le ciel bleu, elle sentait - et à plus forte raison lorsque sa vie était en danger - pulser quelque chose en elle. Le vaste infini du cosmos, la conscience parfaite et inexplicable de la vie présente en elle, reliée à chaque chose de la création, qui sourdait dans sa poitrine comme un deuxième palpitant. Celui du corps battant au diapason de celui de l'âme : le premier lui donnait le souffle de la vie, mais le second lui apportait quelque chose de presque plus précieux encore. Une clairvoyance surhumaine, une lucidité de l'instant présent, une précision du geste et la force mortelle qui allait avec. Le tranchant de son arme abattait les boucliers, défaisait le cuir et la maille, lui jetait au visage un sang qui, la nuit, était la cause de presque tous ses cauchemars.

Elle détestait mettre à l'oeuvre cette puissance extraordinaire qui l'habitait et se révélait au combat. Mais elle avait un rêve, une foi inébranlable en la paix pour le monde. Les Romains le disaient déjà bien longtemps avant sa naissance : si vis pacem, para bellum. Il y avait bien trop de rois sur la terre, et plus ils seraient nombreux à ployer le genou moins ils seraient nombreux à répandre sur leurs frères la misère de l'avidité et la jalousie du pouvoir.
N'avait-elle pas raison ? C'était une époque de souverains guerriers, de seigneurs dont les amours furieuses pour l'or et l'autorité menaient aux pires affrontements comme celui qu'elle vivait aujourd'hui. Alors, puisqu'il fallait bien un roi, autant qu'il règne seul - fût-ce sur terre ou dans les cieux.

Ce n'était qu'à ce prix que viendrait la paix, et la nonne avait tellement d'amour pour la paix qu'elle était prête à guerroyer afin de l'obtenir.
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Message Re: [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptyMar 23 Juin - 21:38
Un silence dans les montagnes, un moine avançait avec sur son dos une étrange relique recouverte de bois. Son souffle était court mais telle avait la volonté du Pope. Il avait lu dans les Etoiles la naissance d'une nouvelle constellation et étonnamment, c'était lui qui avait reçu cet ordre du Pope d'Athéna. Loyal et fidèle, il ne rechigna pas et était parti seul sur les routes vers l'occident. Simple ermite voyageur, il n'eut pas de mal à découvrir ce nouveau monde qui s'ouvrait devant lui, suivant ses instincts.

Allant de monastère en monastère, d'église en église, il était le marcheur sur une terre tout à fait étrangère pour lui. Les villages incendiés, la guerre à chaque porte, tout manifestait le retour probable d'Arès dans les années à venir mais quand ? Aegis n'appréciait pas ce qu'il ressentait et regrettait énormément son temple. La prière de chaque jour était pour lui comme un havre où il pouvait parler avec Dieu dans la plus grand intimité. Il n'avait pas pris la peine de connaître ces peuples, il avait étudier les textes et les occurrences religieuses que Dieu pouvait dire selon ces mêmes peuples.

Sur les terres de Francia, tout était différent. Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que la Foi y était plus prégnante. Il apprit qu'un violente guerre entre Francs avaient lieues, il n'était pas sûr d'avoir compris le mélange de latin et de germanique de ce peuple mais il s'en moquait. Il reprit donc son errance et sentit soudain l'air vibrer. Dieu lui intimait de regarder vers l'ouest et il prit ce chemin. Sur le haut d'une colline, ses sens se perdaient dans les écumes des armes qui s'entrechoquent, les cris de rage... La bataille se terminait. Le sang était comme une légère onde supplantée par les crottins de cheval. Le moine se releva et s'approchait d'un soldat, posa quelques questions et il lui demanda de le guider à elle.

Envoûtée par ses idées, elle s'était enfermée dans son propre désir de servir Dieu, sans question, sans recommandation. En cela, elle dégageait quelque chose de semblable au Phénix, enflammée au point d'oublier tout doute sur son devoir. Alors qu'elle était encore à cheval, terminant le dernier guerrier, l'ermite accompagné du soldat prit la parole.

" Voici un noble combat que le vôtre. Sa Sainteté le Pope m'envoie par devers vous pour que nous puissions discuter quelques instants. Permettez à l'ermite que je suis de quitter la boue et et le sang ? Je vous attendrais dans votre campement ce soir. Dieu m'a ordonné de venir ici, je pense comprendre pourquoi. "

D'un signe de la tête, l'ermite demanda au soldat de la conduire dans le campement. Laissant pantois la jeune femme et face à ses interrogations. Dieu était mystère. Dieu était Omnipotent, Omniprésent et Omniscient. Il existait dans ce monde des choses qu'elle ignorait. La question était de savoir quel avenir elle souhaitait ?

Citation :
Considère que notre RP reprendra sous ta tente XD

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Message Re: [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptyDim 28 Juin - 13:25
Elle grattait de ses ongles les écailles de sang qui s'incrustaient encore dans les lignes de ses mains. Son expression absorbée trahissait la fatigue qui tirait ses traits et creusait d'ombres le dessous de ses yeux clairs. A la clarté changeante du brasier qui couvait en crépitant entre les dents en fer forgé de son perchoir, Sighild paraissait avoir plus d'années que ce n'était le cas en réalité : ceux qui la connaissaient auraient juré que la blondeur de ses cheveux n'avait pas son éclat coutumier, que la pâleur de sa peau virait presque au maladif.

Elle sentait la charogne.

Ou elle en avait l'impression, celle que connaissaient bien les témoins des charniers qui parsemaient le monde au cours des guerres qui le traversaient. Une odeur persistante dans la bouche et les narines, sur les doigts, dans les grosses fibres de sa robe grise. La nonne avait passé le reste de la journée auprès des blessés, dans le froid et le sang, à bander des plaies qui ne voulaient cesser de s'ouvrir et des hommes qui ne pouvaient s'arrêter de mourir. Là, au milieu des moribonds et de leurs vagissements, elle n'avait pu s'empêcher de laisser l'arrivée du moine lui envahir les pensées. Elle s'était longtemps demandée si se battre auprès des guerriers Francs risquait de lui attirer les foudres de Dieu et de ses anges : elle ne s'était pas interrogée, alors, si elle risquait de s'attirer celles du clergé.

Un long soupir lui échappa tandis qu'elle se massait le visage, comme si ce geste pouvait suffire à lui ôter ses inquiétudes de la tête. C'aurait été bien trop facile : il lui monta toutefois un sourire aux lèvres et elle écarta ses doigts pour embrasser des yeux la tente qui l'entourait. Ce n'était pas vraiment la sienne, car les troupes en armes n'avaient pas le loisir de s'embarrasser d'un tel abri au profit d'une religieuse. Elle était plutôt spacieuse, d'une couleur indéfinissable qui oscillait entre le gris ou le brun - il était difficile d'en avoir le cœur net sans avoir le nez sur le tissu. De larges peaux de fourrures cousues entre elles séparaient les pieds de l'herbe, sans couper pour autant l'humide fraîcheur qui s'en dégageait tel le souffle d'une bête grande comme la terre. Sighild se tenait assise sur un de ces sièges évasés qu'affectionnaient les Romains, non loin de la chaleur dégagée par un brasero rougeoyant entre les doigts métalliques d'une sorte de piédestal. La cendre du bois sec tombait dans un creuset prévu à cet effet, et la femme attachait plus d'importance à ce petit luxe qu'au bol de bois posé devant elle. Il contenait une soupe froide à laquelle elle avait à peine touché.

Le mot s'était répandu. Il n'avait présenté aucune preuve de ses dires, mais qui aurait menti de la sorte ? Le moine était un envoyé du vicaire du Christ, un messager de Rome et de ses pontes. Les guerriers de Childebert était déjà repartis plus à l'Est, menés par leur roi, mais une partie de la troupe était restée avec elle non loin du champ de bataille où les Burgondes étaient tombés. Il était question de sacrifier de temps et de soldats juste ce qu'il fallait pour faire bonne impression - elle se demanda si c'était bien nécessaire, se rappelant le bandeau qui avait masqué les yeux de l'ermite. Et d'ailleurs, avait-elle mal entendu ou avait-il bien déclaré que Dieu lui avait ordonné de venir la rejoindre ? La Franque savait que les érudits et les hommes de lettres avaient la formule facile, qu'ils aimaient les métaphores surtout lorsqu'elles avaient trait au divin. Elle en comprenait d'ailleurs le goût : il habillait de poésie tous les saints écrits de la chrétienté.

Sighild le sentit avant de le voir. Une sensation fulgurante qui la traversa soudain, comme un coup de vent le long du corps lorsqu'on marche auprès d'un bord de mer auparavant calme : et le rabat de la tente se soulevait, révélant le moine aveugle lui ayant tant occupé l'esprit. Elle chercha du regard le garde qui l'avait mené jusqu'ici, et n'en vit aucun. Un éclair d'incrédulité passa sur sa figure avant qu'elle ne se reprenne, et se lève en venant à sa rencontre.
De près, il était plus jeune qu'elle ne l'avait pensé de prime abord. Probablement beau - comme l'étaient tous les hommes de son âge, frappés ni de maladie ni de blessure. Le tissu qui lui ôtait la vue était presque un ornement de l'avis de la nonne, un bandeau au rouge profond qui n'était pas sans lui rappeler désagréablement le sang qu'elle avait essoré toute la journée des linges de guerriers agonisants.

« Je vous attendais, venez. Elle lui prit la main, s'étonnant à ce contact de la fermeté qu'elle avait et qu'il était rare de retrouver chez la plupart des prêtres et enfants d'église. L'instant fut mit à profit pour jeter un œil à l'extérieur, s'assurant qu'il semblait avoir effectivement trouvé sans aide son chemin. Nous sommes seuls.

Elle avait cru bon de l'ajouter, n'ayant guère d'idée bien précise de ce dont était conscient un aveugle. Le feu crépita presque joyeusement lorsqu'elle l'amena dans son halo réconfortant, lui présentant un siège en creux semblable à celui qu'elle occupa quelques secondes plus tard.

- Il y a de la soupe, si vous voulez. Heureusement qu'il ne pouvait pas voir de quoi elle avait l'air, figée au fond d'une sorte de bouilloire en bronze posée sur le côté à même l'herbe froide. Personne ne vous a guidé ? Parce que tout le camp était au courant de votre arrivée. Un envoyé de sa Sainteté le Pape... Ce sont des hommes simples, vous savez. »

Elle eu un sourire chaleureux qui montrait non tout le mal, mais tout le bien qu'elle en pensait.
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Message Re: [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptyLun 29 Juin - 8:15
S'asseyant avec bonne volonté, il accepta d'un signe de la tête la proposition de son hôte. Sentant l'air autour de lui, il y avait une l'odeur des fourrures qui se mélangeait aux herbes dans les braseros. Manifestement, la jeune femme vivait d'une façon très spartiate. Le chevalier de la Vierge pouvait apprécier ce mode de vie, même s'il n'en voyait que ce que ses autres sens voulaient bien lui donner. Prenant la soupe à ses lipes, il en but quelques gorgées et appréciait le geste après un si long voyage.

" Je vous remercie. Votre soupe est très agréable avec les guerres qui courent. Personne ne guide le pèlerin, sauf sa propre Foi ou à la demande de son Domitor. Nous sommes les fils de Dieu et nous veillons sur les âmes des égarés. Oui, sa Sainteté m'a envoyé par devers vous afin de vous juger ou non apte à une mission particulière dans le monde qui est le nôtre. Ma première question sera donc simple, comment différencier vous le bien du mal ? "

Il reprit alors une gorgée de soupe. Cette question était la base même de la Chrétienté. Le Fils de Dieu n'avait il pas repéré les actions du malin qui tentait de le soudoyer dans sa propre mission ? Aegis voulait déjà savoir à qui il avait à faire dans un premier temps. La jeune femme irradiait en tout cas d'un certain courage, ce qu'il avait entendu d'elle de ses hommes avant son arrivée l'attestait.

Le Grand Pope avait dû recevoir des informations de la sorte. Raison pour laquelle il était arrivé ici après tout.

" Ma seconde question sera plus simple, avez vous déjà senti le souffle de Dieu dans votre poitrine ? Ce souffle qui nous invite à nous transcender quand la mort nous guette ou quand nous avons décidé de nous battre pour une cause qui nous semble juste. "

Le souffle. Le jeune homme n'avait pas eu d'autres mots pour le coup. Il ne comptait pas user des termes sacrés comme "Cosmos" devant un non Eveillé. Il voulait déjà savoir si elle avait le potentiel de servir Athéna dans les années à venir. Athéna. Cela allait devenir plus tard un autre sujet. En effet, les Chrétiens avaient de plus en plus tendance à s'enfermer dans leurs certitudes sans comprendre que le monde était plus vaste, plus libre. Il fallait lui retirer ses oeillères sur les divinités qui oeuvraient dans ce monde, pour le meilleur et pour le pire. Aegis attendit donc la réponse de la jeune femme à ses deux questions.

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Message Re: [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptyLun 29 Juin - 18:42
« Comment je différencie le bien du mal ?

Aborder de telles réflexions avaient été monnaie courante lorsqu'elle était au monastère, mais ses débats théologiques avec les prêtres lui paraissaient presque appartenir à une autre vie. Elle soupira imperceptiblement en réalisant qu'elle aurait donné cher pour y être à l'instant présent - ou y retourner dès le lendemain. Sighild ne trouvait pas son compte dans les guerres incessantes des rois, notamment du sien, et si elle s'était naguère aventurée sur cette voie c'était autant par esprit de revanche que par ignorance. Aujourd'hui, ce n'était plus que par une résolution dépourvue de la moindre once de satisfaction. Hormis celle, peut-être, d'aider bataille après bataille à préparer la venue du royaume des cieux.

- Je ne sais pas vraiment. Au jour le jour, je suppose. Les situations où l'on peut se poser la question sont toutes différentes. Elle fronça les sourcils, lissant les plis de sa robe comme elle en avait jadis pris l'habitude lors des discussions de professeur à élève qui égaillaient ses journées passées avec l'abbé.

Bien sûr que les situations étaient toutes différentes. Le Mal, celui dont on lui avait tant parlé dans les saintes écritures, revêtait plus de visages qu'un homme ne pouvait en compter.

- Je regarde ce qu'il se passe ici, par exemple. La nonne esquissa un geste plutôt vague du bras, qui semblait englober bien plus que le simple espace de la tente où ils se trouvaient. Beaucoup de gens sont morts aujourd'hui. La vie, c'est à peu près tout ce qu'ils avaient - et elle leur a été enlevée. Leur perte causera du chagrin à bien d'autres personnes encore.

Elle le savait bien. Sighild aimait bien trop son prochain pour haïr foncièrement quelqu'un, même si ce quelqu'un avait tenté de la tuer quelques heures plus tôt. On ne pouvait pas en vouloir aux morts.

- C'était mal, de les tuer. Mais certains maux sont inévitables, et ils servent parfois un plus grand dessein. Prenez mon roi, Childebert : je pense que c'est un individu... avide. De terres, d'argent, de pouvoir. Il mène ces combats pour en obtenir davantage qu'il n'en a. Mais c'est comme ça que sont tous les seigneurs, n'est-ce pas ? Ils font tout pour étendre leur loi, toujours plus loin.

La femme eu un sourire que son interlocuteur ne pouvait pas voir : faussement amusé, de ce genre qu'ont les érudits lorsqu'ils se félicitent d'un bon mot ou d'une belle remarque.

- C'est même le cas de Dieu, quelque part - de vouloir étendre sa loi. Ou c'est ce que s'efforce de faire l'Eglise. C'est une lutte qui cause du malheur, mais à terme... j'imagine un monde où il n'y aurait qu'un seul roi, qu'un seul seigneur, et qu'un seul Dieu. Est-ce que ce ne serait pas la fin de toutes les guerres ? Est-ce que ce ne serait pas, enfin, la paix sur la terre ? C'est peut-être ça, le royaume des cieux.

C'était une pensée qui l'habitait depuis bien longtemps et qu'elle avait eu le temps - les années - pour mettre en doute. Aujourd'hui, elle y croyait toujours autant. Dur comme fer.

- Quant au souffle de Dieu...

La question la mettait terriblement mal à l'aise, et ça se sentait dans l'hésitation de sa voix. On aurait pu croire à un piège qui lui serait tendu, un trou béant qui avait comme nom l'hérésie : cependant on lui avait appris les vertus de la sincérité, et son interlocuteur ne lui semblait pas si calculateur.

- J'ai la foi, bien sûr. Elle enserra entre ses doigts blêmes la croix qui pendait de son cou. Mais depuis un certain temps maintenant, je me sens... comme reliée à quelque chose de grand.

Un silence gêné tomba à l'intérieur de la tente, comme elle se rendait compte que la description de son sentiment était terriblement maladroite. Il lui vint alors un rire embarrassé.

- C'est arrivé alors que je me contentais de suivre les guerriers sans prendre part aux combats. Il y a eu... un incident. Elle n'avait pas envie de s'éterniser sur la chose. Depuis lors j'ai cette sensation, plus précise à certains moments qu'à d'autres. Parfois, c'est comme si un second cœur battait en moi. Un cœur de l'âme plutôt que du corps. Quasiment une pulsation émanant... de tout le reste. De la terre au ciel.

Sighild haussa légèrement les épaules avant de se rappeler que le jeune homme ne pouvait pas voir le geste.

- C'est à ce sujet que sa Sainteté vous avez demandé de m'interroger ? Je ne vois pas comment il aurait pu être au courant, je n'ai pas vraiment partagé ce ressenti avec qui que ce soit. A moins que... vous ne vous adressiez pas à la personne que vous recherchiez. Un nouvel éclat lui échappa, bien plus détendu cette fois. Presque comme si une telle perspective la soulageait. Je suis sœur Sighild, si c'est bien le nom qu'on vous avait donné... »
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Message Re: [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptyMer 1 Juil - 21:46
Le temps passa lentement, écoutant les paroles de la jeune femme sans lui répondre. Le jeune moine opina à la question du combat choisi. Chacun choisissait ses combats selon ses valeurs, ses principes et tentaient de les transcender dans les cœurs des hommes. Le fait de vouloir les rendre plus grands était une chose qu'il respectait. La question du souffle de Dieu eut alors un début de réponse et Aegis sentait le pouls de la jeune Éveillée monter un peu, son coeur gagnait en rythme. Il était clair qu'elle avait peur tout en étant curieuse de ce sentiment inconnu au plus profond d'elle même.

" Sa Sainteté est au courant de choses qui dépassent la compréhension des simples pêcheurs que nous sommes. Je vous rejoins sur bien des choses. Sur ce sentiment qui vous traverse, sur ce battement de coeur inconnu, il existe des êtres doués de ce pouvoir et capable de le manipuler avec un minimum de Foi en soit même comme envers les combats que l'on veut mener. C'est pour ainsi dire le moment où la chrysalide se brise et une compréhension du monde change du tout au tout. "

Alors qu'un animal passait sous la toile de tente, Aegis sentit la présence d'un chat certainement. Celui-ci était apeurée, tentant de fuir les bruits qu'il avait certainement subi pendant la journée de bataille. Une légère aura nimba la main du chevalier de la Vierge quand il calma l'animal avec un sourire. Il l'invita à s'approcher à le prit sur ses cuisses afin de le caresser. C'était comme si l'aveugle avait une parfaite conscience de son environnement.

" Vous voyez, mes perceptions vont au delà de ce que l'on peut croire. Simplement que je maîtrise cette force qui est aussi en vous. C'est la raison pour laquelle sa Sainteté m'a envoyé, il a lu dans la course des étoiles votre arrivée. Avez vous déjà lu le Livre de la Genèse dans l'ancien testament des Juifs ? "

La Torah. Livre sacrée aussi bien pour les Chrétiens que pour les Juifs relataient dans ses premières pages la création du Monde. Certains faits avaient été oublié, bien des textes de ces livres sacrées avaient repris la création du monde vu par les Paiens mais en avait retiré toute partie de la création du monde des Dieux, de leurs histoires et de ce qui en découlait. En soit, c'était normal et c'était une question de religion. Si Aegis était un Chrétien convaincu, il n'estimait pas que le vérité absolue était dans les livres et dans les codes de l'Église.

" Ne me dites pas ce que vous avez pu lire, cela ne m'intéresse pas. Je veux savoir comment vous voyez comment notre Monde est né ? C'est une question primordiale pour comprendre ce souffle de l'âme qui vous traverse, on va dire qu'on en revient à ses origines avant d'en comprendre la finalité d'aujourd'hui. "

Caressant le chat, Aegis souriait et avala une gorgée de cette petite soupe. Il en versa un peu dans une cuillère et l'offrit au chat. Il se mit à la laper comme si sa vie en dépendait. Un sourire aux lèvres, le moine se disait que la vie était tellement belle à ces moments là.

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Message Re: [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptySam 4 Juil - 21:48
Ses yeux clairs étaient posés sur l'animal ronronnant, qui l'observait en retour d'entre ses paupières mi-closes. Sighild était tentée de lui tendre la main mais quelque chose lui disait qu'il ne viendrait pas dans sa direction : le jeune moine l'avait si aisément apprivoisé, avec un tel naturel... Elle revoyait l'instant où il avait repéré le chat, presque comme s'il l'avait attendu de l'autre côté du battant de la tente. Une extraordinaire perception des êtres, que sous un certain angle on aurait pu rapprocher de la prescience. La nonne fit l'effort de se rappeler tous ces instants étranges des dernières années, ces sentiments de déjà-vu où elle avait eu l'impression de connaître les événements avant qu'ils se produisent.

Rien de bien important. Un repas qu'on amène, l'agitation des cimes feuillues balayées par le vent de printemps, le vol d'un oiseau aperçu entre les tuiles de deux toits. Elle avait porté son regard là où les choses s'apprêtaient à se produire. Comme si le déroulé du temps n'était que la couleur qu'on mettait dans un dessin déjà tracé.

« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre.

Au commencement, oui ; parce qu'il était dans la nature du regard de l'homme de voir un début et une fin. Or l'homme n'était-il pas fait à l'image de Dieu ?

- Je l'ai lu. C'était l'une de mes premières lectures seule, bien sûr. Il faut un début à tout et celui-ci est plutôt... Unanime.

Elle eut un sourire en coin. Le clergé était rempli d'érudits qui aimaient à débattre de tout et n'importe quoi, pour le plaisir de la joute verbale et de l'échange théologique. Sighild était d'un autre bois, plus apaisé et serein. Elle avait toujours profondément aimé le silence des cloîtres et la paix des chapelles, nimbée de la lumière colorée des vitraux que traversaient les rayons du soleil.

- Il y avait un grand vide. La Franque attrapa son bol et en renversa le contenu froid dans l'herbe, avant de le reposer retourné contre la table. Du rien dans le noir, comme ce qu'il y a sous ce bol. Imaginez un peu y être... Ce ne serait pas très plaisant, je pense.

À l'entendre avec ce ton de conteuse qu'elle adoptait on pouvait deviner le plaisir qu'elle devait prendre, dans les églises, à simplifier les textes au profit des plus jeunes ou des plus bêtes. Elle avait le geste doux, la parole claire et simple des mères ou des bergères.

- Alors Dieu fit le monde. Elle tapota le bois rugueux de la table. La lumière. Ses doigts pâles se saisirent du couvert et le retournèrent : la clarté chaude du brasier crépitant en remplit aussitôt les creux barbouillés de restants de soupe. Et la mer, puis toutes les choses qui devaient voler, ramper et nager.

Avec une grande cuillère elle remplissait le fond de l'objet, surveillée par le chat qui émit un miaulement sceptique en fouettant l'air de sa queue.

- Un simple bol de soupe pour décrire la Genèse... Sighild se fendit d'un rire chaleureux, le poussant jusqu'à être à portée de la bête sauvage. Mais c'est bien ce qu'a fait Dieu, non ? Il n'y avait rien : ni sens, ni chaleur, ni eau, ni rien de tout ce qui fait la vie. Il a fait le monde et toutes les choses qui l'entourent et le remplissent, qui font que l'existence vaut la peine d'être vécue, et comme cette humble soupe à un visiteur il a donné sa création à l'homme. »

L'histoire était simpliste, la métaphore plus encore. Mais c'était là sa façon de faire, d'expliquer et de vivre : ramener la spiritualité à l'essentiel, ne jamais la séparer du carcan de la réalité et du pragmatisme. Elle était une religieuse qui aimait la vie pour ce qu'elle pouvait être autant que pour ce qu'elle était. Cette vérité s'appliquait tout autant à la bienveillance qu'elle portait à son prochain, et qui se lisait dans les iris au gris lumineux qu'elle levait désormais vers le jeune moine.
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Message Re: [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptyMar 7 Juil - 11:37
Sagement, le chevalier d'or écouta les paroles de la belle guerrière. Il avait donc une vision très simple de la naissance du monde, chose que l'on apprenait dans les litanies des Prêtres. Silencieux, il entendait les battements de coeur de la demoiselle, elle avait quelque chose d'innocent quelque part. Aucune colère, une simplicité qui lui faisait plaisir.

" Voici une vision louable... Oui, énormément de choses sont vraies. Mais Dieu n'a jamais dit qu'il y avait rien avant le vide... Aucun écrit ne l'atteste. Le monde de Dieu, celui que l'on appelle le Paradis, est le signe manifeste que le monde mortel est pas l'unique. L'Enfer existe aussi... Bref, notre monde n'est pas unique. Donc, penser que le notre serait le premier serait tout aussi rapide en interprétation. "

C'était le premier pas. Il fallait maintenant ouvrir l'esprit de la guerrière à quelque chose de plus grand.

" Dieu est un artisan qui a fait et refait plusieurs fois son travail. Selon certains anciens textes, il briserait les anciens mondes afin de reconstruire de nouveau. Qu'est ce qui existait avant le néant de notre propre monde ? Je n'ai pas de réponse mais ce vide n'en était pas vraiment un. Il était de la glaise dont Dieu s'est servi pour créer le monde, des éléments comme les ténèbres, la lumières, la vie, la mort... en sont nés. Cette glaise est appelée Cosmos dans certains épithète grec de la Sainte Bible. Et il arrive, parfois que certains hommes sentent cette énergie en eux mais nous y reviendrons plus tard... "

Aegis laissait la notion de cosmos pour plus tard. Il donnait juste un peu d'informations pour attirer l'attention de la guerrière sur ses paroles. Il savait qu'il allait aborder un sujet plus hérétique pour les uns, sacrilège pour les autres.

" Après, l'Église a ses propres intérêts à défendre sa vision des choses mais le Pope est plus avisé que cela. Dieu est la source de toute création, il a créé les anges dans le ciel pour l'aider. Les Juifs leurs ont donné des noms anciens comme Sandalphon, Métratron, Michel, Gabriel... On croit en eux n'est ce pas ! Mais, j'ai été un jour surpris quand on m'a dit que les anciens Dieux étaient aussi des anges de cette création, certainement pas avec des ailes dans le dos et faits de lumières éclatantes... Pourquoi les anges n'auraient qu'une forme après tout. Et je sers l'un de ses Anges.... "

Il prit une inspiration et une gorgée de vin.

" Cet Ange est une ancienne Déesse grecque que l'on appelle Athéna. Elle protège l'Humanité et veut faire taire les Guerres entre les hommes afin de refonder un nouvel Eden dans ce monde. Oui, Anges ou Dieux, ils incarnent la création selon tous ses aspects : vie, humanité, mort, sentiments, intelligence, amour.... Et l'être qui a la chance d'avoir tout cela en même temps en lui est l'Homme. Servir les Dieux, c'est servir le Saint esprit qui a participé à leur création. Je suis son serviteur, son guerrier qui veille sur l'Humanité. "

Un léger souffle.

" Depuis la nuit des temps et la fin de l'Eden, Dieu laisse l'Homme avec son libre arbitre, de faire le bien comme le mal. En contrepartie, il subira douleurs, morts, peurs comme son contraire avec la joie et l'amour. Ce sont nos actes qui sont jugés par Dieu. Avant de te parler de ce que l'on appelle de Cosmos, que penses tu déjà de tout cela ?

Avant d'aborder le Sanctuaire, l'apprentissage à devenir Chevalier, il fallait vérifier qu'elle soit assez ouverte à certaines idées afin de servir dignement Athéna. C'était un pré-requis que le Pope lui avait demandé après tout. La jeune femme ressemblait par certains aspects à certains chevaliers fanatiques, Aegis ne voulait pas qu'elle suive ce chemin.

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Message Re: [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptyVen 17 Juil - 23:28
« Dieu n'a jamais dit qu'il n'y avait rien avant le vide... »
« Le Paradis est le signe manifeste que le monde mortel n'est pas l'unique monde...»
« La glaise des éléments est appelée Cosmos... »

Cosmos. Un mot qui avait une résonnance particulière chez Sighild. Elle ne s'en rendait pas compte mais la nonne n'écoutait pas qu'avec les seules oreilles que Dieu lui avait données : elle écoutait avec son cœur et son âme les mots du jeune moine. Ils avaient en elle un écho qu'était celui de la véracité, et en son for intérieur elle ne pouvait s'empêcher d'en recevoir l'authenticité comme on reçoit une claque en pleine figure.
Des révélations qui n'en étaient pas tellement : plutôt une sorte de rappel, un savoir qu'elle détenait depuis des années et qu'on lui montrait avoir oublié.

Le silence suivant la tirade de l'homme était pesant. Presque électrique. La croix en essence de cerisier tranchait de par son grain sombre sur la peau pâle des doigts de la Franque, qui l'enserrait avec une force qu'on devinait à leurs tremblements ; elle avait beau être intimement persuadée qu'on lui disait la vérité, elle ne pouvait prévenir une part d'elle de se rebeller. La remise en cause de tant d'enseignements, clairs ou supposés, était trop importante pour ne pas engendrer une certaine indignation. D'autant plus que le trouble était apporté par un homme d'église. Un homme qui se prétendait mandaté par le Pape lui-même.

Elle se leva avec une raideur qui fit se dresser la queue du chat, lequel observait la religieuse avec ce regard fixe des félins se sentant menacés. Non pas qu'elle montrait son hostilité : Sighild faisait partie de ces personnes dont la colère était austère, rarement démonstrative. Le calme avant la tempête.
Sa main blême se décrispa autour du symbole de sa foi. En quelques pas elle se porta au-devant du rabat de la tente, qu'elle repoussa d'un geste trop lent pour être naturel : là, sa silhouette de robe grise et de cheveux blonds découpée par la lumière du brasier intérieur, elle inspira à pleins poumons l'air froid de la nuit tombée.

La Franque se l'imaginait lui couler le long de la gorge et de la poitrine, lavant à grand frais le sentiment d'outrage qui lui brûlait le corps. Elle se rappelait, non sans indulgence, comment adolescente et jeune adulte elle avait cultivé la haine de l'autre. La haine de celui qui ne croyait pas - ou pas comme elle. Cette haine-là, elle lui était passée à force de combats. La nonne avait vu trop de morts pour être encore capable d'une rage facile.

Ses épaules se détendirent sensiblement sous le gros lin. Elle se retourna vers son interlocuteur en affichant un léger sourire que - pensait-elle - il n'était pas en mesure de voir.

« Athéna, vraiment ?

Et pourtant. Une ouïe aiguisée et connaisseuse de l'instrument qu'était la voix humaine n'aurait pas manqué la note de doute dans la réplique moqueuse de Sighild.

Tout tombait presque trop bien. Déesse de la sagesse, de la raison et de la guerre. Elle était une femme de Dieu, une lettrée raisonnable et une servante qui portait les armes. Parfois même, elle avait tué sans. D'un éclair en plein ciel bleu.
Athéna. La mention de la figure mythologique, provenant d'écrits qu'elle savait fantasmagoriques - et qu'importait que les anciens Grecs aient pu être si sages - lui instillait un sentiment trop étrange pour être ignoré facilement.

La part la plus plaisantine de son esprit se demanda si Moïse avait eu la même impression lorsque les premières écritures lui avaient été révélées.

- Savez-vous pourquoi j'ai quitté mon monastère pour risquer ma vie, à me battre... Pour une paix qui ne viendra peut-être jamais ?

Elle n'attendait bien sûr pas de réponse. Ses yeux clairs se tournèrent vers l'épée sommairement nettoyée qui avait fini de sécher dans un coin de la tente, non loin d'un tas de linges ensanglantés.

- C'était par vengeance. Le ton était las, bien plus qu'on ne l'aurait attendu d'une femme de son âge. Parce que j'ai connu la force des hommes en armes, le pouvoir qu'ils ont et le mal dont ils sont capables lorsque leur prend la volonté de l'exercer... pour de mauvaises raisons. L'égoïsme, l'avidité, l'envie. Je ne suis pas naïve de la nature de l'humanité, pas plus que de celle des rois. Des tyrans qui se réservent tous les droits.

Elle dépeignait le portrait tragique et vrai du monde dans lequel elle vivait.

- Au début, c'était une forme de... catharsis. La décision déraisonnable d'une jeune fille qui trouve dans la colère une réponse à la peur que lui a inspiré ce qui l'entoure. Mais dans cette fuite en avant j'ai trouvé... Quelques réponses. À mon sujet.

Elle se pinça les lèvres, croisant les bras sous sa poitrine. Un long instant de mutisme s'installa, uniquement troublé par la plainte d'un engoulevent de passage.

- Je ne sais pas si vous savez ce que vous dites au sujet de la déesse Athéna. Toujours le même doute dans la voix. Le doute, révélateur d'une certitude profondément enfouie, combattue par le réflexe dogmatique d'une nonne qui aimait sa foi. Mais je sais que les hommes ont besoin de protecteurs qui les surveillent de plus près que du haut d'une croix. Je sais qu'ils ont besoin qu'on leur parle autrement que dans le secret de leur cœur durant la messe, qu'ils ont parfois besoin qu'on leur prenne la main avant que le ciel ne les aide. Et parfois même, qu'on les arrête dans leur folie avant que Dieu ne les juge.

Elle était femme d'église mais aussi de champ de bataille. Elle avait le même amour pour son prochain, depuis le calme des cloîtres que depuis la clameur des combats.

- Alors dites-moi, montrez-moi, comment vous faites pour servir les anges de Dieu, et comment vous faites pour veiller sur les hommes. »

Elle avait lâché ces derniers mots d'un ton sans appel, aussi ferme qu'une verge de fer. C'était un être d'une nature bienveillante, mais il était une mission dont elle se sentait investie et au sujet de laquelle elle n'avait jamais pu plaisanter.
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Message Re: [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptyJeu 23 Juil - 8:15
Dans le sillage de bien des chevaliers, elle se demandait la raison de son existence avant de la voir éclore comme une évidence. Saints, Berserkers, Oracles, Marinas... Etait-ce toujours la même chose pour la naissance d'un Éveillé ? Non, le choix des armes était personnel. Ses deux amies, Carola et Anna, elles aussi Éveillées, n'avaient pas pris encore la garde des épées. Se levant, Aegis sentait l'espace qui l'entourait en écoutant la parole de la jeune femme. "Jeune" ? Il ne savait même pas qui était le plus vieux des deux en y réfléchissant.

- L'ordre est un équilibre nécessaire à ce monde. Il est la clé de la paix à venir. Cependant, quand le venin de la haine se répand dans une société, il appartient aux Chevaliers d'Athéna de veiller à maintenir cet Ordre de justice et de raison. Et, je suis un d'entre eux...

L'information était tombée. Chevaliers d'Athéna. Il écouta les pulsations cardiaques de son hôtesse avant de continuer.

- Vengeance, égoïsme, vanité... Nous restons humains, avec nos défauts et nos qualités. Athéna ne juge pas de cela, Dieu non plus. Maintenant, ce qui compte, ce sont les valeurs que l'on défend, les actes de nos vies dans ce monde.

Un sourire se dessina sur ses traits alors qu'elle demandait une preuve de ses dires.

- Anna, Carola. Amenez la moi !

Suite à cette injonction, deux soeurs entrèrent sous la toile de tente et posèrent une étrange caisse en osier sur le sol. Puis, dans un silence religieux, elles fermèrent les portes de toiles de la tente avec soin, à l'abris de tous les regards. Allumant les bougies et les lanternes, elles se mirent à genoux avec leurs chapelets entrelacés entre leurs mains. Aegis s'approcha alors de la boîte et tira sur une cordelette de cuir qui ouvrit la boîte, afin de laisser en apparaître une autre.

Cette dernière était d'un or sombre, brillant au gré des flammes des bougies. Le Saint effleura alors de la main le dessus de la boîte qui se mit à luire d'une lumière chaude et douce. Soudain, elle s'ouvrit et libéra une statue d'or, faite de métal. Symbolisant la Justice en train de prier, elle éclata brutalement afin de laisser des parties d'elle même protéger le corps du jeune homme.

- Je ne me suis pas totalement présenté. Je suis Aegis, Chevalier d'or de la sixième constellation du zodiaque, celle de la Vierge. Gardien du Sanctuaire sacré d'Athéna et de son Rêve, d'un monde où le Verbe aura remplacé les armes. Cette armure, fruit de la volonté divine et d'anciens forgerons des temps anciens, est ce qui nous permet de nous battre. Nulle arme dans notre Ordre, nos pieds comme nos poings fendent la terre et le ciel. Nous n'avons pas besoin de porter les armes, sauf si Athéna l'exigeait.

Puis, ouvrant la paume de sa main, il laissa apparaître une orbe de lumière aussi éclatante que le soleil. Un manteau doré et solaire entourait le chevalier de la Vierge qui était face à la jeune femme. Malicieux, il la fit tourner entre ses doigts avant de la faire disparaître dans les méandres des ombres.

- Maintenant, si tu as Foi en Dieu et envers Athéna, tu pourras faire partie de cet Ordre ancien et veiller à la naissance d'un monde plus juste. Mais, je te préviens, tu n'auras pas la grâce de mourir dans ton lit au gré d'une longue vie. C'est une chose très rare. Dieu est bonté, sagesse. Mais, il peut être vengeance, colère, rage... Et ces facettes ont aussi une représentation en son monde. Nous les combattons donc pour que l'esprit le plus pur de Dieu gagne face aux tentations du Démon. Je pourrais t'enseigner tout ce que tu auras à savoir. Les armes sont une chose, manipuler le cosmos que tu ressens en toi en est une autre ! Et si tu en as le courage, tu trouveras au fond de ton coeur tes étoiles gardiennes, ta constellation. Alors, tu seras une guerrière qui défendra les idéaux qui se tapissent dans ton âme.

Le chevalier termina son propos. Le choix était maintenant entre les mains de la guerrière devant lui.

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Message Re: [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis]   [Décembre 552] Si vis pacem, para bellum [avec Aegis] EmptyLun 10 Aoû - 19:54
Elle avait ses yeux pourtant clos baignés de la lumière que Dieu avait trouvé le moyen de répandre sur le monde par l'entremise des hommes. Depuis combien de temps, se demandait-elle en ayant joint ses mains en marque de dévotion, de tels êtres existaient-ils pour changer la face de la création ? Depuis combien de temps leur oeuvre avait-elle débuté - et combien d'années faudrait-il encore pour l'achever ?
Elle avait vu la cuirasse qui avait revêtu le corps du jeune moine, miroitante comme les flots du Nord renvoyant l'éclat du soleil à un ciel sans nuages. En un éclair de compréhension Sighild s'était rendue compte que ce n'était pas la première fois qu'elle faisait face à une armure de cette nature.

Les cris de détresse que la gorge humaine n'était pas capable de feindre - et qu'on reconnaissait, sans le moindre doute, même la première fois qu'on en entendait. Le sang qui avait volé dans l'air d'un camp paisible, en attente du retour d'une armée victorieuse. L'ennemi, seul, et néanmoins si terrifiant. Impossible à abattre, avec sur le corps une protection qui lui avait parue si étrange...

Elle rouvrit ses paupières closes, baignées des quelques larmes que tant la luminosité et la ferveur venaient de lui arracher. Le sourire qui lui peignait les lèvres était un mélange d'humilité et de détermination.

« C'est vraiment la main de Dieu.

Mais Dieu avait depuis longtemps rempli son rôle de créateur. Il n'était plus désormais qu'un guide, un fanal, un phare lointain : le chemin qui menait au royaume des cieux était probablement trop long pour une seule vie, et comme Aegis venait de le faire remarquer, semé d'embûches. Il lui appartenait de l'arpenter, de troquer la bure pour l'armure des chevaliers d'Athéna. Elle se sentait faire ce choix aussi physiquement que si elle venait de franchir une crevasse d'un bond audacieux ; quelque part, au fond de son âme, une nouvelle flamme venait de s'allumer.

Elle ne s'était jamais sentie aussi vivante. Une part d'un grand tout, reliée au reste comme le pli d'une dune l'est au désert, ou comme le serait la première étoile d'une constellation bien alignée dans l’œil des anciens Grecs.
Ses mains pâles se rejoignirent sur la croix qui pendait de son cou, qu'elle embrassa avec légèreté. De sa manche au vieux tissu élimé la Franque essuya ses yeux brillants, se relevant sans prendre gare aux herbes qui souillaient ses bas.

- Je vais venir avec toi. Tu m'apprendras ce qu'il me reste à découvrir. Son sourire s'agrandit. J'ai l'impression que ça consiste en... beaucoup de choses. Mais si ton Ordre a pour ambition de concrétiser toutes ces choses auxquelles l'humanité aspire, de la guider avec force et sagesse, alors peut-être qu'il m'offrira le voyage que j'ai tellement cherché.

Elle jeta vers son épée et les linges rougis un regard qui aurait été las si la femme n'avait pas été si transportée de joie. Ne venait-elle pas d'assister à un miracle ? D'être témoin d'une vérité divine, une bribe de révélation qui en laissait présager tellement d'autres...

- Je laisse derrière moi les guerres des Francs et de leurs rois... Ils s'en sortaient très bien avant que je les rejoigne ! C'était lancé sur le ton de l'humour, bien que l'attachement de la blonde à la cause du souverain d'Orléans n'avait vraisemblablement rien d'une plaisanterie.

Il faudrait encore bien du temps avant qu'elle réalise que le destin du monde valait bien plus que celui de la seule Francie.

- Combien êtes-vous dans le monde ? Où est ce Sanctuaire ? Est-ce que vous recrutez toujours vos nouveaux membres... de cette façon ? Et d'ailleurs, ajouta la blonde en songeant que l'interrogation aurait dû lui venir plus tôt, pourquoi moi ? Comment as-tu su ? »

Ce n'était que les premières de ses questions, et à moins qu'il ne lui trouve autre chose à faire le chevalier d'Or risquait fort de passer la nuit à répondre aux questions pressantes de la nonne. Elle se révélait à trente passés égale à la petite fille qui avait traversé si vigoureusement les couloirs de son abbaye, harcelant les moines et les prêtres, et passant parfois des après-midi à s'oublier entre les pages illustrées d'un livre plein de connaissances sur le monde et ceux qui l'habitaient.
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