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 [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)

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Message [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyLun 17 Aoû - 14:24
Une bonne chose de faite. En allant voir Endymion, tant pour obtenir et donner des nouvelles à son amie que pour faire plus ample connaissance, les Hyades sentaient comme un sentiment d'accomplissement s'imposer à son esprit. Depuis la colère d'Orphéus -de Poséidon ?-, elle avait comme mis sa vie entre parenthèse pour rattraper sa bévue, et pouvoir enfin se préoccuper de quelque chose de plus léger lui faisait énormément de bien, quand bien même elle peinait parfois à comprendre comment un pirate avait pu à ce point ravir le cœur de son ami.
D'aucuns, médisants, auraient alors déclaré que la Toreador avait des ambitions plus nettes se concernant, ce dont elle se fichait tant que le seul homme qui avait harponné son cœur la considérait positivement.

Toute à ses réflexions, la rêverie au sujet du Merinita menaçant d'emporter une nouvelle fois ses pensées, un éclat attira son œil entraîné d'archère. Un éclat doré, accompagné des armoiries de l'Arctique. Elle leva instinctivement la tête et reconnut le militaire Atlante, qu'elle avait pu croiser parfois à l'entraînement, aux côtés d'un homme qui n'avait rien de local. Un Vulgaire aux traits plutôt Égyptiens, grand, solaire.

***Ce doit être le fameux Oracle... Avec un seul homme ?***

Elle sourit. Le Légat avait toujours deux coups d'avance. Mais pour une fois qu'elle pouvait aller voir un représentant plutôt que de lire le contenu de ses propositions sur parchemin, la tentation était grande. Normalement, même un Vulgaire, quand il était nommé diplomate, pouvait avoir de bonnes manières et une connaissance du monde assez vaste pour satisfaire sa curiosité. Elle risquait donc moins de tomber sur un ignorant ennuyeux. Et Orphéus n'avait pas interdit de lui parler après tout. Il fallait juste s'assurer, comme devant n'importe quel Vulgaire, que les secrets d'Atlantis soient bien gardés.

Faisant fi des regardes qui la suivaient, elle noble parmi le bas peuple, et aussi Rudjek, l'étranger, elle franchit tranquillement la distance qui les séparait sans cacher son intention. Dans un mouvement presque instinctif, elle sortit son nécessaire à écriture et dessina rapidement sa tenue sur le parchemin, intriguée par ce style de vêtements pas forcément le plus répandu chez les Alexandrins. Arrivant à leur hauteur, elle adressa un salut plutôt militaire au commandant, et un signe de tête assez simple à l'étranger.

"Mes salutations, messieurs. Je suis Calypso, je fais partie des Marinas. Puis-je me joindre à vous ?"
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyMar 18 Aoû - 1:40
Le bruit de la plume filant sur la surface du papyrus était noyé au milieu du brouhaha ambiant des chantiers en pleine activité. Les charpentiers et ouvriers qui s'attelaient à reconstruire et renforcer les bâtiments endommagés du quartier de l'Atlantique Nord avaient, aujourd'hui, un observateur inhabituel. Présent depuis l'aube, l'étrange Vulgaire qu'ils avaient déjà vu passer hier accompagné d'un garde était revenu. De l'autre côté de la rue, il notait et esquissait sur ses papiers ses observations, surveillé par un gradé venu d'une autre Capitainerie. Cette étrangeté n'avait au final que peu perturbé la mécanique bien huilée des travailleurs, mais le malaise demeurait, visible au travers des regard tantôt inquiets, tantôt courroucés, que les ouvriers lui lançaient.

Rudjek, oublieux -ou négligeant- de l'attention qu'il était en train d'attirer dans ce quartier où sa tenue comme son apparence dénotait, était tout à son étude. Il avait repéré, durant sa précédente visite, ce vaste chantier organisé autour d'un bâtiment à clocher dont une partie de l'étage et du toit étaient effondrés. Une occasion unique d'admirer la technique et la machinerie atlante. Plusieurs de ses pages étaient déjà noircies de notes, schémas et plans. Bien que les bases de la construction et de l'architecture étaient universelles, les atlantes avaient de tout évidence maîtrisé ce domaine à travers des millénaires d'exercice.
Rêveur, l'Oracle se demandait, en les observant ainsi à l'oeuvre... Les égyptiens auraient-ils pu atteindre ce niveau d'excellence, si les grecs et romains n'étaient venus briser leur élan?

Une cloche sonna. Les travailleurs d'interrompirent. On ne pouvait pas continuer ainsi à trimer le ventre vide. Rudjek, les imitant, commença à plier ses affaires. Lui aussi avait besoin de se restaurer. L'un des établissements qu'il avait repéré la veille ferait l'affaire, et ensuite... Ensuite, que faire? Les travaux ici reprendraient, mais consisteraient vraisemblablement à répéter les mêmes tâches qu'il avait pu observer durant la matinée. L'architecture était après tout de ces arts dont les progrès ne pouvaient se voir que sur la durée. Aller observer un des autres chantiers qu'il avait repéré? Tenter de s'approcher du Pilier de l'Atlantique Nord? Peut-être...
Avant qu'il puisse prendre une décision, le flux des pensées de Rudjek fut interrompu par un éclat immaculé qui brilla au coin de son œil.

Un fantôme? Rudjek pensant pourtant les avoir tous semé. Son jugement se ravisa cependant bien vite. Il s'agissait d'une jeune fille aux cheveux blancs comme la neige, vêtue d'une élégante tenue tout aussi claire. Une apparence inhabituelle, mais l'accord dans les tons qu'elle portait exprimait une harmonie certaine, une acceptation de sa condition. On ne pouvait pas en dire autant de son environnement, dans lequel elle se démarquait tout autant que lui. Cela ne manqua d'ailleurs pas : elle aussi avait ralenti le pas, assez pour que le regard doré de Rudjek puisse croiser l'améthyste du sien.
L'Oracle eut un doute. Le Commandant Kelarch verrait-il d'un bon œil que l'égyptien se mette à badiner avec une noble Atlante? Mais cette dernière eut moins de réserve. En quelques instants, elle avait déjà franchis la distance qui les séparait, en sortant de quoi écrire pour se mettre comme lui un peu plus tôt à griffonner dessus. Elle les salua et se présenta. Avec un sourire amusé, l'Oracle décida de jouer de la témérité de la jeune femme.

    - Ho ho? Calypso? Vos traits font honneur au nom qui est le vôtre, gente dame. Vous avoir à mes côtés pour le reste de ma promenade serait un plaisir... Mais êtes vous certaine de savoir dans quoi vous vous engagez? Savez-vous donc qui je suis, et où je me rends?

Un brin d'espièglerie pouvait se lire sur le visage de Rudjek. La belle Marina semblait déjà, pour ainsi demander à les suivre, savoir qui il était. Mais que lui avait-on dit, au juste, à son sujet? L'Oracle était curieux de savoir comment le considéraient les protecteurs de la cité, et quels mots Drystan et Deukalyon pouvaient avoir usé pour le décrire.
Alors qu'il achevait de ranger ses propres parchemins pour les remettre dans sa sacoche, l'égyptien s'amusa de voir ainsi sa journée s'égayer par un bien joli imprévu.
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyMar 18 Aoû - 10:15
Audacieux. Charmeur.

Ce furent les premiers termes qui vinrent à l'esprit de Calypso, la pointe de sa plume caressant distraitement son menton tandis qu'elle l'observait et l'écoutait. Craignant un instant de l'avoir déjà offensé, ce qu'il ne fallait SURTOUT PAS faire tant par égard pour ses bévues passées que pour son statut de diplomate, elle se ressaisit en songeant qu'elle était ici en terrain connu et lui non. Qu'elle avait le contrôle et qu'au pire, même si ce n'était pas souhaitable, le commandant pourrait la reprendre.

"Vraiment ? Et que savez-vous de mon nom, je vous prie ?"

Le mythe de la nymphe qui avait retenu Ulysse pendant plus de temps qu'il en avait passé à guerroyer était répandu bien sûr, mais à quel point ?

"Je n'ai pas le plaisir d'avoir entendu votre nom, mais je sais que vous êtes un Oracle venu de la surface. Que l'on vous tolère dans la cité tant que vous ne créez pas de troubles, même si votre attitude est parfois... étrange. Et vous êtes présentement l'objet de ma curiosité. Mais je ne suis pas ici pour vous soutirer des secrets ou des promesses, je veux simplement faire connaissance avec quelqu'un qui respire la nouveauté. Quant à l'endroit où vous vous rendez... Je dirais tout simplement : satisfaire l'appel du ventre. Cela vous convient-il ?"

Sans empressement l'Atlante le regarda ranger ses affaires, captant au passage quelques schémas, quelques lignes qu'elle ne parvint pas à déchiffrer dans la fugacité du geste. La rumeur disait que les Oracles étaient doués pour les arts, et celui-ci s'intéressait vraisemblablement aux bâtiments, en tout cas plus qu'à la danse, à la musique, au chant, ou au théâtre. Il fallait bien des bâtisseurs après tout, mais elle pouvait parier qu'il serait incapable de reproduire les merveilles atlantes même avec toute l'expertise du monde tant qu'aucun d'eux ne lui aurait dévoilé ses techniques. Autant dire, pas de si tôt.

"Bien entendu, si vous aviez d'autres projets je peux vous laisser tranquille. Et je peux aussi atténuer quelque peu la méfiance des Atlantes à votre égard en restant avec vous, en échange de quelques récits de voyage."

En espérant qu'il avait vu beaucoup de choses intéressantes, pendant ses voyages.
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyVen 21 Aoû - 22:43
Cette Calypso ne manquait pas de répondant. Une agréable surprise. L'Oracle avait testé ses nerfs en la prenant à contre-pied, et non contente de s'en tirer haut la main elle se permettait de lui rendre la pareille. Ce qu'il s'avait de Calypso? Voilà une question qui était épineuse. Pas assez, surement, aux yeux d'un résident d'une cité perdue au fonds des eaux. Pourtant, tout cela méritait de poursuivre cette entreprise.

    - J'ai ouïe dire que le chant de la nymphe qui le portait était d'une telle beauté qu'elle a subjugué le héros Ulysse pendant des années, le convainquant de demeurer à ses côtés. Etant comme lui un grand voyageur, dois-je m'inquiéter du sors que vous me réservez? Quoique... Demeurer quelques années dans cette cité ne serait pas le moins du monde un déplaisir.

Rudjek eut un sourire alors qu'il écartait les bras pour désigner la cité qui, même dans ces faubourgs, restait magnifique. Vraiment, cela ne l'aurait pas dérangé. Elle pouvait bien l’envoûter et le forcer à rester ici que l'Oracle ne lui en aurait pas voulu.
Cette jeune atlante qui l'avait abordé était étrange, à ainsi le questionner et entretenir la conversation sans délaisser le travail qu'elle effectuait avec sa plume. Mais ce n'était pas là un trait de caractère qui déplaisait à l’Égyptien. Se penchant légèrement en avant en se prenant le menton, il jeta un regard curieux sur l'oeuvre qu'elle réalisait sur sa feuille. Il reconnu sans mal ses propres traits, enfin, surtout les détails de sa tenue. Comme elle était en train de le dire, les origines du visiteur avaient de toute évidence attiré la curiosité. Cette motivation était un point commun entre eux, de toute évidence. Cela laissait présager une bonne entente. Lorsqu'elle répondit à sa boutade, Rudjek ne pu retenir un rire sincère.

    - Hahaha! Une analyse des plus juste! Soit! Accompagnez-nous donc. La nourriture ne pourra qu'avoir meilleur gout en décente compagnie. Je vois que les nouvelles voyagent décidément bien vite au sein de la cité de Poséidon. Permettez-moi donc de compléter ce que vous avez pu entendre : je suis Rudjek, Oracle au service du seigneur Apollon, sculpteur, architecte, explorateur... Occultiste et archéologue, également, quand la situation le permet. Si ce sont des histoires que vous recherchez, vous avez frappé à la bonne porte!

Dans une révérence maîtrisée mais légèrement exagérée, Rudjek s'inclina pour accompagner sa présentation. En se redressant, il tendit son bras pour désigner la rue en l'invitant à s'y engager pour l'accompagner. Se mettant lui-même à marcher dans la direction qui était la sienne avant de se faire intercepter, il prit le soin de se caler sur le rythme de sa nouvelle accompagnatrice. Tout en gardant un œil sur leur route, l'Oracle continua à entretenir la conversation avec Calypso, se demandant si elle pouvait dors et déjà lui faire découvrir dans la cité quelque chose à coté de quoi il serait passé.

    - Je comptais me rendre à un établissement que j'avais repérer, non loin d'ici... Mais vous qui êtes plus familière de la cité que moi, peut-être avez-vous un meilleur endroit à recommander?
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyLun 24 Aoû - 13:47
La Toreador haussa un sourcil sceptique. Le subjuguer ? Lui ? Un simple Vulgaire ? Pourquoi faire une chose pareille ? Un diplomate en plus. C'était sans doute la pire erreur qu'elle pourrait commettre et elle ne comptait pas se laisser prendre à son bagout aussi facilement. Marquant une pause sur son esquisse de la tenue égyptienne, elle détailla ce qu'il pouvait bien se trouver d'aussi attirant que ses mots semblaient le prétendre. Grand et fin. La peau noircie par le soleil. Des yeux d'or pleins de chaleur et d'aventure. A peu près tout le contraire de sa silhouette pâle, ses cheveux d'argent immaculés, ses yeux violet pâle comme des perles jalousement gardées par l'océan. Lui faisait-elle tant d'effet que cela ? Pourquoi à lui et non à Orphéus alors ?

"En effet, son chant, ses manières, son corps ont fait de Calypso le bourreau le plus convaincant et doux dont pouvait rêver Ulysse. Mais il y a une chose que vous oubliez dans votre comparaison, voyageur. Ulysse était un héros, aimé d'Athéna, ainsi qu'un roi, un chef de guerre, et un sage. Qu'avez-vous de tout cela, pour que je veuille vous emprisonner dans notre belle Atlantis ? Avez-vous seulement envisagé que je pourrais être déjà entichée d'une autre personne, faisant de vos avances des paroles déplacées à mon égard ?"

La noble demeura impassible, ses mots ayant glissé sans hausser le ton comme une rivière suivant son cours. Heureusement pour lui, elle était suffisamment tolérante pour pardonner cette erreur, considérant l'ignorance des Vulgaires sur la cité et ses coutumes. Néanmoins il venait de baisser dans son estime, en l'abordant comme un pirate en pleine mer, à supposer qu'il y parvînt seulement avec la main-mise d'Atlantis sur les flots environnants.

"J'ai plutôt l'impression que c'est vous qui cherchez des chaînes pour vous accrocher à notre légende. Pour découvrir nos savoirs et admirer nos splendeurs. Veuillez je vous prie modérer votre ardeur. Il y a des raisons à la présence du commandant à vos côtés."

Puisqu'il semblait intéressé par son ouvrage au point de se pencher par-dessus sans même se soucier d'être indiscret ou non, la Nymphe fit pivoter sa tablette dans sa direction. Il devait pourtant bien voir, au raffinement de sa tenue et de son langage que même parmi les Atlantes alentours Calypso dénotait, représentait un plus haut rang, une position plus enviable. Croyait-il avoir affaire à une marchande de tapis facile au point de se vendre au premier aventurier venu ?

"Rudjek donc. Que de titres et de fonctions pour un seul homme. Je suppose que les documents que vous rangiez à l'instant avaient pour but de découvrir une partie des secrets de notre belle cité par l'observation. Je vous souhaite bien du courage dans cette entreprise, vos ambitions placent la barre très haut."

A son invite, elle s'engagea d'un pas sûr à son côté, calant son pas sur le sien, peu désireuse d'exposer son dos à un étranger de la surface. Son croquis à peu près terminé, elle en profita pour remettre son matériel dans son étuis et éviter de possibles désastres en gardant tout simplement à la main. Au moins il se dirigeait dans une direction à distance respectable des tripots mal famés du fin fond de l'Atlantique nord, ce qui lui fit regagner quelques points aux yeux de l'Arkantea.

"J'aurais évidemment d'excellentes adresses à vous conseiller, mais malheureusement elles se trouvent hors de la zone qui vous est libre d'accès. De plus je ne sais ni ce que vous aimez, ni ce que vous souhaitez goûter, ni si vous avez un quelconque budget à respecter. Voyons sur quoi vous aviez jeté votre dévolu ?"

Soucieuse de laisser une bonne impression à l'hôte d'Atlantis, la noble s'arrangea pour lui montrer quelques places agréablement aménagées, souvent décorées de monuments dédiés à Poséidon ou ses enfants, de fontaines, de verdure, sans rentrer dans les détails de l'histoire mythologique, religieuse et politique.
Quand ils se trouvèrent devant l'établissement en question, qui n'avait rien à voir avec les standards habituels de la dame, Calypso dévisagea un instant l'Oracle. Pouvait-elle se montrer agréable en lui offrant le repas, ou cela serait-il perçu comme une tentative de corruption de sa part ? N'allait-elle pas lui envoyer un message contraire à sa fidélité du début de la discussion ? Elle se donna le temps du repas pour se décider. Il fallait bien traiter cet homme, sans toutefois lui graisser la patte inutilement : Atlantis n'en avait pas besoin, mais lui avait besoin d'elle.
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyJeu 17 Sep - 22:30
Qu'il était amer, le gout laissé par cette discussion.
La jeune femme qui l'avait abordé avait d'abord été un souffle d'air vivifiant, une occasion bienvenue de découvrir plus d'Atlantis... Quelque part, cela avait été le cas. Mais derrière ce visage jeune et avenant, derrière ce sourire aimable, une fierté qui se teintait d'arrogance venait gâter sa démarche. L'égyptien nota la chose, se gardant bien pour sa part de lui offrir autre chose que son sourire. L'Atlante était perceptive, mais cruellement erronée dans son analyse de l'Oracle. Avait-il outrepasser les bornes? Peut-être. Mais à constater les limites si rapidement trouvées de Calypso, Rudjek n'avait que d'avantage envie de la pousser dans ses retranchements.

Ils marchèrent quelques instants ensemble, suivis du Commandant Kelarch. L'Oracle laissa la jeune femme lui répondre et agrémenter sa visite du quartier. Le visiteur se montrait appréciatif et naturel, bien que nulle parole ne franchisse ses lèvres. Cependant, de façon imperceptible, leur route avait changé. Tout d'abord partis vers les lieux plus fréquentables de la cité, leur itinéraire les fit assez soudainement passer dans une ruelle plus sombre, moins fréquentée. A chaque pas, le voyageur et la noble dénotaient un peu plus dans le paysage. Lorsque finalement la Pythie se stoppa, ce fut devant une façade délavée et peu engageante d'une vieille bâtisse. S'agissait-il réellement d'une auberge ou d'une cantine? Il n'y avait aucun signe pour l'indiquer, mais de multiples voix se devinaient à l'intérieur. Il y avait de l'animation.

La suite alla assez vite. Doucement mais fermement, les doigts de Rudjek virent aiguiller le menton de Calypso pour l'obliger à se tourner vers lui et se plonger dans son regard. Les pupilles dorées de l'Oracle brillaient de mille feux, mais malgré son sourire il y avait dans ces yeux une tension. Celle de la tempête qui couvait. Ses paroles fusèrent, tout d'abord aimable, mais progressivement de plus en plus dures et impérieuses.

    - La vie de cour doit être bien triste à Atlantis, s'il faut arrêter d'y louer la beauté d'une noble dame dès lors que celle-ci trouve anneau à son doigt, ou à moins de n'être Roi... Vos yeux brillaient pourtant d'un si vif éclat quand vous m'avez approché. Seriez-vous plus ennuyeuse que vous en avez l'air? Ne me décevez pas. Vous me rappelez ma place, permettez que je fasse de même. Je tiens celle d'un invité, pas d'un animal exotique que vous pouvez étudier à loisir. Alors soyez un hôte exemplaire... Distrayez-moi. Ou passez votre chemin.

Sans rien ajouter, Rudjek brisa le contact physique comme visuel avec l'Atlante. Le Commandant Kelarch sur ses talons, il s'avança vers la porte de l'établissement douteux et l'ouvrit, faisant tinter les multiples breloques suspendues au-dessus d'elle. Les discussions à l'intérieur baissèrent immédiatement d'un ton, alors que le surprenant invité allait se trouver une place dans le fonds de ce bar miteux.

Un défi, donc. Pour celle qui, du conte d'Ulysse, avait oublié que les Rois aimaient parfois à se déguiser en voyageurs.


Dernière édition par Rudjek le Dim 20 Sep - 21:29, édité 1 fois
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyVen 18 Sep - 0:21
Toute à sa visite, la noble voyait la qualité de vie se dégrader de ruelle en ruelle et commença à se demander si, vexé, l'Oracle ne comptait pas la supprimer ainsi que Kelarch pour avoir les mains libres, avant de porter la faute au manque de diplomatie de la damoiselle. Un scénario peut-être trop alambiqué mais elle en avait vécu quelques-uns pour prévoir cette éventualité. Surtout au moment où il se retourna et où sa main entra dangereusement dans son espace vital. Il ne pouvait le voir, mais tandis qu'il se penchait sur elle de cette façon, la Nymphe avait déjà porté la main à l'une de ses lames cachées, prête à trancher une gorge tendre pour se défendre si nécessaire. Le commandant n'aurait peut-être pas la rapidité suffisante pour empêcher une agression, et si les hommes d'Orphéus espionnaient en silence ils pourraient rapporter à leur maître les circonstances réelles. Il ne fallait pas oublier que, entrée dans l'armée, Calypso bénéficiait d'une formation militaire et avait reçu les nombreuses visites d'assassins factices pour développer ses réflexes à un niveau quasi-obsessionnel.

Toutefois, aucune de ces précautions ne servit ici, car dans toute son arrogance, le Vulgaire demandait à être diverti, tel un roi donc. Tel un Ulysse sur le chemin du retour. Elle délaissa son arme tandis qu'il se détournait pour rentrer dans l'établissement, hésitant sur la conduite à adopter. Étant donné que c'était elle qui l'avait abordé, ce serait manquer à l'étiquette que de simplement tourner les talons maintenant. Et en même temps, elle se refusait à jouer les courtisanes pour son simple caprice. Lui tenir compagnie et passer un bon moment avec, oui. Le servir, non. Et il allait devoir apprendre à faire la distinction s'il désirait une issue favorable à sa visite en Atlantis.

Lorsqu'elle passa la porte, Calypso se tenait droite et altière dans toute sa noblesse. En quelques secondes elle repéra le visiteur, sa position, la distance entre eux, sa réaction à son approche. Elle lui avait pourtant dit : elle faisait partie des Marinas. Et il ne savait pas qu'elle officiait déjà avant dans l'ordre militaire en tant que tireuse d'élite. Mais il allait apprendre. Sans ralentir ni laisser présager son mouvement, elle porta la main à sa nuque comme pour remettre ses cheveux en place, sortit l'une de ses lames et la lança aussitôt dans le prolongement de son geste. Avec une précision chirurgicale, le couteau très fin vint se planter juste au-dessus de la tête de Rudjek, coupant un épi qui dépassait de sa coiffure et retomba juste devant son nez. Le message devait être clair : "Je ne vous sers pas.".

Dans la mesure où elle n'avait pas levé la main sur lui, tout comme lui n'avait pas levé la main sur elle pour la blesser, Kelarch n'aurait pas son mot à dire.

Elle vint donc rejoindre sa table. Attendit que le serveur, témoin pétrifié par ce qu'il venait de voir, vînt écarter sa chaise pour qu'elle prît place, galanterie qui aurait normalement dû être le fait du "roi" si on suivait sa logique de charme de Cour. Faisant abstraction des murs délavés, des tables vieillies et des chaises grinçantes, la Nymphe s'installa et lui décerna un sourire contrastant très exactement avec la lame fichée au mur.

"Vous avez l’œil. Qui soupçonnerait de l'extérieur que nous nous trouvions dans un restaurant ? Si la cuisine est bonne, je financerai son propriétaire pour effectuer quelques travaux de rafraîchissement, en guise de soutien."

Ce que l’Égyptien ignorait, c'était que sa compagne de table sortait d'un entretien avec un autre individu orgueilleux, un peu retors et charmeur. Et Endymion était un sacré requin en la matière, qui avait charmé une maîtresse des bêtes et passé l'anneau à son doigt, tout en continuant de voguer d'une couche à l'autre régulièrement.

"Reprenons donc, cher Ulysse. Vous m'aviez parlé je crois de quelque récit de voyage abondants en détails et aventures. Sauf si vous préférez débattre sur Troie, Ithaque, la description qu’en fit le conteur Homère et Pénélope ?"
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyDim 20 Sep - 23:04
Un pari sans conséquence. Un test de volonté et d'orgueil, par celui qui se considérait au sommet dans ces deux domaines.
Qu'allait faire cette Calypso, face à un égo dépassant le sien? Faire face? Fuir? Rudjek devinait au regard de Kelarch qu'il n'approuvait pas sa conduite. Surement que la noblesse Atlante risquait de voir d'un mauvais œil de voir ainsi un "Vulgaire", comme ils semblaient appeler les habitants de la surface, parler ainsi à l'une des leurs... Mais le respect n'avait de valeur que lorsqu'il était réciproque. L'Oracle n'avait pas de temps à perdre à ménager la fierté de certains.

L'entrée de la jeune femme à l'intérieur du bar décrépit ne se fit pas sans attirer l'attention, mais l'actrice principale dansait sans se préoccuper des regards posés sur elle. L'égyptien l'observa, amusée, alors qu'elle s'approchait de lui sans se départir de ce port noble qui la caractérisait. Il y avait cependant dans sa démarche une tension. Les restes de sa provocations? Pas exactement. Rudjek eut tout le loisir de constater la raison de cette tension lorsque d'un geste tout naturel elle lança vers son visage une dague dissimulée dans sa chevelure.
Voilà donc quelle était sa réponse. Opposée à l'audace, une audace plus grande encore. L'Oracle aurait pu ajouter cet outrage à l'insulte, mais alors que l'épi tranché par la lame tomber dans la main, il se mit plutôt à rire bruyamment. Ce n'était pas là le genre de bravade qui lui déplaisait. Sa déclaration était claire, bien qu'inconsciente. D'un geste, Rudjek invita Kelarch qui s'était levé à se rasseoir. A présent que le silence s'était fait dans le bar, la moindre étincelle aurait pu conduire à une bien fâcheuse situation. Inutile d'en arriver jusque là.

Calypso attendit un instant debout. Comptait-elle rester là, le temps de lui déclarer quelque chose, avant de repartir? Non. Elle attendait... Que quelqu'un vienne lui tirer sa chaise. Se pensait-elle donc encore dans un quelconque palais? Décidément, le concept d'adaptation semblait bien étranger à cette jeune fille. Le manque d'expérience peut-être? Bien que capable, la nymphe avait clairement le profil de quelqu'un qui n'avait pas encore vu assez du monde.
Comme pour vérifier cette impression, voilà qu'en s'installant l'Atlante se proposait de rénover l'endroit selon ses gouts. Divertis par tant d'innocence, Rudjek la reprit sitôt sa légère hilarité calmée.

    - N'en faites rien! C'est justement pour la discrétion et la singularité de cet endroit que les gens y viennent. Où irait cette clientèle unique si vous transformiez cet établissement à l'image des dizaines d'autres qui se disputent l'attention des badauds dans les allées plus fréquentées?

Ou bien voulait-elle justement chasser les clients présents dans ce bar, tant ils différaient de l'image qu'elle entretenait de l'idéal atlante? Pensait-elle pouvoir changer la cité et son peuple comme l'on repeignait un mur? A quel point la noblesse atlante était-elle aveugle à la réalité de sa propre cité?
Calypso ferait un bon sujet pour répondre à ces questions que se posait le serviteur d'Apollon.

Divertis. Il avait demandé à l'être. Semblait-il qu'il ne serait pas déçu. Rudjek porta ses doigts jusqu'à la lame planté dans le mur, non-loin de son visage. La faisant rapidement tourner entre ses doigts pour en apprécier l'artisanat, il sourit. Dans son passé de rapine, que n'aurait-il donné pour posséder une arme aussi légère et acérée. Dans un dernier mouvement, il présenta la garde de l'arme à Calypso.

    - Voyez? Il y a d'autres moyens de témoigner de sa fierté personnelle que de tomber dans le piège du mépris d'autrui. Un bien joli lancer... Mais êtes-vous prête à payer le prix de cette mèche de cheveux?

Entre ses doigts, Rudjek fit tourner l'épi sombre qu'elle avait séparé de son illustre personne. Sans doute ne mesurait-elle pas encore la portée de son geste. Ce serait le cas bien assez tôt.
Il fallait au moins reconnaitre à Calypso qu'elle n'était pas femme à se laisser démonter ou décourager. Ses paroles, bien qu'encore acide de leur toute récente altercation verbale, reprirent leur conversation là où elle en était restée dans les rues d'Atlantis. Les histoires et les légendes, donc. Beaucoup des récentes discussions de l'Oracle avaient tourné autour de ces sujets, depuis son arrivée dans le domaine de Poséidon. Nul doute que la destination comme la compagnie y étaient propices. Mais pour cette fois, l'Egyptien était d'humeur à une discussion plus terre-à-terre.

    - Aussi passionnant qu'un débat sur les légendes du passé puisse être, ce sont davantage celles qui n'ont pas encore été contées qui m'intéressent. Peut-être pouvons-nous trouver un échange équitable. Abreuvez-moi d'histoires que le commun des mortels ignore au sujet d'Atlantis, et je m'assurerai d'assouvir votre curiosité à propos de l'Egypte, des Oracles, ou de ma personne...

Un dialogue en deux temps, et sur un pied d'égalité. Ou l'illusion d'une égalité, au moins.
Et ainsi, se divertir l'un l'autre, le temps que les courses de leurs astres s'alignent.
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyLun 21 Sep - 1:08
"Le transformer ? Pardonnez-moi, mais il me semble avoir dit rafraîchissement. Ce qui signifie plutôt éviter aux murs de s'écrouler, au mobilier de se casser sous l'effet de l'usure, doter l'endroit de matériel neuf si nécessaire, notamment dans les cuisines. Juste de quoi assurer la sécurité et l'hygiène nécessaires à un restaurant."

Voyant le pauvre serveur trembler en attendant de leur énoncer le menu, la lieutenante haussa les épaules et lui adressa un sourire bien plus doux et bienveillant qu'au destinataire de son couteau.

"Je ne changerai rien sans votre accord. A moins que vous désiriez que je vous rachète, cet endroit ne m'appartient pas. Je devine derrière ces mains usées beaucoup de passion à l'ouvrage, peut-être l'héritage de toute une vie. Derrière les regards de ces gens l'inquiétude de perdre un endroit cher où se rassembler, et un ami à épauler. Je ne vous enlèverai rien. Nous ne sommes là que pour manger."

Visiblement, l'homme sembla rassuré et hocha doucement la tête. Cela redonna également le signal autour pour que les personnes à leur tables se remissent à parler tranquillement, même si des regards étaient jetés de temps à autres vers ces intrus visiblement bien-nés qui entraient dans un monde auquel ils n'appartenaient pas. Si Calypso ne pouvait prétendre comprendre leur condition, elle faisait en tout cas en sorte de ne pas l'aggraver, car son rôle était de protéger sa Nation, non d'y attiser des querelles. Et ce, même avant d'être Marina. L'ordre et la justice étaient un apanage des Merinita qui lui tenait particulièrement à cœur.

La tension à peu près retombée, ils purent commencer à commander, puis les Hyades récupérèrent le couteau après que celui-ci eût été examiné en long et en large par Rudjek. Elle dévisagea l'homme, cherchant à confirmer s'il était vraiment sérieux en parlant de payer pour une mèche de cheveux. Dans un soupir, elle commença à lisser l'une de ses mèches argentées, d'une épaisseur à peu près égale à celle que tenait l'Oracle, puis elle coupa sans hésiter. Sans un bruit, les longs filaments vinrent s'échouer sur la table. Elle se servit de la longueur pour faire un nœud élégant afin de rendre le "présent" un peu plus compact et raffiné, puis le lui tendit. Étant donnée la différence de longueur, s'il faisait le difficile après cela, la Nymphe finirait par renoncer à comprendre cet intrigant excentrique.

"Je vous prie de croire que je ne fais pas cela tous les jours. Vous êtes quelqu'un d'exigeant, soit."

Sans le quitter des yeux, elle rangea sa lame à l'endroit où elle l'avait prise, une longue habitude dénotant dans son geste sûr et continu. Son visage rendu lisse par la réflexion ne laissait pas entrevoir le mélange de curiosité et d'incrédulité qu'elle éprouvait à cet instant, mais elle ne fit rien pour s'empêcher de scruter ses traits, de sonder ouvertement son humeur.

C'est alors qu'il demanda quelque chose de bien particulier qui, si elle ne prenait pas garde, pourrait friser le secret d’État.

"Que le commun ignore... ? Mais le commun doute déjà de notre existence !"

D'un regard elle concerta Kelarch. Elle ne parlerait pas des Marinas, de politique, de l'organisation de la cité en elle-même. Tout d'abord parce que cela lui serait défendu, et ensuite parce que de toute façon l'Oracle ne pouvait pas dépasser l'Arctique, donc vérifier ce qu'elle aurait à dire. Jusqu'à preuve du contraire, il était comme il disait si bien invité, et non diplomate officiel. Une différence de statut qui diminuait fortement ses droits en matière d'informations.

Néanmoins, toujours dans sa démarche de respecter l'étiquette et la personne qu'elle accompagnait, elle chercha quelque chose à raconter qui ne fut pas sensible et suffisamment exotique pour un Vulgaire tout juste arrivé dans la cité.

"Atlantis est fortement en avance sur tous les autres peuples de la Mare Nostrum. L'ancienneté de notre sang -des millénaires-, entre autres, nous a permis d'avancer à niveau de connaissances très avancé. Et je ne dis pas cela par vantardise. Par exemple, vous qui aimez l'architecture, vous avez dû voir des bâtiments qui ne ressemblaient en rien à ce que vous connaissez. Des édifices qui ne devraient pas tenir debout selon les techniques traditionnelles de la surface, sans même parler des Piliers. Pour être tout à fait franche, je n'ai pas la permission de vous en dire davantage."


Dernière édition par Calypso le Ven 25 Sep - 16:21, édité 1 fois
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyJeu 24 Sep - 20:26
Rudjek garda le silence mais continua à observer avec amusement la représentante de la noblesse atlante se méprendre sur la nature de son environnement. Elle voulait donc rénover et embellir plutôt que de changer? Mais cela revenait au même. L'inquiétude qui se lisait sur les visages du patron et des habitués ne venait pas de leurs craintes de voir l'endroit être racheté, mais plutôt de savoir que les officiels de la cité risquaient de mettre le nez dans leurs affaires.

Le regard doré de l'Oracle balaya la salle. Calypso ne pouvait surement les voir, par manque d'expérience, mais les signes étaient bien là. C'est murmures à voix basse. Ces regards déviants. Ces caisses camouflés derrière le comptoir, cette porte surveillée par un "ivrogne" dans le fonds... Cet endroit était un lieu des réunion pour les trafiquants de biens venant de la surface. Peut-être l'arrière boutique abritait-elle un salle de jeux de hasard? Peut-être même une arène de combats illégaux? Voir une noble et un commandant de la garde entrer ici devait avoir donné des sueurs froides à plus d'un. Pas étonnant que les serveurs se montraient aussi accommodants. Et aussi apeurés.
La face sombre et inconnue de la cité, que sa noblesse refusait de voir?

Les plats furent commandés, et les frivolités continuèrent. Curieux de voir comment ce petit poisson allait nager dans cet environnement si peu familier. Cependant, sans s'en rendre compte, Rudjek laissa échapper la provocation de trop. Son sourire se brisa et ses yeux s'écarquillèrent lorsque d'un geste anodin la belle nymphe vint trancher une mèche de ses cheveux. Figé de stupeur, il l'observa nouer cette mèche a la lui tendre en toute désinvolture. Il fallut un instant pour que l'égyptien prenne l'entière mesure de ce qui venait de se passer, et des conséquences que cela entrainerait. Rudjek se redressa finalement, adoptant un air plus grave et sérieux que ce que Calypso comme Kelarch avaient pu lui voir jusqu'à présent.

    - Il semblerait que la gravité de mes paroles ait dépassé celle de mes pensées. Je vous présente mes excuses pour ces propos déplacés.

Lentement, la main de l'égyptien se tendit pour recevoir la mèche de cheveux. Au moment où Calypso tenta de la déposer dans sa paume cependant, ses doigts se refermèrent sur sa main, et ses yeux se plantèrent dans ceux d'améthyste de sa vis-à-vis.

    - Cependant, je ne peux accepter sans vous reprendre sur la légèreté de votre geste. Dans ma culture, les femmes ne coupent et nouent leurs cheveux ainsi que pour faire le deuil d'un proche récemment décédé. C'est un rituel sacré. Vous me mettez dans l'embarras... C'est désormais moi qui doit trouver un moyen de rendre cet échange équitable.

Le doigts de l'Oracle rendirent leur liberté à ceux de Calypso. Observant l'éclat lunaire des fines mèches désormais dans sa main, Rudjek s'interrogea. Il n'avait pas soupçonné que la jeune femme le prendrait au mot au degré le plus premier qui soit. Tel semblait être le caractère de cette atlante. Il lui faudrait mesurer avec plus d'attention ses mots en sa présence. Il aurait été indigne de lui comme d'elle qu'un autre incident comme celui-ci se reproduise.

Par la suite, la Marina sembla hésiter sur ce qu'elle pouvait révéler à la Pythie pour assouvir sa curiosité. Une méprise s'ajoutant à une autre, elle tenta d'attirer son attention sur une évidence : la supériorité de la technique architecturale atlante. Calypso soulignait cependant un fait que Rudjek avait lui-même déjà constaté, et affirmait ne pouvoir lui donner plus de détail... Cette naïveté était touchante, mais elle s'aventurait là dans un terrain qu'elle ne maitrisait manifestement pas. La reprendre ou la laisser continuer sur ce terrain aurait été discourtois, en particulier au regard de la faveur qu'elle venait de lui faire... Un petit coup de gouvernail était nécessaire pour changer le cap de la discussion.

    - Je ne vous demandais pas de me livrer des secrets d'état, voyons. Ma question portait sur les contes et légendes atlantes qui pour vous doivent déjà être anciens, mais qui sont inconnues de la surface. Atlantis a évolué pendant des millénaires hors du regard du monde. Elle a dû développer ses propres histoires, ses propres légendes. Le monde sous-marin n'a-t-il donc connu nulle péripétie durant ces derniers siècles? N'avez-vous nul héros dont le reste du monde ignore les exploits, mais dont les louanges sont chantées dans votre cité?

Un sourire amical se glissa à nouveaux, à ses paroles, sur les lèvres de l'égyptien. Quoique moins exhilarant qu'auparavant, il invitait à la confiance, à poursuivre cette échange. Dans un coin de la pièce, le serveur arrivait avec leurs commandes. Sous les yeux attentifs des personnalités douteuses du bar, cet étrange trio continuait ses intrigues.
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyVen 25 Sep - 15:05

A peine avait-elle relevé les yeux de son offrande que la Toreador saisit une expression qu'elle ne s'attendait pas à voir sur le visage de cet homme si sûr de lui. Elle crut un moment avoir commis un faux pas en répondant à sa provocation d'une manière fort concrète, jusqu'à ce que vînt l'explication, leurs mains liées au centre de la table. Ce fut à son tour de changer de visage, sa vivacité d'esprit remplacée par une tristesse presque tangible et un enthousiasme fané. Sans le savoir il venait d'appuyer fort sur une plaie béante encore fraîche. Le genre de fait qu'elle aurait en temps normal gardé entièrement pour elle. Hormis peut-être pour le cercle très restreint de ses proches. Cependant, la situation ici avait tout d'exceptionnel, entre la nature de son interlocuteur, de sa visite, de sa culture, de ses attentes, de ce qui pourrait en ressortir par la suite.

Son pouvoir accompagnant son état d'âme, la température chuta de quelques degrés autour d'elle, sans pourtant qu'elle émît activement de cosmos. Elle ramena cette main qu'il avait soutenue jusqu'à son cœur, baissa vers les yeux vers un ailleurs où Caladrius Toreador Arkantea la voyait peut-être, avec ses derniers mots vibrant encore en elle comme un appel à sortir de sa coquille.

Elle s'entendit répondre, d'un timbre très bas et absent :

"N'ayez crainte, le rituel est respecté."

Toute trace de l'Atlante curieuse et fière venait d'être soufflée, tandis qu'elle s'efforçait avec succès de garder son calme et refouler des larmes avant même qu'elles naissent. Calypso n'avait pas le droit de s'épancher ici, maintenant.

Elle se donna un moment pour faire le vide, se concentrer sur la conversation qu'ils peinaient décidément à tenir l'un comme l'autre. Des contes et des légendes hein ? Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui dire ? Que les Écailles étaient le fruit du sacrifice des enfants préférés de Poséidon et de monstres légendaires ? Que le continent englouti se trouvait là où il était à cause de la folle ambition d'un Légat des milliers d'années plus tôt ? Que sous l'Antarctique se trouvait une immense prison pour les détracteurs les plus terribles de l'Empire ? Il pouvait y avoir tellement de conséquences à un récit mal choisi !

Drapée d'une grave solennité, la lieutenante releva un visage lisse et maîtrisé comme son rang l'exigeait. Entre-temps le serveur était venu déposer leurs plats, et elle se retrouvait donc avec une légère salade qui irait suppléer à merveille au copieux repas partagé avec Endymion une poignée d'heures plus tôt.

"Je dois vous avouer que je connais peu l'extérieur d'Atlantis. Je ne suis pas bien sûre de ce que vous considérez comme un conte, qui serait pour moi un morceau d'Histoire, et inversement. Par exemple, j'ignore tout de votre rituel, de votre culture. Enfin pas tout, mais une grande partie."

Une idée lui vint, qui devait pouvoir satisfaire son envie de récit sans toucher à des sujets militaires ou historiques trop marqués. Elle prit un peu d'eau pour s'éclaircir la gorge, puis posa sa voix sur un ton de conteur :

"Voici ce que je peux vous proposer : la rencontre entre notre divin empereur, Poséidon, et sa femme, Amphitrite.
Il y a des millénaires, bien avant l'âge des Hommes, les divinités séjournaient encore sur la terre librement au milieu des fleurs et des bêtes, sans guerre pour les déchirer. C'était au lendemain de la Titanomachie, lors d'une longue période de paix et de langueur. Autrefois, Poséidon poursuivait de ses ardeurs bien des déesses, comme par exemple Déméter à qui l'on doit la naissance du premier cheval. Mais Déméter s'éprit d'Hadès, laissant le dieu des Océans seul et amer, à contempler un amour véritable qui lui faisait défaut.
Il se mit à parcourir la Mare Nostrum, comme errant à la recherche d'une part de lui-même, sillonnant la surface des plus vastes territoires, et laissant les eaux refléter son humeur grise et terne. Un jour, il aperçut une femme étourdissante que son cœur désira aussitôt, au détour de l'île de Naxos. Elle s'appelait Amphitrite et était une Néréide.
Hélas ! Amphitrite en ce temps était farouche, quelque peu réservée aussi. Elle prit peur de se trouver en la présence de l'un des trois grands Olympiens régnant sur le monde, et partit se réfugier hors de la vue de Poséidon. Trop tard cependant, car il l'avait vue danser sur les eaux. Il se mit à la chercher jour et nuit, mobilisa ses serviteurs pour l'aider dans cette tâche. On prétend même que les eaux attendaient fébrilement leur nouvelle reine, et qu'il devint si désespéré de ne pas pouvoir parler à cette inestimable perle vivante qu'il jura de ne plus chérir qu'elle en son âme et en son cœur, jusqu'à la fin de l'éternité.
L'un de ses serviteurs, un dauphin du nom de Delphinos, finit par la trouver. Intelligent et rusé, il plaida la cause de son maître avec tant d'habileté qu'Amphitrite finit par accepter de le rencontrer, puis de se marier avec lui. En récompense, Poséidon offrit à Delphinos le droit de siéger parmi les étoiles sous les traits de la constellation du Dauphin, tandis qu'il savourait l'existence auprès de la nouvelle reine d'Atlantis.
"

Et aujourd'hui cette même reine était à deux doigts de prendre possession d'Aurora pour en faire son nouvel avatar, tandis que Poséidon se manifestait de plus en plus dans la personnalité d'Orphéus, faisant des jumeaux le nouveau couple divin de la cité sous-marine en cette ère. Une manière à la fois ironique et bien symbolique de rappeler les mœurs antiques des dieux et déesses.

D'un signe, Calypso marqua la fin de l'histoire, se demandant si sujet choisi plairait à l’Égyptien. Il ne s'agissait pas vraiment de "héros" au sens premier du terme, mais au moins ce sujet-là le changerait de la mythique cité de Troie, de l'Odyssée, des héros Grecs en conflits permanents les uns avec les autres.
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyVen 9 Oct - 21:36
A nouveau, l'inattendu. C'était décidément le signe sous lequel devait être placé cette journée. Après que l'air ce soit trop -trop- rapidement refroidit, Rudjek avait constaté la décomposition du visage de la jeune femme en face de lui. Il n'avais pas envisagé que ses mots auraient un tel impact. Une lueur d'inquiétude traversa ses traits alors qu'ils cherchait à deviner ce qui pouvait avoir causé une telle détresse. La réponse, que l'Oracle commençait à entrevoir, fut confirmée par les mots que Calypso laissa échapper à demi-voix.

Ainsi, sans le savoir, elle avait effectué ce geste de deuil alors qu'un de ses proches était récemment décédé. Peut-être les Dieux avaient-ils guidé son geste audacieux. Une première partie du rituel était en effet respectée, à présent. Quant à la seconde... Peut-être était-ce ainsi que l'égyptien pouvait se faire pardonner ses remarques inconvenantes. Rudjek garda cette idée dans un recoin de ses pensées. Il la concrétiserait en temps et en heure. Pour l'instant, il préférait aider la conversation à dévier sur un sujet plus agréable, pour son accompagnatrice comme pour lui.

Leurs commandes arrivèrent. Une simple salade pour la dame, et deux assiettes de crustacées pour le voyageur et son bien silencieux garde du corps. Alors qu'il goutait à la chair d'un crabe, l'Oracle écouta Calypso hésiter sur ce qu'elle pourrait partager avec lui. Cette méfiance, il la retrouvait décidément chez tous les serviteurs de Poséidon. Les secrets d'Atlantis, même les plus anodins, étaient aussi bien gardés que leurs plus grands trésors. Elle décida finalement de lui conter une légende à propos du couple divin qui dirigeait cette légendaire cité. Bien que moins concret que ce que Rudjek avait espéré entendre, ce simple conte suffit à lui faire tendre l'oreille. Le vagabond était après tout friand de tout mythe sur le panthéon grec, et celui-ci lui était inconnu.
L'anecdote fut comme un souffle léger et parfumé venant apaiser le corps et le cœur du serviteur d'Apollon. Un bien bel exemple des extrêmes auquel l'amour pouvait pousser. Dévotion et obsession. Romantisme et engouement. Il y avait là toutes les épices qui faisaient le charme des tourments et passions de cœur qui animaient l'histoire de l'Olympe. Une particularité fascinante, que l'Oracle ne s'expliquait pas. Après avoir servi de l'eau à Calypso pour qu'elle puisse ménager sa gorge après ce récit, il but lui-même quelques gorgées avant de lui adresser un sourire reconnaissant.

    - Une bien belle légende. Je vous remercie de l'avoir partagé avec moi. Je dois dire que chaque histoire de romance et de jalousie que j'entends sur le Panthéon de l'Olympe me fascine! Elles sont si rares, chez les Dieux de mon peuple. Les Divinités Grecques devaient être bien plus proches des Hommes que ceux de l'Egypte, en leur temps.

Les couples divins d'Egypte étaient en effet plutôt de ceux qui naissaient déjà ensemble, pour demeurer deux parts d'un même tout pour l'éternité. Rares étaient les histoires relatant des aventures de chair ou de cœur en dehors de ces unions divines, et jamais celles-ci ne les mêlaient aux mortels. La nature du Divin pouvait-elle être aussi fondamentalement différente en fonction des régions et des cultures où il régnait? A moins que cela n'ait été qu'une conséquence de l'extinction et de l'oubli des anciens cultes... Mais ces questions étaient à poser à un théologien, et surement pas à une jeune femme qui admirait le récit d'une ancienne romance. Fidèle à sa parole d'origine, Rudjek, entre deux bouchées, proposa d'enfin offrir à la noble Atlante ce qu'elle avait espéré de lui.

    - Vous avez calmé mon intérêt pour un temps. Il me faut faire de même pour le votre, à présent! Que désirez-vous savoir, Calypso? Quelle curiosité vous a poussé à m'aborder? Concernent-elle l'Egypte? Ou bien l'ordre des Oracles, auquel j'appartiens?

Lui-même était curieux de savoir les motivations profondes de cette Marina. Il doutait, au vue de l'étroite surveillance à laquelle le Légat et le Général du Kraken le soumettaient, qu'il s'agisse d'une tentative déguisé de davantage le sonder... Mais sans cela, une contradiction apparaissait alors. Calypso, noble Atlante si fière de son peuple et sa cité, que pouvait-elle attendre de la surface, si aisément méprisable?
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptySam 10 Oct - 11:52
L'amour avait décidément l'oreille de tous les peuples, et cet intrigant de la surface ne faisait que le confirmer une fois de plus. Rudjek avait cessé de demander toujours plus de précisions dans ses récits, probablement gêné aussi d'avoir effleuré un autre sujet plus que sensible. En ce sens la Toreador éprouva du soulagement et le remercia d'un signe de tête lorsqu'il remplit son verre. Elle regarda sa salade un instant, son appétit passé aux oubliettes avec son humeur de défi.
Il faudrait donc se forcer, car il s'agissait ici d'honorer les ressources qui avaient été consommées pour la nourrir -quitte à vomir plus tard-, afin de conserver l'équilibre dans le cycle du vivant. Tuer, récolter pour survivre, et non par caprice. Ne prélever que ce dont on avait besoin et laisser la Nature poursuivre son ouvrage. Pour cette raison, le gaspillage était extrêmement faible en Atlantis, voire quasiment absent.

"Je trouve que cela répond à la logique. Les Titans et les dieux ont façonné les Hommes, ont même enfanté avec eux. Il est donc normal en un sens qu'ils en possèdent les tares et les vertus. Dans le même cheminement de pensée, j'avoue m'interroger sur le fait que les dieux égyptiens possèdent la tête d'un corps animal. Peut-être pouvez-vous m'instruire sur cette particularité."

Sa capacité à se poser des questions en toutes circonstances l'effrayait parfois elle-même. Déplacées ou non, elle ne pouvait s'empêcher de chercher les causes et les effets qui découlaient des événements, des personnes, des lieux, des faits, par pure curiosité. Cela lui avait pourtant causé du tort, comme son différend avec Aimana, mais elle ne pouvait s'en empêcher.

Aussi, lorsque l'Oracle proposa à demi-mots d'en savoir plus sur son Ordre, elle dut se forcer à ne pas répondre tout de suite et donna le change en avalant de nouveau un peu d'eau -ce qui l'aidait à faire glisser la salade du même coup. Bien sûr qu'elle désirait en savoir plus, mais elle s'était promis depuis le début de l'entrevue de ne pas en parler, car ce n'était pas son rôle, pas sa place, pas sa mission.

"Vous comprendrez mieux si je vous montre, je pense."

Elle termina son assiette en trois coups de fourchette puis l'écarta sur le côté de la table, avant de détacher son étuis à écrire de sa cuisse. Le contenant était remarquablement compact compte tenu de tout ce qu'il renfermait, mais elle le maniait avec dextérité et professionnalisme. En un rien de temps, elle déposa devant elle les plumes, les fioles d'encre, le support démontable de bois qui lui servait de planche à écrire et les feuilles de parchemin enroulées autour d'une baguette fine, dont la première se trouvait être son rapide schéma de la tenue égyptienne de Rudjek, annotée de quelques observations et questions personnelles en marge -mais pouvait-il lire ces annotations ?

Il n'y avait là rien de bien sorcier, le plus impressionnant pour un Vulgaire demeurant sans doute dans la manière de faire tenir tout cela dans un écrin à peine plus large qu'un fourreau sans qu'il y ait de casse, de tache ou de déchirure dans les feuilles, et le tout demeurant étanche. Elle fit bien attention de délimiter l'espace entre son matériel et les assiettes des hommes afin qu'ils pussent continuer de manger tranquillement pendant ce temps.

"Parmi les civils, mon métier est celui de chroniqueuse. J'estime que pour le mener à bien il me faut deux choses essentielles : un matériel adapté et facilement transportable, que voici, et l'érudition nécessaire pour aborder tous les sujets le plus objectivement possible. Car mon travail consiste à dresser un portrait aussi fidèle que possible de notre temps pour pouvoir le léguer aux générations futures, pour qu'elles sachent d'où elles viennent, pourquoi leurs racines sont si importantes, ce qu'elles ont à protéger, à chérir, ceux qui ont versé leur sang pour cela.
Comme je vous l'ai dit plus tôt, je ne suis pas venue vers vous pour vous extorquer des secrets ou des faveurs. Ce n'est ni mon but, ni mon rôle. Et comme je vous l'ai dit encore il y a quelques minutes, je connais peu la surface, autrement que par mes recherches. Ma conscience professionnelle me dicte alors, pour une fois que j'ai l'occasion de parler avec un étranger Éveillé, c'est-à-dire avec qui je peux dialoguer sans avoir à cacher ma nature d'Atlante, d'en profiter pour enrichir, vérifier et découvrir un autre point de vue sur ce que je sais ou pense savoir.
"

Elle soupira, une expression un peu embêtée et amère au visage.

"En ce sens, vous aviez raison lorsque vous m'avez fait comprendre que je vous traitais comme un animal exotique... J'ai sauté sur l'occasion sans penser à vos propres ressentis, et pour cela je vous prie de me pardonner. Maintenant, en cet instant précis, l'envie m'échappe de vous poser mille questions comme j'en avais l'intention au départ. Vous ne pouviez pas savoir évidemment, et je ne vous en tiens pas rigueur."

Elle désigna la mèche argentée toujours en sa possession, son estomac se nouant un peu plus pour lui donner la nausée.

"Il s'agit... s'agissait de mon père. Au début du mois."

Une profonde inspiration plus tard, Calypso s'efforça de sourire.

"Je vous laisse le choix du sujet, cher invité. Vous connaissez mes attentes désormais."
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyJeu 10 Déc - 23:42
La remarque de la Marina était intéressante. Les Titans et les Olympiens auraient fait les Hommes à leur image et se seraient mêlés à eux... Mais était-ce vraiment le cas? Comment savoir si les Dieux avaient fait des hommes leurs copies, ou si c'étaient eux qui avaient fini par leur ressembler à force de côtoyer leurs créations? Rien n'était certain. Les réponses des textes sacrés étaient souvent peu satisfaisantes, trop simples ou évasives. Il fallait apprendre à voir au-delà. Rudjek considéra un instant la question de Calypso à propos des Dieux de son propre foyer. Il y avait beaucoup à dire... Mais ils avaient le temps, après tout. Et il lui avait promis des réponses à ses questions. Après une bouchée de son plat, l'égyptien s'y attela.

    - Les dieux égyptiens étaient des métamorphes, ainsi que des existences bien particulières. Il n'y avait en Egypte qu'une seule divinité primordiale : le disque solaire, aussi appelé l'Œil de Ré. Celui-ci s'est divisé en plusieurs corps, plusieurs incarnations, qui on composé l'essentiel du panthéon Egyptien. Quand à leur apparence animale, elle n'est là que pour exprimer l'aspect qu'ils incarnaient, qu'ils souhaitaient exprimer. Cela pouvait d'ailleurs changer. La bovine Hathor pouvait devenir la lionne Sekhmet sur un coup de colère. Ce ne sont là que les multiples visages d'une même entité, d'une même divinité. Je me plais à croire qu'ils ont choisi de revêtir les traits des animaux pour nous, mortels. Pour devenir compréhensibles à nos yeux, à nos esprits. Surement que s'ils nous étaient apparus sous leur apparence originelle, pure, cela aurait été pour nous comme regarder directement le Soleil... Nos rétines et nos âmes auraient brulé à cette vision. C'est un concept du divin assez différent de celui du monde grec.

Rudjek aurait pu s'étendre bien plus encore à propos des divinités de sa terre d'origine. C'était un sujet intéressant, qui lui tenait particulièrement à cœur. L'essentiel de la réponse que Calypso s'était posée était cependant là, aussi se retint-il de la noyer d'avantage avec des considérations religieuses. Après tout, si les panthéons Egyptiens et Grecs avaient de toute évidence eu des divergences philosophiques concernant leurs relations aux mortels, il était aujourd'hui évident laquelle des deux avait prévalu sur l'autre.

Après cet écart historique, Calypso entreprit la tâche ardue de lui détailler l'origine de sa curiosité, ainsi que sa fonction. Une archiviste, donc. Voilà qui était inattendu. L'Egyptien ne s'était pas attendu à ce que la jeune femme, qui s'était pourtant revendiquée de l'organisation militaire d'Atlantis, détienne un tel titre. Cette surprise lui était cependant pas inquiétante. Bien au contraire. Savoir qu'il existait parmi les Marinas d'autres profils que ceux des guerriers qu'il avait rencontré, comme Drystan ou Deukalyon, était rassurant.
Le fille de la noblesse Atlante fit ensuite amende honorable. Elle semblait avoir compris à quel point son comportement un peu plus tôt avait été déplacé. Pendant quelques instants, le visage de Rudjek demeura de marbre. Il ne sembla même pas réagir au déballage des outils de la jeune femme. Indéchiffrable, il jugea pendant un bref silence des paroles de son interlocutrice, avant de soupirer de résignation. Il devait reconnaitre son honnêteté, ainsi que le fait qu'il lui avait lui-même causé du tort. Son pardon lui était déjà dû.

    - Vous êtes excusée. Je serais bien hypocrite de vous jeter la pierre pour avoir cédé à votre passion. Vous apprendrez avec le temps que la patience ouvre bien des portes à la connaissance, même si c'est parfois une véritable lutte pour résister à notre propre hâte.

Les explications avaient été des plus fournies. Pourtant, de tous ces mots, ce furent ceux qui suivirent qui le marquèrent le plus. Les révélations sur la source de son deuil furent aussi brèves que dures. Ainsi, sa peine était aussi vive que récente. Il était regrettable que leur rencontre se soit faite en pareilles circonstances. Rudjek se souvint du jeune égyptien qui avait perdu son géniteur en de bien tristes circonstances, des années plus tôt. Cette émotion, il pouvait sans mal la partager.

    - J'ai connu cette douleur. Vous avez ma plus profonde sympathie, dame Calypso.

Rudjek garda ses condoléances brèves. Calypso ne semblait de toute façon par vouloir s'étendre sur ce sujet, et le moins que le voyageur puisse faire était de respecter sa volonté. Une idée commençait de toute façon à germer dans son esprit. Une façon de rendre hommage aux défunts et de régler sa dette. Mais il faudrait attendre un peu, avant d'arriver là. Au moins la fin de ce repas.
L'Atlante lui laissa ensuite la parole, l'invitant à partager ce qu'il souhaitait. L'égyptien resta alors pensif pendant un moment. Son index tapotait machinalement son front, comme pour y faire surgir une soudaine inspiration. Rudjek était le dépositaire des souvenirs des anciens Pharaons. Il ne manquait pas d'histoires à raconter... Mais y avait-il parmi elle une qui méritait de finir consignées dans les archives des Atlantes? Le devaient-elles, seulement? Entre deux bouchées, l'Oracle continua d'hésiter, jusqu'à ce que son regard s'illumine.

    - Que pourrais-je vous dire? Hm... Un conte pour un conte peut-être? Ah. J'en ai peut-être un. Le Prince et les trois Destins.

Rudjek s'accorda un ultime moment de réflexion, afin de se remémorer au mieux cette histoire. Il s'agissait d'un simple conte que l'on racontait aux enfants de Karnak, hérité du temps des pharaons. Le voyageur pensait cependant qu'il serait, à cette table, tout à fait approprié de la raconter. Après avoi pris d'une gorgée d'eau et s'être éclaircis la voix, il commença sa déclamation.

    - L'histoire commence alors que le Pharaon désespérait que sa reine lui conçoive un fils. Il fit des offrandes aux Dieux, qui lui accordèrent de concevoir un enfant. La nuit de sa naissance, les sept filles d'Hathor, qui prononcent le destin des enfants lors de leur naissance, lui prédirent que le Prince mourrait cependant avant l'âge adulte... Tué par chien, par un serpent, ou par un crocodile. Terrifié à l'idée de perdre son héritier, le Pharaon construisit un palais au sommet d'une montagne pour tenir son fils éloigné du danger.

    Pendant son enfance, le Prince observa le monde depuis son palais au sommet du monde. Voyant d'autres enfants jouer avec des chiens, il demanda à son père d'en recevoir un également. Le Pharaon, qui tout d'abord refusa, finit par céder aux demandes de son fils, car il désirait son bonheur. Le Prince grandit, et approchant de l'âge adulte, une nuit, il entendit une voix qui lui souffla la vérité sur les trois Destins qui l'attendaient. Le jeune homme, brave, décida de quitter le palais pour voyager et affronter ce triste sort, plutôt que l'attendre et s'en cacher.

    Alors qu'il voyageait, accompagné de son chien, le Prince arriva dans une ville où une grande foule était réunie. Le seigneur local cherchait à marier sa fille, et de nombreux prétendants s'étaient présenté. Le Prince démontra son adresse et sa prouesse martiale, mais en se faisant passer pour le fils d'un simple fabriquant de charrette. En grimpant les murs du palais, il parvint même à séduire le cœur de la jeune fille, en lui parlant pendant trois nuits. Le seigneur de la cité fut tout d'abord réticent à l'idée de marier sa fille à l'enfant d'un simple charpentier, mais il finit par voir les qualités du Prince déguisé, et lui donna la main de la princesse.
    La nuit précédant la cérémonie de mariage, le Prince avoua sa véritable origine à sa fiancée, ainsi que la malédiction des trois Destins qui l'attendait. Elle l'accepta et pardonna son mensonge. Le mariage fut célébré pendant la journée entière, et un lourd sommeil tomba sur la ville au terme des festivités. Un serpent s'approcha du Prince durant son sommeil, mais sa femme, qui veillait sur lui, tua la créature avant que celle-ci puisse le mordre.
    Ainsi, le premier des trois Destins du Prince fut défait.

    Après son mariage, le Prince s'en retourna auprès de son père pour lui présenté son épouse. Celle-ci, inquiète pour son époux, tenta de la convaincre de tuer son chien pour éviter un funeste sort. Le Prince ne put cependant se résoudre à tuer son compagnon qu'il avait élevé depuis l'enfance. Le chien lui parla alors, lui révélant qu'il avait été envoyé par les Dieux, et qu'il était le Destin que ces derniers avaient choisi pour lui. C'était lui qui lui avait soufflé la vérité sur son sort, une nuit, pour qu'il s'y résigne. Au lieu de cela, il avait défié la parole divine. Il devait mourir.
    Le Prince, plutôt que de combattre son ami, chercha à fuir. Dans sa précipitation, il chuta dans le Nil, et un crocodile se jeta vers lui pour le dévorer. Cependant, le chien se jeta à sa suite et plongea dans la gueule du crocodile, mourant pour celui qui l'avait aimé et emportant avec lui le second et le dernier des trois Destins.
    Le Prince retourna auprès de son père, et à l'âge adulte hérita du titre de Pharaon.

    ... Il y a d'autres versions de ce conte. D'autres fins. Une où le Prince finit effectivement dévoré par le chien. Une autre où il convainc le crocodile de ne pas le dévorer en l'aidant à vaincre un démon des eaux. Je préfère celle-ci. Elle symbolise à mon sens mieux ce qu'est la destinée, et ce qui est le plus précieux pour l'affronter.

C'était une belle histoire, aux yeux de Rudjek. Ce petit conte recélait de nombreuses leçon. La nature du destin et de ses multiples embranchements, tout d'abord. Le fait qu'il était impossible de s'y opposer seul. Le devoir marital, également : celui du mari d'être franc et honnête envers sa femme, celui de la femme de veiller sur son époux. Et peut-être quelques leçons de vie, également.
Bien sur, ce récit était entièrement fictif. Il n'y avait rien, dans la mémoire des anciens souverains qui avaient parlé à Rudjek, de trace de ce petit Prince. Peut-être s'agissait-il de l'enfant d'une dynastie antérieur à celle de Meryamun, dont il descendait. Ou peut-être ses aventures avaient-elles été inventées par un simple scribe anonyme. Cela n'aurait rien enlevé à leur valeur.

Après avoir terminé son plat une s'être rafraichis, Rudjek se leva pour aller payer le tenancier de ce sinistre établissement. Avec un sourire, il invita d'un geste Calypso à le suivre. Il n'allait pas l'abandonner si vite, bien sur. L'Oracle avait un dernier tour dans sa manche, une dernière demande à lui adresser.

    - Ce fut un repas fort agréable. Si vous le permettez, avant de nous séparer, j'aurais besoin de votre aide. Connaitriez-vous un atelier de poterie, ou de sculpture, dans ce quartier? J'aimerais que vous m'y guidiez, si tel est le cas.
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyVen 11 Déc - 13:36
Sans le presser, la Marina s'équipa de son arme préférée, d'une nouvelle page et de toute sa capacité d'attention. Elle n'émit aucune remarque en accord ou contre son exposé : il s'agissait là de croyances différentes qu'elle étudierait plus en détails ultérieurement. Elle n'avait aucun droit de commenter la véracité ou la vraisemblance de son culte. Alors elle notait, d'une main sérieuse, agile, son écriture claire et déliée, dans un langage qui ressemblait graphiquement au grec, sans pourtant en être. Un dialecte atlante que l'Oracle ne saurait déchiffrer à moins d'étudier pendant encore quelques années dans la ville sous-marine. L'intention était surtout d'aller vite, ne pas s'embêter avec une langue étrangère à ses habitudes afin de gagner en efficacité.

"Il y a une chose qui m'intrigue à votre propos, Rudjek. Plus je parle avec vous et plus je me rends compte que vous êtes profondément ancré dans l'Histoire de l’Égypte, de ses anciens dieux... Pourtant, vous servez Apollon. Puis-je vous demander pour quelle raison ?"

Techniquement la question ne concernait pas "les Oracles", mais lui, son vécu, donc elle restait dans le cadre qu'elle s'était fixée à ce sujet, tout en cherchant à mettre le doigt sur l'élément qui avait de cet homme un serviteur du monde grec malgré son attrait pour la terre des pharaons.

Les échanges suivants, à la fois graves et révélateurs pour les deux interlocuteurs -les trois, en n'oubliant pas Kelarch-, donnèrent le temps à la Toreador de remettre en place la part de son matériel qui pouvait demeurer à l'abri pendant qu'elle gardait le strict nécessaire à la poursuite de leur conversation. Sa feuille avait aussi pris le temps de sécher, de sorte qu'elle pouvait à nouveau en noircir une nouvelle, qui s'annonçait particulièrement riche, ou délicate peut-être, si elle en croyait la réflexion que prit son interprète avant de se décider sur la nature de son récit.

Et Rudjek ne la déçut pas le moins du monde. Déjà, sa voix posée, étudiée, donnait au conte un quelque chose d'envoûtant, un air d'ailleurs exotique qui donnait envie de l'écouter. Elle profitait de ses pauses pour gratter frénétiquement du bout de sa plume, sans oublier de lui accorder régulièrement un regard attentif. L'histoire, outre la beauté dans sa forme, offrait beaucoup de choses à méditer, à débattre éventuellement, à imaginer au moins.
Une fois les derniers mots prononcés et sa plume posée, la lieutenante aux cheveux d'argent resta le regard sur ses notes un moment, puis le redonna à l’Égyptien avec quelque chose de plus lumineux et ravivé dans ses prunelles violet pâle.

"J'aime beaucoup cette histoire. Je vous remercie."

Dans son esprit, elle ne put s'empêcher de transposer les circonstances du conte à son propre quotidien. Orphéus en devenait le prince, promis à un avenir grandiose, tout en haut de la hiérarchie. Aurora tenait la place du chien, dans sa loyauté sans faille envers son frère, et aussi l'aspect "divin" associé au personnage. Après tout la jumelle n'avait-elle pas été clairement choisie comme future réceptacle pour Amphitrite, bien que cela leur brisait le cœur ? Elle aurait aussi pu devenir l'épouse, mais outre le côté incestueux plutôt déplaisant de l'idée, Calypso avait bien envie de s'approprier cette place, et de remplir le devoir qui y était associé.
A moins que ce prince désignât Rudjek, lequel avait déjà tenté de venir lui parler à son balcon métaphoriquement, avec ce mythe d'Ulysse et Calypso, avec ses manières de noble venu d'ailleurs. Avait-il choisi ce conte pour lui faire discrètement passer le message qu'elle aurait tort de ne dédier ses faveurs qu'à ceux d'Atlantis ? Possible. Amusant aussi, si c'était bien le cas.
Et que faire de ce crocodile ? Elle savait l'animal grandement honoré chez les Égyptiens, au point qu'un de leurs dieux en possédait la tête et gouvernait le Nil. Une allégorie d'un Poséidon ? Les Hyades retinrent un sourire en imaginant Orphéus charmer un démon pour éviter de se faire manger tout cru.

Au bout d'un long moment de libre-court imaginaire, l'Oracle ayant terminé son assiette et l'Arkantea rangé ses affaires, ils se levèrent pour mettre fin au repas et régler ce qu'ils devaient à qui de droit. La noble en profita pour laisser quelques pièces supplémentaires d'un regard entendu.

"Pour le trou dans le mur."

Il y avait plus que le coût d'une brique ou un petit tableau qui cacherait l'ouverture, mais elle ne laissa pas le loisir au tenancier de refuser son offre, et déjà les voilà qui repartaient dans la relative lumière traversant les océans pour se déverser sur la cité-continent. Là, malgré la peine de son deuil, malgré le le couteau qu'elle avait dû sortir pour montrer son indépendance, elle se surprit à vouloir prolonger un peu le moment. Pas pour emprisonner l'homme d'une quelconque façon dans la cité comme il semblait le vouloir lui-même, mais il y avait eu longtemps qu'elle n'avait pu débattre de la sorte sans se sentir jugée, testée, observée, pour qu'ensuite la moindre erreur fût répétée lors d'un dîner ou une réception de quelque sorte que ce fut.
Quand il demanda alors à trouver un atelier, et qu'elle l'y amenât, un sourire reparut enfin sur ses traits, et un peu de joie avec. Ce qui lui fit penser à un détail au tout début de leur rencontre.

"Ah, vous avez dit être un sculpteur c'est vrai. Comptez-vous vous mesurer à un Atlante ?"

Taquine, elle indiqua la ruelle par laquelle ils étaient arrivés et marcha de nouveau à son côté plutôt que derrière ou devant. Le pas légèrement plus lent qu'à l'aller.

"Il y a plus de poteries que de sculptures par ici. Pour le commerce. Pour une clientèle plus pauvre qui n'a pas les moyens d'investir dans l'art, aussi. J'ai trois noms en tête, nous trouverons bien ce qu'il faut, j'espère !"


Dernière édition par Calypso le Lun 25 Jan - 0:09, édité 1 fois
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyDim 24 Jan - 22:57
Le rythme de la plume de la noble Atlante suivait à la syllabe celui des paroles de l'Egyptien. Calypso n'avait décidément pas menti sur sa qualité de scribe et d'archiviste, non pas que le visiteur ait à un quelconque instant mis sa parole en doute. Sa soif de connaissance était admirable. Et à présent qu'elle avait trouvé le bon angle pour poser ses questions tout en respectant son interlocuteur, la discussion était fort plaisante. Une question amenait une réponse, qui à son tour soulevait d'autres questions. Des Divinités égyptiennes, ils étaient à présent passés au lieu que l'Oracle entretenait avec Apollon. Cette question aurait pu être difficile, pour celui qui n'avait jamais eu d'autre contact avec son Dieu ou ses camarades que d'étranges rêves. La réponse, pour Rudjek, n'aurait pourtant pas pu être plus évidente.

    - Les deux ne sont pas inconciliables, Dame Calypso. Je peux honorer les anciens Dieux de ma patrie, tout en servant le Soleil grec qui m'a offert une renaissance. Apollon m'a ouvert les yeux sur ce que je pouvais être, et je me dois de répondre à présent à ses attentes. Mais où que j'aille, le Soleil de Ré me suivra. Sa radiance est dans mon sang.

L'Oracle n'en dit pas plus pour l'instant. Tant sur son sang que sur sa rencontre avec la lumière d'Apollon, certains secrets étaient destinés à rester sous le sceau du silence. En un autre occasion, peut-être. Mais ces quelques indices pouvaient déjà laisser deviner beaucoup. Calypso pourrait arriver à ses propres conclusion. Et l'idée d'entretenir encore un minimum de mystère n'était pas pour déplaire à l'égo du Rudjek.

La conversation se poursuivit. Aux aveux succédèrent les récits du passé. Et avec une dernière bouchée, les deux interlocuteurs se retrouvèrent rassasiés, tant dans leur appétit que leur curiosité. Calypso semblait avoir pleinement profité de son petit conte, et l'Oracle s'en trouvait ravi. Après avoir réglé la note, la Marina, le visiteur et son garde sortirent à l'air libre, marin, d'Atlantis. Rudjek adressa à l'Atlante une dernière demande, un dernier caprice. Lorsqu'elle lui répondit en demandant s'il comptait comparer ses talents à ceux des artisans de la cité, l'égyptien ne put que réprimer un rire.

    - Ha! En temps voulu, je relèverai ce défi. Mais ce n'est pas pour aujourd'hui! J'ai une parole à respecter, et pour cela il me faut emprunter un atelier. Oui, de la poterie fera tout aussi bien l'affaire.

En vérité, il aurait pu remettre cette tâche à plus tard. Après tout, Rudjek avait la ferme intention de demeurer un moment à Atlantis, et même d'y retourner à l'avenir, une fois ce premier séjour terminé. Cependant, l'avenir n'était qu'opportunités qui allaient et venaient, incertaines. Lui, Pythie d'Argos, le savait mieux que personne. Autant donc ne pas prendre de risque, et saisir l'occasion qui se trouvait dès à présent face à lui.

L'Oracle laissa ensuite Calypso les guider, lui et Kelarch, vers ces lieux qu'elle avait en tête. Fort heureusement, ils n'eurent pas à aller bien loin. Une fois le premier atelier rejoint, Rudjek constata assez vite qu'ils avaient les instruments dont il avait besoin. Convaincre le maitre de l'atelier de les lui prêter temporairement fut cependant une autre paire de manche. L'Egyptien lui offrit de louer une partie de son lieu de travail à un prix fort avantageux, mais l'Atlante était réticent à l'idée de laisser un étranger toucher à ses possessions. Nul doute que la présence de Calypso et de Kelarch jouèrent pour beaucoup dans l'accord de l'artisan, qui finit par accepter en imposant des conditions dont Rudjek pouvait tout à fait s'accommoder. L'affaire étant conclue, l'oracle se tourna vers ses deux accompagnateurs et leur adressa un signe de tête reconnaissant.

    - Parfait, nous avons un accord. Dame Calypso, pourriez-vous patienter disons... Une quinzaine de minutes? J'aurai besoin de votre assistance à la fin de la réalisation.

L'égyptien eut un sourire énigmatique à ces mots avant de se détourner pour se mettre à l'œuvre. Il se doutait que ces paroles sèmeraient peut-être la confusion chez Calypso, mais l'entretenir était nécessaire à la perfection de son entreprise. Le résultat final n'en serait que plus brillant.

Dans les instants qui suivirent, Rudjek eut l'occasion de mettre en exergue ses talents de sculpteur. Ayant tout d'abord acheté à l'artisan une petite quantité d'argile, il mouilla et tailla celle-ci avec un fil de métal, avant de se mettre à façonner la matière avec un doigté précis et assuré. Son visage, d'ordinaire rayonnant et nonchalant, s'était tendu, marqué par une intensité que peu lui connaissaient. Avec une efficacité peu commune, il commença à donner forme à une statuette compacte avec un structure de base, qu'il complexifia en ajoutant progressivement plusieurs autres morceaux d'argile. Chose assez étrange, les observateurs purent le voir aménager un creux au centre de la statuette pour y glisser la mèche de cheveux que Calypso lui avait donné et la reboucher.

L'Oracle avait demandé aux Atlantes de patienter un quart d'heure. Ce fut pourtant finalement vingt minutes qu'il prit pour terminer son travail. Perfectionniste, il avait passé un petit moment à observer le résultat sous tout les angles, avant de plusieurs fois modifier un détail ça et là. Lorsque finalement il hocha la tête, Rudjek se tourna vers la Toréador pour l'inviter à le rejoindre.

    - Bien. Cela suffira pour la base. Dame Calypso! Approchez et placez-votre main entre la mienne et cette statuette. Puis... Pensez à un souvenir vous liant à votre père. Un souvenir d'enfance, par exemple.

Avec ces étranges instructions, le sculpteur présenta à la jeune femme le fruit de son labeur. Cette statuette représentait un torse et un visage humain. Elle était simple, aucune proportion n'était respectée... Mais elle était étrangement attrayante, comme l'aurait été une poupée, ou un jouet pour enfant. Bien que détaillée, la statuette demeurait vierge, impersonnelle. Elle attendait encore qu'on lui donne un nom, une identité. Là était le rôle que Rudjek avait réservé à sa guide.
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyJeu 28 Jan - 12:44
"Une renaissance ?"

Le choix du terme amena une expression indécise sur les traits pâles de l'Atlante. Si elle se contentait de cette explication, cela pouvait vouloir dire plusieurs choses, par exemple que Rudjek venait d'un milieu pauvre, défavorisé, et qu'il avait interprété comme un signe d'Apollon une soudaine richesse mise entre ses mains. Cela pouvait simplement vouloir dire que son Éveil avait changé sa vie, ce qui était généralement le cas aux yeux de la personne qui découvrait ses pouvoirs, tant dans le fait de devoir les cacher que les maîtriser. Ou encore, quelle que fût la façon dont cela s'était déroulé, que le passage de la culture égyptienne à la culture grecque avait amené des opportunités uniques qu'il avait saisies.
En fait, le plus étrange dans ses affirmations était qu'il rapprochait d'aussi près les dieux Rê et Apollon, comme si l’Égyptien n'était qu'une facette du Grec -ou inversement. Comme s'il vénérait plus le Soleil que l'entité censée le représenter parmi les mortels. Suivant le point de vue, cela pouvait être un blasphème grave, ou une affirmation révolutionnaire en soi. Calypso se garda d'émettre un avis là-dessus. Mais question radiance, quand elle voyait son regard et mesurait son charisme elle voulait croire qu'il était pourvu en la matière.

Soudain, l'idée que ces mots précisément n'étaient pas si métaphoriques qu'ils en avaient l'air. Que la radiance dans son sang pouvait vouloir dire... Les dieux Égyptiens de ce qu'elle en savait, comme les Grecs, avaient d'abord enfanté entre eux, avant de se mêler aux Hommes. Et celui que l'on appelait le père des pharaons était Horus, le Vengeur, mais aussi l'héritier du Soleil... La renaissance prenait alors une toute autre dimension.

"Qui étiez-vous avant ?"

La question était sortie plus vite qu'elle voulait bien l'admettre. Peut-être qu'il la menait en bateau depuis le début après tout. Et comme elle serait dans l'incapacité de vérifier, il pouvait s'en donner à cœur joie.

Et il continuait d'attiser sa curiosité. Chacune de ses actions semblait emmêler les fils de la réalité en une énorme pelote dont lui seul savait délier les nœuds. Elle n'interféra pas dans sa négociation de l'atelier. Il devait après tout savoir bien mieux qu'elle de quoi il aurait besoin. Quand il l'interpella la Nymphe sursauta presque sur place.

"Moi ? Je préfère vous prévenir, je n'ai pas la moindre compétence en poterie..."

Le fait d'attendre, si peu de temps de surcroît, était loin de constituer un problème, surtout que cela rassurait le propriétaire des lieux. Cependant maintenant la lieutenante appréhendait. Qu'est-ce que Rudjek allait lui demander ? Serait-elle à la hauteur ? Si elle gâchait son ouvrage...

Elle l'observa faire avec un intérêt teinté d'une légère inquiétude, avant de comprendre à quoi ressemblerait la forme qu'il envisageait. En fait, voir que cela ne respectait pas les proportions humaines la rassura quelque peu. Il ne s'agissait pas d'une œuvre d'art complexe, de quelque chose de difficile à reproduire en cas d'échec. Et sa mèche argentée au sein de la pièce... Elle commençait à comprendre. Un rituel lié aux défunts. Il avait omis la fin de l'histoire un peu plus tôt. Les femmes offraient leur mèche de cheveux, et que devenait-elle après ? Quel sens cette petite statuette portait-elle ?

La demande suivante était simple. Largement dans ses cordes. L'Arkantea plaça sa main comme demandé et pensa simplement à son père. Elle le revoyait dans son lit, à dispenser ses derniers souffles avant de partir. Elle le revoyait avancer doucement et reposant une partie de son poids sur sa canne pour éviter de trop fatiguer ses articulations. Encore et encore, des fragments de son existence lui revenaient, ramenant avec eux l'émotion d'avoir perdu quelqu'un de si précieux. Puis, en faisant le tri, son cœur s'allégea sur un temps plus léger. Un autrefois où elle ignorait la lourdeur de son fardeau.

Elle apprenait à danser depuis un an, dressée sur la pointe des pieds pour réussir à atteindre les hanches de ses cavaliers adultes sans les forcer à se baisser. L'exercice était difficile, mais les expressions attendries sur leurs visages valaient le coup. Ypomena donnait les instructions tandis que Caladrius battait la mesure et fredonnait la musique -avec une certaine justesse, contrairement à l'ordinaire. Ce jour-là le majordome avait souri plus largement en confirmant que ses pieds avaient été complètement épargnés. Mais la mine de la petite perdit de sa joie, un peu trop vite.

"Mes excuses damoiselle si je vous ai attristée.
-Hein ? Oh non ! C'était drôle !
-Alors pourquoi cette petite mine ?
-Je danse toujours avec Maman ou toi.
-Et ce n'est pas bien ?"

L'enfant d'une dizaine d'années se balançait d'un pied sur l'autre quand sa mère arriva à son niveau, et s'agenouilla pour rencontrer son regard. La moue un peu boudeuse, Calypso se tourna vers l'homme et sa canne, assis sur le côté.

"Je veux danser avec Papa aussi."

Une douce caresse maternelle sur sa joue, suivie d'un gros câlin. Par-dessus l'épaule de sa mère, l'héritière regardait cet homme qui ne marchait pas comme les autres, auquel on faisait toujours attention de peur de le blesser. Elle ne comprenait pas pourquoi. Elle voulait pouvoir le serrer contre elle, lui aussi. Pourquoi l'évitait-il ?

Elle le vit sourire de toutes ses dents et se lever tranquillement pour venir vers les deux femmes de sa vie.

"Je trouve que c'est une idée formidable.
-Mais Caladrius, elle manque de pratique...
-Et alors ? Ma fille me demande de danser avec elle. J'ai envie de lui faire plaisir.
-C'est vrai ? Vrai de vrai de vrai ?"

Il hocha la tête, et le sourire plein de lumière qu'elle lui décocha sembla se refléter sur son visage -c'est le souvenir que Calypso en gardait. Elle ne capta pas l'inquiétude du serviteur et de sa mère. Elle exécuta maladroitement l'une de ses révérences dont elle ne comprenait pas encore le sens, et les deux autres s'écartèrent.

"Tu sais pourquoi je ne danse pas, ma Lyly ?
-Tu as mal aux pieds ?
-Hé hé, pas exactement. Je vais t'expliquer quelque chose de très important, alors tu dois bien écouter. Je te promets de danser avec toi si tu retiens bien, d'accord ?
-D'accord !
-Ton petit papa a une maladie. Elle ne fait pas tousser ou éternuer comme quand a un rhume..."

C'était la première fois qu'elle entendait parler d'une personne qu'on pouvait casser juste en lui serrant trop fort la main ou en écrasant trop vivement ses pieds. Une personne qui pouvait finir à l'hôpital si on se cognait par accident à elle. Caladrius prit tout le temps qu'il fallait pour lui expliquer et répondre à ses questions, tout en lui assurant qu'il l'aimait très fort et qu'il voulait lui aussi la serrer dans ses bras. C'était une grande responsabilité pour une enfant de prendre soin de son père, et tant qu'elle ne faisait pas assez attention il devait se retenir avec elle, pour se protéger. Mais ce jour-là, il lui confia sans hésiter qu'il voulait prendre le risque, et fit d'elle son ange gardien au même titre que sa mère. Ils danseraient lentement, jamais au même rythme que les autres adultes. La petite fille accepta.


"C'est bon. J'ai le souvenir parfait."
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyMar 16 Fév - 18:31
    - Un aveugle. Un imbécile qui ne mérite pas que l'on se souvienne de sa folie.

La réponse à la question de Calypso avait été brève, presque sèche. Une nuage sombre qui était venu assombrir l'éclat de Rudjek. Dans ces quelques mots se cachaient des années de rancœur envers un homme qu'il considérait mort depuis longtemps. Cependant cet intempérie ne fut que passagère. Calypso ne pouvait savoir qu'elle touchait là à un sujet aussi délicat que dangereux. L'Oracle se tarda bien de lui en tenir rigueur. Coupant court à ce sujet sur lequel il ne faisait pas bon de s'attarder, il poussa plutôt la jeune Atlante à le guider au travers des rues de l'Atlantique Nord, jusqu'au lieu de travail qu'il recherchait.

Après quelques péripéties, voici que les deux éveillés étaient, mains jointes, en train de se concentrer au-dessus de l'œuvre inachevée du sculpteur. Alors que Calypso se plongeait dans ses souvenirs, une lueur douce se mit à s'échapper de la main de l'Oracle. La lumière passa dans la paume de l'Arkantea, la traversant pour finalement se fondre dans la statuette. Au fur et à mesure que la jeune atlante revivait cette douce réminiscence, un éclat s'installa dans les creux et le tracé de la statuette. Lorsque Rudjek et Calypso retirèrent leurs doigts, un fragment de leurs Cosmos à tous deux demeurait, décelable, dans la sculpture. Logées au cœur de celle-ci, leurs énergies s'était mêlaient aux mèches de cheveux de la Marina. L'Oracle eut un sourire satisfait.

    - Parfait. Le souvenir ne fait plus qu'un avec la sculpture. A présent, il ne reste plus qu'à laisser la fournaise faire son office. D'ici une vingtaine de minutes, retirez-la du four, et vous pourrez en voir le résultat.

Soigneusement, il prit la statuette radieuse entre ses mains et la porta jusqu'aux fourneaux que les artisans utilisaient pour faire chauffer et solidifier l'argile de leurs œuvres. Une fois déposée à l'intérieur, Rudjek referma le couvercle et inspecta le feu pour s'assurer qu'il obtiendrai la température qu'il souhaitait. Satisfait, il se retourna et attrapa deux chaises, l'une qu'il présenta à Calypso, l'autre qu'il garda pour lui même. Kelarch, lui, avait décidé de rester à l'entrée de l'atelier, d'où il pouvait les observer sans craindre d'imposer plus de monde encore à leur hôte. Le patron de la sculpture poussa un soupir de soulagement une fois assis. La concentration qu'il s'imposait lorsqu'il créait avait toujours un contrecoup. Rudjek profita du temps dont ils disposaient pour expliquer sa démarche à Calypso.

    - Ce n'est pas à proprement parler un rite funéraire... Mais à Thèbes, ma ville de naissance, il est coutume de garder de petites statuettes aux effigies des membres décédés de notre famille. Ainsi, nous pouvons nous souvenir d'eux, des moments partagés, de leur noms... Et ce sont ces pensées des vivants envers les morts qui leur donnent la force de continuer leur voyage dans l'au-delà.

Une tradition découlée des anciennes croyances égyptiennes. Les Atlantes ne partageaient peut-être pas cette vision de la mort, mais après leurs discussions, Rudjek ne voyait pas de manière plus appropriée de réparer sa dette, et de faire usage de cette précieuse chevelure que Calypso lui avait cédé. Le reste n'était qu'un raccourci que l'héritier des pharaons se permettait d'emprunter, une petite tricherie que son Cosmos lui permettait pour arriver plus vite au résultat souhaité.

Le temps s'écoula, entre quelques instants de silence et bribes de discussion. Instinctivement, l'Oracle sut lorsque son dessein arriva à maturité. Il se leva et alla observer l'intérieur du four. Un sourire ravi se glissa sur son visage. Sans prendre la peine d'utiliser un quelconque outil, il alla chercher sa création à main nue dans le fourneau. Son Cosmos le protégea sans mal d'une quelconque brulure. Encore brulante, la statuette était noyée dans des volutes de vapeur. Rudjek attendit un instant qu'elle refroidisse, avant de s'approcher de Calypso pour la lui présenter.

    - Voici. J'espère que ce présent sera suffisant pour racheter à vos yeux mon indélicatesse.

Entre les mains de Rudjek, la statuette avait comme pris vie. Les traits impersonnels de l'objet avaient pris la forme de son père, Caladrius. Il portait les mêmes vêtements que dans son souvenir, la même canne, mais son apparence était à la fois simple et idéalisée, comme le dessin qu'aurait réalisé un tout jeune enfant de sa figure paternelle. A cette touche naïve qui se dégageait de l'objet, des couleurs plutôt vives étaient venues la recouvrir, lui donnant des teintes qu'aucun pigment n'auraient pu reproduire, sinon ceux de l'imagination. La mémoire de Calypso s'était faite revêtement sur la statuette de Rudjek, qui n'avait été au final que la toile blanche où l'atlante s'était exprimée. Elle était autant, sinon plus, créatrice de cette œuvre que l'Oracle.


Dernière édition par Rudjek le Mar 16 Fév - 20:45, édité 1 fois
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyMar 16 Fév - 20:18
Pendant un instant Calypso avait bien failli perdre sa concentration, le regard tout entier rivé sur la soudaine lumière qui jaillissait des paumes de l'Oracle pour venir faire corps avec l'argile et l'argent disposé en son sein. Elle ferma les yeux pour garder l'image de son père et de leur danse en tête, jusqu'à ce que Rudjek lui indiquât que tout était bon. Son regard le suivit tandis qu'il enfournait la statuette et lui offrait un siège, toujours cette espèce de nonchalance assurée qui était la sienne, même s'il se trouvait dans la demeure d'autrui.

Pour le moment animée d'une curiosité sceptique, la Nymphe resta un moment à scruter le four, puis de nouveau l'homme à la peau cuivrée qui semblait presque exténué.

"Hum, allez-vous bien ? Avez-vous besoin d'un verre d'eau ?"

Manifestement il maîtrisait la situation, aussi bien dans sa fatigue que dans son ouvrage. Sa petite description des rites thébains expliquait déjà mieux pourquoi il avait tenu à venir là, et contribuait à exacerber la soudaine impatience qui avait saisi Calypso. Ainsi donc elle aidait en quelque sorte son père à voyager hein ? Chose qu'il avait longtemps voulu faire de son vivant...

"Un voyage dans l'au-delà... Savez-vous quelle en est la destination ? J'aimerais... Je serais contente pour lui s'il trouvait un navire pour voguer là où il n'a jamais pu."

Cependant les mythes grecs mentionnaient bien plus souvent, pour ne pas dire quasi-exclusivement les Enfers, avec pour seul havre de paix Elysion, où n'étaient admis que les dieux et les héros méritants... Autant dire qu'y envoyer une personne dont la principale caractéristique avait été sa faiblesse physique semblait purement irréaliste. Mais cela, elle ne le saurait sans doute pas avant de l'y avoir très probablement rejoint.

Ils attendirent donc, tantôt en échangeant des banalités, des questions, des réponses, tantôt des silences qui n'avaient tout simplement pas besoin d'être rompus. Réfléchir pouvait se faire même en bonne compagnie après tout.

Le moment venu, elle se leva d'un bond en le voyant mettre les mains directement dans l'espace largement chauffé, sans toutefois subir la moindre blessure. Il avait dit être un sculpteur, pas un humain ignifugé... Pourtant, nul cri de douleur, simplement son sourire et la fameuse statuette, changée. Calypso écarquilla les yeux en constatant de quelle façon. On aurait dit que le portait sortait tout droit de ses songes, figurant un homme avec 20 ans de moins comme s'il avait posé la veille.
Le souffle coupé, elle observa l’œuvre sous toutes les coutures, avant de finalement l'attraper avec autant de délicatesse que s'il s'était agi de son père en personne. Sa petite gardienne avait bien grandi, mais ses gestes demeuraient prudents, précautionneux, et emprunts d'une affection sans limite.

"Il est... magnifique..."

Pendant un instant volé à l'éternité, la Toreador ne vit plus Rudjek, ou Kelarch, ou qui que ce fut d'autre. Il n'y avait que cette sculpture, d'apparence banale pour n'importe qui d'autre. Elle ne tarda pas à la porter contre son cœur, l'émotion se lisant sur son visage.

"Vous étiez déjà pardonné, mais là... vous dépassez toutes mes attentes. Merci. Merci du fond du cœur."

Comment penser qu'ils en arriveraient là, au moment où elle avait simplement marché vers lui pour satisfaire une curiosité professionnelle, intéressée ? C'était comme si des jours entiers s'étaient écoulés en lieu et place de quelques heures, leur offrant l'opportunité de s'apprivoiser, de se blesser, de se réconforter. Il avait beau être un Vulgaire, elle ne pouvait plus le regarder comme tel. Ou tout du moins, pas uniquement. Quelque chose brillait en cet homme, que Calypso ne savait définir.

Lorsque le moment vint finalement de se séparer, l'Atlante tenait l'objet comme un précieux trésor, et son visage arborait sincèrement appréciateur.

"J'espère que nous nous reverrons, ici, dans votre pays ou ailleurs. Bon voyage Rudjek, quelle que soit votre propre destination. Portez-vous bien."
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Message Re: [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek)   [Février 553] La pluie face au désert (PV Rudjek) EmptyMar 23 Mar - 20:37
    - Je prendrais bien un verre, merci. Ne vous inquiétez pas, ce n'est que temporaire.

En vérité, à présent que son souffle lui était revenu, Rudjek se sentait déjà bien mieux. Mais il n'allait pas refuser une offre aussi aimable et sincère de la part d'une aussi charmante jeune fille. Cet exercice avait beau avoir été éprouvant, c'était à présent au repos du juste qu'il goutait. Il n'y avait rien là de pénible ou désagréable.

Alors que l'œuvre était travaillée par les flammes pour obtenir sa forme finale, Calypso s'interrogea. Sur le sens de ce culte des morts, commun à toutes les cultures. Sur l'au-delà, et le voyage que cette ultime traversée impliquait. L'Oracle, pour toutes les visions qu'il avait pu avoir depuis son Eveil, n'avait pas de réponse à cette question. Sa conviction était que la mort était ce que les vivants faisaient d'elles. Que la vérité d'hier sur l'au-delà ne serait peut-être pas la même que demain. Mais il pouvait au moins divertir la bien-née qui l'accompagnait avec le récit de ce qu'était ce passage, à l'époque des Pharaons.

    - Mon peuple ne voyait pas l'au-delà comme la fin de la vie. Juste une continuation. En restant de le souvenir des vivants, en recevant des offrandes, et si les Dieux les jugeaient dignes, les morts pouvaient continuer à vivre dans le monde souterrain. Un monde différent du notre, ou tout nous paraitrait inversé...

Une vision de l'au-delà assez commune. Un monde "semblable, mais différent", obéissant à des règles étrangères au monde des vivants. Les Enfers grecs n'étaient-ils pas semblable, en ce sens? Et ce n'était pas la seule ressemblance. La finalité de ce voyage dans un autre monde, l'idée de cycle en éternel mouvement, était aussi identique. Rudjek continua.

    - Là, les morts peuvent y vivre librement, libérés des contraintes de la chair. Et lorsque la fatigue les gagne, ou que les vivants ne se souviennent plus d'eux... Alors ils retournent à Noun, l'océan originel, d'où toute nouvelle vie découle. Et le cycle recommence.

Bien entendu, il n'y avait que peu de chance pour que le père de Calypso, un Atlante, puisse expérimenter le monde des morts de la mythologie Egyptienne. Poséidon devait avoir d'autres projets pour les siens. Mais cette pensée, au moins, aurait l'intérêt de titiller l'imagination de la jeune femme. Et ainsi rendre plus supportable la délicate phase de transition dans laquelle elle se trouvait à présent. Un deuil, n'était, au fond, que les fantaisies que l'on se construisait pour rendre la séparation avec un être aimé plus douce.

Les yeux de Rudjek et de Calypso observèrent un moment la lueur des flammes danser autour du four. Lorsque finalement, sa gueule s'ouvrit pour révéler l'œuvre de l'Oracle, la réaction de la Marina fut à la hauteur de ses espoirs. Sa création lui plaisait, et avait su trouver une voix vers son cœur, vers sa plus profonde sensibilité. Le sculpteur, en regardant l'Atlante déborder d'émotion, eu un sourire. Moitié de tendresse. Moitié de fierté. Lorsqu'elle le remercia, le serviteur d'Apollon lui répondit par une mise radieuse.

    - Vous m'en voyez ravi. Il est peu de chose qui puisse satisfaire un artiste davantage que de voir son travail toucher le cœur de son public.

Sitôt ces mots prononcés, le voyageur en regretta le dernier. "Public". si cela pouvait convenir à qualifier Calypso, cela sonnait trop impersonnel pour la jeune Atlante désormais. Après ces quelques heures passées ensemble, elle était un peu plus que ça. Mécène? Muse? Non, pas tout à fait.
Et pourquoi pas amie, tout simplement?
Non, pas encore.

Mais, après tout, même si les hommes cherchaient à tout qualifier, les relations et liens qu'ils tissaient entre eux n'étaient jamais simples. Souvent uniques. Toujours inexplicables. Rudjek pouvait se contenter de savoir que les deux éveillés avaient vécu, ici à Atlantis, un moment qui leur resterait cher et particulier.
Et un moment qui devait à présent prendre fin.

    - Vous également, Dame Calypso. Lorsque je reviendrai, j'espère que vous accepterez d'à nouveau me guider dans les rues de votre cité.

Après être sortis de l'atelier de l'artisan, l'Atlante et l'Egyptien se saluèrent somme toute assez simplement. Tout avait été dis, et c'était tout naturellement à présent que leurs chemins se séparaient. Mais Rudjek, en observant la silhouette de Calypso s'élogner, savait qu'ils auraient l'occasion de se revoir.
Et nul besoin de don pour voir l'avenir pour l'affirmer : l'Oracle comptait bien faire de cette déclaration une réalité. Quoi qu'il advienne par la suite.

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