Round 1 : Combat n°2 - Zvezdan & Kilian vs Ryme & Perceval

Comment aurait-il pu passer à côté de cette occasion ? C’était impensable ! Il savait que cela risquerait de faire naître des rumeurs et des bruits de cours, mais ça a toujours été le genre de chose à laquelle il n’avait jamais accordé d’importance, il était comme ça, concentré sur d’autres choses. Il avait ressenti dans ce grand évènement la même soif d’aventure que celle qui l’avait poussé à rejoindre la table ronde et les Ligures, celle qui l’animait tous les jours. Il arriva donc la fleur au fusil pour participer à cet événement donné en l’honneur des invités du futur roi. Après tout, rien ne l’empêcher de participer. Il s’inscrivit alors au grand tournoi et attendit avec impatience le jour où les festivités allaient commencer.

Guidé par ce sentiment profond d’aventure il se rendit vers la grande arène de la cité. Ce n’était pas un lieu qu’il avait beaucoup fréquenté avant ça. Il n’était pas friand des spectacles qui s’y déroulaient habituellement mais tout était différent aujourd’hui. Il faisait ça par aventure, pour comprendre. Il arriva donc accompagné de quelques-uns de ses hommes et d’écuyer. Vêtu de son armure noire et sa longue cape de fourrure. Il avait tout du sombre chevalier et du guerrier sinistre. Mais il n’en était rien. On le guida sur le balcon où il allait devoir mener sa lutte à travers les pantins. Jamais il ne s’était encore servi de ce genre de chose et l’expérience attisait grandement sa curiosité. Avec lui, une jeune femme dont on annonça le nom : Ryme. Il ne la connaissait pas et lui adressa un sourire.

« - Bonjour demoiselle, je suis Perceval, Ligure de Camelot et défenseur de la table ronde. Que l’honneur nous lie ! »

Puis, un peu maladroit, n’attendit pas vraiment de réponse ou de réaction de la jeune femme, après tout, il n’avait jamais trop su comment faire avec les gens. Puis, il se dirigea vers le pantin et s’installa avant d’y faire glisser son cosmos. La chose commença alors à s’animer, répondant aux réactions du cosmos de son maître. La silhouette humaine était semblable à la lumière blanche la plus pure, presque aveuglante. Oui, une étrange forme de pureté incarnée à travers le cosmos de ce guerrier à l’armure noire.

Un événement du genre ne serait pas complet sans ses différentes occasions de s'amuser. Tournois et oppositions en tout genre comprises. Alors quand j'ai entendu parler de cette histoire de tournoi aux marionnettes... Pourquoi pas ? Une façon comme une autre de dépenser le temps, d'apprendre les autres... Parce que les autres qui vont participer, m'est avis qu'une bonne partie d'entre eux, je vais les croiser ailleurs. Sur les champs de bataille à venir, par exemple. Alors quoi de mieux pour prendre la température ?

Tseh. Je devrais prendre ce truc plus au sérieux, mais finalement, je m'y dirige avec une insouciance légère, le divertissement en tête, l'idée d'observer les gens qui me reste à l'esprit derrière ça. Marionnettes ? Pour une fois dans ces jeux divins puérils, l'on a l'occasion d'être les marionnettistes plutôt que les pantins. Alors autant en profiter.

J'arrive dans l'arène d'un pas tranquille, mon habituelle cape rouge sombre sur les épaules, une tenue plus sobre que d'habitude portée en-dessous, à peine visible. Les quelques bracelets d'or à mes poignets restent, et le pendentif vandale à mon cou ne disparaît pas, comme toujours. Quelques oeillades à droite à gauche, je balaie d'abord la foule du regard, puis m'arrête sur les différents protagonistes. Deux Saints et un Ligure, donc... Tseh. Voilà qui est coquasse. Faisons donc équipe avec un des laquais de Dame Sagesse ! Ca ne risque pas de se reproduire de sitôt.
Alors profite, Saint.

Quelques pas pour m'approcher de la marionnette, que j'étudie un instant. De mes yeux, de mon esprit, de mon Cosmos. Un moment à cogiter, m'imaginer ce que je veux faire, avec cette forme brute. Où est-ce que je vais investir mes forces. Puis... Puis je souris. Deux pas supplémentaires, pour m'approcher du pantin, debout devant moi. Et mon Cosmos commence à s'élever. Une aura d'un rouge diffus, encore timide, se lève sagement, m'entoure tandis que j'avance le bras vers la silhouette. Ma main se pose sur le torse, et il y a un bref silence. D'un coup, mon Cosmos explose, puissant, agressif, le temps d'une onde qui reste concentrée autour de moi. Le rouge de mon aura s’assombrit, s'intensifie, et le pantin semble se craqueler sous la pression dans l'air. Quelques secondes, l'objet tient, puis il finit par se briser en mille petits morceaux qui restent suspendus en l'air. Là où le cœur devrait être, un espèce d'orbe d'énergie blanc. Là, mêlé à mon aura, les copeaux de pantin restent en suspension un instant, comme s'ils gravitaient autour de cet orbe. Et peu à peu, mon aura se détache, prend forme tout autour de ces fragments. Peu à peu, une transformation, une fusion : les fragments de pantin se mélangent à mon Cosmos, et le tout se rassemble autour de l'orbe.
Par l'effet de ces fragments, le Cosmos se solidifie.
Par l'effet du Cosmos, ces fragments sont investis d'une puissance nouvelle.

La forme chauffe. La silhouette humanoïde du pantin est rapidement reconstituée, mais faite de cet agrégat, ce mélange cosmique et physique. Autour d'elle, l'air semble comme danser, comme il le fait prés d'une flamme. L'aura rouge sombre danse dans l'air autour de la créature nouvellement née, et bien assez tôt, deux petites perles blanches prennent place là où devraient se trouver les yeux.

- Heh. Ça fera l'affaire.

La créature semble chercher son environnement un instant. Puis, elle finit par descendre au niveau de l'arène, sous mon regard satisfait. J'observe, puis finis par tourner mon regard vers mon coéquipier du jour. Je lui lance un sourire plein, puis lui fait coucou de la main, d'un geste trop familier pour ne pas vouloir dire quelque chose. Une fois ça fait, je reviens vers en face. Vers là où sont les ennemis du jour.

Et si on s'amusait un peu, mes mignons, hm?

Marionnette de Zvezdan:

Se divertir. Se changer les idées. Et vite. Camelot serait bien morne sans un tournoi en son sein. Le bal, les danses, les discussions politiques...Ryme n'était pas certaine d'exceller dans ce domaine. L'obscurité de sa position actuelle la mettait mal à l'aise. Les rencontres n'avaient pas été des plus joyeuses à Britannia : la mélancolie de Findabair, la méfiance de Célestia, mais encore les cachotteries de son Maître et Grand Pope...La légèreté s'était perdue au Sanctuaire.

Non. La Sainte du Lion n'était pas joyeuse. Si le destin le voulait, ces festivités passeraient vites, au détour de quelques affrontements...Avec un Saint, son homologue Verseau, et un Berserker, qui, elle le devinait par avance et par expérience, s'avancerait avec une forme prédestinée aux convictions qu'il portait. Soit : une armure ténébreuse et peu sympathique.

Ryme en pariait trois pièces d'Or.

Cet étrange système de pantinla prit néanmoins au dépourvu. Si sa vision ne la trompait pas, il s'agissait de simples marionnettes rattachées d'une manière ou d'une autre à leur être. Sceptique, Ryme songea qu'il y avait peut-être anguille sous roche. Soudain, un jeune homme brun à l'allure débonnaire s'était avancé vers elle, en la saluant chaleureusement quoique maladoitement. Ryme reconnut le nom de son partenaire néanmoins. Perceval, Ligure de Camelot. Soyons polie, songea-t-elle immédiatement. La Lionne s'apprêtait à lui rendre son sourire et à se présenter. Pourtant, il est des expressions qui sont voués à se faner aussi rapidement qu'un coquelicot...

"Je..."

Le Ligure était impatient. Si impatient que le Temps manqua. Bien vite, il signa son absence et rejoignit le terrain, aussi pressé qu'un jeune chien auquel on aurait offert une promenade. Tout naturellement, Ryme pesta, grommela quelques noms d'oiseaux tout bas, avant de nouer des liens avec son Pantin. En baissant les yeux, elle découvrit sa nouvelle apparence, et se surprit de sa forme et de sa nature.

"Hm...Je n'avais pas prévu ça !"

Pas de masque aujourd'hui. A la place, plusieurs petits fragments encadraient son visage de façon à le recouvrir...Partiellement. Cet aveu, aussi charmant soit-il pour une Sainte, n'était pas de bonne augure. Robe blanche, munie d'une petite crinière en fourrure sur sa cape épurée et dorée. Sur sa tête, quelques chignons toujours aussi bien serrés dénotaient néanmoins une certaine coquetterie chez cette robuste Lionne de prime abord. Une coquetterie qui, néanmoins, se terminait par quelques pièces d'armures massives, gants et griffes drôlement aiguisées, pour une "demoiselle". Et quand Ryme enlevait son masque face à son adversaire, tous les coups étaient permis !

A loi brisée, prix double !

Et, sur le faciès poupin et charmant de sa marionnette-demoiselle, un sourire carnassier, brutale et félin révéla l'esprit combattif de la jeune Disciple. Sa Lionne n'était pas là physiquement, mais elle sentait sa présence bestiale jusqu'au bout de ses doigts. Levant la main vers le ciel, festive et dans son élément naturel, Ryme incita le public à encourager leur combat en quelques applaudissements, faisant éclater son cosmos, solaire en tout point. Son totem : Le Lion d'Or.

Tout ceci était finalement très excitant !

Berserker ou Saint, le statut n'avait pas d'importance dans un combat amical. Il était temps de profiter de cet échange dans la joie et dans la bonne humeur.

L’entité lumineuse sembla perdue l’espace d’un bref instant. Puis, elle qui semblait si distante, d’autant plus à cause du contraste crée par la créature ombrageuse du pontifex. Mais ombre et lumière étaient bien différentes à côté des deux chevaliers d’Athéna plus terre-à-terre dans leur approche de cet exercice. Mais l’aventure n’était pas pour lui déplaire, rapidement, lui, le manipulateur, se senti glisser et emporter par le jeu. La lumière de la marionnette commença alors à briller de plus belle à mesure qu’il y injecta du cosmos pour commencer cet affrontement. Il ne savait pas trop si elle l’entendrait et à quel degré la jeune femme à côté de lui était plongée dans la manipulation de la poupée. Il ne faisait pas vraiment attention à ce genre de chose, il lui adressa néanmoins quelques mots d’encouragement et espérait qu’elle les entendrait et surtout, qu’il ferait du sens pour elle.

Mais rapidement, il se concentra de nouveau sur la bataille et sa lumière gagna peu à peu en intensité au point qu’il devait être difficile de la regarder droit dans les yeux et sûrement les spectateurs devraient détourner la tête. Le pantin, immobile, flottant à quelques centimètres du sol, leva sa main évanescente vers le chevalier d’or du verseau et un violent rayon de lumière fusa vers ce dernier. S’il ne faisait rien pour en amenuiser la puissance, il resterait marqué par cette dernière, comme si une croix de lumière était marquée sur son torse. Le pantin commença alors à bouger, faire quelques pas sur le côté, toujours concentrer vers le chevalier d’or et déchaîna de nouveau sa puissance.

Il leva son autre main et de la lumière naquis un monstre. Une créature monstrueuse, mélange de plusieurs animaux : serpent, cerf, lion, léopard. Le public réagit à la vision de ce monstre, une légende ou un fléau qu’il connaissait visiblement. La créature tourna alors un peu autour de son créateur avant de gagner en taille et rapidement, la petite chose naît du bras de lumière devient monstre atteignant bien les deux mètres au garrots. La tête de serpent du monstre siffla alors et sa langue fendue darda le onzième gardien. Puis, avec la détente des animaux et la vitesse des éveillés, elle fondit sur le verseau pour le mordre. Comme pour la marque qui gagnait doucement en intensité sur son torse, le poison viendrait l’empêcher de manier correctement son pantin et à travers lui, son cosmos. Le pantin glissa alors pour se replacer près de la jeune femme, légèrement devant elle, par instinct. Il est, après tout, du devoir du chevalier de protéger ses camarades.

Donc, un clone, un show sons et lumières, et une poupée en armure trop grande pour elle.
Eh bien, ça promet.

Doucement, je me penche sur le balcon au-dessus de l'arène, accoudé sur la rambarde de pierre, ma main pour soutenir mon menton. Va savoir pourquoi, j'ai une certaine aisance à manier cette chose. Peut-être que le lier plus intimement à mon Cosmos aide ? Peut-être que mon affinité avec les choses de l'esprit joue aussi. Au final, peu importe, ce qu'il faut retenir, c'est que je suis plutôt à l'aise avec cette marionnette. Et que le combat commence, aussi.
C'est l'homme bougie qui s'y met en premier. Et de bougie, le pantin passe à conflagration.

Sans me départir de ma position décontractée, j'observe. Je plisse les yeux quand la lumière devient aveuglante, une grimace sur le visage, puis je constate la chimère peu de temps après. Analytique, une curiosité dans le regard, je la vois attaquer mon coéquipier, je vois l'assaut. Et tout en même temps, je réfléchis... Hm. Comment est-ce que je vais bien pouvoir m'y prendre, dans cette affaire, hm ? Opf. J'ai bien ma petite idée, au final.

Et si on commençait par annoncer la couleur à nos deux nouveaux compagnons de jeu, dans un premier temps ?

La pensée me vient, et pour y répondre, la créature s'active. Le pantin de brume voit l'énergie qui l'entoure s'agiter, progressivement, dangereusement. Cette espèce de chaleur qui semble entourer s'intensifie, l'air ondule à son niveau. Le sol noircie en-dessous, et il y a ces éclairs, aussi. Périodiques, par à-coups, ils naissent et meurent après avoir explosé autour du pantin, comme des émanations de puissance instable. De prime abord ils étaient rares, faibles. Mais là... Là, les choses s'emballent.
L'éclair rougeoyant venait frapper toutes les cinq secondes. Désormais, toutes les deux. Puis une. Puis plusieurs en à peine une seconde. Puis une multitude, un crépitement, une cacophonie déchirante. Sur le sol de l'aire de combat, plusieurs impacts qui viennent marquer.

Depuis le balcon, j'observe l'ensemble de l'arène. Et d'un mouvement du doigt, je dessine simplement une ligne qui traverse le côté où mes adversaires sont réunis.
Dés lors, pour répondre au geste, une avalanche d'éclairs écarlates s'abat sur plusieurs dizaines de mètres, partout de leur côté du terrain. Un barrage d'énergie déchaînée, crépitante. Je souris, et doucement, un nouveau geste du bout du doigt. L'index qui bouge dans l'air, jusqu'à se poser sur la forme de ma créature de brume plus bas... Et faire signe dans la direction des pantins adverses, en levant le doigt vers eux.

En réaction, comme un mirage. Au milieu de cette tempête d'éclairs, la silhouette brumeuse a disparue, si rapide qu'elle a soulevée l'air sur son sillage. Ils pourront d'abord l'entendre, puis ensuite le sentir, et après peut-être le voir.
Ils vont entendre cet espèce de sifflement caractérisitique, ce bruit, quand quelque chose va très, Trop vite.
Ils vont sentir cette chaleur, d'abord étouffante, puis brûlante, dangereuse, qui s'approche rapidement.
Et ils vont peut-être voir. La créature qui arrive en chargeant à une vitesse impressionnante depuis le flanc, dans le sens où sont apparus les éclairs.

- Surprise.

Et la brume va se libérer, à son tour. De ses membres dont on ne saurait dire s'ils sont matériels ou vaporeux, elle va faucher les pantins de la Sainte et du Ligure, chercher à les marquer, les brûler. Un unique, mais puissant assaut, des espèces de griffes démesurées se sont formées au bout des doigts de l'humanoïde, avant qu'il frappe. La brûlure a happée dans son sillage, et s'ils n'ont pas esquivés, alors elle a mordu leur chair, leur forme. Leur lumière.

L'assaut éclair se fait, et tout aussi rapidement qu'elle a disparue, la créature revient à sa place. Debout, droite comme un piquet, la poussière soulevée là où elle est passée, elle se tient de nouveau du côté opposé de l'arène.

Et depuis le haut, j'observe. Encore et toujours, tandis que les éclairs finissent enfin par se calmer.
Pour l'instant.

Ce nuage d'éclairs était de mauvais augure...

"Attention !"

Trop tard. Il la frappa de plein fouet.

Ryme se redressa maladroitement sur ses jambes. Décidemment, ce Berserker n'avait pas été de main tendre !

Le Pantin de brûme était pour le moins insolite. Son corps ne semblait pas avoir de forme, comme s'il était insaisissable. Comme s'il ne faisait qu'un avec le Vent. Rien qui, néanmoins, ne coupa Ryme dans son élan. Malgré la douleur, elle se sentait bien dans cette environnement. Mue par un étrange instinct, son Pantin était partagé entre l'humaine et la Lionne. Alors, les griffes aux mains et avec l'élan, la grâce et la puissance des grands félins, la Brute frappa.

Elle ne frappa pas seulement d'un iota. Elle frappa totalement. Ses assauts étaient tout destinés à mettre à terre la proie qu'elle estimait être la plus proche d'elle : Kilian, son confrère Saint. La force que mit Ryme dans son jeu de poings annonça les hostilités. Après tout, elle suivait les assauts du Ligure, son pantin de Lumière, innocent mais ferme, qu'elle espérait ne pas voir vaciller de sitôt...

Soit ! En tous les cas, Ryme ne manquait pas de rapidité. Tout comme la volonté ne lui faisait pas défaut. En multipliant ses déplacements, ses pas semblèrent laisser derrière elle des petites ancres foudroyantes au sol. A quoi serviraient-elles ? Quand sa main se leva et sa lumière fut totale, le temps sembla s'arrêter et de longs, douloureux, et insaisissables rayons de lumière vinrent frapper Kilian de plein fouet.

Le Lightning plasma venait de frapper.

Le pantin de lumière fut rudement secoué par l’attaque de son antagoniste d’ombre. Il ne s’attendait pas à ce genre de chose, du moins, avec autant de violence et il devait avouer que c’était bien joué de la part de celui qui le manie d’avoir pensé à ce genre de stratégie. Il était lui, pour quelque chose de plus… direct qu’il espérait aussi efficace. En tout cas, il proféra dans sa barbe quelques jurons qui sonnerait étonnamment poli et respectueux aux oreilles de la jeune femme si elle pouvait les entendre. Mais la croix dont il avait marqué le onzième gardien était maintenant à son zénith alors c’était le moment pour lui de frapper. Il aurait aimé défendre la jeune femme à ses côtés, par devoir, car un chevalier défend toujours les siens, mais l’occasion pour le frapper était trop belle pour la laisser passer. Puis, surtout, elle avait l’air tout aussi coriace que certains de ses compagnons d’armes ! Elle n’avait pas besoin de protection, du moins, pour le moment.

La lumière du pantin se fait alors plus brillante que jamais et ce dernier claque ses mains devant lui et dans une explosion du lumière, deux chevaliers en armure, ressemblant à des humains qui pourraient, s’ils avaient un visage humain, avoir quelques traits de ressemblance avec le manieur de la créature lumineuse. Les guerriers se dirigent alors vers Kilian dont la croix aura atteint son paroxysme et activant ses derniers effets. Comme le christ sur la croix, ce dernier sera bloqué par cette dernière et ne devrait pas pouvoir échapper à l’assaut des deux chevaliers. Enfin, écartant ses mains devant lui en les croisant, un filet de lumière entre-croisé se dirige également vers le chevalier du verseau. C’est sans compter un troisième chevalier, mettant plus de temps que les autres à apparaître dans le dos de la marionnette…

- Aaaaah, c'est donc à ce petit jeu que vous voulez jouer. Depuis les dizaines de mètres de distance qui nous séparent, je dis ça plus à moi-même qu'à quiconque d'autre, même si mon coéquipier du jour l'entendra sans doute. Okay, okay. Vous viendrez pas vous plaindre, après.

Les derniers mots sortent dans ma langue natale, un sourire féroce sur mes lèvres.
Vous me laissez le luxe de vous rentrer dedans sans avoir à me soucier de me défendre ? Tseh. Vraiment des chic types, ces Saints et ces Ligures.
J'observe toujours le combat plus bas d'un regard perçant, toujours avec cette posture paresseuse, accoudé à la rambarde. Le Clone encaisse bien, mon Saint de poche n'est pas trop incapable... J'irais même jusqu'à dire qu'il se débrouille. Tant mieux. Pas que je puisse pas rattraper derrière un duo médiocre mais... Mais ça m'aurait un peu agacé quand même.
Prends les coups pour moi, brave garçon. T'en fais pas : La fin justifie les moyens.

Bon, c'est bientôt finit la phase opération du Saint-Esprit qui aveugle toute la putain d'arène, sinon?

Encore une fois, je plisse les yeux, une grimace gênée sur le visage à cause du petit spectacle de la marionnette du Ligure.... Tseh. De toute façon, ce n'est pas lui ma cible. J'ai décidé de la jouer selon leurs propres règles. Alors ma cible, c'est le pantin autour duquel je vois la glace se former, le pantin déjà mis à mal.
Le pantin de femme-lionne.

Ma créature de brume plante les deux orbes blancs qui lui servent d'yeux dans sa direction. Puis, de nouveau, quelque chose s'active, dans son aura. Mais cette fois-ci... Cette fois-ci c'est différent. Les éclairs ne redoublent pas d'intensité, l'arène n'est pas traversée d'explosions. Non. C'est ce brouillard chaud autour de la silhouette, qui gronde. Le chaud devient brûlant, le brûlant devient volcanique. Et la créature se lance, rapide comme le vent, désarticulée comme un pantin de Rien.

Elle arrive sur le pantin-lion, terriblement vive dans son déplacement, puis elle pose ses mains sur les épaules de cet adversaire. Au cœur du brouillard, la forme semble presque tangible, un instant. Le toucher est fort, puissant. Et cette mélasse brûlante tout autour se concentre. Elle bouge, elle... Traque. Plutôt que de suivre le mouvement de l'air, la brume semble comme attirée par le pantin empoigné. Alors elle cherche à s'infiltrer, à passer dans les interstices, dans les failles, partout où elle peut pour pouvoir ronger l'ennemi de l'intérieur. Quelque chose d'insidieux, douloureux, retors. La créature garde sa prise ferme sur les épaules encore un instant, appose la brûlure de son toucher... Puis, l'instant d'après, un pas en arrière, pour s'éloigner.

Si la Sainte n'a rien fait pour se prémunir, alors là où les mains ont touché, l'armature sera grignotée, calcinée. Et... Et quelque chose commencera à se former. Se propager. Des espèces de petits pantins de brume, grands comme des rats, qui se multiplient sur elle depuis les épaules, et qui lacèrent la forme, qui attaquent de leur toucher douloureux.

Un peu moins grandiloquent que l'explosion d'éclairs, certes...
Et pourtant, tellement plus dangereux.

La glace qui se formait sur son pantin agaçait quelque peu Ryme. Cela obstruait ses mouvements félins et une partie d'elle dans sa marionnette - celle de la Lionne-, se disait qu'il était peu agréable de se mouvoir avec si peu de rapidité. Même le Ligure semblait moins peiner qu'elle, avec ses petites Croix et ses jurons d'enfants !

"Rhaaa, mais, bordel ! Quel trou du cul ! Ca fait maaaaal !"

On eut pu sourire à cet écho, perceptible de ses adversaires. Cette insulte était plus un automatisme de la demoiselle qu'une réelle insulte. Peut-être serait-ce éducatif pour son compagnon d'infortune ? Par agacement, acculée, battue comme une bête sauvage, il fallait bien tenter de remédier à ce petit, riquiqui, micro-souci.

Alors, quand les pluies de coups manquèrent de tomber sur le petit corps de sa Poupée-lionne, "quelque chose" prit le dessus et, sans plus tarder, en appela à la Lumière des Lions. Physiquement aux abonnés absents, le félin demeurait dans cette poupée. Son cosmos glissa alors petit à petit le long de son corps, caressa ses épaules puis son cou, et flamba soudainement. Tout son être brûla si ardemment qu'un bref instant, le public vit son animal, son étendard fétiche...Avant que spectre ne se volatilisa aussitôt ! Des crépitements fous tournoyaient autour de ses membres, sa crinière de cosmos révélant le courage de la Sainte. Le temps n'était plus. Tout alla si vite que les attaques lui permirent de se frayer un chemin, à l'image d'une Etoile Oubliée...

La forme opaque n'eut touché que le vent. La brume continuait de mordre ses muscles, mais c'était peu, bien peu en comparaison du potentiel qui se dressait parmi eux. Quant à Kilian, la jeune Sainte ne prit pas le temps de l'esquiver. Par souci d'efficacité certes, mais aussi par pur instinct. Ryme n'avait pas le choix que de partager cette étrange mascotte avec la volonté de son animal. Ainsi devenue indomptable et invraisemblable, la Lionne d'Or semblait avoir pris les commandes, prête à mordre avec d'autant plus d'intensité...

C'était pourtant pas faute d'être aux commandes de cette fiche Sauvageon !

De ses yeux de chat, sa silhouette hybride s'approcha de Kilian à pas léger, tel un mirage, tel un fantôme. Une telle souplesse et aisance dans ses déplacements firent écho aux ancres qu'elle avait laissé derrière elle et, utilisant la puissance de son cosmos, envoya une vague de tonnerre sur le Saint du Verseau.

Le Lightning Bolt était des plus mordants et sa symphonie, des plus exquis !

Se battre avec mes marionnettes n’était pas exactement comme le chevalier de la table ronde l’avait imaginé, mais il était grisé par l’expérience et la découverte. Oui, il y prenait un certain plaisir dans ce jeu, qu’importe qu’il gagne ou qu’il perde ce combat, il avait découvert de nouvelles choses et il s’en sortait grandi.Il avait compris des choses aussi sur la magie animant le monde et ces pantins en particulier. Une plus grande sensibilité que le reste. Pour autant, il n’avait pas oublié le combat et ce qu’il avait à faire. Il reste un chevalier protecteur du Royaume de Logres, pas plus mauvais qu’un autre, une lame, ou une marionnette, à la main.

Doucement, la lumière de la poupée commença à s’étaler il en aurait besoin plus tard. D’abord, il devait donner la charge. L’incarnat de son frère qui s’était placé derrière lui commença par charger le chevalier d’or du Verseau. Il avait l’air fort et Perceval aurait été curieux de voir sa magie à l’œuvre en dehors des entraves des pantins. Il y avait quelque chose d’intrigant là-dedans, de voir plus loin que ce qu’il avait à montrer. Mais ce n’était pas le lieu. Place au combat maintenant.

Pendant que le reste de son attaque précédente faisait son office, il appela de nouveau la lumière à lui. Un nouveau rayon lumineux part d’une main tendu pour s’écraser sur le corps du chevalier d’or, le marquant de nouveau, s’il ne faisait rien, d’une croix lumineuse. Sans lui laisser le temps de souffler, dans un triple enchaînement d’attaque, il matérialisa de nouveau le monstre qui alla frapper le onzième gardien de ses crocs empoisonnés.

- Boooon, c'est pas que je commence à m'emmerder mais un peu quand même.

Faut envoyer une demande écrite pour échanger des coups, dans cette putain d'arène ?
Parce que c'est marrant deux minutes de laminer l'Illuminé et son chat de compagnie, mais je cracherai pas sur un peu de résistance, arrivé un moment.

Accoudé au balcon, joue posée au creux de ma main, plus le temps passe, plus je regarde le combat en contrebas avec des yeux ennuyés. J'voulais juste m'amuser un peu avec ce tournoi, et... Eh, bon, c'est divertissant, en soi. La magie derrière ces pantins... J'aime. Ça me vient naturellement, comme si j'avais l'habitude. J'aurais presque envie d'en ramener un à la maison, à vrai dire...

Donc oui, c'est divertissant. Mais... Tsh. Ca commence à doucement m'agacer, ces conneries. Ligures, grands chevaliers honorables de la Table Ronde, et Saints, protecteurs de la bienveillante Athéna, tous les deux en train de transpirer pour gagner coûte que coûte. Et quoi de mieux qu'un peu de deux contre un pour ça, hm ?

Mais eh. J'ai décidé que je rentrerais dans ce jeu aussi. A ma façon...

- Magnez-vous de tomber, j'ai assez perdu de temps avec vos conneries.

Une voix doucement agacée, un regard fixe qui darde en direction du balcon, plus loin.
Et pour faire écho à ma voix, de nouveau, le crépitement de l'éclair.
Au milieu de l'arène, la multitude d'éclairs rouges frappe et brûle, elle s'abat partout sauf prés du Pantin de mon allié du jour. Il commence à être bien amoché lui, d'ailleurs... Hmpf. Va falloir finir ça rapidement. Tant mieux.

- Eeeet, hop. Un geste du doigt, pour dessiner un arc de cercle dans l'air. Dés lors, mon pantin de brume reprend à toute vitesse, se déplace en volant au-dessus du niveau du sol à vive allure. Plutôt que de foncer tout droit, il se déplace de façon à mettre les deux pantins adverses sur une ligne à traverser. D'abord, il passe devant le Pantin de lumière, sans le toucher. Une bourrasque de vent, et un fragment de cette brume brûlante reste dans son sillage... Pour aller enflammer la lumière de l'intérieur. Il continue sa route, jusqu'à arriver droit devant le pantin-Lionne, une charge à toute vitesse.

Un poing serré, visible même au travers du brouillard sombre.
La Créature frappe, fort. Frappe pour détruire.

La situation particulière pousse le chevalier de la table ronde à agir de façon particulière. Enfin, pas tant que ça en réalité. C’est probablement le genre de chose qu’il aurait fait dans un combat réel mais il manquait de maîtrise sur son pantin pour pouvoir y exprimer ses pleines capacités. Ça et les contrainte particulières pesant sur ces créations de cosmos pour mettre tout le monde au même niveau. Une riche idée en soit, surtout avec la barrière de la cité empêchant les autres éveillés de puiser dans le cosmos. Les combats et les duels qui avaient lieu ici n’en était que plus intéressant et spectaculaire et c’était le cas ici. Enfin, si la jeune femme à ses côtés tenait le coup.

La lumière qui s’était entendu sur l’arène pris brusquement forme solide, extension de son propre avatar. Une forme à l’image de ce que pourrait donner son pantin sans les limites : petit soleil éblouissant. Elle rougeoie même, faisant fondre sous sa force l’attaque de glace de Kilian. Pour le reste il encaissa sans broncher pour son allié les assauts de leurs deux adversaires. Mais à quel prix ? Et bien, celui de la lumière. Ayant souffert, pour la première fois depuis le départ, de véritables et violentes avaries, Mais peut être qu’avec ça, il venait de s’offrir du temps pour une possible victoire, mais, il en doutait un peu. Néanmoins, d’une voix éthérée et distance, le pantin de lumière prit la parole :

« - Et bien, seigneur, peut être que si vous aviez pris le temps de lire les règles, votre ennui aurait été amoindrie ! »

Etait-ce une valse des épées ? Presque ! La chance lui avait souri, mais Ryme n'était pas certaine de pouvoir s'en féliciter. A l'image de son armée, le Ligure s'était interposé devant elle afin de brouiller les attaques en une croix de Lumière. Fichu Perceval ! Que lui était-il passé par la tête pour prendre ainsi les assauts simultanées de leurs deux adversaires ? Il était...Fou ! Parfaitement fou ! Toutefois, son regard se posa sur le cosmos de l'Innocent. Le Pantin de Perceval en avait payé le prix fort. Aux aguets, la Lionne affuta ses griffes, prête à bondir et riposter. Le petit astre ne devait pas perdre son énergie...Et il fallait profiter de cette opportunité pour frapper vite, et fort.

S'élançant avec la rapidité et l'agilité d'un chat, le Pantin-Lionne enflamma timidement son cosmos en une puissance réveillant la lumière de sa fausse crinière. Puis, il éclata. Tant et si bien que les vibrations se firent rugissement. En direction de Kilian, ses poings frappèrent. L'air vacillant sous un cri, le cri de la reine. La terre tremblante à leur pieds fit naître la confusion dans leurs mouvement. L'orientation en devint d'ailleurs une lourde besogne. Avec un peu de réflexion, on se demanderait comment un tel déséquilibre pouvait naître de cette exhibition de puissance.

Ce hurlement ne perdait pas en intensité. Il sembla même réveiller en elle une nature plus profonde. Une Bête, incontrôlable, insaisissable, indomptée. Prête à mordre ses adversaires en cas de ses doutes.

Puis, à chacune des ancres, la pointe de ses pieds dansèrent de destination en destination. Bientôt, un rayon de lumière ricocha entre ses points d'appuis et dans le colisée. Multipliant ses déplacements, Ryme encagea Kilian dans ces traits de lumière.

"Bon, à mon tour..."

La jeune Disciple du Lion sourit en direction, le bout de sa langue coincée entre ses dents et ses lèvres. La satisfaction incrustée sur son faciès trahissait la folle légèreté de ses assauts. Une humeur radieuse illuminait ses mouvements en dépit de sa précédente humiliation. Une joie que Ryme n'avait pas révélé depuis...Bien longtemps ! Filant élégamment dans les airs, son doigt signa son attaque qui métamorphosa sa cage en plusieurs milliers de fils tranchants.

"Et voilà le travail ! Un Lightning Plasma tout beau, tout propre !"

Pour manger l'oiseau qui était dans sa cage ! Il fallait au moins ça. Le combat ne pouvait pas durer éternellement, après tout.

- Nah, on va faire plus simple en fait.

On va prendre exemple sur monsieur preux-chevalier qui court à l'aide de sa Demoiselle en détresse. C'est la seule façon pour avoir droit à un peu de répondant ? Ok, on va faire comme ça, alors.

Si tu veux pas m'attaquer, j'vais juste me mettre sur le chemin et encaisser, comme ça.

Les effets de lumière et de Cosmos s'enchaînent dans l'arène, mais moi depuis mon balcon, je suis calme, affreusement calme. Paresseux, en fait. Je baille doucement, tout en même temps que je dessine une trajectoire du bout du doigt, pour que ma créature se porte devant le pantin de mon allié du jour. Lumière, flash, frappe, rayon. La petite multitude d'attaques s'abat sur l'ombre fumante, rapide dans son mouvement. Il y a le flash, il y a la détonation, il y a le rugissement. Il y a tout.

Et quand la fumée s'envole, quand les débris retombent, il y a toujours la silhouette de brume. Une brume plus volatile, plus instable. Ça et là, sur les contours de la forme au-delà du voile, des irrégularités, des craquelures qui donnent sur un espèce de noyau lumineux, blanc. La face sans visage du pantin a changée, elle aussi. Toujours, les yeux, toujours, ce visage plane. Mais maintenant, ce sourire. Une bouche qui s'ouvre sur ce blanc lumineux qui semble composer l'intérieur de la bête. Un blanc qui brûle, comme une flamme trop puissante. Là sur le balcon, jambes croisées, accoudé, mon visage a changé aussi. Un sourire féroce sur mes lèvres, une malice aux yeux. Une malice sans innocence, tout l'inverse.

- Mais c'est qu'ils arriveraient presque à faire mal, quand on se donne la peine de se jeter sous leurs attaques. Tseh. Si proche de la fin, et l'adrénaline commence seulement maintenant à monter. Dommage. C'est tout?

La seconde réplique sort deux fois.
Une fois de ma bouche, une provocation dans le regard, un regard qui a regagné de l'intérêt.
Une seconde fois dans celle de la créature, une voix éthérée, d'Outremonde, un ton moqueur venu d'une chose qui n'est pas vraiment humaine.

J'attends la suite.
J'attends la fin. Et devine qui est-ce qui va écrire le point final ?

L’honneur et ses principes causeraient un jour sa fin. Il l’avait toujours su. Il était ce qu’il était. Il voyait le monde différemment des autres et ici comme ailleurs, ça lui jouait parfois des tours. Qu’est-ce qu’il avait fait de mal ? D’abord, il aurait peut-être été correct de faire une lecture propre des règles au seigneur serviteur d’Arès qu’il avait affronté. Oui, sûrement. Peut-être que comme ça il ne se serait pas ennuyé. Il est toujours dommage d’inviter des gens dans un loisir divertissant pour soit et de les voir ne pas profiter du moment comme on pouvait le faire. Car, bien qu’il vînt de perdre, il s’était amusé et le large sourire sur son visage et le rire qui pouvait se faire entendre du balcon où il se trouvait en était le témoin. Pour le reste et bien…

Il ne pouvait pas faire grand-chose contre l’assaut du chevalier d’or du Verseau. À vrai dire, il s’était attendu à ce genre d’attaque. Un léger goût de déception fatalement, car il s’attendait à une attaque plus spectaculaire. Là, il ne s’agissait que d’un déferlement de puissance brute. Mortel, certes, mais cela manquait de raffinement et peut être de maîtrise. Enfin, il espérait pour ce chevalier d’or que ce n’était là qu’un des effets du pantin et pas seulement un manque de subtilité dans les arts complexes du cosmos. Mais en tout cas, cette attaque de force brute avait touché son but. Il n’avait rien pu faire pour l’éviter et le pantin de lumière l’avait encaissé de plein fouet. Pourtant, il en était ressorti un temps indemne avant de doucement se fissurer. La lumière de filtrer comme de l’eau et de devenir presque solide pour disparaître en touchant le sol en une légion indénombrable étincelle. Puis, après quelques secondes de ces fuites, le corps lumineux du pantin implosa simplement. Détruisant au passage la marionnette.

- Oh. C'est vraiment tout, en fait.

Un rictus de sarcasme sur mes traits, j'observe le pantin de lumière éclater, et avec lui, la victoire annoncée. Le problème avec la stratégie de concentrer le feu, mes mignons, c'est que vous laissez la plus grande menace vous grignoter impunément, pendant tout ce temps. Quand la marionnette explose, les cris de la foule en font autant. Moi, je me contente d'un mince air satisfait sur mon visage, discret, mais présent, léger, mais existant. Une victoire est une victoire, je ne vais pas cracher dessus...
Même si ça aurait gagné à être plus disputé.

Doucement, je me redresse, puis d'une main, je claque des doigts. Au moment instant, plus bas dans l'arène, la créature brumeuse se disperse : une détonation de fumée sombre persiste dans l'air un instant. Vif comme l'éclair, un orbe d'énergie blanche s'échappe de la masse, puis se dirige vers mon balcon. Sans un regard en arrière alors que je commence à quitter les lieux, je lève le bras, ouvre la main, puis intercepte l'orbe au creux de ma paume. Je la referme, et pars mains dans les poches.
Plus bas dans l'arène, la fumée perd en épaisseur, et il n'y a plus rien.

Bien. Au final, c'est une bonne chose que tout ça se soit décidé rapidement. J'ai à faire. Un agenda rempli d'une quantité de petites affaires officielles, et... D'une autre affaire officieuse. Personnelle.
Une affaire ô combien déraisonné, mais ô combien tentante, aussi.
Puis après tout... Ce n'est pas moi dans cette Arène, le suivant de Sagesse, hm ?

Soyez donc sages, Saints. Sages comme des images. Je me demande : qu'est-ce que ça vous fait, de vous battre avec des pantins ?
Qu'est-ce que ça fait, de se mettre dans la peau d'Athéna le temps d'un petit affrontement sans conséquences ?

Je pense ça, tout en même temps que je lance un regard vers le Gold qui partage mon Balcon. Un soufflement de nez, un sourire équivoque à son encontre, je le salue d'un vague signe de tête quand je le croise sur le chemin de la sortie.

- Je me demande si tu encaisseras aussi bien que ta marionnette, le jour où les combats ne seront pas des jeux.

Je me demande, oui.
Et bien assez tôt, j'irais t'arracher la réponse de force. À toi, et à tous les autres.

- Au plaisir.

Un signe de main, et je disparais dans le couloir d'où nous sommes venus.

Zvezdan et Kilian sont qualifiés pour le Tour 2 du Tournoi !