[Danses - Grande salle] Une rose, la pluie, des questions, des ennuis ? (Nimuë, Calypso, Japheth, Aoden)

L'espace dédié à la danse se dégageait enfin, les nobles gens de toutes les contrées prêtant l'oreille à la musique et à l'étiquette. L'ouverture des hostilités avait toujours un quelque chose de timide : qui oserait attirer les premiers regards, initier le mouvement, permettre à la foule de se former pour que d'autres pussent s'y fondre et s'y abandonner tout à la fois ?

Cette question, Calypso Toreador Arkantea y avait déjà répondu à plusieurs reprises. Et surtout, lors de son tout premier bal, en tant que toute nouvelle arrivée du jeu des mondanités. Ainsi qu'au bras de l'un des hommes les plus puissants en devenir d'Atlantis, cette même soirée il y avait plus de 10 ans. Si Orphéus se trouvait pour le moment hors de vue, ses consignes claires à ce sujet, cela n'empêcherait pas les Hyades de récolter des informations à leur manière, la danse étant aussi bien un loisir qu'un moyen de parvenir à cette fin. Mêler plaisir et travail disaient certains. Il suffisait d'attirer les bons regards, les bonnes bouches, et de prêter la bonne oreille.

Entraînée par le dénommé Atlas, les voilà donc qui se positionnaient en plein cœur de l'arène, sa posture de départ étonnamment familière à l'Atlante. Pratiquait-il un style de danse similaire ? Pourquoi pas après tout, les Cours du monde entier devaient bien avoir quelques codes en communs pour se comprendre. Elle sourit à son cavalier, attendit les premières mesures pour se faire une opinion sur son niveau technique. Il avait dit bien danser. A voir s'il s'agissait de fanfaronnade ou de vérité.

Une rose ressuscitée

Alors que la main de Japheth se noue à celle de la Sainte, l’entraînant vers la piste de danse, cette dernière se surprend à ressentir une once d’engouement et d’angoisse. Loin de ses habitudes, l’ancienne pirate se plaît à délaisser la colère, l’incompréhension. Ses peurs, cette maladie qui insidieusement la ronge. L’heure est à l’amusement, à l’oubli et la jeune femme se met en place face au Thuatha. Avec élégance, elle se signe, sourit sous le carcan de son masque décoré d’arabesques celtiques, des nœuds d’or, des symboles de son Irlande natale et soulignent, avec les entrelacs de ronces et de roses épanouies, ce qu’elle est.

Coulant un regard aux autres couples qui se forment autour d’eux, elle a la surprise de découvrir la présence d’un homme roux et d’une jeune demoiselle tous les deux merveilleusement assortis. L’élégance certaine de la belle, avec cette robe tout en voiles et dentelles, pleine de finesse sans pour autant tomber dans l’ostentatoire laisse à penser une personne de haute naissance.

La Sainte des Poissons paraît bien austère à côté, affublée de noir, d’or et de rouge sans qu’un éclat blanc ne soit dévoilé ; sa peau méticuleusement dissimulée, à l’instar de son visage, jusqu’aux gants sombres qu’elle a glissé à ses doigts. Et pas d’autres bijoux que de minuscules fleurs piquées dans sa chevelure dorée qu’elle porte en tresse-couronne.

Par politesse, elle prend le temps de saluer ce couple et revient sur son partenaire. Quelle bravade ! La Sainte ne sait pas encore ce qui lui a pris de l’inviter de la sorte.
Se tromper soi-même, repousser l’ombre de la Mort.

En réalité la danse n’est pas différente à un combat. C’est sur cette pensée que les premières mesures s’envolent et que les premiers pas s’esquissent. Si d’abord la jeune femme ne semble pas très assurée, très vite elle prend en assurance et se libère.

Abandonne ses peurs.
Abandonne ses doutes.
Abandonne sa colère et la résignation.

C’est à Morgane qu’elle pense, aux paroles échangées qui l’encouragent à oublier, au moins pour un temps, qui elle est.

Son cœur s’accélère, comme ses mains et ses jambes, à battre le tempo de plus en plus rapide imposé par la musique.

Elle aurait ri, si cela lui était permis.
Elle qui avec grâce, ses mouvements trahissant peut-être ses qualités martiales plus que mondaines, libère son corps des douleurs.

Comme une renaissance, la fleur fanée s’épanouit une nouvelle fois. Un parfum de rose enveloppe l’air et les convives.

Elle danse !

Never-Utopia

Révérence. Flexions des jambes. Ritournelles, tout dépendait de chaque geste en suivant le rythme de la musique. Les flutistes et les bodhrans donnaient des rythmes à la fois rapides et lents. On devait composer avec l'aube naissante, se montrer comme un bateau ivre qui maîtrisait la mer déchainée. Les autres danseurs les entouraient et la sarabande circulaire continuait de tourner, tourner, tourner...

Atlas démontrait une parfaite connaissance de la danse. Chacun de ses gestes était parfait et sans fioritures ou mauvais pas. Ses mains caressaient les hanches de la belle, histoire d'y voir ses plus beaux atours. Calypso pouvait sentir une main ferme qui l'entrainait dans une cabriole, suivie de trois pas de danse. Il donnait le "La" dans cette histoire. Pendant un moment, elle avait l'impression de sentir comme une sensation de "déjà vu", un parfum légèrement iodé s'échappait du corps d'Atlas.

Votre adresse à la danse est à noter, j'ai connu des dames avec moins d'adresse que vous... C'est une chose que j'apprécie chez les femmes de votre envergure. Petite et légère, mais agile quand il le faut ! Un clin d'oeil suivit la remarque, amusé de voir la réaction de sa partenaire. Les spectateurs étaient là, comme des ombres chuchotant des mystères. Le son des verres et des paroles semblaient lointains au fur et à mesure que la Pavane gagnait en rythme.

De l'autre côté du cercle, un autre couple suivait le rythme.

Japheth avait salué sa dame et déposé sa main droite sur la hanche de la jeune femme masquée. Les pas commencèrent lentement et chacun démontrait une certaine pratique de la danse. Nimue semblait prendre sur elle, se libérer de ses propres peurs et cela donna de l'espoir au Tuatha. Il savait que les dernières heures avaient été éprouvante pour elle, cette peur de la mort était une chose naturelle pour un guerrier mais l'étais moins quand il s'agissait de la maladie. Il n'y avait alors rien d'honorable à mourir face au poids du destin.

Je suis heureux de vous voir ainsi... libérez votre esprit de ses entraves, au moins pour cette fois... Un chuchotement alors que la cabriole s'annonçait. Levant la jeune femme dans les airs, il laissa ses lèvres lui donner ce conseil, au moment de la reposer sur ses pieds. La danse continuait, les notes semblaient devenir plus fortes, plus intenses... Chacun se laissait bercer dans cette sarabande de libertés.

Soudain, deux frappements sur les bodhrans changèrent l'atmosphère.

La danse continuait mais... Des étranges petites sphères lumineuses et écarlates apparaissaient dans les lumières des bougies. Ombres et lumières continuaient d'emporter les deux jeunes femmes dans une cruauté physique, une âpreté qu'elles n'avaient pas connues depuis fort longtemps. Par moments, par visions parsemées dans la danse, elles voyaient des ruines autour d'elles. Neige. Tueuse, glaciale, elle s'insinuait dans tous les recoins pour lever un voile vers des nuages sombres et floconneux. Un cri. Elles purent alors voir une jeune femme hurlant son malheur. Un corps sur ses genoux, enlacé entre ses bras démunis et ensanglantés. Artorius était sur ses genoux avec un chevalier à l'armure noire face à eux.

La danse continuait, mirage que tout cela. La vie n'était elle pas qu'un mirage de quelques secondes dans l'histoire humaine ? Quelques secondes, sur le pavé, les secondes étaient un plaisir que leurs compagnons de danse ne percevaient pas. Des regards les observaient, on les regardait mais une menace planait autour d'elles. Cette maudite étoile écarlate continuait de tisser sa toile... Obsédante et mystérieuse.

Ils dansaient comme les automates d'une boîte à musique bien réglés. Ainsi l'homme se révélait jusque-là à la hauteur de ses allégations, bien qu'elle pouvait parfois sentir des gestes un peu trop appuyés sur sa robe. Il appréciait manifestement ce qu'il voyait et ce qu'il touchait, mais ne rivaliserait jamais avec le seul homme qu'elle désirait.

Le sourire toujours affiché devenait de plus en plus le fait d'une composition. De l'extérieur rien n'avait changé, mais il comprendrait dans le ton de sa voix qu'il faudrait limiter l'audace.

"Réciproquement, il est plutôt agréable de trouver un homme qui ne sur-estimes pas ses capacités pour une fois. Mais veuillez je vous prie surveiller vos mains. Vous êtes trop adroit pour faire semblant de vous égarer de la sorte."

C'était en quelque sorte le double tranchant d'avoir affaire à une personne expérimentée. S'il était venu pour satisfaire ses fantasmes auprès des danseuses, elle était la mauvaise candidate pour ignorer certains stratagèmes. Néanmoins la bienséance voulait qu'elle ne l'affichât pas devant tout le monde et elle lui laissa une chance de s'en sortir sans perdre de plumes.

Puis tout à coup, elle réalisa quelque chose. Cette odeur. Cette familiarité. Cela ne provenait plus seulement de sa technique de danse, mais plus de la sensation étrange d'être à la maison. Il n'avait pas réagi à la mention d'Alexandrie. Mais "Atlas". Ce parfum. Plus elle passait de temps avec cet homme, plus la certitude qu'il connaissait Atlantis et le cachait s'affirmait. Pourquoi ? Qui était-il donc ? Y avait-il une chance qu'Orphéus ait mandaté les Lyumnades pour venir de con côté sous une identité cachée ? Après tout, elle ne connaissait pas son visage, ni son nom. L'un des rares Généraux qu'elle n'avait pas encore eu le temps de solliciter. Ou alors un espion des Abyss ? Ou alors... un Muïen ayant infiltré Atlantis ?

"Connaissez-vous beaucoup de femmes de mon envergure ? Je serais bien curieuse de savoir qui."

L'habitude et la maîtrise qu'elle avait d'elle-même contribuèrent grandement à garder Calypso les pieds sur terre, mais comme si ses pensées avaient ouvert une porte mystérieuse et invisible, elle se surprit soudain à voir... des choses qui n'auraient pas dû se trouver là. La neige tout d'abord. Un instant la noble Atlante crut avoir relâché son pouvoir sans faire attention, mais pourtant ce n'était pas le cas. La pluie, la neige, n'étaient pas de son fait. Pas plus que les ruines qui remplaçaient le temps d'une ronde les belles tapisseries et les statues, pas plus que le ciel sinistre au travers du plafond, ou même que cette femme, ce sang, ce chevalier...

Elle eut un léger sursaut dans les bras d'Aoden et rompit le contact visuel pour balayer la salle -ce qui n'avait en soi rien d'inhabituel lors d'une danse.

"J'ai cru entendre quelqu'un crier à l'instant..."

Mais la danse continuait, ce fil conducteur qui la rattachait au présent, à son rôle, à son rang. Elle secoua alors la tête et sourit de nouveau.

"Ce doit être mon imagination. Voilà que je me mets à entendre des sirènes ! Je vais ralentir sur le vin ce soir."

Un rire de façade, une plaisanterie tout autant qu'un nouvel hameçon jeté l'air de rien. Elle parlerait de tout cela à Orphéus. De cet homme. De ce lieu. De ce... phénomène. Mais avant cela il fallait mener à bien cette chorégraphie.

Une rose ressuscitée

Nimuë O’Bannon a toujours recherché la liberté, à échapper à son Destin. Briser les chaînes, se battre pour elle, pour les autres enfermés comme elle dans une prison, qu’importe la nature. Elle s’est battue de nombreuses fois pour ce qui lui apparaissait être juste. Là encore, si elle a accepté un nouveau Lien de Sang, accepté de revenir sous la tutelle de la Sagesse, c’est par idée de Justice. Et à cela s’est ajouté le plus noble des sentiments. L’Amour. Si elle a décidé d’embrasser les ombres, d’endosser un masque de secrets et de mensonges, c’est uniquement pour sa famille. Sa véritable famille. Son enfant et Childéric.
Mais cette liberté, ce choix, elle a dû en payer le prix. Un lourd tribut, une souffrance plus terrible que celle du poison qui la consume, celle d’être séparée de son unique garçon.

C’est à lui qu’elle songe tandis qu’elle évolue avec Japheth. Elle l’imagine plus grand, capable de s’émerveiller du monde. Elle l’imagine dans ses bras, à tournoyer. C’est à cela qu’elle pense pour se libérer.

« Je m’efforce de le faire autant que possible, malgré toutes ces entraves. Je vous remercie de m’offrir cette opportunité de le faire, Japheth. » répond-elle à son chuchotement par un autre, profitant de leur proximité avant que son partenaire ne la soulève dans les airs comme si elle ne pesait rien du tout. Ce qui devait être le cas.

Elle s’apprête à ajouter quelques mots pour délivrer quelques conseils au Thuatha au sujet de l’ancien Lion que deux coups de bodhrans viennent brutalement interrompre.

La vision est au moins aussi fugace que l’impression qu’elle a ressentie aux Lanternes. D’ailleurs, elle croit voir des feux-follets se glisser dans la scène, mais elle n’en est pas certaine, la couleur… elle accroche ses yeux rubis. Et elle se sent chanceler l’espace d’une minuscule seconde, se rattrape avec habilité et profite qu’elle se rapproche de Japheth pour lui glisser tout bas :

« J’ai eu une vision à l’instant… »

À travers les fentes de son masque, le Thuatha peut voir les prunelles de la jeune femme briller d’une vive émotion.

« Je dois trouver Myrddin… Je sens peser sur nous un grand danger. »

Elle a l’intuition qu’il faut agir au plus vite.

Never-Utopia

La Pavane continuait, encore et encore. Les seigneurs et les dames se succédaient au rythme des flûtes et des bodhrans. Les pas claquaient à chaque saut chassé, les rires et les souffles entendus se succédaient dans cette litanie endiablée. On s'oubliait en dansant. On tournait, tournait, tournait ... La petite pique de l'Atlante fit sourire Atlas. Elle était donc de ces femmes qui refusait le compliment de la caresse. Il n'en fit pas obstacle et par un sourire, il fit comprendre qu'il avait compris la remarque.

Désormais, les caresses avaient laissé place à de simples frôlements. Rien n'était plus éloigné que proche en cette circonstance. Les pas continuaient de s'enchainer alors que la musique gagnait en intensité. Il sentit un léger souci, elle avait perdu quelques pas qu'elle reprit en quelques instants. Une distraction ? Une personne dans le public expliquait cette petite phase étrange ?

Chere amie, nous ne nous connaissons pas assez pour parlementer de cela. Cela ne serait pas digne de parler d'autres femmes en votre présence. D'un geste de la main, il la fit tourner sur elle même et un pas chassé fut suivi. Atlas ne comptait pas entrer dans ce petit jeu d'échanges d'informations avec le sceau de la bienséance. Il ne connaissait pas cette femme et sa pudibonderie était de nature à assécher toute envie d'amusement. Une danse appelait au partage de plaisirs inavoués, de partages qui n'iraient jamais plus loin que cela.

Elle n'avait pas compris l'essence même des danses de Bretagne. Il se contentait de sourire et de ne pas répondre. Toutefois, elle perdit à nouveau le rythme pour une raison inexpliquée. Un cri ? Il observa l'environnement et n'entendit, ni ne vit rien de particulier.

Désolé mademoiselle mais je n'ai rien entendu... Elle se mit à parler de sirène, de vin... Mais le mensonge se voyait sur elle comme dans un livre ouvert. Par égard pour elle, il ne fit rien pour l'obliger, ne posa aucune question que sa curiosité pouvait prétendre.

De l'autre côté du cercle, un autre couple dansait et le plaisir était partagé. Japheth sentait que cela libérait la jeune femme de cette charge qui lui recouvrait les épaules, si ce n'était ses pensées les plus sombres. Lucius... Il ne pouvait citer ce nom si menaçant à la bonne ambiance ici présente. Le plaisir continuait quand elle tressaillait un instant.

Qu'avez vous vu ? Qu'était ce la raison d'un tel empressement ? Il était vrai que pendant quelques instants, elle avait perdu la vivacité de la danse. La main de sa partenaire s'était raffermie inconsciemment dans sa main et avait serré d'une façon peu commune. Le Druide est actuellement avec le Légat de Poséidon, ce n'est guère le moment de le voir, continuez cette danse ! Il est important que tout reste normal à la vue de tous ceux qui nous regardent... Bien des gens nous scrutent, nous observent en cet instant. Dansons et surtout, ma chere amie, prenez un peu de plaisir pour une fois !

Le ton était proche du reproche amusé. Il savait qu'elle s'inquiétait et la nature de sa réaction infusait en lui les pires craintes. Mais, ce n'était pas encore le moment de se dévoiler, non pas encore... Il espérait que Nimue comprendrait la situation. Il avait confiance.

"Me voilà rassurée."

Pour un sujet comme pour l'autre, l'homme semblait avoir perdu toute verve. Et son absence de loquacité conduisit l'Atlante à ne rien ajouter de plus. Quel drôle de diplomate tout de même. En principe un tel personnage ne devait pas laisser tarir la conversation, surtout si son interlocuteur lui trouvait un quelconque intérêt -ne serait-ce que simple badinage.

Il dansait bien, c'était à peu près tout depuis qu'ils avaient entamé ces pas. Alors la Toreador s'abandonna à la musique et à la danse, seulement concentrée sur ses mouvements, sur le rythme, sur les postures qu'elle devait adopter tour à tour pour tourner avec le plus de prestance, pour allier cette légèreté et cette agilité qu'il avait remarquées, pour retrouver le chemin de son épaule ou de sa main. Cela finit par la détendre suffisamment pour qu'un nouveau sourire étirât ses lèvres, moins marqué mais plus franc. A défaut d'avoir trouvé un Éveillé intrigant, elle pouvait profiter de la soirée à son aise.

Le rapport à Orphéus viendrait, le Légat ne s'envolerait pas. Et dans tous les cas elle ne pouvait qu'attendre qu'il revînt dans la salle principale pour le lui communiquer.

Une rose ressuscitée

« Pas ici. » dit-elle prestement et tout bas à son partenaire de danse.

Car cette dernière doit se poursuivre, ne souffrir d’aucune fausse note. Il y a tant de paires d’yeux à les scruter qui attendent un pas malencontreux pour s’en moquer, d’autres encore qui souhaitent seulement être divertis, plongés dans l’art et la beauté de chaque instant.
Alors elle hoche la tête pour signifier son accord à Japheth. Ils poursuivent comme si de rien n’était, le danger planant avec eux, joueur.
Nimuë s’amuse de la familiarité qu’à le Thuatha de la rabrouer de la sorte, son sort semblant le concerner. Simple empathie ? La jeune femme ne veut pas y voir autre chose qu’une marque de gentillesse, un soutien dans cette épreuve.

Quand bien même elle ne connaît rien de l’Archiviste et du Soleil Noir. Quels sont leurs projets ? Qui sont-ils vraiment ? La belle aura des réponses. Pour l’heure, elle a envie de faire confiance à cet homme, de croire en quelqu’un d’autre.

Savoir que le Légat de Poséidon se trouve non loin la pousse tout de même à devoir agir avec prudence. Comme ici.

Alors la Sainte des Poissons écarte les ombres et se concentre. Elle le pense ; une sarabande n’est pas différente d’une bataille. Un combat qu’elle souhaite remporter, coûte que coûte pour se prouver d’abord à elle-même que la maladie n’effacera pas totalement qui elle est.

Une sorcière bleue. Une Sainte. Une femme. Une épouse. Une mère.

Elle se laisse guider par l’homme à la chevelure blanche, se redresse et s’enhardi dans ses mouvements. Sa robe noire tournoie, ses pieds frappent la mesure. La jeune femme reprend le contrôle et offre un spectacle presque sauvage. La rose du Sanctuaire possède encore des épines, et un dangereux parfum.

Never-Utopia

Atlas se rendit compte qu'il avait jeté un froid quand la jeune femme s'enferma dans son silence. Un peu embêté, il prit cela sur lui et se décida à changer un peu l'atmosphère.

Alexandrie est en tout cas une belle ville... Mais il existe des vestiges de l'ancienne Egypte que bien des hommes - ou des dames - n'ont pas encore découvert dans les profondeurs de la jungle. Avez vous déjà entendu parlé de cela ?

Il fit une pirouette sur lui même alors que la danse continuait. Il observait les spectateurs et reconnut le seigneur Lothian en personne, discutant avec un jeune homme. Il ne connaissait pas celui qui avait l'attention du Roi d'Orcanie et il se promettait de garder cela en mémoire pour les prochaines heures. Quelques pas chassés sur le côté. Il reprit la suite de la danse.

Votre seigneur est présent dans la salle ?

Question d'élégance, il se demandait qui était le maitre de la jeune demoiselle. Au moins, ce serait un sujet de conversation pour le reste de la danse. Pendant ce temps, à quelques pas derrière eux, un autre couple allait et venait au rythme des mêmes pas de la Pavane. Japheth savait que tout cela était une manière de voir sur ce qui se passait en dehors de la danse. Son regard croisa alors certaines personnalités en train de les observer. Il vit le seigneur Lothian mais aussi le seigneur Léodagan en train de parler avec un autre chevalier. Les ombres empêchaient de voir son invité.

Profitez de la danse pour observer les acteurs de ce monde mademoiselle ! Le seigneur Lothian nous observe, vous observe même... Il doit se demander qui vous êtes.

L'ancien chevalier d'or du Cancer eut un petit sourire à l'adresse de sa partenaire. La danse continuait tranquillement.

Ils dansaient depuis plusieurs minutes déjà et le morceau devait bientôt approcher de son terme, estima l'Atlante, lorsque le diplomate décida de reprendre la conversation. Parfaitement concentrée sur le rythme plutôt que la conversation, Calypso attendit le temps d'une nouvelle ronde de pouvoir revenir proche de son son interlocuteur, dans un espace qui ne dépasserait pas leurs oreilles.

"De la jungle, en Égypte ? Ce serait la première fois que j'en entends parler. A moins que vous parliez des anciens territoires nubiens, au sud ? Ou ceux à l'est, dans les zones humides ? Comment pouvez-vous savoir qu'il existe des vestiges non-découverts... puisqu'ils sont non-découverts ?"

Cela laissait entendre une fois de plus que cet homme en savait plus qu'il ne voulait bien l'admettre, mais l'Arkantea était décidé à camper sa position. Toujours indécise sur le degré d’Éveil et l'allégeance de cet homme, elle n'allait pas commencer à parler d'Atlantis ouvertement, pas avec tous ces potentiels Dormeurs autour.

Elle suivit son regard vers la foule, revint vers lui dans une révérence avant de reprendre son bras. A quel moment avait-elle parlé d'un seigneur, hm ?

"De quel seigneur parlez-vous ? L'Exarque d’Égypte ? Je n'ai pas connaissance de sa présence en ces lieux ce soir."

S'il voulait des informations précises, il allait devoir en donner lui aussi.

Une rose ressuscitée

C’est ce qu’elle fait, profiter de l’instant présent, s’abandonner tout entière à la musique. Sous le masque, un immense sourire ; un rayonnement. Se prêter au jeu l’emmène dans des souvenirs plus joyeux, à un Rêve que la Sainte ne trouve pas si atteignable que cela, en fin de compte.
Cela se ressent dans sa manière de danser. Nimuë laisse de côté le caractère féroce qu’elle veut imposer à son cœur pour un moment de répit, prélude à la candeur et cette once d’acceptation qui vont de pair avec la Mort ?

Aux mots que Japheth a pour elle, la demoiselle incline la tête. Furtivement, son regard cherche à accrocher les silhouettes désignées. Elle chuchote encore :

« Je le vois, oui. » fait-elle, peu certaine que d’avoir attiré l’intérêt de ce Seigneur soit de bon augure. « Quel genre d’homme est-ce ? J’ai aussi remarqué le Roi Léodagan qui discute avec quelqu’un, je n’arrive pas à voir son visage… »

L’attention de la rose du Sanctuaire se focalise vers eux pour tenter d’écarter les ombres et de lever le voile sur l’identité de cet interlocuteur. Puis profitant de ce qui doivent être les derniers instants de la sarabande, elle suit le conseil de l’ancien Cancer et observe ce drôle de monde évoluer au rythme effréné qu’est la Vie.

Sans oublier les Douze Heures.

Never-Utopia

"Atlas" devait bien reconnaître que cette mystérieuse jeune femme savait garder ses secrets. Elle était restée sur sa ligne directrice et avait démontré un certain talent à n'en point douter. Un sourire aux lèvres, il entendit les sons des Bodhrans qui annonçaient la fin de danse. Après une dernière ritournelle, il leva Calypso un instant avant de la poser délicatement sur le sol.

Je ne sais qui est votre maître, mais, j'apprécie en tout cas votre sens du devoir. Rares sont les gens à ne pas s'auto-congratuler dans la dernière ligne droite. C'était un plaisir mademoiselle, j'espère que nous nous reverrons dans les jours à venir... Après s'être pencher, il chuchota quelques mots à son attention. Les ennemis de Camelot se liguent. Tenez vous sur vos gardes.

Un sourire, il fit une longue révérence à sa dame du moment. Puis, il l'invita à sortir de la ronde des danses. C'est là ou nous nous quittons mademoiselle, ca été un plaisir.

A quelques pas derrière eux, le second couple terminait aussi la danse. Japheth observait les spectateurs depuis un moment et fut heureux d'entendre Nimue sur ce qui pouvait se passer dans les commérages de la cour.

Lothian est un homme étrange, réellement ambigu. Un sorcier à ce que l'on raconte... Méfiez vous de lui plus que de n'importe qui... Pour Léodagan, je n'ai pas eu le temps de le voir malheureusement... J'espérais que vous l'auriez eu... La danse était terminée. Japheth fit alors une révérence à son tour à sa dame de danse. Il fit un baise main et en se relevant, il se permit quelques mots dans le feutrée des hourras. Quelque chose couve chere amie.... protégez le Pope. Il est certainement en danger, enfin j'espère me tromper mais autant prévenir que guérir.

Puis, il la raccompagna parmi les spectateurs et se quittèrent après une dernière révérence.

Citation :

Fin du RP pour Aoden et Japheth. Je prendrais en compte vos réponses dans des prochains RP si besoin

La dernière note tomba au moment même où les plis de la robe de la Toreador frôlaient à nouveau le sol, comme si le rythme avait été minutieusement étudié pour accompagner ses pas et non l'inverse. A la révérence de l'homme et ses derniers mots répondirent celle, impeccable, de Calypso puis un sourire énigmatique.

"Une grande dame connaît toujours sa place. Cela n'a rien à voir avec le sens du devoir. Peut-être nous reverrons-nous en effet... Si vous venez à la Cour de l'Exarque, par exemple ?"

Elle suivit ses pas jusqu'à quitter la piste de danse, puis le regarda s'éloigner entre les convives, jusqu'à disparaître de son champ de vision. Les ennemis de Camelot, hein ? Qu'il était étrange d'entendre ces mots-là de la part d'un individu plus que suspect portant un nom atlante par excellence, quelques minutes après avoir eu cette étrange vision en pleine danse... Etait-il l'auteur de ces images ?

Malgré tout le jeu des apparences continuait, aussi la lieutenante ne perdit pas de temps en réflexions infondées. Elle se para d'un sourire composé et s'appliqua à intégrer de petits groupes ici et là, à discuter de tous les sujets, puis à se faire oublier comme elle savait si bien le faire. Choisissant alors un point de vue parfait sur l'ensemble de la salle, elle se posta en attendant le retour d'Orphéus pour pouvoir lui rapporter les soupçons qu'elle venait de grappiller.

Citation :: Et je quitte le RP en Arcane III

Fin de la danse

La danse s’achève sur les derniers conseils de Japheth. Savoir le Grand Pope en danger, en plus de tout le reste, pousse la jeune femme à ne pas perdre de temps. Elle quitte donc l’ancien Cancer non sanslui souffler qu’elle le retrouverait, lui et Eole, à l’auberge où ils auraient dû se rendre avant de faire la rencontre de Morgane.

La jeune femme s’incline et s’éclipse rapidement de la vue du Seigneur Lothian. Cet homme, un sorcier ? Si l’ambiguïté ne dérange pas la Rose du Sanctuaire outre mesure, le fait que le Thuatha l’enjoigne à la prudence la convainc de rester hors de portée.

Il lui faut trouver Childéric au plus vite. Ou débusquer Myrddin ou Artorius… se fondant parmi les convives, Morwenna vérifie que son masque est bien en place et fait une prière à Athéna.

S’il venait à lui arriver quelque chose, je ne pourrais pas me le pardonner…

La poitrine serrée d’une appréhension grandissante, la Sainte s’élance, repousse avec plus ou moins de délicatesse, les attentions qu’on lui porte.

FIN DU RP

Never-Utopia

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