[Mars 553] Gaieté solaire

J'étais de retour, du moins pas vraiment de retour car peut-on être de retour dans un endroit où on n'a jamais mis les pieds? Et pourtant tout oracle que j'étais désormais, j'étais effectivement de retour. Car ce territoire à la douce et lumineuse chaleur qui s'offrait à mes yeux était ce que je devais appeler maison maintenant. C'était le territoire des Oracles, c'était le Sanctuaire d'Apollon, sa Tour des Vents. Mon outre était pleine, je la tapotais au rythme d'une légère balade. Je sentais le vin, c'était un fait mais le bon vin doux et sucré, pas la piquette au vinaigre qui me tachait depuis plusieurs jours. J'avais les joues légèrement rouge, un début d'ivresse douce et acceptable.

Deux mois. J'avais bourlingué durant deux mois. J'avais quitté Marcus et quelques jours après Rome. Mon but? Tenter de remplir ma mission, même si elle ne fut pas fructueuse. Mais l'était-elle vraiment pas? La suite me le dira car comme dans une histoire d'orphelin que sème des graines pour retrouver sa route, j'avais laissé derrière chacun de mes passages, une petite phrase, une histoire, un mot pour que les possibles serviteurs d'Apollon qui l'entendent puissent savoir qu'il était temps pour eux de revenir à la maison. Il était l'heure, l'heure du retour du dieu des arts et de son peuple dans leur havre de paix. L'heure de la persécution était finie, celle de la résistance était la désormais.

Maintenant que j'avais émietté mon pain dans les divers tavernes et caboulots à plusieurs semaines de marche et de cheval de Rome, que ses mêmes miettes allaient en créer d'autres, j'ai le sentiment qu'il fallait que je revienne à Rome. J'étais seule oui, point d'autre guerrier avec moi mais j'étais confiant malgré tout. C'est ainsi que Rome m'ouvrit ses portes ainsi que la Basilique Saint Pierre. Je sus d'instinct ce que je dus faire et c'est ainsi que je me laissa happer par le tableau monde et que j'arriva dans ma nouvelle demeure.

Je marchais sur cette longue place remplie de colonnes, mon regard s'étirait sur l'horizon et je commençais à entonner l'une des mes chansons préférées, l'une de mon répertoire d'Alexandrie.

♪♪♫ Ah! Mes amis, quel jour de fêteuh
Je vais marcher sous vos drapeaaauux
Ah! Mes amis, quel jour de fêteuh
Je vais marcher sous vos drapeaaauuux
L'amour, qui m'a tourné la têteuh
Désormaaiiis, désormais me rend un héééros
Ah! Quel bonheur, oui, mes amis!
Je vais marcher sous vos drapeaux!
Je vais marcher sous vos drapeaaauuux!
Qui celle pour qui je respiiiireuh
A mes voeux a daigné souriiireuh
Et ce doux espoir de bonheeeuuurrr
Trouble ma raison et mon coeeuurrr! Aaaaah ♫♪♪