Round 2 : Combat n°4 - Niddhog vs Yvan

Le dernier match des quarts de finale du tournoi de Camelot touchait à sa fin. Un combat qui n'avait pas été sans surprises. Deux hommes venus de lointaines contrées, aux visages cachés derrière des masques, et aux auras sinistres, chacun à sa manière.

D'un côté, le dénommé Niddhog, un Guerrier Divin venu du Nord, et nouveau porteur de la Godrobe d'Alpha. Discret au sein de sa délégation, il avait surpris par son choix de rejoindre le tournoi. Sa marionnette, qui avait pris la forme d'une créature mi-humaine, mi-reptilienne, s'était déchaînée dans l'arène des Ligures, libérant pestilence et putréfaction lors du premier round afin d'arracher la victoire. Entre dégout et fascination, le public n’avait su que choisir.
De l'autre, un mystérieux chevalier qui ne s'était déclaré d'aucune allégeance en s'inscrivant au tournoi. On parlait de lui comme le Chevalier Noir, ou le Chevalier sans bannière. Les bonnes gens de Camelot se ravissaient de cette touche de mystère, et bon de rumeurs circulaient sur son identité. Qui était-il ? D’où venait-il ? Le nom qu'il avait inscrit était-il vraiment le sien? Dans l’arène, son pantin, une forme humaine toute armurée d’ombres, avait combattu avec des armes peu conventionnelles : un marteau et une faucille. Des outils de paysan, plutôt que des armes de noble chevalier.

Au début de leur affrontement, le Guerrier Divin avait clairement pris l'ascendant. Outre les malédictions de ses maladies, il avait invoqué les âmes des morts dans l'arène pour assaillir son adversaire. Cependant, face au simili draconique, le Chevalier Noir avait su renversé la situation. Comme une chape de plomb, une violente aura était tombée sur l'arène. Dans cet environnement, Nidhogg avait progressivement eu de plus en plus de mal à combattre. Son adversaire avait même retourné contre lui les âmes défuntes qu'il avait invoquées! A la fin de l'échange, le pantin du Guerrier d'Alpha avait posé genoux à terre, vidé de ses forces. L’avatar du Chevalier Noir s’était alors approché, pour délivrer le coup de grâce… mais au lieu de cela, il s’était accroupit pour placer son visage voilé au niveau de celui de son adversaire. Les spectateurs les plus proches purent entendre, au milieu des cris de la foule, un semblant de conversation.

« Pauvre bête… Coincée dans un corps trop petit pour elle. J’avoue ne pas comprendre la logique. Pourquoi te laisser enfermer alors que tu n’aspires qu’à dévorer le monde? »

Le pantin de Niddhog gronda de colère et se cabra. Sa mâchoire claqua dans l’air pour tenter de saisir la gorge de sa proie, mais celle-ci avait prestement reculé pour se dérober à ses crocs. Dans l’obscurité de ses ombres dansantes, l’inconnu ricanait.

« Hahahaha ! Mais c’est qu’il a encore du mordant, l’animal! Bien bien bien! Tu n’auras qu’à venir me trouver lorsque tu te seras libéré de tes entraves. Je ne dirai pas non à l’occasion d’ajouter une tête de wyrm à ma collection de trophées. »

Il y eu un dernier mouvement du bras du chevalier sans bannière qui frappa la gorge de son adversaire. Dans un craquement, le bois du pantin des Ligure se brisa, et sa tête vint rouler à quelques mètres de son corps, qui reprenait progressivement son apparence d’origine. Le combat était terminé. Fidèle à la légende, le chevalier avait vaincu le dragon.
Le vainqueur ne savait pas encore qu’il allait lui falloir reproduire cet exploit pour progresser en finale, vers son objectif.