[Mi-Avril 553] Bois la tasse [PV Endymion][Terminé]

Sans mot dire, la silhouette roussâtre s’avançait à travers les ruelles. Seuls les cliquetis des solerets sur les dalles souillées signifiaient sa présence aux alentours de l’Atlantique Nord. De gauche à droite, ne se trouvaient que des marchands, des échoppes et des sauvages maritimes ; une réalité bien éloignée de l’image qu’elle se faisait des lieux, bien que, en s’y attardant un peu, le désastre s’avérait prévisible : lorsque l’on connaissait l’animal qui servait de gardien, l’étonnement ne pouvait que s’éteindre. Un protecteur qui, d’après les retours que l’on sifflait à son oreille, s’était fait déposséder de sa moitié.

Un Dragon acculé, dépourvu de ses belles écailles.
Voici tout ce qu’il en restait.

Sur son passage, les rires provoquaient des soupirs. Lorsque Cassandra prenait la peine de sortir, cela n’était que pour affaires. Le cas échéant, elle aurait, sans doute, envoyé Helin l’Enjouée : celle qui aime boire, manger, se mêler à la populace et qui rêve de voyages et d’égalité. À cette pensée, et à l’abri des regards, les Lyumnades nasardent. C’en serait presque décevant !

À mesure qu’elle avançait, les quartiers civils se troublaient dans les brumes glaciales, celles-là mêmes qui lui mordaient le visage. Faisant fit de cela, et sans aucun doute habituée à des températures plus basses, l’Atlante s’approcha du secteur où demeurait le pilier ; une approche à pas de loup, mais la posture droite et fière, tandis qu’elle rejoint le chemin pavé d’or et les âmes perdues.

Une créature naturellement discrète.

Ses propres formes grises se dressent en barrière, l’accompagnent sur quelques mètres, le temps de sortir de ce piège irrévérencieux, puis disparaissent aussitôt. Il en faudra plus, pour la faire reculer, parce que c’est de manière officielle qu’elle s’annonce sur ce territoire. En somme, s’agissait-il d’une entrevue prévue. Alors, dès lors la gueule du requin dépassée, un bref hochement de tête pour saluer les gardes s’imposa, puis elle détourna le regard et prit la route jusqu’aux quartiers du futur feu Général.

Toc. Toc. Toc. Trois coups dans la porte, fermes et à intervalle régulier. Vraisemblablement était-il dans les parages, ou peut-être en train de noyer son désespoir quelque part. Qu’importait, au fond : elle ne faisait que son devoir.

— Cassandra des Lyumnades, protecteur de l’Antarctique. Ouvrez cette porte, Endymion.

Une voix claire, aussi neutre que ses traits. Les affaires sont les affaires et les obligations sont les obligations, tenta-t-elle de se convaincre intrinsèque. Sans cela, avec les derniers évènements et la visite impromptue de Nellie, jamais elle n’aurait fait le trajet.

Cassandra des Lyumnades:

L’entrée libérée, Cassandra pénétra dans l’antre de l’ancien Dragon des Mers. Fermement ancrée sur ses jambes, le dos droit, elle ne s’assied toutefois pas et balaie l’espace de son impassible regard. Sa nuque, quand à elle, demeure, en majorité, immobile et ne se meut que lorsque cela s’avérait nécessaire, c’est-à-dire lorsqu’elle décida, enfin, de le fixer. Prunelles contre prunelles ; les Lyumnades ne craignent rien, ici, et perçoivent la vigilance à son égard. Les ombres subsistaient, ça et là, quand bien même elles ne l’accompagnaient pas, cette fois.

Silencieuse, elle observa chacun de ses mouvements, arquant brièvement un sourcil, lorsqu’il déposa les verres et s’affala sur le tabouret, sans attendre. Ses interrogations rajoutent de la profondeur à cette micro-expression – brève, mais en partie volontaire : n’avaient-ils pas convenu de cette rencontre ? Un oubli, un quiproquo ou des messages qui ne passaient pas. Dans tous les cas, lui faudrait-il encore enquêter sur cela.

La prenait-il pour une idiote ? En dépit de son masque de neutralité et de devoirs, l’Atlante se questionne sérieusement. Les réponses qu’il attend, Endymion pourrait aisément y répondre par ses propres moyens, car les présentations et les manifestations différaient toujours selon les raisons d’une apparition.

— Êtes-vous seulement capable de me voir, présentement, Endymion ?

Le cas échéant, les inquiétudes étaient superflues. À la mention inverse, sans doute ne s’en serait-il rendu compte, de toute manière. Alors, toujours debout, les bras croisés contre son plastron, elle le jaugeait, lui et ses capacités à comprendre, à assimiler, à réfléchir.

Qu’il lui prouve.

Sans sourciller, Cassandra retourna, un instant, au silence, le temps de lui laisser l’opportunité de rassembler ses idées, de prendre du recul sur les inepties qu’il venait de prononcer. Oui, non, peut-être. Parvient-il à la saisir, cette chance ?

— Ne devriez-vous pas être en train de commander vos hommes ? Cela étant, j’ai ouï-dire que le Dragon s’est fait délesté de ses précieuses écailles...

Si la première sonna comme une question dans la forme, il n’en fût toutefois rien et cette dernière ne laissait aucune place à l'hésitation. Sa présence était, somme toute, logique : elle voulait entendre sa version, avoir ses explications. Les pourquoi, les comment, et tout ce qu’elle ne pourra obtenir par d’autres moyens – pas si facilement, néanmoins.

Les Lyumnades étaient réputées insaisissables, rigoureuses et autoritaires, de celles avec qui l’on ne riait guère. Ainsi, peu nombreux étaient ceux qui l’appréciaient, la tolérait, parmi les rares qui avaient eu l’occasion, une fois ou deux, de la côtoyer. Contrairement à elle, Endymion ne la connaissait que de nom, de réputation tout au plus. Toutefois, derrière les apparences, les dragons n’en restaient pas moins dangereux. Pouvait-il seulement la voir ? Pour toute réponse, cette désinvolture qui le caractérisait si bien, puis une carte se plantant dans le bois, à sa proximité. Sans jeter le moindre regard sur l’image, Cassandra arqua un sourcil, peu convaincue des avances affirmées par son camarade d’obligations, puis l’observa remplir les deux verres. C'est vrai qu'il est porté sur l’alcool, se souvint-elle.

En silence, d’une lueur inquisitrice, la Générale le questionna sans vergogne ; ces verres avaient-ils une raison d’être, dans ce curieux échange ? Quoi qu’il soit, il possédait toujours ses crocs. Une information bonne à savoir, bien qu’elle ne s’y arrêta pas.

— En êtes-vous certain ?

Un soupir feutré glissa sur ses lèvres, tandis qu’elle jaugeait celui soutenait et croyait fermement en sa suprématie sur le pilier de l’Atlantique Nord. Un autre venait de prendre sa place, dans les décisions de la région, alors, il convenait de saisir d’où lui venait cette assurance. Peut-être était-elle démesurée, illusionnée, passionnée ou éclairée. Aussi, les iris changeantes et la menace sous-jacente ne l’impressionnaient pas, en aucun cas. Alors, de ce ton éternellement neutre, elle demanda :

— Pour quelle raison pensez-vous que je me sois déplacée jusqu’ici, Endymion ?

Elle ne laissait aucune place à l'hésitation. Si Cassandra voulait l’abattre, elle l’aurait déjà fait sans prendre la peine de se montrer. Pour l’heure, elle n’envisageait d’obtenir que sa version des faits.

— Et quel serait ce chaos que vous attendez ? Serait-ce la prédiction de l'une de vos fameuses cartes... ? À cette mention, sa main désigna la carte encore coincée dans le bois.

Tant mieux s’il s’en amusait, à défaut d’en percevoir les sens et les nuances. Elle, en revanche, n’était pas venue pour rire quel qu’en soit la raison ; elle se serait volontiers abstenue de cette visite, si ce n’était pas pour son éternel devoir. Alors, Cassandra constatait le trop plein d’assurance dont faisait preuve l’ancien Dragon, se remémorant divers éléments à son sujet. Plus il avançait dans ses hypothèses, plus il se noyait. Il se fourvoyait sur le pourquoi de ce moment qu’ils partageaient par la force des choses. Dans sa tête, l’hésitation n’y avait pas sa place, plus depuis cette fameuse bataille, alors qu’elle revêtait pour la première fois sa nouvelle scale. Elle voulait son récit, certes, mais…

— Les cartes possèdent-elles une seule et unique lecture ?

Si non, quelles seraient les autres possibilités ? Depuis le départ, Cassandra ne cachait aucunement sa méconnaissance des cartes et de leurs significations. Donc, elle l’interrogerait afin d’éclairer ses lanternes. Endymion était une pipelette, après tout.

— Peut-être vous indiquent-elles la nature de ce recommencement, ou la taille du tsunami qui dort encore. Vous ne semblez pas voir cela d’un bon œil, n’est-ce pas ?

Ses impressions et le pouvoir de ses cartes étaient-ils justifiés, ou étaient-ils manipulés par son ressentiment envers le Sénat, Arhan lui-même ? Elle voyait aisément ces désaccords, mais son objectivité ne s'en trouvait-elle donc pas voilée ? Ainsi, elle reprit aussi sec :

— Pourquoi donc ?

Lui aussi, la jaugeait. Cassandra sentait que ce regard ne se détachait pas ; il en était incapable, mais différait de bien des manières. Pour autant, Endymion ne s’emprisonnait pas dans un silence de mort, l’éclairait même sur les règles qui régissaient l’utilisation du tarot. S’il prétendait que l’affect et nul autre influence quel quelle soit n’entrait en compte, les Lyumnades restèrent sceptiques. Capter les subtilités sous-entendait la présence de l’interprétation et, en cela, ces cartes pouvaient-elles parler avec justesse ?

— Je vois.

Admettons. Elle croyait en l’existence des créatures des temps anciens et se berçait de leurs histoires, engendrant parfois une haine viscérale et incompréhensible, alors pourquoi ne fonctionneraient-elles pas ? Même guidées par des sentiments divers, rien ne réfutait cette possibilité.

Il répondait, certes, mais partiellement à ses interrogations. Visiblement, le Dragon s’impatientait, mais il appert que la patience n’avait jamais été dans ses caractéristiques, étonnamment. Pas plus que la sagesse qu’on leur attribuait pourtant. La créature attendait des explications sur des questions qu’il ne prenait pas la peine de poser. Un soupir feutré outrepassa ses lèvres, tandis que ses prunelles scrutèrent la silhouette masculine sur sa chaise.

— Vous ne m’avez encore posé aucune question, Endymion.

De cette simple réplique, elle l’invitait à la questionner sur ce qui l’intriguait. Évidemment, Cassandra ne promettait rien. Toutefois, il n’obtiendra rien tant qu’il ne les formulera pas à vive voix. Qu'allait-il donc lui sortir, cette fois ?

Citation :

Toute petite réponse, désolée. Cassandra attend qu’Endymion lui pose ses questions pour rebondir un peu !

En effet, le feu-Dragon des Mers avait tenté de sonder les raisons de son apparition. Pourtant, que cela provienne d’une initiative ou de l’ordre d’un tiers, Cassandra n’y prêtait aucune réelle attention ; ces interrogations étaient vides de sens, tant elles contenaient les réponses en leur sein. Les explications, tout ce qui s’en suivait, Endymion les possédait déjà, dans le fond. Alors, les Lyumnades arquèrent un sourcil, tandis qu’il répétait ses questions avec pression : lui, considérait cela comme un jeu, mais, mussée derrière son masque d’invisibilité, elle n’y voyait que du sérieux. Plus que cela, elle avait soif de connaissance, ne serait-ce que pour appréhender les camps, les joueurs situés de chaque côté de l’échiquier, comme lui-même le mentionnait.

Sa venue ne tenait pas du hasard, pas plus que sa visite avait pour but d’être courtoise : cela, Cassandra ne l’avait jamais caché. Qui plus est, la sentinelle n’était de loin pas des plus bavardes, ni appréciée. Depuis son arrivée dans l’armée, elle ne se manifestait que pour son devoir, quel que soit la forme qu’on lui donnait. Commandements ou tâches ingrates, rien ne la faisait reculer.

Pour Atlantis !

Jetant une œillade sur le verre de nouveau plein, elle prit le temps de faire le point avec elle-même, une éternelle expression de lassitude sur ses traits. Patience et dragon allaient-ils vraiment de paires ?

— Nulle part. Je ne suis qu’une observatrice au milieu d’un grand nombre d’acteurs. Une observatrice qui veille sur la cité sans faire de vagues, d’autres généraux étant plus compétents que moi dans cet exercice. Ma visite n’a, en effet, rien d’une marque de courtoisie ; en tant qu’observatrice, il est de mon devoir de prendre connaissance de l’ensemble afin de juger ce qui doit l’être convenablement, avec justesse.

Pour choisir le châtiment adéquat, cela allait de soi. Reportant son regard dans le sien, elle poursuivit :

— Je viens donc entendre votre version, les raisons de la confiscation du Dragon des Mers, de la suspension des tâches qui vous ont été confiées. Quant à votre première question, Endymion, vous vous doutez que, si je venais sur l’ordre d’un tiers, il y a bien longtemps que votre cou serait soulagé du poids de votre tête.

Dans ces ultimes réponses, aucune trace de menace. Comme à l’accoutumée, ses tonalités neutres dominaient chacune de ses ponctuations. Ne se doutait-il pas que certains ne voudraient voir qu’un corps inerte ?

Le remettre en toute connaissance de cause, afin de prouver sa bonne foi et son innocence dans une affaire où les accusations se portaient sur sa personne : une remarque tatillonne pour confirmer, de manière détournée, que son armure était confisquée. En effet, si l’initiative semblait, de prime abord, venir du Dragon, n’importe quel imbécile capable d’user un minimum de sa cervelle comprendrait que le conseil ne laisserait en aucun cas une Scale dans les mains d’un élément perturbateur. D’autant plus quand celui-ci leur est hostile, d’ailleurs. En somme, le résultat est identique. Cette forte opposition, Cassandra la ressentait dans la totalité de ses propos et, d’ailleurs, Endymion lui-même ne semblait guère vouloir la dissimuler. La raison mussée derrière l’affaire, quant à elle, ne tarda pas à suivre.

Ainsi, contait-il son récit ou, du moins, un chapitre de celui-ci ; un chapitre que l’atlante écouta avec soin. Les imposteurs dormaient dans tous les recoins, ils étaient partout : c’est ce qu’avait donné les débuts de ses enquêtes, sans oublier qu’ils prenaient de nombreuses formes différentes et, ses spécimens, les Lyumnades commençaient à en connaître un paquet.

— Ces troubles, que vous avez perçu autour de la zone de l’Atlantique Nord, quand vous êtes vous rendu compte de leurs manifestations ?

Des choses se tramaient dans l’ombre, oui. Cette affirmation d’Endymion, Cassandra ne pouvait qu’y consentir. La question résidait surtout dans le fait de savoir jusqu’où les évènements, à première vue indépendants, étaient liés. Concernant ces histoires de lignées, Cassandra ne préféra pas argumenter. Ses pensées, vis-à-vis de ce sujet, étaient pour le moins complexes.

— Le Sénateur n’a-t-il pas souhaité partager son raisonnement, ses arguments et ses preuves à la suite des analyses réalisées à son initiative ? Plus simplement, vous ne pensez pas que cela soit le fruit du hasard, n’est-ce pas ?

Des fantômes, une arche inconnue et scellée : tout cela envoyait un mauvais effet, comme un soldat brouillon. Plus, cela faisait écho à d’autres histoires qu’on lui avait narré, au-delà de celles qui sont restées sous clef.

— Des fantômes ? Concernant l'autre problème, je demanderais une participation de nos marchands, à condition évidemment que cela n'impacte pas le domaine.

Finalement, les quelques paroles balancées suffisaient pour que le Dragon relate son histoire, partage le fil de ses pensées et les impressions qui, très vite, s’étaient manifestées. Dans le lot des Sénateurs, nombreux laissaient une âpreté dans la gorge de Cassandra. Quelque chose clochait, assurément, en avoir la certitude ne lui avait pris que peu de temps, dans les faits. Cependant, à contrario des autres protecteurs, elle ne condamnait pas Arhan pour autant. Son ego faisait de lui la marionnette parfaite, pour qui savait y faire ; les coupables se trouvaient dans les entourages et se tapissaient à l’abri des regards, laissant la lumière à ceux qui la rechercher éperdument.
Concernant Etrius, en dépit du discours peu ragoutant que livrait Endymion à son sujet, des ombres subsistaient sur le tableau, de sorte qu’une condamnation ne pouvait, pour l’heure, avoir lieu. Les explications bancales fournies au Conseil n’arrangeaient toutefois pas son cas.

— Je vois. Peut-être avait-il remarqué quelque chose et, ne supportant pas son échec dans la manœuvre, envisageait-il de vous mettre en cause. Son attitude est suspecte, mais sa démarche est maladroite.

Là encore, ça ne collait pas totalement. Dans tous les cas, il n’était pas le cerveau des opérations. Un opportuniste, Etrius l’était sans aucun doute, mais pour le reste…
La Générale sourcilla à la mention des Muiens. Tout ce qui les concernait était tenu au plus strict des secrets et peu d’agents étaient au courant des tentatives et des résultats. Pourtant, les bribes d’une conversation passée remonta dans sa mémoire ; en effet, certains idiots avaient lâché le morceau.

— Agir uniquement en s'appuyant sur des pactes serait bien trop risqué et aléatoire : la trahison peut devenir une habitude, une addiction pour certains.

Sans en dire plus, la demoiselle retourna vaquer à ses pensées. Des pactes et des manipulations, oui, mais également des infiltrations étaient à envisager. L’étendue des capacités des Muiens était méconnue, suffisamment pour qu’ils puissent agir de l’intérieur, n’est-ce pas ?

— Ce n’était pas des coïncidences. Cependant, je ne me positionnerai pas en l’état. Ce n’est pas pertinent à mon sens. En supposant qu’ils aient des correspondances au Conseil, cela pourrait également inclure l’Amirauté.

Ce rictus, ce regard acéré, les Lyumnades n’y répondront que par le biais de ces mots et cette froideur ambiante dont elle ne se défaisait jamais. Ce n'était pas des coïncidences, mais rien ne prouvait que toutes ces actions provenaient du même commanditaire.

Contrairement au Dragon des Mers, les Lyumnades restaient de marbre ; elles ne sous-estimaient personne, mais prenaient le temps d’accumuler des preuves, des informations, des hypothèses : tout ce qui pourrait s’avérer utile pour démêler les nœuds. Cette démarche manquait cruellement aux autres Généraux et Marinas quels qu’ils soient. En outre, Endymion se fourvoyait sur un point bien précis : il n’était pas toujours nécessaire d’avoir un but sous-jacent pour trahir. Certains comportements, parfois, ne s’expliquaient tout simplement pas par autre chose que le désir de nuire. Des spécimens de ce genre, Cassandra pourrait en citer un bon nombre en exemple, mais était-ce seulement pertinent ? Il campait sur ses idées.

— Pas forcément, non.

Ainsi, l’Atlante se contenta de hausser les épaules, doucement, consciente que cette conversation ne mènerait à rien de concluant. Il campait sur ses idées et ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Elle mentionnait les proches, il brandissait les porteurs encore présents. Pourtant, l’Amirauté ne comptait pas qu’eux dans leurs rangs. L’affaire Nessius fît durcir son regard une fraction de secondes ; la loyauté, ou quel que soit le nom qu’on lui donnait, n’était pour autant pas un gage de fiabilité. Il en était la preuve vivante.

— Et faites bon usage du mien, Endymion.

Somme toute, l'âme se dirigea vers la porte, accordant au passage ses dernières salutations avant de disparaitre dans l’encadrement de la porte.

Citation :

Merci pour ce sujet !