[Fin mai 553] Rencontre avec le Grand Patron (PV Childéric)

Qu’est-ce que je n’aimais monter ces marches. Putain ! C’était long et pénible. Traverser maison après maison… Parfois, j’enviais certain des Dorés. De un, ils avaient moins de chemin à parcourir et de deux, eux pouvaient se déplacer à la vitesse de la Lumière.

Traverser les douze temples dont près de la moitié étaient vides avait quelque chose d’à la fois magnifique et de quelque peu déprimant. Je ne croisais pas âme qui vive dans les deux premiers à l’exception des serviteurs chargés de tenir la demeure en l’absence de Gardien.

Ce fut Iolas, le serviteur des Gémeaux qui m’accueillit dans le troisième temple. Son maître était absent ou indisponible. On racontait partout dans le Sanctuaire qu’il venait de revenir d’entre les morts. Etait-ce seulement possible ? Après tout, un simple chevalier de bronze comme Xanathos y était bien parvenu. Mais le Phénix n’était pas un chevalier comme les autres. La bestiole n’avait-elle pas la réputation de renaître de ses cendres ?

Je ne croisais pas non plus, ni la nouvelle gardienne du Cancer, ni la disciple du Vieux Lion dans leurs maisons respectives. Tout juste le chevalier de Pégase qui semblait avoir à cœur de faire briller les marches entre les deux demeures. Qu’avait-il bien pu faire comme connerie pour mériter une telle punition ? Il fallait espérer que la défense serait plus coriace si jamais nous venions à être attaqués.
Je ne croisais pas non plus la Coupe dans la sixième maison. Seulement l’aide de camp de la Vierge. Une certaine Eireen qui me dévisagea d’un regard furieux. Sans doute que ma sœur d’argent était venue pleurer « l’humiliation » que je lui avais fait subir au Colisée auprès d’elle. Quoi qu’il en soit, je n’étais clairement pas le bienvenu.

Je traversais les temples suivants sans m’y arrêter davantage. Le Sagittaire résonnait de bruits de marteau et autres outils. L’inventeur fou devait être à l’œuvre sur une des machines dysfonctionnelles dont il avait le secret. Passant le Verseau et les Poissons, je me présentais donc devant l’entrée du treizième temple. Astérios, qui était de faction, m’ouvrit la porte, vraisemblablement informé de ma convocation. J’entrais donc dans la grande salle, prêt à faire face au Grand Patron.

«Euryan de Persée au rapport. Quelles sont les nouvelles des hauteurs ?»

Je m’appuyais sur une des colonnes, attendant une réponse de mon supérieur.

Il est difficile et fatiguant de gérer les soldats qui ont quelque chose à prouver, surtout à eux même. La discipline est une chose importante dans une armée. Elle est le corps solide des soldats, si l’armée marche sur son ventre, la discipline en est la colonne vertébrale. Ce n’était pas bien différent pour le Sanctuaire, bien que l’ordre dans les rangs d’Athéna ne soit pas aussi dur que dans l’armée impériale. Pourtant, les chevaliers ont leurs lots de ruffians et de traîne-savate. Persée est l’un de ceux-là. Oh, le vieux lion n’était pas le Pope le plus à cheval sur le protocole de l’histoire. Du temps où il portait l’or, il y a quelques années, Bélisaire l’avait menacé plutôt sévèrement pour un manquement bien moindre à ce qu’il avait sous les yeux. Pourtant, Childéric savait qu’il pouvait compter sur Euryan dans une taverne mais il ne pouvait vraiment lui faire confiance dans la ligne.

Il était trop inconsistant, trop de chose à prouver, à lui-même et aux autres. Peut-être que l’Italie l’avait marqué et que ses longues missions lui ont apporté la nuance qui est la sienne pour prétendre à autre chose que des tâches plutôt bas du front, mais vu sa présentation et bien le vieux lion en doutait. Un long soupir glissa sous le masque de fer qui couvrait son visage et c’est tout ce que son vis-à-vis pourrait saisir de ses expressions. Quant à savoir à quoi il était du c’était un autre monde. Childéric laissa planer le silence quelques instants avant de reprendre :

« - J’ai connu de chartrier plus présentable et plus poli que toi. »

Il pourrait tester le sérieux de l’homme qu’il avait face à lui avec cette réplique et sa réaction en dirait long sur la façon dont il avait, ou non, changé depuis la dernière fois.

« - C’est plutôt de toi que j’attends les nouvelles. Tu as assez profité de la campagne italienne pour au moins avoir des choses à m’en dire. »

Malgré tout, ce ruffian peu fiable dans une ligne avait son intérêt et comme tous les soldats d’Athéna, ces talents allaient être plus ou moins utilisé où ils devaient être utiles. Même la sagesse a parfois le besoin d’emprunter quelques objets sans que son propriétaire ne soit véritable au courant de leur disparition ou de qui les lui a pris.

« Tiens ! Quelle drôle de coïncidence ! Moi aussi ! Ça nous fait au moins un point commun, Votre Grandeur…»

Ça commençait bien… A peine arrivé, je prenais déjà une salve en bonne et due forme. Je continuais donc sur ma lancée, bien décidé à ne pas me laisser rabaisser.

« Moi aussi, vous m’avez manqué, Grand Chef…»

Et paf ! Remonte tes braies, André ! Bon… Il ne fallait pas non plus que j’aille trop loin si je ne voulais pas me retrouver au mitard ou pire… A nettoyer les marches avec le poney ailé ! Il voulait sans doute me tester. Savoir si l’Italie m’avait « calmé ». Il se rendrait compte bien assez tôt de ce que j’y avais vécu. Pour l’heure, il préférait un rapport. Bien entendu. Mais tant qu’à parler de la campagne, autant rentrer dans les détails.

«Hé bien, j’ai eu l’occasion de croiser du pécore en veux-tu, en voilà. C’est dingue ce que les italiens sont pénibles. Vous leur demandez une information, ils vous racontent leur vie avant de vous jurer qu’ils ne savent rien. Puis, vous êtes obligé de les menacer ou pire, de les payer. Et là, étrangement, la mémoire leur revient subitement… »

Bon… Evidemment, ce n’était certainement pas ce qu’il avait espéré de prime abord. Je m’approchais de la table où se trouvait les restes non entamés de ce qui avait dû être un petit déjeuner, me servis quelques grains de raisin et continuais, feignant toujours une forme d’indolence.

« Bon… Humm… Après, on a écumé les territoires fraîchement conquis avec les gardes que vous m’aviez demandé de diriger. Nous avons nettoyé les poches de résistances des hommes loyaux au Général Narsès. Etrangement, la plupart ont préféré mourir au combat que de se rendre. Je pensais vous en renvoyer davantage au Sanctuaire. La garnison de Panormus a été normalisée juste avant que je reçoive votre missive pour rejoindre la Transylvanie. Mais j’ai cru comprendre que d’autres avaient été envoyés pour les mêmes raisons un peu partout. Des survivants de l’île d’Isa racontaient avoir fui trois éveillés dont un qu’ils connaissaient fort bien puisqu’il s’agissait d’un ancien serviteur de Narsès. Vous comprenez aisément mon étonnement à l’idée de savoir que ce traître de Xanathos, après nous avoir, pardonnez-moi l’expression, chié littéralement dans les cothurnes, soit encore en vie et qu’Athéna lui ait accordé son pardon ainsi que l’armure du Phénix. Remarquez, ça n’a pas eu l’air de beaucoup lui réussir lors de sa dernière mission… »

Je pris enfin une posture plus sérieuse et plus protocolaire. J’avais sans doute suffisamment joué les sales gosses pour le moment. A mon tour de voir si le Grand Pope était toujours assis sur un balais ou s’il savait désormais lire entre les lignes, au-delà des apparences.

Sous son masque, le vieux lion papillonna des yeux devant la réaction du chevalier d’argent. Il comprenait que certains ont besoin d’avoir le dernier mot pour garder une forme de contrôle, mais là… Il y avait l’art et la manière de la répartie, mais ni l’une ni l’autre n’était présente. Parfois, le silence est plus efficace qu’une réplique faussement cinglante. Enfin, s’il était content de lui. Childéric l’invita alors simplement d’un geste de la main à poursuivre et répondre à la question qu’il venait de lui poser. Après tout, il était resté loin du Sanctuaire pendant longtemps, et certainement pas pour du tourisme, alors qu’il se comporte pour une fois en soldat. Qu’il donne à son rapport le ton qui lui convient, tant qu’il contient les informations nécessaires.

L’Italie était un point particulier… Le vieux lion y avait participé activement et savait bien la réalité qu’avait englobée ce conflit. Bien que cette guerre soit plus complexe qu’elle n’y paraît. Après tout, les éveillés y avaient jouer un rôle, mais c’était sans compter les hommes de Totila et les différentes batailles qui en étaient nées. Les oracles et les chiens de guerres avaient eu aussi joué leur rôle dans cette affaire. Une guerre ne se fait jamais seule. Pour autant, Childéric avait vu de ses yeux le coût que ce conflit avait eu sur la population. Alors, il voyait plutôt bien de quoi le chevalier voulait parler et ne put s’empêcher de rire avec la puissance de son rugissement habituel. Le vieux lion fit semblant de ne pas le voir piquer du raisin. Les petites victoires sont parfois les meilleurs.

La suite sera plus sérieuse, enfin. Asta, capitaine des Prétoriens laissé en Italie et aussi ami personnel de Ryme et autre disciple du Pope, avait confié certains de ses hommes à Euryan. Il y avait du sale boulot à faire… Si Narsès avait donné la chasse aux oracles comme à des animaux, ce n’était pas le cas du Sanctuaire et dès que l’ordre eut été remis dans ses affaires, il avait fallu s’occuper des séditieux. Pourtant, les poches de résistance avaient la vie dure et le chevalier d’argent, accompagné du corps d’élite répondant uniquement aux ordres du Pope et suivant ce dernier avait été mis à contribution pour régler ce problème. Après tout, les fidèles du général étaient de ceux à vouloir mourir plutôt que de se rendre. Alors, il fallait quelqu’un pour faire le sale boulot et beaucoup de chevalier avaient été missionné pour ça. Certains plus capable de se salir les mains que d’autres. Persée est de ces derniers. Et le problème était loin d’être réglé…

« - Oui, quelqu’un semble avoir repris les reines derrière Narsès. Les rats ont été éparpillés, mais quelqu’un les rassemble et tant que nous ne savons pas exactement qui, bien que nous ayons quelques idées... le problème subsistera. »

Beaucoup d’effort était consacré à la quête de la personne qui avait repris le rôle du général désavoué. Mais il n’est rien de plus difficile que de retrouver quelqu’un qui se cache. Bien que Kaleb, Argus et Xanathos ait beaucoup appris lors de leur échauffourée avec les forces survivantes du traître. Pour le reste, la question du phénix fut justement amenée.

« - Il a payé, il a été jugé et s’est vu dégradé. Néanmoins, une armure a tourné son regard vers lui, son rôle en tant que chevalier sacré n’est pas terminé. Pour le reste… je suppose que ça vous fait un bon point commun à tous les deux. »

Car après tout, le chevalier d’argent avait, tout comme Xanathos troué le chemin de la route Ténébreuse et eut le courage d’en revenir.

« - Et pour la Transylvanie ? Je suis certain que tu as regretté le climat italien et l'hospotialité de la botte. »

«Si quelqu’un a repris le flambeau, c’est que ma mission là-bas n’est donc pas achevée… Avec votre autorisation, j’aimerai reprendre mes investigations là-bas, Votre Excellence…»

Mon regard comme mon attitude venait de changer. Je reprenais un ton plus sobre. Fini la rigolade. Si vraiment quelqu’un avait repris la suite de ce fils de chienne de Narsès, alors il fallait mettre fin à ses agissements au plus vite sous peine de discréditer l’Ordre de tout entier. Cela voulait également dire que je n’en avais pas fini avec l’Italie. Ne m’en déplaise. Pas que j’ai une envie folle d’y refoutre les pieds. Mais je n’étais pas du genre à faire les choses à moitié. Et que quelqu’un recommence à tirer les ficelles dans l’ombre avait également le don de m’agacer.

« Hum… Je vois que vous êtes au courant de ma… petite déconvenue lors de la bataille de Rome… Disons que ce fut une expérience…instructive… Même si je ne meurs pas d’envie de la renouveler si vous me permettez l’expression… »

Comment le Vieux Lion avait-il appris pour ma mort face aux Oracles ? Pas forcément l’événement dont j’étais le plus fier. Si je remettais la main sur ce salopard, il ne m’aurait pas par surprise cette fois. Et je lui montrerais ce qu’il en coûte d’affronter réellement le regard de la Méduse. Mais pour l’heure, je me demandais surtout comment Childéric pouvait être au courant. Je m’étais réveillé au même endroit, mon armure toujours sur les épaules, ma blessure mystérieusement guérit. Une énigme.

La Transylvanie fut néanmoins une occasion de changer de sujet. Après tout, je n’avais pas été en première ligne, chose que je regrettais. Mais au moins, j’avais permis notre repli stratégique sur l’autre rive du Danube dans le calme et l’ordre. Même, s’il fallait bien l’avouer, je regrettais de ne pas avoir pu botter le cul à un ou deux dégénérés d’Arès. Ce n’était sans doute que partie remise.

« J’ai agi selon vos directives, amenant les forces supplémentaires jusque sur les rives du Danube, organisant le retrait avec leur soutien. Cela nous a permis d’évacuer plus rapidement. J’ai ensuite pu travailler avec la Table sur la mise en place du nouveau limes de l’Empire. J’imagine qu’il vous en a fait part dans son rapport. Il y a encore beaucoup de travail. Vous savez à quel point, j’aime les défenses solides… Gratian insistait particulièrement sur ce point…»

Après tout, il était le disciple du Chevalier de l’Ecu…

Le vieux lion hocha alors la tête. Il était bien que Persée prenne les choses au sérieux. Après tout, il avait de temps en temps, l’étoffe d’un soldat. Et mieux valait qu’il fasse de cette histoire une affaire personnelle. C’est toujours mieux quand un guerrier cherche à s’impliquer dans ce qu’il cherche à défendre ou contre ceux qu’il cherche à combattre. Reste à savoir s’il n’ira pas trop loin là-dedans. La suite fit apparaître un sourire en coin sur les lèvres du vieux lion. C’était son rôle de savoir ce genre de chose et il avait été vu durant la bataille tombé au combat. Pourtant, il avait su retrouver le chemin des vivants. Il y avait peut-être quelque chose à faire de celui-là au final. Au moins, il voyait mieux ce qu’avait pu ressentir le chevalier de bronze du phénix et s’il y avait des choses à ne pas prendre à la légère, c’était celle-là.

La mort d’un camarade, même si elle n’est pas permanente est une chose grave. Une chose terrible avec laquelle il faut vivre. Childéric pourrait citer trop de noms de compagnon qui était soit mort soit disparu, servant sous la bannière d’Athéna. C’est le lot des chevaliers, d’accepter cette vie éphémère et fugace. D’apprendre à vivre avec le deuil. Ceux qui n’ont pas connu les affres de ce tourment bien particulier, sont soit trop jeunes soit des menteurs. Et rare sont les jeunes âmes, ici, à être épargné par ces événements. Le Pope ne répondit pas plus sur ce qu’il venait de dire, il était bon de lui laisser l’occasion de changer de sujet. Et à vrai dire, il avait mieux à discuter maintenant.

Le rôle de l’ancien héros avait été mineur dans cette guerre, mais il en fallait. L’appareil militaire avait dû réagir vite et le nombre de guerriers qui avait pu être amené via les pouvoirs de la déesse étaient limités. Il avait alors fallu faire avec les moyens du bord pour réagir rapidement. Nous avons de la chance d’avoir eu cette opportunité de réaction. C’est paradoxalement la chape de silence d’Hermès qui nous a permis de résister.

« - Et malgré tout, une partie de nos défenses ont tenu, un exploit militaire, malgré le goût amer qu’il laisse dans la bouche de tout le monde. Mais tu auras l’occasion de participer à cette défense solide. Après tout, nous avons encore beaucoup de force à évoluer et si le plus gros de l’offensive est passé, la guerre n’est pas terminé. Tu te sens d’attaque ? »

Le ton du vieux lion c’était fait un peu plus provocateur sur la fin de sa réplique, qui avait commencé sur un ton plutôt sérieux. Il serait fixé alors sur la réaction d’Euryan et sur comment il pourrait s’en servir actuellement dans le grand échiquier des forces cosmiques auquel il devait jouer…

« Oui, nos défenses ont tenues. J’avoue que j’ai été surpris de voir des Spectres refluer avec nos forces. Je ne sais pas ce qu’ils manigancent au juste, mais vous savez qu’on ne peut absolument pas se fier à eux, n’est-ce pas ?»

Déjà que la picrate avait été difficile à avaler de devoir laisser les forteresses à ces salopards de Bers’ alors qu’on les avait empêché de les prendre, mais en plus, on devait se farcir le présence des trous du cul des Enfers. Si on en était réduits à devoir s’allier aux gentils toutou d’oncle Hadès, c’était quand même un signe que, quoi qu’en dise Childéric, la situation était aussi confortable que d’avoir le derrière au milieu des braises.

Mais bon… Je ne pouvais pas prétendre être le membre le plus affûté de notre Ordre en termes de diplomatie. Loin de là. Il était clair que s’allier aux Oracles vu les événements de Rome et les exactions de cet enfoiré de Narsès relevait de la gageure. Une vérité toute aussi implacable en ce qui concernait les chiens d’Arès. Restait peut-être le fond des mers et les territoires du Nord. Mais, j’avais cru comprendre que les premiers étaient terriblement affaiblis et les seconds avaient trucidé les derniers émissaires qui avaient eu le malheur de mettre les pieds sur leurs terres.

Mais, après tout, ce n’était pas à moi de gérer ce genre de choses. Il y avait le Pope et les dorés pour ça. Je me concertais donc sur la proposition du Grand Chef .

«Bien sûr que je suis d’attaque. Vous avez une mission précise à me confier ? »

S’il fallait envoyer quelques Bers’ rencontrer l’empereur des ténèbres ou les ramener au Sanctuaire comme prisonniers, j’étais partant. Explorer un nouveau territoire était toujours enrichissant. Cela me changerait certainement de l’Italie. Sauf si le Vieux lion souhaitait me renvoyer de l’autre côté de l’Adriatique. Après tout, là-bas aussi, il y avait encore du travail à accomplir.

La présence des spectres a pour ainsi surpris tout le monde et le vieux lion le premier. Il ne savait pas encore trop quoi penser de cette affaire, si ce n’est qu’il avait bientôt un rendez-vous important. Peut-être même le plus important de sa vie puisqu’il assisterait, au côté d’Athéna, aux pourparlers avec Thanatos en personne dans la capitale de l’Empire. Le Sanctuaire était trop isolé pour faire la fine bouche sur ces alliés de fortune. Un rictus approbateur fut la seule réponse que le vieux lion adressa au chevalier d’argent. Mais il comprendrait sans mal qu’il n’allait pas se laisser abuser si facilement. Cependant, il faudrait être fou pour cracher dans la soupe. Le premier danger qui plane sur l’empire, c’est l’est : la Perse. S’il était possible de retarder, voir de canaliser cette menace et bien… c’était un risque qui en valait la peine.

Le silence de la cité sous-marine l’inquiétait aussi. Mais c’était un problème qui l’inquiéterait plus tard. Il devait faire face à une menace à la fois. D’abord, clamer les hardeurs des guerriers d’Arès, puis, consolider les nouvelles frontières. Il faudrait aussi s’intéresser au cas du dieu des voleurs et du rôle qu’il avait tenu dans cette histoire. Autant laisser les dieux à Athéna le plus possible, elle était, après tout, la plus à même à juguler les membres de sa famille que les troupes du Sanctuaire. Néanmoins, s’il avait complètement rejoint le camp d’Arès, quelques problématiques plus direct. Si les Slaves venaient à être dotés des secrets de l’alchimie que le dieu voleur avait transmis au Byzantin…

Pour le reste, le vieux lion reprit la parole :

« - Il risque d’y avoir beaucoup à faire prochaine à notre frontière sur le Danube. La bataille a été violente, mais la guerre n’est pas terminé. Si tu cherches à te rendre utile, tu le pourras sans mal là-bas. D’ici quelques heures, les ordres seront donnés pour les chevaliers qui désirent continuer la lutte. »

Car l’armée aura besoin de tous les bras et de toutes les âmes disponibles ou presque. Ce n’était pas encore tout à fait le moment d’utiliser toutes les ressources du Sanctuaire. Beaucoup de choses ont été mise de côté récemment pour préparer cette guerre éclair et surprise. Pour le reste... les tours ont retenu les chiens de guerre, mais la meute a goûté le sang et elle ne restera pas immobile si longtemps. Les blessures de l’Italie ont été léché et surtout, maintenant l’armée d’Arès est maintenant doté d’un chef capable de correctement les mener au combat. Curieux de voir les tours du destin qui ont fait de Zvezdan et du vieux lion les deux côtés d’une même pièce… Une pièce qui aurait un jour à se déchirer dans le sang et dans la guerre.

« Je cherche toujours à me rendre utile. Surtout auprès des plus faibles. J’ai peut-être quelques tendances à l’insubordination et peu de goût pour les ronds de jambe mais le sort de ceux qui ne peuvent se défendre par eux-même m’importe. Ce n’est pas parce que je porte l’argent que j’ai oublié d’où je viens et que je suis né esclave… »

Et parmi les populations de l’Empire, il y en aurait plus d’un qui souffrirait si l’on était amené à laisser les Berserkers assouvir leurs passions à loisir sur les dormeurs qui se trouvaient sous notre protection. Autant, je n’avais aucun scrupule à voir un éveillé mourir au combat, autant voir des civils sans défense se faire massacrer… Cette idée m’était insupportable. Nous avions déjà du abandonner les territoires autour des forteresses et ceux qui y vivaient. Combien avaient dû laisser leurs foyers, la terre de leurs ancêtres pour survivre ?

Voilà, il y avait peut-être quelque chose à faire de ce côté-là. Alors autant mettre les pieds dans le plat directement.

«N’y a-t-il pas des missions à accomplir pour aider à l’installation de ceux qui nous ont été loyaux et nous ont suivi dans notre retrait ? Certain ont tout perdu… Il leur faut de nouveaux foyers, de quoi se vêtir, de quoi se nourrir… Sinon, ils risquent de devoir se débrouiller par leurs propres moyens et on arrivera certainement à des conflits avec les populations déjà ancrées. Les gens n’aiment pas les étrangers. Et encore moins les voleurs…»

Je parlais d’expérience. Combien de fois j’avais manqué de me faire rosser avec ma tronche de nordique par les gardes du palais lorsque je survivais en volant dans les entrailles de la Glorieuse ? Heureusement, j’avais encore mes deux mains et j’avais été suffisamment malin pour échapper à la potence. Certain de mes camarades de l’époque ne pouvaient, malheureusement pour eux, pas en dire autant. Je n’avais pas attendu d’être au Sanctuaire pour avoir à enterrer des frères d’arme.

«Tant que vous ne me renvoyez pas en Italie… Même si je sais maintenant que ma tâche là-bas n’est pas achevée, vous comprendrez que je n’en garde pas de souvenirs impérissables… Avons-nous seulement suffisamment de chevaliers pour combattre sur tous les fronts ? Je veux dire… On n’est pas à l’abri que les Oracles ressurgissent et veuillent nous rendre la monnaie de notre pièce, non ? »

Une triste réalité. Combien des emplumés avaient survécu ? A quel niveau de haine à notre égard se trouvaient-ils ? Et surtout, avec qui étaient-ils prêts à s’allier pour se venger de l’humiliation subie ?

Il est toujours bon de rappeler ces convictions profondes. Si Persée n’est pas de ceux sur qui on peut vraiment compter dans une ligne, les limites de l’insubordination, il est de ceux qui s’impliquent pour la cause. Pour ça, il a mérité l’argent qu’il porte et grand bien lui en fasse s’il cherche à contester le protocole. Tant qu’il le fait de la bonne façon et au bon moment, il est facile pour faire le vieux de faire comme maintenant. Celui qui ne voit pas les entorses qui auraient déjà agacé certains de ses prédécesseurs. Childéric n’était pas non plus homme de protocole et de rond de jambes, mais c’était là une nécessité de la fonction à laquelle il devait se plier.

Pour le reste, Euryan avait raison sur le fond. Les populations qui avaient prêté assistance à l’Empire allaient sans aucun doute subir le courroux du Dédale. Et si ce n’est pas les forces d’Arès qui pratiquent cette épuration, elle se fera d’elle-même parmi les civils. Sans forcément que les hommes de Zvezdan n’aient à s’en mêler. Ainsi sont les réalités de ces situations. Les masses cherchent un exécutoire comme elles peuvent à leurs propres situations et il est toujours plus facile de reporter la faute sur d’autres… Mais c’était un problème lié à l’Empire, plutôt qu’au Sanctuaire.

« - C’est une problématique de dormeur. L’Empire s’en occupe. Nous aurons assez à faire de notre propre côté pour nous repartir sur encore plus de front. Mais ceux qui nous ont aidées ne seront pas oublié. »

Entre les guerriers d’Arès à contrôler, la présence des spectres, des légendes sombres de la forêt et les monstres qui l’habitent qui peuvent l’occuper de se révéler également être un danger pour nous permettre de nous occuper de tout. Heureusement que l’appareil impérial, lui, peut prendre en charge ce genre de problématique. Bien qu’il soit déjà sous tension et proche du point de rupture tant il avait d’élément à gérer. Pour le reste, il avait aussi mis le doigt sur une des raisons qui poussent nos forces à ne pas se disperser dans toutes les directions et surtout, l’absolue nécessité de ce rapprochement, bien que contre nature, avec les Spectres. Une alliance dans ce genre ne se refuse pas, aussi temporaire soit-elle…

« - C’est une possibilité oui. Notre situation en Italie est… légère. La trahison de Narsès a rompu la confiance et retardé l’avancée impériale. Mais Rome se rappel de Rome. Et je ne pense pas que les oracles soient en l’état d’opposer un véritable problème, ni que ça soit dans leur intérêt. Leur regard est posé ailleurs... »

Vers la Francie, d’après les informations relativement récentes que Childéric et ses chevaliers avaient réussi à récupérer. Pour le reste et bien, il s’attendait plus à les voir rejoindre les guerriers d’Arès dans ce conflit direct que de se relever de leur propre côté. Après tout, longtemps la guerre et le soleil avaient combattu main dans la main et leurs alliances de sang et de feu existait toujours. Tant que le Sanctuaire avait sous sa garde le dieu solaire et l’ancien Augure, ils avaient de quoi négocier et tenir les Oracles à distance. Mais viendrait le jour où il frapperait aussi. Des années cependant leur seraient nécessaire pour retrouver leur superbe. Un long temps pendant lequel le Sanctuaire pourrait se préparer et tenter tant bien que mal de se créer de nouvelles alliances. Plus que jamais : Athéna était seule.

«Un problème de dormeur… Ces gens nous ont servi. Ils comptent sur nous… Et face à un berserker, vous m’excuserez, mais toutes les légions de l’empire ne font pas le poids… Vous savez comme moi que s’en prendre aux civils parmi les dormeurs, c’est presque un loisir pour eux… Si nous perdons le soutien des populations, leur foi dans notre capacité à les protéger, ce sera bien plus grave que de se retrouver seuls contre tous sur le plan diplomatique…»

Et voilà ! Dès qu’on se retrouvait sur les hauteurs, il semblait qu’on en oublie que pour pouvoir diriger, pour pouvoir avoir une certaine crédibilité, il fallait qu’il y ait des gens sur lesquels régner. C’était valable au Sanctuaire comme ailleurs ! Parce que sans les dormeurs, sans les civils, le Childeric il pouvait bien se pavaner le cul sur son trône, il fédérerait que dalle ! Et clairement, soit il prenait les chiens d’Arès pour des angelots, soit il n’avait clairement rien à foutre des populations. Dans les deux cas, c’était se foutre un coup d’épée dans le pied, tout seul, comme un grand.

Mais bon… Je n’étais pas le Pope et sûrement pas en position de lui faire lui donner le moindre conseil avisé. Déjà, j’exprimai mon désaccord avec sa vision des choses. C’était plus que n’importe quel chevalier d’argent pouvait se permettre. Et un retour en Italie n’était pas non plus à exclure… La bonne blague… C’était étrange comme les choses semblaient compliquées. Rien n’était solide, rien n’était stable. A croire que le Rêve d’Athéna avait grandi trop vite, trop fort et que l’Empire qui le portait n’était pas capable de s’étendre davantage et de fédérer autrement que par la contrainte.

«je sais que c’est précaire… Je l’ai bien vu en partant… Mais il y a-t-il un endroit dans tout l’Empire où cela ne soit pas le cas ? Constantinople est elle-même un nid de vipères si vous ne l’aviez pas remarqué, Grand Pope. Si les intrigues courent dans la capitale, les zones nouvellement conquises ne le resteront pas bien longtemps…»

Les Oracles avaient donc d’autres piafs à dresser… Tant mieux. Au moins ne viendraient-ils pas couvrir de fiente. Mais je préférais me concentrer pour le moment sur les Carpates. Je m’y rendrais sans doute plus utile qu’ailleurs…

«Avez-vous une mission précise à me donner sur les bords du Danube ou faut-il que j’aille là-bas et que je me débrouille par moi-même avec les dormeurs qui s’y trouvent et la Table ? J’imagnie qui si nous comptons nous retirer de l’ensemble des forteresses, nous n’allons pas les laisser debout pour qu’elles deviennent des places fortes de la Guerre, n’est-ce pas ?»

A moins d’être des crétins finis en ce qui concerne la stratégie…

Qu’il s’enfonce dans ses considérations propres et dans ses convictions. Grand bien lui en face. Quand il prendra le temps de réfléchir, il se rendra compte de la réalité de la chose. Les légions de l’Empire ne sont pas les seuls à être occupé. Les guerriers d’Arès ont trop à faire en ce moment pour se permettre de donner la chasse à tous les dormeurs du monde. Et les éveillés seront infiniment plus utile ailleurs. Oui, il y aurait des massacres, ils étaient inévitables. Mais dans cette affaire, ce n’étaient pas les chiens de guerre que le vieux lion redoutait le plus. Les gens, simplement. Les Dormeurs entre eux… Rapides sont ceux à se retourner les uns contre les autres et de profiter de ces situations pour régler leurs problèmes personnels. Quelle meilleure occasion de se débarrasser d’un voisin gênant ou d’une personne qu’on déteste que celle ci ? En passant pour un héros, qui plus est.

Il fallait se détacher des querelles intestines et prendre la hauteur d’un chef de guerre pour comprendre ce genre de mécanique. Elle ne devienne réel que quand on y est confronté. Alors à quoi bon expliquer ? Persée s’en rendra compte tout seul quand il aura décidé de sortir de ce rôle de forte tête qu’il affectionne. Ou simplement de comprendre qu’on peut agir différemment sans foncer tête baissé. Une leçon que Childéric lui-même avait mis du temps à apprendre et que certains vétérans n’avait pas encore intégré… Mais le chevalier d’argent est plus malin et posé qu’il ne s’en donne l’air. Alors peut-être qu’il comprendra… ou au contraire il ne le verra jamais. Il y a des gens qui, toujours, reste le nez vissé dans leurs nombrils et sont incapable de prendre de la hauteur sur la situation.

Un nouveau soupir de sortir de la gorge du vieux lion. Oui, Persée n’était ni un homme de palais ni un homme de politique et il n’entendait pas grand-chose à la situation impérial. Le débat serait donc stérile et Childéric choisi simplement de ne rien dire. N’est pas plus aveugle que celui qui refuse de voir n’est ce pas ? Les intrigues de cour et l’instabilité politique sont deux choses différentes. Mais il ne pouvait pas vraiment en vouloir au chevalier d’argent sur ce point. Lui-même n’avait pas eu conscience de certaines de ces réalités avant d’accéder à la plus haute fonction. Il n’avait pas forcément l’âme d’un politicien, avant. Mais il avait été formé dans ce sens par son maître, puis par Arkites dans les premières heures de la guerre. Euryan ne le serait jamais lui et n’avait pas besoin de l’être. Une chance énorme pour lui.

« - Une séries d’ordre seront donnés, il y a beaucoup à faire. Et rien qui ne concerne précisément tes talents particuliers. Pour le reste, je suis certain que tu sauras te rendre utile si tu en vois l’occasion pour ton propre intérêt et le nôtre n’est ce pas ? »

Si la fin de la réplique du Pope aurait pu être acide, le ton ici était bienveillant et plutôt amusé. Dans une autre vie, il aurait vidé canons sur canons avec le chevalier d’argent dans une compétition qu’il aurait sûrement remporté sans mal avant de lui-même s’écrouler ivre mort. Mais ces temps-là étaient révolus, à sa grande tristesse. Il était maintenant la couronne, plutôt qu’un homme…

«L’un n’empêche pas l’autre, n’est-ce pas ? Pourvu que l’on serve l’intérêt de ceux que nous devons protéger et les vues de la Déesse… Il est toujours possible de joindre l’utile à l’agréable.»

Après tout… Pourquoi pas… J’allais bien trouver de quoi m’occuper sur les rives du Danube, non ? Et pourquoi pas une jolie slave pour passer le temps ou pas faire un concours de boisson ? La Table était quelque peu coincé et un peu trop protocolaire à mon goût mais je trouverais peut-être un moyen de le délester d’une partie de sa solde. En toute légalité, bien entendu.

Et puis, une fois sur place, rien ne m’empêchait non plus de venir en aide aux populations comme je l’entendais. Accord du Grand Pope ou pas. Après tout, on irait difficilement me reprocher une forme d’altruisme sauf si cette dernière venait à entraver ma mission.

Je décidais donc de prendre congé du Vieux lion, pas mécontent de pouvoir redescendre vers le cœur du Sanctuaire. L’altitude ne me convenait guère.

«Bien, s’il n’y a rien d’autre, Votre Grandeur, je vais vous laisser terminer votre déjeuner et regagner mes pénates. J’imagine que vous avez d’autres poissons à fouetter que de passer votre matinée en ma compagnie… »

J’esquissais un salut militaire, portant mon poing sur mon cœur avant de tourner les talons. Au moins, j’avais effectué mes devoirs protocolaires jusqu’à la prochaine audience. Une bonne chose de faite. J’espérais juste ne pas avoir à tailler le bout de gras avec les dorés dans leur temple en redescendant.

Citation :

RP Terminé pour moi merci

Le vieux lion de hocher simplement la tête. Le chevalier d’argent semblait avoir compris la direction qu’il voulait prendre, ce n’était pas bien difficile. Mais il est parfois plus délicat de négocier avec les têtes de mules. Ce dernier semblait plus facile à diriger que d’autres. Tant qu’il n’oubliait pas les priorités et les ordres reçus, il saurait se montrer utile à sa façon. En vidant les bourses trop remplies d’argent d’éventuel chef de tribu peu sympathique ou simplement pour son propre plaisir… Mais à défaut, il ferait vivre l’économie locale, dans toutes ses formes. Et son intérêt là-dedans regroupé celui du Sanctuaire sans mal : autant que savoir qui a les mains dedans plutôt que de laisser n’importe qui piocher n’importe où.

Childéric l’observa alors prendre congé et lui adressa un dernier signe de tête en guise de salutation. Il souligna aussi l’utilisation plus appliquée du protocole. Décidément, ce chevalier d’argent était un sacré animal. Oh, il en avait déjà croisé beaucoup des comme ça, que ça soit dans l’ordre ou dans l’armée et il savait à peu près faire avec ce genre d’animal. Mais le problème demeure : pourrait-on compter sur lui le moment venu ? Est-ce qu’il était du genre à envoyer son bouclier sur l’épée destiné à son voisin, quitte à se mettre lui-même en péril ? Le vieux lion n’en était pas certain. Pourtant, c’était là la qualité première d’un soldat et l’une des nécessités des carrés d’infanterie. L’homme s’efface au profit du corps.

La nécessité de la discipline donc. Même si le vieux lion n’était pas le plus à cheval là-dessus en dehors, il attendait de ses hommes ce sérieux qu’il avait lui-même à la bataille. Trop de fois il s’était retrouvé au feu pour ne pas savoir ce qu’il demandait aux autres et jamais il n’aurait demandé d’eux quelque chose qu’il n’aurait pas pu faire ou fait lui-même. Pourtant, mettre les mains dans la boue lui manquait beaucoup mais la couronne l’éloignait de plus en plus de la première ligne, à son grand regret. Mais il faisait confiance à ses troupes pour prendre le relais. Même si le vieux lion n’était pas le plus à cheval là-dessus en dehors, il attendait de ses hommes ce sérieux qu’il avait lui-même à la bataille. Quitte à en payer l’ultime prix, comme l’avait fait Silas. Un soupir de nouveau.

Il n’aurait sûrement pas le temps de véritable finir son déjeuner et devrait à regret le laisser de côté encore une fois. Il devait préparer cet entretien avec le dieu des morts et cette rencontre ne serait pas de tout repos. Il n’avait encore que quelques jours devant lui avant de devoir se rendre dans la capitale impériale accompagnée d’Athéna. Le sort des restes des forteresses du Siebenbürgen et des Hommes et Femmes qui se battent sur place serait décidé par cette entrevue. C’était son combat à lui. Non plus celui de l’épée et du sang, mais celui du verbe et de l’encre. La combat diplomatique pourtant est plus complexe et violent que celui de l’épée. Mais il aurait préféré mille fois se retrouver dans une mêlée sanglante qu’à l’endroit où il devait aller. Il s’en acquitterait de son mieux néanmoins…