[Fin mai 553] Et il en rajoute sur la tartine !

La mission en Britannia avait eu lieu déjà un mois auparavant. Entre-temps, Xanathos avait eu l'occasion de revenir, et une bataille d'envergure d'avoir lieu en Transylvanie. Silas y était mort et revenu également. Puis il y avait eu la brève dispute avec Euryan et la galette de la paix. Le temps commençait à se faire bien long pour la druidesse interdite de sortir du Sanctuaire, même si l'idée d'aller ouvrir un dispensaire à Rodorio dansait toujours dans son esprit. Considérait-on le village comme une extension du domaine d'Athéna ou pas ?

Dana méditait la question pour la centième fois lorsqu'un messager vint lui lire une convocation officielle à paraître au Treizième Temple. Pour autant, elle ne sauta pas de joie. Car jusque-là l'attitude de Childéric à son égard n'avait jamais évolué positivement et elle s'attendait à ce que cela perdure dans ce sens, malheureusement. Mieux valait se préparer au pire que de nourrir un espoir déçu.

Elle se présenta donc, l'armure sur le dos puisque c'était officiel, patienta comme à l'accoutumée jusqu'à ce que le représentant d'Athéna soit disponible pour son propre rendez-vous, puis entra en suivant le serviteur qui la guida jusqu'à l'endroit choisi. Apparemment, certains chevaliers dans les bonnes grâces du vieux Franc avaient droit à des accueils plus intimistes et amicaux, ce dont elle n'espérait rien du tout. Elle posa un genou à terre -fichu protocole-, et garda la position en silence. C'était logiquement à lui d'exposer les raisons pour lesquelles il l'avait appelée, et un manque de respect de prendre la parole la première. Tout du moins, c'est ainsi qu'on aurait procédé en Britannia. Mais allez savoir s'il le prendrait mal encore une fois.

Porter la couronne n’est pas une tâche facile et parfois, il faut s’acquitter de devoir que l’on n’apprécie guère. Ceux qui attendaient Childéric en ce jour sont de cette catégorie. Mais c’étaient les nécessités de la bonne tenue d’une armée, car avant toute chose, c’était ce qu’incarne l’ordre sacré. Une armée aux ordres d’une divinité, servant un idéal et un objectif. Et une armée ne se gère pas n’importe comment, elle demande de l’ordre et de la discipline. C’est ce dont il serait question ici ce jour. Il avait fait convoquer la chevalière d’argent de la coupe pour en terminer avec cette affaire. L’assaut mené par les guerriers d’Ares sur les forteresses de l’est avait retardé le Pope mais, avant de rencontrer le dieu de la mort, il avait pris le temps de régler cette affaire. Alors, maintenant, il n’avait plus qu’à attendre l’arrivée de la jeune fille.

Il était installé simplement sur son trône. Portant son masque de métal couvrant son visage et sa longue toge symbole de son rang. Il était ici l’incarnation de la déesse et son représentant sur terre. Ses mots sont ceux d’Athéna. Childéric laissa donc Dana venir. Lui adressant, après qu’elle eut salué un signe de la main sobre l’invitant à se relever. Puis, de son autre main, un écho de cosmos se mit à briller un peu plus loin dans le temple du Pope. Il ne fallut pas plus de quelques battements de cœurs pour que tout s’explique enfin. Répondant à l’appel de Childéric, l’armure de la Balance, alors conservée dans le temple du Pope prit le chemin dans la grande salle d’audience. Le silence régna alors un instant après que l’arrivé de l’armure eut rendu de suite l’instant plus pesant. Il prit ensuite la parle d’une voix sérieuse :

« - Tu sais pourquoi tu es ici, n’est ce pas, Dana de la coupe ? Aimerais-tu rajouter ou corriger quelque chose avant que nous ne commencions ? »

Car ils avaient bien des choses à voir et discuter ici ensemble. Mais il ne serait pas le premier à prendre la parole. La balle était dans les mains de la jeune Celte, à elle de voir ce qu’elle comptait en faire et comment elle aller jouer son rôle ici et maintenant. Childéric était homme à donner des deuxièmes chances, rarement des troisièmes mais quand il les donnait, il s’assurait avant tout de chose de savoir si, oui ou non, elles étaient mérités…

La concentration nécessaire à la "lecture" des signes brefs du Pope monopolisa toute l'attention de la jeune femme, tant son pouvoir irradiait autour de lui naturellement. Elle faillit manquer le geste lui ordonnant de se relever, mais s'exécuta tout de même. L'arrivée de l'armure en revanche la rendit perplexe. Tout d'abord, laquelle était-ce ? Son aura l'identifiait comme l'une des Douze, mais pour sa forme, il aurait fallu la toucher pour être véritablement sûre. Et cela pouvait passer pour un geste trop familier, comme la fois où elle avait demandé à Childéric si elle pouvait toucher son visage -simplement pour l'identifier. Mais pourquoi une armure ? Allait-il... la promouvoir ? Après l'avoir punie ? Incompréhensible. A moins que ses informations sur Fingen et Criosa aient permis une avancée significative au Sanctuaire ? Un argument majeur en terme diplomatique ? Mais il restait toujours la mort -pas si mortelle- de Xanathos, les malentendus sur la situation qui l'avait causée...

"Je pensais le savoir mais... je ne suis plus tout à fait sûre."

Ajouter ou corriger quelque chose sur Britannia ? Sur la Transylvanie ? Sur sa punition ?

"Quel que soit le sujet exact de cette entrevue, j'ai toujours agi en pensant à l'intérêt du Sanctuaire lors de mes missions. Sans doute m'y suis-je mal prise, et si c'est le cas, comme la dernière fois je l'assumerai."

Devait-elle rappeler une fois encore qu'elle n'avait pas reçu la formation militaire que n'importe quel apprenti ici se vantait de suivre ? Que cette culture si éloignée de la sienne la désorientait en permanence ? Devait-elle seulement avouer qu'elle ne reconnaissait pas l'armure d'or face à elle ? Ou alors Myu s'était-il plaint de l'accueil froid qu'elle lui avait réservé ? Que faire maintenant ?

Le vieux lion observa la réaction de la jeune femme. Il se leva ensuite simplement et fit quelques pas vers l’armure d’or qu’il avait fait venir. Ainsi, Dana n’avait rien à rajouter, alors il s'était maintenant à lui de commencer. Il posa doucement sa main sur l’armure et il put sentir cette dernière vibrer avec son cosmos. Pas exactement de la même façon que l’avait fait l’armure du lion quand il la portait, mais il y avait cette étrange familiarité qu’il partageait avec les armures maintenant. Il prit alors une longue inspiration et commença alors à parler :

« - Tu es face à l’armure de la balance, symbole de justice et de jugement. Elle sera témoin de ce qui va se dérouler ici. »

Il se tût ensuite un instant, pour laisser à la Coupe de prendre en compte l’importance et surtout, la solennité du moment. Childéric n’était pas certain qu’elle eut pu percevoir qu’il s’agissait de l’armure de la balance. Ses perceptions du cosmos pourrait peut-être le lui permettre, mais dans tout le cas, ça ne faisait pas de mal pour lui d’insister un peu sur la chose. Après donc lui avoir laissé quelques battements de cœur pour comprendre, il reprit :

« - J’ai reçu Xanathos du phénix et ce qu’il m'a raconté de votre rencontre avec Fingen et Criosa est, sur de nombreux points, très différents de ta propre déclaration. »

Sa voix alors s’était faite grave. Car il était ici question de quelque chose de véritablement important. Il pouvait comprendre les échecs de missions, c’était inévitable, mais grâce à cet échange il avait pu mettre le doigt sur ce qu’il l’avait chiffonné entre les décélérations de Kaleb et Dana.

« - Il semblerait que ça soit ton comportement qui ait injustement mis le feu aux poudres entre vos deux groupes. Un comportement qui s’est retrouvé dans ton interaction avec le spectre du papillon, comme on pu me rapporter les Prétoriens sur place. »

Les Prétoriens, la garde d’élite et personnel du Grand Pope, des hommes qu’il avait choisi et formé lui-même. Des hommes dont la fidélité et l’honneur ne pouvaient être remis en doute. Et ils étaient ici des témoins factuels des événements. Le vieux lion avait aussi pu lui-même constater ce caractère explosif et indomptable de la coupe à de nombreuses occasions. Pourtant, elle devrait apprendre. Et avant de rendre son jugement elle avait le droit de d’expliquer, alors, avant de continuer il lui dit :

« - Désires-tu cette fois rajouter quelque chose ? »

"J'ai des choses à ajouter, oui. Des questions."

Parce que l'illogisme grec atteignait des sommets absurdes qu'il convenait d'éclairer.

"Myu s'est présenté à moi comme un Spectre, ce qu'il est, et donc ainsi que vous l'avez déclaré devant Argus et moi, un ennemi. Selon toute logique, j'aurais dû l'attaquer directement pendant que j'en avais l'occasion. D'autant plus qu'il a été insultant. Cependant, mes ordres étaient de ramener et protéger un maximum de civils de Mediasch plutôt que d'affronter les forces en présence, et il a dit vouloir m'y aider. J'ai donc passé outre l'affront pour mener cette mission à bien, j'ai conduit ces gens à votre forteresse, et j'ai même ramassé Myu alors qu'il s'était pratiquement liquéfié devant moi. En quoi est-ce reprochable ? Qu'aurais-je dû faire ? Le défier ? Faire de lui mon meilleur ami au risque de recevoir un coup de couteau dans le dos ? Lancer un signal de détresse, nous faisant tous repérer au passage ? Ai-je failli à ma mission ?"

Dana s'exprimait d'un ton monocorde, sans affect. Elle poursuivit de la même manière :

"De même pour Fingen et Criosa. Au début nous ne savions qu'ils étaient au courant avec autant de précision pour les fantômes. Nous savions juste que Fingen était mort, à l'odeur. Donc des Éveillés. Aurais-je dû alors, tout leur dire dès le début ? Me laisser saigner comme un veau pour satisfaire le sadisme de Criosa ? J'ai nié pour les fantômes car nous devions garder notre couverture. Aurais-je dû simplement répondre "Nous sommes des Saints d'Athéna à la recherche d'une prêtresse d'Asgard en fuite ? Envoyer ces spectres était une lourde erreur, je le reconnais une fois encore, et une fois encore je vous assure que je n'avais que les ordres de Kaleb et Silas en tête : retrouver Eirwen, sous couverture, et ne pas engager le combat le cas échéant. Comment fallait-il m'y prendre sans ces informations capitales ?"

S'il fallait être punie, le minimum était au moins d'expliquer pourquoi et comment faire pour ne pas recommencer. Mais bien sûr ce n'était pas le genre de la maison, alors elle finirait sûrement dans un cachot pour les 6 mois à venir, puisque visiblement la liberté au sein du Sanctuaire uniquement était encore un trop large périmètre... Elle avait bien fait de ne pas écouter Euryan et ne pas aller ouvrir de dispensaire à Rodorio. Il aurait été fermé tout de suite et sa peine encore alourdie.

« - Silence. »

Fut d’abord la seule réponse du vieux lion. Sa voix était sèche et ferme. Elle invitait fortement celle à qui Childéric s’adresser à ne pas répondre.

« - Encore une fois, tu fais preuve d’une mauvaise fois crasse. Commence déjà par être capable d’admettre tes torts et d’arrêter de continuellement te chercher des excuses Dana. »

Il se tût alors l’espace d’un battement de coeur. Le Pope était là maintenant dans son rôle de chef de guerre, dans celui d’un supérieur hiérarchique devant ramener sur le droit chemin un subordonné qui s’est égaré. L’ordre sacré est un ordre militaire, une armée, avant tout.

« - Tu refuses de voir ta faute, est c’est là le plus gros problème. Je suis pourtant certain que tu sais d’où elle vient. Que tu dois en avoir conscience sinon… le problème est plus grand que je ne pensais. »

Il laissa cette fois encore, un bref instant pour que la jeune femme puisse peut-être, comprendre ce qu’il voulait dire. Mais elle était aveugle au sens propre, comme au sens figuré.

« - Le problème, c’est ta façon de te comporter avec les gens. Tu es incapable de leur parler correctement, de les considérer avec respect. Le cas de Criosa et Fingen et celui de Myu en sont des exemples criants ! Tu n’as mis de l’eau dans ton vin que dos au mur, et tu as, à plusieurs reprises et de toi-même, d’après ce qu’on m’a rapporté, envenimé la situation. Et d’après ce que j’ai pu juger de toi : c’est la vérité. Tues une princesse pourrie gâtée, arrogante et imbu d’elle-même. Incapable d’interagir avec les autres correctement. Aveugle, pas seulement au monde, mais aussi aux autres et à toi-même. Voilà le problème. Et encore une fois, tu donnes le pire exemple de toi-même. »

Il se tût une nouvelle fois, un peu plus longtemps que précédemment. Il avait débité sa longue tirade avec la rigueur d’un sergent chef.

« - Jamais tu n’es capable de te dire que le problème vient de toi, plutôt que des autres ? Tu comprends ce que je te dis, vraiment ou simplement encore une fois, tu as parfaitement agi et je m’en prends à toi car je ne t’aime pas ou je ne sais quelle autre raison farfelue ? »

Un soupir cette fois.

« - Les deux situations auraient pu être bien mieux géré si simplement, tu savais faire preuve de tact. Et ton ego a coûté la vie à quelqu’un et aurait pu causer un plus grand mal encore… J’espère que tu commences à comprendre. Vraiment… Car tu persistes et tu signes ici. »

Il attendait maintenant de voir la réaction de la jeune femme. Alors qu’elle ne pouvait pas simplement décider de partir, pas maintenant, pas ici, pas devant lui. Elle devrait arrêter de fuir et devrait faire face à ses contradictions. Elle ne pourrait continuer sans de toute façon et le vieux lion devait sévir maintenant. Il n’aimait pas ça, mais c’était une nécessité. La discipline se fait autant à coup de carotte qu’à coups de bâton.

Quoi ? Chercher des excuses ? Mauvaise foi ? Et c'est LUI qui dit cela alors que depuis le début, depuis DES SEMAINES j'ai reconnu que j'avais pris de mauvaises décisions ?! La première chose que j'ai dite pendant ce fichu entretien était que je venais ASSUMER MES ERREURS ! Si je suis aveugle au monde, lui il y est sourd, et il se remplit bien volontiers les oreilles de merde par-dessus le marché !

C'étaient des ennemis.

Je n'avais aucune, AUCUNE raison de les considérer avec respect au premier abord. Et la cerise sur le gâteau est de me parler de la pire version de moi-même. Il n'a aucune fichue idée de qui je suis ! Il n'a jamais cherché à me connaître ! Il s'obstine à me faire rentrer dans un moule difforme. Il étouffe tout ce que je suis : ce pouvoir que je prenais pour un don est devenu entre ses mains une malédiction, sa soi-disant mission sacrée n'est qu'un fardeau, l'honneur d'être une Sainte est une prison à la peinture écaillée.

Je devrais te maudire, toi et ta descendance, sur treize générations !

Je devrais, j'en meurs d'envie, mais je reste de marbre, donnant probablement l'impression que j'ignore royalement chacun de ses mots. Calme-toi Dana. La colère est mauvaise conseillère. Il hausse le ton, tu n'en as pas besoin. Ris, vis, chante, danse, montre que tu vaux mieux que tout cela, mieux que lui. Tous les hommes de pouvoir aiment jouer de leurs prérogatives. Ils se sentent plus forts, plus grands, plus que ce qu'ils sont. La vérité est qu'ils ne sont rien dans le Grand Ordre du monde. Ils seront oubliés, poussière volant au vent. Tu seras oubliée aussi, mais pendant qu'ils croupiront dans leurs enfers de souffrance, tu auras rejoint les beaux sidhes de Dana, ou peut-être de Dagda, ou Lug, où la vie et l'abondance ne se tarissent jamais. Tu devrais même les plaindre, tous. Ils se battent ici, se battront dans le monde suivant, et connaîtront le désespoir pour l'éternité.

"Voix d'Athéna. Armure de la Balance."

La jeune femme se détendit en entendant le son de sa propre voix aussi neutre qu'elle l'avait espéré. Neutre, mais pas nonchalante. Juste... dépourvue d'affect. Il fallait voir cet homme comme ce qu'il était : un simple homme. Un Rien parmi d'autres Rien, qui devaient s'assembler pour former un Tout.

"Jusque-là toutes mes tentatives se sont soldées par des échecs : j'ignore comment vous parler. Je vais pourtant essayer une dernière fois."

Elle attrapa le bout de sa natte et en défit le lacet de cuir qui retenait le tout. Sa crinière aux rouges sauvages retomba en quelques gestes sur ses épaules, le long de son dos et jusqu'à ses hanches. D'une pensée elle demanda à l'armure de la Coupe de se détacher d'elle pour venir se poser juste à côté. Son masque suivit rapidement le même chemin, et pour ne pas laisser le Pope mal interpréter son geste -elle n'abandonnait pas, ne rejetait pas la raison de sa présence ici-, elle écarta rapidement les manches de sa robe pour la laisser glisser, ainsi que tout ce qu'il y avait dessous. Se présenter de la sorte devant un chef de tribu était le geste le plus sacré, le plus humble qu'elle connaissait, suffisamment explicite espérait-elle pour que Childéric comprenne qu'elle ne palabrait pas pour sauver sa peau ou échapper à son jugement, mais qu'elle s'engageait toute entière dans ce qu'elle défendait, jusqu'à l'explication de comment elle en était arrivée à faire ce qu'elle avait fait.

"Je me présente à vous sans rien cacher de qui je suis, ce que j'ai fait et ce que je tâche d'entreprendre."

De la main, elle esquissa un geste rituel, une sorte de rune qui serait probablement inconnue à l'homme face à elle. Puis, tendant le bras au-dessus de cette Coupe sur laquelle elle devait veiller, elle s'entailla la main d'un éclair et serra le poing pour en faire couler plus facilement le sang.

"Comme je l'ai déjà dit, je me tiens ici pour assumer mes erreurs, comme la dernière fois. Xanathos et moi avons fouillé Camelot en vain. Je suis coupable. J'ai eu l'idée de me rendre dans le Connaught, terre d'ennemis, puis d'y envoyer des fantômes afin d'y chercher. Je suis coupable. Ce geste a été interprété comme une agression de la part de Fingen et Criosa, ce qui a entraîné un conflit, puis une escarmouche. Je suis coupable. De la même manière, quand Myu s'est présenté à moi, j'ai été acerbe avec lui, à la limite de le défier. Je suis coupable. Et pour toutes les fois où j'ai mal réagi à un remarque qu'on m'a faite, je suis aussi coupable."

Et pour chacune de ces erreurs, mon sang coule.

"J'aimerais toutefois que soient aussi pris en compte mes intentions et mes efforts dans votre jugement. Depuis que je suis arrivée au Sanctuaire, j'ai toujours suivi les ordres et tâché de les appliquer au mieux, comme n'importe quel soldat. Chercher la prêtresse, rester dans l'enceinte du Sanctuaire, sauver les Byzantins à Mediasch... Je suis là depuis une paire de mois et j'ai essayé de combler l'écart avec des guerriers qui ont des années d'expérience d'avance sur moi, du plus jeune apprenti au plus aguerri des vétérans, malgré le départ de mon maître, malgré mon illettrisme, malgré toutes ces choses que j'ignore de l'Empire. Je n'essaie pas de me dédouaner ou d'éviter une punition !

Ce que je veux dire, c'est que j'ai besoin qu'on réponde à mes questions pour m'améliorer... Qu'on me guide, juste un peu, comme quand l'Ancien amenait ma main vers plantes et écorces, alors que tous les autres grimpaient déjà aux autres pour récolter le gui. J'ai besoin d'apprendre, vite, et je le sais. Tout ce que j'ai fait va dans ce sens, dans ce but. J'ai fait tout ce que vous m'avez dit... Je vous demande seulement comment j'aurais pu mieux le faire..."

Et mon sang coule pour chacune des larmes que j'ai refusées de verser.

Re: [Fin mai 553] Et il en rajoute sur la tartine !

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