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 Amaryllis de la Colombe d'Argeste

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NorahNorahArmure :
Flûtiste d'Hamelin - Patron de la Musique
Message Amaryllis de la Colombe d'Argeste    Amaryllis de la Colombe d'Argeste  EmptyMar 8 Mar - 1:12
Amaryllis
Qui est-il ?
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    Nom : Amaryllis
    Date de naissance : En 527
    Âge : 23 ans
    Sexe : Féminin
    Armure demandée : Chlamyde de la Colombe


Comment est-elle ?


    De ses cheveux châtains à la blancheur pâle et exquise de sa peau, Amaryllis est une belle cantatrice au caractère bien trempé. Grecque d'origine, son visage et ses traits laissent en partie traduire cette savante origine.

    Enfant, elle n'avait pas de nom. Ou tout du moins ses parents adoptifs, qui l'avaient retrouvé ainsi, n'avaient pas su le deviner. Transportant une étrange fleur, majestueuse et d'une rougeur insolente, jurant sur la blancheur immaculée de la petite fille, Amaryllis avait été nommée en cet honneur. Ses prunelles en amande constituent désormais l'une des fiertés de la jeune femme. Singuliers et d'une certaine banalité, leur couleur n'en demeure pas moins saisissante, on prête généralement plus d'attention à ce qui vous écoute, et telle est le cas de cette charmante jeune femme. Autrefois, l'Oracle avait charmé son village pour sa téméraire douceur et sa maturité avant l'heure, et il en était de même au Sanctuaire. Pourtant, l'apprentie du "Maudit" n'en reste pas moins particulièrement orgueilleuse, et son regard traduit nettement cette singulière caractéristique.

    Mais aujourd'hui, l'Oracle de la Colombe n'est plus cette fillette d'antan. Ainsi elle est indéniablement féminine; la Colombe tient d'un raffinement néanmoins particulier. Un tissu blanc et fin cache le nécessaire, résultat d'une élégante exigence que la jeune femme ne souhaite nullement encombrante par coquetterie...

    Un certain esthétisme parle de lui-même, il se retrouve fièrement dans les tenues de la guerrière. Une cape rouge accrochée avec soin à l'aide d'une boucle en bronze permet néanmoins de contrebalancer cet habillement. Guère intéressée à l'idée de plaire, la Colombe se révèle parfois totalement crédule. Élancée et plutôt grande, l'attention qu'elle porte à elle-même vaut bien plus d'une bienséance à respecter qu'à un élan de séduction.

    Description mentale:


    « La jeune femme s'assied alors au coin de la taverne non sans veiller à garder son anonymat. Couverte d'une légère cape, laissant pourtant une occasion à l'éclat doré de ses cheveux d'illuminer les ombres miteuses des habitués du coin. Quelques chuchotements à son encontre s'échangent alors : les plus réservés se contentent de quelques hochements de tête affirmatifs en guise de réponses, les autres s'approchent de cette Oracle très féminine d'apparence ; on lui dit que ce n'est pas un endroit pour une femme comme elle. On lui demande également la blessure à son œil droit, caché par un mince tissu blanc, est "authentique". Muette, elle ne peut répondre sans forcer sur sa voix qui se casserait de toute évidence, alors les autres remarquent cette faiblesse et les ivrognes s'éveillent. Ils réagissent étrangement selon ce regard mordoré.

    L'Ostrogoth tente d'ouvrir les lèvres, de proclamer haut et fort toute son indignation, comme auparavant, mais l'albinos vient de se rendre compte que cela ne lui est plus possible. Pas sans sa Chlamyde, pas sans cette voix que l'on avait décrit d'une beauté certaine. Pas sans son chant qu'Apollon lui avait redonné provisoirement, grâce à cette armure ailée couleur de soleil. Seul un "Je" étranglé s'en échappe, tel un râle que l'on aurait tu directement.

    Alors, condamnant ce comportement à son encontre, sa main claque soudainement contre le bois de la table, si violemment qu'il en exige explicitement qu'on lui foute la paix. Tout le monde se tait. Amaryllis sourit alors en guise de remerciement et se rassoie, sans aller plus loin. 

    Un soupir muet s'échappe de ses lèvres: pour passer inaperçu, elle avait failli.»


    Amaryllis n'apprécie pas l'excès, et se contente tout simplement de profiter de l'instant présent. Déterminée, elle l'est tout en suivant silencieusement son propre jugement. Après tout, le temps lui avait ôté la voix et il lui faudrait longtemps pour réapprendre à communiquer, à percevoir cette mince différence faites entre ennemis et amis.

    Il n'en reste pas moins que la fermeté est une attribution qu'on lui accorderait volontiers. Cinq ans auparavant, sa façon de parler étonnait déjà son entourage, car si la jeune femme était tout aussi douce que tolérante, ses mots n'étaient parfois que très peu mâchés, quoique joliment tournés. A tel point que son mutisme d'aujourd'hui est certainement une véritable bénédiction aux yeux de certains. De cette manière, la cantatrice n'a pas à se préoccuper aux conséquences de ses mots sans sa Chlamyde.

    « Aujourd'hui, le prix de l'éloquence sera donné au laconisme. »

    Peu rancunière d'ordinaire, la Colombe n'en reste pas moins une personne qui ne prend pas véritablement les choses avec souplesse, et qui ne donne aucune fausse apparence d'insouciance simulée. Ni sérieuse ni laxiste mais assurément orgueilleuse. Elle peut pardonner mais le salut a un prix, en particulier lorsqu'il exige de la réflexion. Pourtant, l'Oracle évitera de laisser quelqu'un dans l'embarras, peu importe son affiliation. Elle est ainsi, dotée d'un certain jugement mais d'une volonté à aider n'importe qui par bon sens. Crédule et profondément humaniste dans toute sa connaissance et dans toute son ignorance. Par Justice et par Gloire.

    Et on pourrait volontiers attribuer beaucoup de qualités à la Colombe des Oracles, douce et ouverte, pacifique et volontaire, mais il n'en demeure pas moins quelques défauts que sa représentante véhicule derrière elle depuis le début de sa vie. Parmi eux, la signification même de la fleur dont l'oracle porte le nom; la fleur de l'orgueil. Ce qu'elle fait, Amaryllis l'exécute sans hésitation, sans douter d'elle-même, sincèrement, honnêtement et avec trop de fierté. Sans faux semblant, ripostant s'il le faut pour apporter ce qu'elle appelle « la Véritable paix ». Pas une paix factice, centrée sur une petite minorité au détriment de certains, non. Elle veut apporter une paix, une vraie valeur à venir selon les Cycles d'Apollon. Tant et si bien que son caractère mesuré peut rapidement dévoiler une personnalité plus dure, d'une relative fermeté dont l'albinos trop braquée ne se cache pas. L'un n'est pas incompatible avec l'autre.

    Et puis...C'est peut-être bien par orgueil qu'Amaryllis a rejoint les rangs d'Apollon, dieu du Soleil. Pour briller de nouveau, pour voler une dernière fois de ses propres ailes, librement. Gagner est une chose qu'elle apprécie particulièrement, et pour cela la patience est de son côté.



Son Histoire



    Chapitre 1 : Passé présent

    "Parfois, je me demande d'où je viens...Qui suis-je réellement? J'ai toujours été motivée par ce que j'aimais, comme tous les autres. Puis les choses s'étaient finalement compliquées au moment où la fatalité qu'est la vie, moqueuse et tyrannique malédiction, nous avait tous touché de plein gré. Elle ne touchait pas que le cœur de mon maître, un homme au destin aussi désaccordé qu'un chant mélancolique et sec d'un oiseau en cage, mais le nôtre également... Nous tous. Même les garants de la bonté se sont retrouvés dépourvus de leur passion. Tout cela n'est qu'un simple test pour voir si nous pouvons continuer à rester juste malgré l'absence de nos voix."


    Un vent souffle sur les herbes hautes dans une plaine illuminée par le Soleil. Une enfant se tient tranquillement dans un champ de fleurs, seule, mais jouant gaiement avec ce que la nature lui donne. Arrachant une brindille, cette fillette si jeune qu'on ne lui en donnerait pas trois ans la mâchouille avec insouciance, tout en regardant autour d'elle l'immensité pourtant si déserte qui s'offre à ses yeux. Personne. Quelques animaux de la campagne font leurs cris habituels, des sauterelles sautent dans les herbes, d'autres gazouillent gaiement, mais aucun humain n'est aux côtés de la petite blonde. Pas une seule vie humaine, si ce n'est la future Oracle adossée contre une ancienne Korê, tenant une Amaryllis dans ses mains.

    Au loin, des hommes s'approchent, cette fillette le sait. Elle entend le bruit de leurs bottes métalliques résonner sous leurs poids lourds, éreintés. Le vent, lui, apporte son lot d'informations contre ses joues légèrement rosies par une fraîcheur qu'elle n'avait pourtant jamais connu jusque-là. Pas à ses souvenirs. Ainsi, sa logique enfantine semble s'éveiller à la vue de ses sourcils froncés. Une inquiétude gagne la fillette, c'est une évidence on ne peut plus indéniable. Un homme barbu et une femme chaudement vêtus - peut-être trop- ont fait leur apparition en quelque pas, gagnant progressivement en clarté dans les traits qu'ils laissent à découvert. Des barbares. La future Oracle ne sait pas ce qu'ils lui veulent, mais les larmes refusent de monter à ses yeux. Oui, la petite grecque refuse de montrer sa peur face à ses deux personnes qui découvrent à cet instant, en milieu sauvage, un être censé être si fragile qu'il n'en aurait pas tenu une seule nuit de plus au beau milieu de nulle part. Une orpheline.

    Accroupi, l'homme observe la jeune grecque lui rendre son attention avec des yeux ronds. Cette expression arrache un sourire en coin au géant, alors que sa compère derrière lui acquiesce en guise de réponse affirmative. La femme Ostrogoth comprend ce que son frère compte faire et la perspective de laisser une fillette toute seule ne lui est guère plaisante. Etrangère ou pas. Une voix masculine s'échappe sous la brise fraiche du matin.

    - La guerre fait des ravages actuellement, mais je doute que ce soit le problème de cette petite...

    Un regard sur la chevelure de la jeune fille suffit à lui donner quelques théories quant aux raisons de son abandon. Ces terres ne sont plus ce qu'elles étaient auparavant, et il n'y a là rien de bien choquant de voir un abandon supplémentaire en ce bas-monde. Cela fait depuis plusieurs siècles que le savoir et la connaissance grecques demeurent présents sous leurs yeux, mais leurs existences au travers de ces vestiges que passeurs et pèlerins retrouvent dispersés çà et là se révèlent éteintes. Statues et architectures d'antan sont dépourvues de leur charme d'un quotidien vivant.

    Trouver des orphelins n'est en soi pas une surprise, ni même un événement pourvu d'une quelconque originalité.

    Relevant les yeux, la fillette sans nom ne dit pas un mot, et se contente de contempler ces deux personnes qui se ressemblent tant débattre sur son devenir. Finalement, la jeune femme s'approche d'elle et la prend dans ses bras. Elle lui parle, mais la petite grecque ne comprend pas ce langage qui lui parait si étranger et si subtile. Seule une affirmation sort de la bouche de Gladys -car c'était ainsi qu'elle se dénommait-. Amaryllis. Comme la fleur qu'elle a dans sa main.

    C'était pourtant ce nom-ci qu'on lui avait donné avant qu'elle ne rejoigne cette petite population ostrogoths en éternelle quête de reconnaissance, toujours de passage dans chacun des villages où ils pouvaient exécuter leurs performances. Car Amaryllis avait été adoptée par quelques petits itinérants trop peu nombreux en ces jours si changeants.

    ---------------------------------------------------

    - Dis, pourquoi notre culture ressemble tant à celle des...Romains?


    Parfois, Amaryllis ressent cet envie d'accumuler savoirs et raisonnements, comme une volonté primordiale que la paresse même ne pourrait en briser son élan mesuré. Ces idées fugaces lui viennent simplement pour ces réflexions qu'elle se pose, lorsque la réponse lui parait trop ardue à deviner. Assise sur une chaise en bois, la fille laisse sa mère adoptive peigner ses cheveux. Auparavant blond, ils gagnent pourtant légèrement en couleur au fil des années, à l'image de son caractère s'affirmant de plus en plus au gré de cette adoption étrangère. Gladys, la première femme Ostrogoth à l'avoir tenu dans ses bras, lui sourit un peu. La jeune fille de sept ans est curieuse, elle cherche à savoir, à connaître chacune des choses qui l'entoure. De par ses origines, Amaryllis est aussi posée qu'une ancienne athénienne et n'éprouve aucune difficulté à s'adapter à ce langage étranger, exploité de tous. Elle n'a pas le comportement des autres enfants non plus, jeunes moutons qui suivent leur parents, plus farouches et plus intrépides que la petite grecque. Et pourtant, la nouvelle de la tribu a su s'intégrer parmi eux. L'Italie des Ostrogoths est une terre bien merveilleuse après tout.

    Les yeux de la petite fille observe d'un regard détaché mais non pas moins concerné les enfants en face d'elle. Avec une certaine patience, la grecque attend une réponse à sa question. Sa voix arrête la main de Gladys, d'un geste relativement cassé ; la fillette avait toute son attention, et aussi tout son étonnement.

    « Tu en poses de ces questions ! Eh bien, notre culture est jeune. Jeune, et puis les années ont fait qu'on s'est mélangé bien rapidement avec les anciens romains. Je suppose que ça y joue sur la ressemblance »


    « Oui, mais..C'est pas logique en même temps. Pourquoi vaincre et vouloir façonner le monde en une sorte de peuple u...uni...»

    Les sourcils de la jeune fille se froncent face à la difficulté. Elle met quelques secondes à trouver le bon propos, quand celui-ci vient finalement l'éclairer de sa lumière. Avalant sa salive, Amaryllis délivre les dires tant attendus. « De peuple uniforme.»

    La main de sa mère vient se caler sur sa tête, avec délicatesse. Gladys ne désire pas gâcher l'étendue de son travail en ébouriffant les cheveux fins, lisses et doux de sa fille. Cette fillette avait parfois des questions aberrantes, de quoi en faire soupirer plus d'un. Pour celle qui forgeait son éducation, c'était pourtant là une source d'amusement que de voir une petite brune assoiffée de connaissance. Un sourire étira les lèvres de la post-adolescente et ses idées n'eurent pas à tourner plus de dix fois dans sa tête pour qu'elle commence ce débat presque philosophique. Une vision qui, pourtant, marquerait la mémoire d'Amaryllis pendant longtemps.

    « Vivre ensemble en harmonie amène parfois les Hommes à partager ce qu'il leur faut. Nous vivons dans une ère où les forts, aussi éphémères soient-ils, ont le choix, mais ces dits "forts" peuvent adopter bien des facettes. Auparavant maître de leur gestes et dans le cas des romains, ils ont partagé leur façon de faire et ont offert une place à nos prédécesseurs dans les moments les plus difficiles. Vaincre et être vaincu ne signifie pas détruire et perdre, ou être détruit et perdu. Ce n'est qu'un choix accordé à tous.»

    Une histoire ancrée dans les mémoires, une leçon reçue lui est inculquée dès son enfance. C'est tout du moins ce que la petite fille perçoit de ses yeux mordorés alors que les souvenirs s'apprêtent à refaire surface sur le visage de Gladys. Son expression traduit un souvenir collectif et passé, mais pourtant là, bien présent au sein du peuple. La femme tapote une dernière fois le dessus du crâne de la jeune et lui offre un sourire sincère. Ses lèvres vinrent se planter sur le front de la fillette dans un geste maternel. "Mais ce n'est qu'un passé que tu te dois de poursuivre en direction du futur. Et puis, Rome n'est plus désormais, elle a été saccagée depuis plusieurs générations déjà. Et toi et moi, on sait qu'il y a beaucoup mieux à faire ici-même. Tu devrais en profiter pour chanter en attendant, tant que je suis là."

    La petite fille d'autrefois s'exécute sans sommation. Quelle importance? Le chant ne représentait pas un domaine inconnu et il lui tardait d'aller rejoindre les autres enfants. Et si cette conversation tient d'une certaine importance, l'enfant l'oublie bien vite pour le reléguer au second plan de son subconscient.

    Expirant l'air qui lui restait dans ses poumons, la petite fille inspire une bonne fois et commence ce qui lui donnait une véritable place parmi les siens. Son talent. Sa voix.

    ---------------------------------------------------

    Leur petit village a eu vent des troubles de l'autre côté de la frontière, là où d'autres Ostrogoths sont actuellement envahis, décimés par les troupes byzantines. On ne leur laisse pas vraiment le choix, mais qu'importe pour sa famille. Il leur faut trouver des vivres et de quoi parcourir quelques kilomètres et si possible, s'éloigner des ravages que leur portent ces troupes étrangères. Parfois, on acclame de loin "Vitigès", ce roi-général élevé sur un bouclier. Déambulant fièrement dans les rues de son petit village, c'était ainsi qu'Amaryllis percevait les ouïes-dires que se passaient les habitants en les observant de loin, la mine inquiète. Aux yeux de certains hommes et de certaines femmes, il leur est nécessaire de parcourir une longue distance afin de se retrouver loin, bien loin des ravages d'autrui. Mais où?

    Les yeux s'obscurcissent parfois, d'autres tentent de reporter ce soucis bien loin derrière eux. Tant qu'ils ne sont pas encore envahis, tant que les autres Ostrogoths parviennent à lutter, rien n'est encore déterminé. Prévoir une destruction n'a pas de sens, pas plus qu'elle ne s'accorde une réelle place aux yeux de cette fillette de dix ans.

    Alors, près d'un étang éclairé, elle cherche à remplir des récipients que les habitants -et principalement les membres de sa famille- lui ont donné. La fatigue et la chaleur font leurs ravages actuellement, quelques gouttes de sueur ornent légèrement son front afin de manifester la présence de ces deux grands fléaux. Ses petites mains presque habiles parviennent bien facilement à puiser l'eau en un tempo irrégulier. Pourtant un bruit l'inquiète rapidement en direction de ces broussailles vertes, au delà de ces étranges râles qu'elle entend au loin, près de son village. L'idée qu'il s'agisse là d'un petit animal est alléchante mais ce quelque chose exprimant la dureté, ce bruit trop sourd tarie bien vite cette vaine espérance. Amaryllis recula de deux bons pas, en direction de cette terre ferme qui ne la ralentirait pas. Une simple mesure de précaution. Etait-ce un ours? Un loup? Rien de tout cela fort heureusement pour elle...Ou à son plus grand dépit.

    La première chose qui l'eut choqué à cette première rencontre fut cet éclat brillant et si pur de son Armure. Aussi fugace avait-elle été, un homme aussi impressionnant qu'effrayant à cet instant ne s'oublie pas. Inquiète, Amaryllis reste dans l'ombre; son éducation Ostrogoth parle d'avance. Elle lui insuffle dans son esprit "N'aie aucune peur. Défends-toi" ou fuis, car elle sait bien que cet homme en face d'elle ne fait pas partie du clan Ostrogothique. Il s'agit là probablement d'un potentiel ennemi.

    Instinctivement, Amaryllis se faufile discrètement vers l'intrus afin de se dégager de ce pétrin. C'est un geste presque naturel envers cet homme, ce guerrier probablement bien plus dangereux qu'elle ne l'est actuellement. Les frontières franchies, la brune pense s'en tirer à bon compte en allant rejoindre discrètement la forêt, mais ce plaisir est de courte durée. Son corps n'a pas le temps de se débattre que son poignet est aussitôt pris par une main plus grande. Automatiquement, elle fait un geste rapide, suffisamment pour sentir quelque chose la protéger l'espace de quelques secondes. Quelque chose de grand, de développé. Et pourtant, l'Ostrogoth n'a pas le temps de souffler ni de saisir les petites aiguilles accrochées à sa ceinture qu'elle se retrouve à même le sol, la respiration légèrement perturbée suite au choc.

    Et Amaryllis ne cherche pas à se défendre, les yeux fermés, elle attend que son sort soit réglé par cet inconnu. Pourtant rien n'arrive. La future Oracle demeure protégée par un Dieu aimé et trop connu de tous. Sa langue claque. Cette question taraudant en son esprit se pose finalement.

    -Pourquoi?

    L'apparente froideur prend de garde le Saint. Ses yeux n'ont pas peur, ils attendent simplement et observent avec une curiosité intelligente cet homme qui lui fait face. Ce manque de peur est à l'opposé de cette petite furie qui aurait pu tenter de le poignarder pour se défendre, quelques instants plus tôt. Pourquoi? Cette question résonne dans son esprit, mais pour lui la réponse en est évidente. Les aiguilles lui sont arrachées des mains. Délivrée, Amaryllis n'a plus à subir cette pression suffocante et bien vite, se relève en époussetant ses habits.

    -Je ne tue pas les fillettes qui fredonnent gaiement. Même si t'es éveillée.

    Une remarque sincère? Une critique? Placer un mot précis sur son état d'esprit est difficile, et finalement la petite ostrogoth s'en fiche un peu. D'une façon, elle sait qu'elle lui est reconnaissante pour ce geste. A lui, cet inconnu qui l'a épargné et qui parait sèchement fermé.

    - Quel est votre nom Monsieur?


    - Oublies le mien et penses plutôt à garder le tien intact.


    Ses paroles sont sèches mais sa pitié résonnait suffisamment pour qu'Amaryllis en prenne conscience. Suffisamment pour l'épargner. Tomber sur une personne pourvue d'un tant soit peu de bonne conscience n'est pas donner en ces années constamment menacées par le changement. Cette réponse arrache un sourire à la petite fille.

    -Etre vaincu ne signifie pas être détruit ou perdu, m'sieur. Du moins c'est ce qu'on m'a dit, un jour et vous venez de me le prouver. Je m'appelle Amaryllis, enchantée!
    Avec patience, elle cherche un moyen de se faire pardonner. Peut-être qu'à l'avenir, elle devrait tout d'abord se renseigner avant d'agir? Certainement même. Ses yeux mordorés se posent sur ce qu'elle détient dans ses bras, ce fruit d'un travail harassant. Voilà. Le petit récipient qu'elle tenait dans ses mains ferait certainement l'affaire. "Tenez, vous devez en avoir besoin, c'est...Une excuse pour ce que j'ai tenté de faire."

    Elle n'attend pas les réactions du jeune homme en armure pour lui mettre dans ses mains, et de force, cette eau récupérée. La réponse semble impressionner l'homme. Que peut-il y répondre, à cette petite fille qui avait voulu le désarmer et qui lui donnait de l'eau par la suite? Une main s'était pourtant bien vite calée contre son épaule. Le Saint secoua la tête en silence, comme pour lui intimer de ne pas retourner là d'où elle venait. Têtue, la fillette repoussa avec douceur ses appréhensions et n'écouta pas l'homme, préférant retourner d'où elle venait. Quelle ne fut pas sa surprise de voir que la plupart des villageois avait fuit, lorsque ceux-ci ne faisaient pas partis de ces cadavres encore chauds étalés sur le sol.

    A ces côtés, le Saint l'avait suivi et d'un soupir, la voix rauque avait grommelé avec dureté une proposition pourtant salvatrice. La fillette n'aurait certainement pas sû vivre seule.

    "Suis-moi fillette. Tu n'as plus d'autre choix maintenant, le Sanctuaire peut surement te donner encore une raison de vivre."

    Sans le savoir, Amaryllis a fait son premier pas vers le Sanctuaire. Non pas que cette rencontre fut décisive, mais les jours suivants ont finis par démontrer ses capacités, en étant un tant soit peu volontaire. Elle l'avait fait, parce qu'elle désirait la paix, parce qu'elle n'accepterait jamais de tuer inutilement quelqu'un.

    On aurait pu croire que cette dernière aurait refusée de se battre au nom du Sanctuaire. En raison de son affiliation, en raison de son statut, de son caractère. Et effectivement, ses intentions se révélèrent belles et bien contraire: elle n'allait pas attaquer pour vaincre puis terrasser ses ennemis; elle vaincrait pour d'autres motifs. Son maître nommé Brand, ce même Saint qui l'avait protégé des dangers de la solitude, le savait on ne peut mieux. Il se chargerait de l'entrainement de cette petite.

    --------------------------------------------------------------------

    Chapitre 2 : Passée au Sanctuaire

    « Je méprise cette poussière qui me compose et qui vous parle : on pourra la persécuter et faire mourir cette poussière si on veut ! Mais je défie qu'on m'arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux. » (Saint Just)

    A pas rapides, un garçon d'à peine 13 ans baille dans les rues, somnolant et pestant contre ses soucis du jour. Tout en se frottant les yeux de ses deux mains d'adolescent, son teint pâle et ses cernes laissent deviner qu'il est peu satisfait de sa dernière nuit, harassante et éprouvante d'après les murmures prononcés à petite voix. Amorphe, peu motivé, sa stature parle pourtant de lui-même: du haut de ses bottes et jusqu'aux égratignures de son léger plastron fait de fer, il est apprenti. Pour l'heure, ce n'est pas un entraînement qui lui prend son temps, mais une simple balade en ces lieux plus sereins...

    Les rues de Rodorio sont étroites, ce qui le fait soupirer davantage: il suffit qu'une personne croise son chemin pour qu'il ait à se serrer contre le mur et ce, dans l'unique but de sortir de ce trou à rat. Non vraiment, entre Amaryllis qui lui bouffait ses nuits parce qu'elle chantait en plein jour et ces passants trop nombreux à son goût, un lieu serein se devait d'être trouvée. Et quand bien même la voix de son ami est magnifique, Asbel a besoin de vacances, de solitude et de silence...

    Des gouttes de sueurs coulent à compte gouttes sur le sol brûlant. Il faut dire que le Soleil tape aujourd'hui. Trop peut-être à son goût. La naine jaune a toujours tendance à s'avérer trop violente dernièrement, mais qu'importe. Ce qu'il aime, c'est de sentir une légère brise de vent, rafraîchissante et douce, sur la pelouse verte de quelques jardins. C'était là qu'il venait s'abriter sous le feuillage vert d'un arbre lorsque le temps lui accordait un peu de répit. Alors qu'il pénétrait dans ce petit havre de paix , il y découvrit un autre apprenti, plus brun qu'il ne l'était, peut-être aussi plus talentueux. Quoique, les autres apprentis ne devraient pas juger un simple rapport de force ainsi! Ce petit gars, c'est l'apprenti d'Aymeric en somme. Nahel. En soupirant, il se pose face au jeune homme.

    "Amaryllis n'est pas là?"


    Un coup d'œil à droite puis encore à gauche. Personne. Il reprend alors sa réflexion.

    "Je n'ai pas dormi de la nuit avec son sens du devoir et sa voix..."

    De l'honnêteté et des mots rapidement pensés, Asbel en à revendre. Derrière lui en revanche, se trouve la fille en question. D'une certaine simplicité, Nahel la voit s'approcher tel un prédateur dont la proie demeure inconscient du danger qui le guette, mais il ne pipe mot. Droit comme I, Amaryllis écoute chacune de ses paroles et ce jusqu'à la fin. Ce temps qui lui offert lui permet d'accumuler suffisamment de force pour porter un coup magistral à ce crétin d'Asbel. A peine retourné que cet autre apprenti adresse à la grecque un regard de pire terreur. Ce pauvre ère prend conscience de son erreur, fatidique et cruciale.Elle est là, derrière lui. Cette mégère. Alors, un superbe uppercut vient s'écraser contre le menton de l'inconscient et en l'espace de quelques secondes de terreur, le corps du garçon part voler trois mètres plus loin.

    "Ah, Amaryllis! Ce n'est pas ce que tu crois, je voulais..."

    A cela, il rit. En vérité, il ne sait que répondre tant l'allure de sa compère lui fait peur, quand bien même le choc qu'il vient de recevoir doit également jouer de cette savante alchimie qui embourbe l'esprit. La brune, elle, l'observait toujours d'un regard meurtrier sous son masque.

    "Si tu as le temps de parler dans mon dos, tu as également le temps pour rattraper ton retard!"
    Amaryllis sait pertinemment qu'il s'agissait là d'une simple plainte amicale. Ainsi elle n'en tient pas rigueur une fois cette petite vengeance effectuée et, tout en s'approchant de sa victime, elle l'aida à se relever de ses deux mains. "Allez, un petit effort, je t'accompagnerai, on rattrapera cela ensemble Asbel. Plus tard."

    Relevé de sa chute, le blond sait que son temps de repos est fichu. Les yeux d'Amaryllis croisent alors les orbes bleutés de son ami d'enfance. Un sourire franc lui est accordé avec sympathie, avec la douceur qu'une amie éprouve face à un partenaire. Les fossettes se forment avec la reconnaissance, Amaryllis n'est pas moins heureuse de revoir son autre ami, celui avec qui elle s'est liée d'amitié depuis son arrivée au Sanctuaire. Nahel est un jeune garçon qu'elle percevait la plupart du temps à Rodorio. Cette première rencontre avait été particulièrement tendue, mais il est aujourd'hui certain qu'une véritable amitié s'est construite au fil des années. Tous deux étaient de véritables opposés en un sens, tant dans leur façon d'agir que dans leur manière de penser. A cette époque, le duo était des plus étranges pour tous ces habitants qui les croisaient de temps à autre.

    Et cette amitié aurait probablement pu continuer, si une mission n'avait pas séparé le Ghassanide et la jeune femme, devenue Sainte quelques mois après cette scène. L'entraînement avait été particulièrement ardue, mais Amaryllis avait réussi à obtenir l'une de ses Armures si prisées par les apprentis.

    ---------------------------------------------------------------

    Mai 544:

    La neige, encore et toujours de la neige. La vue en aurait été presque agréable, mais la tâche qui est exigée du maître et de son élève reste somme toute particulière. Les ennemis que ce duo doit combattre ne sont pourtant pas ces Ases qui peuplent les terres arides et gelées du Nord, de l'autre côté de leurs frontières. Il s'agit simplement de réfractaires de ces dernières années de guerre. Sur le haut d'une colline, les yeux plissés, Amaryllis aperçoit un petit groupe semé leur chaos et exhiber le désaccord à leur armistice. Ces hommes dissidents ne sont pas nombreux et leurs identités ne lui sont pas inconnues: ils gardent leurs allures d'anciens combattants vieillis au fil des années. Ce ne sont que des hommes depuis trop longtemps exclus de leur propre armée. Ainsi justice est faite des deux côtés alors que la turbulence se répand tel un venin dans ces villages parfois désertés. Si cela n'est pas forcément un problème pour les guerriers d'Athéna en temps normal, ceux-ci créent néanmoins des soucis dans les lieux peuplés d'habitants innocents.

    Aidée de son maître, Amaryllis a passé plus d'un mois en ces lieux, à surveiller ces territoires et les mouvements de ces anciens Vikings. A ce côté, il renifle et peste sur ce qu'il dénomme "les petits cons du jour", et pourtant l'élève rit avec douceur. Ce chevalier d'Argent a toujours été particulier. Abrupte, de peu de mots, cyniquement froid, tel sont les maîtres-mots de son tuteur. Ces mois passés en terres froides et arides lui avaient pourtant appris, au fil des nuits passées près d'un feu de camp, que son maître Brand avait autrefois été de ces ethnies barbares. Son enfance appartient aux contrées nordiques, mais son expérience s'est faite sous l'arène des Saints et sous l'idéologie d'Athéna. C'est ainsi qu'Amaryllis l'eut traduit malgré le déni de l'Argent.

    "Me raconte pas des conneries Amaryllis."


    Brand s'est tout de même un peu ouvert depuis son enfance. La jeune fille est désormais habituée aux sautes d'humeur de son maître. Ce qu'il disait, il ne le pensait pas à l'instant. C'est du moins ce qu'elle pense alors que son visage se retrouve déformé sous une douleur presque fictive. Les dents serrées, il est sur la défensive et de ce que la jeune Saint peut constater, sa tête en est la cause. Son œil pleurant des larmes de sang, plus précisément. Et face à tant de douleurs, des larmes s'échappent des yeux de la futur Colombe. Des yeux brillants d'une compassion refoulée. Alors, mue par la volonté d'affranchir son maître de cette étrange fatalité, Amaryllis chante légèrement de sa voix entraînée et mélodieuse. Il lui semble que cela calme davantage la douleur de son maître... Sa malédiction. Alors qu'elle posait une main sur son épaule, Amaryllis se veut réconfortante. C'était le prix à payer pour ceux qui transgressaient les règles humaines.

    ----------------------------------------------

    Revenue au Sanctuaire, la vérité sur leur situation est amère. Elle est source d'appréhension pour les moins courageux d'entre eux, source de devoir pour les plus dévoués. L'année annonce la guerre pour chacun d'entre eux, au nom d'une paix universelle nécessitant de grands sacrifices. La victoire d'Athéna sur les autres dieux s'avérait imminente.

    Amaryllis s'est retrouvée dans cette guerre, dans une armée menant l'offensive contre les Berzerkers, en direction de cette Transylvanie qui lui avait coûté son rang.


    Chapitre 3: Noblesse d'âme


    Un homme traverse une plaine et muni d'une certaine appréhension, il foule de ses pieds cette Transylvanie qu'il n'a pas revu depuis cinq ans. Cinq bonnes années que cette guerre contre les Berzerkers a pris fin. A son passage, des petits cailloux s'entrechoquent sur un plateau naturel pourtant marqué par les cicatrices de la guerre: la terre retournée et le cruel manque de végétation prouvent ce passage meurtrier. Cette lutte entre puissants et faibles. Son pied cogne quelque chose de familier. Etrange, mais familier. Le squelette d'une colombe lui rappelle quelques-unes de ses mésaventures mais surtout une personne en particulier, la détentrice de cet oiseau mort. Dépourvu de ses plumes, le petit tas d'os eut été une victime dont il se rappelle avoir éliminé d'un geste de la main; on acceptait peu les messagers de tous les camps et ce Chevalier d'Athéna avait eu l'impression d'effectuer un devoir ayant pourtant volontairement entraver les mouvements d'une jeune femme qu'il connaissait. Qu'importe le passé, la survie de son groupe valait bien mieux que l'autre.

    Pourtant, un fantôme ressort de son ombre. Sa forme est presque lumineux, d'une douceur que l'on reconnaît aussi bien que sa témérité à la vue de sa fière allure. Le vétéran n'a aucun mal à reconnaître la jeune femme, extrêmement silencieuse. Amaryllis.

    "Qu'est-ce que...Que fais-tu ici?"

    Les lèvres de la Colombe s'entrouvrent légèrement, de quoi laisser échapper quelques sons, pourtant c'est un silence lourd de signification qui vient accueillir les paroles sourdes de la jeune femme. Un rire vient néanmoins le briser. L'homme prend ce mutisme comme un refus, une provocation et dans l'inconscience la plus complète, le vétéran ne se rend pas compte du mau qui touche fatalement l'Oracle. Cette dernière est en proie à d'autres soucis, plus catégoriques. La Colombe est certainement moins touchée par la mauvaise volonté que son ancien compère. Une question réside avec simplicité jusque dans son regard: Qu'est devenu Brand?

    Son dernier souvenir ne remonte qu'à peu de choses près: elle combattait de toutes ses forces et de toute sa meilleure volonté afin de venir à bout des autres Saints et puis...D'une rage certaine, comme fou, son maître semblait prédire tous les mouvements de ses adversaires, il avait fait preuve d'une force remarquable, au détriment de sa propre santé néanmoins. L'œil coulant, il se mourrait malgré cette force déployée, malgré chacune de ces techniques qui atteignaient avec force ses ennemis. Brand se savait condamné et ne pouvait faire preuve de lucidité. Alors...Amaryllis l'avait aidé à porter ce poids malgré eux, malgré les autres. Malgré cette Armure laissée derrière elle.

    La voie du fautif vient pourtant briser ses pensées. Il l'accuse, il l'accule, il lui rappelle que tout aurait pu être différent si cette colombe devenue poussière avait rejoint à temps le groupe auquel elle devait passer ce message. La seule consolation qu'elle avait, c'était qu'ils avaient gagné et que son maître était désormais libéré de ses chaînes. Une main vient se poser sur l'épaule de la femme désormais pleinement adulte. Amaryllis sait ce que cet homme a fait, l'air coupable et son passé en sa présence n'aident pas ce dernier à plaidoyer son innocence. Les émotions qu'il laisse filtrer de ce masque porté avec soin sont simples, mais l'Oracle n'y porte pour l'heure aucun jugement; son intérêt réside simplement à savoir ce qu'il est advenu de son maître.

    Torturée, elle ne l'était pas. Le lâche se sent aujourd'hui coupable et certes, la Saint s'était sentie vaincue. Vaincue, mais pas perdue. Son orgueil parle d'elle-même, lui crache de se débarrasser de ce misérable faux-guerrier qui les avait condamné pour sa propre vie et sa propre stratégie.

    Par colère et surtout par crainte, l'homme demeure distant. Le retour d'Amaryllis ne prévoit rien de bon pour lui et le Chevalier sait que cette femme est au courant de son acte. Il prend quelques pas en sa direction, il feint l'ignorance et la joie de la revoir. Sa main s'apprête à rejoindre son épaule dans un acte faussement amical, mais un brusque mouvement de bras rejette cette main. Par quelques pas en arrière, la jeune femme prend de la distance. Les poings serrés, le Saint se rapproche de nouveau dangereusement de la Grecque.

    "Pourquoi me rejettes-tu? Je peux te ramener au Sanctuaire si tu veux...Ton ancien maître te croit morte et t'attend certainement là-bas, quand bien même il a perdu de sa force-"

    Inutile de le redire une fois de plus. Par son appel, une Chlamyde vient recouvrir la brune si déterminée d'en finir. Comme en cet instant où elle avait fait face à son maître dans son enfance, elle n'a pas peur. Une rapière sort de son fourreau d'un geste rapide, anticipant le geste assassin de son ancien compère. La menace est rapide et ses yeux déterminés: un seul faux pas et Amaryllis trancherait sans remord cet homme qui tente de la forcer à commettre une erreur en éveillant un trop plein de sentiment.

    "Auriez-vous...l'amabilité de...bouger?"

    Son œil gauche à découvert, la différence lui parait plus nette, mais les hypothèses prenaient surtout un semblant de réalité. Amaryllis connaît ses mauvaises intentions et n'a plus besoin de poser les questions qu'elle se posait. Alors, de la garde de son arme blanche, elle assomme fortement cet homme, mais pas suffisamment pour le tuer. Le monde est déjà trop sali par les sacrifices et rien ne changerait la condition dans laquelle elle réside désormais. Cruellement, ce qu'Amaryllis ne sait pas, c'était que ce Saint précis allait mourir peu après leur rencontre, trop affaibli par le choc cosmique qui a lourdement embué son esprit. Sa gentillesse crée parfois tout autour d'elle un malheur involontaire, à cette femme qui préférait pourtant garder mesure et douceur par un orgueil simple et exacerbé.

    Apollon l'avait recueilli et lui avait offert cette Colombe en guise de Totem alors qu'elle s'y attendait le moins. Pourtant, l'ancienne Saint avait vécu à l'écart de ce monde trop guerrier pendant un long moment, et cette malédiction qu'elle avait appris être proche de celle de Cassandre la touchait désormais. Ce fléau la condamnerait certainement d'une façon ou d'une autre.

    Athéna l'avait probablement abandonné au fil des années, à ne pas se manifester alors que son corps était semi-enterrée dans la terre à la va-vite, tenue pour morte, mais ce qui lui donnait l'impression d'avoir été en Enfer, c'était ce mutisme qui l'avait touché et qui l'avait rendu inutile. Une "blessure" de combat qui l'avait privé de son art à tout jamais. Son histoire en tant que Saint touchait à sa fin.

    Au moins cette Chlamyde lui avait offert sa Lumière. Petit à petit, une fois cette dernière revêtue, la nouvelle Oracle abandonnait progressivement son Silence. Peut-être n'avait-il jamais existé...

    La brune se relève avec courage, renforcée de tous ses événements et fièreOù irait-elle? Jusqu'où cette Chlamyde la mènerait? L'hypothèse la plus probable fut celle de se rendre au delà de ces contrées où l'appel se fait fort. De plus en plus. A dire vrai, l'Oracle ne semble pas se rendre compte qu'elle a retrouvé cette voix perdue depuis qu'elle eut sauvée son maître. Au moins...Ce dernier vit encore. Quelque part, peut-être bien au Sanctuaire.

    Oui, cela fait déjà cinq ans qu'elle a passé dans cette espérance, celle de retrouver ce maître sauvé d'une malédiction. Sous un tissu fin et blanc, la douleur éprouvée est telle qu'Amaryllis ne peut s'empêcher de porter une main à son œil gauche. La lucidité et la rapidité de ses mouvements ont un prix amer car elles n'existent pas véritablement. Ce ne sont que des prévisions utiles auxquelles l'imprévisibilité pourrait pourtant se vanter d'en échapper bien facilement. Ainsi, La Colombe soumet tout cela aux sombres visions qui s'offriraient à elle afin de rendre sa propre justice. Une paix désirée.


Derrière l'écran

    Age : 19 ans
    Avatar : Le nom du personnage de votre avatar, présenté de cette manière :
    Code:
    [b]FFIX[/b] → [i]Béatrix[/i] est [b]Amaryllis[/b].
    Quelle est votre expérience des forums RP : Je vous laisse apprécier ce détail...Cela dit j'ai pas pu m'empêcher de poster Razz
    Comment avez-vous connu le forum : Par Bélisaire en théorie.



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La suite de son histoire

    Si l'histoire de votre personnage est trop longue pour tenir sur un seul post, vous pouvez la continuez ici.



Dernière édition par Amaryllis le Jeu 7 Avr - 0:12, édité 57 fois
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Message Re: Amaryllis de la Colombe d'Argeste    Amaryllis de la Colombe d'Argeste  EmptyMer 9 Mar - 11:32
Bienvenue !

Avais zappé x)

Pardon Razz
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Message Re: Amaryllis de la Colombe d'Argeste    Amaryllis de la Colombe d'Argeste  EmptyMer 9 Mar - 11:44
Ah bah oui, rebienvenue Razz (ce qu'on peut être tête en l'air)

Hâte de voir ce que ton perso va donner en jeu en tout cas *-*
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Message Re: Amaryllis de la Colombe d'Argeste    Amaryllis de la Colombe d'Argeste  EmptyMer 9 Mar - 13:23
Effectivement re bienvenue ma grande Wink

J'aurais du poster avec l'autre compte du coup ^^
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Message Re: Amaryllis de la Colombe d'Argeste    Amaryllis de la Colombe d'Argeste  EmptyMer 9 Mar - 15:37
Encore bienvenue à toi !

Hâte de voir ce que va donner ce nouveau personnage~
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Message Re: Amaryllis de la Colombe d'Argeste    Amaryllis de la Colombe d'Argeste  EmptyMer 9 Mar - 23:05
Merci vous quatre Very Happy

Bah, ça sera pas simple à jouer au départ, mais plutôt fun et ça me changera un peu.
J'essaie de terminer son histoire dès que je peux. Wink
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NorahNorahArmure :
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Message Re: Amaryllis de la Colombe d'Argeste    Amaryllis de la Colombe d'Argeste  EmptyMer 6 Avr - 23:55
Voilà, juste pour signaler que j'ai terminé cette fiche. Enfin. Je le laisse au bon jugement de Bélisaire du coup. Smile
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Message Re: Amaryllis de la Colombe d'Argeste    Amaryllis de la Colombe d'Argeste  EmptyJeu 7 Avr - 0:17
Bonsoir !

Bah que dire, bien écrit et construit, rien à redire de plus. J'ai bien aimé la psychologie du personnage. Ca risque d'être drôle... ou pas °°

Je te valide au rang 4 d'Eveil et t'attribue 16 PC.

Bon jeu sur AoG !

Bélisaire.
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Amaryllis de la Colombe d'Argeste
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