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 [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule

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Masque BlêmeMasque BlêmeArmure :
Cuirasse de la Pestilence

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Masque Blême
Qui est-il ?

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    Dénominations courantes à travers les âges : Masque Blême, Héraut de la Plaie, Malédiction d’Apis
    Autres dénominations : Pestilence, Terreur Sainte, Porte-Peste, Vengeance Divine, Fléau Divin, Cardinal de la Pestilence
    Date de naissance : Initialement aux alentours de -675 avant notre ère
    Age : 1220 ans et des poussières pour les plus pragmatiques, mais peut-on parler d’âge lorsque l’on parle d’éthéré déterré ?
    Armure demandée : Cuirasse de la Pestilence


Comment est-il ?

    Apparence et Psychologie :
    Lors de sa mort, le Masque Blême possédait la carrure d’un Olympionique. Son vertex trônait alors à plus de six pieds et demi, et les voûtes de ses pieds supportaient sans peine ses cinq talents. Le teint hâlé par le soleil de son Péloponnèse natal, son visage rayonnait la confiance à travers des traits acérés qui, accompagnés par sa barbe délavée au sel, le vieillissaient de plusieurs années.

    Ainsi le Héraut de la Plaie était jadis un golgoth. Un géant au visage de statue pour qui l’autre ne constituait pas un miroir mais une fin, un but à atteindre. La cible tangible qu’il visait en tout temps était le coeur, physique ou non. Peu bavard, il lui était compliqué de se lier, au contraire de délier les corps de ses opposants. Beaucoup prenaient cette réserve épaulée de violence pour de la bêtise, et à bien des égards ils avaient raison. Mais bêtise ne signifie pas idiotie, car le Masque Blême n’était point sot, il se désintéressait simplement de certaines préoccupation, tels les jeux de pouvoirs, qui prenaient une place prépondérante chez ses contemporains. Tout ce que la Malédiction d’Apis désirait se résumait un mot déjà évoqué, coeur.

    Dès le premier jour du reste de sa mort, son corps commença à subir les affres du temps. Ainsi, ses chaires ne tardèrent pas à se rétracter dans son linceul. Ses veines se tarirent et sa peau se dessécha. Ce qui aurait pu pourrir avait été excavé de son corps encore chaud et immergé dans quelque liquide savant afin d’isoler la plaie y demeurant. Malgré les soins apportés à son enveloppe charnelles, sous les bandelettes dans lesquelles il était engoncé, il ne restait rien du mercenaire titanesque venu de Grèce. Une ombre tout au plus, le reflet d’une gloire sacrifiée à la plaie d’Apis.
    Peu de récits demeurent quant à l’apparence exact que possédait alors la Malédiction d’Apis. Cependant le masque mortuaire qui lui fut offert n’avait rien au commun avec celui que le Pharaon qu’il avait servi avait fait apprêté pour sa divine personne. Un pirate avec qui {.....} avait voyagé, décrivit ce masque en quelques phrases sur tablette de marbre abîmée :

    Agapénor le Jeune a écrit:
    Le Pharaon {.... . ……. …. … ..} masque mortuaire qu’il comptait offrir à {.....}. Au contraire de ceux dont nous avons entendu parlé, celui-ci est d’une pâleur infinie. On nous ex{...}que qu’il a été fabriqué à partir des appendices d’un animal im{.....} vivant plus au sud encore que le Roy{....} de Saïs. Rien n’y est gravé. Aucune décoration n’orne cet ovale blême. {..}ule une fente, représentant la bouche d’Ap{..}, ou celle d’{.....}, vient perturb{..} le vide qui lui servira à ja{....} de visage. {.. ….. .. ….}ronne de gloire, les ex{........} des ap{........ … … .}aillés et semblent être une mandibule éden{...} …

    La période Athénienne du Masque Blême se caractérisait physiquement par son aspect terrifiant. Un peu moins grand qu’à l’origine et terriblement plus léger, la Malédiction d’Apis flotta au travers de la cité-état tel une apparition. Un fantôme décharné, un silencieux enchevêtrement de toges voltées glissant le long des allées à la recherche du seul de ses effets ayant disparu à son réveil, son coeur.
    Cette apparence ectoplasmique ne changea que peu lors de siècles suivant. Dans la chasse de son battant, le Héraut de la Plaie regagna peu à peu du poids. Arrachant ci et là ce dont il avait besoin à ceux qu’il offrait à Hadès.
    Calfeutré derrière son masque mortuaire, le Fléau se reconstruisit en parcourant la Méditerranée jusqu’au mois de juin en l’an 550 de notre ère.

    Trônant de nouveau à plus de six pieds, et se rapprochant lentement des cinq talents de jadis, l’amas de chaire et de cosmos connu sous les noms de Héraut de la Plaie, de Malédiction d’Apis ou plus couramment de Masque Blême n’avait plus grand chose à voir avec le mercenaire grec sacrifié en Egypte. Il avait appris bien des choses, en avait oublié tout autant. Et son visage demeurait scellé derrière son masque mortuaire pour qui désirait vivre. Ceux qui au contraire souhaitaient rencontrer leur fin, n’étaient pas à l’abri de voir ce que dix siècles de décomposition, de vol de chaires et d’os faisaient à un humain...
    Il n’était plus un mercenaire humain. Il était le Masque Blême, le Héraut de la Plaie, la Malédiction d’Apis, et tant d’autres noms. Il était celui qui apportait la maladie, celui qui volait les vies comme les sens, celui que l’on avait sacrifié pour une victoire, celui que la vengeance avait réanimé. Sa voix semblait plus jamais venir d’une autre dimension tant elle fluctuait entre le silence et un fracas de rocaille assourdissant.
    A dix milles lieues d’un désintérêt qu’il avait depuis longtemps oublié, le Masque Blême était désormais un avatar de la vengeance, une créature née du cosmos et affublée d’un costume de géant qu’il eut jadis porté avec fierté. Désormais il semait les maladies comme un paysan les blés. Toutes les maladies. De l’amour à la haine. De la peste au choléra. Il était celui qui précédait les charniers. Il était la Conquête infatigable de l’intangible Mal, de la Vengeance à la recherche d’un coeur perdu. Il était Pestilence, solitaire, cruel, celui devant lequel les hommes étaient égaux. Il était le Masque Blême.


    Il est nécessaire de noter que le Masque Blême parle peu. Son seul but en 550 est la vengeance. En oeuvrant pour Ares il espère parvenir à découvrir le nom de la divinité olympienne qui guidait Zeol et le prêtre égyptien.


Son Histoire


    -660 à -653 avant notre ère }{ Piraterie


    Il avait toujours paru plus vieux. A cause de ça on l’avait toujours cru simplet. Mais il n’en était rien. Sa seule éducation avait beau être celle de la guerre, de la mort, il n’était pas sot. Il comprenait parfaitement le monde qui l’entourait mais ne souhaitait pas prendre part à des jeux pour lesquels les dieux ne l’avaient pas bénis.
    Car il le croyait, les habitants de l’Olympe lui avait conféré ce corps de géant pour une bonne raison, vaincre. Encore et toujours, inlassablement, vaincre. Aux jeux d’Olympie comme sur le champ de bataille, vaincre. Mais à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Et il croyait tout autant à sa bénédiction divine qu’à ce qu’il tenait pour un fait. Tant qu’il n’aurait pas vaincu un égal, la gloire et l’ambroisie lui seraient à jamais refusés aux portes de l’Olympe. Point de cérémonie en son honneur, pas de nymphes, pas de bacchanale olympique, rien que l’Hadès.
    Cette croyance qu’il ne serait rien tant qu’il n’aurait pas vaincu l’adversaire l’animait, le réveillait, lui avait fait brisé des os toute ses jeunes années. Et en ce jour c’était cette croyance qui le poussait à partir.

    Ainsi en l’an -660 avant notre ère, l’Olympionique qui deviendrait le Masque Blême embarqua sur un navire dont la destination se trouvait au Sud. Il se rendait par delà les îles, par delà Minos, là où le domaine de Poséidon venait se fracasser sur une terre bien différente du Péloponnèse. Certes les raisons qui tendaient les voiles du fier navire n’avaient rien d’altruiste, mais elles n’empêchaient point notre homme de fermer l’oeil une fois la nuit venue. La piraterie avait cela de bien qu’elle élagué les faibles aussi vite qu’un lutteur les branche d’un jeune olivier. Et cela convenait parfaitement à {..... ……..}.
    Enfin le navire largua les amarres, fort d’un équipage d’une vingtaine d’homme, il ne tarda pas à rejoindre une flottille au large. Surplombant le reste de ses compagnons de circonstance, {.....}, se fit remarqué sans peine, et, au terme d’une escale en terres minoennes, on l’invita à embarquer sur le navire principal de la flotte.
    Sa carrure, et son tempérament aussi plat que les semelles d’Hermes, lui avait valu d’être promu, contre rémunération pour son ancien capitaine, parmi l’équipage du chef auto-proclamé de la flotte. Point de travaux inutiles pour lui. Non. L’Homme qui dirigeait les navires vers le Sud s’en était fait un garde du corps car il était plus imposant que ses marins les plus expérimentés.

    Les semaines passèrent et avec elles vinrent les premiers navires à aborder, les premières côtes à piller. Assyriens, phéniciens, et mêmes grecs, telles furent les prises navales. Les terrestres étaient plus étranges, égyptiennes les appelera-t-on plus tard. Vénérant un panthéon plus proche des conquêtes de Zeus que des hommes, leurs teints était naturellement hâlé et leurs cheveux d’un noir profond. Mais comme les assyriens ou les phéniciens, ils étaient faibles et se brisaient aisément sous les coups des armes grecs.
    Les mois passèrent, et le butin fut ramené en Grèce. L’année suivant l’expédition reprit la mer. Et le cycle se répéta ainsi durant cinq ans au cours desquels {.....} assura la protection d’Agapénor l’Ancien, sans cesser de rechercher celui qui devait lui ouvrir, de nombreuse années plus tard, les portes de l’Olympe. Plusieurs fois son employeur lui accorda son aval afin qu’il se détache du groupe et aille affronter un ennemi particulièrement imposant ou habile. Mais aucun de ces duels ne lui avait donné satisfaction.
    Il y avait pourtant bien eu ce colosse assyrien, à la barbe taillée comme un roc, et ce svelte phénicien maniant la lance. Le premier s’était effondré dans un fracas qui avait réduit au silence le chaos de la bataille environnante. Si l’entrée en matière portait à croire qu’il s’agissait d’un combat entre deux forces égales, deux passes avaient suffi à {.....} pour déposséder l’assyrien de son glaive, tandis qu’une troisième lui avait ôté la vie, et le coeur encore battant de la poitrine. Le phénicien avait quant à lui fait preuve de plus de panache. Acculé par les forces de la flotte pirate, on l’avait épargné sur ordre d’Agapénor le Jeune, fils du chef. L’ami de notre Olympionique espérait là avoir trouvé un adversaire décent pour celui qui était devenu le champion des pirates.
    Le pont du navire leur fut dégagé, et on convint que le survivant, s’il parvenait à vaincre {.....}, serait relâché avec son embarcation. {.....} commença par confier son immense arc à Agapénor le Jeune, puis il traversa la passerelle qui le séparait du navire phénicien glaive à la main. Son adversaire se contenta de plonger son visage dans un récipient d’eau. Enfin la danse débuta. La différence de taille et d’armes leur conférait une allonge à peu près similaire, à l’avantage du phénicien. Très vite les premières passes résonnèrent par dessus le vent et la houle. Une estoc, suivie d’une tranche, contrée par un pas de côté et une parade. Malgré cette dernière la force du pirate suffit à déséquilibrer le phénicien qui tituba jusqu’au garde-fou. Reprenant un peu d’aplomb après un nouvel échange il manoeuvra habilement afin de se retrouver en hauteur, vers l’arrière du navire. Alors certain que cet avantage lui conférerait la victoire, il s’élança d’un bond vers {.....}. Sa lance émit un grincement tandis qu’elle frottait la lame du pirate. Puis un bruit de percussion sourd vint mettre fint à cette plainte du métal. Habilement, le pirate avait dévié l’arme de son ennemi avant de le forcer à s’empaler sur la sienne tout en buttant contre son épaule massive. Il recouvrit le visage du phénicien de sa main gauche et se présenta au garde-fou faisant face à la mer. Il choisit un endroit où la barrière avait été brisée et y déposa son adversaire, le forçant à se tenir sur ses deux pieds. “ Va payer ta dîme à Poséidon avant de payer celle d’Hadès” lâcha {.....} de déception tout en extirpant sa victime de son glaive à l’aide d’un violent coup de pied.

    Le sang de chronos continua à s’écouler ainsi jusqu’en -653 avant notre ère...


    -653 avant notre ère }{ Basse époque égyptienne, mort


    Depuis la dernière escale minoenne, Agapénor l’Ancien s’était entiché d’un prêtre étrange. Il ne quittait jamais le chef de la flotte, susurrant à ses oreilles, comme à celles de son garde du corps, des histoires invraisemblables. Un terme revenait, un concept même, celui d’une énergie, d’un pouvoir auquel tous pouvaient accéder. {.....} s’était laissé envoûté par cet être sans âge aux traits androgynes et à la voix doucereuse. A l’inverse d’Agapénor le Jeune, il était persuadé que ce prêtre n’était pas un charlatan mais un véritable messager divin. Son ami voyait là un profiteur infâme qui avait su mystifier son père. Pourtant tous l’avaient vu briser un rocher que même {.....} avait peiné à soulever. C’était à cet exploit qu’il fallait attribuer la fascination du garde du corps de l’Ancien pour ce minoen.
    Or, depuis quelques temps, et les premières batailles, cet intérêt était réciproque. Le minoen tentait d’inculquer les préceptes de ce qu’il nommait cosmos à {.....}. Se dévouer à l’Olympe ne lui posait aucun soucis, originaire du dominion spartiate, il s’était naturellement tourné vers Ares lorsque Zeol lui intima de faire un choix afin de pouvoir s’éveiller. Car selon le prêtre, il s’agissait là d’un pré-requis, si l’on ne vénérait point d’Olympien, les portes du cosmos demeureraient fermées. Dès lors son entraînement débuta, à base de méditation et d’épreuves de force, il venait s’intercaler entre les pillages et les abordages. Malheureusement les résultats étaient assez médiocre et {.....} ne parvenait à savoir si l’augmentation de sa force était du à ce fameux cosmos ou simplement à la rudesse des épreuves qu’il s’infligeait. La vie suivait son cours, au gré des prises de la flotte de pirate et des maigres progrès de celui qui deviendrait le Masque Blême…


    Mais tout changea lorsque la nation égyptienne se rebélla. Las de ne plus être maîtres de leurs territoires, l’Egypte de Psammétique Ier était entrée en guerre contre les assyriens et leurs vassaux loyalistes. C’est là que Zeol révéla d’autres talents que ceux de mystique. Capable de comprendre la langue étrange des égyptiens, il arrêta les pirates alors que ceux-ci s'apprêtaient à aborder un navire venu du long fleuve s’enfonçant dans les terres du sud. Car ces autochtones aux visages fatigués venaient pour les pirates. Et plus encore pour leurs armes et armures de bronze.

    Suites à des négociations houleuses, auxquelles {.....} ne s’intéressa point, on convint que le gros de la flotte voguerait contre les assyriens sous la houlette d’Agapénor le Jeune tandis qu’une paire de navire escorterait l’Ancien et son embarcation jusqu’à la capital du royaume en rébellion. Le voyage pris un certain temps, mais le répit permit à l’élève de Zeol de se rendre compte que les choses autour de lui changeaient. Elles n’étaient plus aussi figées, les silhouettes de certains étaient désormais illuminées d’un fin halo de couleur, tandis que d’autres, tel Zeol, se voyaient couronnés d’une aura plus épaisse. Sa perception du monde n’était plus la même, celle de son corps non plus. Lors d’une escale il se surprit à intercepter à mains nues non pas une mais une dizaine de flèches destinées à l’Ancien. Sans même y penser il s’était retrouver à quelques centimètres des archers. Et bien qu’ils furent robustes pour des gens du sud, {.....} n’eut pas la moindre peine à leur arracher le coeur. Il ne lui fallut guère que quelques secondes pour leur ôter le palpitant et la vie, aux dix réunis.
    Lorsqu’il revint vers le petit groupe composé des émissaires égyptiens, de Zeol et d’Agapénor l’Ancien, tous étaient ravis et terrifiés par la démonstration de force à laquelle il s’était adonné. "Il semblerait que tu sois enfin éveillé. L’Olympe t’a béni." fut cependant la seule récompense que se performance récolta de la part du prêtre. Le chef des pirates se contenta lui d’une grande frappe dans le dos et d’un rire gras. Il n’y eut pas d’autre attaque jusqu’à ce que les quatre vaisseaux atteignent leur destination.

    L’atmosphère de la ville était à la liesse. On aurait cru que le retour des ambassadeurs en compagnie des pirates était la victoire d’une vie. La foule avait encerclé le petit groupe jusqu’à leur entrée dans ce qui semblait être un palais.
    Après avoir passé un porche aux proportions raisonnables, une cour sans pareille s’était offerte à leurs yeux. Des colonnes somptueuses s’élevaient au milieu de jardin verdoyant. Les gravures les plus basses, burinées d’une main experte, présentaient les exploits de dynasties déchues. Au dessus on pouvait observer les victoires divines et celles de la dynastie en place d’après Zeol. Une fois les oeuvres verticales dépassées, le groupe découvrit une mare d’où on voyait clairement émerger des écailles et des yeux luisants. Se permettre de tels chiens de garde montrait bien l’opulence et le pouvoir de leur hôte. Si un doute pouvait persister, les reptiles le dissipèrent. Ils ne se trouvaient point chez un simple seigneur de guerre. Ce n’était pas là le palais d’un vulgaire chef de tribu en rébellion. Zeol exprima le sentiment de tous sur l’endroit en ces mots “C’est une demeure divine pour ces gens”. Car son habitant était pour la population qu’ils avaient vu en dehors des murs comme pour les messagers, un dieu vivant. Le Pharaon.

    Au détour d’un énième corridor il pénétrèrent enfin dans la salle du trône. Face à eux se tenait, couronné d’or et de couleurs vives, celui qui désirait se libérer du joug assyrien. Il n’était guère différent de son peuple, en cela qu’il n’était ni plus grand ni plus gros, seul son nez était remarquable.
    Le roi à l’appendice nasal aquilin se leva et pris la parole longuement, dans cette langue que seul Zeol entendait. Agapénor l’Ancien comprenait certes quelques mots, mais il était bien plus intéressé par les richesses que par la culture. A mesure que Zeol traduisait aux grecs, il apparu clair que pour les services d’ors et déjà rendus, des coffres d’or seraient offerte aux pirates. De plus, s’ils acceptaient de continuer à prêter leurs armes au royaume, ils seraient grassement récompensés. Agapénor l’Ancien n’eut aucun mal à croire cela et accepta l’offre sans même consulter ses lieutenants. L’un d’eux sembla vouloir protester mais l’ombre projetée par {.....} tua cette idée avant qu’elle n’ait pu passer ses lèvres.
    Des plans furent proposés par les généraux du Pharaon et l’Ancien les accepta tous. Il savait pertinemment que les assyriens étaient faibles face à lui et ses hommes. Soldats de métier ou non, ils ploieraient tous sous les lames grecs à mesure que l’or coulerait dans les mains des pirates.

    L’incongru se produisit alors. L’un des messagers, jusqu’alors en retrait, se jeta aux pieds du Pharaon au moment où il congédiait les généraux. Un flot fiévreux de mots s’extirpa de sa gorge asséchée. Le Pharaon répondit d’un geste de la main, en réaction duquel des gardes firent disparaître l’inconvenant. Le souverain le regarda être traîné en dehors de la salle avec un dédain non dissimulé puis s’adressa à Zeol.
    Pour la première fois, Agapénor l’Ancien, ses lieutenants et {.....} virent le prêtre afficher de la surprise. “Le Pharaon demande si notre champion est-il vraiment béni par les dieux” murmura-t-il à l’adresse de l’Ancien. Ce dernier donna un coup de coude à {.....} suivi d’un geste du menton en direction d’un garde plus musculeux que les autres. Zeol traduisit au Pharaon ces actions et le garde se vit intimé un ordre. Délaissant ses armes il se prépara à affronter {.....}. Mais il n’y eu point d’affrontement. Enivré par ce nouveau pouvoir qu’il parvenait enfin à maîtriser. Le jeune pirate annihila l’humain qui se tenait face à lui. Sa vitesse et sa force lui permirent de transpercer la cage thoracique de l’égyptien, en arrachant son coeur encore battant. Puis comme s’il s’était agit d’une brindille, il avait libéré son bras de l’épouvantail de chaire en déchirant de sa main libre le tronc sans vie.
    Contre toute attente ce bain de sang fit exploser de rire le Pharaon, qui adressa à nouveau une longue tirade à Zeol.
    Le Pharaon veut jouer le sort de cette guerre dans un duel de champion. Si vous acceptez, ce ne sont pas de simples coffres d’or qui vous seront offert, mais une ville et sa population.
    Agapénor l’Ancien dévoila à ces mots un sourire carnassier que personne ne lui avait jamais connu. Ce sourire valait tous les mots et Zeol s’empressa d’accéder à la demande du Pharaon en poussant son disciple à s’agenouiller devant le dieu-roi.

    Durant les jours suivant, l’agitation de la cité ne désemplit pas. Au contraire, une véritable émulation autour de ce pirate grec que le Pharaon avait élu pour champion se manifesta. A la moindre de ses sorties, au moindre de ces entraînements, les badauds affluaient. Lorsque, enfin, après deux longues semaines, les messagers égyptiens revinrent avec l’accord des assyriens, {.....} ressentit une pointe de soulagement égayé son être. Il se sentait mal à l’aise face à tant d’attente de la part de ces inconnus dont il ne parlait même pas la langue.
    La réponse s’était néanmoins vue accompagnée de conditions. Le duel devait se dérouler en terre assyrienne. Le champion devrait se présenter seul aux portes d’une cité vassale et le combat se déroulerait devant celles-ci. Les généraux assyriens et leurs vassaux égyptiens y assisteraient depuis les murailles. De plus le Pharaon serait autorisé à observer son champion à une distance suffisante pour que les flèches de ses armées ne puissent atteindre les murs de la cité.

    {.....} n’assista pas à la discussion entre Zeol, le Pharaon, Agapénor l’Ancien et un prêtre égyptien. Cela ne l’intéressait pas. Il espérait seulement que les assyriens désigneraient un champion à la hauteur de ses attentes.
    Le conseil de guerre dura plusieurs heures, sans doute à cause des traductions incessantes de Zeol, mais aussi car la marche à suivre face à de telles conditions devait être établie avec finesse. Enfin on convoqua l’olympionique. On le fit s’asseoir dans un siège d’un inconfort notable. Puis vinrent les outres de boisson alcoolisée et les mets les plus somptueux dont son palet eut pu se délecter. Et, alors que l’ivresse commençait à poindre en lui, Agapénor lui asséna la nouvelle sans ambages. “Fils” l’interpella-t-il “nous avons accepter les conditions de ces maudits assyriens. Mais tu ne combattras pas sans avantages. Les égyptiens ont leur magie, comme Zeol a la sienne. Ils t’insuffleront la bénédiction d’un dieu guerrier et tu vaincras”. Pour la première fois, {.....} sentit une pointe de résignation, de défaite même, lorsque les mots de son supérieur moururent entre ses dents. Le champion s’attendait à ne pas vivre bien longtemps, car il ne tenait pas les assyriens pour des êtres loyaux. Il s’imaginait périr criblé de flèches, ou empalé par une cavalerie déchaînée. Agapénor l’Ancien en était probablement arrivé une conclusion similaire. Ils burent pour effacer ces pensées, priant respectivement l’Olympe pour l’adversaire tant espéré et la ville tant désirée.

    On vint le réveiller avec vigueur, l’abreuvant de viles mixtures. Sous les regards sombres de Zeol et du prêtre égyptien il s’obligea à ne pas en laisser une goutte. Ce rituel matinal s’étira jusqu’au jour décisif. Le mois passé avait vu sa peau prendre une teinte grisâtre, et ses poils des nuances sanguines. Pour ne rien arranger le Pharaon avait insisté pour lui faire porter une tenue égyptienne. Certes celle-ci ne gênait en rien ses mouvements et s'accommodait d’une armure sans problème, mais {.....} préférait mourir en grec s’il devait en arriver à cette funeste extrémité.
    Le trajet avait été simple, à travers les plaines et les dunes jusqu’à ce que la cité sous contrôle des assyriens se dessine à l’horizon. L’armée du Pharaon s’arrêta à ce qui devait représenter deux cents coudées royales. {.....} continua le chemin seul, tandis que face à lui les portes s’ouvraient dans un nuage de poussière. Lorsqu’il se dissipa il laissa place à une silhouette aussi décidée que l’olympionique. A une quarantaine de coudées royales, on avait tracé un large cercle au sol. L’ennemi l’y attendit. Il s’agissait d’une véritable bête. Portant sur son visage et ses bras les marques d’un passé glorieux, de sang et d’os. Il toisait {....} d’un bon pied et devait aisément peser deux talents de plus. Sa barbe, taillée à l’assyrienne, était décorée de perles et d’amulettes. Armé d’un bouclier de la taille d’un homme normal et d’une lance aussi longue que lui, le champion de l’Assyrie fit trembler les armées du Pharaon pourtant si éloignées. {....} se contenta d’un cracha pointant son glaive vers un adversaire qu’il jugeait enfin à sa hauteur. Puis il dirigea la pointe de son arme vers les murailles, en balayant les sommets et ceux qui s’y trouvaient.
    Une sonorité ronde vint briser le silence qui s’était installé lorsque les deux champions étaient entrés dans le cercle. A son arrêt la danse débuta.


    {.....} le voyait clairement, l’aura de cet homme n’avait rien de comparable avec celle des plus preux de ses camarades de piraterie. Elle tenait presque de celle de Zeol, sans pour autant être aussi clairement définie. Elle semblait bien plus vague, plus sauvage, indomptée. Un sourire s’esquissa sur les lèvres du grec. Là était son avantage, sa bénédiction divine. Pour la première fois il était le plus léger, le plus petit, mais sa force était la plus grande. Et de cette idée il tirait une détermination sans limite. Il vaincrait. Encore et toujours, il vaincrait. Ce géant. Une pluie de flèche assombrissant les cieux. Une cavalerie dont le galop émulerait une colère de Poseidon. Il vaincrait.
    Hurlant il se fendit d’une estoc mais l’assyrien le repoussa de son immense bouclier tout en ripostant. {.....} dévia l’arme ennemi du plat de la main avant de retrouver sa posture. Un nouvel assaut qui se solda par un autre nul. L’assyrien ne semblait pas vouloir prendre l’initiative, tournant, parant. Cette tactique en aurait frustré plus d’un, mais laissé l’olympionique de marbre. Soit il finirait par trouver une ouverture, soit par briser la défense de son ennemi. Il vaincrait. Et inlassablement il se jeta sur son adversaire, de longues minutes durant. Mais un tel déluge d’assaut ne peut durer qu’un temps. Ainsi le champion des conquérants, las de reculer, se décida à répondre. Sa lance émit un sifflement terrible et l’on crut qu’il en possédait cent. Mais {.....} la voyait clairement, ce n’était qu’une lance, d’une vitesse fulgurante certes, mais elle demeurait plus lente que lui. Choisissant cet assaut pour faire appel aux enseignements de Zeol, il déploya son cosmos. Tel le soleil, son pouvoir rayonna. Il n’avait plus rien à voir avec sa première prouesse. Il ne possédait plus cette teinte d’or, au contraire, il était sombre, verdâtre et inquiétant. Cependant l’aura cosmique n’interrompit point la lance. Ce fut l’assyrien qui la stoppa tout en prenant un pas de recul. Il n’était pas parvenu à toucher son ennemi. Confus il observa sa lance qui semblait plus légère. {.....} fut tout aussi surpris que son ennemi lorsque soudain la pointe effilé s’effrita. Puis le mal qui rongeait l’arme gagna la hampe avec hâte. Vif, l’assyrien se délesta du reliquat de lance en l’expulsant loin vers les armées du Pharaon, mais l’objet disparut en vol, dissout sous l’effet du cosmos du champion grec.
    Sans plus de réflexion, l’assyrien lança cette fois ci son bouclier sur son ennemi. Mais le même sort, plus prompt encore attendait le projectile de fortune. Face à l’incompréhension manifeste de l’olympionique l’assyrien se délaissa contre toute attente du reste de son armure, révélant des symboles ésotériques qui presque immédiatement se mirent à luire d’un rouge flamboyant. Son aura jusqu’alors brouillon pris l’apparence d’une flamme tandis qu’il s’élançait, en confiance, sur {....}. Armant un coup de poing qui sembla s’enflammer à l’approche du grec, il hurla des mots incompréhensible. Face à cette rage guerrière, {.....} sortit de sa stupeur et dévia la frappe ennemie d’un revers de la main. Considérant un instant le glaive qui reposait entre ses doigts, il affecta une moue dédaigneuse. Il projeta son arme à l’attention de son adversaire qui l’esquiva sans peine.
    L’assyrien revint à la charge, enflammant à nouveau son poing. Plutôt que de le dévier, le champion du Pharaon l’intercepta. La surprise et l’effroi s’éprirent des traits de son ennemi alors que le feu qui l’animait se tarit. Sa force le quitta et il mis un genou, puis deux, à terre. Un murmure anima les murailles, tandis que des hourras parvinrent de l’armée éloignée. Et dans un cri terrifiant, la peau de l’assyrien entra en dans une éruption de chair et de sang. Une frénésie bubonique s’était emparée de son épiderme, puis vint la poussière. Ce fut d’abord son bras. Puis son visage disparu par couche dans le vent pour aller rejoindre le sable des plaines. Lorsque plus rien ne restait de ce champion béni des dieux {....} su que les portes de l’Olympe lui seraient ouvertes, en dépit de ce pouvoir atroce qui était désormais le sien. Sans autre cérémonie il leva le poing, puis se dirigea vers les portes de la cité.

    Il s’en suivit un carnage sans nom. Avant même que l’armée du Pharaon n’ait pu atteindre les murs les troupes ennemies avaient été décimées. Zeol interdisit sagement l’entrée de la cité au Pharaon et à son armée. {....} repassa les portes alors que les cris et les flammes gagnaient l’ensemble de la ville. Dans une horreur commune, les humains présents virent une horde de pustuleux accourir vers les portes, dans l’espoir d’être sauvé de ce mal. Mais il rencontrèrent le même sort que leur champion lorsqu’il passèrent à proximité du pirate. Puis le linteau s’effondra derrière l’olympionique à la peau grise, condamnant les habitants à subir l’horreur.
    Surgirent alors des rangs de l’armée pharaonique une phalange de prêtres masqués. A leur tête Zeol et l’égyptien qui avait convaincu Agapénor l’Ancien d’offrir la bénédiction à {....}. Ce dernier tenta d’approcher son maître, son capitaine et le Pharaon, mais une volée de signe cabalistique dessinés à même le sable par le minoen le paralysa. “Désolé” fut le seul mot qu’il prononça avant que les prêtres n’entament une liturgie qui leur permit de confiner le grec dans un sarcophage d’une matière étrange. Ses yeux bientôt se fermèrent.

    Son réveil fût brutal. Il ne pouvait bouger, il ne pouvait parler, il était prisonnier de son propre corps, seuls ses yeux étaient encore siens. Et ce corps venait d’être éventrer par une main experte. Il sentait sur lui le poids d’un cosmos avec autant de vigueur que la brûlure ses chaires. Les mains armées tranchèrent à plusieurs reprises, passant à chaque fois le fruit de leur récolte sous le regard perdu et effrayé de celui qui avait été leur champion. Son foie. Ses intestins. Son estomac. Ses poumons. Et enfin son coeur, pulsant encore. Et pourtant il demeurait vivant. Sans comprendre ce qui lui arrivait il sentit que l’on plaçait en lui de lourds objets. Puis on le redressa et il vit face à lui cinq vases. Et cinq prêtres chantant firent alors descendre ses entrailles dans les jarres avant de les sceller. Son foie était surmonté d’une tête humaine. Ses intestins d’une tête de faucon. Son estomac d’une tête de chacal. Ses poumons d’une tête de babouin. Et son coeur d’un disque solaire abîmé, comme rongé.
    Les prêtres tournèrent ensuite autour de lui de nombreuse fois, l’enserrant de bandelettes. Sa douleur ne désemplissait pas, réveillée à chaque fois qu’un nouveau tour était effectué. Il ne mourrait toujours pas, ni ne comprenait. Etait-il condamné à ne jamais voir l’Olympe ou même l’Hades? Ou etait-ce cela, la mort, l’Hades? Et pourquoi cette trahison, pourquoi l’avoir sacrifié alors qu’il avait vaincu ? Tant de questions qui tourbillonnaient à même son océan douleur. L’obscurité vint alors. Des bandelettes encore. De la douleur. Puis un objet plus lourd qui pesait sur l’ensemble de son crâne. Et de la douleur encore. Enfin les voix de Zeol et d’Agapénor le Jeune.
    Cela valait-il une ville? Mon père est allé trop loin…
    Il aurait peut être vaincu sans. Mais j’en doute. La Malédiction d’Apis est sur lui et ses viscères.
    Cela ne répond p…
    Rien ne vaut une telle mort. Mais nous ne sommes point en droit de discuter les décisions des rois très cher prince Agapénor.
    Qu’adviendra-t-il de ces jarres?
    Les prêtes d’Apis et moi même les placeront hors de portée des hommes.
    Et {.....}?
    Conformément au rituel, il sera lui aussi mis hors de portée, avec le faucon et le babouin, nous prendrons en charge les trois autres. Faites vos adieux prince. Il est temps de nous rendre au banquet du Pharaon.
    Humpf… Adieu mon ami. Adieu A….


    -440 à -430 avant notre ère }{ Réveil, Athène et la mâchoire de Pericles


    Du bruit. Pour la première fois depuis si longtemps. Du bruit. Il se rapprochait. Du bruit. Il avait déjà entendu un tel son. Du bruit. Une telle langue ne lui était pas étrangère. Du bruit. Non. Des sons. Des voix. Des cris. Des armes qui crissaient sur les os.
    Et le silence. La mort.
    Puis du bruit à nouveau. Des pierres que l’on déplaçait masquant des voix.
    Ce brouhaha l’avait tiré de sa torpeur. Il savait qu’un masque lui couvrait le visage. Mais il percevait sans peine la paroi se trouvant à quelques centimètres de lui. Il ne pouvait l’expliquer. C’était arrivé, sans qu’il eût compris comment. Il ne se souvenait pas quand.
    Après tout ce temps il ne parvenait pas à résoudre ce mystère. Sa seule certitude, il n’était point mort. On lui avait dérobé des choses précieuses, ses viscères. Sa chaire mise en jarre et scellée par des faces dérangeantes d’animaux. Il les voulait. Il voulait son coeur. Et tandis qu’il se remémorait une fois de plus cette horreur, les sons se rapprochaient.
    Les voix s’étaient apaisées. Pas les bruits métalliques. Il lui semblait ramper vers lui. Soudain le silence s’installa. Puis il perçut un murmure. Puis un second. Puis un troisième. Puis un cri combiné des plusieurs hommes suivit d’un raclement lourd. A nouveau trois murmures, un cri, un raclement. Le schéma se répéta plusieurs fois avant qu’enfin une tentative soit couronnée de cris de joie qui s’estompèrent pour laisser la place à de nouveaux murmures. Mais ceux là ne se répétèrent pas. Ils se soldèrent néanmoins par un grincement, un chuintement sonore qui fit entrer la lumière, pour la première fois en tant d’années, dans sa prison.
    Dans un premier temps il resta immobile. Face à lui des hommes tels qu’il n’en avait jamais vu. Ils répétaient des phrases inintelligibles. Les seuls mots qu’il parvenait à comprendre disaient “Malédiction d’Apis”. Etait-ce son nom? Encore un détail que le temps avait effacé. Il serait la “Malédiction d’Apis” pour ces humains. Et il s’anima.
    Son corps était faible, mais il ne souffrait point. Ses muscles avaient fondu depuis bien longtemps. Mais le cosmos l’animait, il le savait maintenant. Le cosmos lui permettait de se déplacer. Et sans doute lui permettait-il de voir, d’entendre. Les bandelettes qui l’emprisonnaient se délitèrent sans peine, et les deux hommes qui se tenaient face à lui tombèrent à la renverse tandis que leurs compagnons fuyaient.
    Il se pencha vers l’étranger le plus proche, étendant son bras vers son visage terrorisé. Bientôt ses doigts décharnés entèrent en contact avec la peau moite, y déclenchant une réaction en chaîne. Tel un éclair zébrant un ciel d’orage, un chapelet de bubons parcourut le corps de la victime avant que celui-ci ne s’effrite tel du sable. La Malédiction d’Apis tourna son attention vers l’homme restant. Il connut le même sort que son camarade et un vide sonore s’installa.
    Se mouvant lentement, celui qui n’était plus que cosmos marcha jusqu’au deux jarres. Avec difficulté il descella la première, contenant ses intestins. Mais à la place de ses viscères se trouvaient une mélasse verdâtre, rayonnant de cosmos. Sans plus réfléchir, la Malédiction d’Apis ôta son masque mortuaire et déchira les bandelettes recouvrant son visage.
    Sa face décharnée se reflétait dans le contenu du vase à tête de faucon. Sa peau était contractée, sèche et grise. Il laissa aller ses doigts à la surface du liquide et se sentit revigoré. Il empoigna alors la jarre à pleine mains et s’abreuva de l’entièreté de son contenu. Déjà ses forces revenaient. Fort de cette conclusion, la Malédiction d’Apis se jeta sur le second vase canope. D’un coup de paume il fit sauter sans peine le couvercle babouin et se gorgea à nouveau à de la mélasse cosmique.

    Sa substance retrouvée, il remit son masque mortuaire. Sa peau n’avait que peu changée. Toujours quelque peu tirée, grise et à peine moins écaillée. D’un geste habile il se mit à fouiller ses entrailles pour en retirer des pierres. Instinctivement la Malédiction d’Apis sutura sa plaie béante grâce à son cosmos.
    Vivifié, il prit le chemin de la liberté, après tant de temps ici enfermé. Après un dédale de corridor, il déboucha sur une grande salle. Le sol était jonché de cadavres, aussi il leur arracha des vêtements pour finalement se draper de plusieurs toges. La salle suivante, hébergeant un lac lui offrit l’occasion de s’observer. La Malédiction d’Apis ressemblait à un fantôme tout droit sorti de l’Hadès. Son masque ne laissait rien transpirer du ravage de son visage. Sa couleur était celle d’os vieillis et la fente faisant office de bouche semblait s’ouvrir sur Tartarus. Cette vision capable de terrifier les braves parmi les braves eut sur lui un tout autre effet. En lieu et place de la peur, ce fut un souvenir qui lui revint. Cinq vases. Il n’étaient que deux dans sa prison. Le babouin ses poumons, le faucon ses intestins. Restait le foie, l’estomac et le coeur. L’homme, le chacal et le soleil. Il devait les retrouver, alors seulement il serait entier.

    Ainsi sa quête débuta. De village en village. A travers le désert, les plaines, les rivières, la Malédiction d’Apis répandit la mort. Parfois il lui suffisait simplement de traverser un bourg, sans même s’y arrêter, de nuit, pour qu’en moins d’un cycle lunaire nulle vie ne puisse être trouvée. Il précédait la plaie divine, laissant dans son sillage un charnier pourrissant lorsque demeuré quelque chose. Ce voyage lui apprit l’égyptien. Le grec ne l’avait jamais quitté. Mais sa découverte la plus importante fut autre que langagière. Les robes qu’il avait prises aux cadavres présents dans sa prison étaient siglées. Ce symbole ésotérique était celui d’une congrégation organisée par un étrange mystique à l’accent grec et un prêtre égyptien sur qui le temps ne semblait pas avoir prise.
    Si le nom de culte le concernant lui échappait, il n’avait aucun mal à mettre un nom l’un de ses fondateurs. Zeol. Ce nom avait entre ses dents le goût de la traîtrise. Un ton ferreux accompagné de terre et de sel, le tout surmonté d’une pointe vivace de dégoût.

    Les indices et les morts leurs succédant finirent par porter la Malédiction d’Apis aux portes d’Athènes.
    L’ombre longea tout d’abord les murs de la cité sans jamais y pénétrer. Réfrénant son aura meurtrière, celui qui avait oublié son nom se contentait de proies sans valeur. Cherchant celui ou celle qui serait marqué par le sigle.
    Contre tout attente, il n’eut pas besoin d’attendre aussi longtemps que dans sa prison. Un citoyen saoul vint un soir vomir à ses pieds. Le sigle apparaissait clairement à sa taille. Il n’en fallut guère plus à la Malédiction d’Apis pour exécuter son oeuvre. Torturant l’ivrogne il lui extirpa le nom de son chef. Pericles.
    Alors, sans autre forme de procès, le Masque Blême passa de l’autre côté du mur. Ravageant sans vergogne la cité, il finit par acculer Pericles dans sa demeure. Mais l’homme ne céda point à la torture. Faible, il en décéda.
    La vengeance divine qui s’était abattue sur Athènes arracha du cadavre mutilé la mandibule.
    Le reste appartient à l’Histoire. Des dizaines de milliers de morts, des armées décimées, mais la Malédiction d’Apis ne trouva pas trace des vases manquant. Et son errance continua, à travers les ans.


    -395 avant notre ère }{ Siège de Syracuse


    Soudain le chaos ambiant pris une ampleur démesurée. Un siège venait avec son lot de morts, de blessés et de héros. Mais que faire lorsque le nombre de mort prenait le pas sur les autres catégories ?

    Derrière les murs de Syracuse hommes, femmes et enfants se mirent soudain à souffrir d’un mal dont on ne parvenait à trouver la source. Point de carcasse envoyée par les romains. La piste des puits fut tarie. Les charniers et latrines furent également écartés, et bientôt il ne resta plus une explication sensée à se mettre sous la dent.
    Cependant Archimède et ses pairs ne savaient pas que leurs assaillants souffraient des mêmes affres. Bubons suppurants, fièvres, plaies spontanées, toux, maux de têtes et de gorges, et éventuellement, mort.
    Des centurions aux légionnaires, le mal ignorait les grades militaires, s’insinuant dans toutes les tentes. Et là encore, personne ne parvenait à en trouver la source.
    En peu de temps les rumeurs se mirent à faire trembler les belligérants, mais ceux dont l’esprit était effleuré d’une pointe de d’érudition virent à travers des limbes sonores. Ceux-là discernèrent la rumeur. Celle se trouvant à l’origine de toutes les autres. Celle précédant toutes les autres. Leur Héraut.

    Ainsi à l’intérieur, on parlait d’une ombre immaculée qui ignorait porte et barrière pour étendre son bras gigantesque et insuffler la mort à qui elle le désirait. Tandis qu’à l’extérieur, on murmurait qu’une présence, dont il valait mieux taire la provenance, rodait à la nuit tombée distillant aux vents du camps le courroux divin.

    “Toute rumeur a un fond de vérité.” cet adage ne pouvait être plus vrai et le fond de vérité de ce mal rongeant les deux camps n’était autre que le Hérault de la Plaie. La Malédiction d’Apis avait erré. Il avait tué, torturé, poursuivit sans relâche les membres du culte de Zeol. Et son chemin l’avait guidé à Syracuse mais il n’y trouva que de nouvelles pistes. Rien de concret, du vent sans intérêt. Il naviguait pourtant d’un côté à l’autre des murs de la cité sans peine. Mais aucun des cultistes, fussent-ils romains ou non, ils n’étaient que de vulgaires laquais. Des hommes et des femmes de pailles, des relais, des signaux d’alarmes n’attendant en réalité qu’une chose, l’apparition du Masque Blême. Si eux mouraient, d’autres le sauraient, et les vases seraient déplacés à nouveau. Ainsi jamais il ne retrouverait son entièreté.
    Ces menaces énoncées avant même la torture n’empêchèrent pas la Malédiction d’Apis de sévir. S’il ne les tua pas immédiatement, il leur insuffla le même mal qui avait jadis ravagé une cité égyptienne.
    Cela commençait avec une toux de plus en plus sèche, tant et si bien que l’on avait l’impression de finir par cracher du sable. Puis venait les maux de ventre, à côté desquels les tiraillements d’une faim terrible passaient pour des désagréments mineurs. Alors les muscles étaient affectés. Tétanisés durant de longues heures, et endoloris lorsqu’ils parvenaient enfin à se relaxer. La douleur migrait finalement jusque dans l’occiput, où l’on pouvait la comparait à ce que l’écorce d’un arbre devait subir lors des coups de bec d’un grand pic.
    La peau se zébrait de boutons rougeâtres. D’une grande finesse initiale, ils mutaient en bubons immondes, avant d’éclore comme un champ de tournesol purulent. Alors la septicémie s’emparait de la victime, l’amenant aux portes de l’Hades. La déshydratation, la douleur et la folie se chargeaient de les lui ouvrir et de les lui faire passer. Et tous ceux qui avaient été en contact, à un moment ou un autre du malade, développaient bientôt les mêmes symptômes. Certes certains survivaient, mais beaucoup plus périssaient.

    Ainsi, tandis que le Masque Blême s’éloignait, les romains prirent Syracuse. La rumeur, comme la maladie, se perdit dans les charniers. Et le monde entier cru que la victoire était due à un stratège d’exception, quand en réalité, elle était née d’un être éthéré…


    125 à 167 de notre ère }{ Résurgence


    Depuis des années il arpentait le désert dans l’espoir d’y retrouver sa prison. Il croyait dur comme fer qu’il y avait laissé des indices sur la position de ses autres organes. Mais ses recherches, aussi longues durèrent-elles, furent infructueuse. En effet, retourner chaque grain de sable ne suffisait pas. Car l’endroit où il avait été entombé pouvait bien être le sable sur lequel il marchait. Tant d’années avaient passées. Plusieurs centaines. Il ne les avait certes pas comptées, mais il était conscient de ce fait.

    Chronos n’avait sur lui point de prise, et sans doute en était-il de même pour Zeol, puisqu’il continuait à entendre parler du mystique à chaque fois qu’il trouvait un cultiste d’Apis. Mais ils étaient deux anomalies observant le monde autour d’eux changer, vieillir, se désagréger, s’envoler au vent, naître, grandir, vieillir à nouveau, et mourir encore. Et encore. Et encore. Villes, hommes, empires. Tous ployaient face au Temps. Mais pas le culte. Lui perdurait. Et il survivrait tant que Zeol survivrait. Tant que le Masque Blême errerait. Tant qu’il ne serait pas entier.

    Après une marche dans l’étendue de sable infinie, la Malédiction d’Apis parvint à ce qui semblait être une ville. Bordant pourtant un fleuve, il s’agissait plus d’une coquille vide de vie que d’une cité. Les murs étaient fissurés, les maisons éventrées. Des rongeurs et autres petits animaux avaient pris la place des Hommes et les plantes commençaient elles aussi à reconquérir ce domaine délabré.
    Bien vite la Malédiction d’Apis laissa derrière lui la ville fantôme. Les quelques jours qu’il y avait passé ne lui avait rien appris. Ainsi il entreprit de suivre le fil de l’eau, de descendre jusqu’à la mer, là où il trouverait des humains à coup sûr.
    Sur son chemin il put observer plusieurs caravanes. Aucune ne possédait le moindre signe du culte et aucune âme les composants ne s’aperçut de la présence du Masque Blême, bien qu’il eût traversé à maintes reprises leurs campements. Ces humains étaient sensiblement différents de ceux qu’il avait jadis rencontré dans cette région. Leurs yeux n’étaient plus ronds mais ovales. Leur peau n’avait pas changé de teinte, et pourtant elle ne luisait pas comme autrefois. Leurs cheveux n’étaient plus lisses et leurs traits étaient plus droits.
    Lui n’avait pas changé. Son Masque n’avait pas changé. Sa peau était toujours aussi grise, ses viscères toujours aussi inexistants et sa haine toujours aussi vivace.

    Comme toujours les caravanes disparaissaient à l’horizon et il continuait vers la mer. Sans doute lui fallut-il une année, ou deux, ou plus encore, pour l’atteindre. Mais il finit par voir le Royaume de Poséidon s’étendre devant lui. Plat et sombre, il le séparait de la terre qui l’avait vu naître. Plutôt que de se risque à le défier, le Masque Blême choisit de le longer. Ainsi se mit il à trainer ses guenilles dans le sable vidant sur son chemin les hameaux de pêcheurs. Puis vinrent les villes, vieillissantes veilleuses des voiles voltant au vent, qui ne virent venir le venin vibrant de la vengeance.
    Chaque cultiste croisant son chemin repartait désormais en vie, sans même s’être aperçu de la présence du Masque Blême. Mais ces fanatiques portaient en eux les graines de la maladie. Il ne leur fallait guère de temps pour enfanter charniers et paniques. Mais la Malédiction d’Apis demeurait à l’abri des soupçons, rependant pourtant la peste avec zèle le long des côtes septentrionales de l’Afrique. Ce fût le long de ces côtes qu’un murmure se glissa à ses oreilles. Rome. Toutes les routes semblaient mener à ce mot. A cette ville. Et plus la distance le séparant de l’endroit où il avait retrouvé la mer grandissait, plus le son de Rome se faisait entendre.
    Il semblait que la capitale de l’Empire hébergeait une phalange de cultistes particulièrement prompt à la vantardise. Forts de la position sociale que leur offrait le culte, ils semblaient s’adonner à une décadence toute particulière. Intouchables parmi les intouchables, ils avaient fait vœux de ne pas s’impliquer dans les affaires politiques de l’imperium en échange d’une protection ad vitam eternam. Ainsi, oubliés de toute loi, ils se livraient à d’extravagantes beuveries, laissant leurs penchants les plus extrêmes prendre le dessus. Faisant enfler la rumeur qui était parvenue aux oreilles du Masque Blême. Rome. Ils étaient à Rome. Le chacal était à Rome.

    Il lui fallut de nombreux pas pour rejoindre Rome. Il commença par diffuser son influence sur les provinces orientales, laissant derrière lui l’habituel lot de charniers et de fosses communes. Puis vinrent les côtes méridionales de l’Empire. La Grèce en fer de lance. Sur les terres qui l’avaient vue naître il ne prit point la peine de se faire discret. Ce fut avec un malin plaisir qu’il fit disparaitre des campements entiers, les transformant en offrande pour Eole qui se chargeait alors de faire s’abattre de terribles tempêtes de sable sur les villes les plus proches. La domination romaine n’en était pas pour autant affaiblie, car l’Empire semblait capable de remplacer pratiquement immédiatement les troupes décimées.
    Enfin, après maints massacres masqués par le manteau de la maladie, il parvint au centre névralgique de l’Empire. A Rome.

    Dissimulant sa présence comme il avait appris à le faire quelques siècles plus tôt, il apparaissait aux romains comme l’un des leurs. Sa taille était celle d’un homme normal, son visage était d’un commun atroce, mais il continuait se draper de plusieurs toges, gardant son visage dans une demie obscurité.
    Plusieurs jours durant il arpenta les pavés de la capitale. Dans ses ruelles il accula quelques bavards, mais il n’en tua aucun. Finalement il parvint à passer son bras autour des épaules d’un cultiste ivre. Il ne put accueillir les révélations de cet homme qu’avec joie. Un bonheur malsain qui présageait des nouvelles hécatombes.
    D’après le romain, le culte avait eu affaire à un schisme tripartite. Demeurait la faction menée par Zeol, les fanatiques originaux, le Culte d’Apis, désireux de garder un profil bas et de ne pas abuser de leurs pouvoirs. Venaient ensuite les romains, dont les préceptes s’opposaient à ceux du minoéen. Garants d’un vase canope, qu’ils continuaient à vénérer, ils avaient pris le nom de Phalanx du Chacal. Enfin, une troisième faction s’était dégagée. Si le Culte d’Apis était principalement constitué des sages et la Phalanx des épicuriens, la Chasse était quant à elle composée des membres du culte d’origine les plus brutaux, les plus assoiffés de sang. Le but de cette faction était aussi clair que ses membres étaient violents, ils voulaient le Masque Blême. Ils voulaient sa fin.

    Ces informations dans sa musette, le Héraut de la Plaie laissa le membre de la Phalanx vaquer à ses occupations nocturnes. L’imbécile était trop saoul et sûr de lui pour se rendre compte qu’il venait d’offrir un présent à son ennemi. Et après la volatilisation de son mystérieux interlocuteur, il reprit sans soucis sa nuit de beuverie sans se rendre compte qu’il était suivi. Jusqu’au petit matin il déambula, se gorgeant d’alcool, de rires et de chansons. Et, lorsque vint Helios sur son char, il prit le chemin de la Phalanx. Avec les premiers rayons sa posture changea. Comme si un marionnettiste avait tendu les fils de son pantin, le romain se redressa et sa démarche quitta sa composante hasardeuse. Il fila droit, le Masque Blême derrière lui, vers un bâtiment imposant. Le sigle du culte, auquel avait été ajouté une tête de chacal, était accroché à l’imposant linteau. Le romain était seul. Personne n’était en vue.
    Pris d’impatience, la Malédiction d’Apis s’élança et enserra le crâne du romain de ses doigts gris. D’un coup sec il fit vriller sa prise et put admirer la mine surprise de sa victime avant de la transformer en poussière. Le Masque Blême se plaça alors face à la porte rouge. Il se rapprochait, il pouvait sentir le Chacal derrière ces murs. Lentement, il poussa les lourds battants de la bâtisse. La Peste était dans les murs.

    La lumière du matin perçait à travers les fenêtres. Face au Masque Blême se trouvaient trois portes. Pour deux d’entre elles on pouvait apercevoir un escalier, l’un montant, l’autre descendant. La troisième était fermée. Le Hérault de la Plaie s’avança vers cette dernière, mais, au moment où il s’apprêtait à l’ouvrir, une horde de romain déboulèrent des portes latérales. Il ne leur fallut qu’un instant pour l’encercler. Il ne lui fallut qu’un instant pour les décimer.
    Sous le choc de la vague cosmique, la majorité des romains s’étaient effondrés et se tordaient de douleur alors que leurs corps venaient de se transformer en ennemi. Seuls quelques un étaient parvenu à supporter la déflagration. Mais bien vite les plus faibles des plus fort rejoignirent leurs camarades mourants, étalés au sol. Leur nombre conséquent s’était vu réduit à une simple paire en moins d’une minute. Mais cela n’avait pas entaillé la détermination des deux membres de la Phalanx qui, comme un seul, se jetèrent à l’assaut de leur némésis. Mais cette attaque tenait plus de l’action désespérée qu’autre chose. Aucun des deux romains, d’ors et déjà amochés par les bubons et les plaies, ne croyait réellement être en mesure de porter atteinte à l’intégrité du Masque Blême.
    Ils ne parvinrent même pas jusqu’à lui. Pourtant le nombre de coudées les séparant était faible, mais ils furent dissous au vol. Et d’un coup puissant, la Malédiction d’Apis fit sauter la porte fermée. Les effluves cosmiques qui s’échappèrent alors ne laissaient pas la place au doute. Sa possession se trouvait là, droit devant lui, à portée de main.
    Il traversa le couloir d’un pas décidé et déboucha sur une salle étrange au centre de laquelle se trouvait le vase à tête de chacal. L’absence de fenêtre ne le choqua point tandis qu’il décapitait le récipient tant désiré. Le Masque Blême s’empara alors à pleines mains de ce qui était sien. Il porta le rebord à ses lèvres cadavériques et se délecta de sa substance.
    Mais, alors que ses forces se décuplaient à nouveau, des sigles ésotériques se dessinèrent aux murs. Puis vint un fracas de pierres. Derrière lui le couloir avait disparu. Mais cela ne posait guère de problèmes. D’un revers de la main il dégagea une ouverture à même le mur. La bâtisse se mit à trembler, et il en sortit juste avant que celle-ci ne s’effondre complétement. Se dissimulant immédiatement, il put apercevoir deux hommes drapés de rouge et de noir disparaitre dans la foule. Mais il ne parvint pas à les retrouver.
    Alors qu’il quittait Rome, ragaillardi par la récupération de ce qui avait été son estomac, le Masque Blême pensa aux chasseurs qui le poursuivaient, ils étaient ses proies, et non l’inverse.


    260 de notre ère }{ Chercher la proie


    Ils étaient les derniers. Depuis dix années maintenant ils fuyaient. Eux qui l’avaient traqué à travers le désert, les montagnes et les mers. Eux les chasseurs inflexibles qui avaient renié l’inaction du culte. Eux qui étaient devenus les proies d’une proie devenue prédateur. Eux qui allaient mourir, car ils étaient conscients que la fin se rapprochait inexorablement. Eux. Eux ne cherchaient plus la rédemption. La Phalanx n’était plus depuis longtemps désormais et le Culte semblait avoir disparu de la surface de la Terre. Restait le Masque Blême qu’ils avaient cru pouvoir détruire. Cet être sans mort, avait fait fit de tant de vie, avait annihilé la Phalanx, avait exterminé méthodiquement tous les chasseurs qu’il avait rencontré, et avait fini par les acculer, eux, les derniers protecteurs de la Mère, du vase sacré que la Chasse avait hérité de l’époque où elle faisait encore parti du Culte.

    Leurs capes rouges et noires les protégeaient du froid, mais cela ne suffirait pas à leur permettre de vaincre. Il gagnait du terrain. Il en avait toujours gagné. Depuis les terres reculées par-delà les royaumes égyptiens, jusqu’aux villes les plus reculées de l’Empire, son sillage malsain avait grignoté la vie alors que les chasseurs tombaient comme des mouches.
    Ils se retournèrent en direction du lit de la vallée. Dans leur champ de vision se dressait une ombre terrible. Enveloppé d’un patchwork de capes et de toges, alliant les couleurs de la Chasse au blanc et à l’or de la Phalanx, le Masque Blême marchait dans leur direction. Pour le moment il n’était qu’une silhouette éloignée. Mais il était patient, il poursuivait les vases depuis si longtemps. Les règles de la Chasse faisait mention d’une date incroyable, précédant de presque milles ans le jour funeste où la rumeur qu’ils étaient devenus des proies leur était parvenu. Et bientôt il obtiendrait l’objet de son désir. Au prix de leurs vies. A moins que le Culte d’Apis ne se décida à intervenir. Mais cette éventualité leur paraissait aussi irréelle que le pouvoir du Hérault de Plaie.

    Ils n’étaient qu’à la moitié de l’ascension et déjà la taille de la silhouette avait triplé. Ils avaient beau presser le pas, il semblait demeurer plus rapide. La pente quant à elle commençait à se faire plus raide. Le vase, confiné dans une caisse qu’ils s’échangeaient régulièrement, paraissait s’être alourdi, mais sans doute était-ce la fatigue, le froid et la peur. L’œuvre de ce trio malvenu faisait vaciller leurs convictions. Les laisserait il vivre s’ils abandonnaient la Mère en cet endroit ? Si le doute s’empara à un moment de l’un comme de l’autre, aucun ne le fit savoir à son compère. Cette question était l’hérésie même, la trahison la plus haute et ils ne pouvaient s’y résoudre.

    Le sommet se rapprochait et le Masque Blême avec. Il était presque sur eux. Ils commencèrent à implorer les dieux, allant jusqu’à invoquer le nom du fondateur du Culte dans une litanie en langue ancienne. Leurs voix dévalèrent les pentes et lorsqu’ils se retournèrent afin d’estimer le temps qui les séparait de leur mort, il leur sembla que la prière avait paralysé leur chasseur. Cette surprise mêlée de joie fut cependant de courte durée, car le Hérault sembla, après ce court flottement, pris par l’impatience. Ses mouvements se firent plus amples et ses déplacements plus vifs. Les gardiens de la Mère l’imitèrent alors mais bien vite ils atteignirent le sommet.

    Le ciel comme la terre ne leur apporta point d’aide. Abattus ils résignèrent alors que les dernières coudées séparant le Masque Blême de la Mère fondaient à vue d’œil. Ils ouvrirent la caisse et attendirent. Soudain, alors que moins de dix pas séparait le Hérault de la Plaie du sommet, l’un des deux chasseurs se jeta dans le vide. Son corps sembla y flotter un instant, puis vint s’empaler lourdement sur une protubérance rocheuse qui dépassait de la neige. Le second s’allongea alors et ferma les yeux. Il entendit le grincement de contentement de cet être incompréhensible et se risqua à l’observer. La Mère lui passa alors au-dessus des yeux pour aller rejoindre son camarade en contrebas. Puis il aperçut l’horreur suprême lorsque le Hérault de la Plaie ôta son masque mortuaire. Transit par l’horreur, un râle s’échappa de sa gorge. Mais il était au sommet, et le Masque Blême pencha son visage détruit et décharné vers l’humain. Il souffla alors une fumée verdâtre à la face du chasseur, puis avala le contenu du vase. La vision du dernier homme devint trouble, il vit la Malédiction d’Apis remettre son masque puis le néant remplaça le ciel. Il sentit alors la mort l’embrassait tandis que son corps glissait vers la base de la montagne.

    Il ne restait plus que son cœur. Il ne restait plus que le Culte. Il ne restait plus que Zeol.




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Bienvenue et bon courage pour ta fichette.
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Masque Blême
La suite de son histoire

    541 de notre ère }{ Fin de règne


    Tant d’années passèrent. Les langues et les dieux changèrent à nouveau mais l’Empire Romain avait survécu aux passages du Masque Blême. Lui avait retourné ciel et terre, grappillant des informations sur le Culte d’Apis là où il le pouvait. Mais son butin avait de tout temps était bien maigre, et jamais il ne trouva âme qui vive aux endroits qui auraient hébergé les suppôts de Zeol.
    Souvent en bon état, tous ces lieux qu’il avait visités avaient une chose en commun. Ils dégageaient tous sans exception une atmosphère d’empressement. Des pots et vases brisés, des toiles déchirées, des meubles renversés. La fuite et la peur se ressentait à chaque fois dans le moindre détail.
    Combien en avait-il vu ? Dix, cents, milles ? Il ne savait pas, mais inlassablement il continuait.

    Le salut vint d’une rumeur prétendant qu’une étrange procession avait parcouru l’Empire jusque dans l’une de ses provinces occidentales. Le bal d’encapés s’était volatilisé aux abords d’une ville répondant au nom d’Arles. Tour de force du destin, chance insolente, qu’importe, le Masque Blême n’en avait cure, lui qui se trouvait si près de la ville sus nommée lorsque la rumeur lui parvint.
    Mouvant avec son habituel cortège de maladie, son sillage commença à ravager la campagne environnante alors qu’il frappait aux portes de la cité. Son poing s’y abattit aussi lourdement que la fièvre sur les paysans mais personne ne vint lui ouvrir. On n’ouvrait point les portes à la faveur de la nuit, même lorsque le visiteur était seul. Il le savait mais ne s’en souciait pas. Ainsi, il fit crisser ses ongles devenus griffes sur les murs d’enceinte jusqu’au petit matin, répandant par la même occasion une insidieuse épidémie. La Peur.
    Mais au petit matin, la porte ne s’ouvrit pas. Et, bien qu’il se fût dissimulé sous les traits d’un paysan cherchant refuge, on lui intima l’ordre de repartir d’où il venait, car Arles craignait qu’il fût empoisonné par le mal. Déçu et soulagé à la fois, le Masque Blême entreprit de distiller une nouvelle maladie. Se glissant sans peine derrière les murs qu’il espérait pénétrer discrètement, il parcouru la ville en sifflant un air macabre. Chaque note attisait un mal terrible, la jalousie. Il n’avait découvert ce pouvoir que récemment et s’était ébahi face à la contagiosité de cet notion éthérée. Il lui suffisait de susurrer à l’oreille des Hommes quelques notes emplies de son cosmos pour qu’ils deviennent les maillons d’une chaîne s’allongeant à chaque parole. Car leurs voix portaient désormais la peste des sentiments. Le désir malsain. La Jalousie.
    Il se terra les jours qui suivirent pour observer ses méfaits avec délectation. L’enfermement et les malades qui affluaient aux portes de la ville lui permirent d’entrevoir ce qu’il désirait. Le Culte. Au détour d’une ruelle, derrière une porte mi-close, plusieurs fois il put voir leur cape caractéristique trancher avec le décor. Il autorisa alors la maladie à se manifester. Il commença par infecter les gardes, puis les habitants lambdas. Et alors le Culte se mit à grouiller. Lentement, il frappait leur fourmilière de sa botte vengeresse. Et alors il les décima. Un par un il les accula et les tua. Tous connurent le sort de la Phalanx, de la Chasse, et bien avant eux de ce golgoth dont le visage se décomposant dans le désert lui revenait parfois en mémoire. Lorsque les acolytes vinrent à manquer, ce furent les maîtres qui s’extirpèrent de leurs cachettes. Mais ils ne connurent guère plus de succès. Que pouvait-il faire face à la maladie ? La population les en croyait désormais responsable. C’était eux qui l’avait amené. La Peste.

    Il n’en fallut guère plus à Zeol pour s’extirper de son trou avec sous son bras le vase tant désiré. Le minoéen se planta au milieu d’une place. Il était petit, rabougri, la peau violacée et fripée par le temps mais son aura ne laissait planer aucun doute quant à son identité. Il était une anomalie tout autant que le Masque Blême. Mais contrairement à ce dernier il devait l’avoir choisi. Le Hérault de la Plaie s’avança jusqu’à lui. Soudain, une second silhouette minuscule apparue. L’égyptien.
    «La mort ne ta point réussi mon élève. J’ai ici ce que tu désires. Mais pour l’obtenir il te faudra nous infliger le même sort qu’à ces imbéciles de la Phalanx ou de la Chasse » asséna Zeol. Alors son enveloppe charnelle se craquela et s’en éleva le Zeol de jadis. Bien vite l’égyptien subit la même transformation. Drapés dans des habits d’un bleu cristallin, ils déferlèrent sur le Masque Blême en un instant.
    Surpris, celui qui n’était pas mort fut repoussé avec violence en dépit d’une garde de fortune. Un nouvel assaut vint alors, mais le Masque n’eut cette fois ci aucun mal à l’esquiver. S’autorisant même une fantaisie, il parvint à agripper la jambe de l’égyptien. Sous les yeux de Zeol, il le transforma alors en poussière. « Des réponses… » fut les seuls mots qui s’échappèrent de la fente du masque mortuaire alors que par un bond prodigieux il s’était retrouvé face à son ancien maître.
    Sans peine sa main enserra la gorge du chef du culte, et il le souleva de terre. « Tu étais un sacrifice à un ennemi du dieu que tu avais choisi de vénérer. Tout cela ne serait pas arrivé si tu avais fait le bon choix. Ta malédiction est éternelle. Seul l’habitant de l’Olympe que je vénère peut… hmmmf hmmfff… Rome… hmff hmff hmff… Il est à Rome… » Et Zeol s’éteignit sous la poigne du Masque Blême.

    Tant d’années. Tant d’années passées à courir après des réponses. Et ces réponses n’appelaient qu’à plus de vengeance encore. Un ennemi de son dieu. Un ennemi d’Ares. Un ennemi de la vengeance même. Ces mots résonnèrent sourdement alors que le Masque Blême s’abreuvait de son propre cœur, retrouvant enfin l’ensemble de sa puissance.
    Le Culte n’était plus. Zeol avait été faible et n’était plus. Lui demeurait. Entier mais toujours maudit, il prit le chemin de la capitale.


    550 de notre ère }{ Cheval Blanc


    A nouveau il terrorisait la capitale. Rome criait, Rome pleurait, Rome mourrait sous ses coups invisibles. Cent fois il aurait pu la réduire à néant, mais il doutait tant de débusquer la divinité ennemie qu’il s’en était abstenu.
    Les années passèrent et les mots de Zeol continuaient à cingler violement son esprit. Dans un accès de désespoir face au mutisme de Rome face à ses questions, le Masque Blême se prit à implorer les dieux. Puis sa litanie devint une promesse, et les dieux bien vite en vinrent à se résumer à Ares. Combien de jours répéta-t-il cette liturgie ? Il en perdit le compte comme il avait jadis perdu celui de ses jours de mort.
    Dans une énième débauche de rage vengeresse, le Masque Blême un jour décida d'élaguer quelques branches à sa colère en se défoulant sur quelques gardes dans l'arène du colisée. Il avait commissionné par un intermédiaire leur recrutement afin de laisser libre cours à sa colère sans risquer de voir la ville évacuée. Mais en lieu et place des hommes d’armes, ce fut un cheval qui se présenta dans l’arène. A sa selle étaient attachés des chaînes. Et à ces chaînes trainaient ceux qui auraient dû lui servir d’exutoire. Le cheval blanc rua devant lui. Il était immense et sa musculature effrayante. Il aurait pu supporter le poids d’un ogre avec aisance.

    Toute colère semblait avoir quitter le Masque Blême qui sans autre cérémonie entreprit de monter cet équidé qui lui paraissait si familier. Alors que son second pied s’installa dans l’étrier, une voix envahie le colisée.
    « Mon cardinal… »
    « Oui. » fut la seule réponse que le Masque Blême parvint à murmurer tant il se sentait faible face à cette voix sans source.
    « Bien. » Et le Masque Blême sut. Ares.
    En lui le pouvoir afflua. Son corps se recouvrit d’une armure à la teinte pâle, identique à celle de son masque. Au-dessus de son crâne la couronne d’ivoire qui jadis était liée au présent du pharaon se mit à flotter. Des pointes d’émeraudes lui recouvrir les épaules et un arc fabuleux se matérialisa entre ses mains. Son destrier subit le même sort et se vit affubler d’une armure proche, bien qu'elle ne résonna point avec le cosmos comme le faisait celle de la Malédiction d'Apis. Un masque terriblement similaire à celui du cavalier vint lui masquer la vue. Sous l'effet du cosmos du Hérault de la plaie, les sabots de sa monture s’illuminèrent, enserrés bientôt par des flammes, extensions directes du pouvoir du Masque Blême.
    Sans se poser la moindre question, le Masque Blême traîna dans Rome les cadavres pestiférés des gardes. Lorsqu’il passa les portes de la capitale de l’Empire il pensa à Zeol. S’il n’avait pas trouvé l’objet de sa vengeance, il espérait avoir trouvé un but, un maître qui l’y mènerait.
    Il lança son destrier au galop, lui laissant le choix de la destination. Dans leur sillage la maladie. Devant eux la vengeance.




Dernière édition par Masque Blême le Lun 9 Mai - 7:54, édité 8 fois
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Message Re: [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule   [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule EmptyMer 4 Mai - 18:09
Cette présentation est-elle toujours d'actualité ?
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Message Re: [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule   [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule EmptySam 7 Mai - 17:28
Bon, les présentations de 20 pages, plus jamais :<
La fin de l'histoire se trouve dans mon second post du topic, y avait plus de place dans celui d'origine.


C'est (enfin) terminé. J'ai eu du mal sur la fin, ne sachant pas trop comment introduire le personnage dans la timeline du forum étant donné que la majorité de son histoire se fait en parallèle de ce background.

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Message Re: [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule   [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule EmptySam 7 Mai - 20:37
Bienvenue à toi, je me chargerai donc de ta présentation. Oui après les minoens c'est Ariane qui s'occupe de toi. Razz

Bon, ayant lu la présentation, je comprends mieux le choix de l'avatar du coup. x)

Alors, choix étrange je te l'attribue volontiers pour ce personnage un peu loufoque, mais jolie écriture. Quoique je t'avouerai quand même m'être perdue pas mal de fois car les détails sont très, très nombreux mais après relecture ça passe largement. Quelques fautes mais vu la longueur de la fiche, rien de grave non plus.

Bah, avec une aussi longue exploitation des pirates, ton perso aurait presque pu être un Marinas dans ses débuts! Razz /SBAF

Bon, je demande néanmoins quelques légers changements, rien de bien grave cela dit. ^^

- Dans la chronologie, petite faute d'inattention je suppose, mais tu parles de -648 à -652 pour la première partie et puis tu reprends sa malédiction à -653. Bon, c'est peut-être volontaire cela dit?

Citation a écrit:
d’un pouvoir à laquelle tous pouvaient accéder.

Bon, ça je vais reprendre tout de même. Auquel Wink

- Sinon, j'ai un petit problème avec la compétence de la Malédiction d'Apis. En soi, ça ne me gêne pas dans le principe, néanmoins par précaution, je préviens d'avance que je ne préfère ne pas voir d'abus sur les capacités "pestilentielles" du Masque Blême sur les autres guerriers inRP. Cela dit, ça se tient tout de même sur le commun des mortels dans ta prez. Smile

- La mention de la Cuirasse: Le Pontifex actuel était le détenteur de la Cuirasse de la Pestilence jusqu'en juin 550, si tu veux des précisions là-dessus n'hésite pas. ^^

-Les gladiateurs: les combats étant interdit depuis un traité en l'an IV, il n'y a plus de gladiateurs à cette époque à Rome. (enfin, dernier combat début Vème siècle remarque, mais pas au VIème siècle)

- L'identité de Zeol et son dieu. On voit ça par MP, je devine que tu veux en garder le secret cela dit, et il s'agit plus d'une curiosité de ma part par rapport à la trame. ^^

Voilà voilà, trois fois rien comme correction finalement. Bon courage Wink
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Message Re: [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule   [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule EmptyDim 8 Mai - 9:18
Problématique de chronologie réglée, idem pour les gladiateurs .o/
J'ai corrigé quelques fautes également.

Pour son pouvoir il est vrai que j'aurais du préciser.
Dans l'histoire il n'affronte jamais de véritable éveillé. Des humains et au mieux des "apprentis".
Pour se donner une idée d'échelle de puissance:

Gold (over 9000) --> Masque Blême
Silver (5000 - 9000)
Bronze (2000 - 5000)
Zeol (1750 - 2000 mais ne possède pas d'armure )
Le champion assyrien (1600-1750)
L'égyptien manipulé par Zeol / {.....} pré-malédiction (1500)

Le reste c'est des pécores :v

En bref, les maladies et la désintégration ne fonctionneraient que sur les humains normaux et les éveillés d'ors et déjà vaincus, et sans armure. J'avais prévu de développer sur l'augmentation de la puissance et la malédiction au fil du RP plus tard, en fonction de ce qui peut être fait avec Zeol.
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[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule G-jaune1800/1800[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule V-jaune  (1800/1800)
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Coucou,

Bon, la limitation me semble bonne du coup, un rappel sur la limitation du pouvoir devait juste être fait pour que ça reste clair entre nous. Smile

Alors, c'est presque parfait mais il y a tout de même quelques mentions à changer je pense.

Citation a écrit:
Son destrier subit le même sort et se vit affubler d’une armure proche.

Bien précisé qu'il ne s'agit pas d'une armure comme la Cuirasse ou une quelconque autre protection en lien avec les dieux. Je dis cela parce que la phrase survient après l'obtention de la Cuirasse de la Pestilence du Masque Blême et que je préfère éviter de voir un animal en armure, en sachant que l'on parle bien du Masque Blême en élu.

Citation a écrit:
Sans se poser la moindre question, le Masque Blême traîna dans Rome les cadavres pestiférés des gladiateurs.

Un simple oubli pour ce cas-ci je suppose.

Bon courage! Tu y es presque cela dit. ^^
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[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule G-bleu2100/2100[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule V-bleu  (2100/2100)
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[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule G-rouge1200/1200[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule V-rouge  (1200/1200)
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[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule G-jaune1800/1800[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule V-jaune  (1800/1800)
Message Re: [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule   [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule EmptyLun 9 Mai - 19:32
Hello hello~~

Bref, ne trainons pas vu que tout me semble en ordre et que les remarques ont déjà été faîtes, tu as ma validation.

Je t'attribue donc 18PC et 5 en Eveil. Allez, va petit Masque, des Berzerkers t'attendent. Wink
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Masque BlêmeMasque BlêmeArmure :
Cuirasse de la Pestilence

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[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule G-bleu82/200[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule V-bleu  (82/200)
CP:
[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule G-rouge50/190[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule V-rouge  (50/190)
CC:
[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule G-jaune52/305[Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule V-jaune  (52/305)
Message Re: [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule   [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule EmptyLun 9 Mai - 19:38
Merci .o/

*Détale à dos de canasson*
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Message Re: [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule   [Fini - 8/7] Et c'est ainsi que le cadavre de Pericles se vit déposséder de sa mandibule Empty
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