Aphosiôsê => Pisces no Saint

Nom : Aphosiôsê
Date de naissance : 1er avril 525
Âge : 25 ans
Sexe : Masculin
Armure demandée : Armure des poissons

“Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté.”

Aphosiôsê est semblable une perle de nacre, lisse, blanche et pure. De grande taille et svelte, ce Corinthien à la peau diaphane dispose d'une chevelure totalement blanche. Le blond vénitien a disparu au fil de sa jeunesse ; don des dieux ou malédiction, éloge ou moquerie, cela ne le semble pas le toucher, pas davantage que cette canitie précoce qui n'a aucun impact particulier sur son être. Les cheveux sont épais et longs, terminant leur course à la naissance de ses reins. Le visage, d'une forme que l'on pourrait rapprocher à celle d'un diamant, dispose de pommettes saillantes, avec des yeux en amande, céruléens. Ce jeune homme au nez fin et à la bouche délicate dispose d'un minois presque dénué de caractère, dont les traits impassibles se rapprochent de l'image d'une créature de cire ou d'une statue, et ne semblent posséder ni ride d'expression, ni fossette, rien qui ne permette de supposer un sourire facile ou même prononcé. Cette symétrie dans les traits peut amener à une certaine gêne.

Le cou du garçon est gracile, la pomme d'Adam à peine visible alors que la suite du corps s'ouvre sur un torse large et aux épaules droites. Les bras longs s'achètent par des doigts habiles qui semblent destinés à se perdre sur une lyre grecque. Les hanches sont creusées, dans un parcours se dessinant finement en direction du bassin. Les jambes sont longues, semblant peut-être trop allongées pour le reste de ce corps, dont les chevilles se construisent au dessus de pieds de forme grecque;
La musculature du chevalier ne semble pas être travaillée à outrance ; Aphosiôsê semble se porter plus sur l'esthétisme du corps que sur la finalité réelle d'une musculature faite pour l'effort.

L'accoutrement du guerrier semble être secondaire aussi ; il ne porte que quelques pans de tissu qui suffisent à cacher ce qui ne doit être vu dans des pantalons en lin ample. Une étoffe enserre ses bras et se noue à mi hauteur du dos, tendu de manière à ce que le chevalier ne puisse pas se voûter et qu'il présente en permanence une position des plus droites. Maints bijoux et autres bibelots sont portés par l'homme, bracelets de bras et de chevilles ainsi que colliers sont légions, toujours dorés, afin de trancher avec la pâleur de sa chair et de sa chevelure. Quand le sol le permet, il n'est pas rare de le voir fouler ce dernier pieds nus.

Il est à noter que notre être de chair se perd de temps à autre, dans le traitement de sa peau avec du beurre de Karité pour éviter d’abîmer sa peau. Précieux vous pensez ? Il vous répondra que l'on peut être un chevalier et faire attention à soi. Certes ceci est dissociable, que cela n'empêche pas l'un et l'autre et d'ailleurs...

Vous devriez faire comme lui, au vu de votre état physique.

Au delà des apparences, l'éphèbe se présentera en premier lieu comme quelqu'un au regard énigmatique, vous jugeant, vous jaugeant, comme s'il cherchait, dans vos yeux, une faille à exploiter par les mots. Une faille... un tic, une grimace, un sourire gêné ou même un détournement du visage, né d'une ambiance trop pesante qu'il instaure de par son silence, faites ceci et cela ouvrira la boîte de Pandore. La première pique ne se fera pas annoncer que déjà, elle vous touchera de plein fouet, habile dans les mots et dans l'art d'être désagréable de manière polie. Aphosiôsê apprécie particulièrement de pousser les hommes dans leurs derniers retranchements, cherchant à déceler leur limite, à connaître leur point de non retour pour comprendre, appréhender l'être à qui il a affaire. Il donne rapidement l'impression d'agir comme un enfant un peu trop gâté et insolent. La gentillesse et la douceur ne sont pas son fort, il semble même se jouer des personnes qui le sont un peu trop, selon lui, pour les faire tourner en bourrique à la moindre occasion. L'humour sombre et le pragmatisme sont monnaie courante entre ses lèvres, son visage de cire empêchant une lecture approfondie de ses pensées qui, malgré ses termes, ne sont pas aussi noirs qu'il aime le dire. Certes, si vous entendez ce dernier déduire rapidement la mort d'un compagnon d'arme qui a une journée de retard de son retour de mission, intérieurement, il espère se tromper.

Par ce genre de remarque, de réaction, il espère créer un rempart entre lui et la société, quelle soit humaine ou même chevaleresque, il ne veut pas être amener à porter le fardeau de la perte d'un compagnon d'arme, ou d'un ami.

« il n'y a rien de beau dans la mort. »

Et cela est la première excuse qu'il vous donnera pour ne pas venir ou participer aux rites funéraires d'un tiers. Car oui, la Beauté avec un grand B est quelque chose qui va revenir souvent dans sa bouche ; certains lui diront qu'il semble être obnubilé par cela, qu' il devrait se méfier de lui-même et que l'exemple le plus flagrant est l'histoire de Narcisse. Quand il est seul ou qu'il a une perte d'intérêt pour ce qui se déroule autour de lui, il aime perdre son regard sur l'immensité du ciel ou sur l'horizon, laissant vaguer son imagination ici et là sur des choses bien loin de ce qui l'entoure. Cela lui est déjà arrivé en combat, quand il juge que toute forme de beauté ou de magnificence dans ce dernier a totalement disparu. Lorsque cela arrive, il aime y mettre fin rapidement, voire carrément rompre ce combat quand il s'agit d'un simple entraînement, laissant au plus brave ou au plus fou la liberté de rager, de l'insulter pour sa couardise alors que lui répondra que :

« la beauté transcende un combat, là, ce n'est plus que des chamailleries d'enfants. »

Est-il bon de dire qu'il est hautain ? Cela se lit sur son visage, sur ses mots et dans la manière qu'il a de vous appréhender. Certains lui ont déjà reproché, à demi-mot, de se soucier plus de son être que de la déesse Athéna.

Faites attention aux mots que vous employez. Aphosiôsê est le genre d'homme à sauter sur l'occasion de vous confirmer des choses que vous n'aimeriez pas entendre, quand vous cherchez du réconfort ou une réponse négative à vos interrogations, pour vous rassurer. Il sera le premier à vous offrir l'inverse de ce que vous attendez, il n'apprécie pas les gens cherchant à être confortés, ou cherchant les faux compliments. N'allez pas croire que notre corinthien soit le genre à quémander ou à vous tourner autour pour espérer des mots mielleux à son oreille, même si, il faut se l'avouer, il reste très réceptif aux attentions ou autres cadeaux lui étant offerts. On n'est pas le plus beau quand le croit ou qu'on attend des autres les mots qui vous le confirme, mais quand on le sait. Et bon sang, ce chevalier a une confiance en lui assez inébranlable, s'offrant d'ailleurs des difficultés pour rendre les conflits armés plus agréable au regard. Il n'aime pas évoluer au sein de la médiocrité ou, de ce qu'il qualifie lui-même de repoussant, alors quand un être ou un lieu cumule les deux, autant vous dire qu'il prend la tangente rapidement de peur que vous deveniez contagieux par opération divine.

Malgré les défauts affichés et simples à déceler, ce chevalier reste quelqu'un de sûr, ne se détournant jamais de sa cible quand il est en mission ou s'il doit défendre son temple et le sanctuaire. Ayant tout de même une préférence pour les duels, il ne sera que spectateur d'un combat dans lequel il n'a pas sa place, même dans la défaite de l'un de ses confrères, tant que ce dernier ne lui aura pas jeté un regard appelant de l'aide ou que des mots lui demandant d'intervenir ne sera sortie. C'est une manière de se faire désirer, que voulez-vous.

Cette carapace, forgée au fil des ans, est devenu quelque chose de rude et de difficilement brisable pour espérer avoir le privilège d'effleurer la douceur de sa chair ou de son cosmos. Il préfère l'ignorance de ses pairs que d'avoir à les porter ou les décevoir.







- " Qui aurait cru que je puisse trouver un être de ce genre dans un temple comme celui-ci."

- " Que voulez-vous dire ? "

Malgré le fait d'avoir un inconnu face à elle, la jeune prêtresse du temple d'Aphrodite semblait garder une certaine réserve et référence envers l'homme qu'elle avait auprès d'elle et qui regardait le jardin de roses, mais surtout les deux êtres qui étaient présents au sein de ce dernier.

- " Votre fils à quelque chose qui résonne en lui, ne me demandez pas quoi précisément, mes mots sonneraient creux à votre oreille. Mais il a quelque chose de fort intéressant, un potentiel latent qu'il me faut exploiter et de ce fait..."

L'homme à la chevelure de jade se tourna et figea son regard dans celui de la jeune femme.

- " Je me vois dans l'obligation de prendre votre fils, ce n'était pas la curiosité qui m'a poussé à venir ici, mais un écho que j'ai ressenti et votre... Aphosiôsê, c'est bien cela ? Est amené à être plus qu'un jeune garçon s'ennuyant ici même. "

Perplexe était le mot juste, une fois que l'être avait finit de parler, la mère du garçon ne savait pas où commencer ? Répondre juste « non » ? Se mettre à rire nerveusement ?Au lieu de cela, elle ne savait que dire, elle était tout juste dépassée par la situation présente, elle qui n'avait eut que pour but de faire visiter le temple d'Aphrodite à ce dernier, voilà qu'il parlait de lui arracher son fils sans mise en forme dans les mots ou de préparation psychologique à cette déclaration.

Mais cette dernière demanda un délai de réflexion, qu'on lui offre assez de recul pour analyser la situation, car cet étranger s'était déclaré émissaire d'Athéna et de ce fait, un représentant de cette dernière. Il aurait été facile de se moquer de lui et de le traiter de fou, mais quelque chose en ce dernier avait fait naître le doute dans le cœur de la prêtresse d'Aphrodite.

Le temps de l'hésitation était derrière eux.

Ses parents avaient décidé pour lui, quand on est aussi jeune et élevé dans le luxe d'un temple aussi important, on ne peut avoir conscience de ce qui vous entoure ou de l'impact d'un choix tel qu'il avait été donné à ses concepteurs. Le père avait été le moins hésitant du duo, tout de même, un représentant d'Athéna demandant la présence de son fils au près de lui, ce n'était pas rien, ce n'était pas quelque chose sans importance, la mère était plus réticente, prêtresse d'Aphrodite, offrir son fils à Athéna, c'était comme trahir sa propre foi et ses croyances.

Elle voit encore son fils, assis sur un banc de pierre, un coude sur la table, le regard sur les nuages alors que le percepteur qu'elle avait choisi pour lui tenter de capter son attention sur les bienfaits d'Aphrodite, des désirs de cette dernière et de ce qu'elle attendait en retour de ses pratiquants. Mais non, au lieu de voir un fils intéressé, enjoué par la déesse de l'amour véritable, elle ne voyait qu'une beauté en train de mourir d'ennui et d'égarement, les pieds dans le vide, à battre l'air tout en repoussant, d'une main nonchalante, cette chevelure qui avait déjà des pigments blancs , pour libérer cette peau albâtre à l'astre solaire pour mettre en avant la douceur de son fils et cette pureté de la jeunesse qui l'avait touché. Intérieurement, cela été difficile, mais cette dévotion qu'elle avait pour Aphrodite ne semblait pas avoir été transmise à son fils, ce charme froid semblait ne pas se soucier de savoir si, oui ou non, Aphrodite avait eut un impact sur sa naissance et ce qui faisait la fierté de ses parents à son encontre. C'est le cœur serré qu'elle s'était contrainte à l'envoyer où il était demandé, à se dire sur si son fils ne s'intéressait pas à Aphrodite alors c'est qu'Aphrodite ne s'intéressait pas et ne s'intéresserait jamais à lui. Qu'une autre divinité le fasse, ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère. Il trouverait sûrement sa voie auprès de cette dernière. elle se devait de lui offrir cette chance. Pourquoi parler de ce moment avec précision, de l'instant ou elle décida de le libérer du joug familial ? Car Aphosiôsê ne revint jamais les voir, même de son plein gré.


- "Tu ne dis rien, je t'emmène loin de tes parents et sans savoir dans combien de temps tu seras amené à les revoir et tu ne poses pas de question ?"

C'est un regard amical, un sourire espiègle, qui accueilli les mots du grand homme, quelque chose d'énigmatique mêlée à de la curiosité sans pour autant avoir de mots de sa part, un silence de léger, délicat, enfantin qui ne prenait pas conscience de la situation et qui ne voulait pas la connaître. L'échange de regard ne dura que quelques secondes avant de se détourner de ce dernier pour se perdre sur le vaste horizon.

- " Et bien tu n'es pas très sauvage. Cela me fera économisé la salive et vu la marche que nous avons, cela ne nous fera pas de mal. "

Car oui, la marche allait être longue, très longue pour les deux personnes. Ce n'était pas pour autant qu'Aphosiôsê desserrait la mâchoire pour offrir un ou deux mots, aucune politesse mais aussi aucune demande, il ne buvait que quand l'homme lui proposait et ne mangeait que quand il était l'heure de manger. Cela n'empêcha pas pour autant l'homme lui offrir un début de connaissance, de sagesse, en commençant par les étoiles et les constellations, n'abordant jamais le cosmos ou même l'ordre des chevaliers d'Athéna. Non, il ne faisait que tenter d'éveiller une curiosité au sein du jeune homme, quitte à répéter, inlassablement et chaque soir, le même discours à ce dernier. Malgré l'absence verbale entre eux, les regards vers les étoiles devenait de plus en plus précis chaque jour, offrant, malgré l'enfant, une réponse plutôt positive au professeur qui lui apprenait la cosmologie.

Il avait fallu tout de même un petit mois avant qu'il ne daigne enfin, un soir, offrir un mot à l'être aux cheveux de jade. Un doigt pointé vers une constellation et les mots sortant entre ses lèvres, d'une voix légère et fluette.

- " C'est celle du poisson. Cela va faire plusieurs lunes que vous me le dites. Je commence à les connaître et à les reconnaître vous savez. "

Un rire franc vint se faire réponse à cette manière agressive de s'exprimer. Nullement choqué par cette scandaleuse – et discutable - éloquence, il secoua juste négativement la tête avant de rétorquer à son tour.

- " Alors tu as une langue ! Bien pendue en plus. Indirectement, je suis rassuré d'entendre que tu sais parler, mais tu vas tout de même éviter ce genre de réflexion agressive à l'avenir avec moi."

Ce fut un haussement de sourcil un peu surpris qui accueillit la remarque sur son manque de savoir vivre avant de souffler entre ses lèvres, lassé, tout en repoussant une des mèches albâtre et de détourner le regard vers autre chose. Bien que l'échange ait été succint, une ouverture était présente et l'apprivoisement du garçon allait pouvoir commencer. Le terme était peut être un peu trop bestial, mais adapté. Malgré son silence, son coté enfantin et son manque d'éducation, ou à cause d'eux, était né dans le cœur du garçon un coté sauvage sans être pour autant indomptable. Le coté pourri gâté avait sûrement eut un mauvais résultat sur son mental, mais cela ne serait qu'une question de temps et puis le colosse de jade avait, justement, tout son temps pour le forcer à s'ouvrir à lui. Il avait vu des années filer, des ennemis qui en avaient voulu à sa vie et à ses convictions, ce n'était pas un garçon qui allait lui résister, surtout qu'il n'en était pas à sa première tentative d'apprentissage.

Malgré les difficultés de communication, les voyages, les paysages, les beautés de ce monde avaient permis au maître de découvrir le jeune Aphosiôsê, et c'est au bout de deux ans, que le jeune homme put réciter, sans difficulté, chaque étoile et chaque constellation.

- " Ce n'est pas le fruit du hasard que vous demandiez tout ça. Vous me promenez à travers la Grèce, me laissant de temps à autres à l'extérieur, pendant des heures pendant que vous êtes occupés. Quel intérêt vous avez à m'apprendre les étoiles ? Et surtout mon intérêt dans tout ça ? "

- " Tu ne fais rien de manière désintéressée ? Tu devrais, faire quelque chose sans rien attendre en retour peut être agréable, de temps à autre du moins. Mais tu as raison, j'ai un intérêt dans cela que tu découvriras plus tard. Maintenant nous allons aborder le sens de l'une d'entre elle et en l’occurrence, celle des poissons. "

Il lui indiqua du doigt cette dernière avant de se faire interrompre directement par le garçon.

- " Je connais déjà l'histoire, il s'agit d'Aphrodite et d'Eros fuyant Typhée. Vous n'allez pas me parler d'Aphrodite, je ne vais pas vous rappeler où vous êtes venu me chercher."

- " Et bien c'est un gain de temps non négligeable, moi qui te pensait distrait pendant tes cours, tu me surprends à écouter et à te rappeler ce que tu as apprit il y a déjà quelques temps."

Tournant le dos au garçon, il se pencha pour, c'est du moins ce que l'enfant interpréta dans son ignorance des capacités de l'homme, fouiller dans sa besace et sortir une rose dans un état presque parfait. Il fit tourner la fleur entre ses doigts de manière hypnotique, les yeux du garçon se posèrent presque immédiatement sur cette dernière sans réellement comprendre la raison. Il venait d'être gratifié de cette rose, maintenant proche de son oreille, les cheveux blancs s'emmêlant autour de la fleur, des épines et de la tige pour se nouer contre sa tignasse. Ne comprenant pas plus le geste que la réelle provenance de la rose, c'est en prenant une profonde inspiration qu'il allait prendre la parole, mais presque immédiatement, le parfum léger de la belle sanglante se perdit dans les narines du minot qui n'eut pour unique réaction qu'un sourire satisfait.

- " A partir de maintenant, tu garderas cette rose au près de toi, tout du moins... Elle restera au près de toi, aussi longtemps que je jugerai cela utile. "

- " Soit. "

Pour une fois qu'Aphosiôsê ne discutait pas une demande de son tuteur, le jeune garçon aurait dû le faire, mais la fragrance l'avait déjà enivré et se répandait très lentement dans l'organisme de ce dernier. Faisant attention à cette belle plante, le garçon dormit la première nuit sur le dos, avec précaution, il ne se pencha pas sur le coté où la rose était posée.

Peu à peu, le parfum de la rose démoniaque allait se perdre dans le corps du garçon, dans le sang de ce dernier, soit il allait s'habituer, s'acclimater à l'arome léger de la rose soit il allait y succomber. Cruel, mais nécessaire pour l'évolution du garçon et savoir si l'envoyé d'Athéna n'allait pas perdre son temps avec lui.

La santé du garçon allait en déclinant alors que l'apprentissage continuait, abordant la racine du mal du jeune homme sans réellement lui dire, le guerrier de Jade lui parla du Cosmos, lui expliquant que chaque être disposait dudit cosmos, servant les hommes et les déités, permettant à leurs manieurs de se dépasser, d'outrepasser leurs limites, de faire d'eux des sortes de demi-dieux telles que le transmettaient les histoires mythiques.

Cela dura plus d'une année. La formation fut longue, surtout que, peu à peu, la vigueur d'Aphosiôsê déclinait. Les marches devenait rudes, la concentration était de plus en plus difficile. Malgré tout ça, l'idée de la rose maudite ne lui avait jamais frôlé l'esprit. Il l'appréciait pour sa beauté, sans se douter de la dangerosité de cette dernière. Ce fut, au détour d'une conversation avec son mentor, qu'il apprit la vérité sur le mal qui le rongeait.

- " Tu es épatant, sans même t'en rendre compte, tu as su déployer une défense au parfum de la rose. Certes, loin d'être assez puissant pour stopper son effet, mais ton cosmos latent a réussi à filtrer le plus important de la menace. Tu aurais du succomber il y a déjà plusieurs lunes du poison. Malgré tout, ta santé décline et tu perds en lucidité. Tu vas devoir user de cette force qui est en toi. Tu as eu les bases, que tu n'as pas réellement suivi, le parfum n'aidant pas et tes manières non plus, mais je pense que tu as le potentiel pour dompter tout ceci... et si ce n'est pas le cas, sache que j'aurais tout de même apprécié le peu de temps que nous avons passé ensemble."

Au bout du rouleau, Aphosiôsê ne sut quoi répondre, prit au dépourvu sous la surprise. Cette rose qu'il trouvait si belle n'était qu'une menace voilée depuis le début, il avait laissé le poison s'insinuer en lui ; il perdait pied dans l'immédiat et bientôt il en irait de même avec sa vie, s'il ne réagissait pas. Le chevalier se mit face à son disciple, laissant émaner son cosmos, comme une sorte de guide, espérant qu'il pourrait le ressentir, le mettre sur la voie pour l'aider à insuffler cette force qui lui faisait défaut alors que le garçon chancelait de droite à gauche en étant assis, sur les genoux. Son esprit embrumé cherchant à se rappeler de tout ce qui avait été dit, de ressentir les étoiles, le cosmos, ce qui l'entourait, mais l'instabilité de son être et de son esprit lui empêchait tout bonnement de se concentrer comme il le devait.

Les yeux clos, la respiration lente, difficile, il toussotait comme s'il avait du mal à respirer. Le parfum qui n'était pas, à première vue, agressif, lui semblait douloureux maintenant qu'il connaissait la réelle nature de ce dernier, comme une plaie que vous ne voyez pas, mais qui vous fait souffrir une fois découverte.

Malgré le savoir accumulé, la douleur naissante et de plus en plus présente le fit choir vers l'avant, les mains le rattrapant pour éviter qu'il ne tombe vers le sol. Il frappa, avec violence, le sol à maintes reprises, comme s'il refusait de laisser filer sa vie et de remplacer cette perte de connaissance par une violence nouvelle. Les dents serrés au point de se faire saigner les gencives, un filet de salive et de sang glissa de la lèvre inférieure alors que peu à peu son cosmos semblait enfin répondre à son appel, à son désir de survie, comme une réponse à la concentration et à la voie ouverte par son tueur, il leva les yeux vers l'homme aux cheveux verts et le vit enfin d'une autre manière, cet être qui en voulait à sa vie, semblait dégager quelque chose, une force tranquille, légère, délicate qui le sublimait à cet instant, tel une représentation d'Eros qui le regardait et semblait lui tendre une main surnaturelle qu'il se devait de saisir pour survivre. Ce qu'il fit, sans même sans rendre compte, car, peu à peu, la rose qui s'était noué dans sa chevelure d’albâtre venait à se flétrir en se faisant couvrir par le cosmos d'Aphosiôsê pour finalement disparaître dans un souffle de poussière de cosmos, laissant l'odeur disparaître au gré du vent, mais surtout domptant le poison dans ses veines. Le visage redressait, sentant la libération de son corps, les cheveux collaient à son visage empli de sueur et de fatigue, un petit sourire, le premier offert par le garçon, naquit sur son faciès avant qu'il ne sombre de fatigue dans les bras de Morphée.

- " Mon choix n'était pas vain."



Le réveil Aphosiôsê fut étrange, une émanation qu'il ne connaissait que trop bien venait lui chatouiller les narines, comme un mauvais souvenir, un mauvais rêve, presque immédiatement, il se releva, se réveilla en se mettant assis, son regard circula sur l'endroit où il était. Ceci ressemblait à une grotte, dont le plafond était percé et qui était baigné par un soleil puissant en plein midi, mais ce n'était pas cela qui le surprit le plus, non, il était assis, là, au milieu d'un champs de roses, l'enfermant en son centre avec le guerrier aux cheveux de Jade à ses cotés.

- " J'ai bien cru que tu n'allais pas te réveiller et que tu étais victime d'Hypnos. Avant de savoir la raison de ta présence ici, tu as du pain, un peu rassis, j'avais pensé que tu allais te réveiller un peu plus tôt et de l'eau, trempe le, ça sera plus simple à manger. "

Lança l'homme avec un petit sourire narquois.

- " Maintenant, abordons la vrai raison de ta présence ici. Vois-tu, ce lieu est l'une de mes retraites, je voyage beaucoup et j'ai prit le loisir de semer, ici et là, des champs de roses pour avoir un lieu avec une beauté qui m'est personnelle. Le parfum des roses est plus enivrantes et tout aussi dangereuses. Je sais que tu survivras à ces dernières puisque tu te le dois. Maintenant, je vais te dire ce que j'attends de toi jeune homme, je vais faire simple car j'ai une mission de la plus haute importance qui demande toute mon attention. De ce fait, tu vas rester là, aussi longtemps que je le désire, ne te soucis pas de ton repas, je me suis arrangé pour que les habitants du village le plus proche te ramène ce dont tu as besoin, toi, tout ce que je te demande c'est de faire mourir mes fleurs, mon parfum et ce que j'ai fait ici, je veux qu'à mon retour, ce ne soit pas mes roses, mais TES roses, quelles soient ta création, que ce lieu soit le reflet de ce que tu es et de ce que tu seras amené à être quand le temps sera venu. Tu en as le potentiel, je le sais, mais je ne te force pas, la voie est libre et personne ne sera là pour t'empêcher de quitter ce lieu et de ne jamais y revenir. Je ne suis pas ton possesseur et tu n'es pas mon esclave."

Puis le missionnaire d'Athéna se releva en posant une main sur l'épaule de ce dernier, comme une sorte de marque de confiance vis à vis du garçon.

- " Je ne sais pas pour combien de temps j'en ai, mais sache que je ne t'abandonnerai pas. Et maintenant que tu as passé l'épreuve du parfum des roses. Je vais enfin te dire qui je suis, je me nomme Akrites, malgré les apparences j'ai vécu nombre de vie et aujourd'hui, Aphosiôsê, tu n'es plus juste un garçon sans avenir, mais tu deviens mon disciple. Apprend de ce qui t'entoure et de ce que je t'ai laissé et renaît. "

La main quitta l'épaule du nouvel apprenti et l'homme tourna le dos pour quitter le lieu. Laissant pantois l'élève, c'est un dernier regard sur le dos d'Akrites qu'il lui offrit avant de se saisir du pain et de le laisser tomber dans le bol d'eau. Se perdant, à nouveau, dans ses pensées, décidément, cet homme l'avait juste manipulé depuis le début de leur rencontre, Aphosiôsê ne s'était pas ouvert à lui et pourtant, il avait réussi à trouver les failles et à l'amener là où il en avait besoin, les mots n'avaient été qu'un plus dans ce plan et maintenant, il était là, au centre d'un jardin de roses au parfum léger, mais mortel pour les personnes incapable de s'habituer à elle.

La première journée ne fut qu'observation et interrogation sur la raison de ce lieu, de son utilité et de ce qu'il devait y faire, attendant l'annonce des repas qu'il attendait mais qui ne se faisait pas, c'est par curiosité qu'il se déplaça vers l'entrée de la grotte pour y voir qu'un plateau en bois y était déposé avec un repas plus que frugal, non seulement il devait être enfermé ici, mais en plus la nourriture n'était pas du tout à la hauteur des efforts demandés. Cet Akrites voulait sa mort, lente et désagréable ou quoi ?

La semaine s'écoula sans aucun travail fournit par le jeune homme, non, il était prit de doute, pourquoi se forcer à s'entraîner, ce n'était que perte de temps, il n'avait qu'à partir et s'offrir une nouvelle liberté, retrouver ses parents et reprendre une vie des plus simples avec de vrai repas qui ne le torturait pas le soir venu. Mais à quoi bon, cet homme semblait avoir toute confiance en lui, il lui avait tendu la main, avait perdu du temps à l'éveiller au cosmos, cela devait avoir un but, une explication, mais laquelle ?

Soit, il avait gagné, Aphosiôsê allait rester là, à tenter ce qu'il lui avait demandé à générer assez de cosmos pour brûler ce qui l'entourait, dissoudre le champs de roses. Cela lui prit plus d'une année, quasiment deux, faisant cela consciencieusement, une rose, puis deux, puis trois, un bouquet, pour finalement s'asseoir et intensifier la force de son être et faire disparaître chaque tige, chaque pétale présent au près de lui et dans ce lieu. Étrangement, le cosmos semblait se substituer à la faim qui le tirailler chaque nuit, disparaissant peu à peu, pour finalement, de temps à autre, sauter ces derniers car bien trop concentré sur les efforts qu'il pouvait fournir.

Ce ne fut que quand il ne resta qu'une unique fleur qu'il s'interrompit, l'arrachant du sol pour la regarder, l'appréhender et la comprendre. Certes la destruction était une chose, mais la création en était une autre, il devait modeler son cosmos à l'image de cette rose qu'il lui restait de son maître.

Aphosiôsê fit cela par étape.

Dans un premier temps, il tenta juste de créer quelque chose d’éphémère, une unique rose lui prit déjà une année et elle ne resta en surface que quelques instants. Chaque effort fournit augmenta la durée de vie de la plante mais quelque chose n'allait pas, elle finissait toujours pas mourir, pourtant, la rose était la copie de celle qu'il avait en main, elle n'avait pas de raison de mourir, le cosmos qui circulait en son sein semblait pourtant identique niveau intensité, mais elle refusait de rester, d'être vivante sous le cosmos du jeune homme. Sa conscience avait occulté les mots d'Akrites, mais la chance, ou le destin, lui sourit quand il s'écorcha sur l'épine de l'unique rose de son maître alors que ses nerfs s'échauffaient depuis plusieurs mois sur la raison de la mort prématuré de ses créations, son sang venait de se mêler à son cosmos et la rose qui en naquit était différente, pas dans l'aspect mais dans ce qu'elle dégageait, dans ce qu'elle était, dans son essence, elle n'était pas une copie d'une fleur existante, non, elle était unique et personnelle. Il venait de résoudre l'énigme qui l'avait torturé plusieurs années, car bien trop concentré sur ses faits, comme une libération à ses interrogations passées, il fit disparaître la rose du guerrier à la chevelure de jade pour en faire naître une nouvelle des cendres de l'ancienne.

Maintenant qu'il avait réussi à créer, à se créer, il se devait de perfectionner, de faire éclore une rose à son effigie, elle ne devait pas être belle ou magnifique, non elle devait être parfaite en tout point et c'est la dessus qu'il s'attela le reste des années durant, manipuler, façonner, inventer, créer, une rose qui deviendrait champs, qui serait son reflet et son égal.

Une rose aux pétales blanches ayant des veines rouges courantes sur la surface, semblable à une rivière délicate de sang, aux bras multiples, sur une neige pure. Il avait sa représentation né de son cosmos à la senteur délicate, poivrée et enivrante.

Peu à peu, il recouvrit la surface de la grotte, les parois, envahissant le plafond jusqu'à l'ouverture qui servait à baigner de lieu de la lueur du soleil, le parterre glissait jusqu'à l'entrée de la grotte et Aphosiôsê s'était fait maître des lieux qu'on lui avait donné tel qu'on lui avait demandé.

Tout cela se fit sur des années, le jeune garçon était devenu un homme et il venait d'entrée dans la vingtaine, l'attente n'avait pas était punition car il avait aimé se perdre dans la création de la beauté, que ce soit dans le façonnage de son reflet fleuri que de son propre corps.

Quand Akrites revint en ce lieu, Aphosiôsê était assis en tailleur, un sourire énigmatique sur le visage et, pour une fois, ce n'était pas le maître qui allait prendre la parole, mais le disciple.

- " Je vous ai senti arrivé, revenir, le vent et le parfum des roses ont amené votre présence et votre cosmos à moi. C'était quelque chose d'inconnu jusqu'alors pour moi, mais j'apprécie ce sentiment d'omnipotence. Je suppose que vous avez finit votre mission ou que vous avez besoin de moi ? "

- "Un peu des deux dirons nous, je vois que tu as fait ce que je t'ai demandé, ce n'était pas réellement à ce genre de rose que je m'attendais, je les pensais plus rouge, mais après analyse, elle te ressemble bien plus. Nous pouvons continuer l'apprentissage. "

- " Oui, nous pouvons."

- " Ce n'était pas une question... "






Sur les cinq dernière années de son entraînement, Aphosiôsê apprit à connaître, maintenant, son maître, en plus de techniques de combat se façonnant autour de ses roses. S'il avait écouté sa curiosité, il n'aurait peut-être su à quoi s'attendre, mais en serait-il là ?

Il fut étonné d'apprendre qu'il n'était pas le premier disciple de son maître, un certain Lucius l'avait précédé, il avait été amené à servir Athéna et les desseins de cette divinité. C'était à elle qu'il devait cette puissance et ce don alors tout comme le nouvel apprenti, il devait la servir, c'était ce qu'il avait retenu des mots d'Akrites, Aphosiôsê ne pouvait pas refuser cette exigence, s'il était là ce n'était pas le fruit du hasard, les dieux avaient décidés de son existence, lui qui était sceptique plus jeune, en venait à croire à tout ceci. Le premier élève était devenu l'un des douze chevalier d'or, ce n'était pas juste un être entraîné par Akrites, l'homme était devenu un être de puissance défendant Athéna et le Sanctuaire, mais il avait finit par disparaître. La curiosité, bien que présente du jeune homme, fut murer derrière le silence de ce dernier, ce n'était pas qu'il ne voulait pas savoir, juste qu'il ne voulait pas en parler pour remémorer de vieux souvenirs à Akrites, sans se demander s'ils étaient bon ou mauvais. Non, au lieu de ça, il écouta juste ce qu'Akrites voulait bien lui délivrer, le nouveau chevalier d'or des poissons, Nimuë de son nom ayant comme maître l'ancien disciple de son maître, mais de toute manière, il ne serait pas amené, sauf erreur, à la rencontrer, si son maître ne le désirait pas.

Malgré tout, il allait être lié à cette personne, la retraite de la dame, l’ascension de son maître au rang de Grand Pope et la libération de l'armure des poissons allait faire de lui le nouvel élu par l'armure.

L'ombre d'Akrites venait de faire son premier pas dans la lumière du Sanctuaire.

Age : bientot 30.
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[b]Dessinateur : CASHILE[/b] → [i]OC[/i] est [b]Aphosiôsê[/b].

Quelle est votre expérience des forums RP : oulà, j'en ai fait tellement qu'il m'est difficile de tout référencer, ça doit bien faire une dizaine d'année que j'en fais, avec des pauses plus ou moins longue selon les besoin.
Comment avez-vous connu le forum : Via Google.

La suite de son histoire