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 [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]

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Message [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptyVen 8 Juil - 21:32
Citation :
Hrp : le RP se situe pendant les quatre jours où Esther établit un contrat avec Agnès, interlocutrice à venir de Sinistra.

Son regard était creux. Durant quatre jours, pas même elle ne se donnait le temps de se sustenter. Proprement, se laisser dépérir. Tout juste restait-il un peu d'eau, qu'elle buvait l'air morne dans une espèce de gobelet en bois. Chaque fois, il lui fallait un long temps à toiser cette surface transparente. Les infimes mouvements liquides, tandis qu'elle agitait délicatement le verre, lui rappelait ces réminiscences. La résurgence de ces images était telle qu'Esther se trouvait coupée de l'environnement extérieur, prisonnière de son propre ressenti. Une coquille s'était formée autour de sa conscience, et des fils la faisaient se mouvoir dans l'espace. Pour autant, elle demeurait incapable du moindre effort, ne serait-ce que de mâcher des aliments.

Dépérir, la Tarentule continue sur cette voie sans ne donner signe de rétablissement émotionnel. Il lui faut fuir. Dans une chambre repose le corps inerte de sa mère. Elle s'y rend et s'allonge à côté. Son attitude ne considère pas la réalité et se nourrit de la continuité factice d'un quotidien passé. Cette dépouille n'en est pas. Elle est le corps endormi de sa mère. Et dans un élan de solitude, sa fille vient la rejoindre. Sa proximité la rassure, aussi s'endort-elle entre ses bras livides. S'y sentir en sécurité... Cette chose faite, trouver une fenêtre en ce qu'elle avait abordé des voyages astraux vers la cité de Constantinople. Ainsi, le plus clair de son temps, sa conscience se trouvait occupée à autre chose, exutoire inconscient de son abattement.

Jusque là, elle vivait ses masques. À compter de cet instant, elle était l'un d'eux. Le flot de ses affects s'écoulait tout entier dans les scènes successives venant sceller le destin de cette gamine étrangère à son drame. Peu importe, puisqu'elles partageaient désormais la même affliction. Leur lien empathique se renforçait de jours en jours, jusqu'à dépasser le seuil critique où sa marionnette pouvait survivre en son absence. Leurs psychés respectives se confondaient ensemble en une cacophonie émotionnelle d'une paradoxale harmonie. Dans un processus glauque, Agnès et Esther devenaient une seule et même personne. La mélodie était composée d'une telle manière qu'il lui serait bientôt possible de n'avoir qu'à orienter les pensées d'Agnès, sans plus les dénaturer. Une nouvelle âme venait de naître. Une âme éphémère, à la considération de la distance les séparant, autant que du dépérissement progressif d'Esther au sein du Dédale de chair.

Le temps ne cesse de filer. Avec lui, les forces de la petite. Ses joues se creusaient. Son teint se faisait plus pâle. Un début de fièvre commençait à poindre, pour le moment bénigne. De toute évidence, la Tarentule ne se sortirait pas elle-même de son état. Endormie, elle se réfugiait toute entière dans ce faux songe d'où elle espérait être sauvée, consciente que son souhait ne serait jamais exaucé. Le secours devait venir de l'extérieur.
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Message Re: [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptyVen 22 Juil - 3:46
Quelques jours pour oublier. Pour redescendre. Mes nerfs déjà dernièrement trop éprouvés par d'autres choses n'ont pas besoin d'une ultime goutte d'eau à la forme arachnide pour venir faire déborder le vase en un bris sonore. Heh. Pourtant, se cacher dans son quotidien pour que le stress s'en aille n'est pas une réelle bonne idée. Cardinal ou non, figure d'autorité ou non, il y a masse de fortes personnalités et autres têtes de mules sanguinaires à gérer, celles qui parfois n'hésitent pas à franchir certaine lignes. Ce que j'ai pour habitude de résoudre avec flegme et légèreté dans un premier temps, et seulement après, rudesse et sévérité dans un second s'il ne suffit pas de quelques rappels à l'ordre pour calmer les choses.

Alors ces derniers jours, il n'y a parfois pas de premier temps. Peu à peu, cette image du Cardinal ferme mais compatissant s'étiole au profit d'un supérieur aux réactions imprévisibles. Réactions parfois disproportionnées, parfois justes; semblables à celles qu'il adopte en temps normal. Heh. Un sourire qui se colle à mon visage. Pas le moins du monde, non. Cette routine ne participe pas le moins du monde à calmer ce stress qui s'accumule depuis l'attaque. Loin de là.

Ce serait plus simple de juste tuer ce qui te dérange, tu sais. Comme avant. Deux sourcils qui se froncent sur mon front en sueur, une main qui s'y porte, les traits prennent une teinte endolorie. Ta gueule, putain... Trop. Trop de ce genre d'apparitions dernièrement. Des illusions, des mirages, des souvenirs, des voix. Ma voix. Ca empire depuis le retour de l'attaque, ça se tiraille. Une part de moi qui affiche un franc sourire contenté à l'image du sang de ce Pope Bélisaire sur mes mains. Une autre part qui affiche un sourire plus malsain, contenté non pas seulement de la mort du Pope mais aussi de celle de tous ces gardes sur le chemin. Faibles, frêles, bons qu'à être tués. La parfaite chair à canon, bonne à gagner du temps, à peinturlurer le chemin vers les douzes maison de rouge, que le tapis de cérémonie soit déroulé de la plus sanglante des manières en l'honneur des envahisseurs. Cette part-ci s'en contente, de ce paysage plein de rouge. Elle s'y complait. Et puis il y a l'autre, morne et amorphe, qui en a assez vu de ça. Trop. Et qui ne veut plus. Qui veut arrêter, qui veut vivre autrement, qui veut... Vivre, tout court. Et arrêter de ne respirer que pour tuer. Ces masques s'attirent et se repoussent, se mêlent et se fusionnent, chacun tente de tirer vers soi. Alors le cœur comme l'esprit souffrent d'être au centre de ce conflit. Tuer par Vengeance, tuer par Envie, ou alors cesser, pour l'un comme pour l'autre ? Et aussi... Tuer pour protéger. Ai-je au moins quelque chose à protéger ? L'image de Li qui me revient en mémoire. Tseh, j'ai failli oublier cette part-ci. Celle qui veut protéger. Celle qui ne veut plus jamais perdre quelqu'un. Celle qui est prêt à tout, même au plus abominable pour peu qu'eux soient en sécurité. « Eux ». Mais elle... Un soupir. Ne pas se lier pour ne plus avoir à craindre ça, ça aussi ce serait plus simple, non ?

Ne pas se lier et voir tout se simplifier. La phrase me vient à l'exact instant où mon regard se porte sur la petite maison de chair. Un sourire las. Ca pourrait être la solution, oui. Ou plutôt ça aurait pu.

Comme la dernière fois, un mince filet de Cosmos à laisser filtrer pour signifier ma présence. Dix, vingt, trente secondes. Pas de réponse. Le temps passe, la patience s'épuise, l'esprit monte et démonte le souci pour inventer divers prétextes à cette attente. Bien vite, je m'y engouffre sans plus me préoccuper d'une quelconque bienséance. Plus envie de jouer ce jeu-là. J'entre, rien. Personne. Un verre d'eau à moitié plein sur la table de bois, à part ça, bien peu de changement par rapport à ma dernière visite. A ceci prés qu'elles ne sont pas là. J'avance donc, cherche un peu, observe, et me retrouve assez vite devant cette entaille dans la viande. Un doigt tendu en avant, qui glisse du haut vers le bas comme pour fendre la chair, et s'ouvre la porte organique.

Il fait sombre là-dedans. Dès l'entrée, une odeur nauséabonde me prend le nez. Une odeur qui aurait pu passer inaperçu parmi les habituelles senteurs du Dédale mais... Hm. Une ambiance lugubre propre à l'endroit, murs vivants oblige, ça rehausse par cette obscurité ambiante. Un silence de plomb, ne reste que les gémissement du Dédale et le crépitement de la seule petite sourcee de lumière prés du lit. Arrivé à portée de vue, je les vois toutes les deux. Endormies. Endormies ? Cette odeur... D'abord, je m'approche doucement d'Esther, précautionneux, le pas léger. Une fois à son niveau, je m’accroupis pour la détailler. Elle est pâle. Plus que d'habitude. Maladive. Ce teint, cette mine, ce visage creusé... Une main passe sur son front. Brûlant. Une moue préoccupée s'affiche sur mon visage, une moue qui reste lorsque je me déporte de l'autre côté du lit pour aller plutôt m'attarder sur Aubrée. De là, l'odeur gagne encore en force. Peu à peu, une certitude commence à doucement monter. A se confirmer avec les signes. Pâle, elle aussi, mais pas comme un malade. Comme un corps. A bien y regarder, pas une inspiration, rien.

Qu'est-ce que...

Je pose deux doigt sur son cou, l'air concerné, la nervosité au regard. Quelques secondes comme ça, à espérer un signe. Rien. Rien du tout. Quoi... ? Comment ? Les gestes se font nerveux, tremblotants, ça alors que j'examine brièvement ce corps maintenant sans vie. Rien, toujours rien. Pas de traces, pas de blessure, pas de sang. Absolument rien. Incompréhension inquiétude et... Et colère, commencent à se faire ressentir. La main se serre en un poing frustré, l'air pensif, dérangé. Qu'est-ce qui s'est passé ici... Et je suis là, au milieu de cette scène improbable, avec une fillette endormie juste à côté. Toujours l'art du bon endroit et du bon moment, Zvezdan...

C'est pas naturel. Pas normal. On meurt pas comme ça ici. Oh, on peut mourir de bien des façons entre les murs du Dédale. Mais généralement, ça tâche, ça hurle, ça laisse des traces. Ici, le néant. La colère monte encore. Le reste aussi. Faut que je sache. J'ai ma petite idée mais... Non... Non, faut que je sois sûr. Mes yeux glissent sur la gamine. C'est... Délicat, pour le moins qu'on puisse dire.

Et ça ne s'est pas très bien passé la dernière fois que j'ai brusqué les choses. Alors j'arrive prés d'elle, regagne contenance, mes doigts qui passent doucement dans ses cheveux noirs.

- Esther ?
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Message Re: [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptySam 23 Juil - 13:42
Esther était dans un état où rien ne l'éveillerait, sinon sa volonté de le faire. Cet état où même dans le vacarme, aucun son ne parvient à soi. Et pourtant, alors que l'on n'entend rien perdu dans un autre monde, distinguer un mot propice à interpeller son subconscient : ni plus ni moins que son nom. Ainsi la petite Tarentule finit-elle par émerger lentement après avoir été appelée par une voix familière. Faible, ses paupières s'ouvrent lentement. Des cernes alourdissent son regard qui ne perçoit d'abord qu'une silhouette floue. Il lui fallait encore se dégager des perceptions artificielles de son corps astral, ce qui prendrait de longues secondes. Soudain, quand ses prunelles d'émeraudes reconnaissent le visage de Zvezdan, ses iris virent au rouge carmin. Un changement subtile, qu'Esther elle-même semblait ignorer, comme si son regard était habité par autre chose.

-Zvezdan ?

Cette fois, son nom lui était venu naturellement, sans avoir besoin de se reprendre. La surprise que traduisait alors son faciès ne cassait pas trois pattes à un canard ; atone. Dans un effort prompt à la faire grimacer, Esther se redresse difficilement. Quand ses yeux se détournent de Zvezdan pour se diriger vers Aubrée, ils reprennent leur couleur d'origine ; humaine.

-Maman ?

Mollement, la petite agite la coquille sans vie de sa mère, s'attendant à ce qu'elle se réveille. Elle insiste un certain moment, prisonnière d'un quotidien dépassé. Finalement, cesser tout mouvement, l'expression insipide et le regard vide, avant de retrouver le contact visuel avec le Cardinal de la guerre ; ses prunelles passant une nouvelle fois au rouge, comme si une autre personne ouvrait les yeux à sa vue.

-Maman est fatiguée. Elle a besoin de sommeil.

Sa voix est fiévreuse. Prise d'un frisson après que la brise extérieure traverse la pièce par la brèche que Zvezdan avait ouverte dans le mur de chair, Esther se crispait, relevant les genoux pour les étreindre et trouver plus de chaleur dans ses cuisses. Introvertie, elle baissait les yeux.

-J'ai mal.

Sa fièvre semblait relativement légère. Elle ne tenait qu'à un jeûne prolongé. Aucun berserker n'ignorait que la famine précédait la pestilence. Heureusement, la dégénérescence de ses défenses immunitaires n'avaient pas passé le point de non-retour. Pour autant, son état mental l'attirait dans l'abysse et affligeait insidieusement sa santé ; tremblotante.

-J'ai mal...
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Message Re: [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptyDim 24 Juil - 5:02
Impassible. Pourtant, à l'intérieur, ça enrage.

Ces yeux. Elle. Je m'en doutais. Qui d'autre, comment si ce n'est comme ça ? Rien sur Aubrée, pas une trace, pas un coup. Sans l'odeur pour en avertir et les quelques secondes consacrées à détailler le corps, on pourrait facilement penser à une femme endormie. Alors ces yeux rouges quand Esther se réveille... Oui, ce sont les siens. Sur l'instant, mes yeux qui se plissent très légèrement, un trait de colère qui passe dans le regard, fugace, presque imperceptible. Tu ne veux pas jouer à ça avec moi, je t'assure.

Je passe outre pour constater l'état de santé de la petite. Elle a l'air plus affaiblie encore qu'elle ne le semblait lorsqu'endormie... Même se redresser semble être difficile. Et elle-... que...

Non...

Un poing qui se serre, le visage plié en deux sous l'effort pour ne pas que s'affiche trop fortement la colère qui monte encore un peu plus. C'est... Je veux pas avoir à faire ça. Pas devant elle. Pas... Je veux plus. Perdre un parent. Je l'ai connu, je l'ai fait connaître à d'autre, et dans un cas comme dans l'autre, le souvenir reste amer. Une main qui va pour se poser lentement sur l'épaule d'Esther, compatissante, mais qui se ravise. Elle... Elle sait. Pour dormir à côté comme elle le fait, avec l'état du corps à côté... elle sait. Au fond, bien au fond, caché sous... Quoi, du déni ? Un soupir. Ca aussi, je connais. Trop. Alors la main revient le long de mon corps avant que la petite ne se retourne de nouveau vers moi, le visage ayant lui aussi repris des airs plus légers. Je... Tu veux ignorer, alors ? Tu veux faire comme si de rien n'était ? Très bien. Faisons comme ça pour l'instant. Un mince sourire au visage, qui se fige encore un peu lorsque les yeux rouges réapparaissent, juste une seconde, et qui revient de suite après.

- On devrait la laisser se reposer, alors.

Je lui réponds ça d'une voix aussi chaleureuse que possible, forte en contraste comparée à la sienne, faible, marquée par la maladie. Je lève doucement les yeux vers elle quand ça sort de sa bouche la première fois. Un soupir. Quand elle le répète, je réponds de mes bras qui s'enroulent autour d'elle pour la soulever hors du lit, silencieux. Je la porte contre mon torse en me dirigeant vers hors de la pièce.

- Tu te sens comment, Esther ? On dirait que t'as attrapé une vilaine fièvre. Une idée d'où ça vient ?

J'ai bien la mienne, mais j'ai parlé de jouer le jeu plus tôt, non ? Alors la petite pièce de théâtre se poursuit. Lorsque je passe devant la table, je l'assied à la chaise prés du verre d'eau.

- Bois, ça te fera du bien.

Je dis ça puis me pose à côté d'elle sur une autre chaise, à la détailler encore un peu plus. J'ai un mauvais pressentiment.

- Ta mère aussi est malade ? Elle avait l'air pas très en forme.

Combien de temps ça va durer ? Je ne sais pas. Je ne sais que rarement à l'avance avec celle-là.
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Message Re: [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptyDim 24 Juil - 14:23
Demeurer amorphe tandis que le Cardinal de la guerre l'étreignait pour la transporter jusque la cuisine. Sans vraiment s'en rendre compte, achever de relâcher son énergie pour la reposer entre les bras du jeune homme la peau de cendre. Après ses premières lamentations, son regard se perdait dans le vide, pour ne plus rejoindre celui de son interlocuteur. Comme à son habitude, Esther fuyait la réalité et laissait quelqu'un porter pour elle ses états d'âme. Pour l'heure, cette attelle de fortune à l'attitude maternelle avec laquelle la petite tarentule s'était accommodée suffirait.

-Non...

Une réponse comme il est difficile d'en faire de plus concises. Et pour cause, Esther avait déjà toutes les peines du monde à poser un mot sur son ressenti... de là à se donner le recul nécessaire pour en retracer l'origine, cela allait au-delà de ses forces. Aussi se laisse-t-elle installer à table, avec la docilité qui la caractérisait. Et si elle devait regarder un moment les mouvements de l'eau dans son verre alors qu'elle l'agitait doucement, la petite allait finir par suivre les instructions du Cardinal sans discuter. Le récipient vide, elle le gardait entre ses mains, sur ses genoux, le dos voûté. Elle semblait tout juste se rendre compte que Zvezdan s'était assis à ses côtés ; comme si pendant l'ombre d'un instant, il n'avait jamais été là.

-Malade ?

Ses pupilles ne quittent pas son verre. Sa voix s'était faite encore plus faible que tantôt. Ses pouces s'effleuraient du bout de l'ongle, sans guère de fluidité ; rigides. Un moment, elle se prépare à se tourner vers Zvezdan, avant de se raviser à mi-chemin.

-Je ne sais pas... Elle reste là-bas... toujours endormie. Quand je lui parle, elle m'ignore. Je ne comprends pas... Elle ne veut plus de moi, je pense.

Ses doigts se crispent sur le verre. Elle se sent faible. Une douleur lancinante lui prend dans les entrailles, qu'exacerbent des passages momentanés de toux. Mais plus qu'une faim allant pour se prolonger, une souffrance intrinsèque, qu'elle ne se n'explique pas. Soudain, aller au bout de son second essai, l'expression inquiète tournée vers le Cardinal.

-C'est ma faute ? J'ai fait quelque chose de mal ?

À cet instant, quand enfin elle le regardait vraiment de ses prunelles de rubis, un frisson la traversait. Le souvenir de leur altercation lui revient à l'esprit. Avec lui, une peur transformée par l'alchimie de ses émotions présentes en une antipathie introvertie. Aussi se braque-t-elle, sans la force d'éprouver la moindre colère. Simplement, s'enfermer dans sa bulle d'inconfort, aillant retrouvé sa posture d'alors avec son verre.

-Et toi ? Pourquoi es-tu revenu ?
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Message Re: [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptyLun 1 Aoû - 5:01
Ca va être difficile.

J'ai pas vocation à tout ça. Je sais pas faire. Mais j'ai envie. Oh, ce serait pourtant simple. Une vérité froide et abrupte, claquée au visage sans plus de considération. « Ta mère est morte ». Ca sans se soucier des conséquences, sans se soucier de sa réaction. Ne s'en soucier que si elle devient dangereuse. Et adopter ce comportement pour tout. Cesser de jouer le jeu des principes et des bonnes résolutions, ne se laisser que le souci de son propre bien-être, quitte à ce qu'il doive faire ombrage à celui des autres. Dire que ça ne m'a jamais traversé l'esprit serait mentir. Dire que je n'ai pas été ça un temps en serait un plus grand encore. Mais... Heh... Je sais pas. Peut-être parce que c'est une enfant ? Parce que je veux pas lui imposer plus qu'elle ne semble déjà avoir vécu malgré son jeune âge. Parce que je sais ce que c'est que de trop porter sur de trop petites épaules.

Et elle continue. Elle continue à s'enfoncer dans le déni, et plus elle le fait plus ce sera dur quand la vérité devra finalement éclater. Car il va falloir. Que ca se fasse doucement ou à la façon d'un coup de fouet au cœur, ça devra se faire. J'y pense, je pose mes coudes sur la table, pouces sur les tempes, l'air de réfléchir, sourcils froncés.

C'est différent. J'ai déjà enlevé une mère à un enfant. Mais quand j'ai dû le faire, je l'ai fait bien en face de lui. Ou alors il a vite vu le corps. Et surtout, il est vite mort de suite après, lorsque le travail était fait jusqu'au bout. Mort, ou capturé, réduit en esclavage... Les méthodes varient selon les besoins et envies parmi les miens. Vengeance, survie, soif de sang. De pouvoir, sous toutes ses formes, de la domination physique qu'impose leurs coups de hache puissants au maintient de propriétés, que l'on tient d'une bourse à la taille lorsqu'il s'agit de pièces d'argent, ou d'un collier au cou lorsqu'il s'agit de gens. D'esclaves. De jouets. Que les rôles s'inversent, que ceux qui devaient servir contre leur gré finissent par asservir les sujets du conquérant. De feu le conquérant. Ici, non. Ici, se confronter à l'incompréhension d'une gamine qui refuse de voir le corps sans vie de sa mère. Celui-là même qui pourrit depuis sûrement quelques jours. Ici, pas de l'adrénaline de l'instant, du sang, de la barbarie. Rien de ça. Un fait, qui se présente dans un contexte calme, lent et réfléchit : Elle est morte.

Je ne sais pas. Ou si, je sais. Je sais, et trop bien même. Je sais que le déni n'est qu'une solution provisoire. Combien de temps alors ? Et combien serait-ce plus dure à encaisser lorsque le confort de cette bulle dressée face à la réalité éclatera en mille petits morceaux ?

Je finis par rétablir le contact visuel. Croiser de nouveau ces pupilles rouges. Au flot de questionnements s'ajoute une irritation grandissante.

- Tu n'as rien fait de mal, Esther. Pas toi.

Les mots partent sans jamais la quitter des yeux. Au contraire, verrouiller son regard, plutôt. Puis la dernière question qui part.

- J'étais venu pour que tu me précises la nature de tes dons. Tu prouves ici même leur utilité en surveillant le Sanctuaire, mais il y a plus. La suite de corps dans votre sillage lors de votre arrivée en témoigne. Et j'ai besoin de voir.

De voir pour comprendre, et mieux exploiter. Elle a vite eu fait de montrer des capacités qui sortent de l'ordinaire sans pour autant qu'elles ne se dessinent très clairement. C'est ce qui doit changer.

- Tu as des nouvelles méritant mention quant au Sanctuaire, d'ailleurs ? J''aurais bien demandé à ta mère mais... Mais elle est morte. Dis-le. Mais elle n'est manifestement pas en état.

Un sourire figé pour précéder la réplique. Ca ne tardera plus, maintenant. Mais pas encore. Pas tout à fait. Ceci dit, quelque chose ne m'a pas échappé. Ce regard qui fuit. Cet espèce de... Ce mouvement quand elle a relevé les yeux. Recroquevillée, cachée dans son verre d'eau. Alors une question. Simple, anodine.

- Quelque chose ne va pas ?
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Message Re: [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptyVen 5 Aoû - 15:16
Les mots du Cardinal de la guerre n'étaient pas sans troubler la petite Tarentule, comme s'il connaissait l'envers du décor quand elle était la plus désappointée. Et ce regard, rivé sur les siens de manière à lui faire éprouver un malaise ineffable. Il n'est aucune animosité d'adressée à son égard, et pourtant, ses yeux s'habillaient d'une colère sourde alors même qu'elle était le centre de son attention. Que veut-il dire ?

Ce moment de flottement où ses sens ignorent s'ils sont en présence d'un allié ou d'un ennemi s'interrompt après que Zvezdan se décide à répondre à sa dernière question. Ses capacités... Derrière elles, le rappel de ses devoirs... Et la réalité, que la petite en usait présentement comme un exutoire à ses blessures psychiques. Son visage se fait sombre tandis qu'elle est rappelée à ses responsabilités. Surveiller le Sanctuaire ? Cela ne lui importe que peu... Depuis plusieurs jours, elle avait cessé ses activités sur ce territoire. Plus personne n'était là pour réguler ses caprices, et cette absence avait pour premier effet d'exacerber ces derniers. Dans l'appréhension de la réprimande à venir, Esther ne faisait que lire entre les lignes du propos de son interlocuteur. De fait, elle occultait – plus ou moins consciemment – certains détails, comme la lignée de cadavres étendue sur leur sillage juste avant leur arrivée dans le Dédale de chair.

-Non... Il n'y a rien... Il ne se passe rien...

Son timbre de voix étouffe tant bien que mal son dégoût. Elle ne désire plus retourner devant le Sanctuaire. Il ne lui importe que de suivre la vie de sa nouvelle protégée, que la petite Tarentule s'imaginait être ; consolée dans son malheur par une femme lui inspirant un intérêt mystérieux. Cet intérêt devait se justifier par l'impossibilité de construire une telle relation – dans des circonstances normales – eu égard à leur allégeance respective. Obtenir ce qu'il lui était interdit de posséder, nul autre chemin ne lui permettrait de rétablir sa stabilité à une heure où tout menaçait de s'effondrer. Ce n'était pas le moment de lâcher prise, peu importe que cela desserve l'intérêt supérieur de la Citadelle de chair. Malgré tout, Esther se savait fautive, et peinait à le cacher, si bien que ses mots s'habillaient d'une enveloppe friable.

Un tressaillement la prend à la dernière interrogation du Cardinal. Cette réaction était déjà en soit une réponse, et ses prunelles d'émeraude ne trouvaient toujours pas la force de rejoindre celles de son vis-à-vis. Elle ne désirait pas répondre, du moins, pas directement. Mais d'une part, Esther se savait incapable de leurrer Zvezdan en l'état et d'autre part, elle n'ignorait pas qu'il insisterait si elle devait se murer dans le silence ou contourner la question. Mise dos au mur, la petite perdait sa contenance, la pensée confuse et à mille lieux de se travestir d'une quelconque façon.

-Je... Je ne veux plus... Je n'aime pas cet endroit... J'ai peur... Je ne veux plus avoir peur... Je veux retrouver ma famille... partir d'ici... Je...

Les lèvres tremblotantes, il lui était difficile de s'énoncer clairement. Certains mots étaient rendus à peine audibles par défaut d'élocution. Son fil de pensées devait d'ailleurs se figer devant une prise conscience limpide : qu'espérait-elle à se livrer ainsi ? Au demeurant, à cet homme plus qu'à quiconque... Prenant la mesure de sa faute, son teint pâlissait un peu plus. Sa vision était rendue floue ; sa respiration, difficile. Tandis que le verre tombait au sol, elle venait presser ses mains sur sa boîte crânienne, les coudes vissés sur la table. Tant bien que mal, Esther tentait de réprimer son émotion. Sans ses pantins, la petite Tarentule était vulnérable.
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Message Re: [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptySam 13 Aoû - 8:41
Une paire de sourcils qui se froncent, songeurs. Rien ? Ca m'étonnerait.

Son comportement va pour se faire de plus en plus... Heh. Puis-je vraiment le lui reprocher étant donné sa situation ? Pour autant, la laisser s'enfoncer en ce sens, ce serait une erreur. Tout ce tact, cette façon de tourner autour du pot, de la suivre dans son jeu de déni, c'est une erreur. Et pourtant ça continue. Ca continue au mépris de ce constat et de la colère sourde qui montent tous deux. Deux raisons de plutôt cesser cette comédie et prendre les devants. Face à ça, une phrase qui se répète : C'est qu'une gosse.

Un mensonge qui se répète. Non, c'est loin de n'être que ça. Je le sais bien. Alors pourquoi ? Je le sais, le temps des conversations calmes et posées est désormais révolu. Cette compassion, ce rôle de voile face à la réalité ne peut pas durer plus longtemps. Elle dresse ce rideau entre elle et le corps de sa mère, et moi plutôt que de le déchirer en deux, je l'aide à le maintenir bien haut.

Erreur.

Alors il faut rectifier l'erreur. Le Dédale n'a pas besoin d'un tas de mélancolie amorphe. Tseh, un sourire jaune à cette pensée. Venant de moi... Puis la suite de son discours. Mon pressenti se confirme. Erreur. Elle s'enfonce. Et pour suivre le cour de ses mots, l'irritation latente qui s'intensifie. Moi aussi j'aimerai tout ça. Moi aussi.

Alors arrête. Arrête d'exposer ces futiles espoirs devant moi comme ça, sans décence.

Je la vois lutter contre un mal qui vient de l'intérieur. Tandis qu'elle fait, mes mains sur la table se joignent sous mon menton, buste penché en avant. Le sourire de tantôt s'efface, au profit d'un visage fermé, pas sévère mais défait de sa teinte amicale.

- Et pour aller où ? Trouver quelle famille? Échanger tes peurs du moment contre quelles autres ?

Le ton aussi a perdu de sa Légèreté. Plus ferme, sec. Calme mais froid.

- Dis-moi Esther. Comment penses-tu que la désertion soit gérée au sein des armées d'Arès, Dieu de la Guerre et de la Destruction ?

L'emphase naturellement mise sur le titre du maître des lieux, mon regard se fait plus perçant. Il est tôt pour parler de désertion, mais il convient de vite la mettre en face des conséquences de ce dont elle parle. «partir d'ici». L'aspect rhétorique de la question est soutenu par le regard qui reste, se fait fixe, cherche à capter le sien.

- Tu n'es plus une enfant, Esther. Tu es une Berserker. Alors il va te falloir surpasser tes craintes et caprices, car ce sont là les attributs de l'enfance, pas de ce que tu dois devenir. Ou au moins les relativiser. Tu as peur ? Qui n'a pas peur ?

J'ai peur.


Un aveux ? Non, elle en a suffisamment vu pour deviner ça, au moins à un certain niveau. Et ce discours... Ca me force à la remise en question de mon propre côté. C'est peut-être ça aussi, l'inconfort qui me lie à la gamine.

- Tu as une peur d'enfant. Celle qui paralyse, qui fige. Ce n'est pas ce qui convient à une élue d'Arès. Cette peur, elle ne doit pas être une entrave, elle doit être un coup de fouet, un signal d'alarme. Une peur de Guerrier. Celle qui te fait courir plus vite, qui te fait prendre des initiatives.

Bonnes mauvaises, ce reste à voir. Le mouvement, dans le bon comme dans le mauvais sens, restera préférable à cette longue descente aux enfers imposée à soi-même. C'est marrant venant de toi, Zvezdan... un trait de colère passe sur le visage. Cet écho moqueur qui retenti... Moqueur, mais porteur de vérité. Ce sermon, je le fais à moi autant qu'à elle. Et ça me pèse. Ca m'enrage petit à petit.

- Et lorsque je te parle de courir, ça n'est pas pour continuer droit devant avec des œillères comme tu le fais. Cette course ne t'amènera que dans un mur. Non, un gouffre. Il s'agit plutôt de faire face et surmonter, arrêter de se mentir une bonne fois pour toute, Esther. Tu peux la nier si fort que tu veux, la réalité n'ira pas changer pour te convenir.
Alors oui, tu es maintenant le Berserker de la Tarentule, Soldat d'Arès

Oui, tu es le Cardinal de la Guerre, Général d'Arès
- Oui, tu ne peux pas fuir cette nouvelle existence, pas sans y perdre la vie.
Oui, tu dois cesser de te mentir, de museler la rage qui grouille.
- Oui, tu vas souffrir, peiner, ramper. Mais tu vas survivre.
Oui, tu vas y perdre tes principes, ton humanité. Mais tu vas relâcher cette rage. Te venger, enfin.

- Tu veux vivre, n'est-ce pas ?
Tu veux te venger, n'est-ce pas ?
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Message Re: [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptyMar 16 Aoû - 13:49
L'émotion déjà vacillante, les mots du Cardinal n'affligeaient que davantage sa mauvaise stabilité. Non pas les premières interrogations, qui lui étaient aisées à contourner – ce que son interlocuteur ne pouvait savoir –, mais la mettre au fait de son sort si elle devait céder à la tentation de s'éclipser de ce cauchemar l'affectait autrement. Une vérité que son instinct lui avait susurré, pour être confirmée des lèvres d'un haut responsable du Dédale de chair. Une vérité froide, dont personne n'échappait dans l'enceinte d'Arès. Une vérité allant pour étouffer le peu d'espoir la rattachant à la vie. Forte d'une nature monstrueuse, le moment de l'accepter n'était pas encore venu. Aussi sa réaction était-elle celle d'une enfant à qui on venait d'arracher les rêves, pour l'exposer toute entière à sa mortalité. Cette ultime illusion, son vis-à-vis ne la lui arracherait pas si facilement. Des décennies avaient servi à l'incruster jusque les strates les plus profondes de sa psyché, la préservant d'elle-même.

Ses tremblements prennent de l'importance. Son expression se défigure en une moue terrible grossièrement dissimulée derrière ses mains. Ses doigts se crispent sur son front jusqu'à le griffer. Esther peut bien réprouver de toutes ses forces son émotion, il lui est impossible de retenir ses larmes, étouffant déjà à grande peine les gémissements. Son état ne laisse présager un quelconque rétablissement dans l'heure.

Elle avait renoncé à combattre, se laissant ronger par le désespoir. En cela, il n'était pas étonnant que les conseils de Zvezdan ne lui parviennent pas. La distance s'était creusée en un instant, si bien que le Cardinal n'était plus considéré autrement que tel l'allégorie de ce qui l'enfermait en cette place, la renfermant sur elle-même ; inaccessible. Son empathie n'allait pas être restaurée si aisément, prisonnière de sa coquille d'où s'entrechoquaient ses affects dans un tintamarre prompte à noyer sa pensée. À aucun moment son regard ne venait retrouver celui du Cardinal de la guerre. De tout son cœur, elle souhaitait le voir disparaître de son environnement. Cette envie viscérale devait se retrouver en réponse à la dernière question que son semblable lui adressait.

-Non... Je veux que tu partes...

Sa voix s'était faite à peine audible. Quand bien même, elle avait demandé une profonde volonté à la Tarentule pour se dégager de ses pensées chaotiques. Dans un ultime mouvement de fuite, elle enterrait son visage dans ses bras, étendus sur la table ; l'enfant avait triomphé.
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Message Re: [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptyJeu 15 Sep - 20:08
Un soupir. Un soupir, et plusieurs possibilités quant à sur quoi enchaîner après cela.

Elle continue. Pire, elle y va plus, s'enmure plus encore dans ce déni. Plus que de simplement fermer les yeux, elle se contente d'oublier, de se perdre dans un trop-plein d'émotion plutôt que dans quelque chose de bien pire encore. Une fois de plus, je connais. Une fois de plus, la similitude me vient à l'esprit, en même temps que mon poing se serre à cette évidence.

Que faire face à ça ? Ce pourrait être si simple. Ce pourrait être d'insister, d'illustrer le propos par les actes, ce avec toute l'autorité pour de par mon rang. Plaintes et gémissements ne trouveraient repousse que dans le fatras organique du Dédale, seul témoin de la scène. Je l'envisage. L'idée ne fait pas que me titiller, elle fait même son chemin, elle s'installe, petit à petit.

Et pour y faire rempart, ce regard qui appesantie sur la silhouette ruinée de la petite. Avec elle, le souvenir de bien d'autres silhouettes similaires croisées. Le souvenir d'un moi plus jeune, qui pour d'autres raisons a souvent eu à joindre les mains pour y enfermer le visage en leur creux, lui aussi. Le souvenir de ce que c'est qu'être un enfant au milieu des choses de la Guerre. Une empathie qui se dresse entre moi et mon supposé devoir. Et plus loin, la crainte de ce que ce sera lorsque ses illusions cesseront pour de bon de la protéger du monde.

Peur pour elle. Peur d'elle, aussi. Ou plutôt de ce qui sommeille plus au fond. De ce parasite qui tire les ficelles de cette juvénile marionnette. Malléable, docile... Je ne peux qu'imaginer ce que c'est pour elle, et ce simple songe me révulse au plus haut point.

J'aimerai ne pas être ici. Ne pas avoir à me soucier d'une enfant soldat, de quelque façon que ce soit. J'aimerai ne plus voir de gosse au milieu des charniers. Ne pas avoir à lui parler de la sorte, à lui parler vrai si jeune. Obligé de la traiter comme une Berserker plus que comme une gamine, puisque son enfance lui a été volée dès son entrée dans les plans des Dieux. Peut-être avant ? Je n'en sais que trop rien. Un silence reste suite à sa dernière réplique, lourd. Je la fixe d'un regard qui ne cache plus son morne. Pauvre petite...

- Je suis désolé que tu aies à vivre tout ça, Esther.

Ça part d'un coup, suite logique du fil de ma pensée plutôt que de celui de la conversation de base. Le souvenir d'Aubrée me revient. Ca reste un moment. Je vois son visage, me remémore les quelques entrevues. Et sans que je ne le vois venir, les traits de la mère devienne ceux d'une autre mère.

Toi aussi tu te joues un joli air de flûte à nourrir le secret espoir de la revoir un jour, Zvezdan.

Un rouge qui s'étend sur les contours de mon poing posé sur la table. Les ongles enfonces au plus profond de la chair, le bras tremblant, la lèvre inférieure mordue au sang elle aussi pour ne pas laisser s'échapper quelconque manifestation de cette vague de haine qui vient de me passer au cœur. Pour suivre cette colère aveugle, sa cousine plus insidieuse qui précède assez vite : Tristesse. Une triste nostalgie. Maman, les moments passés ensembles, les sourires. Les souvenirs. Les bons comme les mauvais. Des fragments de la vie d'antan qui me viennent en tête quelque secondes alors que mes yeux fixent à travers Esther. Ca se retrouve sur mes traits, changeants. Un instant, un sourire triste face à une scène agréablement familière, celui d'après, un froncement de sourcil précédent d'une flamme de hargne qui passe dans les yeux face à d'autres scènes. Je me rappelle de cette dernière fois où je l'ai vu. Esclave au compte de je n'aurais même jamais su qui. Il y a de cela maintenant quinze ans. Et malgré tout, je continue à y croire, au fond, lorsque ce genre de mémoires me reviennent.Elle est là, dehors. Elle vit.

J'y pense puis me mets à la place d'Esther. Qui suis-je pour t'enlever tes chimères ? Non... Vas-y, cache-toi y donc bien tant que ça dure, retarde l'inévitable. C'est ce que ferait tout bon enfant saint d'esprit. C'est ça. Enfile à ton tour des œillères, Zvezdan. Ne voit qu'une gosse saine d'esprit en cette petite Tarentule. Peut-être est-ce mieux pour toi aussi ?

- C'est dur parfois de tout garder pour soi, tu sais. Au plus profond de soi, pour soi-même oublier. C'est dur quand on se retrouve forcé à y jeter un oeil, à ce fond sans lumière. Si tu as besoin d'aide le jour où ça arrive, fais-moi signe.

Et de là, se lever pour passer le palier de la porte sans même demander mon reste. Sans même m'occuper de la question d'Aubrée. Non... Si mesure doit-être prise, c'est à sa fille de s'en charger. De se réveiller. Alors je sors de la maisonnée, une main portée au crâne, un peu titubant. Il est des souvenirs qu'il est bon de ne pas déterrer. Ca combiné à l'espèce de malaise éprouvé vis-à-vis de la situation de la gamine...

Heh. Peut-être que la meilleure réponse, ce serait de prendre de la distance. Qui sait.
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Message Re: [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan]   [Mi-juillet 550] Dépérissement [pv Zvezdan] EmptyMer 21 Sep - 11:53
Le silence s'installe avec la crainte que le Cardinal vienne la rompre. Qu'il s'en aille... Elle suppliait le sort de lui exaucer ce souhait. Un rien tient sa conscience, si bien que la moindre brise pouvait faire vaciller toute la structure et le précipiter dans l'abime. Qu'il s'en aille... Elle est exposée à l'ambivalence de son interlocuteur. L'enfant et la berserker se trouvaient être deux facettes tiraillant sa psyché. L'enfant triomphant devait à présent attendre de trouver en face l'ami ou le chef. L'un serait compréhensif et s'en irait, l'autre condamnerait son innocence avec le sceau de l'autorité. Peut-être même s'en irait-il l'exécuter, anticipant de trop son devenir en inadéquation avec les desseins du dieu de la Guerre. Cette perspective l'effrayait... ou peut-être était-ce l'inverse ? À espérer que cet homme mette un terme à son agonie, elle appelait une sentence implacable à son insue propre. Mettre son vis-à-vis dos au mur, le forçant à porter son habit de Cardinal ; cruel devant la faiblesse. La fin pouvait bien être une libération à la douleur qui la confinait aux idées noires ; autodestructrices.

Ne donner mot à ses excuses. De toute évidence, l'ami l'emportait chez son antagoniste. D'une manière semblable à la Tarentule, la Guerre n'était pas une personne complète, et les failles émotionnelles de l'enfant ne le laissaient pas indifférent. Par l'inaction, il les condamnait au tragique. Le pire était repoussé, avec le vain espoir – partagé – que l'inéluctable ne trouverait pas son terrain d'application. Cela pouvait encore être une erreur d'interprétation, si ce n'est une possibilité comme une autre. Ils pouvaient bien se donner ces illusions, mais au fond, n'être pas dupes de leur destinée respective. Ils sombreraient tous les deux, le second suivant de près le premier. L'un comme l'autre pouvait deviner par la résonnance de leur conscience qu'ils épousaient la même tragédie, chaque jour pervertis par la malédiction du Dédale : berceau des fléaux de l'humanité. En ces terres, l'humanité de chacun ne pouvait bien qu'être étouffée par la banalité du mal jusqu'à éveiller le monstre tapi au plus profond de soi.

Ce monstre tapi au fond de soi... Il proposait son soutien le jour où il ferait surface. Croyait-il vraiment en ses mots ? Comme si l'humanité de chacun pouvait empêcher à l'autre de virer de l'autre côté, à l'instar d'un cran de sécurité. Cet espoir n'en rendait que plus vertigineux le désespoir qui y était associé, s'il devait s'évanouir. Tandis qu'il s'éloignait, Esther restait là ; renfermée sur elle-même. Si Zvezdan avait promis son aide à l'avenir, elle demeurait dans son cocon de confort, décidée à ne pas en sortir. Toutefois, cela ne lui empêchait pas de sentir désormais cette présence à l'extérieur de ses barrières mentales. Une présence bénéfique, rassurante. Mais un précipice se tenait entre deux. Tendre la main impliquait de se risquer à l'abysse. Le moindre pas de côté pouvait bien signifier la mort de son humanité. Aussi ne l'arrêtait-elle pas. Quand bien même, ledit abysse rongeait sa protection, et demeurer en la même place ne lui épargnerait pas cette fin ; l'inéluctable ne s'en trouvait que retardé. Repousser l'inévitable, voilà une attitude qui lui ressemblait bien. Lâche.
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