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 [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement]

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Message [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement]   [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement] EmptySam 10 Sep - 1:58
L'obscurité domine toujours ses songes, mais celui-ci ne se résume pas en un flot d'où est puisée son énergie vitale à l'instar d'une agonie de mélancolie. Étendue sur la roche froide, Esther entend un bruit en arrière fond, celui du battement de l'averse hors de son abris. L'environnement offre à ses sens une impression familière. Ce lieu lui est connu. Il est le socle de son existence ; là où tout a commencé.

La petite se redresse et s'avance au seuil de la grotte. Les trombes d'eau s'abattant devant son champ de vision sont telles qu'elles l'empêchent de discerner la moindre forme. N'apparaît à ses yeux que cette interférence naturelle. Son expression est troublée de n'y rien voir, si bien que son réflexe est de lever sa main dans l'optique de traverser cette interface. Cette dernière est arrêtée par une douleur des plus vives. Dans un tressaillement, elle arrache de là sa main meurtrie de brûlures. Se recroquevillant sur sa blessure, l'enfant est prise de tremblements et des sanglots ponctuent sa souffrance. Celle-ci lui fait oublier les éléments extérieurs, enfermée dans sa coquille d'affects.

-Esther ?

Relevant brusquement la tête en entendant cette voix féminine, son visage traduit la stupeur. Cette voix ne lui est pas étrangère. Elle chatouille des souvenirs viscérals refoulés dans les tréfonds de son subconscient. Que son nom lui vienne à l'oreille une deuxième fois, ses yeux suivent son origine devant l'entrée de la cavité terrestre. Au milieu de la cataracte apparaît une silhouette humanoïde ; immobile. Le souffle coupé, elle ignore comment réagir, l'attention dirigée toute entière vers cette ombre qui semble l'observer. Une troisième fois, son nom lui vient. Soudain, se sentir appelée vers cette personne.

Son esprit l'amène spontanément vers elle. Son instinct de conservation fige à quelques moments son avancée. L'angoisse s'affiche ostensiblement sur son faciès. Cependant, cette force attractive lui est de plus en plus irrésistible. Il lui faut s'approcher plus, dans l'idée de saisir ce que peut lui offrir cette femme. Mais saisir quoi ? Le souvenir de cette idée paraît répondre à un automatisme ; un mécanisme dont les premiers rouages ont disparu. Petit à petit, la Tarentule passe le mur d'eau. Celle-ci n'oublie pas de ronger sa chair et ses gémissements puis cris ne font pas mentir l'affliction l'écorchant. Entièrement immergée sous cette cascade de lames, ses hurlements déchirent ses cordes vocales. Sa peau se nécrose, avant de laisser apparaître sa chair portée à vif. Malgré tout, continuer d'avancer au mépris de sa survie. L'amoncellement de gouttes sur son crâne arrache son cuir chevelu et laisse tomber des scalpes au sol.

C'est quand l'effet de la douleur lui enlève la vue que son instinct renaît et reprend le contrôle sur son enveloppe charnelle. Cependant, désorientée, il lui est impossible de savoir si elle s'approche ou s'éloigne de son refuge. L'effroi la gagne mais son état physique empêche à la panique de se manifester. En effet, son apparence en décrépitude surprend par sa vitalité, aussi infime soit-elle. Où aller... Que chercher... Ses pensées appellent désespérément une échappatoire, mais existait-elle seulement ?


Dernière édition par Esther le Mer 14 Sep - 10:31, édité 1 fois
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Message Re: [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement]   [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement] EmptyMar 13 Sep - 20:38
-Esther ?

La surprise s'affiche sur l'expression de la petite Tarentule. Arachné lui fait face avec la froideur la caractérisant. S'attarder sur son environnement ne lui donne rien d'autre à voir, retournée à l'abysse de son subconscient. Le silence marque la scène, et la stupeur prend le relai au constat que la peine s'était échappée de son ressenti. Des tremblements saisissent les doigts effleurant son torse. Quelques secondes plus tôt, son sang maculait toujours ses vêtements, et l'acide menaçait de ronger ses os. Minée par l'incompréhension, elle se retrouve à dévisager son interlocutrice qui ne semblait pas l'attendre. Le regard de cette dernière est circonspect, avant d'esquisser un sourire énigmatique.

-Je vois... tu es parvenue à passer le mur.

L'air grave, la réaction de l'intéressée tarde à arriver. Encore estomaquée par cette expérience d'une infinie douleur, il lui est difficile de reconstituer le fil de ses pensées.

-... le mur ?
-Tu es fin prête ! Je désespérais de te voir un jour éclore...
-Je ne comprends pas... de quoi parles-tu ?


Fronçant les sourcils, Arachné sonde l'expression de sa protégée. S'approchant, elle cherche ses yeux, ceux-là même qui la fuyaient. L'appréhension se lit sur son faciès, et à raison. Brusquement, les serres d'Arachné attrapent le cou de sa fille. Ses traits se changent pour qu'Esther reconnaisse en eux le visage de Ludmila. Le sol se dérobe sous ses pieds, exposée au vide surplombant les murs du Dédale. La vision du ciel impassible à son sort lui est douloureuse.

-Est-ce plus clair ainsi ?

Soudain, ne plus sentir de pression autour de son cou, laissée en chute libre. L'adrénaline parcourt chaque parcelle de son enveloppe charnelle. Les yeux écarquillés se refusent à capter l'endroit de sa mort, tournés à l'inverse en direction de celle qui avait recouvré son apparence, la toisant du haut des murailles du Dédale. Un cri d'effroi précède l'impact. Cependant, la violence de celui-ci n'enlève rien à ses sens, si ce n'est la perception de son corps. Son champ de vision passe du sol au ciel dans un mouvement rotatif, avant de se figer sur la vision de son corps assailli par une horde de macchabés affamés. Elle n'est plus qu'une tête coupée, et ses entrailles se font dévorer sous ses yeux par ceux-là même qui avaient été réduits à son emprise. Les cordes vocales nouées, aucun son ne veut en sortir. Elle n'est qu'une tête coupée, et une silhouette féminine se tient à ses côtés. Celle-ci approche ses lèvres de ses oreilles, y susurrant son poison.

-Peux-tu le voir, à présent ? Sur le carmin de ta carcasse... la vanité de l'existence... et l'absurde de son enrobage.

Tandis que ses prunelles d'émeraude regardaient impuissantes l'agonie de sa destinée, sa Mère lui dégageait les cheveux du visage, les replaçant derrière son oreille ; cruelle et maternelle dans le même geste. À la commissure de ses yeux, une perle écarlate se formait, pour délivrer des larmes de sang.

-Mon enfant... tu es devenue une fleur magnifique !
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Message Re: [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement]   [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement] EmptyJeu 15 Sep - 1:55
Son regard est creux et son teint livide. Cette émotion lui est familière. Pire, elle caractérise sa docilité. Cette docilité la préserve de la violence immédiate de sa persécutrice. Passive, un mal plus insidieux gagne du terrain en son âme et conscience. La verve vémineuse de sa Mère s'insinue dans son esprit et fige sa pensée derrière un sentiment d'angoisse. Il n'est plus question de peur dès le moment où l'effroi perd son objet. La Tarentule approche ce sentiment et sent s'animer une profonde révulsion. Ses prunelles tremblent dans ses orbites. Une étincelle prend de l'ampleur sur le miroir de son âme. Le dégoût et la colère se mêlent dans une aversion viscérale. Elle ne le supporte plus. Il ne lui est plus possible d'endurer ce poison.

-Cela suffit...

Les ombres alentour vacillent dans un grondement en pleine amplitude. La chair des macchabés s'effrite et s'échappe du corps à l'instar de chapelure. Le sol s'agite et l'air chauffe jusqu'à donner l'impression de bouillir. Arachné répond à ces manifestations par une surprise non feinte, avant de reporter son regard sur la tête d'Esther. De toute évidence, ce retournement n'était pas attendu.

-ASSEZ !

Son cri est l'écho d'une rage emmagasinée des décennies durant. Il résonne équitablement depuis tous les points de l'espace, comme si sa voix était devenue celle de l'univers ; son univers. Chancelante, Arachné s'en retrouve menacée dans son hégémonie. De manière inédite, sa protégée prenait les devant et instillait les chimères plutôt que de les subir. La maîtresse déchue s'en trouve emportée vers une autre dimension onirique. Les arbres se meuvent en murs de terre sèche en même temps que meurt l'herbe sous ses pieds. Les bruissements de feuille virent en crépitements de flamme sous un chaudron fumant. Les bêtes humaines retournent à leur humanité, recouvrant l'apparence d'un homme et d'une femme ; familiers au regard de l'Araignée. Esther se tient debout devant Arachné, partagée entre défiance et sanglots.

-Toute ma vie... je l'ai passée à t'obéir... Toute ma vie ! Je l'ai fait alors que tu m'as tout pris... et tu n'as jamais... jamais arrêté de m'enlever ceux que j'aimais... Je ne voulais pas... Je n'ai jamais voulu de cette vie ! Je n'ai jamais voulu de leur mort ! Je n'ai jamais voulu de toi ! ... Et tu veux que je t'accepte malgré tout ? Que j'accepte de devenir comme toi ?

Le souffle court, une haine viscérale siège dans son regard et se plante dans celui de son interlocutrice, la peur inhibée par son ressentiment. Ses limites venaient d'éclater, et rien n'allait l'arrêter. Quitte à ce que tout cela s'arrête ici... Quitte à disparaître... Qu'elle disparaisse ? Non... Ce n'est pas ainsi que cela devrait se passer...

-J'ai prié... J'ai prié tous les jours que tu disparaisses... J'ai prié pour que tu meurs... pour que cette malédiction s'arrête enfin... Pourquoi tu ne veux pas disparaître ? ... Je le veux... Tu dois disparaître... Je t'en supplie... disparais...

Ces ultimes supplications parachèvent sa colère et font miroiter les premières bribes d'appréhension. L'appréhension qu'après tout ça, rien ne change. L'appréhension que malgré tout ça, il ne lui soit même pas donné de disparaître elle-même. Elle se trouvait devant un monstre, et ce dernier était retourné depuis longtemps à sa placidité ; glacial. Le pire était à présager.
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Message Re: [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement]   [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement] EmptyJeu 15 Sep - 18:43
Silencieuse, Arachné toise froidement l'importune. Elle veut un moment s'approcher, mais une force invisible l'en empêche. Les sourcils froncés, elle ne perd pas contenance pour autant ; introspective. Selon toute vraisemblance, la situation la laisse songeuse. Sa marge de manœuvre n'est plus aussi absolue qu'auparavant, mais non plus disparue. Son jouet pouvait à présent rivaliser d'architecture au sein de leur cathédrale mentale ; Arachné n'avait pas moins l'avantage de l'expérience. Le jeu appelait à redoubler de finesse, et cette perspective inspirait un sourire énigmatique sur son visage ; une forme d'amusement. Aussi ses yeux de rubis se plantent-ils dans ceux d'émeraude de son alter ego.

-Ce que j'entends ne s'accorde guère avec ce que je vois. Voilà une impression ma foi... curieuse.

Incapable de s'opposer directement à la volonté de son héritière, Arachné rebrousse chemin vers les parents biologiques d'Esther. Ses pas la mènent derrière eux. Ses doigts caressent doucement leur cou. Cette vision instille un frisson de malaise le long de l'épine dorsale d'Esther. Elle donne à lire à sa Mère un dégoût ineffable dans son objet. Lentement, sur le passage de son index, une plaie se forme et trace l'égorgement des deux parents. Peu à peu, ils se vident de leur sang et empruntent le teint de cadavres ; toujours placides.

-Te souviens tu de ces visages ? Non... bien sûr que non... Leur souvenir s'est dilué dans tes rituels macabres... mais leur résurrection n'était qu'artificielle. Pauvre créature contrite par sa propre nature... ta peine est devenue ton péché. Faut-il que je te révèle l'urine sur ton lit pour que tu le reconnaisses enfin ?

Le trouble apparaît sur l'expression de la petite araignée. Son attention se focalise respectivement sur la figure de sa Mère et sur celles de ses vrais parents en voie de dépérissement. Il lui semble d'abord entendre l'écoulement du sang depuis leur carotide béante. Crispée, elle est rappelée au crime originel du monstre l'ayant depuis parasité. Cependant, un autre bruit se superpose en parallèle, progressivement : celui d'un couteau fendant la chair. Une odeur savoureuse lui monte aux narines, celle du ragoût quotidien que lui préparait sa mère. Sa mère... Une céphalée surgit de cette pensée et la fait grimacer.

-Esther, que fais tu ?

Une voix masculine la sort de sa migraine et lui permet de se rendre compte du changement opéré dans l'environnement. Elle se trouve à présent dans une autre maisonnée, devant son plan de travail à la cuisine. Un couteau en main, la lame est arrêtée dans l'action de couper un lambeau de chair depuis la joue de Brieux, son père. Un tressaillement lui fait relâcher l'ustensile de cuisine, un air d'effroi sur le faciès. Il la regarde, insipide, avant de perdre son étincelle de vie ; une carcasse.

-Papa ? Mais que...
-Ton père ? Mais duquel parles-tu ?


Cette question lui est susurrée directement à l'oreille. La voix est celle d'Arachné. Qu'elle se tourne brusquement vers son origine, pour y trouver ladite femme toujours autant amusée par ce qui lui était donné de voir.

-Lequel ?

Tandis qu'elle s'apprête à se tourner vers le principal intéressé, avec l'intention de mettre en évidence l'impertinence de la question, il lui était donné de voir non pas ledit Brieux, mais une autre personne, qu'elle identifiait pourtant toujours comme étant son père. Alors même que son expression traduisait l'horreur, le visage de la carcasse continuait de se changer, faisant apparaître une multitude d'autres visages ; tous familiers. Tétanisée, il ne lui est plus possible de penser. Arachné retrouve l'ascendance sur son esprit. Doucement, elle attrape le menton de sa fille et le dirige en sa direction, afin de capter son regard. Son sourire devient sardonique.

-N'étaient-ils pas savoureux ?

Les traits sur sa figure vacillent. Les tremblements partent de ses lèvres et de ses pupilles, avant de s'étendre jusque sa nuque. Son regard exprime la terreur, une terreur qui va pour se retourner contre soi-même. Des fourmillements investissent ses jambes et lui font perdre l'équilibre, étendue au sol. Son corps paraît échapper à son contrôle, rongé par une émotion d'une intensité inégalée. Les larmes montent aux yeux et les gémissements s'entrecoupent ; chaotique.

-Ce n'est pas moi...


Cette phrase quitte le seuil de ses lèvres sans la moindre conviction, à peine audible. Elle se répète mais ne la convainc pas elle-même. Cette phrase donne l'impression d'une ultime invocation dans l'optique de se garder de son propre naufrage. Pathétique, elle rampe vers la table et saisit difficilement le couteau. Arachné la regarde faire, sans réagir, comme si l'action de son adversaire portait son propre coup.

-Rien de tout ça n'est vrai... Ce n'est pas ce que je suis...

La respiration bruyante, son état approche celui de la panique. Son champ de vision est partagé entre le vertige et l'anémie. Le visage de tous ses parents successifs défilent à l'instar de réminiscences traumatiques. Ils sont l'expression de son péché, et amplifient le sentiment de culpabilité en amont de son intention. Au point culminant de ce dernier, un cri terrorisé accompagne le geste suicidaire, la lame traversant son buste. Des filets de sang s'échappent à la commissure de ses lèvres, réduite au silence. Une voix la rompt, départie de la moindre pitié.

-Et pourtant... c'est bien là ce que tu es devenue.
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Message Re: [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement]   [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement] EmptySam 24 Sep - 16:01
Une famille se tient là, à arpenter les terres agricoles avoisinant leur maisonnée en terre cuite. De condition modeste, ils étaient en pleine période de moissonnage et l'effort se voyait dans la passive expression de douleur sur leur visage. Maiwenn, alors adolescente, comptait une sœur et trois frères. Sa mère était alitée chez eux suite à une fausse couche, laissée aux soins d'un guérisseur. Elle avait eu à en vivre de nombreuses, mais cette fois, une violente fièvre avait profité de son état d'épuisement pour ronger lentement sa vitalité, sans ne donner aucun signe de rétablissement. Si la mort était omniprésente, leur attachement pour la présente mourante devait néanmoins serrer le cœur de chacun dans son entourage. Le chef de la famille faisait montre d'un stoïcisme forçant l'admiration des autres villageois, et aidant ses enfants à mieux se préparer à l'obscure finalité les narguant.

[Début août 550] Renaissance [solo/entraînement] Maiwen10

Cependant, Maiwenn – de nature atypique, si ce n'est marginale – n'allait pas se comporter sans affecter le deuil anticipé des siens. Retournés au soir autour de la table à manger, elle laissait dans un premier temps ses cadets et aînés délivrer leur logorrhée religieuse qu'un prédicateur portant le nom de « chrétien » avait rendu populaire dans la communauté. Ainsi leur mère allait rejoindre un Père en amont de toutes les choses de ce monde. Un grand Dessein régissait la vie, et tous les signes alentours devaient faire sens d'une manière ou d'une autre.

Des foutaises ; ni plus ni moins que de doux songes portés en linceul confortables contre l'âpreté de la mort. S'il était le Père de tous en ce monde, ayant insufflé à chacun la vie pour leur faire trouver le Salut de leur âme dans la promesse d'un paradis, quid des morts-nés laissés sans la moindre chance ? La vie entendue comme une épreuve ? Maiwenn pouvait à raison songer aux riches propriétaires du village, plus fidèles aux principes de cette nouvelle religion que leur mode de vie permettait ; au contraire de miséreux contraints de se concentrer sur leur survie, ce qui les condamnait malgré eux aux enfers. Et qu'en dire encore de la divergence des expériences émotionnelles ? Des bandits étaient déjà passés massacrer des habitants qui n'avaient pas eu le temps de s'enfuir dans la forêt avec leurs possessions. Ceux-là même qui avaient été laissés avec une plaie béante sur leur conscience, et qui par ce fait finissaient par adopter une attitude qui les rendait impropre à la compassion de ce Père... Dans tout cela, où était la justice ? L'inégalité marquée à la naissance corrompait la noblesse de ce grand Dessein, parfait en tout point disaient-ils.

Oui... ces Saintes Écritures n'étaient bien qu'un tissu de mensonges grotesque, ce que la jeune fille ne manquait pas de faire remarquer aux siens alors même qu'ils cherchaient à trouver le réconfort dans l'anticipation d'une perte douloureuse. Cynique, elle était marginalisée dans sa propre famille, sans espoir de rédemption tant rien ne semblait capable de la convaincre de son erreur. L'esprit vif et critique – déparé du moindre sentiment sinon très peu –, elle était capable d'une rhétorique prompte à instiller chez ses interlocuteurs un malaise de frustration. Au final, elle était isolée du reste de la communauté, quand elle ne faisait pas l'objet de persécutions parfois violentes, qui ne retiraient de son expression qu'un sourire glacial ; amusée par leur faiblesse. Les plus bienveillants à son adresse justifiaient son caractère marginale par la vision de sa sœur massacrée d'une odieuse manière le jour où des brigands s'étaient attaqués au village. L'information ne leur était de toute évidence pas parvenue, s'amusant dans les bois pour le pire. L'étendue des sévices assénés à sa sœur de son vivant ainsi que la raison de la survie de Maiwenn tenaient du mystère, un long silence ayant suivi son traumatisme ; pour le cheminement malsain qu'on lui connaissait à présent. Elle était devenue un mouton noir, et quoiqu'il arrive, sa vie ne serait pas heureuse.
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Message Re: [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement]   [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement] EmptyLun 26 Sep - 1:00

L'aube apparaît dans l'horizon, délivrant au ciel des couleurs chaleureuses feutrées par la glaciale nuit ayant précédé l'instant où le soleil ouvrait l’œil sur cet havre de vie commun. Au petit matin, la plupart sont déjà réveillés, à déjeuner ensemble en préparation d'une énième journée de travail sur les terres défrichées. L'expression de chacun est froide, mécanique, comme récitée depuis le ventre de leur mère. Des décennies que les gestes se répètent, que se forgent les habitudes, recouvrant les traditions à hauteur des siècles. Par effet d'imitation – pour que chacun soit intégré dans l'ensemble et dégagé du vertige de la solitude –, l'individu suit un schéma le dépassant. Son libre arbitre s'en retrouve questionné, de quoi mettre en exergue la vanité de l'existence.

Cependant, il devait en être autrement pour ce jour. En effet, un trouble s'occupait de faire trembler soudainement l'atmosphère. Cette vague invisible faisait vaciller l'environnement, traversant la matière et même l'âme. Le schéma était arrêté, chacun figé dans son action. Chose curieuse que le regard de Maiwenn, alors vide, s'habille d'une étincelle de vitalité. Quelque chose la tirait de force de son quotidien lancinant, et si cette dernière lui interdisait toute initiative, une émotion paradoxale faisait son chemin : le sentiment d'une profonde délivrance. Se levant contre sa volonté, elle n'opposait aucune résistance. Son attention se portait toute entière sur le visage horrifié des siens, terrorisés dans la rupture de ce si confortable quotidien. Contre leur gré, ils étaient amenés dans un schéma nouveau, échappant à leur compréhension. En cela, ils rejoignaient un autre monde, le monde de Maiwenn. Pour la première fois de leur vie, un lien empathique s'esquissait entre la jeune fille et sa famille ; enfin et à leur insue, ils pouvaient la comprendre.

Les pas dépassant le seuil de la maisonnée, un frisson euphorique longe son échine. La destruction caractérisée de cette mascarade allait s'interrompre pour l'ensemble de la communauté. Chacun se dégageait du cheminement qui aurait dû être le sien, porté vers un nouveau dessein dont la destination inconnue ne pouvait que susciter l'effroi. Arrivés à la lisière de la forêt, ils se regroupaient en un cortège lugubre où chacun allait de sa petite complainte pathétique dans l'espoir d'être sortis de ce songe cauchemardesque. De toute évidence, ils désirent retourner à une parade plus pernicieuse en cela qu'elle n'instille que l'illusion de la mainmise sur son devenir. En outre, des facéties dont n'était pas dupe le mouton noir, savourant l'ironie de leur situation au mépris de sa sombre destinée.

À la tête de cette parade singulière se tenait une petite fille protégée d'une armure comme aucun n'en avait déjà croisé, outre le fait que de telles protections ne se trouvaient jamais portés par des enfants. Instinctivement, aucun n'ignorait que cette combattante atypique soit l'instigatrice de ce spectacle, à l'instar du lien empathique entre une bête et son maître. Déshumanisés, ils devenaient le frontispice d'une volonté visible à la vue de chacun, au contraire de ce Père qui n'avait fait que les narguer jusque là. Cette gamine exposait à la vue de tous la réalité derrière ce palimpseste d'existence, jouant sa satire. Elle s'amusait de la vie au même titre que la mort. Les villageois n'étaient plus des esprits uniques, mais qu'une masse organique n'ayant pas plus de valeur que des outils. Leur fonction était déterminée, et dépassait leur compréhension propre.

Des secondes, des minutes puis des heures, ils avançaient et ce faisant, le sens prêté à leur marche s'estompait un peu plus. La gamine les prunelles d'émeraude ne leur avait accordé aucune bribe d'explication. Qui pouvait bien reprocher à un artisan d'ignorer l'avis de son marteau ? Aussi Maiwenn dut-elle se contenter de lire sa volonté dans les signes qu'elle voulait bien montrer, alors même que les gémissements de ses congénères s'affaiblissaient à mesure que la fatigue les gagnait. Jusque là, ils n'avaient fait qu'emprunter une trajectoire rectiligne. Hélas, il ne lui avait pas été donné de s'aventurer si loin à l'écart de son village et ignorait de quoi se composait le reste du monde. Quand bien même, leur cortège allait cesser d'avancer sans raison apparente, comme si une force invisible dissuadait leur maîtresse de faire un pas de plus. Leur destinée prenait-elle corps dans ce mur invisible les empêchant d'effleurer l'ultime destination ?
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Message Re: [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement]   [Début août 550] Renaissance [solo/entraînement] EmptyLun 26 Sep - 18:19
Tandis que se fige l'action – certainement sous l'effet d'un schéma encore supérieur au leur –, l'harmonie composant la macabre assemblée de macchabées vacille subrepticement. Les rouages mentaux s'enrouent et certains s'adonnent à des mouvements absurdes. Dépossédés d'eux-mêmes, ils se voyaient déportés dans un entre-deux de conscience ; la marionnettiste perdait la maîtrise de ses pantins. Ainsi l'ordre précédait-il le chaos dans une danse grotesque où les plus faibles s'effondraient déjà au sol, du sang perlant des orifices faciaux. Cette vision mortifère instillait l'adrénaline de chacun, emportés dans un mouvement de panique pour le moins singulier en cela que les ordres donnés s'amalgamaient aux vicissitudes de l'esprit. Une part convulsait au sol ou rampait en se désarticulant les membres ; l'autre part dévorait le voisin le plus proche, quand les crocs ne passaient pas dans leur propre chair.

Maiwenn pouvait à ce titre observer son père arracher un morceau de chair de la gorge de son plus jeune fils, en même temps qu'un cri déchiré de ce dernier. Sa sœur s'était disloquée le genou avant de fracturer son crâne sur une pierre, répandant son fluide vital au sol. Un autre frère encore courait dans tous les sens, sans doute inspiré par son instinct de conservation mais incapable de se dégager pour autant de cette masse organique. Enfin l'aîné se recroquevillait sur lui-même, se griffant le visage jusqu'à ne plus laisser voir que le carmin sous sa peau. Plus loin, elle reconnaissait le chef de village se faisant dépecer par ses esclaves, les mains plongés toujours plus profondément dans ses entrailles chaudes pour en dévorer le contenu. Pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas, aucune pulsion ne venait arracher Maiwenn de son apathie ; spectatrice d'un carnage médusant.

Soudain, comme un appel inspiré en l'âme et conscience de chacun ; un ordre à exécuter impérativement. Cette fois, la première observatrice ne ferait pas défaut. Dans une impulsion unanime, tous se précipitaient sur le corps de la maîtresse, l'éviscérant et en arrachant des morceaux au point qu'il ne devenait plus possible de deviner ce à quoi avait pu ressembler son corps originel. Leur bestialité ancestrale ressuscitée, aucune place n'était laissée à la compassion et très vite, cet élan de cannibalisme allait se généraliser pour faire s'entre-tuer connaissances, amis et parents.

À cet instant précis, l'euphorie de la jeune fille se fracturait sous l'effet de ces turbulences sanglantes. Elle était proprement avalée dans une scène cauchemardesque depuis lequel fusaient d'innombrables effusions de sang. La peau écorchée, les cheveux arrachés et la chair affligée d'hématomes, Maiwenn subissait ce rituel ultime. Frappée en tous sens, son paternel s'approchait dangereusement d'elle, le regard habillé d'une détermination meurtrière. Il ne lui restait plus qu'à attendre son heure... ou du moins pouvait-on l'anticiper. Mais la victime allait opposer une résistance inattendue, rentrant profondément les doigts dans l'oeil de son prétendu bourreau. L'expression grimaçante, elle lui adressait une profonde révulsion, mêlée à une colère qui refusait au sort de lui sceller sa destinée en cette place.

-Non... Ce n'est pas comme ça que je disparaîtrai... J'ai pas fini de te donner la colique le vieux... Pars donc rejoindre ta chienne de femme en enfer !

Cruelle, une décharge émotionnelle l'avait dégagée de l'emprise de la Tarentule, retrouvant la maîtrise de sa destinée. Repoussant son père, celui-ci se voyait livré aux griffes de sa femme apparue justement derrière lui. La figure de cette dernière était insipide, comme si elle avait cessé de penser, pour ne plus devenir qu'une créature affamée de la chair de son époux. De longues minutes devaient supporter ce cauchemar, Maiwenn ne se donnant pas l'opportunité d'en voir le bout. Proche de l'abattement, elle chancelait dans la forêt vers une destination qu'elle ignorait encore, incapable de remonter la route par lequel ils étaient tous passés.


Prisonnière de sa coquille de chair où toutes ses blessures mordaient ses pensées, la notion du temps lui échappait peu à peu. L'environnement de plus en plus sombre, la nuit tombait sur cette journée de désolation, comme un voile de miséricorde sur cette ultime survivante ; l'unique impie de la masse mise à l'épreuve, ce qui ne manquait pas de saveur. Loin d'être capable d'une telle pensée en l'état – tandis que la lune l'observait impassible –, il lui semblait ne plus diriger ses pas d'elle-même, comme si un instinct ineffable dessinait sa destination. Alors même qu'elle était déparée du moindre repère, une voix la rassurait et la préservait d'une folie improductive à la survie. Au bout de cette parade – supporté à présent par une seule et même personne –, il devait bien se trouver quelque chose. Cette intuition sonnait comme une ultime conviction, pourtant impropre à son schéma ordinaire de pensées.


Dernière édition par Esther le Mar 27 Sep - 16:55, édité 1 fois
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Lentement, Maiwenn revient à elle. Ouvrant difficilement ses paupières, la lune la regarde dans l'interstice des nuages occultant la poussière d'étoiles sur la voûte céleste. Tandis qu'elle se redresse, l'environnement proche lui apparaît étranger, et pourtant, cette impression d'être arrivée dans son habitat originel. Alentours, il se donne à voir un camp militaire comme il était peu commun d'en croiser sur ce territoire. Au plus proche d'elle, une charrette sur laquelle se tenait une petite fille les cheveux d'ébène, la peau nacrée et les prunelles d'émeraude. Les quelques secondes d'hésitation se justifient par le nouvel accoutrement de cette dernière, passant de l'armure sinistre à l'humilité d'une robe paysanne. Toisée par la Tarentule, Maiwenn lui répond avec le visage d'un nouveau né, comme si elle naissait à nouveau.

Jusque là placide, Esther esquisse un sourire à cette vision. Doucement, elle descend de la carriole pour s'approcher d'une ouaille qu'elle ne s'attendait pas à rencontrer de nouveau. Traversant l'espace intime de son interlocutrice, son regard se trouve à quelques centimètres du sien. À cet instant, Maiwenn se sent comme paralysée, incapable de se détourner de sa vis-à-vis. Elle est condamnée à devenir le martyr d'une volonté qui lui est à la fois étrangère et familière. En effet, l'instinct lui susurre la finalité suprême de cette entrevue en cela qu'il a déjà trempé dans ce songe cauchemardesque d'où quelques centaines de destins avaient été fauchés. Quand bien même, n'éprouver aucune peur. Au contraire, ressentir une fascination croissante à l'égard de l'abyme de ces pupilles magnétiques qui la dévorent subrepticement.

-Rien n'a de sens, penses-tu. Si c'est là ta conviction, il ne reste bien que de la souffrance qu'ait à t'offrir cette existence maudite. Et pourtant, tu te tiens en vie devant moi, pendant que tes amis nourrissent les insectes. En connais tu la raison ?

Énigmatique, elle ne pouvait apprécier le contraste entre ce que donnait à entendre Esther, et son comportement habituel. Le changement était tel que l'on pouvait se demander si une autre personne n'avait pas pris sa place. Mais n'avait-elle pas toujours été ainsi, derrière son masque d'innocence ? De l'innocence, il n'en reste aucune sur son visage enfantin, lui donnant une aura malsaine. Elle lève un moment les yeux vers la lune, ne s'attendant pas à ce que sa nouvelle amie lui réponde.

-Tu es dans le vrai, rien n'a de sens. Et parce que nous en avons toutes deux conscience, rien ne nous lie à ce monde. C'est là notre malédiction, mais en même temps notre force. Au final, il ne revient qu'à nous de donner du sens à notre peine.

Reportant son regard sur Maiwenn, l'expression bienveillante, la petite Araignée s'en approche un peu plus.

-Laisse moi te faire le don de ce sens, et en échange je prendrai ta peine.

Cette ultime invitation est accompagnée d'un baiser sur le front de sa proie. Ce baiser traverse la jeune fille en son âme et conscience, comme liée à l'esprit de sa prédatrice. Les deux se mêlent en une amalgame spirituelle, avant de se diviser à nouveau. Nourries l'une de l'autre, elles s'en trouvaient toutes deux changées, liées à un contrat que même la mort n'allait pas séparer. Pour autant, à l'inverse du processus habituel où Arachné prenait l'âme de la cible en otage, elle ne disposait cette fois que d'une partie, l'autre se partageant entre son enveloppe charnelle initiale et la toile invisible sous la domination d'Esther. Maiwenn s'effondrant au sol, le rituel avait épuisé son restant d'énergie et il allait lui falloir du temps pour récupérer. La Tarentule l'observait froidement, définitivement déparée de l'innocence qui avait été la sienne. Cette fois, elle était l'actrice volontaire de sa propre malédiction. Au plus profond d'elle-même, une voix apparamment satisfaite.

-Ma fille, tu es resplendissante !
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