[Mi-Aout 550] Misthophoros [Libre]

Il venait de finir son ascension. Après des jours et des jours de marche et d'escalade solitaire, le Misthophoros arrivait enfin sur le plateau de Jamir. Que dire de l'étonnant spectacle qui s'offrait à ses yeux? Là où il devait y avoir une tour, il y avait désormais une demi-sphère de chair gluante et putride qu'il reconnaissait que trop bien.

Il arrivait d'Austrasie, du moins pas vraiment. Posté en Austrasie depuis presque deux années après la mission donnée par sa Seigneurie Xanthe, Kostas avait eu la chance de voir sa requête de retour au Dédale de Chair acceptée par le nouveau Pontife en place Thivan. L'ancien Cardinal gagnait déjà un point en sa faveur par Kostas de l'avoir libérée de la morosité de cette région. Bien sûr il y avait les conflits ambiants mais ce que voulait le Centurion c'est pouvoir se défouler sans limite, sans crainte de libérer son cosmos. Laisser la sauvagerie du Wendigo sortir et se rassasier! Il avait mis quelques semaines à revenir en Transylvanie et trouva le Dédale clos. L'iris de la porte principale était fermé, image terrible pour celui qui rêvait depuis deux ans de revenir en ce lieu. Planté devant cet anus géant, fermé comme celui d'une gamine de huit ans constipé, il avait bien l'air con. Heureusement, il y avait deux gardes postés à l'extérieur qui lui racontèrent les derniers événements. Ainsi donc les Berserkers avaient enfin bougé leurs culs pour faire ce qu'il était censé faire : la guerre!

Le chef du clan des Misthophoros reprit donc la route en direction du Grand Est, la montagne de l'Himalaya. Encore de la marche, de la putain de marche pendant des jours. Kostas n'avait jamais marché aussi longtemps de suite de sa vie. Arrivé à la montagne, il fallut la grimper, randonnée sauvage suivit d'escalade pour aller plus vide. Et après un moins de crapahutage, il était là! Le retour du fils prodigue! Il éclata de rire en voyant le campement des forces d'Arès. Perché sur son petit pan de montagne, il dégrafa Graban de son dos et la tendit vers les cieux. Tous les Misthophoros présents devaient avoir ressenti l'appel de la lame maudite, l'appel du chef de leur lignée.

_ Je suis de retour!

Il sauta de son rocher tout en repassant son énorme lame dans son dos. Reprenant appuis sur le sol de roche, il se dirigea vers le campement des Berserkers. Kostas était de retour, son exil venait de prendre fin. Le Centurion du Wendigo allait pouvoir se battre et étancher sa soif de sang. Pour le moment il fallait qu'on lui fasse un rapide topo des événements passés ici à Jamir, qu'il sache pour leur mission ainsi que le pourquoi d'un énorme nichon du dédale se trouvait dans cette partie du monde. Il marchait d'un pas vif et déterminé, un grand sourire sur le visage. Kostas arracha sa longue cape noire complétement déchiré par son escapade et la laissa aller dans le vent. Sa cuirasse rouge sang étincelait d'une sombre lumière...

Il marchait toujours de son pas assuré sur la roche de l'aride territoire de Jamir. Il était déterminé à rentrer vite à ce qui semblait être le camp de l'armée d'Arès qui avait planté les tentes devant le nichon géant de chair. Il entendit un objet tournoyer qui semblait arriver droit sur lui, il fit à quart de tour sur lu même et inclina légèrement le dos pour que Graban le protège de l'impact. L'objet en question de brisa sur le métal de l'arme maudite et quelques gouttes restantes aspergèrent alors la cuirasse et les cheveux du Centurion. Il n'eut pas de mal à voir d'où venait ce qui était auparavant une amphore. Un petit quelques mètres plus loin avait l'air hilare. Il lui balance sa petite phrase croyant qu'elle aurait son effet mais bon, il était dans le trou du cul du monde, perché loin en hauteur dans la montagne, pas sur la place du village ou dans la rue des bars d'une cité.

_ Vu ta gueule, c'est toi le paillasson.

Kostas éclata de rire, un rire rauque qui résonna alors contre les pans de pierre de la zone où les deux zigotos se trouvaient. Il mit sa main contre l'acier de son épée et récupérer quelques goutte de pinard qu'il porta à sa bouche. C'est qu'il avait soif le gaillard après une si longue grimpette. Le gout le surpris, la vinasse était âpre et piquante. C'était quoi cette merde? Il fallait dire que son palais avait pris l'habitude des bons petits vins de Francie et d'Austrasie. La ce n'était pas possible c'était même pire que de la piquette. Même un breton n'en donnera pas à son chien c'est pour dire!

_ Je comprends que t'balances l'jaja vu le gout d'eau de mer. La prochaine fois que t’achètes du rouge, essayes de pas t'servir dans l'amphore qui sert de pot de chambre au marchand.

Nouvel éclat de rire pour le Misthophoros qui scruta alors l'alcoolique crasseux. Etait-ce un garde qui avait fuit le camps le temps de se vider quelques gorgées de cette pisse de cheval iodée?

_ Hey le glandu tu devrais pas plutôt squatter la caserne d'fortune qu'on voit là-haut? Tiens au passage c'est quoi l'espèce de nichon géant qu'on voit? Grand papa Arès aurait décidé de cultiver un nibard à rajouter à son gros dédale? On déborde tellement de mecs dedans qu'il veut s'faire une extension?

Il s'approcha de l'étrange mec qui avait l'air pas mal bourrasse vu les yeux de farfadet qu'il se payait. Kostas savait pertinemment que les forces d'Arès étaient en sous effectifs, la bataille de Rome avait purgé l'ordre du dieu de la guerre que ce soit en simple soldat tout comme en éveillé. L'arme d'Arès se réveillait seulement depuis peu. Il allait en savoir surement un peu plus.