La faiblesse de la Balance [Récupération de personnage]

Les marches du Sanctuaire n'étaient pas une lourde épreuve pour les Saints d'Athéna, du moins elles ne devaient pas l'être en théorie. Si la mémoire du lecteur est bonne, la Balance avait pour mission à cet instant de mener Ariane, alors présente comme Tribut offert par Poséidon, jusqu'à la demeure du Grand Pope, à l'époque encore Bélisaire. Si les premières marches avaient été témoins de l'état quelque peu étrange de Caeca rappelons-le en plein questionnement et dont l'esprit n'était qu'à moitié présent par soucis de garder un lien permanent avec l'Ether et ce qui s'y tramait, celles qui menaient à la demeure du Taureau assistèrent à un spectacle moins tranquille.

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La botte de l'armure d'or que portait la balance rencontra dans un bruit plus intense qu'à l'habitude la marche qui la rapprochait du sommet du Sanctuaire. On put apercevoir un court instant le genou de la Sainte décrire une courbe anormalement ample. Le noir absolu dans lequel était plongé la Romaine fit échos à un soupir de surprise. La seconde botte qui venait parfaire la panoplie sacrée de la Balance heurta de la pointe une autre marche. Commença la longue chute. Au détour d'un de ces obstacles inexplicables qui peuplaient le monde tout aussi complexe de l'intelligible, celui où l'on explore par-delà les reflets de la lumière, Caeca venait de subir un châtiment inédit.

Ses anciennes blessures semblaient s'être rouvertes, une douleur sans nom harassait son corps désormais tombé à terre inanimé. Les servants des temples alentours vinrent naturellement lui porter secours. La douleur du corps n'avait fait qu'enclencher un mécanisme bien connu chargé de faire s'évaporer la conscience, rien de plus. Ce n'est donc pas cette douleur qu'il fallait retenir mais bien celle ressentie par l'esprit, l'esprit de la Sainte qui là-bas, quelque part dans le monde, était-ce hier ou aujourd'hui ici ou ailleurs, venait de heurter une puissance telle que sans même le commander, venait d'embraser son esprit.

Dans les territoires slaves on murmurait le retour d'un dieu. Bientôt de terribles batailles se livrèrent. L'ordre fragile des choses venait de se rompre, la Balance penchait désormais sans relâche.

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Les blessures infligées par les Berserkers dans le passé tourmentaient la belle lorsqu'elle revenait à elle tandis que la redoutable blessure infligée par l'énergie destructrice qu'elle avait rencontré l'empêchait de pleinement retourner à ses songes. Perdue dans les abysses de ce monde qu'elle avait depuis toujours arpenté, la Sainte de la Balance assistait, impuissante, à la destruction des cosmos de ses frères et soeurs d'armes, incapable de répondre aux intrigues qu'elle avait pressenti depuis si longtemps qu'elle ne croyait plus vivre assez longtemps pour le pouvoir.

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«Bien... Fit-elle en posant pied à terre à peine levée, le corps encore en proie aux tourments de la douleur. Je... Son poing se serra comme pour étouffer la déchirure qu'elle sentait parcourir son corps. Elle tomba à genoux, ses servants vinrent lui porter secours. Je dois porter secours à nos jeunes amis...»

Après quelques tentatives pour contenir la douleur, sa souffrance s'évapora pour, de nouveau, laisser place à l'état second qu'elle subissait depuis peu. On vérifia ses blessures, le chemin de la guérison ne serait plus très long mais elle ne pouvait se permettre d'aller affronter les ennemis d'Athéna aux côtés des fiers chevaliers de bronze qui de par leur bravoure rendaient bien pâle la réputation des chevaliers d'or. Le sacrifice exigé par la déferlante des forces d'Arès et d'Apollon ce jour-là, à quelques marches de son temple, fut en son âme d'autant plus retentissant qu'elle dû l'observer bien consciente mais impuissante.

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Le rétablissement complet ne prit que quelques mois au cours desquels les démons du passé s'en allèrent pour laisser place à la quiétude reprendre racine.
Le soleil quoiqu'un peu moins ardent qu'il y a quelques mois caressa de nouveau la Sainte. Ce dur retour et le poids de la culpabilité lui firent de nouveau tomber à genoux.

«Ô Déesse ! Elle leva les bras au ciel.Par ma faute des Saints sont tombés ! J'ai été d'un orgueil trop grand et ai manqué à mon devoir en essayant de prendre les dieux de court ! Je m'en remets à ta lumière pour me guider dans l'accomplissement de ta justice..! Je t'en conjure, pardonne-moi et laisse-moi me montrer de nouveau digne de cette armure !»

Jusqu'au crépuscule la Balance resta ainsi agenouillée.