[Fin Septembre 552] D'Aldébaran à Ras Alhague (Mehry)

En cette maladresse réside une partie de son âme, cet état provenant des blessures d’autrefois et d’aujourd’hui. Des lésions pour une commémoration ; les souvenirs de ceux qui tombent, qui survivent, réapprennent, peut-être, à vivre. Puis il y a les autres. Toujours est-il qu’elles renvoient à ces missions, ces ordres et ces devoirs dont la seule mention, en ce jour, lui hérisse les poils. L’espace d’un instant, le Serpent se transforme en Chat ; un félidé capricieux revenant d’un long pèlerinage, épuisé à la simple idée d’aborder des faits inacceptables.

Des questions mal-assurées engendrent les prémices d’un sourire, unique réponse qu’il obtiendra. En effet, l’Ophiuchus agit selon ses propres principes, dissimule ce qu’elle ne souhaite pas afficher en public. D’ordinaire, la manœuvre se préfère discrète, mais la tromperie n’a pas lieu d’être lorsqu’il est impliqué. En outre, si le mensonge revêt parfois le tissu de la vérité, sa présence rend les choses différentes, plus complexes : comme tout humain, Mehry a des secrets, des morceaux d’elle enterrés et, en cela, insister ne mènerait à rien de concret.

Un puits de Mystère, un gouffre sans fin.

Pourtant, il ne la regarde pas, pas véritablement, tout du moins. Pour seule réaction, les mains remontent et s’emparent des fils Ivoire. Sur le visage de son aimé, la surprise naît, bien que l’interaction demeure absente. Alors, les paroles s’allient aux gestes, les renforcent pour lui faire comprendre la nécessité de ce contact, s’assurer la réalité du lien qui s’impose entre le corps et l’âme.

J’espérais que tu comprennes…

Une chevelure relâchée, une joue adverse effleurée, et déjà la Persane se recule-t-elle pour s’installer sur le bois. Hélas, il ne l’autorise pas. Au contraire, la main s’échappe et récupère sa hanche au passage, la ramenant vers lui. Un autre baiser, différent autant qu’il leur ressemble ; ce rapprochement, Mehry le ressent et rejoint cette main qui recherche sa partenaire, tandis que la seconde, entre eux, froisse ce tissu qui l’habille.

Les mots et les actes.

Coi, le regard ne se détourne toutefois pas, cette fois. Pas totalement, pas comme les précédentes qui agrémentaient ces retrouvailles désordonnées. Elle comprend, quand bien même il n’ose véritablement l’affirmer.

Une proposition visant à poursuivre, profiter des derniers rayons du soleil, avant qu’il n’entre dans son profond sommeil. En guise d’acceptation, les commissures s’étirent dans la tendresse, ne révèlent nulle trace du mutin : il n’y a que le désir d’avancer, de s’éloigner, ne serait-ce qu’un instant, des affaires du Sanctuaire. Cette fuite d’une année est terminée, mais le délai d’une journée peut bien lui être accordé.

En définitive, l’escapade se réalise à proximité du temple, entre les vestiges du précédent et cette falaise dont elle l’oblige à s’écarter. Les amandes furètent, en quête d’un endroit pour se poser et, une fois déniché, la poigne tire sur son bras pour mieux le guider vers les feuillages gisant au sol. Il ne reste ainsi qu’à s’allonger, admirer le spectacle offert par les astres. Ou autre chose, s’il le souhaite. L’important, ici, est d’oublier les tâches et les devoirs.

Cependant, il lui est interdit de rêver.

Citation :

RP terminé pour ma part. Merci encore pour ce sujet partagé !