[Début Juin 551 - Rome] L'homme veut voir (Akir)

Beaucoup de chance en effet.

Imperturbable elle continue à griffonner attentive à l’environnement. Avec la précision d’un professionnel, quelque soit sa profession, on voit qu’elle maitrise complétement son métier.
Il n’appréciait pas spécialement observer des gens s’éventrer, il préférait participer à un combat plutôt que de le regarder, si l’amusement était garanti en tout cas, un adversaire ni trop fort ni trop faible, histoire qu’on ne soit pas sûr de l’issue du combat.

Oui j’ai fait la guerre, je vois ce que tu veux dire et pour le coup la mort fait partie du travail de mon côté. La sienne ou celle de son adversaire, faut y être préparé. Je vois tu essaye de retranscrire ces émotions fortes de la réalité sur une toile, c’est très intéressant, ça donne envie de vouloir comprendre l’état d’esprit de son auteur en voyant une toile. Tu m’as donné envie de m’y intéresser, merci.

Très belle vision des choses, elle était moins naïve qu’il le pensait, elle à du vivre des choses assez dure pour pouvoir voir la réalité comme ça. Il n’existe pas de personnalité complétement blanche ou noire, tout est dans une nuance de gris, en tout cas pour ceux qui restent humains. C’était terriblement évidement mais cette jeune fille venait de le prouver une nouvelle fois.

Le combat fu vite expédié, trop prévisible, une trop grande différence de niveau, il l’avait vu directement, ce n’est pas qu’il savait analyser les probabilités de victoires ou de défaites, mais là ça sautait aux yeux. Puis vient les animaux. Il en reconnaissait pas mal, il y à pas mal de félins en perses, des guépards des léopards, mais l’espèce de truc cuirassé avec une corne c’est bien la première fois qu’il voyait ce genre de bestiole. Comme cette espèce de géant à 4 pattes, il en avait entendu parler il parait qu’ils y en pas en Asie, mais il pensait que c’était des fables ou des légendes et là il en voyait des spécimens en vrai.

Je dois avouer que les deux animaux vivent loin d’où je suis né, les gros chats certaines de leurs espèces vivent en Perse, mais cette chose cuirassée, et ce colosse, même si j’en ait entendu parler, c’est impressionnant de les voir en vrai. Oui j’aime les animaux, j’ai parfois plus de respect pour eux que pour certains humains.

Puis vint ce tigre énorme, plus que ceux qu’il avait déjà vu, d’un pelage blanc magnifique et rayé. Il était bouche bée, il le trouvait plus incroyable encore que tous les autres animaux qu’il avait, vu, et c’était son animal « totem » en quelque sorte.

On me surnomme le Tigre mais c’est la première fois que j’en vois un de cette couleur.

La couleur de son armure n’était pas si incongrue que ça finalement, alors qu’il l’avait toujours cru. La majestueuse créature était là pour le prouver.

Je souris doucement en remarquant qu'il s'est mis à me tutoyer. Le temps passé ensemble a fini par nous mettre en confiance il faut croire et c'est vrai que je me sens bien en sa présence. C'est assez étonnant avec un étranger en y repensant. Et là en une après-midi, nous avons réussi à tisser quelques liens. Assez pour que je ne l'oublie pas de si tôt. Il est gentil, intéressé par mon art et de compagnie plutôt plaisante. Je ne ressens pas de menace, alors que j'aurai pu me méfier, me poser des questions. Peut-être que je suis naïve, ou bien il est effectivement comme je le vois, naturel, sans arrière-pensée.

Certaines de ses phrases me font réfléchir. Je m'arrête notamment sur son travail. Je n'avais pas demandé ce qu'il faisait dans la vie. J'avais un peu commencé à poser quelques questions lorsqu'il avait parlé de ses acrobaties, mais je n'ai pas pensé à demander du coup ce qu'il faisait s'il ne faisait pas partie d'une troupe.

- ça fait partie de ton travail ? C'est quoi ton travail ?

Je souris à ses remarques suivantes et opine doucement ravie d'avoir pu ainsi l'intéresser par mon art et toucher sa sensibilité. Je ne suis pas certaine que l'on puisse déterminer si ce que la peinture transmet comme sentiment vient de l'auteur ou de la vision qu'il a du destinataire par contre je pense que certains ont une technique ou un style reconnaissable qui peut permettre de les identifier.

- Je n'ai jamais vu aucun de ces animaux personnellement. Je suis vraiment ravie d'avoir pu en voir en vrai.

Le Tigre ? Je souris et tourne me visage vers lui cherchant à voir ce qu'il y a chez lui qui peut s'apparenter au félin. Son agilité sans aucun doute, pour le reste je ne peux pas dire. Pas d'agressivité apparente, un peu solitaire par contre ça oui… Et d'une excellente agilité.

- Je n'ai jamais eu de surnom, à part Esmée peut-être, mais je ne sais pas si je peux mettre cela dans la catégorie surnom parce que c'est juste un diminutif...

Heu je suis mercenaire, on m’engage et on me paye pour me battre. Et vu mes capacités, je suis plutôt un éclaireur.

Ce n’était pas totalement faux, mais il n’a qu’un seul employeur et que le payement ne se fait pas en espèces sonnantes et trébuchantes mais d’une autre manière.
Elle sourit, c’est agréable de pouvoir de temps en temps mener une conversation normale, hors des normes, particulièrement inhabituelles du dédale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il préférait la présente conversation.

Moi aussi je ne soupçonnais même pas l’existence de certains de ces animaux, ils sont incroyables.

Il était fasciné de la diversité de la faune dans le monde, tant de créatures qu’il ne connaissait pas, tant de choses qu’il restait à découvrir. Ce n’était pas surprenant que le public soit aussi autant époustouflé par ces créatures qu’il voyait sans doute pour la première fois, comme la jeune fille d’ailleurs. Et même si le Tigre ne découvrait pas lui aussi toutes ces créatures, ça n’en était pas moins spectaculaire.

Un surnom, il ne savait pas pourquoi il avait parlé de ça. Mais elle n’y voyait rien de bizarre, la petite démonstration de tout à l’heure justifiait donc bien ce qu’il avait dit. Il sourit à la tentative d’Esmélia de s’improviser elle-même un surnom. C’était un peu naïf et touchant loin de ce qui se faisait en transylvania, ou en tout cas avec les autres Berzerkers. Bien qu’une personne en particulier pourrait agir comme ça, mais une seule sur tous les serviteurs d’Ares c’est fort peu.

Il continua d’admirer silencieusement les animaux, ils étaient magnifiques mais tellement brutaux et sauvages, les pauvres humains qui se battaient n’avaient aucune chance, leur sort était plié.

Un mercenaire acrobate, pourquoi pas. Ça doit sans doute aider d'être agile pour ce genre de métier, je suppose, même si j'aurai imaginé des mercenaires plus… Trapus et bourrins. Je n'y connais pas grand-chose dans les guerres, les armées et les soldats, alors j'ai une vision très restreinte, mais je reste ouverte, ainsi je suis ravie de pouvoir élargir mes horizons et mes connaissances. Pourquoi je m'étais fait de tels préjugés, je ne sais pas, quoi qu'il en soit c'est toujours plaisant de pouvoir les casser lorsque l'on rencontre la réalité des choses. J'imagine bien que certains ont plus de mal à quitter leurs a priori, heureusement ce n'est pas mon cas. « Les apparences sont trompeuses » est une citation qui me parle beaucoup.

J'apprends aussi qu'ils ont différents rôles. Je ne savais pas, n'avais pas creusé cela lors de mes études avec mon précepteur. Je souris alors. Il doit être du genre très prudent, observateur aussi, ça j'ai déjà pu le constater.

- ça a des côtés dangereux j'imagine, il ne faut pas se faire prendre lorsque l'on approche des ennemis.

Je ne suis pas la seule à ne jamais avoir vu certaines de ces bêtes, et bien je suis contente d'avoir pu l'emmener ici pour les lui faire découvrir, ça n'aura pas comblé que mon intérêt personnel. Si ça l'avait dérangé de toute façon je suppose qu'il serait parti de son côté.

Le spectacle continue, j'observe comme il en fait de même, je dessine, j'en profite le plus possible puis tout finit par prendre fin. Il faut bien un terme à ces combats. Les vainqueurs sont glorifiés, acclamés. La ferveur de l’engouement du public est exaltante, poignante. Je ne regrette pas ma journée, mais il commence à se faire tard et il va falloir que je rentre. Je me suis fait un bon stock de croquis, la journée n'aura pas été perdue, mais il va être temps de manger, puis de poursuivre le travail à l'atelier. La foule sort peu à peu, c'est la cohue. Je regarde mon voisin et décide de lui dire au revoir maintenant avant que l'on ne soit séparés et que l'on se perde de vue.
- Et voilà, c'est terminé. Je te remercie de m'avoir accompagné, j'en ai bien profité je suis ravie de ma journée. Contente d'avoir fait ta connaissance, j'espère que nous aurons l'occasion de nous recroiser une prochaine fois. Je vais rentrer chez moi, je te souhaite une bonne continuation et fais attention à toi !

Citation :: Fin ! Merci

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