[Mi-Janvier 553][Terminé] Dans la cour des grands ! [PV Childéric & Algebar]

Les croquis des escapades éphémères se dessinent, se soulignent lorsque les marches sont arpentées ; les années se calculent de manière imprécise et le nombre correspondant à ses montées ne compte plus, désormais. Dans ces lieux, les âmes passent, trépassent, emportent avec elles les sentiments et engendrent des émotions inconnues. Elles abandonnent et offrent une place aux générations suivantes, tantôt maudite, tantôt empoisonnée. Parmi ces visages enfantins, certaines apparaissent avec clarté, s’inscrivent dans la durée, tandis que d’autres rejoignent bien vite la tombe des oubliés.

Fuir ses responsabilités n’est pas envisageable, la Fatalité n’épargne personne et chacun en paiera un jour le prix. La tête de la Chouette se détache, roule avant d’être enterrée par deux fois : il ne reste qu’à espérer que la troisième tienne.

Un geste, une main se porte sur le masque, s’assurant que celui-ci est bien fixé ; le protocole représente bien peu aux yeux de l’Ophiuchus, mais les écarts n’existent pas lorsque les convocations officielles parviennent à sa porte. En outre, les pas cessent leur avancée, s’accordent un dernier souffle qui s’extirpe avec difficulté, avant de, finalement, outrepasser l’entrée.

Rien n’a changé, mais tout est différent.

Un, deux, trois. Le métal à ses pieds résonne, tandis que l’âme continue sa recherche. Un instant durant, les Jades furètent et les oreilles guettent la moindre trace d’une présence. Quelque chose, infime, attire son attention, et déjà rend-elle dans sa direction. L’origine de sa venue n’est plus très loin, elle en est convaincue. Ainsi, la Persane parcourt la salle jusqu’à parvenir à sa destination.

— Dire que je pensais que les convocations s’arrêteraient en grandissant, tu me surprends toujours autant Childy !

Mussées, les commissures s’étirent, franches, et libèrent une mélodie joviale que les lèvres ne réussit à réfréner. Autrefois, sans doute aurait-elle réglé l’affaire par les poings, les fausses réprimandes, mais tout cela n’appartient plus qu’au passé.

— Pardon, c’est vrai, c’est "Grand Pope" maintenant, tu n'es plus un Lionceau... Ça va, t'arrives à t'y faire ?

Petit Lion est devenu grand et, depuis bien longtemps, il suit sa propre voie. La silhouette reprend une position plus naturelle, le corps se relâche à l’instant même où elle l’aperçoit. Qu’importe, au fond, il reste vraisemblablement le même qu’autrefois.

Il n'est plus un enfant.

De quoi allait-il avoir l’air ? C’est ce qu’il se demande alors qu’il est à monter péniblement les marches. Algebar a refusé d’être aidé bien sûr, et porte tout de même son armure malgré les circonstances. De quoi précisément le Grand Pope souhaite l’entretenir, méritant d’être convoqué sur-le-champ ? Il l’ignore, mais il espérait tout de même qu’il n’allait jamais user de sa projection astrale dans un moment plus gênant encore. Bon, là il était alité à se reposer – et il en avait bien besoin – mais il aurait très bien pu être sur les latrines, ou encore… bah… ou encore autre chose, quoi !

Question de timing, Algebar pouvait tout du moins savoir de quoi globalement l’ancien Lion risquait de lui parler. La raison même pour laquelle il était si affaibli : comme ils en avaient convenus, l’héritier d’Orion avait donné son sang et son Cosmos à l’armure du Cerbère, ayant appartenu à son défunt maître. Et même si le résultat n’était pas parfait, il serait insensé de dire que cela n’avait pas marché ! Tombé inconscient, ramassé par des gardes, il avait depuis dormi un peu, pris un bon repas chaud et quelques boissons sucrées. Il espérait avoir retrouvé un semblant de forme d’ici à ce qu’il doive partir en mission avec Elias et Khoren, car ce ne serait certainement pas de tout repos ; mais ce jour en tout cas, sa faiblesse serait visible, immanquable même.

En effet, c’est exsangue, pâle et les paupières lourdes, qu’il parvient au sommet des marches. Rejoint le temple du Pope, et est invité à entrer. C’est alors qu’il se fait hésitant. Était-ce vraiment à son tour ? C’est qu’il y avait déjà quelqu’un en audience, de toute évidence. Alors, non loin des portes et sans faire mine de vouloir s’approcher, il panique légèrement, et trouve pris de quelques vertiges.

- Désolé...

Laisse-t-il échapper malgré lui.

- Il n’était pas de mon intention de vous déranger, je… j’ai été mal renseigné, désolé, vraiment. Je vais attendre devant et... oh, faut que je m’asseye moi...

Termine-t-il plus bas, jambes mal assurées.

Silver Cloth d'Orion:

Les évènements c’étaient rapidement enchaîné et il avait confié une mission importante aux chevaliers d’argent d’Orion et du chien de chasse, accompagné du Phénix. Il avait entre-temps, prit la décision de régler un problème plus sur la durée et il avait donc pris soit de rappeler le chevalier d’Orion, en haut des marches de ne pas le rappeler seul cette fois. Il y a quelque temps qu’il n’avait pas vu la jeune femme qu’il avait aussi convoquée mais les deux chevaliers se connaissaient bien. Un peu trop même. Elle avait participé à la formation du jeune lion et l’avait en quelque sorte vu évoluer vers ce qu’il était. Mais bon, cet entretien avec les chevaliers d’argent avait quelque chose d'un peu moins solennel que ce qu’il pouvait être à l’accoutumer, il avait une proposition à leur faire après tout. Et il espérait bien que les deux chevaliers l’accepteraient.

Il avait choisi d’abord de les recevoir dans la grande salle avant de voir s’il bougerait dans une autre pièce du temple du Pope. Mais pour le moment, il attendait ses deux invités en discutant avec son chambellan. Il avait toujours sur le dos la toge blanche symbole de son office mais cette fois, il ne porterait pas son masque et le chevalier d’argent d’Orion pourrait pour la première fois voir le visage du Pope. Il entendit donc les premiers bruits de pas dans les couloirs menant à la grande salle et il renvoya le chambellan et il vit donc Mehry arriver la première. Il fut d’abord surpris par le ton employé par la jeune femme puis se mis à rire.


« - Tu sais, maintenant, je pourrais te convoquer pour recoudre tous les tapis du Sanctuaire si l’idée me venait, alors… »

Alors il laissa mourir cette fausse menace et explosa de nouveau de rire.


« - Pour le reste, l’avenir nous le dira, la couronne implique de vivre différemment. »

Et c’est ce moment-là que le chevalier d’Orion choisit pour faire son entrée dans la grande salle. Bien, les deux personnes qu’il devait recevoir étaient bien arrivées.


« - Non, tu es bien où tu dois être Algebar. D’ailleurs, je te présente Mehry de l’Ophiuchus, Mehry, voici Algebar d’Orion. Mais venait, nous allons nous installer nous serons plus tranquilles pour discuter. »

Il désigna de la main trois sièges, assez confortable, sur lesquels ils pourraient s’installer pour deviser. Orion avait donc passé une partie du temps qu’il lui restait avant de partir en mission à se consacrer à la réparation de l’armure du Cerbère. Il espérait qu’il serait assez en forme pour la mission, mais les chevaliers ont des capacités de récupération hors normes et il espérait qu’Orion était suffisamment endurant ! Surtout vu la mission qui l’attendait et les gens qu’il devrait commander…


« - Bien, maintenant que nous sommes plus tranquilles, je vais vous dire pourquoi je vous ai fait venir. C’est simple en réalité. Vous n’êtes pas sans savoir que nous n’avons, actuellement, personne au Sanctuaire, capable de réparer les armures. Tu as versé ton sang pour le Cerbère, Algebar, un acte à porter à ton crédit et qui te fait honneur. Mehry, je sais que tu pourrais être utile pour ça aussi alors ma question est simple. Est-ce qu’entreprendre l’apprentissage des forgeurs d’armure vous intéresse. Vous devrez y consacrer du temps et du sang, littéralement, et j’aimerai savoir si vous êtes prêt à ça avant d’aller plus loin dans mes explications. »

Et à en avoir l’air malade d’Orion, il fallait vraiment beaucoup de sang. Sûrement en avait-il donné trop par manque de pratique…

Les ombres s’esquissent, se superposent et délivrent l’image d’un garnement des jours passés. Ces menaces sont un écho, des sons maintes fois portés à ses oreilles, alors même qu’il revêtait l’Or. Les années filent, assurément, et personne ne parvient à les arrêter. Ô grand jamais le sable ne s’immobilise : il continue de se déverser, d’envahir cette prison de cristal jusqu’à ce que sonne l’heure du trépas.

Sous le masque, les traits se parent de signes invisibles à ces quelques souvenirs ; le menton s’abaisse alors, en partie, face à ces nouvelles mentions. En effet, si la couronne implique de vivre différemment, comme il l’affirme, cela ne signifie pour autant pas l’abandon. Ainsi, l’ancien Childéric demeure là, quelque part. En vie, lui aussi.

— Excellente idée, surtout si tu veux te débarrasser desdits tapis !

Une piètre couturière pour des tissus qu’il faudrait, peut-être, songer à changer. Toutefois, de cette remarque naît une grimace laissée sous silence ; elle ne représente rien de concret, dissimulée par les lois envahissantes. Immuables, celle-ci, particulièrement, ne peut être retirée, pour l’instant.

Un entretien officiel, pas une énième lubie.

Ce pressentiment grandit, se confirme lorsqu’un inconnu pénètre dans les lieux, essoufflé. Nageant dans les présentations, dans les voix qui vacillent et s’affirment, Mehry hoche la tête. Des présentations simples, mais suffisantes, compte tenu de la situation, et déjà s’approche-t-elle d’Orion, lui proposant une épaule.

— Tiens.

Un mot, un corps pour guider l’autre jusqu’aux fauteuils. En outre, nulle obligation ne s’échappe de cette aide tacitement énoncée et, en dépit de l’offre de l’ancien Lion, la Persane préfère se tenir sur ses deux pattes. À mesure que le monologue progresse, l’esprit se plonge dans les observations, décrypte les significations, les tenants, les aboutissants et s’emporte dans les prémices d’une réflexion. Par ailleurs, les Jades roulent d’une silhouette à la seconde. Childéric se montre prudent, visiblement, et la suggestion n’en reste pas moins pertinente.

— Laisser le Sanctuaire sans personne capable de les réparer, c’est ouvrir la porte à bon nombre de problèmes…. Surtout par les temps qui courent.

Cette situation ne peut en aucun cas durer, parce qu’il y a des Autres à protéger.

— S’il faut y consacrer du sang littéralement, alors on sera pas trop de deux pour gérer ça, effectivement. Vas-y, dis-nous tout.

Une phrase pour une réponse ; une réponse qui ne pose, cependant, rien de définitif. Les éléments se rassemblent, s’imbriquent les uns dans les autres, mais il manque encore les derniers morceaux.

Alors qu’il allait faire demi-tour, le Grand Pope l’invite à approcher. Ce dernier ne porte pas son masque, contrairement à la femme chevalier, comme il se doit. Il observe l’un puis l’autre, en s’avançant à pas mesurés. Les présentations sont faites par l’ancien Lion, et l’héritier d’Orion d’adresser un signe de tête respectueux en guise de salut à l’Ophiuchus. Algebar commençait à douter de la raison de sa présence. Est-ce que cette femme avait un lien quelconque avec la mission qui lui avait été confiée ? Difficile de démêler la situation pour le moment de toute manière, autant s’éviter cette dépense d’énergie inutile donc et juste attendre d’obtenir de plus amples informations qui ne tarderont pas à tomber certainement.

Il est mentionné d’aller s’installer pour discuter, et il en pousse un soupir de soulagement à cette idée. Dans son état de fatigue, la longue montée des marches lui avait vraiment coupé les jambes et ce ne serait certainement pas de refus de se poser un instant. Une aide est proposée de l’inconnue, et Algebar hésite un instant. En temps normal, il aurait sans doute refusé. Pas par une espèce de fierté mal placée, mais il est un jeune homme ayant par trop manqué de liens sociaux. Aussi accepter cette aide voulait aussi dire subir le malaise que cela provoquerait immanquablement chez lui. Toucher quelqu’un, déjà. Et une femme qui plus est ! Pourtant, après un couple de seconde, il opine et souffle un remerciement. Qu’importe sa gêne, ce serait encore pire s’il se vautrait avant d’arriver jusqu’aux sièges.

De nouveau, d’un signe de tête et léger sourire gêné, il remercie Mehry puis s’installe. Avec attention, il écoute alors la proposition, tandis que tant sa bouche que ses yeux d’ambre s’arrondissent. Il rejoint alors Mehry à sa manière.

- Je… Oui, j’adorerais, plus encore si cela peut sortir notre ordre d’une impasse. Mais vous me disiez, et confirmez, qu’il n’y a personne au Sanctuaire qui maîtrise cet art. Alors comment ? Avez-vous trouvé quelqu’un qui pourrait nous l’enseigner ?

Une étincelle dans son regard, et peut-être un peu plus de couleurs sur le visage. Le fruit de l’excitation sans doute. Son maître lui avait enseigné tout ce qu’il savait sur les Quatre-vingt-huit, et cela constituait ses rares souvenirs heureux. En donnant tout ce qu’il avait à offrir au Cerbère, il avait ressenti un puissant sentiment d’accomplissement, de communion à un stade qui le dépassait. De plus, cette proposition à elle seule constituait une immense honneur, source de grande fierté. Bien sûr qu’il était partant, plutôt deux fois qu’une, mais une pensée parasite lui vient tout de même à l’esprit.

- Est-ce que… est-ce que cela remet en cause la mission qui m’a été confiée ?

Il s’installe lui aussi, pour discuter. Il regarde les deux chevaliers d’argent évoluer et il sourit à l’idée de voir Orion prendre contact avec le monde humain. Il avait semblé un peu décaler et il avait beaucoup sur ses épaules pour le moment. Surtout avec la mission qu’il lui avait confié précédemment. Pour le reste, Mehry n’était pas en reste et devrait rapidement à son tour, partir pour la Perse. Mais il voyait dans ces deux chevaliers d’argent le futur de l’ordre et ceux les plus à apte à s’occuper de ce projet compliqué. Mais un projet surtout, ô combien nécessaire pour le bon fonctionnement de l’armée en constant conflit que représentent les forces du Sanctuaire. Il faudrait donc que, ce jeune homme à peine chevalier et l’une des doyennes de l’ordre se montrent dignes de la mission qu’il allait leur confier.

Il avait laissé la porte ouverte aux questions et elle tombèrent rapidement. Aucun d’eux ne semblaient vouloir refuser la tâche qu’il avait pour eux, il s’y attendait, mais ils étaient en droit de refuser de vers ainsi leur sang. Il sourit et adressa à chacun d’eux un signe de tête. Maintenant que le projet avait rencontré ses acteurs, il fallait en énoncer les termes et les problématiques. Mais d’abord, il fallait s’occuper des problématiques plus immédiates, à savoir, les ordres de mission qu’avaient reçu les deux chevaliers. Ces problèmes instantanés restaient toujours propriétaire. Surtout vu les missions que s’étaient vu attribuer encore une fois, Mehry et Algebar.


« - Pour vos missions, elles restent prioritaires. Surtout vu vos ordres de missions respectifs, les problèmes liés aux enfers et leurs séides sont notre priorité. Pour le reste... »

Il aurait aimé avoir eu le rapport de Morwenna et Kilian sur la tour de Jamir mais en fonction de ces résultats, les choses pourraient sûrement être amenées à changer mais pour le moment, il devrait faire avec une sorte de bricolage. Il était déjà content d’avoir quelque chose à leur proposer et il avait dû sortir pas mal de rouleaux, certains très anciens, des archives de Star Hill. Il avait aussi fait fouiller les autres endroits au Sanctuaire où il aurait pu trouver ces informations, dont le temple du bélier, avec l’aide de Nébu. Mais les problèmes pour la formation s’accumuleraient au fur et à mesure, ils devraient les résoudre ensemble et voilà sa liste de problèmes qui s’allonge encore, plutôt que de simplement trouver une solution.


« - Je ne vais pas vous mentir, vous allez sûrement en chier. Notre dernière maîtresse de la forge a disparu, nous sommes sans nouvelles de Jamir, mais j'ai envoyé deux chevalier d'or régler ça. Je doute cependant que la tour puisse nous envoyer quelqu’un pour ça. J’ai bien peur que vous serez amené à apprendre par vous-même avec les quelques archives que j’ai pu récolter et par l’expérimentation. »

Il n’y avait pas beaucoup de secret sur l’ingrédient principal nécessaire à la réparation d’une armure, majoritairement, il fallait ajouter du sang, beaucoup de sang, pour lui redonner la vie qu’elle a perdue. Mais ce n’était pas seulement ça, il ne suffisait pas juste de la peindre d’écarlate et attendre que ça sèche.


« - Algebar, tu as déjà commencé par réparer l’armure du Cerbère, alors peut-être que tu pourras mieux expliquer ça que moi. J’espère d’ailleurs que tu tiens le coup, malgré tout le sang que tu as versé ? Pour le reste, Mehry, tu as plus d’expérience avec ton armure, peut-être que tu as aussi des retours intéressants à faire, après ça, je vous montrerais les archives à votre disposition. »

Il espérait qu’ils auraient tous les deux assez de matière ici pour commencer à réfléchir à ce qu’impliquerait la formation, il espérait aussi qu’il puisse arriver à travailler, d’une certaine façon ensemble. Il ne connaissait pas vraiment Algebar, mais il avait l’air volontaire dans cette affaire, un bon pour lui. Il connaissait mieux Mehry et il savait qu’elle ferait les efforts nécessaires dans cette affaire. La guerrière y verrait sans mal son intérêt sur le long terme.

L’hésitation demeure, s’incruste dans sa mémoire, sans pour autant en comprendre véritablement les fondements ; elle anime l’Autre qui, pourtant, accepte cette épaule et s’installe dans les sièges proposés. En dépit de l’épuisement qui sillonne ses traits, l’enfant s’intéresse et, au-delà de cela, prend cet entretien un peu trop à cœur. Les raisons sont multiples, chargées de l’Histoire qui les compose. Toutefois, les routes se ramifient.

Des questions pour de nouvelles réponses. Dans un premier temps, la Persane s’enferme dans le mutisme ; l’analyse représente sa priorité, en cet instant, et l’esprit s’attarde sur les rebonds autant que sur les significations. Cette proposition n’est pas anodine, pas plus que le seront les conséquences, s’ils se lancent trop vite dans l’exercice.

Une brûlure vive.

Chaque intervention s’avère pertinente, bien que certaines intriguent autant qu’elles révulsent. En effet, l’Ophiuchus vit selon ses propres principes, quoi qu’on en dise. Notamment, les formations réalisées proviennent, depuis son arrivée, de son seul fait ; l’échec des Anciens forge autant qu’il provoque les traumatismes. Néanmoins, les données incertaines subsistent, se dévoilent nombreuses, cette fois. En outre, si l’ancien Lion s’enquiert autant de l’étendue de la problématique apportée par cette absence Jamirienne, il y a fort à parier qu’ils sont, en temps normal, nécessaires. Des faits, se dégagent les éléments suivants : la présence d’un formateur est essentielle, mais nul de répond à leurs appels.

Un soulagement pour une crainte.

D’un geste brusque, le cou entre en mouvement, penche cette tête qui tique à l’énonciation d’une mission. Pour l’heure, aucune mention de cela ne parvient à sa mémoire. Cependant, rapidement, un lien s’établit, dans les grandes lignes : sans doute arrivera-t-elle dans les jours à venir. Son regard dérive, se reporte sur l’Orion, le détaille avec attention. Les hypothèses se confirment, tandis que d’autres s’annulent. Dans tous les cas, si la fatigue provient du sang qu’il a versé, cela renforce ce que, jusqu’à présent, elle pensait.

Il faut être deux.

— Pour beaucoup, les armures sont un moyen de se reposer, de se dire que, puisqu’elles sont là, qu'elle les protège, ils peuvent tenter l’impossible. S'ils ne l'ont pas, ils se sentent démunis. Consciemment ou Inconsciemment, c'est un problème. Il faut savoir se montrer téméraire, parfois, mais… Si cette formation est normalement donnée à Jamir, est-ce que les archives seront suffisantes pour prétendre à une réparation complète ? Si la réponse est « non », on devra trouver une solution, quitte à se rendre à Jamir par après, malgré la situation.

Les sons cessent, la gorge se désaltère avec de l’air.

— Soyons clairs, si on doit donner plus de sang pour que l’armure soit intégralement réparée, je le ferai sans rechigner, mais on ne peut pas les laisser avec des armures incomplètes : ça finira juste par les tuer.

Une tromperie qui leur coûterait cher. Une illusion qu’elle a déjà constatée, au cours de ces dernières années. À commencer par lui. En l’état, l’attachement à l’Orichalque est tel qu’ils n’en sortiront peut-être pas en vie, une fois les pieds enlisés dans les conflits.

— Algebar, c’est ça ? Comment s’est déroulée la réparation de ton côté, elle est complète ?

Elle ne croira pas à un parfaitement bien.

Citation :

Chronologiquement, Mehry n'est pas encore au courant qu'elle part en mission en Perse °°

Des réponses sont rapidement apportées. Pas toutes bien entendu, certaines informations resteraient encore un peu en suspens. Tout d’abord, que l’ordre de mission était confirmé. Algebar ne sut vraiment si cela lui faisait plaisir ou non. L’opportunité lui était donnée d’apprendre quelque chose qu’il se surprenait un peu de prendre tant à cœur, et de l’autre côté… être à la tête de sa mission était également un honneur et lui permettrait de bouger un peu, mais devoir gérer à la fois un chien fou et un incendiaire lui provoquait quelques angoisses.

Il se trouvait de toute façon que l’apprentissage de la forge ne serait pas non plus de tout repos. Toujours pas de nouvelles de Jamir, et ce serait nourrir trop d’espoir que d’attendre l’arrivée salutaire d’un forgeron expérimenté. Personne pour les guider donc, sinon que quelques archives apparemment, en lesquelles ils devraient être capables de trouver l’expérience qui leur faisait déjà dans ce registre. Algebar se fait attentif aux explications en tout cas, opinant légèrement du chef en écoutant Childéric et la réponse de Mehry, avant qu’il ne soit question de sa propre tentative.

L’héritier d’Orion réfléchit alors un instant, rassemble ses pensées pour mieux tenter de leur présenter sa propre expérience.

- Hum, eh bien… je vais mieux, même s’il faudra encore un peu de temps je pense. J’ai donc, heu, pour expliquer le processus… Le Grand Pope m’avait fourni un peu de matériel trouvé dans les possessions de l’ancienne… réparatrice. Un marteau et un burin en métal.

Sans doute du même métal que les armures elle-même, mais n’en était pas sûr il préféra ne pas faire de supposition erronée et s’en tenir aux faits uniquement.

- Ainsi qu’une aumônière contenant une poudre cristalline. De mon maître, je savais qu’il fallait du sang de chevalier pour réparer une armure, alors je me suis dit en y réfléchissant que s’il fallait spécifiquement du sang de chevalier, c’était pour le Cosmo. J’ai évité d’utiliser le mien depuis que vous m’avez donné la permission d’essayer de réparer le Cerbère, Grand Pope. J’ai passé beaucoup de temps en méditation afin de parfaire ma concentration pour cette tentative. Au moment de passer à l’acte, j’ai laissé s’élever mon Cosmo avant d’offrir ce que j’ai pu...

Indique son poignet droit par réflexe, même si avec son armure par-dessus le bandage ne pouvait se voir.

- Je lui ai donné ce que je pouvais de sang. J’ai jeté une poignée de cette mystérieuse poudre par dessus, et à chaque coup de marteau sur le burin, j’ai concentré ce que j’avais de Cosmo, en me focalisant sur… sur les failles que j’avais moi-même causé...

Sept perforations étaient en effet de son fait, ce dont il ne parut pas fier alors qu’il en tordait les lèvres.

- À chaque coup, l’armure du Cerbère a bu le sang. S’est nourrie de mon Cosmo et de mes flammes. Je ne peux malheureusement pas dire qu’elle soit comme neuve, sinon… eh bien, si un pur novice était capable d’une telle prouesse, ce ne serait pas si difficile de se former à cet art, et nous n’aurions pas à chercher quelqu’un capable de le devenir. Mais ce que je sais par contre, c’est que le Cerbère était presque mourante, et qu’à présent elle respire de vie à nouveau. Il faudrait faire mieux, et peut-être notre apprentissage nous y mènera, ou une formation ultérieure lorsque nous pourrons nous rendre à Jamir. Quoi qu’il en soit, j’ai fait du mieux que j’ai pu.

Algebar ne paraissait ni déçu ni fier. Il était heureux d’avoir provoqué une amélioration très notable de l’état de l’armure de son maître, mais déplorait tout autant que quelques failles presque invisibles mais néanmoins présentes en affaiblissent encore la protection. Le récit de son « exploit » sembla en tout cas le toucher, voyant toujours cela comme un hommage à son défunt maître avant tout. Il baissa alors humblement la tête, pensif, en attente de la suite.

Rapidement, Mehry souleva le point le plus épineux du problème. Il était normal de douter ce qu’ils allaient tous les deux devoir affronter. Il ne savait fatalement pas grand-chose sur la formation dispensée à Jamir. Il savait que la tour, bien que rattachée au Sanctuaire, appartenait au peuple de Jamir justement. C’est généralement en lien avec eux où directement issu de leurs rangs que venaient les forgerons du Sanctuaire. Il espérait pouvoir bientôt raviver les liens entre la Tour et les temples d’or, mais tout dépendrait du retour de Morwenna et Killian. Et cette mission était une zone d’ombre complète et totale. Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’ils pourraient trouver sur place, c’est pour cette raison qu’il avait envoyé sur place deux chevaliers d’or justement. Mais les deux chevaliers d’argent devraient faire avec les maigres ressources qu’il avait à leur offrir.


« - La réponse est un je ne sais pas, plutôt qu’un non. Il vous faudra tout éplucher et j’ai quand même réussi à ramasser beaucoup de choses. L’esprit de pratique de Nébu a bien servi, il avait gardé tout ce qu’Ainia avait à ce sujet et j’ai moi-même sorti ce que j’ai pu vous trouver dans les archives de Star Hill. Des sources donc assez fiables et riches en contenu je l’espère. Vous devriez pouvoir là-dedans apprendre les bases et le reste… et bien vous devrez y aller empiriquement. Mais je vous montrerais plus tard, ça sera plus parlant. »

Et pour le reste, il ne put que gravement hocher la tête. Il ne pouvait pas envoyer ses guerriers se battre avec des protections affaiblies, c’était les envoyés à long terme à la mort. C’est pour ça qu’il avait dû trouver une solution en assemblant les petits morceaux qu’il avait glané plutôt que de pouvoir la résoudre dans l’immédiat. Pour le reste, ils devraient tous les deux se montrer digne de leur devoir et leurs armures et surtout, prendre des risques, mais l’un comme l’autre semblaient conscients de ça. Alors il devrait pouvoir, normalement, s’en sortir sans risque mais c’était là une totale inconnue pour le Pope. Ce fut ensuite au tour d’Orion de prendre la parole et de répondre à la double question qu’il lui avait été posé sur la tentative de réparation de l’armure de Cerbère qu’il avait menée après en avoir demandé la permission à Childéric.

Il souleva ensuite un point intéressant, les matériaux et les outils qu’il avait aussi pu ramasser. Bon, il n’était pas compliqué de se servir d’un marteau et d’un burin mais tout était affaire de doigté. Éviter d’exploser l’armure en tapant trop fort ou au mauvais endroit devrait représenter un défi sûrement plus délicat qu’il n’en avait l’air. Et à écouter le récit du chasseur, il montrait là les mérites de la méthode empirique. La présence du sang était importante pour la réparation des armures, une chose que presque tous les chevaliers savent. Il semblait donc ensuite avoir mélangé sang et cosmos avec doigté, le tout sous poudré de poussière d’étoile. On dirait une mauvaise recette de fausse potion magique, mais, c’était ce dont avaient besoin les armures. Mais au moins grâce à lui, si d’aventure, un élu se présentait, Cerbère aurait de quoi trouver un nouveau porteur rapidement. C’était une bonne chose, surtout par les temps qui court. Il réfléchit donc et laissa un léger silence s’installer.


« - Tu as bien fait Algebar d’Orion. Je suis fier que tu sois venu parmi nous. »

D’une façon, il pouvait un peu comprendre à travers son propre vécu les émotions contradictoires qui avaient dû parcourir le chevalier d’argent pendant qu’il réparait l’armure de son maître, qu’il avait à la fois détesté et apprécié. L’aurait-il fait lui, si une autre armure que celle du lion lui avait été destiné ? Il ne savait pas. Sûrement en réalité, on avait imprimé le devoir et son importance trop profondément en son esprit pour qu’il puisse penser à refuser, mais malgré tout, c’était un acte respectable


« - Bien, maintenant vous savez les grandes lignes de ce qui vous attend, une tâche délicate et très difficile. Possiblement risqué mais vitale pour chacun d’entre nous. C’est beaucoup à demander, je sais. Mais je sais que vous serez capable de le faire. Donc, puis-je comptais sur vous officiellement ? »

Il pensait déjà connaître la réponse et il espérait vraiment être dans le juste. Il avait le droit de refuser ce sacrifice et ce poids.

Citation :

Si vous êtes d'accord :

- Apprentie Forgeron : Vous serez capable de réparer les armures des Saints. Malus final de -5 à la réparation.

- Condition : Vous devrez faire apparaître les éléments en rapport à la Forge (simple phrase dans vos narrations / dialogue, réparation, formation...) dans vos rp pour justifier de votre formation.

- Durée : Plusieurs mois de formation IRP, à la fin, le staff vous dira quand l'un de vous deux sera officiellement validée à ce post (XP au moment de la demande : 143 pour Mehry & 94 pour Algebar)

Les premières informations quant à l’explication du processus fusent, émettent une sonorité incertaine à son oreille. En réalité, celles-ci s’imprègnent d’une logique plausible, en partie. En effet, le marteau et le burin représentent le socle du travail des métaux, il n’y a donc rien de surprenant à les voir dans cette liste. En outre, l’utilisation du sang entre dans cette même logique, le Fauve ayant abordé cet aspect, plus tôt dans la conversation. Toutefois, derrière le masque, se dessinent des rides engendrées par un froncement de sourcils ; la constitution de cette poudre cristalline se pare d’un mystère que la Persane envisage de résoudre, prochainement.

Les armures s’abreuvent du Carmin pour, peut-être, protéger quelques têtes. Une restauration se paie, mais permet la préservation des corps armés. Pour autant, celle-ci appert ne pas être complète, comme il l’avoue enfin ; ces belles incomplètes occasionnent de nouveaux problèmes, font proliférer les risques que chacun encoure et, pourtant, elles apportent une donnée non négligeable : leur survie.

Une survie pour un temps.

Assurément faudra-t-il trouver des solutions pour que cette tromperie ne conserve pas son état durablement. Après tout, il s’agit d’une autre condition nécessaire pour que le souffle ne cesse. Les questions demeurent, nombreuses, et les réponses fragiles. Hélas, le glas ne sonne pas l’heure des hésitations, car la situation est critique. Cela, chacun peut aisément le confirmer. Fort heureusement, le Bélier conserve tout ce qui, un jour, pourrait se montrer utile, à commencer par les documents.

Un semblable.

Si, comme Childéric l’affirme, les sources à disposition sont fiables, quelques chances s’inscrivent encore, ajustant les probabilités variées. De surcroît, la tentative de celui qui se pare d’argent indique qu’elles ne sont guère nulles, bien qu’incomplètes. Les grandes lignes sont désormais connues et ne leur reste que les détails à discuter.

— Eh bien, allons-y alors ! Où est-ce qu’on peut consulter ces fameuses archives ? Et pour les outils nécessaires, on trouvera ça où ?

Quant à cette histoire de poudre… plus tard.

Mehry a écrit:

Mehry accepte !

Nébu, Ainia. Des noms qui tombent sans qu’il sache à qui les rattacher. Mais il comprend cependant qu’Ainia est l’ancienne réparatrice d’armures. Celle dont il avait utilisé les outils. Ce serait donc en partie de ses archives dont il serait question, ainsi que ce que le Grand Pope avait trouvé de son côté. Algebar doutait qu’ils puissent trouver une recette toute faite. Sans doute pas de « faites monter votre Cosmo jusqu’à ébullition, puis verser doucement le sang, rectifiez l’assaisonnement de poudre mystérieuse et bien mélanger ». Comme Childéric l’avait dit, rien ne serait simple ici. Mehry et lui devraient donc ensemble dépister les informations utiles dans une masse de documents, pratiquer et expérimenter, jusqu’à trouver la méthode qui offrirait les meilleurs résultats.

Il reste donc attentif aux paroles du Grand Pope, même si la tête lui tourne encore un peu. L’écoute présenter la méthode qu’il leur propose, mais aussi les prévenir des risques encourus. Des risques, oui… et Algebar de laisser un sourire en coin apparaître sur son visage. Des risques comme il venait d’en prendre déjà. Qui ne pourraient pas être renouvelés trop vite, bien sûr, mais il y avait la mission après tout. S’il pouvait déjà fouiller un peu les documents, en lire quelques uns, s’imprégner de… de quoi exactement ? De sujets de réflexion ? De données à peser et retourner ? C’était un peu ce qu’il espérait, oui. À défaut de recette miracle, ou de pouvoir tout étudier sur le champ, trouver déjà des points suffisants pour qu’il puisse y laisser vagabonder son esprit lorsqu’il serait parti le rendrait particulièrement heureux.

Oui, il sait ce qu’il va répondre. À ses yeux, son accord avait déjà été donné même, dès lors que le sujet avait été abordé. Son enthousiasme n’avait pas été feint, et ce qui avait été dit depuis n’avait eu aucune chance de lui faire changer d’avis. Mais il porte son regard d’ambre sur le masque arboré par la femme à ses côtés. La laisse donner sa réponse en premier lieu, positive, ainsi que les questions nécessaires pour se mettre rapidement au travail. À l’héritier d’Orion alors de se retourner vers le Pope, et opiner vivement.

- J’en suis aussi, plutôt deux fois qu’une. Je suis moi aussi très curieux et impatient de pouvoir commencer. Ça va être passionnant !

Il déchanterait sans doute bientôt. Le jeune homme ne devait pas encore réaliser à cet instant que, dans un premier temps du moins, cela allait représenter beaucoup de lecture pour peu d’action. Que parmi cette lecture, ils trouveraient sans doute peu de choses intéressantes. Un jeu d’aiguille dans une botte de foin. S’il avait soif d’apprendre pour pouvoir faire mieux encore, il fallait espérer qu’il ne meurt pas d’ennui devant les vélins et parchemins s’ils n’y trouvaient pas rapidement quelques pistes stimulantes ! Mais l’on n’y était pas encore bien sûr, et sur l’instant ne se lisait qu’un franc enthousiasme sur le visage du jeune homme.

Citation :

Algebar accepte, bien sûr !

Il regarda les deux chevaliers pendant qu’ils prenaient le temps de réfléchir à la question qu’il venait de leur poser. Il espérait avoir réussi à expliquer correctement les problèmes auxquels ils auraient à faire face, mais il n’était pas natif. Il savait qu’ils auraient face à eux des obstacles auxquels aucun d’eux ne pouvait penser à l’heure actuelle. Tout ce qu’il pourrait faire pour les aider c’est mettre les moyens à leur disposition et attendre qu’ils y arrivent. L’échec n’était pas envisageable de toute façon. Pas avec la guerre qui gronde et les armures qui auront grandement besoin d’être réparées rapidement. Combien souffraient déjà en attendant de revenir à la vie et ainsi d’aller trouver leur porteur ? Mais au moins, sur le long terme, ce problème d’armure serait réglé et le Sanctuaire n’aurait plus à se soucier de ce gros problème de logistique avant un temps. Mais la formation serait longue…

Longue à quel point ? Aucune idée, mais d’après les dires d’Orion, il était déjà possible, du moins sommairement, pour lui de réparer les armures. Il faudrait simplement se contenter de ça pour le moment. Et les deux chevaliers d’argent finirent par accepter la mission qu’il leur avait confiée, non sans enthousiasme, surtout pour l’Orion, mais ça semblait être une de ses caractéristiques, du moins, quand il était question des armures. Une grande qualité pour un forgeron à n’en pas douter. Il sourit alors aux deux chevaliers avant de reprendre la parole.


« - Bien, je suis fier de vous pour avoir accepté de porter ce sacerdoce. Le Sanctuaire est fier de vous, et la déesse l’est aussi. Pour le reste, je vais vous montrer ce que vous avez à votre disposition pour travailler, suivez-moi. »

Il se leva et invita ensuite d’un geste de la main les deux chevaliers à le suivre. Il se déplaça alors dans le palais du Pope, quittant la grande salle du trône pour passer sur le côté de l'allée centrale bardée de pilier. Ils n’auraient pas bien loin à aller, Childéric avait demandé qu’une pièce près de l’entrée soit mise à leur disposition, pour faciliter d'éventuel aller et venue. Ils auraient sûrement déjà plein les pieds de monter toutes les marches à chaque fois qu’ils voulaient venir travailler sur les documents autant leur simplifier la vie à eux et à lui, qu’ils n’aient pas à passer par la grande salle quand il recevait des gens et qu’ils n’attendent pas pour rien. Il poussa cette fameuse porte derrière laquelle il avait fait entasser les archives qu’il avait trouvées en rapport à la fabrication des armures.

La pièce était simple en réalité, il y avait quelques sièges assez confortables, une grande table, des étagères et des coffres dans lesquels étaient amassés les documents sous différentes formes. Il entra en premier et invita les deux futurs réparateurs à eux aussi prendre place dans ce qui serait pour les mois à venir leur antre.


« - Bien, voilà là où vous pourrez travailler. Les règles sont simples, les documents ne doivent pas sortir d’ici, certains sont trop précieux ou trop fragiles pour être déplacé trop souvent. De même, je vous invite à éviter de ramener à boire ou à manger ici. Pour le reste, vous allez voir du mal, certains de ces documents sont en latin, d’autres en grec, certains même dans la langue de Jamir… J’espère que vous trouverez dans le lot des documents dans les deux langues sinon… Pour le reste, si vous découvrez des choses là-dedans, si vous avez besoin de matériaux ou quoi que ce soit d’autres, faites le moi savoir, vous l’aurez le plus rapidement possible. Si vous n’avez plus de question, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bon courage et… bonne lecture ! »

L’échange des mots ne cesse à aucun instant, trouve des significations nouvelles à chaque intervention. Nulle surprise ne se dégage, sous son masque, lorsque l’Orion affirme son approbation ; l’entrain est une part de la jeunesse vouée non pas à disparaître, mais à être domptée. Qu’importe la fierté énoncée, celle de ces autres qui dominent les vies en tapinois : ils ne sont pas immuables. Subito, les vestiges d’un dialogue s’approprient les pensées, engendrent l’étirement d’une commissure qui, aussitôt, s’évanouit.

Il faut survivre.

Sans autre, l’Ancien Lionceau se lève, invite à le suivre vers là où sont entreposés les documents à disposition. Une salle cachée, peut-être, ou tout du moins, sécurisée. Toutefois, il n’en est rien ; les pas guident en direction de la sortie, dans une pièce où les fioritures figurent de belles absentes. Pratique, certes, mais peu rassurant dans les faits. Nonobstant l’assurance que les étrangers soient prohibés, bloqués à l’entrée par ceux qui se parent d’Or et cherchent la reconnaissance, il n’en reste pas moins possible que des camaro viennent fouiner.

De la bienveillance au vipérin, il n’y a qu’un pas à réaliser.

Coites, les amandes Persanes guettent les éléments qui ornent l’endroit. L’antre qui se dessine devant ses mirettes se dévoile bien moins sauvage que celui qui voit, à l’accoutumée, les nuits s’écouler. Différents en tout point, mais guère désagréable. Les recommandations poussent comme les mirages, autant que les informations qui, jusqu’alors, manquaient à ses réflexions. Pour autant, si des interrogations naissent, elles demeurent silencieuses, persuadées que Childéric n’en connaît pas les réponses correspondantes.

— Merci d’avoir pris le temps de nous montrer ça, Childéric.

Un arrêt, un regard qui roule vers l’Argenté.

— Algebar, faudrait qu’on prévoie quelques lectures ensemble, à l’occasion, ça pourrait être intéressant. Bon pour toi ?

Ils ne comprendront pas les mêmes choses, probablement, et certaines explications seront peut-être nécessaires. Pour l’un comme pour l’autre. Une occasion de compléter ce qu’il manque, de lever des mystères, d’utiliser les différentes compétences pour parvenir à leurs fins.

Ils ne comprendront pas les mêmes choses, probablement, et certaines explications seront peut-être nécessaires. Pour l’un comme pour l’autre. Une occasion de compléter ce qu’il manque, de lever des mystères, d’utiliser les différentes compétences pour parvenir à leurs fins.

Les perles allongées s’attardent sur les étagères, les coffres qui leur tendent les bras ; les documents ne semblent pas rangés et cela s’avère être une difficulté supplémentaire à ajouter aux tableaux des tâches.

Une perte pour un gain, sur la durée.

Une attention emprisonnée, de sorte que la demoiselle ne remarque guère le retrait. Des feuilles récupérées, et déjà se pose-t-elle sur le sol, parcourt les lignes avec attention et rapidité afin d’en extraire les langues et les thèmes. Peu à peu, des piles se dessinent, s’agrandissent jusqu’à ce que la nuit s’immisce.

Il est temps de partir.

Citation :

Fin du RP pour ma part. Merci à vous deux !

Bon, apparemment tout le monde était fier d’eux. Ce qu’était plutôt une bonne chose. Après tout, Algebar aussi était fier de lui. Est-ce que son maître Andreas le serait aussi s’il était toujours en vie ? Oui, sans doute ! Childéric les emmena donc dans une autre petite pièce proche de l’entrée, où le trésor fut dévoilé. Une pièce aménagée, avec un espace de travail confortable et des étagères et coffres pleins de vélins, et autres rouleaux et tablettes qu’ils auraient à parcourir. Le Pope entra le premier, et présenta l’endroit ainsi que les règles à respecter. Bien sûr, rien de ce qui pourrait menacer l’intégrité des documents entreposés ici ne serait permis. Rien de plus normal, alors qu’ils étaient le seul moyen à l’heure actuelle dont ils disposaient pour apprendre cette lourde tâche qui leur avait été confiée.

Orion pour sa part avait commencé par opiner sagement, avant de simplement laisser son regard fuir vers les différentes reliques qu’il avait hâte de dépouiller. Posant sa main sur le chambranle de la porte, il tournait surtout à l’excitation pour le moment, son corps ayant de toute évidence toujours besoin de repos. Mais c’était plus fort que lui, il ne parviendrait pas à aller se coucher sans au préalable avoir pu tenir certains documents dans ses mains et y jeter un œil. Ce ne serait pas facile, bien entendu. Raison de plus pour perdre le moins de temps possible ! Et dire que bientôt, des missions les appelleraient ailleurs… Autant mettre les bouchées doubles tant qu’ils en avaient l’occasion !

Petit signe négatif de la tête lorsque le Pope demande s’il reste des questions, l’impatience de la jeunesse à l’œuvre. Et lorsque Mehry le remercie, il en fait de même, sobrement, avant de répondre à la question qu’elle venait de lui poser.

- Bien sûr ! Déjà ce soir, je pensais… enfin, si on peut déjà, j’aimerais y jeter un coup d’œil. Je doute être capable de me concentrer ce soir pour de longues lectures cependant, mais dès demain bien sûr, ce serait avec plaisir !

Rétorqua-t-il donc, avant qu’ils ne passent une partie de la soirée à procéder déjà à quelques tris et rangements. Jusqu’à ce qu’Algebar finalement ne tienne plus malgré l’excitation, et qu’il soit obligé de déclarer forfait jusqu’au lendemain, comme convenu.

Citation :

Fin du RP pour moi aussi, merci !