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 [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair

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Message [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair   [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair EmptyVen 31 Juil - 2:37
L'Estomac Calamiteux. Toujours observé comme le domaine de la Pestilence, est souvent décrit par cette impressionnante caverne naturelle, dans laquelle est creusée une fosse. Profonde. Dans laquelle baigne un liquide. Des abysses étranges. Des abysses particulières. Véritable salle d'audience ordinaire avec le Cardinal, ce n'est pourtant pas en ces lieux qu'il se trouve. Car l'Estomac Calamiteux, c'est aussi des artères. Des veines. Et des sanctuaires, gravitant autour de cet endroit. Des alcôves permettent d'y entrer, quelques marches enfonçant plus profondément le visiteur dans les viscères du Dédale. Un environnement naturellement sombre, éclairé par des braseros aux flammes blêmes.

S'il n'est pas coutume de voir d'autres membres de la Légion des Ossements, il n'est clairement pas interdit d'y entrer. Mais nulle doute que tout visiteur est surveillé. Après tout, ne dit-on pas qu'au Dédale, même les murs possèdent des yeux ? Dans le domaine du Dieu de la Guerre, il faut s'attendre à être au milieu d'une surveillance quasi militaire.
Même si l'environnement semble ne pas toujours s'y prêter. Car si dans certaines salles, certaines recrues s'entraînent physiques sous la houlettes de plus âges, d'autres sanctuaires, eux, semblent jouer la tâche de véritables domaines de science et d'études. Silencieux, certains méditent. Silencieux, certains s'essayent à l'autopsie de certains corps.

Compréhension du corps.
Compréhension de l'être.
Compréhension du cosmos, aussi.

La Pestilence, après tout, est une interprétation de ce qui existe, de ce qui vit – l'une des interprétations en tout cas. Ainsi, n'est-il pas naturel de comprendre le fonctionnement de ce qui en compose sa propre essence ?

C'est dans l'un de ces sanctuaires que se trouve Mérion, lévitant légèrement. Ombre encapuchonnée, ses mains bougent doucement, à l'image d'un marionnettiste. Mais aucun fils, ni poupées, ne suivent les mouvements de ses doigts. Juste un corps – bien que cela pourrait s'apparenter à une poupée – immobile, allongé sur un autel.
Blanche est la substance qui s'accroche à son visage. À ses doigts. À ses jambes. S'infiltrant lentement sous sa peau, elle lui arrache un hurlement. Ce qu'il ne recherche pas. Ce qu'il ne veut pas entendre, en cet instant. Un mouvement de main. Et voilà que les lèvres sont scellées, par quelques fils cosmiques, cousues à l'image d'un certain dieu nordique. Non. Son corps est suffisamment bruyant ainsi. Il n'a pas besoin d'entendre sa voix.

Il n'en a pas besoin. Le sadisme est inutile en cet instant. Ce qu'il recherche … est de comprendre comment extraire, bien plus efficacement, cette Pestilence qui existe en chaque être. L'extraire. Pour l'utiliser. Pour peut-être en faire quelque chose. De nouvelles maladies, peut-être ? Oui. Et si nous rêvions, un instant, d'éveillés corrompus par leurs propres bactéries. Par leurs propres organismes. Et si nous rêvions, un instant, d'un moyen de briser les chiens d'Athéna par leurs propres cosmos ?

Oh, cela n'est qu'un rêve, pour le moment. Car déjà faut-il réussir à vérifier cette théorie sur des dormeurs. Et pour cela. Il doit écouter. Écouter. Seulement ce corps. Par ses hurlements. Mais sa douleur intérieure. Les battements de son corps. La circulation de son air. Le mouvement du flux sanguin. La moelle épinière. Les nerfs. Chaque micro-organisme formant cette entité.

Qu'un corps humain est complexe.
Mais quelle symphonie.
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Message Re: [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair   [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair EmptyDim 30 Aoû - 1:18
Il se serait cru de nouveau en chasse.

Il les avait entendus pour la première fois quelques heures plus tôt. Un murmure, étouffé par la distance, enterré sous l’air tonitruant qui dominait chaque recoin sombre de son esprit. Il n’était pas chose aisée de supplanter le refrain qui rongeait son crâne. La mélodie était presque vivante, possessive, jalouse. Tout narratif qui ne provenait pas d’elle semblait être repoussé, éjecté. Comme une créature sifflante refusant l’accès à son antre à toute forme d’influence externe.

Et pourtant.

Il parcourait les couloirs. Les couloirs de chair, suintants, vibrants. Le cœur d’un monstre antique faisant vibrer les tendons et les muscles à un rythme plus ou moins régulier. La bête était calme en ce moment, mais elle n’en demeurait pas moins éternellement présente. Or, l’état contre-nature du Dédale n’était pas le sujet qui l’intéressait en ce moment. Il était appelé. Attiré, vers la source de ce qu’il entendait de plus en plus clairement à chaque moment où il continuait à progresser. Des cris. Quoique. Plutôt des plaints. Longues, désincarnées. Comme un son guttural empreint de désespoir qui s’allonge sans cesse. Il en ignorait la provenance, la raison ou le sens. Et il n’en avait pas vraiment besoin. S’il fallait qu’il ait besoin de comprendre ses propres motivations pour chacune de ses actions, il serait probablement encore dissimulé dans une caverne décrépie au fond des terres montagneuses. Perdu dans le vacarme de son esprit comme un pauvre hère isolé avec la source de ses maux et ses addictions tout à la fois. Il ne comprenait pas pourquoi il ressentait le besoin de trouver la source de ces bruits décharnés. Mais il savait qu’il devait les trouver. Il n’avait pas besoin de plus.

Ses pas ralentissaient maintenant. Les plaintes se précisaient, et il sentait qu’il approchait du but. Il se trouvait dans une section du Dédale qu’il n’avait encore que très peu exploré. Ces lieux étaient ceux d’une autre légion, s’il se souvenait bien du peu qu’on avait bien voulu lui expliquer. Les couleurs étaient différentes. L’ambiance était différente. L’aura était différente. Et alors qu’il reniflait l’air, tel un chien de chasse sur sa piste, il prit un instant pour dévisager l’accès sombre qui se dressait devant lui, tel un portail vers un enfer inconnu. Et pourtant, son seul réflexe fut de sourire.

« Dans l’antre de la Bête… »

L’humour de la chose lui arracha un soubresaut de rire alors qu’il reprend le mouvement pour entrer. C’était une évidence, maintenant qu’elle était sous ses yeux. Quoi d’autre que le repaire d’un monstre pour justifier plaintes et cris d’horreur?

Il avançait lentement, maintenant. Un pas à la fois, alors qu’il admirait l’apparence singulière des lieux. Il reconnaissait les signes les plus évidents de ce qu’il voyait. L’Estomac. Il était dans le domaine de la Pestilence. La source de tous les maux. De toutes les infections et les maladies. Si la Guerre et la Mort étaient les deux côtés d’une même pièce, la Pestilence était une entité d’une toute autre nature. L’air qui sonnait à ses oreilles en témoignait. Une mélodie auto-destructrice, dissonante, discordante. Comme si rien ici ne pouvait avoir espoir de persévérer. L’air avait une odeur âcre, les murs suintaient une substance étrange. Des grondements sourds et caverneux se faisaient entendre à intervalles irréguliers.

Sans surprise, le Dédale révélait de nouvelles facettes fascinantes. Encore une fois.

Or, il n’était pas ici pour admirer les lieux. Une nouvelle plainte attire son attention. Celle-ci était différente ; elle avait été captée par ses oreilles, pas son esprit. Un cri bref, douloureux, et étouffé rapidement. Le colosse gris s’avance à pas lents, observant dans la direction d’où le son lui était parvenu. Il voit une alvéole – une parmi tant d’autres dans les murs de cet endroit -, d’où il semble percevoir plusieurs choses. Du mouvement. Des sons. Des voix étouffées. Une aura. Une aura prenante, intrigante. Il était encore très novice à toutes ces histoires de cosmos, d’énergie et d’auras mystiques. Mais il pouvait néanmoins dire sans doute que s’il avait pu faire l’expérience des énergies que dégageaient des individus tels les Cardinaux de la Guerre et de la Mort, ce qu’il percevait maintenant n’avait rien à voir. Pas nécessairement en terme de puissance brute, ou de dangerosité. Elle était simplement… envahissante. Peut-être dérangeante, à un certain niveau. Une pensée qui le fit sourire. C’était une aura inquisitrice, pénétrante. Et il n’était que plus curieux maintenant de voir ce qui avait bien pu l’attirer jusqu’ici, désormais.

Une scène curieuse que celle sous ses yeux. Un homme aux airs androgynes, à la chevelure immaculée coulant hors d’une lourde capuche, se penche sur un corps – encore vivant? – avec la concentration du plus consciencieux des physiciens. De ses mains, une énergie étrange, laiteuse, semi-transparente qui semble envahir le corps allongé, sans pitié ni douceur. Le sang s’écoule, les larmes s’écoulent. Des gargouillis indiscernables franchissent à peine le seuil des lèvres cousues. Que voilà une scène curieuse. Penchant la tête d’une expression intéressée, le colosse gris laisse échapper les paroles à mi-voix.

« Une chorale dans l’éternité, de voix disparues et désincarnées. »

Son regard dévie peu à peu du corps tressaillant sur la table, pour trouver son chemin vers les traits de l’individu encapuchonné. Il met quelques secondes silencieuses à le détailler, à l’observer, à juger de son expression. Quelque chose se dégageait de lui. Une soif, une faim. Un désir de plus. Plus de quoi, seul lui détenait la réponse. Mais plus il le fixait, plus il avait l’impression de pouvoir formuler une réponse de son cru.

« ...Le chant du sang. »
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Message Re: [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair   [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair EmptyJeu 3 Sep - 4:40

Nouvelle présence. De nouveaux instruments. Une inspiration. L'air qui vient s'engouffrer dans les conduits, pour venir remplir les poumons. La chimie – ou l'alchimie ? - qui se met en marche. Les fragments qui s'accrochent. La nature qui fait son office. Puis une expiration. Le même sentier, pour une nature différente. Pour un élément différent. Un souffle. Qui ne résonne pas pour les autres, mais pour lui, si. Mais cette symphonie – parmi tant d'autres, il serait juste imbuvable à tout décrire –, ne semble aucunement déranger le jeune homme. Dont les doigts glissent, guidant l'ivoire cosmique à l'intérieur de ce corps. Encore quelques instants.
Venir chercher la moelle épinière, oui. Venir s'y engouffrer. Sans tuer. Venir s'y installer. S'y lover, tel un chat viendrait chercher la chaleur de l'âtre. Tel l'amant venant chercher les bras de son compagnon – ou qu'importe vos goûts. Oui, il y a une forme d'amour entre l'idée même de Maladie et de Corps. Enfin, encore faudrait-il savoir définir l'idée d'amour.

Aimer un chant est-ce identique qu'aimer une personne ? Aimer le rythme d'une danse martiale est-ce identique qu'aimer le rythme de la sensualité entre deux êtres ? Un léger sourire vient se poser sur les lèvres du jeune homme à la capuche, alors que cette idée traverse son esprit. Quel étrange moment pour se poser ce genre de questions, n'est-ce pas ?

Mais bientôt cet esprit curieux se concentre peu à peu sur cet invité. Alors que son regard se tourne vers l'origine de cette symphonie. Qui vient s'accompagner d'une voix. Des premiers mots. « Les corps aiment chanter. Si c'est ce que tu viens chercher ici, alors tu es au bon endroit. » Sa main glisse légèrement. Et alors que l'énergie d'ivoire semble s'effacer, la douleur, sa musique, elle, reste présente. Il observe, un instant ce visage qui aimerait ne plus sentir cette douleur. Qui aimerait que le corps se taise. Car à force de souffrir. Car à force d'avoir cette énergie qui vient lentement l'habiter, il entend. Et Mérion observe ceci avec neutralité. Car oui, l'envie n'est guère sadique. Elle est attentive. Stratégie. Sanglante, peut-être. Mais les dégâts collatéraux existent, oui.

Imaginez un monde où l'être humain pourrait devenir une maladie. Oui, cela a déjà pu être prononcé, retranscris. Mais si empoisonner l'eau d'une cité est une méthode bien efficace … l'infester par une maladie qu'ils auraient eux-même portés est d'une efficacité bien plus redoutable.
Savez-vous ce que font les dirigeants quand les malades deviennent trop nombreux ? Ils brûlent. La purification, par le feu. Ils pensent se sauver. Ils peuvent briser tout un quartier, toute une partie d'une ville … jusqu'à la sceller, pour contenir le fléau. Oui. Imaginez un monde où l'être humain porterait une maladie bien plus terrible que la Peste. Une maladie qui pousserait la Guerre à devenir la seule éradication possible.

Et qui briserait la confiance. Qui terroriserait.
Voilà quel genre de maladie pourrait exister.
S'il parvient à outrepasser certaines limites.

« Le sang n'est qu'une partie de cette symphonie. » Quelques mots, lancés en direction de cet homme. De ce nouveau visage. Lentement, il retire sa capuche, ses mains continuant le mouvement pour glisser dans son dos. L'observer, de ses yeux d'ambre. « Le Vivant est bien plus complexe. » Il pourrait lui proposer d'écouter. Mais cela est un cadeau bien particulier à offrir. Un cadeau que tous ne sont guère capable de vivre. Surtout dans ces conditions.

Quoique … voilà un spécimen bien étrange qui serait sûrement capable de supporter pareille symphonie. « Qui es-tu, toi qui entre dans le domaine du Cardinal de la Pestilence ? » Un sourire. Respectueux. Mais qui ne fait pas de doute. L'antre de la bête sans nom.

Et pour l'instant … en effet, le Cardinal est bien la Bête Innommée.
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Message Re: [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair   [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair EmptyLun 19 Oct - 2:24
« Le Sang transporte la vie. Il retient l’âme, fait naître l’esprit... »

Un instant perdu à fixer un point qu’il était le seul à voir, le colosse gris laisse ses iris glisser pour retrouver le chemin de celles de son interlocuteur. Et alors que sa conscience reprend le chemin du moment present, ses lèvres s’écartent comme toujours en un rictus carnivore.

« Il n’y a pas de vivant sans le Sang. Uniquement un cadavre. »

Certains pourraient argumenter que contredire quelqu’un dès le premier contact est un moyen discutable d’établir un rapport. Mais même ce fait accompli, il pouvait admettre apprécier la vision offerte par son vis-à-vis. Â vrai dire, quiconque démarrait une discussion avec lui sans d’abord pointer son apparence ou ses propos méritait un prix d’originalité. Même ici au Dédale.

Juste parce que les locaux sont plus dérangés qu’ailleurs, ça n’implique pas qu’ils sont impossibles à choquer.

On lui pose une question, maintenant. Il en tiendrait compte en temps et en heure. Pour l’heure, il reportait son attention sur les lieux. Presque autant que l’aura de l’autre individu dans la pièce, ces lieux lui avaient lancé un appel. Un appel charnel, qu’il ressentait jusque dans ses tripes. Quelque chose l’inspirait ici. Un mélange de pureté et de déchéance, en parfait équilibre contre toute attente. Et à travers les alvéoles, les râles tantôt douloureux, tantôt désespérés, il entendait une mélodie qui lui était encore jusqu’à maintenant inconnue. Et il profitait de chaque instant, les yeux mi-clos alors qu’il arpentait la pièce. Ses doigts s’élevant, frôlant du bout des ongles les parois grouillantes et pulsantes du Dédale. Ses pas feutrés, d’une surprenante souplesse pour sa taille, rappelant presque un pas de danse. Chaque partie de cette forteresse était unique. Inimitable. Là où certains voyaient une immondice, un amas d’horreurs sans nom sorti du plus malade des esprits, il voyait une beauté incomprise. Un orchestre de roulis, de grondements et de rugissements, symphonie de la vie dans sa forme la plus choquante. Le Dédale n’était pas une aberration. Il s’agissait simplement d’un endroit que les gens s’efforçaient de croire impossible. Et les gens n’aiment pas avoir tort.

À moitié conscient de sa propre position avec les secondes qui s’écoulent, une voix dans son esprit signale malgré tout au colosse gris qu’il va sous peu risquer d’entrer en collision avec son interlocuteur du moment, s’il ne fait pas attention. Sa progression s’arrête donc, sans réel son ni émotion. Le regard d’Alastair se perd une dernière fois sur le décor ambiant, appréciant chaque détail, pour finalement se résigner à descendre au niveau de l’homme devant lui. Il était vrai qu’une question lui avait été posée.

« Un chant guerrier qui parcourt les couloirs, mais qui vient malgré tout en paix. »

Fidèle à lui-même, il fait un pas vers l’arrière, et se penche en une large et rocambolesque courbette. Ses bras sont longs et griffus, s’étendant de chaque côté. Ses cheveux noirs épais tombent temporairement par-dessus ses traits alors qu’il baisse la tête. Si ses proportions n’étaient pas à la limite du grotesque, il aurait pu avoir l’air presque digne dans sa démarche. Mais les choses n’étaient pas ainsi faites.

« Alastair est mon nom, et la Guerre est ma cause. »

Sa large masse se redresse avec lenteur, et le sourire de crocs refait son apparition, surmonté d’un regard d’acier qui offre une expression à mi-chemin entre l’amabilité et un instinct de prédateur qui était sans doute trop naturel maintenant pour jamais disparaitre. Il avait donc un Cardinal sous les yeux. Un confere de son proper commandant depuis peu de temps. Cet homme était-il donc l’égal de Zvezdan? Il n’avait pas l’apparence d’un tueur, ni de quoi que ce soit de dangereux. Mais peut-être était-ce la nature du piège. Quoi de mieux pour un prédateur que d’attirer naturellement les proies avec une apparence anodine? Le moment fatidique n’en est ensuite que simplifié.

Intriguant.
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Message Re: [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair   [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair EmptyJeu 26 Nov - 16:29

Un léger rictus amusé vient doucement se poser sur les lèvres du Cardinal, alors que son regard vient un instant se poser sur le corps allongé sur cette table. Une palpitation dans son regard, alors qu'il observe. Ce qui traverse ce corps. Le sang, oui. La lymphe. Chaque humeur de cette carcasse vivante. De cette carcasse à l'agonie. « Un bon point. » Mais cet homme n'est-il sûrement pas là pour recevoir les bons points. Pourtant, le Vivant est bien plus que le Sang. Le Sang en est un élément essentiel. Oui.

Le sang d'un guerrier, qui vient souiller le champ de bataille, qu'importe les blessures qu'il porte. Prêt à toujours se battre. Ce sang porte sa cause. Son idéal. Sa force. Son intérêt.
Le sang du pestiféré, que tous évitent alors qu'il porte chaque germe de sa maladie. Un sang qui le marquera. À travers la société. Comme pestiféré. Comme misérable. Comme vermine.
Le sang. Oui. Rougeoyant. Parfois infecté. Parfois vivace. Parfois, simplement, pâteux. Incapable de vraiment couler. Le sang. Qui porte des émotions. Des souvenirs. Qui vient nourrir l'âme. Qui vient porter les pensées. Belle création que le sang.

« Belle création que le Sang. Mais pour que cet homme ne soit pas que simple cadavre … Il lui faut autre chose que le sang. » Une main, qui se pose contre l'épaule. « Si je lui enlève la capacité à manger, qu'importe le sang qu'il aura, lentement, il perdra son énergie. Au fil des jours, ses muscles s’effaceront. Car le sang ne portera rien. Et car rien ne produira le Sang » Un sourire. Toujours. Léger. Une pointe d'intérêt. En observant ce corps, sujet d'une expérience. « Remontez la source, et vous trouverez toujours un besoin nécessaire. »

Un visage. Le sien, celui de Mérion, qui se tourne en direction de l'homme, qui ne s'est pas encore présenté. Et il l'observe, en silence. Le Cardinal observe sa silhouette, intéressante. Repoussante ? Non. Dans le monde dans lequel vit la Pestilence, cette apparence n'est finalement que l'ombre d'une création. À l'image d'un être humain qu'on aurait souhaité transformé, sans vraiment en faire un simple patchwork monstrueux. Jusqu'où peuvent s'étendre sa silhouette ? Jusqu'où peuvent s'étendre ses bras ? Jusqu'où son sourire peut s'étirer ?
Non, il n'a rien de repoussant. Peut-être possède-t-il une certaine beauté, dans ce qui se cache à travers les ombres de ce monde. À l'opposé de tout. À l'opposé des Atlantes et de leur prétendues avancées. À l'opposé de l'Empire Byzantin et de ce cosmopolitisme factice.

Léger rire. Lorsqu'il remarque que son interlocuteur a failli rencontrer sa propre silhouette. Un mouvement de tête sur le côté. Il l'écoute, un instant. Un chant guerrier parcourant des couloirs. Un chant guerrier venant en paix. Une légère poésie agréable, peu courante dans les couloirs de chair et de viscères du Dédale. Puis vient la révérence. Une révérence auquel le Cardinal répond. Une main sur la poitrine, l'autre dans son dos, alors qu'il incline légèrement le buste. « Enchanté, Alastair. » Un léger silence. Puis. « Mérion est mon nom et je te souhaite officiellement bienvenue dans mon antre. »

Un nouveau silence. Car le Cardinal est observateur. Et que les échos de l'arrivée d'un nouveau partisan de la Guerre – et centurion, de surcroît – s'est fait entendre. Autant par les murmures qu'à travers le cosmos. « Et bienvenue au Dédale … Tu t'es fait entendre jusqu'à travers mes sanctuaires à ton éveil. » Un sourire.

Intrigué. Amusé, aussi, un peu.
« Quel dragon es-tu ? »
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Message Re: [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair   [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair EmptyVen 27 Nov - 19:23
Dangereux ou non, il avait des propos intéressants.

Manifestement, il disposait de sa propre chanson impie. Son propre hymne malpropre. Une couverture d’élégance et de tranquillité pour masquer une nature purulente et infectieuse. Que ce Dédale regorgeait de belles immondices et de douces ironies. Rien n’était ce qu’il y paraissait, et tout était à risque de vous dévorer vivant. Un lieu primal, primordial, animal. Qu’il était bon d’en parcourir les murs au rythme des respirations de la Bête intemporelle qui résonnaient sans arrêt. Il doutait pouvoir s’en lasser même un jour.

Mais au-delà des respirations, ne pas oublier la nouvelle discussion. Il avait un interlocuteur. Un ténor habile qui répondait à son chant impromptu. De quoi faire naitre un éclat de curiosité dans le regard de fer de la créature à moitié voûtée. Il parlait du sang, il parlait de nourriture? Que voilà une transition inattendue. Pourtant, il avait bien vécu sans se nourrir pendant longtemps. Ou sans être nourri pendant longtemps, s’il fallait être plus précis. Était-ce là la preuve qui irait démentir les propos de son vis-à-vis? Ou simplement un énième détail qui confirmerait son statut d’abomination riant de la pensée logique et de la nature humaine même? Un rire sec à lui-même. Était-il encore seulement humain?

Peu importait la réponse, en toute vérité. L’hymne ne s’encombre pas de races, de sexe, d’acceptation ou d’appartenance. Les notes lugubres s’élèvent avec ou sans l’approbation de ses pensées, et elles s’envolent comme bon leur semble.

La voix en face de lui s’élève encore. Il émerge de ses pensées perdues et chaotiques, et pose un regard lunatique sur l’homme devant lui. Mérion. Il connaissait ce nom. Les murs le chuchotaient. Les soldats le murmuraient. Et Zvezdan l’évoquait. Il le voyait déjà, et maintenant il le confirmait. Une cuirasse puissante, prenante, envahissante. Oppressante. Avec une odeur qui lui était bien propre. Pestilence. Les maux des hommes et des bêtes. La décadence de la chair et la mort de l’espoir. La tueuse silencieuse, qui emporte des cités entières dans un murmure malade.

« La plaie qui met à genoux l’humanité… »

Les mots franchissent ses lèvres, comme un murmure à lui-même. Il comprenait de mieux en mieux ce sentiment qui lui chatouillait la nuque depuis qu’il était entré ici. L’air était vicié et pollué par une mort malpropre et inéluctable. Ce qu’il avait senti, c’était l’odeur du désespoir.

Mais la voix s’élève de nouveau. Il récupère son attention sans pitié pour ses divagations, et l’interroge de nouveau. Qui est-il? Son nom le désigne, mais n’explique en rien qui il est. Ce qu’il est. Il est vrai qu’il existe une hiérarchie ici. Un ordre social. Une forme de société fermée. Ici, les individus vénéraient la guerre et la destruction, revêtaient des bêtes de mort et riaient de la condition humaine en s’élevant vers les strates infinies. Il lui faudrait sans doute prendre l’habitude d’une façon ou d’une autre d’indiquer plus clairement quelle bête était la sienne.

Soit.

Une image vaut mille mots, comme dit l’adage. Une nouvelle révérence théâtrale s’entame, ponctuée cette fois d’un élément de divertissement supplémentaire. Comme si elle s’agitait de sa propre vie, la chair du colosse cendré s’agite, vibre un instant, et semble se séparer à plusieurs endroits. Des plaques surgissent, s’allongent, encerclent et enserrent les muscles, les membres, et tout le corps à mesure que les secondes avancent. Dans un bruit de craquement et une odeur légèrement ferreuse, la carcasse du géant se recouvre de la cuirasse, telle une peau écailleuse, presque chitineuse. Les angles sont brusques, les épines surgissent fréquemment, et sa forme déjà grotesque n’en est que soudainement encore plus imposante et viscéralement dérangeante. De longues membranes s’étendent sous ses bras, comme une paire d’ailes grotesques. Des griffes acérées s’allongent au bout de ses doigts. Son visage n’est plus visible sous le crâne d’une chose directement sortie des cauchemars infernaux de l’humanité. Son regard n’existe plus, et seule une large bouche emplie de crocs offre un sourire terrifiant, une langue fourchue sifflant un instant dans l’air.

La voix qui s’élève est gutturale, persifleuse.

« Le serpent glisse, se faufile. Il passe dans les ombres, et embrasse la nuit. »

Le sourire s’élargit de plus belle, dévoilant pleinement sa dentition de cauchemar.

« Mais il reste un Dragon. »
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Message Re: [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair   [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair EmptySam 28 Nov - 1:04
« Eh bien, permets moi de te remercier pour ce titre. » La tête, qui s'incline. Rien n'est acquis. Tout est à construire. Une réalité que de nombreux Berserkers ne devraient pas oublier.

Un léger rictus amusé vient tout de même se promener sur ses lèvres. La plaie qui met à genoux l'humanité. Sans la comprendre réellement. Et en souhaitant la toucher. Du bout des doigts. Au début, du moins. La caresser, comme l'on caresserait la peau de nacre d'une demoiselle – ou d'un damoiseau, après tout, chaque goût sont dans la nature. Et c'est dans cette nature qu'il peut s'exprimer pleinement. Dans la nature, dans son aspect le plus pur. Dans son aspect le plus agréable … et le plus infâme. Va-t-il s'étendre dans une longue prose, expliquant que finalement, cette Pestilence, cette plaie, est en chaque être. Qu'elle est à la fois physique, physiologique, psychologique, ésotérique, même ? Va-t-il réellement se perdre dans ces conjectures ?

Non, il ne s'y perdra pas. Car, cette appellation ne mérite pas d'être corrigée. Car elle est réelle, à sa façon. Affaiblir. Par la Maladie de l'Âme. Par la Maladie du Corps. Par celle de l'Esprit. Transformer cet équilibre du Vivant en un nouveau royaume …
Royaume … Un regard en direction du corps de cet homme. Cette silhouette bâillonnée. En effet. Chaque corps pouvaient être comparés à un petit royaume. Dont les plans spirituel et animique évoluaient au fur et à mesure de l'extension de ce corps, de son apprentissage du Vivant – qu'il soit émotionnel ou physique. Intéressante théorie. Intéressant élément à vérifier.

Un léger sourire. Qui accompagne sa pensée. Celui de l'homme qui vient de trouver une nouvelle chose à étudier. Mais surtout, celui qui pense avoir une nouvelle idée, à développer. Un léger. Fugace sourire. Seul un observateur serait à même de le voir. D'en apercevoir la légère courbure qui s'impose sur ses lèvres.

Puis, sa concentration revient sur son hôte, tout aussi intéressant – peut-être plus, même – que ce simple corps. Toutes théories possèdent une étincelle intéressante à observer. À capturer. Peut-être peut-on dire que ce n'est finalement qu'une réflexion basée sur les mots de cet homme – cette créature, comme certains aimeraient le dire – qui a permis de faire naître ce fragment d'idée. Alors … oui, ce cher Alastair possède un intérêt. Sa forme. Son existence. Le son de sa silhouette. De ses muscles. Tout semble être fait d'une symphonie fort différente de celle des autres. Mais en quoi réellement ?
Une première écoute ne serait le dire. Peut-être est-ce simplement un mélange. Un mélange d'une horreur viscérale et d'une humanité tout à fait ordinaire. Quelque chose de profond. Malsain. Attentif. Qui sait.

Laissant son esprit être bercé par la symphonie qui s'élève de ce corps en mutation, le Cardinal Blanc observe, sans perdre un seul mouvement, cette transformation. Cette apparition. Lentement, le théâtral personnage se transforme en une bête de métal et de chair, écailleuse … Une vibration, à travers ces écailles, cette chitine. Pas la vibration d'une respiration. Mais un sifflement ophidien qui danse à travers les notes de cette organique symphonie. Il observe. Il apprécie la transformation. Aucun regard à capturer de ses yeux d'ambre. Mais une silhouette à capturer, alors qu'il recule. Non pas par crainte – rien de tout cela –, mais par véritable observation. Un mouvement. Sur le côté. Pour observer. Chaque appendices et excroissances. Alors que la langue gutturale résonne. Comme si cette chose se forçait à parler une langue qui n'était pas la sienne. Comme si ce corps n'avait rien d'humain.

Une Cuirasse. Finalement. Sensation qu'il connaît. Qui l'habite. À sa manière. Lorsque sa propre existence de Pestilence devient son corps.

« Mushrushu … Le Dragon-Serpent. Belle créature que voilà. » Un mouvement. Sans hésitation. Lui qui est plus petit qu'Alastair doit finir par lever les yeux vers lui. Et pourtant, aucune sensation d'intimidation. Chacun sait sa place. Nulle besoin de le rappeler – et nulle besoin de montrer une quelconque arrogance dans ce regard. Le voit-il d'ailleurs, finalement ? Ou entend-il juste ce corps, cette âme, s'exprimer à travers des partitions naturelles ? Grande question … ?

Une main, qui s'ouvre et se tend légèrement, en direction du torse de cette créature. Comme pour toucher cette Cuirasse. Sans pour autant le faire. « Puis-je ? » Un respect, malgré son titre de Cardinal. Après tout, la Cuirasse est sa possession. Et ils ne sont pas dans une situation de combat.
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Message Re: [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair   [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair EmptySam 13 Fév - 7:11
Immobile, il observait. Aveugle, il observait. Sa langue fourchue fouettant l’air à travers un sourire pervers. Ou du moins, c’est ainsi que nombre de gens l’auraient décrit. Les gens étaient ignorant. Les gens étaient sourds, aveugles et incapables de laisser parler leur vraie voix. Cette voix intérieure, cette voix de l’âme. La vraie voix. La symphonie de notre existence, celle qui ne dit que la vérité et qui ne s’encombre pas d’acceptation ou d’approbation.

Il observait cet homme. Menu, mais intimidant. Maigre, mais fort. Doux, mais dangereux. Tant de contradictions que la cacophonie qui envahissait son crâne ne savait plus dans quelle direction aller. Quelle ironie. Le Cardinal de la Pestilence qui infectait jusqu’à la mélodie de son âme. Quel humour indescriptible de la part du destin. Et il n’en souriait que davantage. Cette musique qui était la sienne n’était pas destinée à être comprise. Ou régulière, ou prévisible. Elle résonnait comme le monde l’avait toujours voulu, à son image : les vacarmes insupportables d’une entité sans sens du rythme ni considération pour son public. Il était simplement le fou assez chanceux pour avoir un siège au premier rang de ce concert unique au monde.

Il obserbait, et se sentait observé. Même sans ses yeux, il pouvait sentir le regard de son interlocuteur. Un regard perçant. Analytique. Vif et acéré. Semblait-il qu’il était une vision intéressante. Un rire lui échappe, alors qu’une main s’avance naturellement. Un rire accompagné d’un grondement. Sourd, rebelle. Guttural alors qu’une vague à peine perceptible secoue les écailles innombrables qui parcouraient son corps. La Bête se reveille, et elle est mécontente. Elle proteste encore à ses heures, insatisfaite de son statut de chienne dressée. Et pourtant, elle courbe l’échine alors qu’un sifflement strident et menaçant émane de son porteur. La cuirasse gronde, mais elle obéit. Elle se rebelle, mais plie l’échine. Avec le temps, elle apprendrait à ne pas laisser sa nature prendre le dessus.

Ce bref interlude passé aussi vite qu’il était arrivé, la tête de la creature de cauchemar se penche en un mouvement machinal, craquement sinistre à l’appui. Ses mains se déplacent avec fluidité, en une presentation gracieuse et invitante de chaque côté de son torse. Après tout, pourquoi ne pas faire bonne impression â l’occasion?

« La Bête gronde quand elle est menacée... »

Il ne faudrait pas qu’on le croit en train de menaçer un Cardinal. Après tout, n’était-il pas un bon petit soldat maintenant? Un ricanement discret secoue sa charpente aussi large que grotesque, victime de son propre humour caché. Tant de théâtre pour des choses si futiles. Il avait du mal à savoir s’il se rabaissait ou s’élevait par ce genre de pratique incongrue. Un nouveau rire bref.

« Mais elle obéit. »

Quel hôte grâcieux il faisait. À peu de choses près, il aurait presque pu se croire en grande compagnie et sous augustes presages sociaux. Un individu raffiné et conciliant offrant les politesses d’usage au son de sa propre musique bienséante. Allez savoir, peut-être qu’un jour il se retrouverait devant ces grands noms qui font parfois trembler l’humanité en ces temps de guerre et de misère.

Quelle note incroyable ce serait.
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Message Re: [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair   [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair EmptySam 20 Mar - 8:31
Étrange mais agréable mélange. Ainsi sont les Cuirasses. À la fois dotée d'une force artificielle, métallique. Et d'une vie, qui vient s'unir à cette réalité froide. Pour structurer. Pour créer. Des choses et d'autres. Sous ses doigts, il sent cette forme d'écaille. Les tracés. Les sillons. Un sourire, sur le visage de l'Homoncule, qui profite de cette sensation. Qui profite aussi de ce contact, pour autre chose. Écouter les infimes mouvement de cette machinerie particulière qu'est un corps humain associé à une Carcasse.
Car là est peut-être l'une des grande qualité d'une Cuirasse, ainsi que son aspect le plus dangereux. Sa vie se lie à celle de son porteur. Un mariage infâme, que même les textes les plus apocryphes ne pourraient décrire. Une union plus profonde, sordide, que celle entre deux corps amants. Un lien qui se tisse dans le Sang. Celui du Carnage. Ou celui du Lac. Et il peut le sentir. Encore. Entre les sillons. Ce sang, il le connaît. Il en a déjà entendu la symphonie vivante.

« Je vois que tu as pris un bon bain … » Une œillade vers le visage de cette silhouette élancée, une lueur légèrement amusée à travers ses yeux. Un doigt, qui suit un sillon. Avant de se détacher de cette structure métallique et écailleuse. Puis, un hochement de tête. Répondre à quelques mots. Aux siens. « La Bête peut grogner, en effet. Elle peut même mordre, si elle le souhaite. » Un léger silence. Qui ponctue cette réponse. Qu'il laisse un instant durer. Avant de finir. De cette même voix douce, avenante. « Tant qu'elle mord la bonne personne. » Tant de choses en cette unique phrase. Plus qu'une menace ou un avertissement envers le Berserker – qui n'a rien à se reprocher –, quelques mots, en direction de la Cuirasse.

Quelques mots. De Pestilence au Mushrushu.
En voilà, tout de même, un nom difficile. Un nom que tu dois avoir déjà transformé, mon cher Haldor. Et peut-être que Mérion aimerait l'entendre, celui-ci. Pour savoir jusqu'où peut aller l'esprit imaginatif du Colosse Argenté.

« Par ici, Alastair. » Un mouvement de main. En direction de l'entrée de ce sanctuaire. De ce charnier minutieusement agencé. Un mouvement, qu'il accompagne par quelques pas. « Si tu explores pour la première fois les lieux … Peut-être apprécieras tu la compagnie d'un guide ? » Le Dédale porte bien son nom. L'Estomac Calamiteux en est l'exemple parfait. Si on peut imaginer simplement l'artère principale sur laquelle gravite les sanctuaires, autour de la salle principale – le creux de cet estomac –, il est finalement facile de se perdre dans ces couloirs. Oh, certes … se perdre est parfois le meilleur moyen de se trouver. En ces lieux, pour trouver, il faut parfois se perdre. Oui. Cela pourrait définir au mieux l'environnement particulier du domaine.

Un silence. À nouveau. Alors que les yeux de Mérion observent à nouveau cette silhouette élancée. Un léger sourire, en se rappelant de ses manières. De sa façon de se mouvoir. Oui. Il semble avoir sa place dans ce Dédale. Une nouvelle étrangeté avec laquelle vivre …

« Et peut-être pourras-tu me raconter comment Guerre t'as trouvé ? » Une histoire qu'il aimerait entendre. Pour savoir d'où vient cet étrange personnage. Pour mieux cerner ce qu'il est, était …

Et deviendra.
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Message Re: [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair   [Janvier 553] Symphonie organique ~ Alastair EmptySam 20 Mar - 22:50
Il observe. De ses yeux invisibles, de son regard imaginaire, il observe. Immobile, il laisse les doigts fins parcourir les écailles de sa seconde peau. Silencieux, il intime une nouvelle fois au grondement de sa seconde conscience de se taire. Tel une statue figée dans une posture invitante et dérangeante tout à la fois, il ne laisse transparaitre qu’un sourire. Un large sourire aux crocs aiguisés. Aux lèvres écartées presque trop loin. Les crocs qui laissent entendre faiblement les relents d’un souffle rauque et sifflant.

Il observe.

Le spectre malade l’observe, tâte sa peau. Parle, à moitié pour lui-même, moitié pour le colosse. Politesse voilant menace, avertissement derrière un rideau d’amabilité. Un art que trop de gens semblaient tenter de maîtriser en ces lieux. Comme si l’intimidation était une chose qui avait besoin de mots pour prendre corps. Sa langue fourchue siffle entre ses crocs, tel un réflexe inconscient. Ce Cardinal se révélait comme il s’y serait attendu. Il en était à la fois satisfait et déçu. Qui n’aime pas un peu de mystère? C’est bien ce qui donne vie à une découverte. Quel intérêt de découvrir une chose prévue.

Il recule, et l’invite à lui emboiter le pas. Seigneur magnanime de son domaine impie, il l’invite à le suivre dans les entrailles de la bête. Les doigts griffus de la créature ailée se rejoignent, s’entrelaçant avec douceur au niveau de son plexus. Son regard toujours invisible, ses crocs toujours visibles dans un sourire figé. Enfin quelque chose d’intéressant.

Quelques pas, dans le silence. Et la voix retentit de nouveau. Le questionne. Curieuse. Intriguée. Dissimulant mal ses intentions et son intérêt. Rien de neuf encore une fois. L’instinct humain est de jauger ceux et celles qui croisent notre chemin. L’instinct prédateur est de déterminer à quel point l’individu en face est dangereux. Et le Dédale était un repère de prédateurs en tous genres. La Pestilence était simplement de ceux qui cachaient leur véritable jeu. Une peau nacrée couvrant un sang malade. Des yeux paisibles cachant un esprit analytique et sans pitié. Des mains fines dissimulant le cancer des âges, apte à faire fondre la chair et briser l’esprit. Une mascarade habile pour frapper au cœur de l’humanité alors qu’elle s’y attend le moins.

Mais la Pestilence ne lui demandait pas de lui parler d’elle. Elle lui demandait de lui parler de lui.

« La Guerre ne m’a jamais quitté. Jamais. » Un sifflement bref, un léger soubresaut pouvant être vu comme un rire. « Elle a bercé les premiers pleurs de ma vie, guidé mes pas et résonné lorsque mes mains ont senti la chaleur du sang pour la première fois. Quand l’Homme me voulait, elle s’emballait comme le sang dans mes veines. Quand l’Homme me craignait, elle résonnait avec fracas au son de leurs cris. Quand l’Homme m’oubliait, elle alimentait le souffle de mon existence, seul bruit perçant le silence. »

Un temps d’arrêt, pensif. Le visage de la créature se lève, observant de ses yeux invisibles les alentours. Son faciès bougeant lentement, progressivement. Sa langue fourche une nouvelle fois, retardant encore un peu le son de sa voix caverneuse. Sa tête se penche finalement, en direction de la Pestilence. Encore et toujours, il l’observe. Le visage penché, une expression dérangeante mi-souriante, mi-nostalgique. De son regard invisible, il l’observe.

« Et quand Zvezdan m’a trouvé, riant dans les ténèbres, l’Homme a péri dans un sang noir et épais. »

Et il continuerait ainsi. L’Humanité l’avait accueilli autrefois. Puis, elle l’avait utilisé. Trahi. Emprisonné. Renié. Oublié. Ces derniers mois étaient simplement la manifestation d’une réalité aussi simple qu’inéluctable. Une réalité qu’il n’oubliait jamais. Et qu’il rendrait aussi inoubliable que terrible, dans les yeux de chaque être dont il romprait le souffle et le corps, murmurant un chant impie avec une douceur toute unique.

Tous les cauchemars ne disparaissent pas simplement parce qu’on l’espère.
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