[La salle des Vents] Plénitude du ciel (libre)

Avant d'aller dans une autre salle, l'ancien Amiral atlante avait pris la décision de venir se détendre ici. Il retira sa capuche et laissa apparaître sa tignasse rousse. Profitant de l'air ambiant, il prenait de grandes bouffées d'air iodé. A chaque côté de ses hanches, il portait bien ses deux lames sacrées. Fruits de bien des soucis depuis mais là n'était pas la question. Il devait parler au Légat, il l'avait repéré dans un recoin de la salle des Dragons mais n'avait pas le statut nécessaire pour y pénétrer. Après cette déconvenue, il s'était donc décidé à venir prendre un peu d'air.

Il avait bien changé depuis le temps où il était en Atlantis. Il espérait que tout se passait au mieux là bas, que les Muiens ne posent pas de souci à Poséidon et son Légat. Pensif, il savait que les ennemis des Atlantes attendaient leur heure afin d'intervenir mais il avait suffisamment mis le chaos là bas pour gagner quelques mois. L'opération s'était bien déroulés mais une petite chose avait éveillé son attention, et après en avoir compris la cause, il était revenu ici pour prévenir Orphéus.

Vrai que bien des choses avaient changé depuis qu'il était "mort".... Nimue... Il avait aussi appris sa mort lors de la même nuit du début de l'éxécution du plan. Il ne pouvait rien faire, son devoir passant avant tout. Perdu dans ses pensées, il se laissait aller pour une fois à un petit repos contemplatif.

Les danses n'avaient pas encore commencé, aussi les Hyades avaient entrepris de manger et serpenter entre différents groupes à la recherche de quelqu'un d'intéressant, d'informations lancées à la volée, ou peut-être de visages connus. Orphéus avait été très clair sur le fait qu'on devait le laisser seul, au moins pour le début des festivités, et même si l'Atlante se trouvait peinée de ne pas pouvoir l'inviter -ou être invitée- à danser, il savait qu'elle respecterait ses consignes.

Au bout d'un moment, comme la Grande salle se trouvait saturée de bruits et de participants, elle songea que les conversations les plus sensibles commenceraient à se délocaliser vers les lieux adjacents. Elle tenta donc sa chance elle-même en sortant de la pièce principale et trouva un homme seul, qui semblait regarder le paysage droit devant lui. Ou alors un point vide bien au-delà encore.

Elle s'approcha tranquillement et se racla la gorge afin de se signaler, puis s'inclina face à la personne.

"Bonsoir, j'espère ne pas interrompre le cours de vos pensée. Puis-je me joindre à vous un moment ? Vous semblez avoir besoin d'un peu de compagnie."

Avec un sourire confiant, elle le dépassa puis s'approcha des étranges cristaux fichés dans la pierre. Étant donnée la plateforme sur laquelle ils se trouvaient, qui avait presque l'air de tenir sur le vide, elle préféra ne pas toucher. On ne savait jamais si un mécanisme ou une sorte d'Onde matérialisée dans ces pierres ne maintenaient pas l'ensemble.

L'homme se tourna vers l'inconnue qui venait d'entrer sur le promontoire de la tour. Il l'observa et eut un léger sourire en voyant sa beauté. Par certains côtés, elle lui rappelait les femmes atlantes mais cette impression fugitive disparut au moment de la saluer.

Non, vous ne me dérangez pas du tout mademoiselle ? Ou Madame ? Cette soirée s'annonce des plus agréable et votre vue ne fait que le confirmer. Je me nomme Atlas, humble diplomate itinérant.

Diplomate itinérant ? C'était un titre comme un autre, il l'était après tout et ce n'était pas un mensonge non plus. Il s'asseyait sur un petit banc de pierre et invitait la jeune femme à faire de même. Différents convives étaient présents maintenant dans cette partie des festivités. Observant les uns et les autres, il se concentra de nouveau sur Calypso.

Cette fête s'annonce sous les meilleurs hospices, vous ne trouvez pas ?

Un sourire s'échappa de son visage, comme une légère brise de tendresse.

"Mes gens m'appellent Dame Calypso, bien qu'il n'y ait encore personne pour partager ma vie."

Un sourire malicieux étira ses traits, rapidement effacé par l'étonnement. Atlas ? Comme le fondateur d'Atlantis ? Ou bien Atlas comme le Titan supposé porter le poids du monde ? Ou tout simplement Atlas parce qu'un parent avait choisi de donner un nom symbolique à son enfant ? Songeant que son propre nom pouvait donner matière à réflexion -surtout à un Atlante, éventuellement à un Saint-, la lieutenante décida de faire passer sa réaction sur le compte d'une autre étrangeté de son discours. Elle verrait bien si la suite de la discussion appartenait à un Éveillé ou à un Dormeur qui ne savait pas combien on lui avait fait honneur en lui offrant un nom pareil.

"Diplomate itinérant ? Un diplomate n'est-il pas itinérant par nature ? Voilà que vous piquez ma curiosité, voulez-vous me raconter ce qui vous différencie de vos confrères ?"

A son invite, elle se détourna des cristaux dans la roche et vint s'asseoir, ménageant une distance entre eux afin de ne pas laisser croire à des intentions plus légères qu'elle n'en possédait réellement. Il y avait toujours des Endymion quelque part pour tenter de profiter de puissants et des égarés, ne fut-ce que l'espace d'un soir. Même déjà muselés par le lien du mariage. Elle sourit à cette pensée, imaginant le visage faussement outré de son confrère à cette accusation.

"Je le crois en effet. Un roi va bientôt monter sur le trône d'une cité plaisante, des invités de tous les horizons semblent avoir répandu à l'appel pour encourager cet événement, aucun esclandre n'a encore éclaté, personne n'est encore saoul et la qualité du service semble appropriée à la mesure de l'événement. Espérons que cela dure et que la courtoisie reste de mise ! Pour ma part, j'attends surtout le début des danses. J'ai quelques inclinations à me laisser aller dans les élans de la musique. Plus encore quand mon cavalier est parfaitement réglé à la même mesure."

Il ne semblait pas de son côté être accompagné, ou bien il avait délaissé sa partenaire pour un peu de solitude. Si tôt dans la soirée, cela paraissait inconvenant, mais qui pouvait savoir quelles relations entretenaient les personnes qui venaient à ce type de réceptions ?

"Les "diplomates itinérants" dansent-ils, Messire ? Mais dites-moi, pour vous présenter comme tel, quelle maison servez-vous ce soir ? Vous ne portez pas d'armoiries officielles de ce que je vois."

Oh ! Comment une si charmante demoiselle peut rester seule ? N'avez vous pas un prince à conquérir ?

Ambassadeur itinérant. Pour le coup, il pensait que cela passerait et qu'aucune question serait posée. Mais, la jeune femme avait décidé d'en savoir plus, un sourire s'esquissait sur ses joues alors qu'il observait le ciel. Il oeuvrait depuis des mois afin de déjouer les intrigues des Muiens contre Atlantis. Il savait que le Légat était actuellement à Camelot et il l'avait vu de loin en entrant dans la grande salle de bal tout à l'heure.

En effet, un diplomate est itinérant par nature. Je n'avais même pas fait attention à cela. Il en riait presque devant cette assertion. Toutefois, sa question méritait une réponse. Je suis un sujet du Roi Gradlon, Seigneur de l'Armorique. Et vous ? Une noble telle que vous est originaire de quel royaume ?

Il se leva après avoir écouter les paroles de la demoiselle et tendit la main.

Oui, je danse et plutôt bien je pense. Si le coeur vous en dit, nous pouvons retourner à la Grande Salle et profiter de quelques pas, si le coeur vous en dit.

Citation :

Pour la danse, on peut considérer qu'elle aura lieue (si demande acceptée). Un D10 + Charisme est demandé.

"Eh bien il y a effectivement un prince que j'aimerais conquérir. Mais comme vous le savez sans doute dans votre métier, les choses ne sont pas si simples lorsque l'on naît dans une grande famille."

Un sourire malicieux passa sur le visage de la Toreador. Elle avait bien fait son travail avant de venir ici : les notes qu'elle prenait pour écrire ses chroniques avaient le mérite de lui ouvrir très facilement les sujets de discussion concernant la géographie, l'Histoire et la politique des terres qu'elle foulait. Et il suffisait qu'un simple serviteur sûr donner le nom de son roi pour compléter la grande fresque qu'elle peignait d'encre noire avec grand soin. Ainsi situait-elle facilement l'Armorique, terre voisine par-delà la Manche, acquiesçant simplement.

"Je viens de terres jouxtant Alexandrie."

Pas vraiment mensonge ni vérité. Altantis jouxtait bien Alexandrie en quelque sorte... mais sous les flots. Et à la mention précise de cette ville-là, s'il réagissait comme elle le souhaitait, elle aurait le fin mot sur son appartenance ou non au monde Éveillé.

"Oh, je devance votre question : je n'ai bien sûr pas le profil d'une Égyptienne. Tout simplement car je n'y suis pas née. Ma famille marchande régulièrement, ainsi nous parcourons différents ports, possédons quelques maisons simplement comme pied à terre. Je ne les connais pas tous et je serais bien en peine si vous me demandiez de les décrire malheureusement. Mais je sais qu'ils existent et que je finirai par en hériter."

C'est alors que la musique sembla sonner le début d'une nouvelle danse, et avec elle l'homme se releva pour une proposition qui coulait de source à ce stade de la conversation. Le sourire de l'Arkantea s'élargit et elle se releva à son tour, exécuta la révérence qui s'imposait et déposa sa main dans celle de son désormais cavalier.

"Allons donc ravir ces belles gens."

Citation :: Danse acceptée ~

Re: [La salle des Vents] Plénitude du ciel (libre)

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