[Octobre 552] Goin' Home [PV Endymion]

[Octobre 552] Goin' Home [PV Endymion] Sam 2 Jan - 13:48

«Lâchez-moi, bande de demeurés consanguins !!! Vous ignorez à qui vous avez à faire ! Si vous tenez tant que ça à vous battre, je peux vous garantir qu’il vous en cuira !»

Bon, bien évidemment, il ne s’était pas attendu à un retour de tout repos à Atlantis. L’armure du Naga avait beau être venue le trouver à Rome, il lui avait fallu rejoindre Massalia par ses propres moyens pour pouvoir y franchir l’arche qui la ramènerait au royaume sous-marin. Il avait franchi cette dernière sans vraiment éveiller les soupçons. Tout du moins le croyait-il. En réalité, il fallait sans doute plus qu’une simple cape pour berner ainsi les premiers remparts de la cité sous-marine.

Alors qu’il se trouvait à quelques pas du pilier de l’Atlantique Nord, une alerte avait été donnée et une petite dizaine de gardes avaient surgit de nulle part pour se saisir du banni. Il avait envoyé deux de ces crétins s’encastrer dans le mur le plus proche mais il était clair qu’aux vues du nombre de prétendants à la chirurgie faciale, il ne pourrait pas faire l’économie de son aura.

«Très bien, ramassis de chiure de mouettes… Vous n’avez pas l’air de comprendre… Alors peut-être qu’une petite démonstration s’avère nécessaire…»

Sur ces paroles, Une aura pourpre se mit à émaner du jeune homme, stoppant les gardes nets dans leur élan. Les plus expérimentés se mirent à reculer. Ils savaient parfaitement ce que cela signifiait. Mais certains bleus, désireux de jouer les héros et ne prêtant pas attention aux agissements de leurs pairs, espérant sans doute le prendre de vitesse, se lancèrent à corps perdu sur lui. Sans broncher, sans donner l’impression d’esquisser un seul mouvement, les deux inconscients volèrent comme des fétus de paille. Nessius s’étant néanmoins assuré de les assommer sans plus de procès. Il avança vers le restant de la troupe.

«Je suis un poisson bien trop gros pour vous, bande d’imbéciles… Vous devriez avoir honte de tenter de lever la main sur moi…»

Ses yeux brillaient d’un vert menaçant. Son visage demeurait pour autant impassibles. Les quelques gardes restant s’enfuirent sans demander leur reste, entraînant avec eux leurs camarades inconscients. Nessius leva les yeux au ciel d’un air navré. Tout ça pour ça. Ce n’était pas vraiment l’accueil qu’il avait imaginé mais après tout, pouvait-il en être autrement ? Ils ne faisaient que suivre les ordres qu’on leur avait donnés. Il allait sans doute devoir rectifier ça au plus vite et faire comprendre à sa famille qu’ils avaient tout intérêt à effacer son ostracisme s’ils ne voulaient pas déclencher la colère de Poséidon.

Il senti alors une présence dans son dos. Un éveillé. Peut-être un des lieutenants chargés de protéger le pilier de l’Atlantique Nord.

«Ca y est, ils se sont décidés à m’envoyer le portier ? C’est pas trop tôt… J’ai bien cru devoir ouvrir cette porte tout seul… »

Ne pas déranger

Affalé sur mon trône de bois et d'or, je savourais le contenu de ma coupe, du bon vieux rhum, une donzelle sur les genoux et hilare en écoutant les dernières aventures fictives ou réelles des quelques pirates face à moi.
L'alcool coulait à flot, les rires faisaient vibrer les murs épais de "La Dame rousse", et un bel éphèbe me dévorait du regard depuis de longues minutes. Bref, la soirée qui s'annonçait serait délicieuse !
Une pensée réconfortante vite balayée lorsque l'émergence d'une aura inconnue me tira de ma bulle de légèreté.

Bordel...

Confirmant mes sensations initiales, le spectre glauque de l'ermite se matérialisa à mes cotés pour me susurrer quelques mots à l'oreille. Provoquant un silence de mort par sa seule présence, et ce qu'elle signifiait.
Non sans regret, je repoussais la belle peu farouche d'une claque sur sa croupe, me dirigeait vers le bellâtre pour poser un baiser langoureux sur ses lèvres tremblantes, et me dirigeais vers la sortie, les échos de la fête résonnant dans mon dos.
Aussitôt avalé par une carte, j'émergeais au centre d'une scène de carnage. Gardes assommés, et un inconnu qui m'accueillit en me traitant de.... portier ?
Un sourire de bien mauvais augure me dévora le visage, alors que je bondissais à la vitesse de la lumière pour apparaitre à quelques centimètres de sa tronche d'importun. Une main saisissant son menton, afin de plonger mon regard dans le sien le temps que mon poing vienne percuter sa mâchoire, manière de l'expédier contre un mur.
Uniquement vêtu de ma chemise de pirate déboutonnée, et de braies sombres, je relevais mes manches, sans me départir de mon air renard.

Je n'apprécie pas vraiment qu'un intrus grande gueule vienne perturber mes projets de soirée débauchée, m'empêcher de savourer mon rhum et cogne sur mes gardes. Alors gamin, tu as intérêt à avoir une bonne raison de venir foutre le bordel sur mon domaine...

Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de me servir de mes poings ou de ma rapière, dans un corps à corps digne de ce nom. Cet importun allait-il faire profil bas ou la jouer gros bras ? Les mots allaient-ils parler ou les coups ? Au choix.

Il se releva, époussetant ses habits. La puissance de ce type n’avait rien de celle d’un simple lieutenant. Sa vitesse non plus d’ailleurs. Plutôt un général. Et le pilier de l’Atlantique Nord n’avait qu’un seul et unique gardien…

«Dragon des mers, je présume ? Ravi de faire votre connaissance même si je vous imaginais plus… délicat.»

Tout général qu’il était, il n’allait pas le laisser lui refaire le portrait aussi facilement. Bien sûr, il éviterait au maximum le conflit. Se brouiller avec un supérieur alors que l’on est encore, du moins officiellement, un banni, était sans doute la plus mauvaise des stratégies

«Je suis navré de vous avoir importuné mon doux prince, mais il semblerait que certains gardes aient quelques difficultés à reconnaître un officier de l’armée des sept mers quand un nouveau daigne arriver à Atlantis. J’ai dû malheureusement leur montrer la véracité de mes dires… En réalité, je veux juste rejoindre le pilier central et présenter mes hommages… »

Feindre la négligence, la méprise, l’incompétence de la soldatesque. Omettre certains détails. Histoire de noyer le poisson. Même s’il est gros comme un général. Et rebondir sur les paroles d’autrui. Surtout quand la vanité y transpire comme un sénateur en surpoids dans un caldarium.

«J’ai donc interrompu votre petite sauterie… Vous m’en voyez navré. Vous comptiez peut-être sur une jolie nymphe à déflorer ou un bel éphèbe à chevaucher ? Les deux peut-être ? Pour votre gouverne, je n’apprécie pas non plus qu’un inconnu me flanque son poing dans le visage sans que nous ayons été présentés au préalables…»

Comme si cela pouvait l’impressionner. Il remontait ses manches comme s’il était prêt à en découdre. Décidemment, cet homme se donnait des airs. Un Tremere peut-être ? Ou un O’Bannon à en juger par son côté fantasque ? Qui qu’il soit, il n’en restait pas moins un des généraux de l’Empire et à ce titre, Nessius n’avait pas la prétention de pouvoir lui faire face. Autant douche ses velléités de violence immédiatement.

«…Et je crains que vous ne tiriez ni gloire ni réconfort à mettre une raclée à un simple capitaine. En revanche, il est presque certain que le Légat ne verra pas d’un très bon œil que l’un des nouveaux serviteurs de Poséidon ait perdu la vie aussi inutilement parce qu’un général interrompu en plein coïte lui a refusé le passage à son pilier… »

Il croisa ses bras devant lui, attendant de voir quelle posture le fanfaron allait prendre.

«Puis-je au moins avoir l’honneur de connaître votre nom ou me laisserez-vous dans l’ignorance ?»

Apaisement

Oh bon sang, c'était encore pire que je pensais...
Non seulement, l'intrus ne semblait pas sentir la nécessité de jouer profil bas, de présenter des excuses, mais il osait me faire du chantage au Légat... J'explosais donc de rire à l'écoute de ses propos.

Tu es noble, toi. Tout t'es acquis, tout est justifiable sans l'ombre d'un remord. Et si on ose poser la main sur ta petite tête d'ange, tu cours te planquer dans les jupes de l'autorité... Navré gamin, mais Orpheus n'a qu'un œil, et rien ne dit qu'il aurait vent de la disparition d'un inconnu aux portes du royaume sous-marin.

En signe d'apaisement, je croisais les bras, avant que la curiosité ne vienne remplacer l'envie d'en découdre sur mon visage.

J'avoue que tu ne manques pas de cran... Oser demander l'identité d'un général avant de divulguer la tienne... Bien peu agiraient de la sorte. Tu es donc capitaine ? Cela ne me donne toujours pas ton nom.

Encore un de ces nouveaux éveillés ou membre d'une noble lignée récemment promu... Etait-il trop demandé de leur faire comprendre la base du respect et de la notion de territoire ?
Tout en décontraction, je m'assis dans les airs, flottant à quelques pas du sol.

Je suis Endymion. Porteur de l'écaille du dragon des mers et doyen des généraux de sa majesté Poséidon. Et pour ta gouverne, tu es sur mon domaine. Il te suffisait donc de venir me quérir pour te présenter, au lieu de cogner sur mes gardes. Non pas que je sois contre une belle bagarre de temps à autre, ceci dit...

A quelle catégorie de notable ce gamin appartenait-il ? Plutôt du genre forte tête mais soucieux du protocole, d'une soif d'apprendre et d'un bon esprit. Ou... Le style à deviner à mon simple prénom mon appartenance aux Vulgaires, et à me traiter comme tel, sans se soucier de mon rang ou de mes faits d'armes ?

Re: [Octobre 552] Goin' Home [PV Endymion] Dim 3 Jan - 8:40

«Et vous, vous prenez vraiment votre supérieur direct pour un oisillon tombé du nid… Vous pensez sérieusement que le Légat, premier serviteur de notre Seigneur ignorerait l’apparition d’un nouveau protecteur d’Atlantis ? Il est inutile de feindre la stupidité. Je ne suis pas un plébéien…»

Non, mon général. A ce petit jeu-là, il était inutile d’essayer faire avaler des couleuvres au capitaine du Naga. S’il voulait se lancer dans une joute verbale, il risquait de s’en mordre les doigts. Pour autant, voyant son vis-à-vis croiser les bras, Nessius estima que le danger d’être rossé était temporairement écarté. Néanmoins, il restait vigilant. Le Dragon des mers pouvait très bien lui porter un coup fatal sans qu’il ait l’occasion de lever le petit doigt.

Et donc, ce dépravé se nommait Endymion. Pas un nom usuel parmi les nobles d’Atlantis. Un plébéien ? Non peut-être un vulgaire. Donc un adopté. Et si tel était le cas, il devait appartenir à l’une des deux seuls familles à recourir à cette pratique dégradante. Un O’Bannon ou un Bjornaer.

L’aspect du général était plutôt sophistiqué. Un côté androgyne qui devait certainement plaire aux jeunes femmes de l’aristocratie et à leurs mignons. Un homme-jouet grandeur nature. A ce détail près qu’il s’agissait d’un jouet potentiellement mortel. Le fait que Poséidon ait confié une écaille de général à un homme de sa condition le laissait songeur. Mais il ne commettrait par l’erreur de le juger à l’aune de sa simple origine ou de s’aviser de le prendre de haut.

«Endymion… O’Bannon, j’imagine? Je suis Nessius, capitaine du Naga. Pour votre gouverne, général, ce sont « vos » gardes qui m’ont agressé en premier. Je n’ai fait que me défendre après avoir tenté de les en dissuader par la parole…»

L’évocation du statut de doyen des généraux persuada Nessius que sa stratégie de conciliation était bien la plus pertinente. Si ces dires étaient effectivement exacts, il valait mieux taire certaines choses. Son nom par exemple. Pas tant qu’il n’aurait pas réglé certaines affaires de famille en l’occurrence. Il aurait bien le temps de revenir se présenter en bonne et due forme lorsque son honneur et sa légitimité aurait été rétablis. En attendant, il convenait de jouer la carte de la diplomatie et de l'apaisement. L'important était de se rendre au pilier central. Le reste ne comptait pas.

« Et puis je pensais sincèrement qu’à défaut des gardes, un simple lieutenant aurait suffi à me permettre le passage sans avoir besoin de déranger le premier responsable du pilier en personne…»

Une manière poli et détournée de renvoyer l’officier à ses orgies. D’ailleurs ou étaient donc les six incompétents censés l’épauler ? Sans doute trop saoules pour intervenir. Surtout s’ils appartenaient à la même engeance…

Garde atypique

Pas un plébéien, hein ?
De plus en plus intéressant... Nessius venait donc de confirmer mon sentiment premier, et j'adressais à la suite de ses paroles un rictus torve.

Entre tuer et mutiler, il y a tout de même une différence. Tu n'imagines pas tout ce que le Légat peut autoriser à son général le plus aguerri...

Bon, principalement une tolérance inédite concernant ma réputation de débauché mais je doutais qu'Orpheus voit d'un... mauvais oeil, une réprimande qui ne mettait pas en danger la vie d'un trouble fête de cet acabit. Mais avant d'en venir à de telles extrémités, il fallait vraiment que ce jeunot m'agace au plus haut point. Je n'étais pas vraiment du genre sanguinaire...
Passant rapidement sur son idée concernant mon nom, j’enchaînais, sans volonté affichée de lui céder le passage.

C'est pas moi, c'est l'autre... Allons, capitaine du Naga... Épargne moi ce type d'excuse digne d'un mousse mal dégrossi. Tu n'es pas un plébéien, dis-tu ? Dans ce cas, ton premier réflexe devrait être de me jeter ton nom, et le poids politique qu'il sous-entend, à la face manière de m'intimider. Depuis que je suis devenu l'époux de Calista Atlas, tu n'imagines pas comme j'ai eu l'occasion d'observer les individus dans ton genre.

Aucune insulte dans mon ton, mais un début de curiosité.

Tu serais probablement étonné par le faciès de mes lieutenants actuels... Nous manquons d'officiers, ces temps-ci, alors je pallie moi même à cette carence. Une fois la porte traversée, tu aurais dû suivre le chemin qui longe mon pilier. Et fatalement, tu aurais fait la rencontre avec mes hommes de confiance. Enfin, homme... Si l'on veut.

Esprits serait un terme bien plus adapté. Outre la brume qui malmenait l'orientation et les sens de ceux qui s’engageaient sur la voie dont j'avais la garde, trois de mes serviteurs arpentaient eux même la route, en quête d'intrus. D'où une vigilance accrue de la part de la basse troupe, de peur de laisser un pauvre hère se perdre dans le brouillard du monde occulte.

Je ne crois pas t'avoir déjà aperçu dans la cité, ou dans un quelconque dîner mondain... D'où viens-tu donc ?

«Même au plus haut du trône, nous ne sommes assis que sur notre cul mon général. Sauf votre respect, aussi expérimenté que vous puissiez être, s’en prendre à un frère d’arme reste un crime. Et si le Légat « tolère » vos petits plaisirs, je doute qu’il risquerait sa place à l’Amirauté pour vous couvrir… »

C’te bonne blague. Il était clair qu’il le prenait de haut. Et qu’il continuait indirectement à le menacer. Mais au moins en restait-on au niveau verbal ce qui arrangeait grandement Nessius. Le Dragon des Mers lui bloquait clairement le passage et ne semblait pas enclin à le laisser passer pour le moment. Lui donner son nom ? Et puis quoi encore ! Il croyait qu’il allait tomber dans un piège aussi vulgaire ? Décidément les excès de beuverie et de parties fines avaient dû altérer son esprit. Le néo marina n’allait pas tomber dans le panneau.

«C’est là que se situe toute la différence entre les parvenus et les véritables fils d’Atlas. Je n’ai pas besoin de donner mon nom de famille pour savoir ce que je vaux et pour en imposer aux autres. Je préfère être jugé à mon seul mérite. Trop de familles aristocratiques pensent que leur nom leur garantie le pouvoir et qu’ils peuvent faire l’économie des compétences nécessaires… Comme celui d’être obligé de citer sa femme pour se donner une contenance… »

Et paf ! Remonte ton slibar Lothar ! Ce n’était pas parce qu’il pratiquait la gymnastique horizontale avec un membre de l’une des familles les plus nobles de la Cité que cela le rendait plus compétent. Les individus dans son genre. Il riait intérieurement. Il n’avait sans doute rien de commun avec les autres aristocrates qui étaient restés bien au chaud dans leurs petites intrigues médiocres. Lui avait parcouru l’Italie, vécu à Rome et assisté à la chute des Oracles. Des épreuves qu’il n’était pas près d’oublier. Mais il ne s’étendrait pas là-dessus. Ce n’était pas le bon moment.

« Si l’Amirauté manque d’officiers, c’est une raison de plus pour me laisser passer. Faut-il que j’appelle mon écaille pour vous prouver mon identité ? J’ai évité les mondanités ces dernières années, trop de viande saoule et de petitesse d’esprit à mon goût…»

Nessius s’agaçait quelque peu. S’il devait négocier ainsi à chaque pilier, ils n’était pas rendu.

Ouvrir la porte

A ce stade, deux options se présentaient à moi.
Répondre par le mépris à cette espèce de coq arrogant, ou lui faire avaler ses dents avant de le propulser jusqu’au pilier central à coups de pied au derrière.
Main caressant mon menton, air songeur braqué sur ce mousse d’eau douce, je trouvais la seconde option de plus en plus tentante.

Ton mérite ? Et quel est-il hormis avoir commis l’erreur de te mettre à dos le seul général des mers ayant participé aux deux dernières guerres et encore présent pour en parler ? Ah ça de la gueule, tu n’en manques pas…

Mais au premier combat venu, ce type de jeunot risquait de n’avoir à opposer à un adversaire que sa morgue. Combien de blanc-bec avaient-ils péri pour les mêmes erreurs ?
Toujours parfaitement détendu, je fis apparaitre une bouteille de rhum dans ma paume, avant de porter le goulot à mes lèvres asséchés par une trop longue abstinence.

Je vais te donner un conseil, petit… Même si je me doute que tu n’en tiendras pas compte. Face à plus fort que soi, il faut savoir jouer profil-bas. Et quelques mots d’apaisement, t’ouvriront bien plus de portes que le mépris ou la suffisance. Parfois, un geste, une phrase peut dénouer une situation qui pourrait finir dans un bain de sang.

Et pour ponctuer mon affirmation, je jetais la bouteille vers l’impudent. A lui de la réceptionner ou pas. Qu’importe le résultat, je posais pied à terre, avant de claquer des doigts, ce qui eut pour effet d’ouvrir bruyamment la porte menant au chemin de mon pilier.

Ta répartie ne te sauvera pas lors d’un combat. Les enseignements qu’un vétéran comme moi pourrait te prodiguer, par contre…

Et d’un mouvement de main, je désignais l’ouverture désormais accessible. Qu’il poursuive donc sa route. Mais nous n’allions pas en rester là, et Orpheus serait mis au courant de la teneur de cet échange.
Mais vu le caractère de ce jeune coq, il risquait de prendre ma parole par dessus la jambe. Sa destination finale n’en arriverait que plus vite, comme bien d’autres individus de cet acabit au fil des dernières années.

«Donc il suffit de quelques mots pour vous vexer ? Je suis censé être impressionné par vos états de service ? Je n’ai pas la prétention de vous arriver à la cheville, mon général, mais le fait que vous ressentiez le besoin de crier vos hauts faits sur les toits devant un subalterne m’interroge sur votre confiance en vous-même… »

Et pan ! Dans la gueule à Jean ! Il était presque attendrissant cet éphèbe aviné, ce vieux briscard de la lutte armée autoproclamé, cet hédoniste à la petite semaine. Attendrissant s’il n’avait pas été aussi pathétique d’autosuffisance et de brosse à reluire. Quelque chose à compenser peut-être ? Il pensait certainement qu’il aurait le dernier mot sur son jeune vis-à-vis sous prétexte d’une quelconque déférence ou du poids hiérarchique. C'était mal le connaître.

«Le profile bas, je le réserve pour le champ de bataille afin de mieux surprendre les ennemis de notre Seigneur. Nous sommes frères d’arme et, dans ce cadre, je vous dois l’honnêteté autant que le respect. Je ne pense en aucun cas avoir manqué ni de l’un, ni de l’autre dans nos échanges. Je suis navré que vous pensiez le contraire… »

C’est alors qu’il lui lança une bouteille en plein visage. Nessius la fendit d’un simple geste, libérant des embruns de verre et de rhum qui vinrent vivifier son visage. La porte était ouverte. Il n’allait pas prolonger l’échange plus que nécessaire. Vu la tournure des événements, il ne servait à rien d’insister. Vis, deviens fort, combat un autre jour. Il aurait bien le temps de voir comment son rapport au Dragon des Mers évoluerait. Mais il n’avait certainement pas démarré sous les meilleurs auspices.

«Je ne compte pas sur les mots pour m’aider en combat. Mais ils ne sont pas la seule arme à ma disposition. Vous vous en rendrez rapidement compte lorsque nous combattrons côte à côte, mon général…»

A ces mots, il salua sobrement Endymion et, tournant les talons, il s’engouffra sous le pilier pour poursuivre sa route.

Citation :: RP Terminé. Merci beaucoup Endy, ce fut un plaisir

Re: [Octobre 552] Goin' Home [PV Endymion]

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