[Mi-Mars 553] Sur le départ [Solo - Terminé]

Un coin bordélique et, surtout, propice aux histoires plus pénibles les unes que les autres. Pas vraiment un endroit pour moi, quoi. Ces délires de politique, ça me dépasse. Plus que ça, ça me passe au-dessus. Pourtant, je me retrouve encore au milieu de toutes ces merdes, merci César. Décidément, je n’attendais pas grand-chose de toi à ce niveau-là, mais tu dépasses toutes mes attentes. La chute est longue, n’est-ce pas ?

Si seulement t’avais fait l’effort de te conformer aux règles, on en serait pas là.
Pas les leurs, mais les nôtres. Cela étant, si tu étais un gars digne de confiance, ça se saurait depuis le temps.

Las, je hausse les épaules machinalement : cette constatation laisse malgré tout un goût amer dans ma bouche. Un bâillement ravalé et je lance une œillade rapide vers Bestiole qui me suit de loin et, finalement s’arrête. C’est quoi son problème à lui aussi ? Décidément, ils se sont filés le mot. D’un signe de la main, je l’intime à s’approcher, mais il refuse et s’allonge sur les dalles de la ruelle déserte. Pour changer.

Une main dans la tignasse pour me gratter la tête ; une grimace offerte. Qu’est-ce que je peux faire de plus ? Dans un soupir, je peste un coup puis me dirige finalement vers lui, pour lui agripper la crinière.

« On s’en va, Bestiole, alors reste pas là ».

T'es borné, tu sais ? Mais bon, je parle à un mur, je sais déjà tout ça.

C’est à se demander qui est le plus pénible des deux. Sans surprise, Bestiole commence à feuler. Il gueule pas tant pour la douleur, mais juste pour le plaisir de m’agacer. Toujours est-il qu’il ne changera visiblement jamais. Le bruit n’est pas très fort, mais c’est suffisant pour me casser les oreilles. Lentement, je perds patience. Faut dire que le séjour a été approximativement tout sauf pertinent. Une ou deux exceptions, peut-être, et encore…

Je tire un coup sur ses poils, en vain. Comme d’habitude, Bestiole n’en fait qu’à sa tête. Il veut montrer qu’il est là, je sais pas, mais, même en tira sur sa crinière, il bouge pas d’un centimètre. Honnêtement, ça commence à bien faire, les caprices.

« Continue comme ça et j’pars sans toi. »

J’aurai la paix, comme ça.
Même ça, ça suffit pas. Rien n’y fait, il reste couché là, sur le sol de l’allée, comme un gamin qu’on aurait réprimandé. À tous les coups, il m’en croit pas capable. Et pourtant… Pourtant…
Je relâche brutalement ma prise, m’éloigne sans lui accorder le moindre regard. Qu’il reste planter là, si c’est ce qu’il veut. Moi, j’me barre. Ou, plutôt, je m’immobilise. Je pars où, déjà ? Une pression sur ma manche m’oblige à baisser les yeux. Le tissu entre les dents, il tire dessus.

« Quoi ? Tu veux pas rentrer ? »

La première question qui me vient c’est : rentrer où ? Maintenant que j’y pense, ça n’a jamais vraiment été très clair, encore moins maintenant, après la déception. S’il était pas haut dans mon estime, il est carrément sous terre, là. M’enfin, c’est comme ça.

« Ou tu veux me laisser, toi aussi ? »

Rien de plus qu’un murmure. Pourtant, ça suffit pour qu’il me rende mes vêtements. Pas si compliqué que ça, finalement...

« C’est bon, j’ai pigé. Allez, viens. On bouge, je veux pas rester ici. Ça a déjà trop duré, cette mascarade débile. »

Citation :

RP terminé, Taym quitte Camelot.