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 [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima]

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AlastairAlastairArmure :
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Message [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima]   [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima] EmptySam 27 Fév - 22:57

Il pouvait sentir le froid de la pluie sur son visage. Les vents sifflants, porteurs d’un mélange de sel et de terre battue. Immobile, silencieux, il observait l’horizon. Ses yeux dérivaient doucement sur les courbes des lourds nuages gris qui occupaient le ciel, immuables et intraitables. Crachant leur haine sur la terre et l’océan. Il restait ainsi, à genoux, sur les rebords d’une falaise abrupte et rocailleuse. Le son des vagues lui parvenait jusqu’aux oreilles, faible, lointain. À peine perceptible depuis les contrebas.

Derrière lui, une mélodie étouffée. Un son discordant, insistant. Il pouvait sentir la force qui l’invitait à se retourner. À reculer dans les ténèbres qu’il devinait sans même les voir. Mais il s’efforçait d’y résister. Son visage était fatigué. Frigorifié par la pluie battante. Ses yeux endoloris à cause du vent côtier qui soufflant sans interruption. Et pourtant, il résistait. Il ne voulait pas fermer les yeux. Il ne voulait pas y retourner. Dans ce gouffre d’oubli, dans ce vide caverneux qui l’attendait. Il s’accrochait aux souvenirs qui remontaient encore à sa mémoire, aussi déprimants qu’ils soient. Même ce paysage morne et froid avait quelque chose d’inimitable. Quelque chose dont il voulait profiter autant qu’il le pouvait. Les rares hameçons encore accrochés à son âme, sur lesquels il tirait en dépit de la douleur qu’ils causaient. Mieux valait la douleur que le vide.

Mais il savait que rien n’y ferait. Pas indéfiniment. Pas encore, en tout cas. Il poussait juste contre l’inévitable pour le fait de pousser. Un regard fatigué se lève vers les nuages, grondant leur colère avec fracas. Il sourit. Il reviendra bien assez tôt. C’était là sa salvation et son calvaire tout à la fois. Il revenait chaque fois, sans faute. Comme un animal dressé. Une larme se mêle aux gouttes de pluie sur son visage, et ses yeux se ferment. Il reviendrait.

Et le tonnerre éclate.

~¤'°'0’°'¤~


Un soubresaut secoue une forme sombre. Tel une statue, une gargouille poussiéreuse, son corps reprend vie. Ses yeux s’entrouvrent lentement, assimilant l’ambiance rougeâtre qui caractérise les lieux. Combien de temps avait-il passé endormi? Perdu hors du temps et de l’attention des âmes qui traversaient et peuplaient ces couloirs au cœur battant? Nul cycle de jour ou de nuit en ces profondeurs. La lumière brûlante du soleil ne parvenait pas en ces lieux, pas plus que les rayons froids de la lune. Calé dans un renfoncement rocheux, il s’était enveloppé. Recroquevillé sur lui-même. Tel un gardien silencieux et invisible, il s’était endormi, perché au-dessus des appartements de celui qui l’avait guidé vers la Montagne de Chair. Il avait répondu à l’appel. Avait exploré les entrailles de la bête. Croisé diverses âmes, certaines vibrantes, d’autres prêtes à se briser. Puis le Dédale avait été déserté. Hormis quelques rares âmes égarées, restées derrière. Le silence omniprésent dans cette forteresse au souffle rauque. Même la mélodie si douce à ses oreilles avait fini par s’affaiblir, lointaine, patiente. Telle une berceuse pernicieuse, l’invitant à laisser la réalité à ses affaires jusqu’au prochain crescendo.

Dans le silence, il renifle l’air. Tel un prédateur, une bête à l’estomac qui gronde, il renifle l’air. Quelque chose de nouveau. Quelque chose de frais. Quelque chose de dangereux. Quelque chose d’excitant. Un grondement sourd émerge, de sa voix, de son corps, de ses os. Ses bras s’étirent en une série de craquements, et ses mains griffues, longues et osseuses, émergent des ténèbres profondes avec une lenteur travaillée, l’extirpant de son caveau de fortune. Sa forme émerge, drapée de tissus sombres et épais tombant en vagues lourdes. Une large capuche recouvre son crâne, dissimulant à moitié ses traits et sa peau grise, sale. Son visage encadré de longs cheveux qui tombent sur son torse. Un sourire faible, prudent, curieux, alors qu’il apparait au-dessus d’une pièce où il s’est fait oublié, faucheur obscur et assoupi au-dessus des crocs d’un monstre immortel.

« Une nouvelle note. Une nouvelle marche. Les Crocs s’élargissent, et sourient avec voracité. »

Il pouvait l’entendre. La première note d’une nouvelle mélodie. Un nouveau chapitre. La Guerre revenait vers lui, sous un nouveau visage, une nouvelle aura, une nouvelle menace. Il l’entendait marcher, respirer, la musique s’accentuant à chaque pas. Sa langue fourche entre ses crocs de façon instinctive, trahissant une anticipation qu’il n’aurait su dissimuler. Les promesses de Zvezdan n’étaient-elles donc pas vides? Son attente avait-elle été à dessein? Ses mains allaient-elles enfin se plonger dans le sang promis, au son des cris, des craquements et de la rage millénaire?

Son sourire s’élargit, et un rire sec, saccadé, secoue sa forme drapée de noir alors que ses griffes pianotent la pierre à ses côtés avec excitation. Ses yeux clignent, et il s’avance encore un peu plus sur sa corniche, tel un enfant espiègle. Les reflets métalliques de ses iris percent les ténèbres de la capuche sur sa tête, à la recherche de cette bonne nouvelle qui l’a tiré de sa torpeur. Il veut voir. Il veut entendre. Il veut sentir. Il voulait voir qui entrait ici dont la présence faisait battre son cœur d’anticipation après tant d’attente.

« La Mélodie s’avance, elle souffle et augmente. Je peux l’entendre… loin devant, portée par les vents. Je peux les sentir, les entendre. » Il renifle l’air une nouvelle fois. Son rire s’élève de nouveau. « Chasseur, prédateur, lame sans pitié et sans avarice. Quel jour grandiose, le Carnage marche en ces murs! »

Il cherchait des yeux. Il voulait voir. Il voulait sentir. Il voulait entendre. Où était-elle? Où était-elle?
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Message Re: [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima]   [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima] EmptyDim 7 Mar - 13:43
Mes premières impressions se sont confirmées de cet endroit. Il me répugne et me dégoûte. Je m’y suis installé et j’ai fait de cette arène mon domaine. Il y a des quartiers ici, plutôt correct. Et qui fatalement, ne me change pas vraiment des grottes et cavernes dans lesquels nous nous sommes installés pour éviter la violence de la chaleur du désert. Et j’ai commencé à prendre mes marques. Cardinal, est un rôle important, celui qui commande aux soldats et mène les armées. Alors il m’a fallu prendre en main la piétaille, avant de rencontrer ceux qui, comme moi, portent ses cuirasses. Et certains soldats m’ont parlé d’une chose qui a commencé à bouger, une chose qui dépend de la guerre. Alors je me suis mis en route à la rencontre de celui qu’il semblerait, je doive rencontrer.

Qu’est-ce que cette putain de chose ? Dans le désert, cet être étrange aurait été mis à mort rapidement. Mais ici, il semble servir un but. Celui de la conquête de la guerre. Après tout, il est toujours bon d’envoyer les monstres en première ligne, au moins, une fois dans leur vie, ils servent un but autre que celui de leur pulsion. Mais celui-là peut-il vraiment finir par se rendre utile? C’est ce qu’il m’appartient de voir. Après tout, il semble porter mes couleurs et de fait, devoir dépendre de moi et de ma volonté. Mais que faire de cette chose qui semble plus préoccuper la jouissance du propre son de sa voix que de marcher parmi les mortels ? Monstre d’ego encore une fois. Je le laisse courir, rôder l’observant de l’endroit où je m’étais installé. À vrai dire, il n’est pas vraiment discret, les déments le sont rarement dans ce genre de moment. Ils le sont plus quand il s’agit de faire couler le sang. Je me demande s’il a réparé les yeux qui se sont posés sur lui depuis un moment. Ou s’il est fatalement trop occupé à s’écouter parler ?

Après un temps d’errance, je choisis un moment où il semble plus à une bête qu’à un homme. Le genre de chien qu’on garde pour la chasse et qu’on lâche pour courir après une biche. Mais en rien il n’a l’aspect d’un homme. Est-ce comme ça qu’il me faudra le traiter ? Comme un chien qu’on dresse ou sous cet aspect de bête se cache justement quelqu’un capable d’autre chose que de jouir de lui-même ? Alors je m’avance vers lui, la cuirasse de la guerre couvrant mon corps, le casque couvrant mon visage. J’étouffe mon aura, ainsi, il n’aura face à lui qu’une cuirasse et son nouveau porteur qui semble ne rien lui renvoyer. Un casque impossible à lire et nous verrons alors, ce qu’il en est.

« - Et quelle chanson es-tu venu chanter ici alors ? »

Ma voix est simplement celle de la question. Pas encore le moment de lui donner d’ordres ou de justement, poser les véritables questions. Il s’agit là de jauger cette chose, de comprendre cette bête. Après tout, les chiens ne mordent que s’ils ont mal été dressés. Mais un chien qui mord n’est plus un bon chien et les mauvaises bêtes ne sont pas nécessaire. Alors s’applique la logique de l’épée.
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Message Re: [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima]   [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima] EmptySam 20 Mar - 6:50
Une voix. Caverneuse, neutre et feutrée, derrière fentes métalliques et plates d’armure. Une voix qui lui répond, réagit à sa présence et l’intime à se dévoiler plus avant. Une nouvelle voix impérieuse de la façon la plus simple. Orgueilleuse sans vanité. Sèche sans brutalité. Implacable sans irrespect. Que voilà une forme intriguante.

Il sourit. Il sourit de toutes ses dents.

Sa forme enroulée de tissus à demi-déchirés s’élance, telle une chauve-souris grotesque dans les airs. S’accroche quelques mètres plus loin à une protubérance osseuse. Dans une série de mouvements habiles, rapides, souples – presque trop -, il descend avec empressement et candeur. Un dernier rebord, et une dernière chute. Il se réceptionne devant la nouvelle forme affublée d’un souvenir rouge. Se redresse sa forme incongrue, une expression de joyeuse curiosité sur son visage alors qu’il détaille l’armure devant lui. On aurait pu croire qu’il avait oublié un moment que quelqu’un se trouvait à l’intérieur. Il n’avait pas revu cette armure depuis son arrivée au Dédale. Depuis que Zvezdan l’avait découvert, invité, plongé dans les flots rouges, et laissé à ses instincts dans les boyaux d’un monstre millénaire de la taille d’une montagne. Il fixait le casque, un calme nostalgique dans son regard ; bons et mauvais souvenirs à la fois, cette armure lui évoquait-elle. Comme toute chose digne d’être mémorable.

Mais il ne pouvait se perdre plus avant dans ses songes dépassés. Car même s’il ne pouvait les voir, il pouvait les sentir : des yeux l’observaient. Froids. Perçants. Aucune aura n’émanait de cette nouvelle entité, et pourtant, il pouvait sentir une certaine pression. Le silence était pesant, envahissant. Oppressant. Elle lui avait posé une question, et attendait qu’on lui réponde.

Il ne serait pas dit qu’Alastair était un malpoli.

« L’excitation et l’anticipation ne devraient pas bloquer le chemin des manières. » Ses mains se joignent souplement devant lui, sa posture maintenant pénitente d’apparence. « Ni celui de l’humilité. »

Ses doigts s’élèvent, et la large capuche sur sa tête retombe sur ses épaules. Dévoilés, ses traits à mi-chemin entre l’homme et la bête. Le sourire humain empli des crocs du chasseur. Les yeux aimables et gris comme l’acier. Une peau lisse de la couleur de la pierre. Un visage indescriptible encadré de longues mèches lisses qui tombent sur son torse, d’où s’élève une voix maintenant profonde, presque caverneuse. Un ton calme, mielleux. Agréable si on ferme les yeux pour oublier son apparence. De la chose exaltée qu’il était il y a une minute, l’homme a surgi pour les bienfaits de la situation.

« Ma chanson n’est qu’une note dans un hymne éternel. Une mélodie à peine audible à travers les percussions des bottes, le sifflement des souffles arrachés. Le tintement du fer et le craquement des os. Je suis une note infime dans la chanson intemporelle de la Guerre et de son sillage. »

À mesure que les mots franchissent ses lèvres, il avance de quelques pas, tranquillement. Aucune menace dans sa posture, aucune duperie dans ses paroles. Son expression est songeuse. Puis rêveuse. Puis emplie d’une sérénité… dérangeante. Ses yeux se ferment, et il semble tendre l’oreille. Écouter un son imaginaire qu’il est le seul à percevoir. Et il sourit de nouveau. Ses paupières se soulèvent à moitié, fixant un point invisible.

« Je poursuis une mélodie sans commencement et sans fin. Perpétuelle. Magnifique. Primale. » Sans que sa posture ne change, sa peau s’agite sous les tissus. Comme si sa chair était habitée d’une vie propre. Quelques craquements secs se font entendre, alors que la forme décharnée du géant gris est secouée au rythme de plaques osseuses, rouges et lisses, qui semblent émerger de son corps pour se placer sur sa peau. Déjà impressionnant de taille, il gagne encore plusieurs centimètres quand ses talons s’allongent en une forme osseuse, et les tissus amples glissent ou se déchirent sur lui, tombant sur le sol en vagues pour dévoiler sa forme changeante. « Je l’entends chaque jour, chaque nuit. Perçant le silence et les âges. Le chant de l’agression, et le rugissement de l’humanité. »

Sa transformation s’achève, alors que de larges ailes achèvent de se former sous ses bras et que les pièces recouvrent sa tête en une caricature impie et osseuse. On ne voit plus ni ses yeux, ni la majeure partie de son visage. De larges plaques osseuses recouvrent la moitié supérieure de son crâne, s’élargissant ensuite en deux larges cornes courbées vers l’arrière, achevant de lui donner des airs de cauchemar. Seul subsiste une mâchoire puissante sertie de crocs, à demie-ouverte en une expression lascive. Un frisson parcourt son échine, alors qu’il retrouve une posture droite. Une langue fourchue siffle entre ses crocs, et sa voix s’élève une nouvelle fois. Auparavant grave, devenue gutturale. Râpeuse, comme si parler exigeait un effort particulier.

« Et je sais reconnaitre le chant du métal devant moi. Silencieux depuis que Zvezdan l’a laissé derrière. De nouveau prêt à chanter, à bercer le monde de sa marche inéluctable. Au son des bottes, au son du fer et des os. La Guerre marche de nouveau. »

Il baisse la tête. Penche son corps. Ses jambes plient – dans un angle dérangeant – et un de ses genoux touche le sol. Il entend sa propre armure gronder. Elle est mécontente. Elle est insatisfaite. Elle est affamée. Mais elle sait que gronder est le plus qu’elle puisse faire maintenant. L’instinct de survie et la promesse de festins à venir. Toute bête intelligente pouvait se contenter de ce genre de situation. Au moins pour un moment. Et elle serait nourrie. Bientôt. Elle mangerait jusqu’à satiété. Il pouvait le sentir, par la simple force du sans qui battait ses tempes. Les percussions signifiaient la fin d’un intermède, et la nouvelle mesure allait pouvoir être entamée.

D’ici là, il plierait l’échine devant quiconque avait gagné l’armure devant lui.

« Et le Dragon-Serpent emboite ses pas avec impatience. »

Car cette armure ouvrirait la voie vers la gloire.

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Message Re: [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima]   [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima] EmptyLun 22 Mar - 17:37
Se déroule devant mes yeux une scène étrange. Pas qu’elle soit particulièrement malsaine ou qu’elle fut naître en moi un malaise. Non. Bien que la chose en face de moi semble se donner beaucoup de mal pour ça. Petit monstre qui ne semble jamais en avoir rencontré de véritable. Alors je l’écoute parler. Car parler, il sait faire, c’est comme s’il ne tirait simplement que le plaisir d’entendre sa propre voix. Comme si cette dernière, comme une mauvaise drogue, l’envoyait planer dans un ciel que lui seul pouvait vraiment attendre. J’ai déjà eu affaire à des fous, lui, en est un tout autre genre. Alors je le laisse à sa représentation. S’il prend plaisir à ce spectacle monstrueux qu’il s’amuse. Cela m’aide à comprendre ce qu’il est. Une âme qui désire mais qui ne prend pas. Un minerai brut qui ne demande qu’à être bien forgé. Mais, est-il de ces métaux dont il faut un temps infinie pour en tirer une lame solide ou, au contraire, de ces métaux malléables et solide après avoir subi l’épreuve de la trempe ?

Oui, tes mots ne font que me le confirmer, créature sans nom, que tu es pris dans des ambitions et des désirs que toi-même tu ne comprends. À quoi aspires-tu si ce n’est le rien qui semble sortir de ta chanson ? Je saurais t’en donner une, moi, d’ambition, chien. Je saurais te donner la laisse qui te fera suivre. À défaut que tu ne désires quelque chose pour toi-même. Ou bien alors, ce que tu cherches ici, c’est simplement ta fin ? Quelqu’un qui abrégera ton tourment et mettra fin à la vie que tu es incapable de prendre toi-même ? Il faut un courage de damné, pour éteindre sa propre vie, il faut la sagesse d’un fou, pour ça. Mais sous ta folie, est-il possible de distinguer de la sagesse ou simplement la quête d’un vide qui te fait peur ? Il n’est pas difficile, créature, d’entendre le chant des cuirasses. Le lien de soumission qui les encadre est fort. Comme une forme de meute étrange, une relation de dominé et dominant. Je suis la guerre, qui domine toutes les cuirasses de rouges.

« - Qu’as tu déjà accompli pour désirer tant ? Si ce n’est pouvoir faire entendre aux autres le son de ta propre voix. Et surtout, disposes-tu d’un nom ? »

Je suis curieuse de savoir si d’aventure, tu as déjà connu ce que tu désires. Si tu as déjà pu mettre ta carcasse au service de ceux à qui tu dois obéissance. Nous verrons si tu as des faits d’armes. En tout cas, je sais déjà l’utilité que tu auras. Tu ne peux pas commander, tu ne peux pas mener les hommes sur le champ de bataille. Mais tu pourras toujours amener avec toi les bêtes. Les chiens ne sont après tout, comme les putains, jamais loin des armées.
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Message Re: [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima]   [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima] EmptyDim 16 Mai - 6:27
Que cette Guerre était froide et acérée.

Sans doute était-elle tranchante aussi, vu ses propos. Si peu de fioritures, une charge droit au but, une ligne droite vers l’objectif. Il comprenait maintenant mieux pourquoi la Guerre qui l’avait mené en ces lieux avait repris les rênes de toute la Bête. L’esprit monte à sa place, et un nouveau bras armé reprend la place laissée vacante. Grand bien leur fasse à tous. Les gens aiment leurs positions. Ils aiment donner des noms à leur rang, utiliser des mots pour designer l’ordre naturel des choses. La nature avait établi l’art de la dominance. L’homme avait perfectionné l’art de metre le pied sur la gorge d’autrui. Derrière son sourire sempiternel, le colosse s’amuse.

Toute creature impie qu’il était, il soulevait la méfiance et le dédain chez une personne de plus. À la difference que cette personne lui demandait des comptes. Des faits d’armes? Des actes d’éclat? Ressemblait-il donc à ces individus avides de gloire et de renom? Ou sa valeur était-elle donc jugée par la seule contribution qu’il apportait à ces lieux? Quelle image triste sa carrière de statue lui vaudrait-elle donc. Il fallait espérer que la Guerre ne lui couperait pas la tête par mécontentement de son inaction.

Encore une fois, le colosse s’amuse derrière son masque.

« Trouvé dans un cachot peinturé de rouge, on m’a invité. Fourbi d’une armure, on m’a promis la Guerre. De Guerre, devenu Pontifex. De Pontifex, devenu délégué en terre lointaine... » Ses doigts se croisent devant son torse, alors qu’il commence à se déplacer à pas lents, appliqués. Souples et presque sans bruit. « De promesse, aucune direction. D’arrivée, aucune instruction. Laissé dans les entrailles de la Bête, attendant le son des Cors et la marche rouge. » Encore quelques pas, et il s’arrête. Se retournant avec fluidité vers la femme sèche à qui il devait maintenant allégeance. « Un soldat sans orders ne doit-il pas les attendre? »

Sa posture n’était pas cette de la moquerie, ni celle de l’arrogance ou du dédain. Sa curiosité était douloureusement authentique. N’était-il pas une bête de guerre? Quelle bête de guerre se voyait conférer liberté d’action et de decision? Devait-il quitter le Dédale pour conquérir la region à lui seul? Devait-il mettre les forteresses à feu et à sang par ses seules mains? L’expression de son visage, aussi invisible qu’elle soit, n’en était que plus perplexe.

En ce qui concernait son nom, par contre...

De nouveau, ses chairs d’agitent avec force, de seconde en seconde. Les plaques de sa forme cauchemardesque se résorbent une à une, et sa forme commence à légèrement rétrécir alors qu’il s’avance plus près de son interlocutrice. Un pas à la fois, sa forme change, ses traits réapparaissent. Ses griffes et ses ailes se résorbent, sa peau passé du rouge au gris, et ses yeux réapparaissent. Ses mains toujours croisées devant son torse, une expression calme et curieuse sur son visage sombre, il se tient maintenant devant elle. Son sourire ne montre pas ses crocs, mais il n’en reste pas moins present. Comme toujours. La mélodie autour de cette femme était pesante, oppressante. Comme quelqu’un qui en fait tout juste un peu trop pour tenter d’asseoir sa dominance sur tout ce qu’elle voit. Cette attitude sèche, qui exige le respect. Grand bien lui fasse.

« J’ai donné mon nom à la Guerre au premier jour. Il convient d’en faire une tradition, si Guerre s’affuble d’un nouveau visage. » Son sourire s’ouvre doucement, et ses crocs réapparaissent à moitié. Ses yeux d’acier fixent la femme devant lui, teintés d’un intérêt mêlé d’anticipation. « Mon nom est Alastair. »
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Message Re: [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima]   [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima] EmptyMer 9 Juin - 12:32
Qu’il est fatiguant de le regarder écouter le son de sa propre voix et y prendre un plaisir certain. Mais peut être pour la première fois, ce qu’il raconte fait sens. Ce qu’il raconte s’avère une ouverte vers lui. Je ne suis pas étonné de voir cette chose originaire d’une prison ? Mais laquelle? Il a l’étrangeté de cet endroit au corps, mais reste à savoir si cette place sans dieux a pris son tribut sur cet esprit fragile ou si simplement, il était déjà damné avant même de rentrer dans cette terre. Il n’est qu’en ces lieux où une créature comme lui ne se retrouverait pas enfermé, après tout. Autre détail aussi, il avait été amené ici par Zvezdan quand il portait ma cuirasse. Il avait donc eu besoin d’un chien pour son armée. Mais pourquoi alors lui avoir donné ce genre de cuirasse ? Une question qu’il me faudra éclaircir. Je reconnais néanmoins la façon de commander du pontife : seul parmi les idiots.

« - En effet. Tu sais donc obéir, comme un animal dressé. »

Mais sous l’animal, se trouve-t-il un homme ? Voilà une chose dont je doute de plus en plus. Cette bête semble souffrir et sûrement, faudrait-il la tuer pour lui accorder la clémence dont il a tant besoin. Pas de clémence dans l’armée d’Arès. Pas de pitié dans l’armée de la guerre. Seulement, cherches-tu autre chose que la mort dans ces conquêtes et ces batailles qu’on t’a promise ? Il n’y a rien de pire dans le chaos du conflit qu’une bête qui ne cherche pas à vivre. Pas de plus mauvais guerrier que ceux qui ne pensent pas à l’après. Alors, bête, je pense que tu seras un mauvais soldat, mais un très bon monstre. Mais la bête semble avoir un nom… Alastair. Quel nom étrange.

« - Être envoyé à la mort est-ce là l’unique chose que ton coeur désire ? Il y a d’autres moyens plus rapide, si tu attends de mourir. Il doit forcément y avoir autre chose sous cette carapace qu’un chien plutôt laid qui attend simplement qu’on le libère de ce qu’il est, non ? »

Alors parle, ouvre ton coeur, chien. Bête étrange et morte avant d’être vivante. Mais je me demande simplement si tu t’es posé cette question à toi-même. Si tu sauras y répondre. J’en doute. Je ne pense pas non plus que celui qui t’as amené ici t’ai posé ce genre de question. Après tout, à ses yeux, tu n’es là que pour mourir et tu remplis parfaitement ce rôle. Alors, si tu cherches la mort, tu peux compter sur moi pour te la donner. Ta vie protégera celle de ceux qui veulent continuer à vivre.
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Message Re: [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima]   [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima] EmptyMer 25 Aoû - 0:10
Menaces, insultes et railleries. Quelle originalité.

Un air à mi chemin entre affecté et perplexe franchissant rapidement ses traits maintenant, alors qu’il toisait la femme acerbe qui lui faisait face. Avait-il donc été récupéré par Zvezdan avec promesses de gloire et de guerre, pour n’être que lâché dans les pattes d’une personne de ce genre? Les insultes devaient-elles lui intimer le respect? Le ton autoritaire devait-il lui faire courber l’échine? Cette Guerre ne voyait la valeur de ses nouvelles troupes que par leurs reactions à ses commentaries et les valeureux actes de leur passé militaire? Il avait du mal â cacher sa deception à la vue d’une telle possibilité.

Mais, il lui incombait de répondre à ces invectives teintées de vinaigre. D’autant plus que le sujet, comme par une force du destin, revenait comme toujours sur le même sujet. Encore et toujours. Toutes les voix ramenaient ce theme en sa presence, de façon si assurée que c’en était ironique avec le temps. Comment avait-il survécu jusqu’à ce point? Ne cherchait-il qu’à mourir? Voulait-il être passé par l’épée pour abréger ses souffrances, animal éploré qu’il était de sa mediocre condition.

Fort heureusement, contrairement aux âneries lancées contre son orgueil inexistent, ce sujet était de ceux qu’il savait aborder.

« Désire. Attends. Libère. » Un léger soufflement de nez. Amusement? Résignation? Dur à dire. « J’ai désiré, dans le noir. J’ai attend, dans le silence. Et libéré par le feu solaire. » Son regard s’égare quelques secondes, comme si les évènements se succédaient devant ses rétines. Ses yeux se ferment. « Et le désir, l’attente, et la liberation sont restés au même endroit que l’homme. Sous les décombres. Dans les gravats et la destruction. »

Souvenirs de destruction, de haine, de désespoir et de souffrance. Aujourd’hui douce note passée dont sa mélodie s’inspirait le temps de quelques accords. Il avait passé sa vie à espérer un meilleur futur. Il ne voyait aucune raison de se préoccuper des horreurs du passé maintenant. Le passé ne lui rendrait rien. Ne s’excuserait de rien. Ne lui apporterait rien.

Sa tête pivote lentement, de droite à gauche, faisant retentir le craquement sonore de sa nuque alors qu’il semble repousser quelque chose dont lui seul a conscience dans son esprit fracturé. Sa langue claque, ses mains se crispent. Un léger frisson secoue ses épaules. Et ses yeux s’ouvrent à nouveau. Un calme étrange dans ses paupières, comme un écran dissimulant à peine le chaos cache derrière. Son corps commence à se mouvoir, mains toujours croisées devant lui. Un pas, deux pas, trios pas.

« Craindre la mort. Désirer la vie. Survivre, perpétuer, conquérir, assouvir… » Sa voix est calme, feutrée. Une expression étrange contrastant avec ses précédents éclats. Un certain sérieux dans son timbre. « Ces choses sont le privilège et la malédiction de l’humain. Mais on a brûlé mon humanité, Guerre. Enfermée, affamée, oubliée, enterrée. Une page blanche d’une histoire inconnue. » La forme massive pivote lentement, et s’accroupit pour s’asseoir sur une surface adjacente. Ramenant son regard et son visage à une hauteur plus égale à sa vis-à-vis. Politesse ou hasard? Au choix. « Un homme sans son humanité, doit-il encore craindre la mort? Un homme sans son âme doit-il encore préserver sa vie? » Son regard se relève, et retrouve celui de la Guerre. Pensif, curieux. Intrigué. « En quoi mon désir ou ma libération ont-ils quoi que ce soit à voir avec mon appartenance à cette forteresse? »

Il espérait une réelle réponse. Il ne cherchait pas d’autres railleries, insultes, médisances. Ou alors si elles venaient malgré tout, qu’elles aient au moins un but, une utilité. Cette femme l’insultait depuis qu’elle avait porté le regard sur lui, et exigeait de savoir sa valeur et son potentiel. L’arrogance était-elle donc un trait commun aux porteurs de Guerre? Était-elle donc soudainement maîtresse incontestée car une armure dotée d’un statut social l’avait revêtue? De seconde en seconde, les pensées s’accumulent. Un battement sourd, de plus en plus présent, résonne à l’arrière de son crâne. Ses traits se durcissent progressivement, et il peut sentir un moment le grondement sourd de l’entité qui partageait sa propre chair. Un grondement sourd, bestial, à la limite de la menace. Menace contre qui?

« Mon âme doit-elle motiver mes actions? Mon désir de survivre fait-il de moi un meilleur combattant? » La forme sombre commence à se relever à mesure que les paroles continuent. « Faut-il une motivation pour combattre? Une raison pour tuer? Un but pour conquérir? » Une aura commence à s’élever autour de lui. Comme de fines volutes de fumée noirâtres, à peine visibles. Ses traits deviennent tirés, ses yeux fauves acérés. Sa voix devient légèrement plus rauque, alors qu’il s’avance d’un premier pas. « Le sang n’a qu’une couleur. La mort n’a pas de race. La Guerre n’a pas d’âme. L’Homme et la Bête sont tous deux chasseurs, et le monde aura un bain de sang d’une façon ou d’une autre. Épée ou crocs. Massue ou poing. Des outils pavant le chemin de la Marche Rouge. »

Le battement atteignait son paroxysme à l’arrière de son crâne. Batterie de marche sanguine, tambours de guerre. Son sang pulsait, son esprit s’emballait. Il avait faim. Il avait soif. On lui avait promis un futur rouge. Et il avait attendu. Et attendu. Il attendait toujours. Promesses, promesses, promesses. Il n’avait pas attendu des semaines, des mois, pour simplement devoir expliquer ses motivations et ses talents variés. Qu’elle le traite comme un homme, qu’elle le traite comme un animal. Mais qu’elle lui dise quelque chose d’utile. Un espoir de voir une promesse accomplie. Il fatiguait d’attendre. Il fatiguait d’arpenter les couloirs de chair comme un spectre. Il fatiguait d’espérer.

La Guerre l’avait amené. La Guerre l’avait laissé derrière pour de meilleurs prospects. Et maintenant, la Guerre revenait enfin vers lui. Allait-elle enfin lui donner une bonne raison pour justifier son attente interminable? Il la voit, hostile et acerbe. Il se penche vers elle, une vive lueur d’intérêt dans le regard. Malgré lui, ses lèvres s’étiraient à nouveau en un sempiternel sourire de crocs acérés.

« Que cherche la Guerre, aujourd’hui? L’Homme ou l’Animal? »

Qu’elle lui dise. Qu’elle lui dise quelque chose. Une direction, un ordre, une cible.

Que ses chaînes tombent enfin au sol.
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GhanimaGhanimaArmure :
Cuirasse de la guerre
Message Re: [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima]   [Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima] EmptyDim 5 Sep - 15:26
Et encore, le fou parle, l’animal grogne. Animal… non. Car au fil de son discours décousu il semblerait que je l’aie mal jugée. Il n’est pas une bête. Les bêtes ont des besoins, de l’instinct, elles désirent, elles prennent. Lui, il n’est pas homme et encore moins bête. Il est un meuble, un objet sans âme et sans intérêt. Il est une épée, plutôt laide et pas forcément très utile. Un homme sans âme n’est pas vraiment un homme. Mais il est l’enfant de cet endroit bien plus que tout les autres, bien plus que les monstres que j’ai pu croiser çà et là dans ces couloirs sinistres.Il est l’objet parfait de chair et la coquille vide qui pérore. Il ne sait pas où il va donc il n’avance pas, il laisse le temps passer sur lui sans le regarder. Lâche ? Ses mots ne font que confirmer ce que je comprends. Il est déjà mort, resté sous les décombres.

Oui, les barreaux qui l’ont retenu ont brisé son âme. Mais il n’a rien fait non plus à ce moment-là, il a simplement attendu.C’est donc à ça que s’est résumé ton existence ? À attendre les volontés d’un autre ? Laisser le temps passer sur toi comme une rivière et toi une roche qui a devant elle l’infini ? Tu te caches derrière ton passé, objet, tu te caches derrière toi-même pour refuser de faire face à la vacuité de ton existence.

Tu n’es rien et tu ne vas nul part.

« -Tu es un meuble vivant, enfant de cet endroit qui attend simplement qu’on insuffle du sens dans le vide de sa vie. Tu n’es pas homme, tu n’es pas bête. Tu es objet. Tu es comme ses monstres sans forme qui errent dans les couloirs : objet eux aussi. Alors oui, tu as ta place ici, mais seulement ici. Or, il n’est pas seulement question d’ici. Le monde ne s’arrête pas à l’espace autour de toi, la petite pièce qui te sert de refuge. De la sécurité de la prison que ne veux plus quitter. De ta propre lâcheté ? »

Question à mon tour.

Sans moquerie, idiot serait celui qui croit ici que je raille, que je moque. Idiot serait celui qui voit dans mon ton autre chose que le placement d’un commandant face à ses officiers. Car tu portes une cuirasse, chose, tu n’es pas simplement objet, mais sensé commandé, censé m’assister. Or, je ne commande pas aux armes mais aux Hommes. J’ai déjà mon compte de coquille vide et d’âme bonne à être sacrifié. Ces dernières ne portent pas de cuirasses, ne sont pas centurion. Ces dernières sont le vide et sont, fatalement, comme toi. Tes choix ont déjà été fait, comme tous les autres, il faut juste que tu les assumes maintenant. Alors après avoir pris le temps de répondre à sa question, je laisse de nouveau jacter, il aime le son de sa propre voix, au moins. Il a terminé de parler et attend de moi quelque chose, comme toujours, il dépend des autres plutôt que de lui-même pour exister.

Alors voilà mon ordre :

« - Suicide toi.»

Simplement, froidement.

« - Voilà ce qui ferait gagner du temps à tout le monde et surtout à toi. La guerre a l’âme de l’épée. La logique froide et implacable de cette dernière. La guerre n’est pas simplement l’idiote et brutale sauvagerie. On peut gagner une guerre sans livrer la moindre bataille. Suicide toi et sorts de ta prison ou alors, trouve un moyen de t’en sortir toi-même. »
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[Fin mars 553] - Hymne à la Guerre - Andante [PV Ghanima]
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