[Mi-Mars 553] Team Gemini-Virgo au rapport (Kaleb & Childéric)

Bien, les deux chevaliers d’or qu’il avait envoyé en délégation diplomatique à Asgard venaient de revenir. Un garde vient l’informer pendant qu’il était en réunion avec quelques marchands venu ici pour sceller un accord d’échange de biens entre certaines provinces de l’empire et ici. Son rôle était de faire rayonner la couronne byzantine, comme un empereur sur un trône dans l’ombre et ce rôle ne lui faisait guère, mais c’était le sien, alors il s’y pliait et pire, il le remplissait plutôt bien. Il abrégea alors la rencontre, prétextant, à raison, une urgence militaire et fit sortir rapidement mais avec politesse ces invités précédents pour que les chevaliers d’or puissent prendre leur places. Puis, il signifia à un des gardes qui raccompagnèrent les invités de faire monter Silas et Kaleb. Et de faire monter aussi un peu de vin. Ces deux-là l’avaient bien mérité, après l’eau qu’il les avait forcés à boire en leur donnant l’ordre de mission.

Il s’installa et ferma les yeux quelques instants, soufflant profondément et prenant une grande inspiration avant de leur intimer de rentrer. Kaleb, toujours très à cheval sur le protocole et Silas, qui ne le conservait que pour faire plaisir à Childéric, voilà qui avait le mérite de faire lever les yeux au ciel au vieux lion, chacun pour leur propre raison. Mais il ne dit rien car après tout, ils avaient à traiter des choses bien plus importantes que l’étiquette. Il attendit qu’à son invitation, les deux chevaliers prirent place dans ces chaises fraîchement abandonnées. L’avantage de Kaleb, c’est qu’il avait autre chose en tête que de s’installer avait pris au moins le temps d’annoncer les très grandes lignes de ce qu’il avait à faire. Détail que le Pope releva.

« - Je vous écoute. Racontez-moi tout, chacun votre tour, sous votre perspective. »

L’ancien et le nouveau. L’un qui avait connaissance du passé entre les nations, l’autre qui ne les avaient pas et ainsi de suite. À peine avait-il posé sa question que l’on frappa à la porte et qu’il invita le garde qu’il avait missionné de remonter le vin et des verres. Ce dernier avait pensé à ramener aussi quelques olives et un peu de fromage et de pain. Childéric discuta quelques instants avec lui. Il connaissait chacun des hommes de sa garde par son prénom et leur préoccupation dans la vie. Ici, il s’agissait de sculpture sur bois. Ces brefs mots échangés, il reporta son attention tout entière sur les deux chevaliers. Il les invita néanmoins à se servir et à boire, un sourire amusé sur le visage. Le devoir accompli après tout, se célébrait pas à l’eau.

Kaleb écouta attentivement le rapport de son frère d’arme. Il nota mentalement ce que ce dernier avait pu dire pour éviter toute redite. Le Grand Pope n’avait pas de temps à perdre. Il était donc préférable que cette entrevue soit la plus courte possible et donc la plus efficace.

Lorsque Silas eu terminé, la Vierge compléta les quelques informations omises et donna son point de vue en toute sincérité.

«Je rejoins Silas. L’entrevue a été tendue. Le Grand Prêtre s’est montré particulièrement hautain et disons… tranchant pour une entrevue diplomatique. Nous passerons sur les fois où ses sous-entendus pouvaient se montrer offensants pour votre Excellence et pour notre Déesse… Il nous a fallu avaler bon nombre de couleuvres afin de préserver les chances d’une paix durable. Mais je pense qu’il est illusoire de s’appuyer sur leurs seules bonnes intentions. Il faudra des actes. Car à l’exception de vagues promesses, ils ne nous ont pas offert grand-chose. A l’exception de ceci…»

A ces mots, Kaleb sorti le médaillon que leur avait laissé le Grand Prêtre. Silas lui avait signifié sur le chemin à quel point il avait désapprouvé son geste. Il serait surprenant que le Grand Pope ne partage pas l’avis des Gémeaux. Pour autant la Vierge savait qu’il avait fait le nécessaire pour protéger son ami. Même si cela lui avait valu d’être tancé par ce dernier.

«Il nous a confié ce médaillon qui est… un moyen de communication selon ses dires… Le seul soucis est qu’il a fallu mêler le cosmos d’un asgardien et d’un saint pour qu’il soit opérationnel. J’ai pris cette responsabilité votre Excellence. Car s’il s’agit d’un piège, il vaut mieux que le Sanctuaire perde un chevalier novice que l’un des chevaliers d’or les plus expérimenté…»

Une logique imparable même si l’argument pouvait sembler fallacieux à Silas.

«Je pense le Grand Prêtre calculateur et dissimulateur votre Excellence. Cependant, la recherche de l’ancienne grande prêtresse peut être une bonne occasion d’en savoir plus sur cette révolution de palais à Asgard. Les deux pistes qu’il nous a indiquées débutent en Francie et en Bretagne. Nous pourrions ainsi aussi jeter un œil sur les activités des serviteurs d’Apollon…»

Une suggestion à laquelle il avait réfléchit durant l’entretien. Mais la décision appartenait à Childéric.

Le vieux lion resta silencieux dans un premier temps. Il voulait recevoir la conclusion et le rapport de ses hommes avant de dresser les siennes. Il ne put cependant retenir dans un premier temps un soupir de soulagement. Avoir réussi à ménager du temps, à défaut d’une véritable alliance, c’était déjà un pas-de-géant. Sur l’échiquier de la politique divine, Athéna et le Sanctuaire étaient seuls. Bien trop seuls. Des alliés, c’était de ça qu’ils avaient besoin pour livrer la véritable guerre à venir, pas celle contre Poséidon ou Arès, bien que le second sera bientôt un problème. Enfin, plutôt l’homme à la tête de ses armées. Non. Le vrai combat serait contre l’Orient. Contre l’empire perses et les ombres qui rôdent dans ce dernier. Le reste, ce n’était que des combats d’idéologie. Il ne s’agissait pas fondamentalement de la survie du monde. Le prix, en effet, Silas avait raison, allait être élevé. Mais ce n’était là que le fruit de la politique d’Athéna.

La description de la voix d’Odin ne dit rien à Childéric. Il n’avait pas affronté lui, de guerrier du Nord durant la bataille de Jamir, mais ceux d’Arès, une fois de plus. Il se souvenait que certains autres Saints, dont Silas, avait eux eu à le faire. Certains n’en étaient pas revenus.

« - Pas spécialement, dommage qu’Airoth ne soit plus là, il a croisé certains guerriers divins durant leur mission diplomatique mais… attends ! Xanathos. Il faudra en parler avec Xanathos. Kaleb, tu t’en occuperas s’il te plaît. »

Les yeux du Pope s’étrécirent un peu quand Silas continua de parler. Cette chasse à l’homme, ou plutôt, à la femme ici. Le vieux lion passa sa main dans sa barbe, tic de réflexion, à mesure que le discours du troisième gardien avançait. Il hocha la tête pour les informations. Avoir une source d’information fiable était important. Ou du moins, pouvoir en croiser avec celles que le Sanctuaire avait déjà. Si Asgard pouvait offrir un fragment de ça, cette entente serait déjà profitable aux saints isolés. L’information qu’avait vendue Silas n’était pas importante, il avait pu tirer là quelque confirmation sur les actions des Oracles. La Francie avait été éloigné de la sphère d’influence du Sanctuaire. Un problème qu’il allait falloir régler, mais l’empire ne pouvait être partout. Il avait déjà du mal à se maintenir en Italie, en terre slave, en Orient, en Afrique et ailleurs encore. La pieuvre ne pourrait pas s’étendre toujours, pourtant, c’était sa seule façon de survivre.

Silas donna la parole au petit nouveau du cercle d’or et le vieux lion écouta également ce qu’il avait à dire. Son regard neuf sur la situation pouvait avoir son intérêt et compléter celui plus expérimenté de Silas et le sien, tourné vers le plan d’ensemble. Un sourire amusé, le vieux lion ne peut s’empêcher de glisser :

« - Et je suis sûr que de son côté il en a avalé aussi. C’est à ça qu’on voit un bon diplomate : celui qui dit le mieux ce qu’il ne pense pas. »

Pour le reste, le sixième gardien avait raison. Il faudrait plus que des mots pour sceller cet accord et sûrement du sang. C’est malheureusement là dedans que se font et se défont les meilleures alliances. Pragmatique, Childéric écouta ce que Kaleb avait fait. Il n’y trouvait rien à dire. C’était sur le moment une décision effective et si d’une façon ou d’une autre, cet étrange objet devait se retourner contre les chevaliers d’or, il ne frapperait que l’un d’eux. Il espérait juste que Kaleb avait conscience des risques qu’il avait pris et qu’il n’avait pas là agi en confondant vitesse et précipitation.

« - Le calcul et la dissimulation sont l’apanage de la couronne. Une leçon amère que l’on ne comprend qu’en devant la porter. Pour le reste… je suis mitigé sur votre rapport. En soit, vous avez bien agi et vous avez bien fait d’accepter cette offre. Si l’on retrouve la prêtresse on pourra en faire quelque chose et voir si justement, si elle peut nous aider à percer le mystère du Nord. »

Pour le reste, il faudra qu’il voie les détails de la Francie en envoyant sur place des chevaliers. Quelques chevaliers de bronzes ou d’argent feraient l’affaire.

« - Vous avez déjà réfléchit à comment organiser votre traque de la prêtresse ? »

«Je pense que si le Grand Prêtre a insisté sur la Francie c’est qu’il a une raison bien spécifique. Si l’ancienne dirigeante des terres du Nord s’était trouvée en Bretagne, il est probable que le représentant d’Asgard aurait profité du sacre pour envoyer ses guerriers à sa recherche… »

Kaleb prit un temps. Il voulait aller au bout de sa réflexion. La partager avec le Grand Pope car celui-ci aurait peut-être des lumières à leur apporter.

«Je m’interroge… Votre Excellence… Je suis certain que les Guerriers d’Asgard seraient bien mieux placés que nous pour retrouver une dissidente. Pourquoi prendre le risque de confier une telle mission à des chevaliers d’une faction, qui, il y a peu, étaient encore persona non grata sur leurs terres ? Si nous nous trouvions dans une situation analogue, je pense que nous préfèrerions laver notre linge sale en famille plutôt que de devoir quoi que ce soit à une autre faction… Le but n’est-il pas de nous envoyer ailleurs ? De nous éloigner du Sanctuaire ? Nous risquons de laisser nos demeures respectives sans protection….»

Kaleb avait remarqué que parmi les douze, à son départ pour Camelot, ils étaient bien peu nombreux à être présents dans le Domaine Sacré. Si jamais un ennemi, dont le nombre ne manquait pas à priori, s’avisait d’attaquer le Sanctuaire, laisser les douze temples sans protection risquait de faciliter la tâche de n’importe quel envahisseur.

«Peut-être devrions nous envoyer des chevaliers de bronze ou d’argent en Bretagne, juste pour vérifier s’il s’agit ou non d’un cul de sac. Si vous nous en donnez l’ordre, nous irons en Francie. Cependant, il faudrait que nous puissions rejoindre rapidement le Sanctuaire en cas de menaces… Mais peut-être que je m’alarme pour rien… »

Il avait ce sentiment de tension. Etait-ce la seule entrevue avec Asgard qui l’avait remué ? Ou alors, percevait-il des tensions bien plus grandes émanant d’autres dangers ?

C’était donc maintenant aux deux chevaliers d’or de montrer qu’ils avaient ou non ce qu’il fallait pour commander. Porter l’or ce n’était pas simplement être l’un des gardiens des temples sacrés de la déesse. C’était aussi prendre le rôle d’officier supérieur dans ses armées et c’était là ce qu’il demandait à Silas et Kaleb. S’il savait le troisième gardien plus que capable d’occuper ce rôle, s’il décidait d'être sérieux, c’était la première fois qu’il voyait le sixième gardien dans cet exercice. La première remarque du chevalier d’or était judicieuse. Eirwen avait été cheffe d’une faction, élue divine. Son pouvoir n’était plus à prouver et sûrement elle aurait pu offrir un combat redoutable à bon nombre des chevaliers moins éveillés que les porteurs d’or. Sans compter qu’elle devait sûrement être accompagnée. Ce qui posait un risque, même pour deux chevaliers d’or… Pour le reste, il soupesa la question du troisième gardien. Avant d’y répondre, il voulait écouter ce que Kaleb avait à son tour à apporter.

Il prit d’ailleurs la parole directement après que Silas eut terminé, il ne connaissait pas depuis longtemps et ces deux-là agissaient presque déjà comme un vieux couple. Si Kaleb pouvait être l’ami que Childeric ne pouvait plus vraiment être pour Silas, c’était une bonne chose, tant pour l’un que pour l’autre. Leurs idées sur la Bretagne se rejoignaient. Le vieux lion passait sa main dans sa barbe à mesure que la réflexion de Kaleb avançait. Son raisonnement se tenait mais pourtant, celui qui fût lion pouvait comprendre pourquoi on voulait justement confier le linge sale à quelqu’un d’autres. Il est parfois important de montrer patte blanche à son propre monde, ou son propre dieu. La question de la gestion des ressources de défense était… logique. Mais deux chevaliers d’or ne feraient pas vraiment la différence. L’appât devrait être plus grand, plus important. La dernière fois que ce genre de chose avait eu lieu… quatre chevaliers d’or avait été envoyé en mission au même endroit. Enfin, quatre… trois étaient partis chercher Silas.

« - Si c’était le cas, je pense qu’on nous aurait offert quelques choses de plus gros et de plus… certain qu’une vague chasse à l’homme. Pour faire sortir plus de guerriers de leur temple et véritable affaiblir nos défenses. Le cercle d’or est loin d’être complet, mais il est solide. »

Le vieux lion se tut. Laissant planer ensuite un silence quelques instants, le temps de lui laisser l’occasion de regrouper ses pensées. Il but un peu de vin et fini par reprendre :

« - Bien. Je vous charge donc tous les deux de cette mission. Vous vous êtes engagé, alors à vous de gérer. Je suppose que ça sera tout aussi bien pour le Grand-Prêtre. Je superviserais, évidemment, mais vous aurez à gérer le plus gros de l’affaire. Ne sous-estimez juste aucune piste. Il est fort possible que l’ancienne prêtresse soit venue ici pour trouver des alliés. Et qu’elle en ai trouvé qui l’ont porté loin de l’influence d’Asgard ne serait pas choquant. Le monde entier est réuni ici ! »

Tous les servants divins, des plus puissants au plus effacés, étaient venus ici pour participer à cette bataille générale de la politique et de la diplomatie.

« - Pour le reste, vous pouvez séparer nos forces. Envoyez un groupe à un endroit et occupez vous du second ou l’un après l’autre. Les deux options présentent leur force et leur faiblesse. Vous divisez nos forces, mais vous serez plus efficace, de l’autre, il n’y aura que vous deux sur l’affaire, mais qui sait pour combien de temps vous en aurez ? Si vous comptez employer des chevaliers, je veux des noms aussi. »

«Faisons ainsi… Il paraît que la Francie est un endroit particulièrement agréable au printemps… Qu’en dites-vous, Votre Excellence?»

Une petite note d’humour. Childéric avait sans doute appartenu au peuple franc avant de devenir chevalier d’Athéna. Tout du moins, son nom le laissait présager. Et, même si le fait que Silas soit en train de prendre une collation avait déjà amputé largement à la solennité de l’entrevue, Kaleb tentait d’apporter sa touche de légèreté après la tension qu’il avait ressentie lors de l’ambassade. Pour autant, il ne se départissait du respect qu’il devait au premier représentant d’Athéna.

Lorsque le gardien du troisième temple évoqua les candidats pour remplir la mission en Bretagne, en parallèle de celle chez les Francs, Kaleb ne put qu’opiner du chef et se projeter sur la suite des événements pour compléter les propos de son homologue.

«Une fois les détails vus entre nous mon cher Silas, je propose que nous réunissions tous les protagonistes de cette mission au temple de la Vierge pour se coordonner et échanger les informations à notre disposition. Peut-être que Xanathos pourra nous en dire davantage sur l’ancienne Grande Prêtresse et sur son successeur….»

Lorsque Silas évoqua son souhait de différer également le départ en mission, la Viergetrouva l’idée pertinente pour lui-même.

«J’aimerais également rester quelques temps au Sanctuaire avant de repartir en mission, si vous le permettez, Votre Excellence. Je continue à former mon aide de camp et je dois m’assurer que les travaux du temple de la Vierge ont bien été achevés correctement… De plus, ce sera peut-être l’occasion de rencontrer des frères et sœurs d’armes que je n’aurais pas encore eu le loisir de croiser…»

Le vieux lion, plus que cette histoire de traque, était satisfait d’une chose. De l’épaisseur que prenait Silas dans cette histoire. Il se souvenait du discours qu’il avait dû lui tenir lors d’une entrevue similaire. De son comportement encore digne d’un mauvais novice mal dégrossi. Encore un peu de temps et il pourrait peut-être finir par être le chevalier d’or dont il avait besoin pour se reposer un peu. Pas encore, il avait du chemin, le troisième gardien avait toujours été un impétueux. Childéric se souvenait comment il avait dû aller le chercher à Jamir, avec Lesath et Orion, alors qu’il était allé chercher Ainia… Le Pope lui adressa un signe de tête en réponse. Les deux chevaliers d’or voulaient s’occuper de la Francie et il était curieux de voir comment ces deux-là s’organiseraient sur la suite. Après tout, la piste de Bretagne n’était pas à laisser de côté. La remarque de Kaleb lui arracha un sourire et une simple remarque :

« - Méfiez quand même du soleil, qu’il ne brille pas trop. »

Childéric n’était pas tout à fait d’accord sur la qualification de « bonne personne » pour Xanathos. Loin de là même. Mais il semblait avoir compris et surtout, appris de ses erreurs passées. Après tout, après avoir été jugé par l’épreuve, il l’avait surmonté et une armure était même venu le protéger, son ancienne armure qui plus est. Il avait de l’expérience et c’était lui qui, avec Airoth, avait assisté à la rencontre diplomatique avec Asgard. Alors par défaut, c’était le meilleur choix. À vrai dire, à moins de dépêcher un chevalier d’or, les troupes disponibles pour ce genre de mission étaient un peu… légère. Enfin, d’ici là, ils trouveraient bien un candidat. Peut-être aussi que de nouvelles recrues s’étaient présenté au Sanctuaire.

« - Bien. Vous informez les chevaliers que vous aurez choisis et formez une équipe pour mener la chasse en Bretagne. »

Le vieux lion leur adressa un nouveau signe de tête. Il n’était pas le seul à avoir mis de côté les devoirs journaliers pour pouvoir assister à ce couronnement et participer à ce jeu de velours et de mots. Il aurait aimé avoir Nébu à ses côtés, mais une autre mission, bien plus importante, avait demandé les talents particuliers du bélier. Mais oui, la traque de la prêtresse pouvait attendre de toute façon. On ne trouve pas si facilement une aiguille caché dans une botte de foin et laisser le temps à la fumée causé par les réunions de Camelot de retomber pourraient faciliter un peu le travail aux Saints.

« - Pas de soucis là-dessus. Vous avez aussi vos devoirs à accomplir au Sanctuaire après tout. Enfin, devoir, Silas doit vider sa cave et de nouveau la remplir, la routine quoi ! J’espère juste qu’il m’en réservera quelques-unes de ses amphores. »

Et Childéric explosa alors dans un puissant rire-rugissement, fort bruyant. Les restes de l’amitié qui unissaient encore les deux hommes, mais pour combien de temps encore ?

« - Bien, je ne vous retiens pas plus longtemps si vous avez fini votre rapport. Bravo à tous les deux. Toi Kaleb pour prendre les choses à bras-le-corps si rapidement après ton entrée en service et toi Silas, pour finalement commencer à te comporter comme le vétéran que tu es ! »

Comme quoi, de temps en temps, Childéric ne parlait pas dans le vent.