[Début Avril 553] Le temps du recueillement (Tombe des héros, ouvert à tous)

Phare d'espoir

Spoiler:

Certaines expériences façonnent l'âme, la meurtrissent ou la renforcent bien plus que des années de vague errance.
C'était la conclusion que je retirais de notre séjour à Camelot.
Une poignée de jours, vécus tel un ouragan sans pause ni répit. Je pouvais en retirer autant de bon que de mauvais. J'avais ôté une vie mais également sauvé une autre. J'avais failli, trahi par bonté de cœur, mais également entrepris le chemin de ma rédemption. J'avais renforcé mes liens avec ma famille, aussi.
Et même si la terrible malédiction d'Athéna continuait à me tourmenter, ma conviction en ressortait renforcée. Mon calme intérieur aussi.
A peine revenu au Sanctuaire, j'avais décidé de prendre quelques temps de repos, avant d'éventuellement repartir sur les routes. Ce délai m'était nécessaire autant physiquement que psychologiquement.
Et en ce premier jour de pause bien méritée, alors que le soleil se laissait entrevoir par delà l'horizon écarlate, j'avais gravi les marches menant au temple d'Athéna, avant de suivre un petit sentier menant à ma destination.
Quatre tombes auréolés de cosmos.
Une fois immobile devant les stèles, je pris le temps de les contempler, avant de déposer devant chacune d'entre elles une fleur de glace, façonnée par mes soins. Un modeste présent, mais réalisé avec cœur et spontanéité.
Que venais-je chercher auprès des souvenirs de ces héros ? Un réconfort peut être. L'assurance que toute épreuve trouvait sa fin. Mon regard se posa alors sur le nom d'Ulysse. Et un sourire tremblant apparut sur mes traits fatigués. Une victime de Poséidon, la divinité dont mes ancêtres étaient les enfants. Et pourtant, malgré l'épuisement, la lassitude, le découragement et les épreuves, le souverain d'Ithaque n'avait jamais renoncé. De tous, c'était peut être celui dont l'exemple me servait le plus au vu de ma situation.
Je posais un genou à terre, et entrepris de prier en hommage à ces modèles de volonté et de courage.

Je vous adresse toute ma reconnaissance et ma gratitude pour les leçons que vos vies nous apportent encore aujourd'hui. Vos légendes sont autant de phrases illuminant notre route, même dans la plus obscure des nuits...

Des nouvelles et des absences, prévisibles comme inattendus, s’ébauchent en tapinois. Le retour se veut récent, mais le temps n’est pas au repos pour autant. En effet, les affaires n’attendent pas ; elles forment une manœuvre nécessaire pour ne pas raviver ce qui doit être enterré. Hélas, la demoiselle n’oublie rien, sombre dans une sourde colère, tandis que, à l’intérieur, elle brûle comme rarement en vain.

L’âme se brise, se transforme en éclats de verre, se consume. Pourtant, le masque demeure, impassible et froid. Cette marque maudite se révèle utile, parfois.

Alors, la Persane s’en accommode, de cette invisibilité momentanée. En silence, le corps arpente les marches, soucieux lorsqu’il atteint un certain étage, puis reprend sa route. En dépit des derniers évènements, elle s’occupe, se plonge dans cet apprentissage avant de repartir, à défaut d’avoir la possibilité de s’enivrer dans l’alcool. Pour des raisons inexpliquées, l’ascension continue, omettant sa destination d’origine ; probablement l’esprit souhaite-t-il s’évader, différemment, pour un instant.
Une mélodie lointaine ; une sonorité familière la tire des songes parsemés d’épines. Tout d’abord immobile, Mehry reprend son avancée, se faufile discrètement jusqu’à dénicher une silhouette devant des stèles inconnues.

— Ils ne te répondront pas, tu sais ?

Adossée, les bras croisées, elle reste néanmoins fidèle à ses habitudes, nonchalantes aux heures perdues. En outre, l’Ophiuchus couve le Verseau du regard, amusée malgré elle de cette surprenante retrouvaille. Nulle moquerie dans ces maigres lignes, une simple question pour signaler sa présence.

—Alors, quelles sont les nouvelles ?

Début et fin

Une fin, mais aussi un début.

La Sainte des Poissons marchait d’un pas souple et le soleil était haut dans le ciel. S’extirpant des roses empoisonnées, elle leur destinait d’ultimes caresses avant de les quitter tout à fait, auréolée de leur parfum dangereux.

Une fin, mais aussi un début.

Habillée de son armure d’Or, mille nuances s’y reflétaient, favorisé par l’éclat de sa propre aura.
Camelot aura été la fin de son chemin de croix. Et pour s’en souvenir, aujourd’hui la Sainte arborait une couronne d’épines. Elle ceignit ses cheveux de feu laissés libres dans son dos, agrémentait ce contraste qu’elle symbolisait à elle seule : la victoire de la Vie sur la Mort.

Une fin, mais aussi un début.

« Autrefois, j’aurais pu lui dire la même chose. Maintenant je ne suis plus certaine de ça, Mehry. »

La voix des Poissons s’était à nouveau incarnée. Morwenna était morte, Nimuë était libre. De vivre et de s’exprimer.

« Puis-je me joindre à vous ? »

Je crois que nous avons beaucoup à nous dire, pensa la jeune femme en s’approchant d’eux tout en retirant son masque.

La mascarade s’était achevée. Elle voulait faire ses adieux à ses années de secrets et de mensonges.

Aux deux chevaliers, elle leur adressa un sourire doux.

Une fin, mais aussi un début.
Entre pardon et reconnaissance, Nimuë O’Bannon se présentait face aux tombes pour se signer.

Ses prières silencieuses s’envolèrent pour Japhet et Albafica.

Never-Utopia

«Je pense que vous vous méprenez ma chère… La mort n’est qu’un passage… Les dieux sont bien parvenus à s’en affranchir… »

Kaleb regarda la jeune femme aux cheveux d’ébène avec douceur et bienveillance. Il pensait qu’il serait seul à honorer les héros des temps anciens. Il savait que quelque part, ils vivaient. A leur manière. Leur lumière brillait encore en ces lieux. Aussi était-il persuadé qu’une forme de conscience subsistait d’eux.

Il tourna la tête de part et d’autre. Il reconnut Kilian qu’il avait croisé dans sa propre demeure quelques temps auparavant et le salua d’un signe de tête assorti d’un sourire discret. Puis vers une jeune femme dont la lumière lui donnait une impression de déjà vu tout en étant plus vivante, plus éclatante que celle qu’il avait déjà perçue. Il ne mit qu’une fraction de secondes pour la reconnaître, pour se remémorer cette veillée au coin du feu à Camelot. Il la salua chaleureusement.

«Dame Morwenna. Vous me semblez dans une bien meilleure forme que lors de notre rencontre à Camelot. L’air du Sanctuaire vous réussit sans doute mieux que celui du royaume de Logres si je puis me permettre... »

Il se tourna ensuite à nouveau vers la jeune femme à laquelle il avait répondu de prime abord. La Sainte des Poissons avait prononcé son nom. Ce dernier n’était pas inconnu à la Vierge pour avoir eu un échange à son sujet avec Silas mais également avec Argus.

«Mehry d’Ophiucus, je présume. Je suis honoré de vous rencontrer. Je suis Kaleb de la Vierge… »

Il s’inclina calmement en signe de respect. Puis, après avoir fait preuve des civilités d’usage, il ouvrit une amphore qu’il avait amenée avec lui. S’accroupissant devant chacune des quatre tombes, il murmura une prière chamanique avant de verser à quatre reprise une coupe de vin sur la terre où reposaient les quatre héros des temps mythologiques.

Puis, une fois le rituel accomplit, se tournant vers ses camarades, il s’excusa platement.

«Si j’avais su que nous serions aussi nombreux, j’aurais pris davantage de coupes. A moins que cela ne vous gêne pas de la partager. Je ne suis pas un adorateur de l’Unique mais, après tout, si on lui ôte l’aspect de repas du condamné, la scène reste avant tout un instant de partage… »

Il les regarda tour à tour pour voir lequel d’entre eux se saisirait de la coupe en premier. Son pronostique personnel se portait naturellement sur les Poissons sans pouvoir se l’expliquer.

Résurrection

Une véritable procession que voilà.
Amusé par l'interpellation de la jeune Mehry, je m’apprêtais à lui rétorquer quand apparut une présence qui me laissa pantois. La bouche légèrement entrouverte, aucun mot ne daigna sortir, même quand Kaleb de la Vierge nous rejoint à son tour.
Totalement saisi par l'objet de mon émoi, je m'approchais de Morwenna, stoppait mon pas à quelques centimètres de sa personne, et à défaut d'autre chose, posais un simple baiser sur son front.
Qu'importe ce qu'en penseraient nos compagnons. Je me retrouvais incapable de retenir cet élan du coeur, accompagné d'une larme silencieuse.
Ceci fait, je me reculais, paré de ma dignité de chevalier d'or, et parvins enfin à accueillir dignement nos deux amis.

Tous les messages ne passent pas par des mots, jeune fille, taquinais-je l'Ophiucus.

Kaleb nous proposa aimablement de partager un peu de vin. Et sans laisser ma pensée prendre le pas, je me saisis de la coupe afin d'ingurgiter une bonne rasade du breuvage. En cet instant, j'avais bien besoin d'un remontant... Et l'oeil un peu brumeux, je tendis le réceptacle vers celui ou celle qui voudrait prendre ma suite.

Les nouvelles... euh... Eh bien... Nous sommes rentrés de Camelot en un seul morceau...

Et un gloussement m'échappa, tant la pression accumulée commençait à brutalement s'évacuer. Le vin y était certes pour quelque chose, mais la vue de ma soeur régénérée était bien plus grisante.

Les prémices d’un sourire s’esquissent ; un étirement pourtant terni, comme une fade moquerie. Les trois locuteurs répondent presque en cœur et, ces répliques involontairement controuvées, la serpentes aimerait les prendre pour acquis. Hélas, peut-elle seulement s’y fier, alors que les trépassés, les disparus, ne se sont jamais manifestés.

Depuis toujours, ses appels restent silencieux.

Une étrangeté semble, pourtant, vouloir la réconcilier avec ces déceptions passées. L’ombre retourne dans la lumière et Nimuë O’Bannon renaît, emportant la silhouette de Morwenna dans son éclat. Les cas, toutefois, diffèrent.

— Évidemment, Nimuë. On dirait bien que certains fantômes finissent malgré tout par revenir. Comment tu te sens ?

Une demie surprise, tout au plus. Ce sont toutefois des paroles douces qui l'accueille, en dépit de leur caractère dérageant.
Le Verseau choisit son moment, celui où son humour ferait le plus de ravage, et déjà Mehry retient-elle une esclaffe. L’homme est conscient des âges, mais n’en reste pas moins taquin. Après tout, elle ne s’en offusquera pas et c’est une nouvelle risette qui accueille ses tentatives ; les Jades dansent, se posent sur un corps après l’autre, sur chaque âme qui se retrouve ici-bas : ce n’est pas la tranquillité qu’elle espérait, mais pourquoi pas.

— La mort est un passage, il est vrai. Cependant, les traces qu’elle laisse, elles, sont impérissables.

Et, pour cause, les squelettes et les simulacres dominaient, perchés sur les hautes branches ; ils vivaient à travers celle qui ne souhaitait que l’oubli, entraînant le dernier sommeil dans son sillage. Or, elle est incapable de rêver.

— Exact ! De même, Kaleb, et désolée de ne pas t’avoir salué plus tôt, j’ignorais que le porteur de la Vierge avait encore changé…

Une malédiction supposée et, avec cela, le retrait d’Aegis qui rassure, compte tenu de ses impressions à son sujet. Il est préférable d’éviter des drames supplémentaires.

— Pas du tout, partageons, c’est déjà une belle attention d’avoir apporté ça.

Derechef, son regard parcourt l'assemblée.

— Eh bien, finalement, on dirait qu’on a pas mal de choses à fêter, alors il nous reste plus qu’à trinquer ! Au retour de notre Rose, à l’arrivée de notre nouveau camarade qui, on lui souhaite, restera encore longtemps à notre côté, et à notre retour de Camelot, malgré quelques embuches et quelques tours en cours de route !

Un vœu adressé à cette boisson, également. Puisse-t-elle effacer le mauvais, ne serait-ce que pour un temps. Pour l'heure, elle s'efforce de garder la tête hors de l'eau, de ne pas faire trop de vagues.

Ne parle pas trop.

À vous

Ils étaient rentrés, à plus d’un titre.

Lorsque son frère s’approcha d’elle, drapé dans sa fébrilité touchante, Nimuë l’accueillit d’un sourire attendit, ferma un instant les yeux face à cette marque d’affection.
À elle d’y répondre en prenant sa main dans la sienne et la serrer avec chaleur. Pour finalement dénouer ses doigts, laissant à Kilian une légère impulsion cosmique, douce et réconfortante.

Je suis là, sembla-t-elle lui transmettre. Parce qu’il avait raison : tous les messages ne passaient pas par des mots.

Son attention se porta tour à tour vers Kaleb et Mehry. Le premier l’amusa d’une réplique et en la saluant par son ancienne identité. La seconde leva le voile sur cette dernière, la nommant par son nom véritable, celui qu’elle avait dû abandonner. Ne plus faire semblant libérait son cœur autant que son esprit.

Qu’ils réagissent ainsi la réconfortait, ayant peur des différentes réactions de ses pairs concernant cette révélation.

« Appelle-moi Nimuë et de grâce, pas de « dame » qui tienne. Ni d’excuses, nous ne ferons pas de manières. »

Et la Sainte ne se trompa pas en affirmant cela. La rousse avait observé attentivement Kaleb et son petit rituel. Le vin et la terre… cela portait un sens tout particulier pour l’Irlandaise.

« Je me sens… vivante. » soufflèrent les Poissons en dardant ses yeux turquoise vers le ciel. Touchée par les rayons du soleil, elle s’abandonna à sa chaleur, son étreinte. Elle revenait d’un très long voyage. « Et toi Mehry ? »

Ce fut à son tour de prendre l’amphore et de la lever vers les différents protagonistes.

« Trinquons au retour des nuits courtes et des jours lumineux. »

À toi mon frère.
À toi Mehry.
À toi Kaleb.

Puisons-nous nous unir autrement que dans le sang ou les non-dits.

Never-Utopia

«Nimuë donc… Fort bien…Un bien joli nom pour une rose… Un jour aurez-vous peut-être l’occasion de m’expliquer les raisons de ce changement…»

Un mystère. Un de ceux dont le Sanctuaire avait le secret. Ce changement radical dans la nature même de sa lumière était un phénomène qui intriguait profondément le gardien de la sixième demeure. Ce genre de guérison miraculeuse était-elle le fait de Kilian ? Non, sans doute pas. Il lui avait précisé que son laboratoire était encore loin d’être opérationnel.

En revanche, le geste de tendresse qu’il eut vis-à-vis des Poissons ne laissait que peu de place au doute quant à l’intimité que partageait les deux membres du cercle d’or. Cependant, de ce qu’il avait retenu de Camelot, Nimuë avait passé le bal au bras du Grand Pope et Ryme avait laissé entendre qu’ils semblaient particulièrement proches. Le Verseau était-il un parent de la gardienne de la dernière maison ? Le moment semblait peu propice à tout commentaire. Aussi Kaleb se garda-t-il de la moindre remarque. Il préféra répondre à l’Ophiucus.

«Les travaux dans le temple de la Vierge sont achevés. Sachez que ma demeure est ouverte à tous, quel que soit son rang, pour une joute fraternelle, un échange de connaissance ou plus simplement un repas en commun… Vous êtes donc la bienvenue si vous le souhaitez. De plus, je pense que ma disciple serait ravie de rencontrer une autre chevalier d’argent…»

L’arrivée de Dana et son hébergement au temple renforçait la volonté de Kaleb de faire de la demeure de la Vierge un lieu de Partage et de Connaissance. Un havre de paix pour tous ceux qui, dans le Domaine Sacré, en ressentaient le besoin. Car la solitude était sans doute un des pires démons auquel un chevalier sacré pouvait faire face.

«Oui… Célébrons ces bonnes nouvelles et trinquons. Il faut savoir profiter des moments de joie en toute simplicité quand ils se présentent… »

Car on ne savait pas quel combat l’avenir nous réserve aurait-il pu ajouter. Mais il s’en garda. Juste savourer cette fraternité partagée sur les tombes de ceux qui avaient tout sacrifié pour la Déesse. Et espérer que leur lumière continue de guider la génération actuelle et celles à venir…

L’avenir... C’était une bonne question que voilà. Kaleb était curieux de savoir ce que ses compagnes et compagnons d’arme avaient prévu pour les temps à venir.

«Avez-vous des objectifs, les uns et les autres? Des missions, des projets dans un futur proche ?»

Avenir

Je n'arrivais pas à en croire mes yeux et mes oreilles.
Non seulement ma sœur était pleinement revenue à la vie, mais elle s'affichait désormais en plein jour, visage dégagé et identité révélée. Les conséquences politiques avec Atlantis ? Le danger ? L'avis de Childéric ? Envolés !
J'avais du mal à saisir un changement aussi brutal, mais je ne pouvais que m'en réjouir. Aussi, même si le poids de la malédiction pesant sur mes épaules s'accompagna d'un relent d'injustice, je me contentais de repousser ce sentiment afin de sourire à la vie, tout simplement.

Ce séjour à Camelot aura vraiment été... Riche d'expérience. Mais de ce que je sais, nous sommes tous et toutes revenus en bonne forme. C'est le principal.

Avec des adversaires affaiblis, en prime. Mais ce petit secret, je le gardais pour moi.

Pour ma part, je vais poursuivre la reconstruction de mon laboratoire. Sinon, je suis libre comme le vent. Peut être que je saisirais cette occasion pour régler quelques menus problèmes dans l'Empire dont j'ai entendu parler, à notre retour.

J'avais passé bien assez de temps terré dans mon laboratoire ou ma grotte. Et après quelques jours de repos bien mérité, je ne comptais pas m’encroûter à nouveau.
Mon regard se porta alors sur Nimue. Un léger sourire flottant sur mes lèvres. L'occasion de profiter de la faiblesse de nos ennemis était peut être à saisir. Et je ne serais pas contre partir en quête de quelques têtes de spectres ou de Berzekers à faucher. Mais avant de me lancer dans cette croisade de l'ombre, je comptais demander l'avis à Childéric mais aussi à ma soeur.
Le médecin avait pris le pas sur l'assassin froid, mais je restais l'un des chevaliers les plus compétents du Sanctuaire dans ce domaine. Mon vécu a Camelot l'avait prouvé. Donc, si je pouvais de nouveau me rendre utile...
Mais pour une fois, je demanderais l'ordre avant de foncer tête baissée.

Les morts reviennent parfois de l’autre monde. Ils se sentent en vie, plus que n’importe qui. Face à cette constatation, une boule amère se forme dans sa gorge : en cette remarque apaisée de Nimuë, Mehry intercepte une lueur noire, déterre des pensées d’autrefois. Elle n’en déniche qu’une maigre consolation.

Sans pour autant répondre de manière explicite, une risette adoucie et tempérée s’adresse à sa destinataire. Depuis toujours, la Persane appartient à celles qui écoutent, recherchent et retiennent, bien loin de celles qui racontent des histoires interminables. Elle préfère d’autres récits. La discrétion est le cœur de sa bâtisse, autant que le secret est celui de sa naissance.

Ils poursuivent, mais jamais ne s’affirment.

Pour des raisons officielles, ou des espoirs personnels, le breuvage change de mains et s’élève. Outre la venue d’une Vierge dans le cercle d’Or, cette signature marque également l’apparition d’une disciple.

— Dans ce cas, je passerai volontiers, ce sera l’occasion de voir comment t'as réaménagé l’espace.

De se remémorer quelques souvenirs au passage.
Une proposition à ne pas manquer, puisque cette dernière permettra de jauger ses capacités, cette stabilité qui fait cruellement défaut au signe terrestre. Peut-être que, cette fois, un vent nouveau soufflera dans ce temple que les ténèbres guettent.

Tu n’as laissé que des problèmes derrière toi, mon cher ami.

Une source pour laquelle Camelot n’est pas en reste. C’est ce que mentionne Kilian à demi-mot, et ce que Mehry ne peut qu’acquiescer, sans le dire. Tout cela n’avait été qu’étrangetés et, sur place, elle n’a pas eu la possibilité de saluer l’ancien Capricorne. Toutefois, les risques et les voiles levés par les Gémeaux démontrent que les surprises sont rarement positives ; les deux facettes d’une même pièce, différentes dans leur similarité.

Lentement, elle s’étiole.

— Reconstruire ton laboratoire ?

Interloquée, ses prunelles s'arrêtent un instant sur le Verseau, le détaillent presque. Elle se dévoile inquisitrice, guette les manifestations éventuelles.

— De mon côté, je vais devoir m’absenter un moment.

Les pièces se mettent en place. Il est désormais temps d’agir, de partir pour arranger ce qui peut l’être. Les fautes de certains sont des aubaines pour d’autres, semble-t-il. Pourtant, elle se passe de ce genre de retournements. Toujours est-il qu’elle découvrira, peut-être, les clefs disparues. Tout commence quelque part et, cette fois, c’est vers l’Orient que ses pieds la dirigent de nouveau : les Spectres et Dionysos l’attendent, officiellement, cette fois.

— Au fait, Kilian, ça fait un moment que je voulais te poser la question, mais tu penses que tu pourrais m’apprendre les bases de ton art ?

Chants silencieux

Elle avait désormais tout le temps du monde pour lui expliquer toutes les raisons. Les secrets, son histoire. Sa renaissance.

« Le nom d’une Dame du Lac. » s’amusa-t-elle à préciser. Seulement, il n’était pas loin de la vérité. « Mais je suis une héritière de la mer et de la terre, ai-je appris. » aux Enfers voulut ajouter la jeune femme. Or, elle préféra s’en abstenir. Ne serait-ce que pour ne pas éveiller davantage le trouble qu’elle suscitait. « Quant à mes projets… »

La Sainte fit mine de réfléchir. « En vérité trop de choses et pas assez. Mon devoir, avant tout. Et… cultiver mon jardin. »

Son regard, machinalement, se porta vers son champ de roses. Depuis qu’elle était parvenue à réparer ce qui avait été brisé par son maître, son sang empoisonné s’était vu purifié, d’une certaine façon. Nimuë avait atteint un état insoupçonné, de quasi-perfection.
Un pur poison, plus puissant que celui d’Akritès, et des derniers Chevaliers des Poissons. Si elle n’en tirait aucune fierté, la jeune femme s’était promis d’en faire quelque chose.

« Pourquoi pas prendre un apprenti, comme toi, Kaleb. Parle-nous un peu d’elle. »

Un sourire. Après tout, n’était-elle pas l’ancienne apprentie de Scáthach Uanaind ?
Elle écouta attentivement chacun. Les choses reprenaient leur cours. Avec des nuances plus ou moins prononcées.
Elle allait apprendre le chant des silences avec Childéric.

« Oh ? Tu pars en mission, Mehry ? »

En vérité, elle se doutait que non. La Sainte d’Or se souvenait d’une certaine rencontre dans un marché… alors celle qui se faisait appeler Morwenna lui adressa un regard entendu. Qu’elle pourrait interpréter à sa convenance. De l’aide, si elle souhaitait en recevoir.

« Et en parlant de mission… mon cher Kilian, après tes obligations d’alchimiste, serais-tu tenté par une escapade ? »

Never-Utopia

«Cultiver ton jardin ? Aurais-tu prévu de planter quelques navets au milieu des roses ?»

Kaleb adressa un clin d’œil plein de malice à la Sainte des Poissons. Après tout, lui-même avait aménagé un coin de potager dans les Jardins des Saules Jumeaux. . Il essayait de faire pousser quelques légumes et avait également planté des arbres fruitiers. Il espérait seulement avoir le temps d’en voir les premiers fruits. Si Athéna lui prêtait vie.

Il acquiesça aux propos de Mehry. Ce serait bon pour Dana. Et sans doute pour Eireen également. Après tout, en tant qu’aide de camp, tisser du lien avec les chevaliers était essentiel pour envisager une éventuelle défense de la Maison de la Vierge dans l’absence hypothétique de son Gardien.

Lorsque Nimüe envisagea de prendre une apprentie, Kaleb ne put qu’abonder dans son sens.

«Il est de notre devoir de transmettre nos connaissances et de préparer les générations à venir au combat. Je ne peux prétendre à votre expérience à tous les trois. Il y a peu de temps que j’ai obtenu l’honneur de porter l’or. J’ai trouvé Dana lorsqu’elle s’est éveillée de manière spontanée au cosmos. L’armure d’argent de la Coupe s’est posée sur ses épaules. Cependant, elle n’a aucune connaissance du monde des éveillés, aucune formation martiale. Mais j’ai l’intuition que sa cécité pourrait devenir un atout. Elle perçoit le monde au-delà de sa réalité physique. Elle voit les lumières. Je crois que c’est pour cette raison et parce que je lui en ai fait la demande que le Grand Pope a bien voulu accepter de me confier son apprentissage…»

Son regard se porta sur les tombes des quatre héros. Transmettre la flamme. Sans doute la mission la plus sacrée qui puisse leur être confiée. Car l’avenir de l’Humanité, sa Paix et sa prospérité dépendait de ce passage de relais. Puis, revenant à ses pairs, le sujet des missions s’invitant dans la discussion, Kaleb crut bon d’évoquer auprès d’eux celle, imminente, qui risquait de se profiler pour lui.

«Je ne vais pas tarder à repartir aussi… En compagnie de notre frère des Gémeaux… Une mission qui fait suite à notre ambassade auprès des Asgardiens à Camelot…»

Il ne voulait pas en dévoiler le détail. Car il ignorait si le Grand Pope l’approuverait. Et Kaleb savait que parfois, le silence et l’ignorance pouvait aussi être une protection.

Voyage voyage

Toi, prendre un apprenti ?!

L'interpellation effarée m'avait échappé, tant la perspective me semblait... Etrange. Mais j'accompagnais ma phrase d'un léger rire taquin. Déjà, le souvenir brumeux de cette sainte voûtée, asociale et violente dans son rejet me semblait un simple cauchemar repoussait par le soleil d'un jour nouveau.
Je reportais vite mon attention sur la Silver sainte, avant que ma soeur ne m'adresse une oeillade assassine.

Disons que... Un intrus a jugé bon de mettre mon ancien laboratoire en pièces, en début d'année. Mais, il faut parfois reconstruire sur des ruines, afin de s'en servir de terreau fertile.

Une philosophie qui collait parfaitement à ma rencontre avec le dieu Hermès. Sur plus d'un titre.

Ma foi... Je suis probablement trop solitaire pour être un bon professeur, mais pourquoi pas. Je dois justement faire découvrir certains aspects de mes connaissances à Kaleb, donc autant faire d'une pierre deux coups, le moment venu.

Jamais le Kilian d'avant Camelot n'aurait accepté une telle intrusion dans sa bulle de solitude. Mais, j'avais décidément bien changé, sans même m'en rendre compte. Perdu dans ces pensées, je haussais un sourcil interloqué en entendant la proposition de Nimue.

J'ai justement entendu des rumeurs concernant des attaques en Perse sur des convois Byzantins. Et j'avais songé à m'en occuper... Autant le faire ensemble, si tu es assez en forme, bien entendu...

Grand sourire soulagé, tant j'étais heureux de pouvoir la taquiner de la sorte.
Ma récente rencontre avec Annazir, l'alchimiste perse, me poussait à m'intéresser de prêt à ces rumeurs. L'occasion était donc idéale.

Les projet s’annoncent ; la Persane arque un sourcil, face à certaines répliques. Les Poissons envisagent un apprenti, ce qui surprend assurément l’assemblée, Mehry compris. Semble-t-il que Nimuë renaît de ses cendres, de manière définitive qui plus est. Si cette vision ravit de prime abord, elle ronge également l’intérieur du corps : d’autres ne possèdent pas cette chance, ce désir, cette opportunité. Ils se cachent, ne reviendront jamais.

Or, Vierge et Verseau s’allient, s’improvisent investigateurs, alors Ophiuchus ne peut que se taire, suivre l’avancée de ce débat presque drolatique. Si cela permet de se retrouver, l’option reste à envisager.

— C’est l’occasion pour tout remettre à plat, recommencer. Cela étant, tu sais qui a pu faire quelque chose comme ça ?

Difficilement imaginable que cela provienne d’un Saint et l’accès n’est pas si aisé. En dépit de cette expérience invraisemblable, il leur accorde l’accès.

— Eh bien, on se découvre parfois des talents cachés, et être solitaire peut avoir des bons côtés. Entendu, faisons comme ça, alors !

Finalement, les questions de la Rose s’interpellent de nouveau. Plus que des missions, elle doit rattraper des situations, retourner sur les traces d’une quête, mener de potentielles négociations. De quoi l’occuper pour une bonne période.

— Deux, plutôt. D’ailleurs, si t’as quelques minutes à m’accorder tout à l’heure et si tu te sens d’attaque pour une discussion… Quant à la Perse, la situation sur place est délicate, instable même, soyez prudents si vous vous aventurez là-bas. Et si vous avez besoin d'informations, n'hésitez pas.

La native de la Perse pourrait, peut-être, éclairer quelques lanternes, effectuer quelques mises en garde concernant le territoire, au delà des éveillés qui en bordent les chemins.

Et, qui sait, on se retrouvera sûrement sur place.

Rires

« J’ai déjà donné avec les nav… »

Nimuë fut interrompue par la voix de Kilian. Son exclamation, en plus de l’avoir surprise, éveilla en elle une brusque hilarité. Délivrant des notes joyeuses à l’assemblée, les Poissons chantaient de nouveau.
Elle se laissa aller ainsi quelques secondes avant de se reprendre, essuyer une larme d’un mouvement de pouce et envoyer un coup de poing dans l’épaule de son frère. Histoire de faire bonne mesure.

« Hey ! Pour quelle espèce de monstre me prends-tu ? Tu crois que je serai une horrible professeure ? »

À vrai dire, la jeune femme ne savait pas exactement quel genre de maître elle serait. Seulement, elle avait l’intime conviction que c’était le moment de poursuivre ce Cycle que le sien avait brisé.
Les Liens Écarlates devaient s’épanouir.

« Je ne suis pas éternelle. Et Kaleb a raison, il nous incombe d’éveiller les générations futures. Laisser quelque chose derrière nous. De bien. Un terreau fertile. »

Elle approuvait le discours de la Vierge et ne doutait pas un seul instant que cette prénommée Dana était entre de bonnes mains.

« Asgard ? Hm, bonne chance dans ce cas. » ces contrées ne lui inspiraient rien de bien constructif : des étendues blanches, perdues, froides et désespérées. « Je suppute qu’avec Silas comme compagnon de route, ce calvaire sera plus supportable. »

Un sourire, avant d’aviser un instant de la Silver Sainte. « J’ai tout le temps du monde, désormais. Au moins, davantage… » glissa-t-elle avec un certain amusement. Et de la reconnaissance. « Toutes tes recommandations seront les bienvenues. »

Puis elle se laissa tenter par une autre gorgée de vin.

« Tu n’as plus à te soucier de ta patiente, mon cher Kilian. Elle se sent parfaitement épanouie. Après un voyage aux Enfers… »

Never-Utopia

«Aucun de nous ne l’est et paradoxalement, nous le sommes tous d’une manière ou d’une autre. Il semblerait qu’il en soit ainsi de la condition des Eveillés….»

Un cycle de lumière. Qui renaîtrait à chaque génération. Pour autant, Kaleb n’en avait pour le moment aucune certitude. Juste une impression, une intuition. C’était une théorie qu’il prendrait soin d’étudier. Notamment en examinant de plus près les parcelles de lumières de ses prédécesseurs continuant à vivre dans l’armure de la Vierge. Des heures de contemplation en perspective.

Lorsque Nimüe lui souhaita bonne chance pour Asgard, il leva en sa direction un sourcil interrogateur. Savait-elle des choses qu’il ignorait ou faisait-elle tout simplement référence aux tensions qui avaient émaillées les dernières disparitions de Saints dans les terres du grand nord ? Quoi qu’il en soit, Kaleb ne tenait pas à épiloguer. Il se contenta donc de rebondir sur ce que la Sainte des Poissons au sujet des Gémeaux.

«Je pense que nous partirons avec un bon stock d’amphores de sa production. Histoire de faciliter le passage et de délier les langues. J’ai toujours préféré le vin à la distribution des pains…»

Un clin d’œil amusé à l’assistance enroba le tout. Soudain, alors qu’il allait rajouter un autre trait d’esprit, la Vierge s’arrêta nette. A l’extérieur du temple, une voix qu’il pourrait reconnaître au milieu de toutes cherchait des poux aux gardes de faction. Eireen. Si elle se trouvait là, c’est qu’elle le cherchait. La Vierge prit congé avec délicatesse, préférant être simple et honnête.

«Veuillez m’excuser, je vais devoir vous abandonner avant que ma charmante aide de camp ne décide de refaire le portrait des deux malheureux qui gardent l’entrée. Il semblerait que certaines affaires requièrent ma présence au sixième temple... Ce fut un plaisir de vous voir. Gardez l’amphore, je vous l’offre de bon cœur… A bientôt… »

Et tranquillement, Kaleb se dirigea vers l’entrée, ouvrant puis refermant la lourde porte derrière lui…

Citation :

Rp terminé pour moi . Merci

Prévenance

Oh que oui, je connaissais parfaitement l'identité de celui qui avait mis à sac mon laboratoire.
Une rencontre comme on en fait peu dans une vie, même aussi atypique que celle d'un chevalier d'or.
Mais ce secret devait le rester, et j'avais bien assez causé de tort en parlant à tord et à travers.

En effet, Mais le problème a été résolu.

Pas la peine d'en dire davantage. Et Merhy était bien assez maligne pour comprendre la cause de ma réserve.

La prudence est probablement la qualité qui nous caractérise le mieux...

Et pour ponctuer cette affirmation, j'éclatais d'un rire franc à l'adresse de ma sœur impétueuse. J'avais réussi à piquer cette dernière avec ma taquinerie sur ses qualités toute relative de professeur, et j'opposais à son ire un sourire innocent.
Toutefois, je comprenais sa motivation, même si je me jugeais bien trop immature pour offrir un enseignement digne de ce nom. Nimue renaissante en serait bien plus digne.

Horrible, certes pas. Bien au contraire...

Tu seras peut être trop maternelle. Mais je préférais garder cette pensée pour moi, afin de ne pas la blesser sans le vouloir.
Kaleb nous faussa alors compagnie afin d'aller au devant de sa propre disciple, visiblement turbulente.

Sur ce, je vais aller préparer notre voyage. Merhy, prends soin de toi.

Et après avoir salué les deux damoiselles et adressé une ultime prière, je retournais en direction de ma demeure en quête du matériel nécessaire à cette petite escapade à venir !

Citation :

Fin du RP également. Un vrai plaisir

Les éclats de rire résonnent. Ce n’est pas quelque chose à laquelle on s’attend d’ordinaire, lorsque l’on se dirige jusqu’aux stèles anciennes. En outre, si les commissures s’étirent en rythme, Mehry n’en demeure pas moins un mauvais public : l’âme s’occupe, mais le cœur n’est pas aux légères plaisanteries ; les maux s’incrustent en arrière-plan, comme une vaste comédie.

Les générations futures, la demoiselle y pense également, après avoir refusé tant de fois des apprentis. Les choses changent, certes. Or, les objectifs sont immuables, quand bien même ils se fondent parfois. C’est le cas, présentement, et de nombreuses questions restent encore en suspens.

Sans surprise, Kilian s’imprègne du secret ; les conclusions sont tirées, autant que la prudence qui l’habite. Parvenir jusqu’à son laboratoire n’est pas chose aisée, ce qui réduit la liste des suspects. Un hochement approbatif accueille sa prévenance et, déjà, la lumière se ternit. Subrepticement, les amandes se voilent à la mention de Silas, des Gémeaux imprévisibles et peu fiables.

— Eh bien, bon courage dans ce cas. Et le vin vous réchauffera !

Les traits de l’amusement se présentent sous son masque ; un amusement factice que, de toute manière, nul ne peut apercevoir. Les habitudes, non plus, ne changent pas.

D’un ultime mouvement doux, mais bref, de la nuque s’adresse à Nimuë. Aussi, une sonorité est retenue, enterrée par d’autres voix plus prononcées. Ils s’expriment, s’escampent finalement. Semble-t-il que la partenaire de la Vierge dispose d’un fort caractère, que les affaires ne peuvent attendre plus longtemps. À cela, des salutations précèdent des propositions.

— Que dirais-tu de continuer dans ton temple ?

Une invitation lancée dans un fond d’intimité. Les Poissons ont des histoires à raconter, l’Ophiuchus à des informations à intégrer. Le cocon se brisera bien, à un moment donné.

Citation :: Fin du RP également, pour cette partie tout du moins. Merci à vous pour ce sujet !

Célébrer la vie

Cette rencontre n’a duré qu’un instant, et pourtant, elle fut riche, à bien des égards. Nimuë avait craint des réactions plus épidermiques, plus vives, à l’instar de celle de Ryme.
Si la déception de l’élève envers son maître et les Poissons fut libérée sans concession, les autres avaient réagi bien différemment. Ou s’étaient évertués à dissimuler leurs émotions.
Au lieu de cela, ils avaient bu, échangé et même ri.

Retrouvés.

« Une bonne philosophie très cher ! » approuva la jeune femme en se gardant bien de lui révéler que par le passé, elle avait bien souvent résolu ses problèmes avec des tournées générales de… tartes. « À bientôt, Kaleb ! Au plaisir de te retrouver en forme, autour d’une pinte ! »

Si Athéna les entendait parler…

« Moui… bien rattrapé ! »

Elle salua son frère d’un signe de tête : l’idée de repartir en mission la mettait en joie, elle qui était restée cloîtrée dans son temple si longtemps.

« Bien sûr, tu es la bienvenue. »

La Sainte des Poissons ouvrit la marche, non sans avoir au préalable adressé une ultime prière aux héros.
Sans doute plus heureux d’avoir entendu un chant mâtiné d’euphorie qu’une succession de suppliques et de sanglots.

Il n’y avait, au final, qu’une unique manière de rendre hommage aux défunts.
En célébrant la vie.

FIN DU RP

Never-Utopia

» [Début octobre 550] Une arrivée explosive (Ouvert à tous)
» [Début Novembre 550] Négociation civilisée (ouvert à tous)
» [Début avril 553] Un Patriarche pour les gouverner tous
» [Fin novembre 550] Le retour du Fils (ouvert à tous)
» [Août 550] Mae genedigaeth brenin [Ouvert à tous]

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée