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 [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]

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Message [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyDim 11 Avr - 22:58

Plusieurs semaines s’étaient passées depuis les événements à Camelot. Une période difficile. Mais dans le même temps, un heureux crépuscule permettant à l’aube de s’élever enfin sur des terres jusqu’alors inexplorées. Le Sanctuaire par où régnait la déesse Athéna. Celle-là même qui vint la trouver dans sa torpeur, comme une aiguille tirant derrière elle le fil de sa tapisserie déchirée en vue de tisser une nouvelle trame plus ordonnée, plus paisible. Oui, ces derniers jours avaient trouvé en eux de cette paix qui lui avait si longtemps fait défaut, trop habituée à survivre au jour le jour dans un quotidien précaire.

Chancelant entre la posture de proie et de prédatrice, il apparaissait qu’enfin, la chasse la toisait dans l’ombre de ses réminiscences. Un sentiment presque étranger. Quelque chose de lointain, mais dans le même temps, tellement proche. Comme si la caresse de la menace se tenait toujours à portée de peau. Une sensation fantôme qui s’évanouissait chaque fois qu’elle se réveillait de ses songes cauchemardesques. Une mélopée délicate passant le seuil de ses tympans par le faisceau du chant des oiseaux. La brise fraîche passant sous le voile de ses habits pour la lier à une réalité qui ne voulait plus la blesser.

Retrouvant ses sens, la louve s’étonnait toujours de ce cadre, le questionnant jusqu’à se demander si tout ceci était bien réel. Et si cela l’était d’évidence, combien de temps faudrait-il pour que cette paix fragile se brise, pour que reviennent les vieux démons tapis derrière les ombres de son subconscient ? Une crainte indélébile qu’elle préservait autant se faire que peut, car cette prudence était ce qui l’avait toujours tenue en vie, jusqu’à maintenant. Seulement, à présent que cette tranquillité s’était imposée, surgissaient des questionnements qui n’avaient jamais pu s’exprimer. Pourquoi s’était-elle tant que ça acharnée à survivre ? À quelle fin ? Pour retrouver Cuchulainn ? Pour tuer Cathbad ? Maintenant que le premier se trouvait à portée de main et le second six pieds sous terre, Aoife s’interrogeait sur la valeur de ses sentiments. Ce qui l’avait vue tenir le coup pour respirer en cet instant. Faire circuler en son corps le sang qui attestait de sa vitalité.

Elle n’était plus simplement une carcasse animée. Son enveloppe charnelle était dorénavant habitée d’un recul aussi douloureux que merveilleux. Cette hauteur lui faisait entrevoir de nouvelles portes là où elle s’était entêtée à suivre un même couloir sans fin. Un purgatoire duquel ne se tenait qu’une unique échappatoire. Celle qu’une louve pouvait suivre, mais non une humaine. Il fallait être de ces humains pour savoir que faire au devant de cet arbre de possibles. Et forte de cette résolution fragile, l’irlandaise allait se préparer pour rencontrer à nouveau celui qui était amené à la guider dans la pénombre de ses doutes.

Le Grand Pope se tenait disponible dans son temple. Des serviteurs lui avaient transmis qu’il resterait disponible jusqu’au moment où elle se sentirait prête à le voir. Engager une discussion de laquelle apparaîtrait ces mêmes portes, à la fois autant intimidantes que baignées d’espérance. Devant celles-ci, parviendrait-elle à garder l’équilibre, ou alors, sa destinée la verrait-elle chuter encore de nombreuses fois ? Peu importe… L’instinct l’avait amenée à se relever autant de fois qu’il le fallait. En l’occurrence, elle le ferait en étant éveillée, éclairée, et non plus en perdition au milieu de ces formes abstraites qui lui étaient toujours apparu comme des monstres.

Montant les interminables escaliers du Sanctuaire en étant partie du temple du Verseau où elle avait trouvé résidence en compagnie de Kilian, la jeune femme avait laissé derrière elle sa lance. Désarmée, elle se sentait bien vulnérable. Une faiblesse qu’elle n’aurait jamais accepté jusqu’à récemment. Pourtant, en cette place, elle sentait moins de ce danger imminent qui pouvait la frapper à chaque instant. Et puis, de toute manière, si elle avait trouvé ici son refuge, Aoife demeurait une ancienne suivante de la Sorcière Mebd, une ennemie naturelle des Saints, une étrangère qui devait encore faire ses preuves. Il était déjà étonnant qu’on lui autorisa à circuler librement. Une confiance qui échappait à sa compréhension. Alors, dans ces circonstances, il était bien normal qu’a minima, elle ne puisse rencontrer la Voix de la Sagesse en étant armée.

Arrivée à destination, l’irlandaise ferait savoir aux serviteurs en présence qu’elle se tenait disponible pour discuter avec le Grand Pope. Entre tous ces gens, elle faisait l’effet d’une jolie discordance. À se demander si elle avait vraiment sa place dans ce décor. Si on lui avait permis de recouvrer ses forces, de se reposer assez, elle gardait de cette nervosité qui pouvait tendre ses interlocuteurs par un effet miroir. Malgré tout, Childéric était de son souvenir un homme du même bois. Dans cette place, sans doute le mieux placé pour la comprendre et deviser en sa compagnie. Cet homme avait tenu la plupart de ses promesses. Restait à voir s’il tiendrait la dernière et non des moindres. La plus importante de toutes.
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyLun 12 Avr - 17:09
Voilà une tête que le vieux lion ne s’attendait pas à voir si rapidement. Childéric avait pris certaines mesures vis-à-vis de cette âme particulière. Elle n’était pas prisonnière, ainsi, elle avait une certaine liberté de mouvement. Mais cette dernière était pour le moment limité. Elle pouvait évoluer entre le onzième temple du zodiaque et celui du Grand Pope, au sommet des marches. Pour le reste, sa présence avait été tenue plus ou moins secrète. Il avait fait en sorte que l’information ne parvient pas au prisonnier qui se trouvait encore plus loin que le dernier temple et il n’était pas difficile de contenir cette marée. Il avait la main mise sur le flux du courant et l’information. Comme il l’avait fait lorsque Narsès avait séjourné, brièvement, dans les prisons du Sanctuaire, avant de passer de vie à trépas.

L’un de ses gardes vient lui porter le message. Il remercia le jeune soldat, pris une ou deux minutes pour échanger avec lui. Toujours, il prenait le temps de connaître ses hommes. Il avait en tête le nom de tous ses Prétoriens et savaient plus ou moins s’ils avaient ou non de la famille. Ainsi même que certains des passe-temps de ses hommes. Il avait fait en sorte que l’information ne parvient pas au prisonnier qui se trouvait encore plus loin que le dernier temple et il n’était pas difficile de contenir cette marée. Il fallut encore quelques minutes au vieux lion pour terminer l’audience en cours et il s’excusa quand il le put, pour rejoindre le jardin où Aoife devrait l’attendre, du moins, il l’espérait. Il abandonna son masque dans la salle du trône et se dirigea donc vers le jardin vêtu néanmoins de la toge blanche et pourpre de l’office pontifical.

Le jardin intérieur du palais du Pope était sobre mais reposant. Une large zone d’herbe, un bassin intérieur et un arbre, ainsi que quelques plantes çà et là, voilà sommairement de quoi était composé la pièce. Des sièges avaient également été amenés pour que les deux bêtes puissent deviser tranquillement. Il chercha la jeune femme du regard quand il entra dans la pièce et n’eut pas de mal à la trouver. Il demande ensuite qu’on installât Aoife dans le jardin intérieur où ils seraient plus à l’aise pour discuter, et surtout, plus tranquille. L’attaque contre Catbad c’était mal passé pour elle, mais elle avait obtenu le résultat qu’elle désirait. Pourtant, son coeur s’en trouvait-il allégé pour autant ? À voir ce qui se dégageait d’elle, nullement. Elle restait une louve solitaire, sans meute et louveteau. Un fauve dangereux. Mais le lion n’a jamais peur des loups. Il continua donc d’avancer vers elle.

« - Bonjour dame Aoife. Je suis content de voir que vous avez meilleure mine. Vous revenez de loin. »

D’un aimable geste de la main, il l’invita à prendre place pour qu’ils puissent continuer leur conversation. Le vieux lion, pour ça part, ira s’installer sur l’un des deux sièges avant de reprendre.

« - Il me semble que je vous dois encore quelque chose. Dites-moi quand vous désirez parler à Cuchulain et je ferais en sorte que ça soit possible. Je me suis permis de faire en sorte qu’il ne sache pas que vous étiez ici, pour vous préserver. »
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyVen 16 Avr - 18:43
Aoife resta un certain temps isolée dans les jardins où les soldats l’avaient laissée. Après un certain temps d’attente, la louve retrouvait le Grand Pope dans des atours qui contrastaient grandement avec ce qu’il avait montré à Camelot. Ici, il portait l’habit des responsabilités. Le rapport était celui d’un supérieur avec ses subalternes. Le représentant d’Athéna. Restait à voir maintenant comment il se comporterait. Si le changement suivrait dans l’attitude. Sans doute que cet air plus officiel susciterait instinctivement chez la guerrière une répulsion silencieuse. Un sentiment qu’elle essayait de dissimuler autant se faire que peut. Simplement, dans la symbolique, son altérité se marquait davantage. Avec elle, l’évidence que dans ce décor, elle faisait bien tâche, voire était de trop.

Lorsque Childéric ôta son masque, l’impression devait s’atténuer légèrement. Dans ses excuses, il marquait un peu plus de cette simplicité qu’elle lui avait trouvé. De même, alors que leurs regards se rencontrèrent, il n’y avait pas de ces arrières-pensées parasites immédiatement discernables. S’il y en avait, alors elles n’étaient pas visibles. Après tout, leur relation était encore bien superficielle. Une superficialité qui pourtant, avait suffit à lui faire prendre cette décision à contre-courant, sans échappatoire. Un signe encore de la fragilité de ses convictions. À moins que les siennes véritables n’aient toujours été extérieures aux intérêts de la Sorcière.

À son invitation de le suivre, elle acquiesça sans un mot, l’accompagnant jusqu’aux jardins. Sur le chemin, quelques œillades à gauche à droite, les héritages de son mode de vie passé qui lui faisaient anticiper les embuscades. À cette fin, l’ambiance du jardin lui passa un peu par-dessus la tête. Puis, arrivés vers l’endroit, le lion de s’approcher pour lui adresser ses premiers mots de politesse. Là encore, Aoife s’emmura dans le silence, encore dans l’expectative. Lorsqu’il lui proposa de s’asseoir, elle s’exécuta après un instant d’hésitation. Au moment d’en venir au vif du sujet, ses yeux s’illuminèrent d’une lueur subtile, éclairant de manière à peine perceptible son visage placide. Un moment introspective, elle se décida enfin à partager les premiers mots.

– Le plus vite sera le mieux… Cela fait trop longtemps que j’attends… J’ai besoin de savoir, de l’entendre de ses lèvres…

Dans son timbre de voix s’entendait un vacillement, une tension, peut-être une appréhension. De la peur ? Voilà un étrange sentiment qui contrastait avec le bonheur que l’on pouvait attendre de retrouvailles entre deux amants. Non, ce qui l’avait menée jusqu’ici, c’était une question qui ne s’embarrassait pas de bons sentiments. Une question qui viendrait balayer ses démons intérieurs, ou les nourrir au risque qu’elle ne soit plus capable de les contenir. Des enjeux forts qui se ressentaient. Pourtant, en dépit du risque, la louve demeurait la plus déterminée. N’avait-elle pas montré sa résolution démente avec Cathbad ? Lorsqu’elle se fixait un objectif, l’irlandaise était prête à aller jusqu’au bout, aveugle à l’étreinte mortelle qui pouvait la saisir en chemin. Une cavalcade démente dont elle esquissait enfin la destination. Restait-il quelque chose à sauver ? Bientôt, elle saurait. Et le réaliser lui faisait serrer les poings sur ses genoux avec une intensité trahissant quelques tremblements.

– Quand ?

Lacunaire, Aoife n’était pas femme à s’étendre en d’inutiles paroles. Cela en faisait un animal politique bien médiocre.
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyMer 28 Avr - 11:15
On ne change pas la nature d’un loup en quelques heures. Il faut simplement attendre qu’il décide de lui-même de baisser ses défenses. C’était le cas ici et le lion, lui, aurait trouvé ça étrange que le loup se montre si docile, cela aurait sûrement éveillé quelques inquiétudes chez lui. Pour tout le reste, elle était tapis, prête à bondir, se défendre ou simplement sauter sur le sujet qui l’intéressait vraiment. Et à raison, les grands drames et les grandes interrogations de sa vie étaient suspendus à la décision de Childéric. Il pourrait sûrement la faire mariner, la faire tourner autour du pot, mais il n’était pas ce genre d’homme. Il avait après tout avec elle passé un accord et si la politique et la diplomatie impliquent parfois de parler comme un serpent, un accord de prédateur ne saurait souffrir de ces désagréments. Il ne fut pas étonné alors, de la voir saisir l’opportunité rapidement. Le vieux lion lui adressa alors un sourire compatissant.

« - Bien, alors allons y ? Si vous vous sentez prêtre à affronter tout ça, Dame Aoife, il serait cruel de ma part de vous faire attendre plus longtemps. Vous avez besoin de vos réponses, plus encore, vous y avez droit. »

Car elle n’est pas seulement louve. Elle est Femme également. Il avait fait un chemin similaire jadis, celui de l’humanité. Mais ce n’était ni un chemin facile, ni une ligne droite. Un chemin sur lequel il y a plus de chutes et de détours que de réussites et d’avancées. Mais un chemin nécessaire si on ne veut pas s’oublier, se perdre. Il n’y a pas de pire adversaire que soit même. Alors, lui qui était assis se leva et doucement invita la jeune femme à le suivre. Si elle accepta sa proposition, et bien, il resterait silencieux, la laissant avec ses pensées. Puis, il l’accompagnerait vers les prisons du Sanctuaire. Traversant encore une fois le temple du Pope pour aller plus loin encore. La présence de la déesse plus palpable que jamais. Puis, il échangea de nouveau quelques mots avec les gardes, s’inquiétant de l’accouchement à venir de la femme d’un soldat ou des soucis de santé d’un autre. Puis, ils entrèrent dans la prison.

Il invita Aoife à se rendre dans la cellule de Cuchulainn. Laissant cette dernière fermée. Il lui signifia qu’il se devait de rester près d’eux, au cas où, l’un comme l’autre, succomberait à ses émotions. Il avait promis à la louve de retrouver celui qui avait tant compté pour elle, mais pas sa vie. Sa vie, elle lui appartenait à lui, par droit de guerre et de conquête et il attendait toujours l’opportunité de mettre en avant cette carte de sa manche. Il n’avait pas été possible de négocier avec une telle tête de mule, mais le vieux lion avait joué le jeu et garder cet appât pour laisser le temps aux oracles de commencer à se reconstruire. Une flamme peut renaître d’une braise et les oracles seraient utiles pour souffler contre les spectres… Il prit soin de rester en retrait, leur laissant l’intimité dont ils avaient besoin. Il n’était pas capable d’effacer sa présence, mais il savait quand il fallait qu’il laisse le devant de la scène aux autres.

Si tout fois elle refusait de s’y rendre immédiatement et bien, ils auraient le loisir de poursuivre leur conversation dans le jardin et de planifier cette rencontre si la louve voulait prendre son temps pour faire face à son histoire.
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyMar 4 Mai - 2:38
Fugacement, ses lèvres s’entrouvrirent. Une lueur fragile et éphémère éclairant ses yeux noirs. S’était-elle attendu à un énième obstacle ? Avait-elle mal apprécié les distances ? À toujours se trouver à mille lieues de son objectif, il avait fini par ne plus incarner qu’un songe lointain, inaccessible. De ces rêves vers lesquels on se dirige comme des somnambules, inconscients. De ces objectifs qui, tombés à portée de main, se dérobent pour céder la place au réveil. Une réalité remettant ces rêveries à leur place. Des illusions. Mais cette fois, plutôt que ce sentiment évanescent, aucune barrière ne sortait de terre.

Momentanément désarçonnée par une réplique pourtant bien ordinaire, comme Childéric devait se le dire au vu de leur accord commun, Aoife se faisait violence pour reprendre contenance. Son interlocuteur quant à lui serait plus prompt à mener la danse, ouvrant le chemin au premier signe que la louve lui traduit, inconsciemment. Elle suivait son instinct viscéral. Mais son esprit quant à lui perdait pied, s’embourbait dans une cavalcade de pensées chaotiques. Paradoxalement, elle pouvait être la plus concentrée, le temps plutôt que de ralentir semblait s’accélérer pour devenir inarrêtable. Pourtant, cet état d’esprit, elle l’avait déjà approché en combat et ces fois là, il pouvait même lui apparaître que le temps avait cessé de marcher. Parce qu’elle était pleinement lucide ? Entièrement éveillée ?

Fallait-il donc traduire qu’à cet instant, elle était la plus confuse ? Seulement portée par le flot de ses passions inconscientes ? Un pantin qui suit sa destinée sans regard par-dessus ses épaules pour incarner ses actions ? Qui alors pouvait bien se trouver derrière ? Le Grand Pope ? Non, lui se trouvait devant. Il n’était qu’un acteur de cette mascarade. Ce marionnettiste… Se pouvait-il que depuis tout ce temps, il ait été…

Aveugle aux étapes de leur cheminement, aux signes qui permettaient de mieux comprendre l’homme qui la guidait… finalement, elle se tenait devant cette existence qui avait cristallisé pendant si longtemps son obsession. Ce faisant, la jeune femme fut traversée de la sensation que rien d’autre n’existait que la personne assise devant elle. Une surprise palpable qui fit battre à tout rompre son organe palpitant. En comparaison, Cuchulainn donnait davantage à lire de l’étonnement. La réciprocité n’avait jamais vraiment caractérisé leur relation, comme en témoignait la joie malsaine qui pouvait transparaître sur le visage de la louve. Un sourire qui approchait de la grimace, une lueur démente au fond du regard, ses mains venant attraper brusquement les barreaux, ce corps qui semble avoir désiré passé au travers, faisant fi de ces obstacles. En réaction, Cuchulainn répondrait d’un léger mouvement de recul. Une réaction que ne perçut pas la lancière.

Les premiers échanges furent quant à eux maladroits. Et Childéric qui s’était éloigné pour les laisser à leur intimité n’entendrait pas en substance le contenu de ces paroles. Il faudrait attendre une dizaine de minutes pour que la voix d’Aoife s’échappe des couloirs. Des signes de dispute ? C’est à cela que ça ressemblait. Selon toute vraisemblance, quelque chose s’était mal passé, et à l’émotion qui se dégageait de cette voix, il se pouvait bien que la fracture soit profonde. De ces ambiances capables de faire froid dans le dos, même à des spectateurs. Quelques fois, des cris transperçaient des moments de silence. Une tension qui pouvait être particulièrement inconfortable.

Finalement, après un nouveau moment de silence plus prolongé, le Grand Pope discernerait des bruits de pas dans le couloir. Après quelques secondes, ce serait la silhouette d’Aoife qui se découvrirait, une expression semblable à celle d’une tête coupée. Elle avançait lentement, comme une somnambule et continuerait certainement son chemin derrière Childéric s’il ne l’arrêtait pas.
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyLun 17 Mai - 13:49
Il faut que les héros restent des héros. Des êtres qui sont entré dans la légende, victime de la déformation du temps, de l’exception du moment. C’était là le cas de cet être de légende qui se trouvait enfermé, misérable, dans les prisons du Sanctuaire. Il ne pouvait pas capter la totalité de la conversation, heureusement. Childéric était seulement resté pour éviter que les choses ne dérapent. Aoife avait cette sauvagerie en lui qu’il comprenait bien. À sa propre place, entendant le sort de son enfant, une vérité cachée de puis si longtemps, comment aurait-il réagi ? Par la violence, la sauvagerie.

Sa propre bête vibrait à la voix vibrante de la louve. Ses souffrances trouvaient étrangement un écho dans les propres tourments du vieux lion. Après tout, tout ce qu’il avait fait depuis ces dernières années n’avait qu’un seul et unique objectif : la préservation de son fils. Lui garantir une belle vie, dans une bonne famille, loin, très loin de ce mon divin et des souffrances inhérentes au statut de serviteur divin. Alors, même s’il n’entendait pas vraiment la voix de Cuchulainn, et lui laissa le bénéfice du doute. Le vieux lion n’appréciait déjà guère celui qui, un temps, avait été son homologue. La situation n’avait pas été facile pour lui, tiré de son errance pour revêtir une couronne à laquelle il n’avait visiblement pas été préparé. Au final, il n’était qu’un homme et même pas un homme bien.

Il finit par entendre le silence, vibrant, pesant, oppressant. Suivi des bruits de pas de la louve venant briser cette chape de plomb. Si elle était en état, elle pourrait voir la peine pour elle qu’avait Childéric. Concerné plus qu’il ne le devrait par cette histoire, écho d’une de ses craintes les plus profondes.

« - Je suis désolé pour vous, Aoife… Vraiment. »

C’était après tout, une souffrance qu’il pouvait comprendre. Bien que son enfant n’avait pas rejoint la Route ténébreuse, il avait un temps, vécu avec cette certitude. L’amertume d’avoir tout perdu, le vide et l’impression de ne pouvoir surmonter ce gouffre, d’être mort avec ceux qui sont partis, mais pourtant, de ne pas avoir le confort de les rejoindre. Alors, il amena la louve hors de cette prison rapidement et reprit le chemin du temple du Pope.

« - Si je peux faire quelque chose pour vous, n’hésitez pas... »

Il n’y a pas pire souffrance que celle de perdre un enfant… Des mots creux, sans solution, mais à défaut d'être vraiment utile, au moins, ils étaient sincères.
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyLun 24 Mai - 1:48
Citation :
Arrow Passage au temple du Verseau.

Le vide. Ce creux mordant. La fermeture. Ce chemin qui refuse de se répéter. Une sourde impasse. Jusqu’alors, elle s’était laissée tromper par cette fresque désespérée. De celles capables de nier la réalité. De donner la vision à la cécité. Un mur qui se doit de toujours demeurer hors de portée. Ainsi seulement, les illusions peuvent perdurer. Car à l’instant de refermer la poigne dans le vide, né l’espérance qu’il ne manque qu’une distance infinitésimale pour récompenser tous les efforts nous ayant fait avancer jusque là. Il faut que cette voie illusoire ne se laisse jamais toucher. Autrement, c’est la force sous les pieds qui se dérobe. Les jambes aux fondations du corps qui se ploient. L’éclat des yeux à l’origine de toute impulsion qui s’éteint.

Ce qui se dessine là, c’est une réaction entre mille. Il n’en est pas d’unique. Chez Aoife, elle serait autrement semblable. L’auto-persuasion l’avait portée jusque là. Sans sens, ses automatismes allaient quand même se répéter. Plutôt que de s’arrêter, elle continuait d’avancer. Pourtant, dans ses yeux, l’éclat avait bien disparu. Et derrière ses lèvres, nul son n’en sortit pour répondre au Grand Pope qui se souciait d’évidence de son état. Hors, dans son esprit, rien ne lui apparaissait. Tout au plus un fantôme. Quelque chose qui ne pouvait pas l’atteindre. À cet instant, fondamentalement, elle était seule. Une machine se réfugiant dans ses mécanismes suffisamment reproduits pour se substituer à la raison. Il fallait les avoir entretenu jusqu’à la démence pour en arriver là. Et il était fort possible que ce soit cette énergie invisible qui guide ses gestes désincarnés.

Mais quelle finalité pouvait bien faire naître ce profond sentiment de vanité ? Celui qui se succédait au désir. Ce désir même permettant à chaque être humain de prolonger son souffle de vie. Elle marchait donc, suivie de près du lion qui l’accompagnait, la surveillait ou la protégeait. Sans doute les pensées de cet homme devaient-elles balancer entre plusieurs sentiments parfois paradoxaux. Tiraillé entre sa posture et son être. Celle qu’il avait forgé et celui qu’il avait fait taire dans un processus parallèle censé lui faire supporter le poids de ses responsabilités. Bientôt, ce tiraillement serait mis à l’épreuve. En effet, dans l’hésitation, il échouait à couper la louve dans son élan. Quitter les prisons du sanctuaire pour retourner dans ses quartiers, dans le temple du Verseau. Ce faisant, le pressentiment qui devait avoir marqué Childéric put se confirmer sitôt que la poigne d’Aoife se referma sur sa lance. Celle qui ne lui avait pas été enlevée. Et cette arme saisie, elle se retournerait en direction de ce fantôme qui avait eu le tort d’être près d’elle à ce moment précis.

En dépit de l’intention meurtrière, il n’était pas si évident de lire le moindre sentiment de rage dans ses yeux. Au lieu de ça, d’être frappé par ce vide glacial. Une expression placide, débarrassée de tous sentiments. La plus terrifiante qui soit. Celle qui choisit simplement de détruire, sans craindre d’être détruite elle-même. N’était-ce pas ultimement ce qu’elle recherchait ?

Citation :
Aoife défie Childéric.

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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyLun 24 Mai - 12:51
Il y a de ces moments où seul le désespoir existe. Un vide si profond qu’il en fait rien. Un monde sans aucune sensation, perdu dans ce qui n’existe pas, dans ce qui n’existe plus. Ce genre de sensation, Childéric l’avait embrassé, il s’y était perdu, jadis. Quand Endymion lui avait appris la mort de son aimé et de leurs enfants. Le vieux lion avait alors cherché doucement à retrouver la vie, à se punir peut être, à se détruire, sûrement. À chercher à ressentir quelque chose, plus exactement. Chasser la souffrance de l’âme par celle du corps et petit à petit, user ce dernier pour qu’il ne soutienne plus l’essence morcelé. Chercher une mort douce dans l’auto destruction. Certains le faisaient dans l’alcool, dans les drogues, lui, il l’avait cherché dans la seule chose qu’il savait vraiment bien faire : la guerre. Alors il avait combattu. Encore et encore, sans jamais se reposer, s’arrêter. Poussant toujours plus loin ses limites. Oh, l’ordre aurait pu être fier de son courage et de son abnégation, mais à quel prix ?

Alors, il avait une petite idée de ce que pouvait ressentir la femme en face de lui. Son monde s’était brisé sous ses pieds et le réel qu’elle avait pris soin d’écarter pendant si longtemps venait de s’écraser en plein sur son visage comme le plus douloureux des poings. Il y avait deux choses qui inquiétait alors Childéric. Qu’elle décide d’en finir avec elle-même ou que, comme lui, elle cherche à s’abîmer dans la seule chose qu’elle avait jamais vraiment connu : le conflit et la violence. Lion et louve n’était pas si différent après tout. Alors, c’est en silence qu’il la suivit jusqu’à l’endroit où elle s’était installée. Jusqu’à sa chambre où elle poserait sa main sur la seule chose qui pourrait l’aider à se sentir en sécurité, à se sentir en vie : cette lance à qui elle semblait accorder trop d’importance. Cette incarnation physique de son identité de guerrière. Alors maintenant, était venu le temps des crocs et des griffes, du conflit des bêtes. Mais il était près. Il aurait, de toute façon, sûrement, agit de la même façon. La seule différence, c’est qu’il n’aurait pas eu le besoin de retrouver d’arme et n’aurait pas tenu si longtemps.

Il essaierait juste de ne pas détruire le laboratoire de Kilian. Pour le reste, il espérait que le onzième gardien ne lui en voudrait pas trop. Qu'il ne leur en voudrait pas trop. Il fit alors un long bond en arrière pour laisser le temps aux deux fauves de se jauger. Mais déjà son cosmos se faisait présent et sa bête répondait à l’appel du sang. Ses yeux prirent l’aspect fendu des félins et ses iris devinrent jaunes, occupant l’entièreté de son œil, à la manière d’un animal près à se battre. Ses pupilles verticales rivées sur la louve, elle pourrait doucement sentir la présence du Pope se faire de plus en plus présente, pesante et difficile à vivre. Elle avait en face d’elle un prédateur au sommet de la chaîne alimentaire et elle pourrait alors constater l’étendue de sa force. Il savait d’avance qu’elle n’en aurait cure, c’était ce qu’elle recherchait.

Son cosmos suivit sa volonté avec une facilité qui l’étonna presque lui-même. Voilà longtemps qu’il ne s’était pas battu, trop longtemps qu’il n’était pas senti son coeur battre la chamade dans un monde tournant aux repentis. Dans ce moment qui n’appartient qu’à eux, qui s’étire à la fois dans l’infini et dans l’instant. La louve pourrait voir alors son bras se mettre à brusquement irradier, le crépitement de la foudre venant troubler silence pesant qui s’était installé dans la grande salle centrale du temple du Verseau. Et sans même avoir échanger de mot, il frappa le premier et projeta alors cet amas de cosmos droit sur la jeune femme. Et sans attendre, il s’engouffra dans le sillage de son attaque.

Rapidement, il dévora la distance, pivotant de côté pour ne pas se retrouver entre son attaque et la jeune femme, mais suffisamment bien placé pour lui rendre la tâche quasiment impossible d’éviter les deux attaques. Sûrement, elle devrait faire des choix et en plus de ça, il allait encore lui compliquer la tâche. Face au flan d’Aoife, il décocha alors un violent crochet visant son dos suivant d’un deuxième de l’autre main visant son visage. L’impact des coups ne serait pas forcément très puissant, mais ils vibreraient profondément dans les os de la jeune femme, comme si ce n’était pas seulement son corps qui était visé, mais plus que ça. Des crocs capables de se planter dans tout ce qui se présentait à eux.

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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyLun 24 Mai - 23:57

De ces moments de brisure. Un quotidien. Une sérénité. Une tranquillité. La paix alentour. L’immuabilité invincible que ce monde nous laisse entrevoir. Une harmonie illusoire qui, avec l’âge, nous semble si indestructible. Car à survivre si longtemps, on se confond dans cette tapisserie. Nous en suivons les fils, effaçons nos altérités comme il nous l’est commandé. Plus qu’ailleurs, le sanctuaire devait se marquer de ce caractère. Comment pourrait-il en être autrement sous le regard de la Sagesse ? Les incidents les plus remarquables ne pouvaient survenir que de l’extérieur. À moins que l’extérieur ne soit invité à l’intérieur. Comme une louve guidée dans la bergerie. Hors, dans cette bergerie, un lion veillait au grain, protégeait le troupeau.

Celui-là même avait accepté parmi les siens la prédatrice. Et lui-même irait éteindre son instinct en usant de la violence. Celle qu'il connaissait le mieux, lui qui s’était détourné de la douleur dans la voie des armes. S’alourdir les épaules de ces activités sanguinaires. Les seules capables jadis de le défaire de ses pensées le vouant au précipice. De ces précipices où l’on veut se jeter. Se détruire en causant le plus de destructions autour de soi. Sa force avait été de pouvoir diriger sa rage vers les ennemis. Et devant lui, le Grand Pope serait frappé de son reflet dans une histoire alternative. Un champ de possible où il n’aurait pas trouvé cette force. Un avenir où il aurait simplement cédé à ses pulsions démentes. L’explosion glaciale des émotions bouillonnantes, Aoife la traversait à cet instant.

Aveugle à son adversaire, la lancière ne concevait l’ennemi que tel un concept. Un pantin de chair sans âme. Ou plutôt, un réceptacle. Ses opposants n’avaient toujours été que ça. Des esprits qui ignoraient que leur âme pouvait être détachée à la fois de leur coquille ainsi que des enfers pour être enfermée dans un purgatoire qui s’amalgamait rapidement aux limbes pour l’absence d’échappatoire à y trouver. Cette foudre crépitante venant chatouiller ses tympans ne signait à ses sens que des combustibles devant lui permettre d’alimenter sa flamme démente. Et pour brûler, il fallait que ce feu se consume, se blesse. Ce que lui offrait cet homme par sa simple présence. Cette douleur qu’elle appelait… la mordait déjà dans la chair… bientôt, elle viendrait la frapper en plein cœur.

Une souffrance appelée qui ne la bouderait pas, comme en témoignait ce courant électrique venant parcourir son être, crisper ses muscles, lui faire serrer la mâchoire et les poings, brûler le sang, interrompre momentanément ses organes pour les endommager durablement. Et dans la course de la foudre, suivait celle du corps. Déporté à ses côtés, le dos de l’Irlandaise vint se faire frapper de plein fouet en même temps que sa figure. À ce stade déjà, s’entendait le craquement des os, l’éclat carminé du sang qui venait s’échapper de son nez et de sa bouche. N’aurait-elle pas pu esquiver pour partie cet enchaînement ? En avait-elle eu seulement la volonté ?

Non. À la place, de simplement souhaiter blesser, en même temps qu’elle souhaitait être blessée. Entièrement tournée vers l’attaque, la louve avait choisi de se taillader la main avec la lame de son arme, alors même que l’impact des coups que lui assénait le lion venait briser ses os. Dans un temps très court, la lance put se marquer de symboles luminescents esquissant des runes. Un rituel druidique préparant l’objet et l’âme de sa cible à se réunir. Quelque chose qui menaçait l’essence profonde du Grand Pope, de quoi instiller un sentiment effroyable qui encourageait sa Bête à se libérer de ses entraves. Se libérer à sa sauvagerie primitive pour obéir à l’instinct le plus viscéral, celui de la survie. Car un relâchement ne serait pas pardonné. Sa proie pouvait bien devenir sa prédatrice s’il se retenait.

Sitôt, au lieu de prendre ses distances, Aoife profita de la proximité du servant d’Athéna pour le taillader avec sa lance dans des mouvements desquels commençaient déjà à se dessiner davantage de fureur que de pure maîtrise martiale. Et s’il se laissait frapper, alors il sentirait que le tranchant de la lance ne menaçait non pas sa chair, mais son essence vitale elle-même. Une frappe immatérielle, bien plus terrifiante que si le sang devait être versé. Car si la dernière goutte de son âme devait s’échapper, alors que se passerait-il ?

À la suite de cet enchaînement bestial, il apparaissait déjà qu’Aoife se trouvait dans un état déplorable. À un point d’ailleurs que cela pouvait surprendre. Comme s’il lui manquait quelque chose. De même que la violence de ses coups, il s’était ressenti que ces derniers n’avaient pas été autant marqués qu’ils l’auraient pu. Comme si inconsciemment, elle s’était retenue. Des limites qui ne sauraient s’entretenir à en juger la lueur en passe de s’animer au fond de ses yeux de jais, contrastant avec le néant qu’elle avait laissé apparaître quelques secondes plus tôt. Dans la proximité avec la Mort, la druidesse vivait, plus que jamais. Une fièvre guerrière qui pouvait bien mettre un point final à son existence. Mais à en juger son expression, il apparaissait évident que cette peur ne l’atteignait pas. Bien au contraire. N’était-ce pas vers ça qu’elle se dirigeait ? Une bombe qui pouvait enfin exploser, comme en témoignait ses affaires dans son quartier qui s’embrasaient suite à l’attaque foudroyante du lion.

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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyMar 25 Mai - 13:21
Il y a des sons qui font toujours vibrer un humain : le crissement des ongles sur un tableau, une fourchette sur l’assiette et il y a celui des os brisés qui, dans cette désagréable hiérarchie est au sommet. Sous son poing, Childéric avait pu sentir le corps de la jeune femme céder, l’écho du violent craquement de ce qu’il venait de briser. D’un coup de coin de l’oeil, il put la voir faire couler son sang. Ainsi, Aoife avait donc besoin de ça pour commencer ses rituels, activer sa magie et faire raisonner son pouvoir. Une information qu’il prenait en considération et les différentes runes qui venaient d’apparaître sur la lance de la louve ne lui disait rien qui vaille. Et un frisson de lui glisser l’échine, le genre de pouvoir qu’il pouvait reconnaître. Une capacité à frapper ce qu’on ne voit pas. Alors si lui pouvait simplement planter ses crocs et déchirer n’importe quoi, le pouvoir ici était plus vicieux, comme un venin qui se repend doucement.

Pourtant, il ne recula pas quand la lance frappa et laissa une partie de son essence être dérobée. Une partie seulement par dans ce bref échange, il put planter ses dents dans la magie qui animait l’arme d’Aoife pour simplement la manger. Car là où il y a des crocs et des griffes, il y a une bête et avec la bête vient cet appétit qui ne peut jamais vraiment être étouffé. L’un comme l’autre pourrait sans mal jauger le genre de prédateurs qu’ils étaient. La louve de comprendre qu’elle n’était ici pas ménagée et que le Pope la combattait comme il lutterait sur un champ de bataille face à un ennemi. Sans aucune animosité dans le regard, il plongea ses yeux fauves dans ceux de la louve et la danse des bêtes pourraient alors simplement continuer. La louve aurait aussi pu comprendre qu’en touchant le corps du vieux lion, qu’il était touché par la bénédiction de la déesse et que son corps était aussi bien protégé que s’il avait sur son dos une armure sacrée. Une chose qui manquait cruellement, dans cette échange d’être surnaturel, à la druidesse.

Et ce n’était que le début d’un corps-à-corps. Childéric de plonger un peu plus loin dans sa bête, d’y puiser ses ressources et de la laisser se faire un peu présente. Et il reprit son assaut, dansant avec la lame et les mouvements de la jeune femme comme s’il frappait là un mannequin d’entraînement. Pour se sortir de son nouvel enchaînement, il lui faudrait quelques trésors d’ingéniosité ou au contraire, commencer à frapper avec son propre cosmos. Pourtant, il la savait parfaitement capable de faire face à son coup de pied en avant dirigé vers sa cheville pour fragiliser sa posture si jamais elle venait à se laisser frapper. Il enchaîna dans le même mouvement en faisant un pas vers elle par deux directs très rapide vers son visage. Puis, de son autre main, commença à concentrer son cosmos pour frapper après avoir fait un pas sur le côté.

Il donna un dernier coup-de-poing, un peu dans le vide, car il était au final à un pas de la louve. Et une légion de sphères lumineuse innombrable sortirent alors de son poing, dans un ordre incarnant parfaitement le chaos entropique. Et son attaque balaya la zone où devait se trouver la jeune femme, frappant sans discernement, commençant aussi à laisser quelques traces sur les piliers du temple du verseau. Il se prépara ensuite à la contre-attaque de la louve. Depuis combien de temps ne s’était il pas senti aussi vivant, aussi libre ? Les épaules légères, loin du poids de la couronne et ses responsabilités. Ici, il était simplement.



Dernière édition par Childéric le Mar 25 Mai - 19:47, édité 2 fois
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyMar 25 Mai - 16:06
Sa lame pouvait bien passer outre sa barrière de chair pour frapper son sanctuaire intérieur, il apparaissait que le lion possédait quelques atouts insoupçonnés capables de le protéger dans les fondements de son existence. Une similitude de plus qui le rendait marginal en comparaison avec tous les combattants qu’il lui avait été donné d’affronter. Assaillie dans sa magie même, une irritation pris la druidesse à cet instant. Un sentiment indicible, désagréable, à peine inhibé par l’adrénaline. Quelque chose qui resterait dans son esprit, instinctivement, alors même que les enchaînements se prolongeaient. Un combat des plus sauvages, loin des duels réglés que l’on pouvait trouver sur les champs de bataille héroïques. Car les deux guerriers ci-présent n’en comptaient pas, selon toute évidence. Le combat n’avait rien de sacré, de glorieux. C’était simplement le terrain de la peine, là où les pulsions les moins avouables pouvaient librement exploser. Un exutoire indispensable pour entretenir le peu de stabilité qui les tenait dans la communauté. La différence était que le lion avait réussi, là ou la louve avait irrémédiablement échoué.

Pour autant, dans sa mascarade de vie et dans l’œil du cyclone de ses tourments, une lueur de joie venait l’étreindre, silencieusement. Quelque chose d’ineffable, de presque imperceptible, si on ignorait la vie grandissante qui venait incarner ses gestes. Paradoxalement, à courir vers la Mort, elle trouvait son refuge. Sa place naturelle ? Toujours est-il que rien ne pouvait mieux la servir que cet opposant qui insufflait toute sa force dans ses coups pour lui faire rendre son dernier souffle. Un combat à mort. La seule réalité qui était venue marquer son vécu torturé nimbé de ces illusions maudites. Une seule anormalité venait ponctuer sa longue expérience sur les charniers qu’elle avait traversé.

En effet, alors que leur regard se rencontrèrent fugacement, Aoife ne perçut pas de haine au fond des yeux de son ennemi. En cela, les ressemblances prenaient fin. Car cette haine était justement ce qui l’avait tenue en vie. Une haine dirigée vers un Tout, plutôt que vers une personne particulière. Un rejet viscéral de ce qui l’avait fait naître. Peut-être, d’ailleurs, détestait-elle simplement d’être, de vivre. Belle ironie, venant de celle qui emprisonnait dans son arme l’âme de ses victimes. Jusqu’où pourrait-elle enlever aux autres leur bien le plus précieux avant qu’enfin, on ne lui dérobe la sienne ? Cherchait-elle à se venger de quelque chose ? À se punir ? À exorciser une émotion profondément ancrée au fond de sa psyché ?

Cette haine… venait-elle de cette absence de possession ? Ce vide qui la dévorait de l’intérieur… et qui prenait son plus grand écho alors que son adversaire portait sur lui autant de signes qu’il possédait tant de trésors. La bénédiction de sa déesse. Des êtres chers à protéger. Une cause à défendre. À cet instant… était-ce de l’envie qui venait corrompre son esprit ? Pourquoi… Pourquoi fallait-il qu’eux tous, possèdent tant, quand elle ne possédait rien ? Cette sombre pensée la rendait fort hideuse. Une laideur qui ne pouvait que plus alimenter sa rage. Une nature profonde qu’elle détestait. Une essence qui ne méritait que d’éprouver cette douleur afflictive. Déséquilibrée au niveau de ses appuis, son balancement ne ferait que renforcer l’impact des coups sur son visage. Un peu plus défigurée par les hématomes avec ces sons sinistres s’échappant de son crâne.

Sans doute, à ce stade, s’était-il habitué à ne trouver aucune résistance devant son déchaînement de violence. Pourtant, alors qu’il concentrait son cosmos dans son poing, le corps chancelant de la druidesse vint soudain retrouver ses appuis et dans un mouvement imprévisible, de faire remonter le manche de sa lance qui traversa la main chargée de sa cible. Ce faisant, la concentration cosmique d’exploser en l’air, la déflagration venant pour partie éclater le plafond du temple qui les toisait jusqu’à maintenant. Sitôt, plutôt que de reculer, d’encore rechercher la proximité. Flirter avec ce danger qui pouvait bien la tuer à tout instant. Au fond de ses prunelles, le Grand Pope pouvait lire de cette détermination démente à aller jusqu’au bout. De cette lueur qui ne se souciait pas de ses limites, ni même de sa vie. Aucune hésitation ne venait troubler son geste tandis que sa lance chercha à le fendre de haut en bas. Un mouvement rotatif qui vint se prolonger pour dessiner un cercle et en bout de course chercher à le ficher au sol après l’avoir transpercé au ventre. Une position qui lui permettrait de laisser plus exploser sa haine qui déjà, ne s’embarrassait plus de cette retenue qui avait pu l’entraver plus tôt.

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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyMer 26 Mai - 13:42
Le vieux lion s’attendait à une réaction de la louve. Il l’aurait vu venir un peu plus tôt. Mais il en aurait un peu pour son argent. Tous les deux étaient au coeur de l’oeil de la tempête et avait tant à partager dans ces moments. Il aurait pu finir comme elle, il avait fini comme elle. Et il avait en tête de lui offrir ce qu’on lui avait offert à lui. Le chemin qu’on l’avait encouragé à prendre pour sortir de cet état étrange de mort vivante. Mais pour ça, il devait percer les défenses du loup. Il devait briser ses crocs. Childéric pouvait contempler toute la haine qui la ronger, le mal qu’elle voulait s’infliger. Ce besoin qu’elle avait si profondément encré de se punir pour ce qu’elle pensait avoir fait. La vérité a toujours ce goût amer de poison. Mais sans elle, on ne peut qu’avancer dans une douce illusion, une autre forme de venin. Un cancer qui ronge plus sûrement et plus fatalement que n’importe quelle vérité. Alors il lui offrirait l’instant et le temps de chasser le poison du mensonge et d’accepter la souffrance de la vérité.

Le lion fut à moitié surpris quand la louve dévia son attaque à l’aide de sa lance. Il en fallait beaucoup pour se débarrasser de cette technique, surtout de cette façon et à cette distance. C’était une combattante vraiment redoutable. Un sourire de se dessiner sur son visage. Le genre de celui qui n’apparaît que quand on savoure le moment. Quand on est à sa place, heureux de faire ce pourquoi on est fait. Il était soldat, homme de guerre et de combat. Frôler la mort était, fatalement, ce qui l’aidait à se sentir vivant. Aucun doute que si elle en avait l’occasion, sur le moment, la louve le tuerait. Depuis combien de temps n’avait-il eu pas à lutter comme ça pour sa vie ? Depuis l’Italie. Depuis Zvezdan, à vrai dire. Et c’est avec ce même sourire qu’il laissa la tempête le balayer et qu’il n’en eu que faire.

La lance rebondirait sur son corps. Son tranchant et sa magie dévoré par ses propres crocs n’en laissant ainsi qu’un simple objet, mortel, certes, mais dépourvue de ce qui faisait sa force. Il suivit donc les mouvements de la louve et bougea avec vitesse. Plusieurs fois, il manqua recevoir un fort vilain coup et aurait sûrement souffert de cette attaque s’il ne l’avait pas au préalable rendu plus inoffensive. Et il ne laissa pas le temps à la bête acculée le temps de souffler. Il fit alors très rapidement, après la fin de son enchaînement, un pas en avant. Il voulait profiter de ce moment où elle était plus vulnérable dans sa posture pour frapper. Elle pourrait sentir une partie de sa propre magie sans son coup, émaner de lui. Il utilisait ce qu’il avait dévoré, après tout. Et son front frappa alors violence celui de la jeune femme. Puis alors même que sa tête n’était pas encore tout à fait en place, son bras droit viendrait frapper le foie de la louve.

Mais ce n’était pas tout et dans le chaos du corps-à-corps, elle pourrait entendre une nouvelle la foudre crépiter et entourer l’autre bras du vieux lion. Ce dernier frappa alors une nouvelle fois de toute sa force et de son cosmos la louve. Le combat était sérieux et personne ne faisait de cadeaux à personne. Il ne lui ferait pas l’offense de la sous-estimer. Il ne prendrait pas le risque de ne pas se battre avec la volonté de la tuer. Après tout, où serait le plaisir sinon ? Sans cette lutte pour la survie. Ce plaisir de pouvoir se tourner vers le prochain adversaire et de continuer à se vautrer dans la boue et le sang du champ de bataille, d’enjamber les cadavres de ses amis comme de ses ennemis. La poussière finirait pas retomber et déjà il entendait les débris s’écrouler du temple du Verseau. Il devrait décidément avoir un entretient avec Kilian quand ce dernier serait de retour de mission…

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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyMer 26 Mai - 19:15
Il était décidément bien ardu d’atteindre ce sanctuaire… Quelque chose d’invisible l’empêchait de venir chercher son dû, le protégeait. Heureusement, cet homme ne pouvait se prémunir entièrement. Et quand bien même ce combat ne pouvait bien se solder pour sa part, son esprit ne prêtait aucune considération à cet état de fait. Simplement, elle s’enfonçait toujours plus dans la noirceur de l’abysse. L’étreinte du néant qui l’appelait de plus en plus. Et au devant de cet embrasement glacial sur le point de consumer son être, la druidesse passait chaque fois un nouveau seuil dans la sauvagerie. Une fureur qui pouvait perturber. Mais son adversaire en avait d’évidence vu d’autre. Plutôt que de se laisser troubler, il s’entretenait dans ses enchaînements destructeurs.

Parce qu’elle s’était refusée de reculer, elle se trouvait à la fois en posture parfaite pour l’affliger davantage, mais dans le même temps, se rendait vulnérable aux réponses sanguinaires que le Grand Pope ne manquait jamais de lui adresser. Un échange intense et presque instantané qui s’interromprait sans doute aussi rapidement que le premier coup avait été livré. Visiblement, elle n’était pas la seule à tirer son pouvoir de l’essence de son vis-à-vis. Ses propres assauts venaient alimenter ceux du lion afin de mieux entamer sa chair pour le mouvement qui suivrait. Il ne suffit que d’un pas en sa direction pour l’exposer au fracassement des crânes. Un choc plus lourd que les précédents, si bien qu’une fracture plus marquée vint se faire entendre au niveau de son front, déversant sur le reste de son visage un saignement qui bientôt ne permettrait plus de bien discerner ses traits, ses expressions.

Tout au plus pouvait-on lire fugacement qu’elle était désorientée, sonnée par l’impact, en proie à des vertiges comme le montraient le fébrilement momentané de ses appuis et le léger relâchement de sa poigne sur son arme. Une ouverture qui permettrait au protecteur d’Athéna de frapper durement son ventre, si bien qu’elle fut soulevée une seconde du sol, vomissant une gerbe de sang avant de retrouver le contact avec la terre. À cet instant, elle aurait pu s’effondrer. Mais malgré cela, de rester debout. Sa garde pouvait bien se fragiliser de quelques tremblements, la douleur venant secouer chacune de ses veines, Aoife demeurait là, prête à répliquer alors même que son regard était déjà creux.

Une nouvelle fois, le crépitement électrique de sa concentration cosmique vint faire se hérisser ses poils en prévision de cette souffrance qui l’avait déjà traversée une fois. Un effroi qui aurait dû la paralyser sur place. Mais au lieu de ça, sa poigne de se serrer sur son arme, le tenant fermement pour amorcer son contre. En même temps qu’elle déviait le poing de son assaillant avec le manche de sa lance, cette dernière prit un éclat jaunâtre, s’accaparant le courant électrique qui aurait dû traverser sa chair. En parallèle, l’environnement autour d’eux de se laisser plus éclairer par cette même lueur, très intense.

Une lueur qui portait en elle une puissance tirée de l’outre-tombe, de sorte à faire rugir les hurlements déments de ses victimes passées, celles qui avaient été enfermées dans sa relique mortelle. Des émotions palpables qui ne pouvaient qu’inspirer une profond pressentiment dans le coeur de Childéric. Plus que jamais, son essence profonde était visée. Et avant même qu’il n’ait le temps de se dégager de la menace, la druidesse viendrait le déséquilibrer en tirant vers l’arrière le bras qui avait cherché à l’atteindre. Ce faisant, d’avancer à son tour d’un pas pour que sa lance fasse volte-face et cherche virtuellement à le trancher en deux.

Une blessure profonde qui s’accompagnerait d’un nouvel enchaînement défait de ces cris stridents, la pointe de sa lame cherchant plusieurs fois à l’empaler par des mouvements véloces de va et vient. Ainsi, d’imposer devant elle une barrière de coups qui ne serait guère aisée à traverser. Mais pour autant, alors même que la louve se trouvait au seuil de la mort, il apparaissait clair qu’elle cherchait unilatéralement à blesser, plutôt qu’à se protéger.

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Si la louve avait croisé le lion il y a quelques mois, sûrement qu’elle aurait gagné ce combat. À vrai dire, ce qui l’aidait à s’en sortir ici était seulement l’écart de pouvoir qui les séparaient. Aucun des deux ne voulait céder de terrain à l’autre. Pas de cadeau, pas de pitié. Après tout, il s’agissait là d’un combat à mort. À mort ? Pas vraiment. L’ambiance, la pression et la violence oui, était celle d’un à combat un mort. Mais, le lion, lui du moins, ne voulait pas prendre la vie de la mère endeuillée. Son bras de se saisir de celui du Pope pour le trancher. Ce dernier de ne pas se laisser déstabiliser et plutôt que de résister, de suivre le mouvement et de se jeter en avant. Pourtant, le mal serait fait quand bien même il aurait réussi à échapper à l’enchaînement qui suivrait. Mais il s’en sortirait sans trop de dégâts, son corps bougea au rythme de la lance de la louve. Pourtant, le mal était fait et il pouvait sentir la trace de sa lance, non pas sur son corps, mais enfoncé bien plus profondément. Ce dernier néanmoins de ne pas s’arrêter une seconde.

Se relevant dans la foulée, il profita de ce moment où son bras à elle s’était refermé sur le sien pour frapper. Doucement, elle pourrait sentir quelque chose de s’agripper à elle, quelque chose de différent, d’infini. Une faim dévorante et oppressante saisir cette fois, non pas directement son corps mais s’engouffrer directement dans son âme et commencer doucement à en arracher des morceaux pour s’en goinfrer. De lui arracher, comme elle avait pu le faire avec son essence, des petits morceau de sa propre vie et l’ajouter à la vie même du Pope. Cette dernière, néanmoins, n’en avait pas besoin. Puis, ce dernier de planter ses yeux dans ceux d’Aoife et de lui lancer le défi d’une vie. De l’amener avec lui dans un combat bien plus compliqué et profond que celui qu’ils étaient en train de mener.

Il faisait écho ici au cosmos profond des étoiles le protégeant ou du moins, celles avec qui son âme était lié. Peut-être pourrait-elle même entendre Achille hurler le nom d’Hector depuis les méandres du temps ? Mais ce défi-là était d’une toute autre nature, bien qu’il soit d’autant plus impérieux que le grand duel de jadis. C’était la vie qui était défiée, un challenge qui, du moins c’est ce qu’il voulait, la pousserait à continuer. À chercher plus loin que le moment, à chercher à comprendre. Le défi ici, n’était pas adressé au sable et au sang de l’arène. Ni à la boue et aux entrailles du champ de bataille. Il était adressé à la vie et tout ce qu’elle avait à offrir, tout ce qu’il avait à offrir. Mais, c’était un défi de guerrier, car l’un comme l’autre, avait l’âme d’une épée.

Pourtant, un défi demande à être relevé et c’est à celui qui le lance de montrer l’exemple. Childéric se défit de la poigne d’Aoife, après avoir pris son dû et recula rapidement. Il en profita pour se débarrasser de sa toge, maintenant en lambeau. Torse-nu, Aoife pourrait contempler l’innombrable légion de cicatrice, constellant le corps du Pope comme autant d’étoiles. Ces marques avaient des natures si diverses : armes, flamme. L’une plus notable que les autres, celle présente sur son torse, cadeau de la première pestilence qu’il affronta jamais. Cadeau de sa première défaite aussi. Et de nouveau, il tendit sa main en avant et laisser la légion de poings frapper. Pas besoin de mot ici. Il espérait lui avoir fait comprendre, par ce hurlement de soldat, ce qu’elle avait gagné et ce qu’il avait à offrir. Sinon, et bien, elle aurait choisi son propre destin et c’est au moins ça, qu’il lui aurait offert.

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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyJeu 27 Mai - 16:40

C’est la vérité.

Des mots qu’elle ne voulait pas entendre. Des mots qu’elle avait écarté loin dans son esprit, pour les réduire à l’état de chimères monstrueuses que la louve s’acharnait à tuer sans cesse dans ses cauchemars. Des mots qui ne pouvaient être que des mensonges… Qui auraient sonné comme des mensonges des lèvres de n’importe qui. Mais du premier intéressé ? De celui qui rencontra le visage de son fils pour lui faire rendre son dernier souffle de vie ? Le seul trésor qu’elle n’ait jamais possédé, détruit des mains de celui qui avait jadis représenté son univers ? L’image idéalisée qu’elle s’était forgée de cet homme se fracturait dans son être. Un support qui soutenait la fragile raison survivant tant bien que mal aux tourments toujours présents pour la ronger de l’intérieur.

Je l’ignorais.

Un accident ? De ne pas avoir su qui était vraiment l’homme devant lui ? Qu’est-ce qu’était censé être que cette sinistre comédie ? N’avait-il donc pas discerné ces yeux qui ressemblaient aux siens ? Le visage qui aurait pu s’approcher de celui de son père, s’il avait pu assez grandir ? Mais non, il fallait qu’il meurt avant d’être vraiment devenu un homme… Il fallait qu’il meurt… comme ça… ignorant sans doute lui aussi qui il affrontait. Qu’est-ce que c’était que cette mascarade… Impossible… Comment pouvait-elle l’accepter ? Fallait-il donc que le sort soit si cruel envers ses sentiments ? Qu’avait-elle donc fait pour mériter ce châtiment ? Pourquoi fallait-il que ce Monde la maudisse tant ?

Je suis désolé.

Des excuses ? Pensait-il donc que des excuses pouvaient suffire ? Pensait-il donc que des excuses ramènerait à la vie leur enfant ? Le sang de son sang… qu’il avait versé… Mais réalisait-il seulement ? Le plus effroyable logeait au fond de ces prunelles… Non pas de la détresse… Celle d’un parent réalisant qu’il avait commis un infanticide… Non… Seulement… de la gêne ? Un pauvre malaise suscité par l’inconfort du désespoir qu’elle lui adressait ? Était-elle donc la seule à avoir porté de l’importance à leur union ? … L’avait-il seulement aimée, ne serait-ce qu’une fois ?

Impossible… Impossible… Et pourtant… l’évidence s’imposait d’elle-même. Elle habitait son regard, ses paroles, sa posture. À cet instant, il aurait désiré être ailleurs… Il l’aurait désiré alors même qu’elle avait consacré une existence à le retrouver… Alors quoi ? Qu’est-ce qui pouvait bien rester à la fin ? Non… Que lui restait-il ? Tous… Tous autant qu’ils étaient… Sans exception… Tout ce qui pouvait avoir l’insolence de respirer sur terre… Tous méritaient de mourir… Que ce Monde s’enflamme et dresse derrière lui le charnier des espérances… Tous devaient souffrir, comme elle-même avait souffert… Autrement, quelle justice y aurait-il à tout ça ? Pourquoi fallait-il qu’elle soit la seule à souffrir tant ? Des parasites… Des abominations… Des démons…

Elle frappait… encore… toujours, sans cesse… S’exposait aux craquements des os, à la déchirure de la chair… Elle malmenait son propre corps, simplement pour éprouver ce sentiment… celui de blesser… celui d’infliger cette douleur… la partager… N’importe quoi qui balaye de son âme ce profond sentiment de vanité… Car à sceller l’âme de ces victimes, elle possédait… Quand bien même ces destinées emprisonnées dans son purgatoire ne réchauffait en rien son monde intérieur. Un désert désolé où la vie ne pouvait pas naître. Un territoire inaccessible. Un sanctuaire. Un refuge. Sa tombe.

Alors même qu’elle s’y enfermait à mesure que les vertiges la saisissaient et la poussaient vers l’inconscience, quelque chose vint la saisir. Quelque chose qui ne venait pas seulement meurtrir ses os, mais pénétrer cet abri sacré pour y insuffler ses sentiments étrangers. Cette faim qui venait chercher son dû là où il ne restait plus rien. Une faim qui n’aurait donc eu aucune raison de l’atteindre. Et pourtant… d’éprouver à cet instant de cette profanation insupportable… Une réaction qui la poussait à résister, à repousser cette force extérieure… Mais à quoi bon ? Que lui restait-il donc à protéger ainsi ?

Un balancement… d’être soudain sortie de ses songes… cet épisode de souvenirs qui était venu marquer le moment fugace où elle avait perdu connaissance alors même que son corps continuait de combattre par automatisme. Un retour à la réalité, qui l’exposa au regard du lion. Un regard habité d’une force qui éveilla une peur ambiguë. Une émotion ineffable venant rompre son expression glaciale par l’irruption de larmoiements dont l’écoulement tranchait ses joues. Ce faisant, une réaction de se répandre sur chaque parcelle de son être. Cette douleur, de la saisir violemment, crispant ses muscles, défigurant ses traits…

Que ça s’arrête…

Une volonté d’être libérée… distraite par l’écho d’un hurlement. Quelque chose qui vint la troubler. Une colère qui ne lui appartenait pas. Une douleur qui était celle d’un autre. Une pulsion vengeresse qui venait d’un autre guerrier. Mais dans le même temps… cette émotion dégoûtante ne pouvait faire plus écho dans son esprit. Car dans cet appel… logeait un autre sentiment, plus profond. Un partage contre-nature. Un partage qui ne pouvait se faire qu’en mettant sa propre vie en jeu. Un partage qui demandait de se battre. D’ignorer sa faiblesse. De puiser au plus profond de soi pour dépasser l’adversité. Faire triompher ses propres sentiments. Devant elle, un guerrier qui découvrait ses propres blessures. Mettait à nue sa propre douleur. S’engageait à un rituel déparé de la moindre parcelle de raison. Cet appel, son instinct y répondrait, lui faisant serrer les dents et les poings, enflammant ses yeux de jais.

Un échange qui cette fois, ne pouvait-être qu’à sens unique. Ses limites étaient maintenant dépassées depuis longtemps. Et pourtant, de tenir fermement la garde devant la cavalcade de coups qui ne cessait de l’affliger. Des impacts plus lourds les uns que les autres. Mais cette violence ne saurait soutenir la comparaison devant le hurlement de ses émotions. Un désespoir qui avait grandi voilà plusieurs décennies pour exploser à cet instant précis. Une fureur qui refusait cette Injustice. Une fureur qui n’avait toujours fait que supporter cette torture d’existence. Une fureur qui n’accorderait pas à ce Monde de céder. Hors… cette volonté ne saurait transcender indéfiniment les limites du corps. Car à l’instant où le déferlement de ces attaques cesseraient, ne resterait plus que sa silhouette en lambeau, demeurée debout que par l’emportement de cet enchaînement impitoyable. Et cet instant évanoui, sa défense de céder. Son corps de s’effondrer. Son esprit de s’éteindre. Mais son cœur, de battre toujours, très faiblement. Était-ce alors une défaite ou une victoire ? Tout cela dépendrait de celui qui tenait toujours debout.

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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyVen 28 Mai - 22:55
Le vieux lion vit l’éclat dans les yeux de louve. Il y vit passer la vie et la mort, la violence et le sang. Le chaos et la vacuité. Le vide infini de l’existence d’un guerrier qui n’existe que pour l’instant. La futilité de la survie pour pouvoir recommencer encore et toujours ce même jeu aux règles sans cesse renouvelées. Et c’est avec cette folie que la louve avait lutée. C’est avec au diable au corps qu’elle avait fait face aux assauts interminables du Pope. Brisée, vaincue, souffrante, mais jamais éteinte véritablement. Jusqu’à la fin, il l’avait prise au sérieux et jusqu’à la fin, il avait véritable essayé de la tuer. Sans vouloir y arriver vraiment, mais l’intention est nécessaire dans ce genre de danse macabre. Pourtant, avec sa vie en jeu, il ne s’en fallu de peut pour qu’il ne succombe lui aussi à ses propres démons et qu’il ne termine ce repas à moitié commencé.

Avant qu’elle ne touche le sol, il fut à son niveau. Sa vie entre ses mains et il empêcha son corps de tomber sur le sol. Dans la foulée, il prit son pouls. Son coeur battait toujours. Comme il l’avait présenti, elle n’était pas morte. Il posa ensuite ses yeux sur le onzième temple du Sanctuaire… Il aurait besoin de quelques travaux. Childéric soupira profondément avant de faire décoller la jeune femme du sol et de doucement l’amener vers ses apparentements. Il enjamba quelques gravats et contempla ce qui restait de la pièce que Kilian avait allouée à la jeune femme. Quelques meubles étaient brisés, mais les dégâts se trouvaient surtout à l’extérieur. Il alla donc doucement la déposé vers son lit et se posa le dos à un mur quelques instants pour projeter son esprit vers son propre temple pour donner quelques ordres. Surtout pour faire venir quelqu’un capable de l’aider à la soigner.

Ceci fait, il retrouva son propre corps et commença à assurer les premiers soins. Il écouta sa respiration, cherchant un éventuel sifflement pouvant indiquer que ses poumons auraient été touchés. Il fit attention à ce que sa tête ne bouge pas trop. C’était une survivante après tout. Elle avait sûrement fait face à bien pire. Rapidement, une jeune femme arriva. Elle posa un regard légèrement courroucée vieux lion du regard et ce dernier lui adressa un sourire et l’invita d’un signe de la tête à s’intéresser à Aoife. Il lui laissa la louve le temps qu’elle lui prodigue des soins plus précis. Il n’était pas médecin lui. Il savait recoudre des plaies, poser une atelle ou arracher une flèche, mais pas soigner un corps brisé comme le sien. Il s’intéressa alors à la lance de la guerrière qu’il prit. Il la soupesa un peu et fit quelques mouvements avec. Voilà des années qu’il n’en avait pas manié une.

C’était une arme d’exception et il ne se souvenait pas en avoir vu de pareil, mis à part celle confié à la garde de l’armure de la balance. Une demi-heure passa et la jeune femme qu’il avait fait venir sortie de là. Elle lui parla un peu plus de l’état d’Aoife. Il la remercia et lui donna congé. Puis, il alla chercher de quoi s’asseoir et n’avait maintenant plus qu’à attendre qu’elle se réveille… Si du moins elle voulait émerger. Il se mit légèrement à méditer pour reconstituer les forces qu'il venait d'utiliser.

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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptySam 29 Mai - 4:51

Des ombres. Elles flottaient dans cet horizon désertique. Erraient, égarées, presque imperceptibles, intangibles. Des ombres sans visage, sans couleur. Des ombres qui pouvaient s’évanouir suivant le soupire d’une simple brise. Jusqu’alors, ces ombres n’avaient toujours fait que susciter l’effroi en son âme et conscience. Des démons qu’il lui fallait défier, affronter, achever sans s’arrêter, sans cesse, sans trouver de fin. Des cauchemars qui ne se lassaient jamais à la blesser. Seulement, à cet instant, toute force avait abandonné son être. De l’apathie ? Pourtant, au fond d’elle, une force ineffable, très douce, guidait son gestes. Sa main se levait, cherchait à approcher ces silhouettes, les atteindre, refermer sa poigne dessus. Hors, ces fantômes s’écartaient chaque fois qu’elle menaçait de les effleurer. À chaque tentative, le glacial des plaines de davantage l’affliger, l’étreindre. Hors, à chaque essai, la louve ressentait de cette chaleur indicible à leur directe proximité. Alors, elle recommençait. Rampait. Se redressait tant bien que mal. Se levait. Avançait un pas devant l’autre. Marchait. Essayait. Encore. Toujours.

Que cherchait-elle donc à accomplir ainsi ? Quel but l’animait-elle ? Que s’imaginait-elle trouver ? Ces ombres, n’avaient-elles pas toujours été ses ennemies ? Pourquoi fallait-il alors qu’elle éprouve de ce besoin. Cette pulsion. Cette volonté de les saisir. De s’y confondre. D’exister en l’une d’elles. Comme si… Comme si elle ne pouvait exister sans. Comme si elle ne pouvait exister seule. Comme l’on désire s’abreuver. Comme l’on désire se sustenter. Comme l’on désire se réchauffer. Car ce froid… Ce froid ronge. Dévore tout. Assimile. Et à l’issue de cette digestion inhumaine, il ne saurait rien en demeurer que le néant. Un vide dans lequel elle avait toujours cherché à se jeter. Un vide qui la libérerait enfin de la douleur. Car la peine des combats ne saurait laisser que ça en bout de course. Des émotions dégoûtantes. De la violence. De la perte. Un abandon de soi. Un abandon des autres. De s’effacer. De se nier. De divorcer avec ce Monde implacable.

Ce Monde… Il fallait toujours qu’elle en vienne à ça. Une pensée fixe. Une obsession. Une ivresse. De celles qui corrompent la raison. Distraient la pensée. Empêchent de réfléchir. Ne s’exprimer qu’avec le concours de son instinct primal. La voie de la Bête. Un chemin où les émotions humaines pouvaient nous épargner, fugacement. Le temps d’un échange de coups intenses, meurtriers. Un exutoire. Autrement… il faudrait s’arrêter. Se poser. Regarder en soi. Poser les yeux sur ce vide irrésistible. Attrayant pour ce sentiment de fuite en avant qu’il laisse derrière lui. Il faut au moins être dans cet état, en dehors de toute humanité, de tout cœur dans la bestialité… Il faut au moins ça pour éviter de voir. Éviter de considérer que dans ce vide, ne repose que le plus indescriptible des désespoirs. Le renoncement des expériences. Paradoxalement, le renoncement de cet instinct de survie qui pourtant, est à l’origine même de ces pulsions animales. Celles qui viennent nous arrêter au dernier moment. Nous retenir de sauter. Quand bien même nos actions n’ont porté qu’à ça.

Mais quelle issue trouver à cet abysse ? Quelle issue, quand toutes les portes se referment ? Quand ne demeure que ce purgatoire où résonne la solitude ? Une solitude qu’aucun ne saurait accepter plus longtemps que l’espace d’une pause. Un repos. Lorsque l’esprit fatigue de regarder, de connaître, d’apprendre. Une expiration suivant l’inspiration. Mais si à la fin de cette expiration, l’on est incapable d’inspirer ? Alors on suffoque… Comme de s’enfoncer toujours plus profondément dans les profondeurs de l’océan. Un océan ne laissant pas entrevoir alentour le moindre récif permettant de s’y accrocher. Remonter à la surface ne revient qu’à s’exposer aux tourments de la tempête. Ces lames de fonds qui nous retournent, nous malmènent, nous épuisent pour mieux nous noyer. Sans force… Que faire quand il ne nous en reste plus ? Que faire…

Regardant au fond d’elle-même, Aoife suivait simplement le courant de son subconscient. Celui-là même qui la portait sur ce désert, en quête de ces ombres inatteignables… Dans cette réalité évanescente, sous laquelle pourrait bien s’ouvrir ce vide vorace pour ramener les désirs à leur vanité… Dans cette réalité, alors même que ces yeux avaient cessé de regarder, de se bercer de l’espérance d’enfin attraper l’une de ces ombres… Il lui apparut que soudain, quelque chose de bien chaleureux venait de l’envelopper.

Confuse, un temps de flottement la retenu de le considérer. Mais ces secondes expirées, lui viendrait le réflexe de relever les yeux. Et plutôt que de trouver l’aridité de ce paysage désolé, une lueur vint éclairer l’obscur du purgatoire. Une porte qui s’ouvrait vers une lumière. Une lumière vers laquelle elle se dirigeait naturellement, sans même chercher à avancer plus. De simplement, se laisser porter, trop abattue pour même songer à se réjouir. Il lui était devenu impossible d’espérer.

Des tremblements sur ses paupières. Au niveau de ses yeux, la druidesse ressentait de ces picotements faisant la transition avec l’écho des sensations. Celles du corps s’éveillant au monde, sortie de sa torpeur. Elle sentait la lourdeur de son corps. La morsure des blessures. Son cerveau qui semblait s’affaisser sur lui-même. Des fourmillements. Après quoi, ces yeux pouvaient se rouvrir faiblement. Sans doute des heures étaient-elles passées depuis le déferlement de violence qui avait précédé cet état pathétique. À ses côtés, une ombre se tenait là, assise, silencieuse. Une ombre qui bientôt, viendrait dessiner des traits, refléterait des couleurs sous l’éclat d’une lumière naturelle. L’homme avec qui elle avait combattu. L’anonyme qui avait été son ennemi. Qui aurait dû être le dernier de tous. Sur son visage, une crispation. Le signe de l’abattement.

– Pourquoi… pourquoi faut-il que ce cauchemar ne trouve jamais de fin… Combien de fois faudra-t-il que… Pourq…

Des mots qui échouent à s’achever. Un silence lourd de traîner. Le peu d’éclat de menacer de s’évanouir de ses prunelles de jais. Des iris qui venaient se relever vers le plafond.

– Un désert… Des ombres… Je ne vois que ça…

Sur son bras, de nouveaux tremblements d’apparaître. De ceux qui présageaient un effort. Ce bras, de se lever fébrilement. Sa main, de s’ouvrir vers l’invisible. Et ses yeux, de regarder au travers.

– Je n’y arrive pas… Je n’arrive pas à les attraper… J’ai si froid…

Puis, ce bras, de perdre le peu d’énergie qui lui avait permis de s’élever. De retomber contre les draps du lit, comme un poids mort s’échoue contre terre. Sans force. Tiré naturellement vers le bas. Les profondeurs.

– Je suis épuisée…
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyDim 30 Mai - 3:27
Comme il n’aurait pas fallu de grand-chose pour qu’il soit à cette place. Ces mots, ils vibraient très profondément dans son esprit. Childéric se souvenait parfaitement de la souffrance, du vide, du rien et de son goût amer. De la grande question aqui ronge : ce pourquoi au quel on ne peut pas répondre. Car à quoi bon répondre à la causalité ? La destiné ? On ne change pas le monde, on ne peut modifier ce qui a été fait, il faut apprendre à vivre avec ou plutôt ici, se tuer à petit feu pour éviter de le supporter. Au final, une forme de lâcheté mélangée à la force de celui capable d’aller plus loin que ce que son corps lui permet. La vaillance de ceux qui savent s’oublier dans les armes. Les bêtes qui ne se complaisent au final que dans cette simplicité. Il s’était perdu dans ses propres méditions, sa respiration basse et ne produisait que peu de son. On aurait facilement pu croire qu’il était mort ou bien profondément endormi.

Dès que les premiers mots de la louve sortirent de sa bouche il ouvrit les yeux. Il écouta ces râles avec attention. Cherchant à y trouver la vie ou à défaut : quelque chose. Avec une délicatesse certaine, il prit la main faible de la jeune femme dans la sienne et prit une profonde inspiration.

« - Mais le voyage n’est pas terminé. Au contraire même… Au contraire. Cela peut te sembler étrange tout ça, mais ton histoire fait étrangement écho à la mienne. J’ai connu ta perte, j’ai vécu ta souffrance. J’ai chassé ces mêmes ombres et tendu la main dans le vide sans jamais rien saisir si ce ne sont peut-être les cendres que j’avais laissé derrière moi. »

Un goût de bile d’envahir sa bouche à mesure qu’il parlait. Une tristesse sincère dans sa voix. La compassion de ceux qui savent. De ceux qui ont vécu cette brûlure dans leur chair et qui ont vraiment tout perdu. La voix de quelqu’un qui a contemplé le vide de trop près et qui a peur d’y plonger de nouveau. Une considération loin d’une pitié bienveillante. Une forme de compréhension qu’on acquière que dans le sang et la boue, quand dans la destruction de soit. Mais il avait retrouvé son monde, il n’avait pas eu à terminer son deuil. Il serait mort sinon. Alors à la louve maintenant d’aller plus loin que le lion n’avait pu aller et de revenir. Le loup, après tout, est un animal bien voyageur, surtout quand il est solitaire.

« - On m’a tiré de là, justement. On m’a tendu la main, on m’a offert l’occasion de faire autre chose, de ce temps, de cette vie. Et je voudrais la tendre vers toi à mon tour, comme on l’a fait pour moi. Je voudrais t’offrir, peut-être pour la première fois : l’occasion de faire quelque chose vraiment pour toi. De vivre pour toi, et non pour les autres. Loin des héros aux épaules trop petites pour leur passé, loin des sorcières aux pouvoirs trop grand pour leur ego. Qu’Aoife soit ce qu’Aoife désire être. »

Le vieux lion de se taire un instant. De laisser le silence se faire, les mots s’imposer. Il relâcha la main qu’il avait saisie, mais demeura néanmoins près d’elle. Comme un ami, veillant sur un compagnon blessé. Un lion, prenant soin d’un autre.

« - Je ne fais pas ça seulement par intérêt. Car oui, ce que tu sais, ce que tu es, tout ça m’intéresse pour lutter contre ceux qui veulent apporter la mort sur le monde. Qu’il s’agisse de la Sorcière ou de son Sombre maître. Mais ce n’est pas la seule raison. Je veux t’offrir cette solution. Le temps de chasser les ombres et de commencer à rendre vivant ce désert. Et... »

Il se tut un instant, un sourire solaire d’illuminer son visage :

« - Peut-être aussi pour m’aider à réparer les dégâts. Kilian ne risque pas trop d’apprécier. »

Et Childéric d’exploser d’un puissant rire-rugissement qui pourrait faire s’esclaffer un mort.

« - Pas plus quand il saura dans quel état je t’ai mise. C’était un beau combat. »
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyDim 30 Mai - 16:00

Une main vint serrer la sienne. Une main chaleureuse rompant avec sa peau glaciale. Une main qui venait la réchauffer, doucement. Une sensation qui pouvait l’apaiser, plus qu’elle voudrait le reconnaître. Quelque chose qui la rendrait plus réceptive aux mots. Ceux de l’écho des afflictions. Lui aussi avait donc couru après ces ombres ? Dirigeant lentement ses yeux vers cet homme, il retrouvait peu à peu de cette identité. Il passait de l’anonyme à l’individu. Childéric, Grand Pope d’Athéna. Son ennemi naturel qui à présent, la bordait après l’avoir portée sur ce lit. Lui aussi avait souffert. Le tremblement dans sa voix ne mentait pas, elle pouvait le ressentir. Seulement, cet homme était persuadé que leur souffrance se ressemblait. Vraiment ? De quelques points commun, pouvait-il vraiment la comprendre ?

Il le pouvait, pour partie. Mais il était un secret qui tranchait lourdement avec ce pont en voie de se bâtir. Une culpabilité viscérale. Un sentiment qui lui fit éviter son regard après quelques secondes, serrer inconsciemment cette main. Non pas pour aller plus vers lui, mais parce que ce poids pesait trop lourdement sur sa conscience. Cependant, les mots eux, ne s’arrêtaient pas de suivre leur course. Ils dessinaient une main tendue. Un espoir inespéré. Le signe que quelque chose pouvait se trouver au bout du purgatoire. Que ce dernier pouvait trouver une fin. Mais les crimes de cet homme… étaient-ils vraiment comparables aux siens ?

Il voulait l’aider ? Il voulait que la louve vive pour elle-même ? Des héros ? Des sorcières ? Définitivement, ce guerrier ignorait. Et quand bien même, le mot de sorcière résonna plus dans son esprit. Dans ces comparaisons, sans doute cette dernière recouvra plus d’importance à ce qu’elle ressentait, à cet instant. Elle avait servi la Sorcière. Mais elle-même serait bien hypocrite de s’épargner ce sobriquet. Et il est des natures que l’on ne peut pas fuir. Des natures qu’il nous est interdit d’éviter. Cette faute… Comment pourrait-elle…

Un intérêt. Bien sûr qu’il en avait. Cette confidence n’irait pas la choquer. Pour elle, les relations n’avaient toujours été que ça. Une personne venant trouver en l’autre l’outil de ses ambitions. Seulement, il prétendait vouloir aller au-delà de ça. En soi, ses actes ne rendaient pas ses paroles vaines. D’innombrables fois, il aurait dû réaliser qu’il avait plus à perdre qu’à gagner à l’accepter. Sans doute s’entretenait-il sur sa promesse parce que sa foi l’exigeait. La Sagesse portait de ces vertus en elle, après tout. La druidesse ne pouvait pas l’ignorer, pour avoir été si longtemps son ennemie. Mais il y avait une excellente raison qui faisait que ce fossé s’était creusé entre elles. Une raison qu’elle même avait ignoré trop longtemps. Une raison qui la rongeait de plus en plus viscéralement, en cet instant, comme le montraient les tremblements au niveau de sa main ainsi que de ses lèvres. Devait-elle l’exprimer ?

Quand le lion s’essaya à un trait d’humour pour désamorcer la tension, s’étendant en un grand rire qui aurait pu faire son effet si la louve ne portait pas présentement un certain poids… qu’elle avait oublié jusque là… Cette tentative, en cet instant, la laissa de marbre. Dans quel état il l’avait mise ? Un beau combat ? Pourquoi fallait-il qu’il transforme à ce point la réalité ? Elle l’avait attaqué, et de tout son cœur, elle avait cherché à le tuer. Si elle en avait trouvé l’opportunité, elle n’aurait jamais songé à lui offrir cette même compassion. Car ses sentiments étaient tournés sur eux-mêmes, destructeurs aussi bien envers sa propre existence que toutes celles qui avaient le malheur de l’entourer. De ce rire… ne suivit qu’un silence non moins pesant. Un silence guère rompu de paroles soulagées. Son crime… il fallait qu’il sorte… Il fallait qu’il comprenne pourquoi… Pourquoi elle ne méritait pas ce traitement.

– Je me suis souvenue de quelque chose tout à l’heure… Quelque chose que j’avais profondément enfoui en moi… Quelque chose que je n’aurais jamais dû oublier… Quelque chose qui m’a une fois entraînée dans la mort… avant d’être ramenée…

Oui, le couloir de la mort avait d’évidence distordu son esprit. Sans doute que ce rituel avait eu son petite effet pour la rendre plus malléable. Mais maintenant que ce lien s’était enfin rompu… et qu’elle n’avait plus besoin que de certains stimulus pour recomposer avec sa mémoire… Maintenant, elle ne pouvait plus ignorer… Maintenant, elle ne pouvait plus en sortir…

– J’ai… Cet homme… En vérité, je le détestais… Il… Lorsqu’il a pris la place de ma sœur dans notre combat à mort… Il…

Fermant un instant les paupières, se faisant violence pour ne pas laisser les sanglots défigurer ce qu’elle avait à exprimer, Aoife prit sur elle de continuer.

– Lorsqu’il a pris son dû, j’ai été sotte de penser que ça ait pu être de l’amour… Lorsque nous avons eu un fils… J’ai cru qu’il pouvait rester près de moi, jusqu’à la fin… Hors, il est parti… Il s’en est allé retrouver une autre… Je l’ai maudit pour cela… Non… J’ai maudit notre propre fils… Je l’ai maudit d’un Geas…

Une colère sourde de la saisir à cet instant.

– De tout mon coeur, j’ai désiré qu’il paye… Alors, j’ai imposé à notre enfant qu’il… Connla ne pouvait donner son nom… ne jamais reculer… aller au bout de ses défis… ne jamais se rendre… J’espérais, j’espérais ainsi que…

Puis, les larmes, de lui monter aux yeux. Son visage de se fendre d’une grimace de désespoir.

– Alors, il l’a fait… Il l’a tué… ignorant que c’était son fils… J’avais réussi à le blesser… Mais… Quand je l’ai appris… Je… J’aurais dû être joyeuse… J’aurais dû… Mais…

Comment… Comment était-elle censée l’exprimer ? Cette affliction ineffable… Celle d’entraîner son propre fils dans la mort… Celui qu’elle avait sincèrement aimé… Celui qu’elle avait transformé en un homme qui aurait dû devenir un héros… Un héros plus grand que son père… Une existence comme on en rencontre une fois par siècle… Une chance inespérée… Qui lui aurait été fidèle, qui serait resté près d’elle à jamais… Qui aurait rompu avec ce sentiment de solitude l’ayant toujours mordue… Cet espoir… elle l’avait tué dans l’œuf… Et il fallait que ce soit dans cette conversation… avec Cuchulainn.. Il fallait que ce soit à cet instant qu’elle le réalise, s’en souvienne…

– Comment ? Comment suis-je censée vivre avec ça ? Je… Je suis une sorcière… J’ai tué mon propre fils… Mon fils… Je l’ai tué…

Chaque fois qu’elle répétait cette vérité, cette dernière la blessait encore davantage, ajoutant au pathétique de son existence. Dégoûtante. Écœurante. Et on lui offrait la pénitence ? Une haine profonde, de rejaillir au fond de ses prunelles de jais. Un regard sombre qui viendrait se planter dans celui de Childéric.

– J’ai tué… J’ai tué plus que je ne saurais en compter. J’étais le bras armé de Mebd. Ces rituels qui ont donné naissance à ces calamités… J’ai veillé à ce qu’elles se réalisent autant de fois que possible… Ces sacrifices d’enfants… Les destructions… Et ce beau combat… Je n’ai cherché qu’à t’assassiner… T’éviscérer… Et réserver le même sort à tous ceux que je croiserais… Ceux qui te sont chers… Je l’aurais fait… Je…

Sa verbe haineuse de se fragiliser à la fin. Ses bandages venaient se rougir de sang. Des plaies refermées qui ne savaient faire que se rouvrir. Et dans la parenthèse de la douleur, de prendre sur elle pour poser une ultime question, presque murmurée.

– Au nom de quoi serais-je pardonnée ? Ce sang… Ce sang ne quittera jamais mes mains…
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyJeu 10 Juin - 14:09
Une moue de compassion passa sur le visage du vieux lion. Ce qu’Aoife vivait, avoir été tiré du réconfort de l’oublie, avoir été forcée de vivre une nouvelle fois. C’était une réalité qui l’effrayait. Il n’avait pas peur de grand-chose à vrai dire. Pas peur de la mort, pas peur de la souffrance. Il avait peur de perdre les siens et peur de devenir ce pantin aux services de ceux qu’il avait combattu. De devenir le destructeur de ce qu’il avait construit. Le tueur de ceux qu’il avait sauvé et le bourreau de ceux qu’il avait aimé. Qu’on le prive de sa mort et avant, de sa gloire, maintenant, de sa paix. Quel sens aurait la vie d’Achille si on le faisait revenir d’entre les morts ? Quel sens aurait le sacrifice d’Hector si on le ramenait pour continuer son combat perdu ? Il avait la chance d’être Pope, que la déesse pose un intérêt particulier à son repos éternel mais un mort appartient toujours au Sombre Monarque.

« - Ne bouge pas, tu vas ouvrir tes plaies de nouveau. »

Mais il écouta l’histoire en silence. Et la compassion disparue pour laisser place à la peine et au dégoût. Les légendes et les mythes étaient plein de ces femmes bafoués, violés et offertes aux héros comme des animaux. Des crimes qu’on enrobe, qu’on essaie de faire passer pour des actes glorieux, héroïques presque, mais qui n’était rien d’autre que des bassesses. Des pulsions, de la cruauté. Les héros, après tout, ne sont que des hommes et le tueur de chien ne fait pas exception à cette triste réalité. Côtoyer le mythe, c’est s’abreuver de son humanité et laisser se tarir sa légende. Combien adorait le mythe de Cuchulain comme lui l’avait fait pour la légende d’Achille ? Et combien ces gens seraient dessus de rencontrer l’objet de leur adoration ? Il se tut alors et resta silencieux un temps… Avant de finir par reprendre :

« - Tu as pu voir, la légion de cicatrices qui égraine mon corps. Ces marques que je ne saurais vraiment compter. Toutes plus douloureuses les unes que les autres. Il n’y en a vraiment qu’une que j’ai gagné au combat, à vrai dire. Une sombre histoire de pestilence les autres... »

Parler de ça était toujours difficile et ce n’était pas quelque chose qu’il avait beaucoup raconté. Combien étaient au courant de cette histoire ? Nimue. Silas un peu, Ryme également. Et c’était tout.

« - Les autres, c’est mon maître… l’homme que je considérais comme mon père qui me les a faites. Toutes. Je me souviens d’une fois, où il m’a réveillé en enfonçant une lame entre mes côtes. J’ai cru que j’allais crever ce jour-là. Vraiment… Et je n’étais pas grand-chose à ce moment-là, petit apprenti d’un chevalier d’or à moitié fou. Ou du moins, qui gardait sa folie pour les ombres de son temple et pour son apprenti qu’il devait préparer à prendre le même chemin. J’ai détesté cet homme, autant que jel’ai aimé. Après tout, il était tout ce que j’avais vraiment connu. »

Et de nouveau il laissa le silence s’imposer. Engouffrer dans ses souvenirs et ses propres souffrances. Inconsciemment, il porta sa main sur ses côtes, un peu en dessous de son coeur. Ses yeux embrumés d’un mélange de regret, de tristesse et de soulagement.

« - Je ne lui ai pas parlé pendant des années. Et j’ai accepté son sort. Je l’ai haïe tant que je l’ai aimé et j’ai souhaité sa mort comme sa guérison. Ce qui l’a tué, c’est ce qui faisait sa force. Tu en as entrevu une partie. Les crocs ne viennent jamais sans une bête… Et quand il est mort… J’ai pleuré. J’’étais brisé. Il est mort, car je l’ai tué. C’est comme ça qu’il m’a transis sa bête. Je devais le tuer et j’avais son sang sur les mains. Je ne sais pas vraiment toujours comment vivre avec ça. »

Ses mots mourraient dans sa gorge et il du prendre une profonde et longue inspiration pour garder son calme. Sa propre bête gronda à l’intérieur de son coeur, partageant sa tristesse. Après tout, il avait dépassé son maître en tout point et ne serait jamais l’homme que Phocas avait été. Mais cet homme avait été son père, son repaire, son modèle…

« - J’ai essayé de tuer aussi. Je n’ai pu faire preuve de retenu qu’à la fin et encore. Je ne crois même pas avoir spécialement fait preuve de pitié. Tu dois ta survie à toi même, en partie. Nous avons partagé ce combat, je me suis ouvert à ton désespoir, nous l’avons partagé. Je me suis nourri de ton pouvoir comme tu t’es gavé de ma propre essence. Le sang, c’est notre lot à nous, les soldats. J’ai tué plus que je ne saurais le dire, plus que je voudrais me l’avouer. Et je continuerais. Je le fais pour les miens, pour ma cause. Il n’y aura jamais de pardon pour le sang versé. Mais il est important d’en faire quelque chose, de donner du sens à tout ça. C’est ce que je te propose ici. Pas de pardon. Mais de faire en sorte que maintenant, toutes ses vies servent à quelque chose. Que tu agisses maintenant selon ton coeur. »
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptySam 12 Juin - 16:57
En quelques minutes, Aoife avait confié dans les mains de Childéric toutes les raisons qui auraient dû justifier qu’il les referme sur une arme et lui fasse rendre son dernier souffle. Lui offrir une mort expéditive. La libérer de ses tourments. La haine. Voilà ce qu’elle avait cherché à lui instiller. Une profonde haine qu’il ne parviendrait plus à contenir. Mais au lieu de ça, rien ne vint. Pas même un semblant d’animosité. Pourtant, elle avait pu ressentir à Camelot son attachement envers Nimuë. Comment pouvait-il rester de marbre après ces menaces ? Était-ce seulement de la confiance en sa puissance martiale ? Des menaces creuses… car la perspective même de sa défaite ne l’avait pas effleuré ?

Plutôt que ce froid dégoût, devait arriver cette prévenance incompréhensible. Elle ne devait pas rouvrir ses plaies. Se calmer. Freiner ses pulsions autodestructrices. Alors tomba ce silence pesant. Un silence qui finit par lui ôter cette lueur sinistre dans ses prunelles de jais. Quand le silence fut enfin rompu, il fallait que ressorte d’autres confidences. Celles du Grand Pope. Alors, elle se tut à son tour, jetant le regard dans le vague. Cette histoire avec son défunt maître. Les sentiments ambivalents qui les liaient. Cette contradiction qu’ils avaient partagé. Ce désir de tuer finissant par menacer de le tuer lui-même, une fois la perte consommée. En toile de fond, cette douleur toujours présente, qui ne l’avait toujours pas quitté. Qui s’était même transformée en force. Le fondement de sa puissance. Cette Bête qui s’était même aventurée dans son sanctuaire. Oui, cette entité, elle avait bien senti sa présence. Et désormais, elle en percevait mieux la véritable nature.

Un poids qu’il avait toujours porté. Un poids qu’il écrasait dorénavant sur ses ennemis, pour protéger les siens. Des démons exorcisés à sa manière. En filigrane, de chercher à comprendre ce qu’il essayait de lui dire entre les lignes ? À moins qu’il ne cherche simplement à expulser quelque chose. Une malédiction dont il ne pouvait se débarrasser. Qu’il avait appris à accepter pour survivre. Mais tout de même, cette culpabilité toujours bien palpable. Était-ce cet écho là qu’il cherchait à faire entendre ? Un écho qui venait résonner dans les tourments de la louve ? Un écho qui faisait effectivement son œuvre. Ainsi, elle comprenait qu’en dépit de ses confidences, cet homme ne chercherait définitivement pas à la châtier.

Toujours silencieuse, elle laissait le lion composer avec ses blessures intérieures. Étouffer son mal profond. Le dépasser, pour en venir enfin au fond de sa pensée. Au cours de ce « beau combat », lui aussi avait investi toute son énergie pour la tuer. Si quelque chose aurait dû se régler, cela aurait dû se passer à ce moment. Elle avait simplement échoué à mourir, sans être vraiment épargnée. À la fin, son corps avait décidé pour elle-même. Et pour ses fautes, nul pardon ne pouvait venir. Elle avait perdu, à tous les points de vue. Offrir du sens à toutes ces fautes passées. Les transformer en force. Mais pour protéger quoi, au juste ? Contrairement au lion, la louve ne possédait plus rien. La question était-elle d’accepter ou non de se lier aux Saints ? Qu’ils soient ceux qu’elle protégerait désormais ?

Le silence, de se prolonger même après qu’il ait fini de parler. La colère, le désespoir, le dégoût. Toutes ces émotions négatives tendaient à se faner avec les secondes. Ses propres blessures semblaient de moins en moins tordre ses muscles, l’affliger. Seulement, s’évanouissait avec tout ça son énergie. Il était encore trop tôt pour poser les yeux sur la nouvelle voie qu’elle viendrait à suivre. Ne venait-elle pas d’essayer de toute son âme de mettre fin à cette Vie ? Si elle avait échoué à ça, alors, elle aurait besoin d’être guidée, comme le montrait la dernière question qu’elle adresserait à ce suivant d’Athéna.

– Que veux-tu que je fasse ?
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyDim 13 Juin - 12:54
Childéric semblait avoir réussi à atteindre la jeune femme blessée devant lui. Un soupir de soulagement de quitter ses lèvres alors. Aoife semblait h à l’après, elle semblait commencer à penser à autre chose que de simplement se laisser mourir. Il y avait encore beaucoup de chemin à faire, pour qu’elle décide plutôt ce qu’elle voulait faire. Mais celui qui fût lion pouvait largement comprendre la difficulté qu’elle avait à surmonter tout ça. Il n’y a pas plus douloureux pour un parent que de perdre son enfant. Surtout quand elle est persuadée d’avoir son sang sur les mains. Elle devrait vivre avec ses doutes, ses certitudes et ses remords. Une souffrance qui serait difficile à surmonter et une montagne qu’elle ne pourrait jamais gravir seule. Mais elle n’avait plus personne. Peut-être trouverait-elle des gens pour l’aider à passer outre tout ça ici, c’était ce que le vieux lion espérait.

« - Te remettre d’abord, arrêter de gratter tes cicatrices et rouvrir tes plaies. Nous parlerons plus tard. Réfléchit aussi, à ce que je t'ai déjà dit. Tu n'es plus seule.»

Et après ? Même lui n’avait pas vraiment de réponse à apporter. Car elle ne devait pas venir de lui. Il savait parfaitement ce qu’il voulait d’elle : ses savoirs et son pouvoir dans la lutte contre la Sorcière d’Irlande. Mais il voulait lui offrir ce qu’elle n’avait pas eu en échange. Lui faisait-il là vraiment un cadeau ou bien jouait-il ici un jeu aussi subtil que cruel de manipulation ? Il était difficile discerner le vrai du faux entre nécessité de la couronne et nécessité d’Homme. Il voulait l’aider, vraiment. Car il comprenait ou du moins, penser comprendre une partie des souffrances par lesquelles la louve était passée. Mais après tout, il n’était pas seul dans cette entreprise. Nimue avait passé du temps avec la sœur d’Aoife et peut-être pourrait-elle l’aider là-dessus. Mais celui sur lequel il comptait vraiment, c’était Kilian.

« - Une petite question, avant, et je te laisserais te reposer, tu en as besoin. Qu’est-ce que tu penses de Kilian ? »

La louve, après tout, n’était plus vraiment seule. Et ne tenait qu’à elle de maintenant de reconstruire la meute qui lui avait tant fait défaut dans cette vie et dans son existence précédente…
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptySam 19 Juin - 13:57
Les premières volontés du lion avaient cette capacité de la désarmer dans les barrières que la louve s’était entêtée à lever envers autrui. Cesser de s’autodétruire. Réfléchir à la voie qu’on lui présentait. Lui faire accepter qu’à présent, elle n’était plus seule. En définitive, on lui vendait une alternative au mur sur lequel elle s’était écrasée après avoir discuté avec Cuchulainn. Cet homme représentait jusqu’alors une fin dans son esprit. Si sur cette voie ne s’était trouvée une porte, alors elle s’était résolue à en finir avec sa vie. Seulement, on l’en empêchait. Et pour troublante était cette observation, étonnamment, la douleur de ses blessures s’estompait peu à peu. Ses facultés de guérison reprenaient le dessus, plutôt que de simplement la laisser dépérir.

Silencieuse donc, elle songeait à ce qui pouvait se trouver autour de ce mur, renonçant progressivement à l’obsession qui avait jusqu’ici alimenté son feu. Ceci dit, était-il possible de remplir à nouveau un tonneau percé ? Le désarroi de l’instant empêchait de bien se figurer ce qui pouvait ressortir de tout ça. Possédait-elle encore assez de force pour avancer le pied sur une voie nouvelle ? L’expression fatiguée, elle abandonnait son regard dans le vide. Un abattement interrompu par une étrange question qui vint orienter ses prunelles de jais vers celles de son interlocuteur. Une lueur ineffable s’y logeait, ambiguë. Sans doute n’avait-elle pas de recul sur ce qu’elle ressentait. Peut-être même avait-elle ignoré cela, pour les ranger dans les couloirs de l’inconscient, au sein de son esprit.

Songeuse, Aoife fit l’effort de sonder en elle-même. Se remémorer les petites scènes qui avaient suivi la mort de Cathbad. Et plutôt que les grimaces que l’on aurait pu attendre d’une si pénible expérience, il apparaissait davantage de tranquillité, voire même une ombre de douceur.

– Il est quelqu’un d’attentionné. Il m’a sauvé d’une mort certaine. Il était là. Et même quand je lui ai montré ce que j’avais de plus laid en moi, il est resté. Je…

Engageant le premier mot, la suite de sa phrase se perdit dans le silence. Avait-elle cherché à s’exprimer avant même de réfléchir à ce qu’elle dirait ? Une drôle d’impulsion qui, visiblement, la perdait plus qu’autre chose. Baissant les yeux, elle s’emmura ainsi un certain temps dans ses pensées.

– Je n’avais jamais rencontré quelqu’un de si chaleureux. Enfin non, il y avait aussi...

Au dernier moment, elle se retenu de trahir une promesse. Dans cet état, la louve réalisa qu'elle manquait de recul. Ce pourquoi elle se reprit rapidement.

– J’imagine que ça m’a permis de me changer les esprits... pour un moment.
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Message Re: [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric]   [Avril 553] Quand les portes se substituent au couloir du purgatoire [PV Childéric] EmptyLun 21 Juin - 22:35
Childéric avait gagné cette bataille, définitivement. La guerre serait encore longue à mener, ce combat pour conduire la louve à s’accepter, à se survivre. À vivre même, à terme. Mais au moins, maintenant, elle ne cherchait plus sa fin avec le désespoir d’une âme brisée. Elle réfléchissait à se reconstruire et si oui ou non, elle était prête à marcher ce chemin sinueux. Mais il pourrait la laisser se reposer tranquillement et profiter de la solitude sans qu’elle ne s’attaque à elle-même ou aux autres. Le temps que le onzième gardien n’arrive, justement. Qu’il le veuille ou non, ils auraient ici beaucoup à se dire et beaucoup à s’apporter. Tous les deux, après tout, avaient tout perdu de leur propre main. Même si la chute du Kilian avait failli emporter bien des âmes avec lui. La chance lui avait souri sous les traits de la mort et de mécanismes déjà en place. La princesse avait tenu sa langue.

« - Kilian est quelqu’un de bon oui. Le genre de personne qui aide, qui soigne. Mais tu as aussi vu ce qu’il y a de pire chez lui, il a versé le sang pour honorer notre accord, après tout. »

N’oublie pas ta vengeance et le vide que tu ressens.

« - Mais il est bien plus doué pour tout le reste, il a beaucoup souffert et beaucoup perdu aussi. Il essaie d’aller de l’avant. Et il n’est pas tout seul pour ça. Je suis sûr que vous aurez plus que tout ça en commun, au final. »

N’oublie pas ta vengeance et le vide que tu ressens. N’oublie pas qu’ici, tu as trouvé le feu auprès du quel te réchauffer. Des gens qui attendront ton retour et vivront avec toi. Mais c’est un choix qui est entre tes mains.

« - Je vais devoir trouver une bonne excuse pour avoir cassé les colonnes… »

Le vieux lion se leva, tourna le deux à la louve et fit quelques dos à elle. Un doigt sous le menton, l’air perdu dans d’intenses réflexions.

« - Une idée ? Après tout, nous avons cassé ça ensemble. Je pourrais toujours lui dire que son temple a été de nouveau attaqué par un coq et que tu as été blessé par ce dernier. Mais il serait capable de foncer tête baissé dans le plus haut des poulaillers... »

Childéric de se mettre de nouveau à exploser de son rire rugissement. Sûrement qu’Aoife ne devraient absolument pas comprendre ce qu’il voulait dire, ni le sel de cette affaire.

« - Enfin, tu devrais lui demander de te raconter cette histoire, elle vaut le détour, même si la fin est un peu triste. Réfléchis à ce que je t’ai proposé, Aoife. Si tu veux rester ici, avec nous ou si tu veux la paix. Je dois pouvoir te trouver une petite ferme, quelque part... »

Il fit quelque pas vers la porte, s’arrêta et reprit :

« - J’espère que tu vas rester avec nous… vraiment. Et si d’aventure tu choisis la ferme, promet moi de ne pas nommer une chèvre Childéric. »
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