[Mai 553] Un loup à Rome

Rome. L’effervescence d’une ville emplie d’âme, dansant au rythme des nuits et des jours. Son regard écarlate se perd sur la foule agitée. Les voix s’élèvent, tintamarre se répercutant entre les bâtiments. Les odeurs. Les sons. L’agitation. Tout lui semble vibrant d’une absurde mascarade dans laquelle il doit se frayer un chemin. Un chemin qu’il a choisi et qu’il se doit de suivre désormais. Fuir n’a jamais été une réelle option pour lui. Lentement, l’enfant de la lune s’avance dans les rues, il laisse un sourire effleurer ses lèvres lorsqu’il aborde un habitant pour lui demander un renseignement. Il joue son rôle. Ce rôle qu’il connaît bien à présent.

Il est un vagabond s’élançant sur les chemins, sans attache, ni passé.

Nul ne s’interroge tant sur celui qu’il est. Peut être la pâleur de ses cheveux et le vermeille de ses yeux intriguent t-il mais bien vite, chacun retourne à ses affaires sans trop s’attarder sur ce jeune vagabond. Ses vêtements demeurent simples, une chemise sombre, un pantalon de toile et des bottes qui ont connus des jours meilleurs. Une cape et une sacoche accompagne sa mise, cape qu’il ne porte pas par ailleurs. Quand bien même la chaleur demeure encore légère en ce mois de mai, pour celui habitué aux températures glaciales de sa patrie, cette dernière est déjà bien trop cuisante. Le soleil est encore bas pourtant, mais déjà, il regrette la douceur de la brise faisant danser les arbres des forêts qu’il se plaît à parcourir. Au moins sa meute s'y trouve, bien à l'abri des regards et des hommes.

La ville n’a jamais été pour lui. Pourtant, il s’y mouvoie avec aisance. Moins cependant qu’il pourrait le faire en pleine nature après toutes ces années à y demeurer tapit.

Bien vite ses pas le mènent jusqu’à cette fameuse Basilic dont la demoiselle du printemps lui à fait part. Un édifice impressionnant devant lequel il s’attarde. Qu’il observe avec attention avant de se laisser entraîner par les pieux s’y rendant. Il ne croit nullement en ce dieu unique que chacun ici se plaît à prier, mais il en connaît les dogmes, sait faussement s’y conforter. Les dieux qu’ils croient. Ceux que sa famille a servi existent bel et bien. Celui pour lequel il doit se battre aujourd’hui… Ses prunelles s’attardent sur les chaque détails prenant forme au sein de la bâtisse. Pourtant, ce n’est pas tant ses yeux qui recherchent, mais d’autres sens qu’ils mobilisent.

L’odeur de la dame du printemps. Celle plus sombre de son compagnon. Difficile cependant dans tout ce brasage de sentir leur présence. Les quelques indices glissés à demi-mot par la belle demeure pour l’heure peu utile. Alors il s’attarde, vagabonde entre les colonnades et observe les peintures. Des détails sur l’une l’interpelle aussi se contente t-il pour l’heure de l’observer en silence. Pieusement.

Le lieu y est propice.