Votez
I
II
III
IV
V


Mai 553 AD
 
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez
 

 Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
NorahNorahArmure :
Flûtiste d'Hamelin - Patron de la Musique
Message Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos   Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos EmptyDim 20 Sep - 2:55
Octavia
Qui est-elle ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]


    Nom : Octavia
    Date de naissance : 524
    Âge : 26 ans
    Sexe : Féminin
    Armure demandée : Chlamyde du Condor de Notos


Comment est-elle ?



    [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

    "A peine arrivé près du ponte que vous sentez un malaise, comme un bref flottement où vous n'êtes plus maître de vos gestes et de vos pensées trop étroites. C'est exactement ce qu'il m'arriva au moment où je m'étais approché du petit groupe d'hommes politiques de Constantinople. Et là, durant ce bref instant où je reprenais garde, je suis parvenu à comprendre pourquoi j'avais eu cette horrible impression. Elle était là, à quelques mètres derrière le consul, silencieuse mais pourtant bien plus présente que la plupart des hommes qui composaient la Table. De son regard bleu-gris, elle me juge, me jauge, m'analyse malgré son statut, tout aussi attirante que repoussante de lucidité qu'elle est. Une étrange femme, moi j'vous dis..."


    "Ce qui est grand est toujours beau."

    Grande, plutôt élancée, c'est ce que l'on retient généralement en face d'Octavia, qui dépasse aisément les femmes de l'époque d'une bonne tête. Les cheveux noirs, épais et sauvage, la peau légèrement halée et les traits méditerranéens, seuls ses yeux trahissent ce qu'elle considère comme la véritable beauté noble de ses ancêtres, de ce qui constituait autrefois la glorieuse Rome Antique. Pourtant, la beauté d'Octavia est une notion subjective: elle porte bien quelques traits fins et féminins, mais ceux-ci se sont faits durs avec le temps. Son regard, perçant et froid et relevé par un grain de beauté sous l'œil gauche, se fait aussi vif qu'un rapace piquant sur sa proie, et sa silhouette forgée par ses quelques derniers exercices peut parfois en impressionner plus d'un. On aime généralement, ou on aime pas. N'est pas le représentant de l'oiseau le plus massif qui veut, en particulier une femme patricienne qui embrasse son statut de femme pleinement...Incarnation d'une féminité sauvage et indomptée, Octavia serait probablement décrite comme une femme plutôt formée, elle a ce que l'on appelle un atout: on le nomme la séduction. Sa démarche se fait noble, ni trop hautaine, ni trop forcée, et si cette même distinction peut repousser les plus basses castes, force est de constater qu'Octavia a bien un certain charme propre à elle.

    Suivant la coutume byzantine, il n'est pas inhabituel de la voir vêtir le traditionnel savoir-faire des byzantins, consistant à une fine combinaison du drapé gréco-romain et aux somptueux ornements orientaux. Elle aime les jolies choses, tout comme son enfance l'avait déjà désigné à cette tache et habitudes triviales. Le patagium byzantin, dont le bas de la jupe est fixée dans la ceinture faisant office d'habit lui serrant la taille malgré les vêtements droits de la noblesse ne démarque pas parmi les autres patriciennes. Mais il lui arrive, lorsque le temps le lui demande et que son entourage se fait peu nombreux, de porter des vêtements plus légers, plus adaptés  à quelques mouvements plus rapides, aux méditations de longues haleines et aux marches apaisés dans les alentours de Constantinople, ou aujourd'hui, en dehors de la Tour aux Quatre Vents.

    Si sa nature féminine et son cosmos chaleureux engagent probablement un quelque chose de rassurant, Octavia n'en demeure pas moins particulièrement déroutante: Ses origines nobles ne datent pas des deux petits siècles précédents; d'un titre réinstauré par Constantin qui n'a plus le même sens, mais belle et bien de l'origine de la fondation romaine elle-même. A cela, elle connaît le privilège que sa naissance lui a conféré, et n'hésites pas à l'affirmer...Si néanmoins, son entourage n'a pas de suite constaté sa démarche noble mais naturel, ainsi que son regard bleu, froid et presque dangereux dont elle se pare. Rien d'étonnant à cela pour autant: elle cache bien peu de choses, mais on ne lui reprochera pas de manquer de franchise. L'Oracle du Condor est une personne quasiment narcissique, mais elle assume le mérite de sa distinction et le parcours qu'elle a suivit d'arrache pied jusque-là, ainsi il est rare de la voir douter de ses compétences. Elle tentera toujours de se placer plus haut qu'autrui, quand bien même on ne la voit pas, qu'elle apparaisse invisible: il n'est de toute façon pas aisé de lever la tête au moment voulu.


    Pour autant, malgré son comportement "légitime" de femmes issue d'une famille patricienne, Octavia privilégie la réflexion et la parole plutôt qu'à la violence brute, l'assassinat plutôt qu'à un combat. Statut de femme oblige, ce qu'elle embrasse volontiers pour profiter pleinement de ce que cela engage. Que les hommes la sous-estiment s'ils veulent, tant que cela n'engage pas la perte de son profit et de sa satisfaction. De toute façon, elle sait qu'au moindre mot et à son moindre agissement, elle prononcera l'exécution. Octavia est réfléchie et mature, et sauf sous ordre d'Apollon lui-même, elle écoutera les mots qui lui sont destinés, qu'ils viennent d'un autre Oracle que d'un potentiel ennemi. Agissant en conséquence, elle n'est pourtant pas bien bruyante, et ne daignera adresser la parole qu'en cas de nécessité absolue. De même, elle ne fait pas partie de ceux qui ont le sourire facile, pourtant en voir un sur son visage constitue une petite victoire et un fait très rare...Ou à un long moment de sarcasme pénible. Au choix.

    "La guerre est un art simple et tout d'exécution."


    Les barbares, quels peuples pouilleux...Bon à être écrasé, ou utilisé de manière intelligente. Oui, Octavia éprouve du ressentiment à leur égard, pour le déséquilibre qu'ils ont causé à l'idéal qu'elle s'est forgée sur l'ancien Empire aujourd'hui tombée, ainsi que pour le meurtre de son mari. Pourtant, elle peut tolérer leur présence, et ne se montrera que silencieuse. Tout comme il existe une hiérarchie sociale mais respectueuse selon les Condors, l'échelle sociale lui est tout aussi importante, mais qu'ils n'attendent aucune faveur venant d'elle; ils sont inférieurs après tout.




Son Histoire

    L'histoire de votre personnage :

    Schéma: Octavia Claudius: Femme patricienne inscrit dans la nobilitas de Constantinople, autrefois de la gens Claudii à Rome, puis Claudius (une fois que Constantin eut dérogé le patricius originel et restitué à sa lignée un titre de noblesse).

    Entraînement : A Constantinople, en même temps qu'elle doit gérer dans un premier temps ses devoirs en tant que patricienne.

    En vie commune :
    Si, de toutes les caractéristiques, on ne peut que retenir qu'elle est une des descendantes des premières familles ayant vécu à Rome lors de sa fondation, son statut de femme dans une société patriarche la ramène néanmoins à une obligation familiale et a bien peu de considérations. Ainsi, elle est amenée à se marier jeune sous la juridiction de son père, et à ne pas participer aux hautes fonctions de magistratures comme les autres membres masculins de sa famille, et ce malgré ses talents stratégiques et oratoires dans un premier temps. Par son mari, elle parvient néanmoins à l'inspirer dans les décisions à prendre lors des litiges les confrontant aux différents peuples, ainsi que militairement parlant sans pour autant dévoiler au grand jour sa part de jeu. C'est via son mariage avec un consul qu'elle arrivera à exercer dans un domaine politique. Dans l'ombre néanmoins, tout en embrassant au grand jour cette volonté de femme de l'Empire Bas Romain, dépourvue de tout droits, soumise à la loi « pater ».
    Son père finira par mourir d'une mort naturelle, la laissant orpheline et sous les soins de son mari. Néanmoins celui-ci perdra la vie suite à une gangrène au niveau de la jambe. Octavia se retrouve veuve à l'âge de 23 ans, où elle se confortera dans une vie plus croyante, et se dévouera à l'entraînement de ses facultés physiques et psychiques.

    Entraînement : S’entraîne pour devenir une Oracle grâce à « Medusa », dans une forêt où elle se rend quotidiennement. Au fil du temps, il n'est pas rare qu'elle prenne de plus en plus de temps au côté de son Maître, qu'elle estime comme une mère spirituelle.

    Maître d’entraînement : Une Pythie apparaissant dans ses rêves d'enfance tout d'abord, qui l'eut entraîné à l'éveil de son cosmos, puis venue à sa rencontre selon la Destinée. Âme vierge, pure et dévouée à laquelle elle est involontairement liée depuis son plus jeune âge, sans pour autant connaître son identité. Celle-ci, comportant en partie la volonté d'Apollon, se voit prendre en main la tutelle de la jeune femme. Elle répondra tout d'abord au nom de Medusa, puis quand viendra la fin de son entraînement et l'ultime sacrifice au nom de la Chlamyde du Condor, « Pythie ».

    Acquisition de la Chlamyde: S'éveille au septième sens en tuant la Pythie, qui délaisse alors ses fonctions au profit de la naissance d'un nouvel Évêque du Condor, placée sous les arts oratoires et de la force légitime.

                                                              ----------------------------

    Chapitre 1: Naitre ou mourir

    Dans une pièce constituée de bois et quelque peu hygiéniquement inquiétante, quelqu'un entra. Il entra en défonçant la porte, essoufflé et l'épée à la main, appelant une certaine « Maria » dans la pénombre épaisse qui l'empêchait de distinguer clairement son entourage. Tout était noir, et ses yeux tentèrent en plusieurs clignements de s'adapter à son environnement, où l'odeur se faisait âcre et prenante. Une silhouette affalée sur le sol prenait forme, respirant de façon éreintée, visiblement gravement blessée d'après le sang qui tachait déjà le plancher d'une mare écarlate. Il y reconnut celle qui avait disparu depuis une bonne année, la patricienne qu'il n'avait cessé de rechercher.

    Un frère était venu trouver sa sœur ; par amour ou par intérêt, on ne le savait pas. La seule chose que l'on pouvait vous accorder à l'époque, c'était que cette famille, aux quelques ragots qui se répandaient dans les rues animés de Constantinople et à la réputation binaire, noble mais en difficulté, était promise à trouver gloire et prospérité au travers de ce mariage qui n'avait finalement pas eu lieu, et qui n'aurait jamais lieu.

    Maria était une jolie femme, mais plus important, elle était issue d'une ancienne  famille romaine qui avait depuis peu regagné un semblant de célébrité au travers des quelques batailles remportées par Augustus, l'homme qui représentait l'unique lien fraternel dont elle pouvait se vanter alors qu'elle était en vie. Sous les acclamations et les regards admirateurs des jeunes enfants qui pullulaient la ville prospère tels des moucherons, il avait été accueilli par une foule de byzantins aux côtés de son consul et de l'illustre armée, jeune général courageux qu'il était. Pourtant cette considération n'avait rien de suffisant, et la gens Claudius avait besoin de beaucoup plus que cet accueil pour assurer totalement dans les années à venir leur place au sein de la haute noblesse.

    Car l'avenir glorieux de leur famille reposait sur elle, mais à l'instant où il posa curieusement ses yeux sur sa sœur, défaitiste avant l'heure, il savait qu'il devait faire une croix dessus. Elle avait semblé vouloir dire quelque chose avant de ne rendre son dernier soupir, avant d'entendre les quelques mots inavoués de celui qui fut témoin de sa disparition. En vain, seul un râle s'était échappé, et le râle d'un mort n'avait rien de tragiquement valorisant. Il était gutturale, rauque et laid. Les yeux noirs de la femme se voilait et l'emprise qu'elle avait sur la main d'Augustus se desserra très vite.

    On ne l'eut pas forcée à s'en aller aussi tôt, mais le cycle de la vie était ainsi et Maria avait lâché prise. Bouleversé, il était resté là quelques instant en clignotant des yeux, hébété et surtout littéralement inconscient, avant de se reprendre et de se tourner vers le chemin de la sortie. Une sensation amère dans sa gorge s'y était logée dans ce qu'il pensait être un tourment, mais il n'était pas sûr, pas plus qu'il ne savait s'il devait rire ou tenter de pleurer. Sa sœur était morte après tout, et à chaque pas qu'il prenait en direction de la sortie, la vérité éclatait et devenait légèrement plus lourde, un peu plus indigeste. Pourtant, malgré sa lointaine mélancolie -Augustus n'avait jamais été un grand sensible-, il avait su entendre un petit cri.

    Une chose avait hurlé quelque part. Une chose dont l'instinct de survie avait gagné sur son silence alors qu'elle avait probablement pu se manifester bien avant la mort de sa propre mère. Les pleurs se faisaient plus distincts, à chaque fois plus rythmé jusqu'à prendre réellement le bruit d'un nourrisson qui quémandait un peu d'attention. Bâtarde et désormais orpheline, l'enfant qui se tenait dans un coin de la pièce, parfaitement drapée dans un tissu épais en coton, avait su s'en tirer en un bon timing, ayant réussi à attiser la curiosité de la seule branche familiale qui lui restait.

    L'histoire n'avait rien de particulièrement simple à deviner. Le bébé ne sut jamais ses origines, et n'aurait probablement jamais l'occasion d'y voir clair. Mais la question ne résidait pas dans cette éventualité. Entre le sommeil et le réveil, elle fut de savoir si l'enfant désirait véritablement se réveiller. Vivre au jour le jour jusqu'à la fin de sa vie, au sein d'une populace drapée dans la richesse et la somptuosité de la soie byzantine, ou bien se sentir désolée pour la considération et la pitié qui lui auraient été réservé uniquement par son oncle, superbe guerrier trop vanté de l'ère post-romaine qui serait oublié tout aussi rapidement qu'il avait été reconnu, mais déjà aimant. C'était lui qu'elle le considérerait comme son père.

    Chapitre 2 : Une enfance paisible

    Certains auraient pu penser qu'Augustus aurait eu en honte la petite fille illégitime qu'il portait dans ses bras, mais il avait un peu de cœur. Du moins, c'est ce qu'il s'était mis à considérer au moment où il prit le bébé dans ses bras, qui couinait déjà à la sensation froide, dure de cette armure puant l'hémoglobine contre lequel il était accolé. Il l'avait appelé « Octavia », un prénom tout aussi banale pour tout romain, mais dont il avait cependant perçu comme une occasion à la baptiser d'après le prénom féminin d'un grand empereur. Elle avait au moins besoin de ça...

    Elle serait la persécutrice de la gente inconsidérée, alors qu'elle faisait elle-même partie de cette gente dans le fond. Tant que l'Homme était ignorant, Dieu en faisait son ultime rictus. Et alors que la fillette à peine âgée de quelques jours s'éloignait dans les bras de son oncle, décidé à la faire passer pour sa fille de façon à garder la légitimité de leur famille, qui l'eut cru?

    Il l'avait ramené à son foyer, là où il avait été contraint d'épouser une femme depuis maintenant quatre ans. Mais ces mêmes quatre ans sans enfant lui avait parut long, trop long. Sa compagne était "une bonne à rien, incapable de mettre à terme un enfant", à ce qu'il se disait à Constantinople. Pourtant s'il ne pouvait rien faire d'autre à la mort de Maria, il y vit l'occasion de faire taire les médisances qui entouraient son couple, car après tout, lui aussi se sentait profondément frustré à chacune des fausses couches que sa femme cumulait. Et ainsi l'affaire avait été étouffée très facilement, et l'honneur de sa famille restaurée pendant les quelques années durant lesquelles les byzantins se souviendraient de lui; et elle était devenue la fille d'Augustus.

    Les années passèrent alors qu'elle avait vécu sous la juridiction de son père. Si la plupart des enfants qu'elle pouvait croiser du haut de son mètre vingt à l'âge de 6 ans avait une mine parfois triste, elle faisait partie, quant à elle, de cette petite gente paisible ayant vécu dans le luxe et sous un nom puissant. Au détriment des faibles évidemment, mais qui pouvaient bien s'en préoccuper? On leur conférait déjà quelques droits, peu, mais déjà de quoi instaurer un maigre sentiment de justice, alors consuls comme sénateurs se fichaient pas mal de leur place. Ou au contraire, ils se contentèrent de l'assurer, et c'était dans cette même vision des choses que les enfants dits patriciens, à l'instar d'Octavia, grandissait pour en prendre toute l'essence méprisante de la haute.

    Si bien que l'empereur Justinien avait faillit perdre sa place, et si ça n'avait pas été pour Théodora, il aurait été déchu. Une ancienne courtisane qui avait su gagner le cœur de l'empereur, une horreur pour les gens de la haute, pourtant il leur devait la stabilité de leur Royame depuis cette événement. Et Octavia s'en rappelait quelque peu, difficile d'oublier la terrible révolte qui avait eu lieu en 532, ce que l'on appelait la sédition Nika.

    Elle marchait dans les rues, un petit sac remplis de pots de peintures fraîches de l'époque dans ses bras. Elle aimait l'art, aussi venait-elle parfois s'approvisionner dans le petit stand tenu par un jeune garçon qui devait bien vivre de son stand. Elle avait échangé les quelques fournitures qu'elle avait choisi en déposant quelques pièces dans la paume tendue du marchand, et alors qu'elle s'éloignait non sans avoir minaudé gentiment face à lui du haut de ses six ans, on eut dit qu'un troupeau s'approchait d'eux. Et ce fut précisément le cas: plusieurs hommes s'étaient déplacés avec des torches, prêts à brûler tout ce qu'ils pouvaient bien rencontrer, prêts à écraser ceux qui leur créaient la moindre opposition. Un homme au devant de la foule -qui avait bien failli la piétiner- avait alors hurlé dans le feu de l'action les quelques mots qui devait constituer la devise de cette insurrection. Des mots prononcés si fortement que la petite fille avait mis ses deux mains sur ses oreilles pour bloquer le cri qui la rendait déjà sourde.

    "Remportons la Victoire!"

    Et ces hommes qu'elle supposait être de la petite société s'en était allée, prenant la direction du Sénat, ou du Palais. La petite byzantine ne savait pas, et cela l'effrayait de toute façon bien trop pour se rappeler de la présence d'un vulgaire marchand.

    Mais son enfance, aussi endoctrinée fut-elle, et malgré les émeutes Nika, s'était passée dans la joie et dans une certaine tolérance vis à vis d'autrui; elle aimait faire le tour des marchés de Constantinople accompagnée de sa mère, Mera, et quand le courage se faisait sentir; s'éloigner un peu plus profondément vers une forêt qui semblait l'appeler tout aussi naturellement qu'elle ne lui paraissait profondément familière. Se promenant aussi vite et aussi loin que ses petites jambes pouvaient la mener, les autres enfants y percevaient une potentielle amie qui ne manqueraient pas d'imagination, et les adultes en profitaient pour esquisser un mince sourire quant à la petite boule d'énergie qui passait à côté d'eux. Parmi toutes ces considérations qu'on lui faisait, ils n'avaient pas vraiment tord. C'était qu'elle avait dans l'âme un cadeau, et l'innocence n'était pas une chose que l'on pouvait renier ainsi. Mais sous cette joie perçait un je ne sais quoi de stricte, contrainte, humiliée. Elle avait des yeux bleus, d'un bleu gris qui parvenait déjà à en gêner plus d'un patricien, et si on ne le lui reprochait pas véritablement ce trait, l'enfant s'était sentie envieuse de ces personnes qui réunissaient « les beaux critères ». Mais de l'assurance, elle n'en manquait pas, pas plus qu'elle n'était véritablement en colère contre ce fait; elle était une future patricienne après tout. Non, cette couleur l'intriguait, et elle l'appréciait presque instinctivement. En bref, elle y percevait son propre potentiel.

    "Les yeux sont le miroir de l'âme, Octavia. Mais plus encore, si tu songes à les regarder de plus près, si tu songes à repérer les différentes mimiques qui pourraient trahir un mensonge ou une vérité, alors tu seras en mesure de lire chaque être qui t'entoure comme un simple bouquin. C'est probablement la première leçon que l'on peut conférer aux grands hommes."

    Parfois, au milieu de la forêt qu'elle percevait au grand au jour, une dame venait la voir dans ses rêves. Blanche de peau, des cheveux chatains, et comme immaculée, elle gardait cependant un côté austère et profondément distante. Elle n'avait rien de particulièrement dur, mais elle n'était pas la douceur incarnée non plus. Finalement, ce qu'elle laissait entrevoir d'elle révélait parfaitement à qui Octavia avait bien à faire. La première fois qu'elle l'eut parlé, la squatteuse l'avait simplement fusillé du regard et s'était assis sur un petit tronc en silence, sans lui adresser un seul mot. Légèrement intimidée, Octavia n'avait pas daigné la déranger, par politesse ou parce qu'elle ressentait une légère frayeur, car elle parvenait à ressentir ici autre chose. Une "aura" émanait de cette personne, et son intensité fut telle que plus les heures passèrent, plus cette femme l'intriguait. Octavia avait l'impression d'apprendre beaucoup à ses côtés, et malgré que le mieux à faire dans ce rêve fut d'adopter la même posture que la jeune femme, l'expérience avait un quelque chose de relaxant. Mais les nuits se succédèrent et il vint un moment où la femme se présenta finalement à elle. Si ce n'était qu'elle l'avait vu plus de fois les yeux fermés qu'ouverts, son regard avait changé et l'intérêt se lisait clairement dans les yeux de son hôte.

    "Tu n'es pas celle qui va me succéder, mais toi et moi sommes liés d'une certaine façon. Ton futur se dessine, mais le chemin que tu emprunteras reste le tien, pour l'instant. Puisses Dieu te guider vers ton meilleur destin."

    A ce souvenir, la petite brune en souriait tout aussi légèrement. Depuis, un lien maternel s'était installé entre Octavia et Medusa, le nom qu'elle lui avait donné, mais elle se doutait bien qu'il ne devait s'agir que d'une simple fausse identité. Et si la présence de Mera l'avait toujours mis à l'aise, cette dame présentait une forme de respect et l'avait aidé plus d'une fois. Elle semblait apte à répondre aux milles questions que pouvait poser une petite fille trop bavarde, une fille qui grandissait pourtant de jour en jour pour finalement atteindre un événement fatidique pour toute jeune patricienne dont le sort était joué par un père trop soucieux des apparences. Mais les apparences comptaient pour beaucoup, que ce soit pour Augustus ou pour elle.

    On lui avait dit que c'était une coutume. Mais qu'au-delà de ça, elle n'aurait rien à y perdre, tout à y gagner, un vrai rôle à jouer. Beaucoup de femmes -et elles étaient peu- un peu plus réticentes quant à cette idéologie s'en seraient plaintes, et bien qu'elle n'appréciait pas particulièrement l'idée d'épouser un homme qu'elle ne connaissait pas, Augustus lui avait assuré qu'il s'agissait probablement du guerrier dont Constantinople pouvait être fier. Elle avait eu la malchance d'attirer quelques regards et de ne pas les soutenir, ce qui d'une façon, avait créée un attendrissement vis à vis de la jeune fille dont les paroles se faisaient parfois sages et toujours formulées d'une telle façon qu'elle la rendait plus mature que prévue. N'en déplaise aux hommes qui ne supportaient pas ses quelques minauderies.

    Mais avec ce mariage, elle allait intégrer un monde de loups, un monde où l'innocence et la douceur n'avaient pas sa place. Elle aurait pu, comme toute femme de l'époque, se tenir à carreaux des discussions et magouilles politiques, attendre la venue d'un enfant et faire plaisir à son mari pourquoi pas. Non, tout s'était passé autrement, et elle allait réveiller quelqu'un de bien plus froid, bien plus réfléchie.

    Chapitre 3: Gagner sa place dans l'ombre d'un homme

    Deux femmes marchèrent vers une petite demeure où elles étaient attendues. Si Octavia n'avait pas véritablement suivi des coutumes -ni même une éducation si stricte quant à sa manière de se comporter-, garder une tête haute sans pour autant défier du regard, ou même ne pas se montrer écrasante vis-à-vis de "lui" était une nécessité dans son cas. C'était une directive qu'elle devait suivre, là où certaines femmes s'étaient de nouveau permis de conseiller leur cadette dans l'art et la manière d'agir avec l'élégance qu'elle devait inspirer au sein de la ville. Adieu les cils battants féminins, adieu les promenades qu'elle se permettait avec un sourire innocent et totalement confiant, bonjour la froideur et la réflexion qu'une véritable femme se devait de faire preuve aux yeux de tous.  

    Elle l'avait vu en face d'elle. Cet homme avec qui elle allait passer, théoriquement, le reste de sa vie selon la tradition chrétienne. Elle ne s'était pas rebiffée sur le fait de poursuivre sa vie comme sa famille l'entendait, et Mera l'avait rassurée quant aux quelques doutes qui vagabondaient dans son esprit en lui passant une main rassurante dans son dos. Mais une seule personne saurait lui faire entendre la Raison et chasser d'un revers de la main les pensées qui n'avaient pas lieu d'être...

    "Si c'est bon pour toi, ça serait fort dire. C'est une simple question de point de vue. Je pense néanmoins que cela t'apportera quelque chose d'utile."

    Medusa s'était prononcée, le regard en l'air, presque vide. Elle le disait d'une façon si détachée, si impartiale qu'on eut dit qu'une autre personne avait pris possession de son corps. Mais ce revirement soudain de comportement n'avait plus grand chose d'étrange, et déjà Octavia ne ressentait plus la peur, ni même véritablement le mysticisme de cette femme. La byzantine lui faisait pleinement confiance et c'était ainsi que les poings fermés et assise en tailleur, elle avait de nouveau fermé les yeux, remplie d'assurance et d'espoirs, prête à se réveiller pour affronter ce lendemain qu'elle redoutait tant. Elle soupira alors légèrement, et dans un bref murmure, elle finit par exprimer la confiance qu'elle portait à ce moment-là. Alors,  la jeune fille avait prononcé doucement.

    "Merci, Medusa."


    La réalité l'avait pourtant très vite rattrapé, et au moment où elle se tenait face à l'homme qui lui avait été indiqué, elle savait qu'elle allait quitter le foyer de son père, sa protection, sa façon de vivre pour engager une amélioration de leur distinction sociale, un dot, mais tout compte fait personne ne lui avait véritablement dit le fond de cet accord. Il n'y avait pas besoin de toute façon, il suffisait de tendre l'oreille ou de se rappeler des informations emmagasinées dans la Bibliothèque d'Alexandrie, chose qu'elle avait faite alors qu'elle avait entrepris d'apprendre la lecture et l'écriture. Un dernier regard bleu-gris, presque suppliant avait été envoyé au dernier moment en direction de son père, alors qu'elle se tenait droite, vêtue d'une simple robe en soie, plutôt commune, qu'elle avait enfilé comme dans un dernier élan inconscient de rébellion. La maturité, on en parlerait que très peu, car du haut de ses quatorze ans, on la savait jeune mais suffisamment grande pour continuer sa petite vie sous la juridiction d'un autre homme, qu'elle regardait désormais d'un autre œil. Elle n'avait pas le choix.

    Le mariage n'engageait que leur deux familles, ainsi il s'était établi à leur rencontre autour du forum où elle avait été accompagné par son père, comme pour symboliser le lien qu'elle n'aurait plus avec Augustus. Son "mari" lui avait alors été présenté tout en respectant quelques formalités. Il s'appelait Sylla Cornelius, comme le dictateur romain, avait-elle remarqué. Il n'était pas particulièrement laid, si ce n'est que l'affirmé en tant qu'homme intimidant mais quelque peu charismatique était tout ce qu'il y avait de plus véridique. En réalité, de ses cheveux encore noirs et lisses à son nez droit et grec, il était simplement plus âgé qu'elle.

    Si l'on devait le placer dans une tranche d'âge, alors  l'adolescente estimait qu'il devait avoir entre la vingtaine et la trentaine. Mais il était vrai que l'air sérieux qu'elle pouvait lire sur son visage lui inspirait l'image d'un soldat qui ne tarderait pas à monter les échelons. C'était un patricien lui aussi, après tout, et chacun tentait de sa propre façon d'inspirer à l'obtention de la meilleure manière possible, aussi la fille d'un consul qui avait fait ses preuves auprès de son Empereur gardait un intérêt indéniable pour toute cette gente masculine. Octavie s'était décidée à ne pas l'aimer particulièrement, mais elle ferait des efforts. Par respect, et ce même s'il la regardait actuellement d'un air bougon, car tout comme elle, il avait dû se contraindre à en faire de même. Elle avait entendu une jeune servante dire qu'il avait déjà eu une femme avant, mais qu'elle n'avait « pas survécu ». Triste phrase à entendre pour la future femme...

    Chapitre 4: Litiges de la vie de tous les jours

    Habillés comme tout bon patricien et parés des meilleurs ornements, des hommes se dirigèrent près d'un édifice, organisés en rang, si bien que le petit groupe de byzantins ressemblait davantage à une armée. Pourtant, ils n'avaient rien de particulièrement militaire, pas plus qu'il ne pratiquait une quelconque fonction martiale; néanmoins, la caste était là, et elle tenterait de convenir au mieux à leur empereur, Justinien, en tant que sénateurs.

    Le Sénat, probablement un de ces endroits où se réunissait le plus souvent les hommes descendants de ces guerriers ayant autrefois plu à l'empereur Constantin, qui leur avait alors attribué un titre autrefois éteint. Ils n'avaient pas grande influence, mais ils savaient néanmoins que leur placement au sein d'une telle organisation leur permettait de justifier la plupart de leurs actions, à commencer par leur autorité. Et là était tout l'intérêt que pouvait porter une femme. Inapte à prendre des décisions, elle pouvait pourtant insuffler ses idées, comme l'aurait fait une petite voix inconsciente en chaque être humain.

    Des bruits de pas résonnèrent, comme celle d'une sandale qui tapait légèrement les pierres, comme le bruits d'une botte militaire qui percutait les dédales de marbre. Une femme aux cheveux noirs, ondulés, sauvages, tout ce qu'il y avait de plus raisonnable néanmoins, déambulait au côté d'un homme tel un spectre aussi invisible qu'étranger. Mais ce qui était différent demeurait également fascinant, car si l'armure du consul brillant à ses côtés, la grandeur semblait être respectée des deux côtés. D'ailleurs, la distinction en général lui était en soi indifférent. La distinction, elle était capable de suffisamment bien l'approcher pour en obtenir quelques droits, pour exercer ce qu'il semblait plus juste, n'en déplaise à ses hommes trop stupides pour constater que derrière chaque grand homme, se trouvait une femme.

    Sylla Cornelius partageait les mêmes objectifs qu'elle, des objectifs qui se voulaient déjà au nom du peuple de Constantinople, et effectué pour Dieu, aussi ne cherchait-elle qu'à agir dans ce "bon sens", en approchant uniquement certains êtres qui pouvaient néanmoins lui offrir bien plus que prévu. Ceux-là étaient ses victimes. Mais là encore, le tout le monde de la victime était la victime de tout le monde. Mais Cornelius était consul, et les consuls recevaient directement leurs ordres des empereurs eux-mêmes. Aux yeux d'Octavia, seule son élection lui avait paru importante, et si le reste de ce "Sénat" montrait qu'ils avaient tout de même leurs suggestions à faire à Justinien quant à ceux qu'ils estimaient méritants, ce dernier n'en demeurait pas moins le Princeps de la ville. Il décidait de tout ce qui pouvait bien s'étendre sur son Empire et peu de personnes avait leur mot à dire.

    Du haut de ses vingt ans, Octavia avait grandi, et autant elle ne pouvait toujours par parler d'amour au sein de leur couple, autant un respect mutuel s'était instauré, de quoi viser le meilleur pour l'autre et vice versa. Sylla n'était pas un homme brutal non plus, du moins pas avec elle, mais il était vrai qu'il l'avait poussé plus d'une fois à se montrer à la hauteur à sa façon face aux "grands" de Constantinople. Ainsi, elle s'était adaptée, elle était en quelque sorte son ombre, mais une ombre qui n'attendait qu'à exister afin de prendre part à un monde qui ne lui était pas réservé.

    A dire vrai, les affaires de son mari l'amusaient énormément, et si ses idées ne formaient plus que des pièces maîtresses qui vagabondaient dans son esprit, elles n'attendaient plus qu'à être assemblées pour résoudre le grand puzzle de la stratégie. Elle n'allait pas se mentir à elle-même, Medusa jouait également une part importante dans ce petit jeu politique. Elle répondait, mais mieux que la solution qu'elle donnait, il y avait ces instants de lucidité qu'elle ressentait alors qu'elle méditait à ses côtés. Toujours dans les rêves et toujours aussi jeune, Octavie s'était pensée folle à lier, mais elle était persuadée que sa "mère spirituelle" la guidait. Vers où? Pour que faire? Elle n'en savait rien, mais peu lui importait: Elle se sentait forte et écoutée, conseillée même, un peu, et c'étaient des instants qu'elle chérissait d'un sourire qui était devenu rare.

    Chapitre 5: Les rois heureux  

    Stratégie. C'était probablement le mot qui sortait le plus de fois de la bouche de Cornelius. A chaque fois qu'il rentrait de ses campagnes, elle l'entendait parler de ses victoires. Alors, la moindre question à cet égard suscitait généralement des envolées oratoires passionnées, et c'étaient les yeux brillants qu'il racontait chacune des péripéties qu'il avait vécu. Ses histoires étaient intéressantes, si tant est que l'on prenait un certain point de vue, mais heureusement pour elle, lesdites campagnes étaient longues, et de ce fait peu nombreuses, ainsi n'en avait-il eu que deux pendant ces années qu'ils avaient passés ensemble; elle s'en sortait à bon compte, et si ce n'était pour ses yeux, elle ne l'aurait jamais écouté.

    Car Octavia avait développé un certain travers. Un travers qui n'avait pas échappé à Medusa, qui y avait vu là les prémices d'un comportement qu'elle ne connaissait que trop bien...

    "Connais-tu le mythe de Narcisse, Octavia?"

    Octavia fixait le petit lac qui s'étendait devant elle, créant un large miroir dans lequel se reflétait le ciel et quelques éléments qui composait leur environnement. Plutôt que de parler de forêt, elle préférait aujourd'hui utiliser la mot "plaine" pour décrire l'endroit dans lequel plusieurs arbres avaient poussées et étaient morts depuis, dans un cycle parfaitement naturel. Ce paysage, elle le reconnaissait d'une façon, que ce soit de manière réaliste qu'artistique. Il s'agissait là de cet endroit qui l'appelait alors qu'elle n'avait pas sept ans, et qu'elle appréciait explorer avec courage tout en se créant quelques frayeurs enfantines. C'étaient de bons souvenirs, et elle ne pouvait le nier. Elle avait connu une enfance heureuse. Elle dévia ensuite son regard pour de nouveau porter son attention sur son amie.

    "Bien sûr. Qu'insinues-tu donc?"

    "Des choses dont tu n'as pas conscience, je pense."

    Medusa n'eut pour réponse qu'un haussement de sourcils interrogateurs. On eut pu penser que la patricienne allait le prendre pour elle, mais tout n'était qu'une question de point de vue et bien qu'elle disposait d'un certain Ego et d'une fierté assurée, c'était une femme patiente et difficilement colérique. Néanmoins, ce haussement de sourcils n'était pas à prendre à la légère, c'était en réalité un premier signal sur lequel reposait l'avertissement d'un possible conflit. Et mieux valait ne pas s'attirer les foudres d'une femme d'intérieure.

    Il y avait eu quelques changements, et ce genre de changements n'avaient rien d'imperceptible, car il était bien présent. Octavia parvenait à voir Medusa en pleine journée à chaque fois qu'elle s'aventurait dans la plaine qui bordait la ville. Si elle avait bénéficié d'un entrainement bien plus mental jusque-là, elle tentait, non sans prendre les conseils avisés de son amie, de parvenir à gagner un certain équilibre physique. A cela, elle y percevait un double avantage: mens sana in corpore sano, et surtout la possibilité d'atteindre une influence supérieure, une influence qui n'aurait pas seulement une visée purement politique. Octavia serait capable d'agir à sa façon.

    Le lendemain, aux côtés de Cornelius, elle le réveilla d'un rapide baiser sur les lèvres. Les premiers rayons de Soleil venaient d'éclairer la chambre dans laquelle ils se trouvaient tout les deux, mais l'aube se faisait écarlate, annonciateur d'une guerre à venir. Tout Constantinople n'avait pas de temps à perdre, et certainement pas Justinien qui travaillait déjà si durement pour réunir de nouveau l'Empire alors qu'Il avait connu sa scission précédente. L'heure n'était plus à la paix, elle était à la guerre, à l'organisation d'un plan, d'une stratégie afin de continuer l'administration des pays qu'ils avaient déjà conquis à l'aide de Bélisaire, ainsi qu'au peuple qu'ils repousseraient au nom de l'Empire.

    "Les Francs peuvent contribuer à cette guerre. Après tout, n'ont-ils pas fondé en partie leur pouvoir de manière à restaurer ce qu'était le Haut-Empire au travers de leurs propres institutions?"
    La jeune femme prenait une pause, son semblant de toge légère trainait sur le sol alors qu'elle marchait en un rythme élégant et soutenu vers sa gauche, puis vers sa droite tout en réfléchissant avec son mari dans leur demeure. "Le Regnum Francorum...Une effronterie, néanmoins cela nous rapproche d'une certaine façon. Et je pense particulièrement...A Dieu. Dieu n'est-il pas celui qui nous réunit? N'ont-ils pas reçu de nous un héritage tout particulier, une religion à laquelle les Mérovingiens se soumettent désormais pleinement? Nous pouvons éventuellement jouer sur l'Eglise. Elle n'est pas souveraine, mais elle est notre lien"

    Clovis avait été roi, mais son père lui avait légué l'administration d'une province romaine ainsi que son Royaume, aussi ses héritiers purent également accéder à ce sentiment culturel tout aussi barbare que romain, cette dernière étant idéalisée par bien des peuples depuis sa chute. Le Bas Empire ne les percevait pas comme des ennemis, après tout le peuple Franc et les romains s'étaient battus ensemble pour repousser les invasions, jusqu'à ce que Rome ne s'étouffe dans sa propre organisation. Oui, à cela, Octavia ne percevait pas l'ombre d'un doute de leur utilité, et n'hésita pas à utiliser ses charmes et la séduction pour parvenir à ses fins.

    C'était sa façon à elle d'agir. Cornelius appréciait sa femme, quoiqu'elle semblait trop s'intéresser à la guerre elle-même. Pas forcément dans l'esprit d'une logique à élaborer en temps de guerre mais bel et bien physiquement, si bien que la voir s'intéresser à ses armes lui faisait chaud au cœur, et l'énervait dans un même temps. Mais au moins, quand il y avait un entraînement quotidien, elle était là, à l'observer de loin de ses yeux pers, analysant le tout, et veillant à ce qu'il ne manqua de rien. Il devait gagner, et il n'avait tout simplement aucune autre information à suivre. Octavia l'inspirait.





WavyMind

    Age : 18 ans, majeure, mais pas toutes mes dents! D:
    Quelle est votre expérience des forums RP : Je crois que je viens de ND...Mais aussi de GoM et de DC, et de Cursed Anthalia...A vous de juger pour mon niveau RP ceci dit!
    Comment avez-vous connu le forum :Un de mes oisillons m'a informé de son existence officieusement, mais officiellement c'est le fonda qui m'a embauché en même temps sur ce fow. (t'as des goûts bizarres) I love you



Dernière édition par Octavia le Sam 10 Oct - 13:17, édité 7 fois
Revenir en haut Aller en bas
NorahNorahArmure :
Flûtiste d'Hamelin - Patron de la Musique
Message Re: Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos   Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos EmptyVen 9 Oct - 0:14
Octavia

La suite de son histoire


    Chapitre 6: La roue du Destin

    Pourtant la vie se caractérisait parfois par des imprévues, et c'étaient ces mêmes imprévues qu'Octavia allait être amené à se confronter, pour s'en sortir à sa façon. L'année de ses vingt trois ans, celles-ci étant déjà marquée par les quelques problèmes impériales que subissaient l'Empire par les contrecoups des tentatives d'invasions, l'évidence fut que la guerre avait un prix, ce que tout le monde ne pouvait pas s'offrir. Tout le monde, sauf Justinien, qui apparaissaient alors comme un véritable chef de guerre pour les soldats byzantins, un Juge aguerri par la renaissance du véritable droit romain qu'il avait permis avec ses Novelles et son Digeste, et l'instigateur de l'art byzantin pour tout bons artistes sensibles à l'esthétisme. Il était une icône, mais là encore, vanté pour son propre bien, ainsi que celui de son Imperium Romanum.

    Seulement, sous tout bon règne, il demeurait dans un Etat des zones d'ombres, et on ne savait pourquoi, cette zone d'ombre avait décidé de frapper la gens Claudii une ultime fois. Tel César assassiné par Brutus, Augustus avait été la victime d'une mort bien plus "naturelle", bien plus douloureuse au long terme, quoique celle-ci avait été provoquée par la lame d'un barbare. Près du lit dans lequel il avait été placé, Octavia avait su regarder son visage une dernière fois avant de passer aux regrets, en contemplant longuement le visage de son père perdre son éclat lumineux qui l'avait pourtant caractérisé jusque-là.

    Il ne restait plus de lui qu'un miroir dans lequel son visage se reflétait comme une projection directe, une représentation artistique de sa propre image. Ce cadeau-là, ainsi qu'une somptueuse lance qui lui avait été réattribué en ultime héritage, celle de son père. Elle ne pleurait pas, mais sa peine était existante. Habituellement, elle appréciait s'y regarder davantage, car elle voyait ses yeux bleu-gris qui n'avaient rien de romain, qui sortait de l'ordinaire -Ou tout du moins, l'ordinaire des byzantins-, mais elle devait bien avouer qu'elle n'était pas tout à fait d'humeur à s'admirer.

    Alors elle s'était de nouveau concentrée sur Cornelius qui s'apprêtait à partir pour contribuer à l'expansion de l'Empire, comme tout bon consul. On avait eu besoin de lui, à ce qu'il se disait dans la ville, et pour ce genre d'informations, la ville mentait rarement, et encore moins sa femme. Une chose la chiffonnait cependant, et les plans d'attaque de la légion prévoyaient déjà un passage en Afrique du Nord. Qui avait prévu cela? Qui avait désiré le mener aussi loin alors qu'il avait été assigné à maintenir un semblant d'ordre en Italie? Elle n'en savait pas plus, et de ses yeux critiques, tels des lames affutées, elle allait mener son enquête en dénichant le coupable.

    Néanmoins en se tenant à la sortie de Constantinople, d'aussi loin que l'armée byzantine pouvait bien se tenir droite et prête à mourir pour défendre ou étendre l'emprise de l'Empire, elle s'était décidée à les suivre. L'entraînement de Medusa n'était probablement pas suffisant et celle-ci l'aurait certainement empêché de partir elle aussi tout en sachant que ce n'était pas sa place, mais Octavia avait envie d'être utile. Et elle ne le serait pas pendant ce temps passé à la capitale sans aucune emprise. Aussi avait-elle suivit discrètement la petite troupe, tout en veillant à employer la plus grande discrétion possible, munie d'une petite dague, de quoi découper quelques petites choses. Enfin, si ces vêtements se révélaient d'une extrême simplicité, ils étaient adaptés pour le voyage qu'elle s'apprêtait à faire, munie également d'une petite bourse remplie de petites pièces qui lui permettrait de subsister jusqu'à la fin. Le comploteur pouvait bien attendre.

    Le trajet avait été long, et probablement plus éprouvant que ce qu'elle avait pensé mais là encore, elle voyageait seule et pour la première fois. Autonome, elle s'en était pourtant bien sortie, et elle avait appris à ses dépends à appliquer les quelques pièges dont elle se rappelait avoir lu autrefois, sans grande convictions. La qualité de ses pièges n'était pas véritablement ce dont elle pouvait se vanter, mais pourtant, il faisait déjà leur preuve et montrait qu'elle était bien capable de s'en tirer seule. Ce dont elle ne doutait absolument pas de toute évidence, d'aussi loin qu'elle pouvait s'en souvenir, elle avait toujours été douée, et c'était un fait. Mais déjà quelques tensions s'étaient faites sentir même aux frontières de l'Empire. A peine franchies qu'un troupe d'un peuple dont elle ne connaissait pas l'existence s'était approché du groupe. Elle distinguait leurs silhouettes au loin se mêler à la masse noire qui représentait ses confrères. Elle n'hésita pas et s'approcha de plus en plus de la troupe au fur et à mesure que les minutes s'additionnaient à son temps de course. Elle s'avança déjà, prête à aider d'aussi loin qu'elle pouvait se tenir de façon à abattre quelques hommes étrangers qui s'avançaient déjà dans sa direction. Elle ne pouvait pas encore se permettre le corps à corps malgré son cosmos éveillé, elle ne s'en sentait pas prête, aussi se contata-t-elle de décocher quelques flèches qui vinrent se loger dans le crâne de ses assaillants parfois, dans l'épaule quand elle avait moins de chance. Mais au moins, elle pouvait se vanter d'avoir une bonne vue, et une main certaine pour le tir à l'arc. Trois soldats byzantins, détachés de leur groupe, l'avait repéré et n'eurent pas besoin de se faire prier pour venir en aide à l'archère du moment contre les cinq barbares qui leur faisaient face. Le combat était inégale, car les quatre romains de souche disposait là d'une meilleure disposition, d'une meilleure tactique. Peut-être que cet événement représentait également le premier meurtre qu'avait bien pu faire Octavia dans sa vie, mais au-delà du remord, au-delà de la peur, elle avait appris à aimer cette sensation d'adrénaline qui coulait dans son sang, ce bref instant artistique où munit de son arc, elle avait été importante. Elle s'était aimée. Et pourtant, même avec son arc, elle se sentait toujours bridée, mis à l'écart, et cela ne lui avait pas plût: si prochaine fois il y avait, ce serait sans un arc.

    Le soir s'était couché, et force était de constater qu'ils avaient perdu de vue l'armée. Elle se tenait déjà trop loin, et les reliefs des terres à la fois byzantins et étrangers contribuaient à la cacher. Déçue, et sermonnée par les trois autres soldats, elle n'avait plus qu'à rebrousser chemin, retourner à Constantinople...Medusa avait rit de cette vaine tentative qui avait pourtant contribué à sauver au moins un soldat. C'était déjà ça.

    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~  

    Seul un message lui était parvenu. Cornelius avait succombé à ses blessures suite à cette campagne qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Le papier entre les mains, ses mains se mirent à chiffonner frénétiquement la preuve du décès de son mari avant de déchirer le papier par pur énervement.

    Tout était de sa faute. Le général qui était lui-même venu la voir suite à cela, alors qu'elle était assise sur une des marches de son jardin, à siroter un verre de vin qui n'avait malheureusement pas bon goût pour une fois. La gorgé sèche et la mine blême, elle le vit arriver de côté, comme s'il était venu la narguer. Il était vrai que le couple n'avait pas été toujours très net dans leur manigance et leurs suggestions, ils avaient eux aussi évincé secrètement quelques pontes dérangeants et n'en avaient éprouvé aucune honte, aucun remord. Il n'y avait pas de place pour cela dans leur monde. L'homme lui fit un sourire hypocrite, et entreprit d'échanger avec quelques mots tout en lui tapotant l'épaule de telle façon à asseoir pleinement sa victoire, celle-là même qui fut blessée lorsqu'elle s'était mêlée à la bataille. Que pouvait bien faire une orpheline, une veuve de 23 ans de toute façon? Peu de choses.

    "Je sais ce que vous voulez dire, et à dire vrai je n'ai pas envie de vous entendre. Maintenant que la campagne en Afrique est terminée cela vous fera une préoccupation en moins je suppose"

    "Pour vous aussi ça vous fera une corvée de moins, vous serez libre de faire ce que bon vous semblera..."
    Il prit une pause, et joua avec une petite brindille qu'il tenait entre ses doigts, le passant en dessous son majeur puis au dessus de son index...Il répéta l'action plusieurs fois avant d'aborder un sourire plus large. "Oh c'est votre avenir qui vous tracasse. C'est vrai, vous allez partir d'ici mais vous pourriez probablement...vous marier par la suite ou une chose dans le même genre, vous êtes encore agréable à regarder. Pas en ce moment bien sûr, vous avez une de ces mines épouvantables, vous êtes affreuse à voir...Mais il y aura bien des hommes qui accepteront de vous recueillir."

    En tant que femme, elle avait bien l'habitude d'entendre ce genre de réflexion, mais il osait se montrer irrespectueux envers un défunt, envers un temps de deuil. Pire encore, il l'avait insulté en la considérant comme une catin, ni plus, ni moins. Elle n'y tint plus, et déjà elle pouvait se souvenir du bruit d'une nuque brisée par un poing chargé de cosmos. Il avait baissé sa garde en se tenant à pas moins d'un mètre d'elle, si bien que son temps de réaction n'avait pas eu le temps d'être considéré. Sa vie à elle n'était pas terminée, et elle venait de régler là un des plus gros problèmes de son existence, aussi sa mort ne la perturba pas. C'était normal, elle faisait partie "du Cycle" dont Medusa parlait tant. Pourtant, son maître avait disparu en même temps que les autres, aussi la patricienne se retrouvait seule pour la première fois de sa vie.

    Et tout cela aurait pu être géré un peu plus facilement -si du moins, cacher un corps en pleine ville n'était pas déjà une tâche difficile-, si un enfant ne s'était pas permis de passer près de sa demeure. Les yeux rivés sur lui, le gamin n'osait plus bouger, et comme choqué, il ne semblait plus que respirer en gonflant et vidant ses poumons de l'air qu'il inspirait et expirait, si bien qu'on aurait pu le prendre pour une simple statue. Exténuée, Octavia soupira, et lâcha le corps du général qui alla s'écraser froidement sur le sol, sans vie.

    Son père était mort, son mari était mort, et elle avait assassiné le général de ce dernier sous les yeux d'un enfant. Elle n'avait plus aucun pouvoir, et la seule chose qu'elle pouvait faire, c'était de s'enfuir vers la plaine qui avait bordé son enfance. C'était le cœur lourd et remplie de mélancolie qu'elle allait  remédier à ce dernier détail, trahie par ses propres yeux.

    Chapitre 7: Le temps des miracles

    "Tel on voit s'élever le monstrueux condor,
    Quand, du sommet des monts prenant son vaste essor,
    Dans les airs obscurcis il plane et se balance.(Masson)


    "Tu me sembles perdue, Octavia. Est-ce le Cycle que tu remets en cause, la conception même de notre Dieu que tu oses défier, ou est-ce simplement un caprice de plus qui te freines dans ton Envol?"

    C'étaient les dents serrés face à un miroir dans lequel elle démêlait ses cheveux en toute tranquillité que Medusa avait décidé de faire son apparition dans la forêt. A la seule différence qu'elle la rencontrait pour la première fois 'pour de vrai'. Un seul regard, et elle sut qu'elle avait devant elle son maître, en chair et en os, et cette dernière l'abordait toujours munie d'un visage insolemment jeune. Pourtant cette fois-ci, il se faisait beaucoup plus menaçant. Elle attendait quelque chose d'elle, comme toujours, mais les raisons de cette attente avait changé et pas en bien. Medusa lui voulait du mal, Octavia le ressentait jusque dans sa manière d'être, elle le ressentait jusque dans son cosmos.

    La méditation avait été en grande partie la base de son entrainement. Il n'avait pas été véritablement réaliste, mais cela lui accordait d'autant plus de crédits: les deux femmes savaient se battre dans une réalité bien distincte. En outre, Octavia avait appris à observer, à trouver les moindres failles que ses adversaires pouvaient lui offrir, et sa musculature formée naturellement compensait déjà en partie son manque d'entraînement; on la savait déjà plus forte que rapide et sa taille confirmait ces dires. Elle était également les yeux.

    "Je n'ai pas toujours été très honnête, Octavia. Cesses d'utiliser Medusa, appelles moi plutôt Pithye, car il s'agit là de mon véritable prénom, celui-là même qui t'a formé en réalité."


    Bien sûr, leur capacité respective ne leur servirait pas si elles se montraient incapables de faire preuve de la moindre notion d'initiative, aussi Octavia fit le premier pas, munie de la lance qu'Augustus avait autrefois brandit sous l'étendard rouge de l'Empire. Elle était prête à exécuter l'ultime sacrifice si cela engageait son intégrité, ce qui lui restait dans sa vie, alors c'étaient les yeux remplis de détermination et de brutalité qu'elle parviendrait à surpasser son maître.

    E Fructus Arbor Cognoscitur.

    Le coup n'eut pas à être demandé, qu'elle s'était contentée dans un premier temps d'un simple crochet lancé instinctivement à l'égard du devin, pourtant celle-ci montra justement toute la justesse et la précision de sa vue: elle savait discerner le faux du vrai, le passé du futur. Octavia, aussi armée fut-elle, ne parviendrait jamais à la battre ainsi, car la Pithye était accompagnée de leur Dieu et c'était précisément ce détail qui allait faire la différence.

    Cela n'y manqua pas, et tel un serpent, la Pithye s'était échappée de la trajectoire du poing droit d'Octavia en un mouvement improvisé, comme un vacillement, pour finalement se mouvoir dans le dos de la femme armée, et parvenir lui asséner un coup chargé de cosmos au niveau de la colonne vertébrale. Un cri étouffé et inaudible s'échappa des lèvres ouvertes de la patricienne, alors que celle-ci allait s'écraser maladroitement contre un arbre. Crachant du sang, elle avait mal oui, mais ce n'était pas pour si peu qu'elle allait abandonner. La main toujours accrochée à la manche de sa lance, elle s'aperçut que la Pithye filait droit vers elle, prête à lui briser la nuque d'un coup de jambe. Octavia ne prit pas le temps d'y penser, et réagit instinctivement en baissant la tête, puis en s'approchant dangereusement de "l'immortelle" dont elle distinguait le point mort; elle chassa alors d'un revers de la lame accrochée à la hampe, qui alla taillader le flanc gauche du maître qui souhaitait aujourd'hui sa mort.

    La Pithye encaissa pourtant très rapidement la violence de l'arme qui l'avait fait saigné, et elle n'attendit pas pour attaquer en un faisceau lumineux qui vint s'abattre de plein fouet sur les jambes d'Octavia. Un deuxième suivit, puis un troisième; il ne resta bientôt plus que de la volonté d'Octavia une forme allongée, exténuée mais qui pourtant tentait de se relever dans un élan narcissique.

    Elle ne pouvait décemment flancher maintenant. Tout le monde avait donné leur vie pour Constantinople, si ce n'est pour leurs propres titres, se laisser mourir de cette façon représentait une insulte à leur mémoire, à leur splendeur. Ses doigts effleurèrent légèrement le sol pour finalement se planter dans la Terre humide contre laquelle elle était accolée, comme elle l'avait été alors qu'Augustus l'avait prise dans ses bras, contre son Armure. Et alors qu'elle intensifiait son Cosmos, chaleureux, réfléchie et attirant, elle sentit quelque chose l'envelopper et les forces lui revenir au moment même où elle avait fini par se redresser. Son corps était lourd  et des ailes imposantes, peut-être trop large pour son propre corps, avaient remplacé celles qui avaient été jusque-là imaginaire dans l'esprit d'Octavia. Mais bientôt elle fut en mesure d'ignorer son détail, et c'était muni de sa lance tout en prenant appui sur le sol qu'elle s'élança de nouveau vers la Pithye une ultime fois. La brutalité et la force que lui avait conféré son armure fut telle que la vierge eut beau prévoir le mouvement, elle ne put le contrer, et ainsi la lance bleutée alla lacéré la moitié du ventre de l'ennemie. Elle ne broncha pourtant pas, et alors qu'elle s'écrasait en sol avec un sourire, elle se prononça une dernière fois, non sans être fière de son élève:

    « Le Condor...Un animal merveilleux, à l'envergure inégalée, aux décisions tranchées mais non dépourvues d'une conception du Bien et du Mal...Un signe aussi effacé et noble physiquement ou même spirituellement que redoutable, sachant veiller sur son environnement pour compenser ses faiblesses en les convertissant en forces majestueuses malgré sa proximité avec la mort. Nul doute que tu sauras le représenter...Comme Apollon attend qu'il soit. Je suis heureuse de t'avoir aidé à parvenir à son obtention... »

    De tout ce qu'elle avait pu entendre de Medusa, non, de la Pithye, c'était probablement le plus beau compliment qu'elle lui avait fait de son vivant. Avec sa mort, Octavia venait de perdre sa dernière attache à Constantinople. Mais il n'y avait aucune larme à verser, ni même de tristesse finalement. Le seul honneur qu'elle pouvait lui faire à ce moment précis fut de lui adresser un dernier sourire afin d'assurer sa victoire et d'accéder à la Destinée à laquelle elle avait été menée jusque-là. De toute façon, peu de personnes pouvait l'égaler en son domaine, pour ne pas dire personne. Octavia irait là où la vie la mènerait, là où le Cycle la porterait, mais qu'on lui garde bien de décider pour elle. Elle planait haut dans les cieux, là où l'œil ne pourrait même pas la percevoir, et seule de préférence. Ainsi les jours suivants, les hommes qui avaient sû gêner la vie politique disparaissaient subitement, on ne savait trop comment mais tapie dans sa demeure, Octavia, elle, savait.

    Pourtant, Apollon avait décidé d'agir vite, et ainsi l'année suivante, il avait déjà envoyé un autre Oracle afin de ramener le Condor. Elle ne l'avait pas vu distinctement dans ses visions, néanmoins elle avait perçu son cosmos, et c'était ainsi qu'on l'avait persuadé qu'Apollon avait besoin d'elle.




Dernière édition par Octavia le Dim 11 Oct - 10:32, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas
NorahNorahArmure :
Flûtiste d'Hamelin - Patron de la Musique
Message Re: Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos   Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos EmptySam 10 Oct - 15:32
Voilà, officiellement et après plusieurs jours de lambinage, ma prez est terminée...

Elle est longue, je sais, longue pour dire peu de choses en plus, mais ça c'est rien que pour toi Bélisaire!  Razz  /SBAF

Et heu...Voilà. J'attends le grand jugement donc. Bon courage à toi, lecteur. °°

(Désolée si c'est dégueulasse à lire... Embarassed )


Dernière édition par Octavia le Sam 10 Oct - 19:03, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
JehaneJehaneArmure :
Famine

Statistiques
HP:
Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos G-bleu1200/1200Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos V-bleu  (1200/1200)
CP:
Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos G-rouge750/750Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos V-rouge  (750/750)
CC:
Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos G-jaune1200/1200Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos V-jaune  (1200/1200)
Message Re: Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos   Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos EmptySam 10 Oct - 15:34
Félicitations ! Ca fait du bien quand c'est terminé, hein ? ^_^
Revenir en haut Aller en bas
https://www.saint-seiya-ageofgold.com/t2087-jehane-cardinale-de- https://www.saint-seiya-ageofgold.com/t1717-jehane-cardinale-de-la-famine
BelisaireBelisaireArmure :
Aucune

Statistiques
HP:
Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos G-bleu200/200Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos V-bleu  (200/200)
CP:
Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos G-rouge210/210Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos V-rouge  (210/210)
CC:
Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos G-jaune245/245Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos V-jaune  (245/245)
Message Re: Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos   Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos EmptyDim 11 Oct - 10:31
Coucou !

Très bonne présentation. J'ai adoré le lien entre "Medusa" et ton personnage, faut qu'on se fasse des RP °°

Des petites fautes par ci par là mais vu la taille de la présentation, c'est dans les normes.

Je te valide donc avec 18 PC et 5 en Eveil.

Bon jeu sur AoG
Revenir en haut Aller en bas
http://www.saint-seiya-ageofgold.com/t315-belisaire-grand-pope
Contenu sponsorisé
Message Re: Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos   Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
Octavia Claudius, Evêque du Condor de Notos
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Thafnout - Evêque du Condor de Notos
» Chrysèis - Eveque du Condor de Notos (Terminée)
» Une vie à Constantinople... [540 - PV Octavia]
» Bran Ruz, Évêque de l'Épervier du Zéphyr
» Célestia, Eminence du Héron de Notos du tournoi de Camelot !

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Saint Seiya Age of Gold :: Naos :: Présentations :: Présentations archivées-
Sauter vers: