[Mi-Juillet 550] Visite à Asgard - Diplomatie [Toryald]

Le Kraken avait pris sa décision. Peu importe la réunion, le désintérêt des Généraux aux affaires concernant Atlantis, ils devaient continuer de tracer leur route. Il regrettait cependant l’absence du Légat avec qui il aurait préféré s’entretenir avant de partir, mais il n’était pas question de rester sans rien faire. S’asseoir et attendre, c’était sans doute le meilleur moyen de mener le Sanctuaire Sous-Marin à sa perte et ça, Lytès ne pouvait se le permettre. Bien sûr, il y pensait déjà, aux conséquences qu’aurait son acte. Il avait pesé les pours et les contres dans la mesure de ce qui était possible de faire, et il n’avait aucune certitude concernant sa propre décision, mais il se devait d’essayer. Non, le Général n’était pas du genre à attendre sagement, mais il n’était pas non plus de celui qui fonçait dans la gueule du loup sans réfléchir.

Il y avait beaucoup pensé, à cette décision, à ce voyage. S’il avait des espoirs là-dessus ? Il préférait ne pas se poser la question. Garder les pieds sur terre afin de ne pas tomber de haut, c’était là son objectif pour le moment. Bien entendu, il savait que cela comportait des risques, des risques qu’il était prêt à assumer si les choses venaient à mal tourner. Ainsi, le brun s’était rendu aux Arches d’Orichalque, laissant Atlantis aux soins des autres Généraux pour le moment.

Le Général avait longuement hésité quant à la destination qu’il choisirait, puis après écoute des événements récents, il avait finalement pris sa décision. Un voyage en Asgard, une discussion avec la Grande Prêtresse de Polaris, c’était son but. Conscient que cela ne serait pas une tâche des plus aisées, mais il sentait simplement qu’il devait le faire, prendre les devants pour entamer un dialogue. Quelque part, Lytès se réjouissait d’arriver dans cet endroit dominé par le grand froid.

Un regard en arrière, puis il emprunta le passage qui menait jusque là-bas. Plus question de rebrousser chemin désormais. Il arriva ainsi dans un paysage qu’il appréciait particulièrement, l’un de ses paysages enneigés qui allait de pair avec la glace. Il prit une grande inspiration, profitant de l’air glacial qui lui soufflait au visage. Oh, ce n’était pas comme s’il était sur son Océan, il n’y avait pas cette odeur salée dont il appréciait tout particulièrement la senteur, mais il y avait du froid et ça, c’était déjà bien suffisant. Il se sentait comme un poisson dans l'eau.

Quelques pas en avant, afin de découvrir un peu l’endroit dans lequel il vivrait durant les prochains jours. Finalement, cette mission n’était peut-être pas une si mauvaise chose. Oh, il pas qu’il pensait que les choses se dérouleraient bien, simplement parce qu’il y avait cet environnement qui l’entourait. Rien de plus. Il n’avait pas caché sa présence, son cosmos. Cela n’était pas nécessaire puisqu’il s’agissait d’une visite officielle, en quelque sorte et le brun savait qu’en ce temps-là, tout pouvait être perçu comme un signe de rivalité et faire l’objet d’une haine. Seul le capuchon de la cape le couvrait, cachant son identité.

Il attendait patiemment, observant les environs, persuadé que le comité d’accueil n’allait pas tarder.

Quelques temps après les discussions dans la grande salle du Conseil, l'Alpha avait fait renforcer ses défenses. Des éclaireurs avaient été placé à des endroits stratégiques et l'entrée du domaine de Poséidon n'était pas resté en jachère. J'étais un des rares à connaître son emplacement et quand un rapace vint dans mes appartements pour me signaler qu'une présence s'était extirpée du typhon qui se créait sous une gangue de glace depuis des années, je compris qu'Atlantis avait commencé à bouger les lignes.

Personnellement, même si je n'éprouvais pas d'empathie particulière vis à vis des Marinas (sinon au bout d'une pic), je savais que je me devais de garder pour moi mes véritables pensées. La chute du Sanctuaire, l'acte odieux des Saints contre la Prêtresse méritait d'entendre les paroles des gens qui l'avaient combattu il y a de cela quelques années. Montant à cheval, je laissais mon armure derrière moi et ne comptais pas l'appeler qu'en cas d'extrême nécessité. Mes talons frappèrent alors les flancs de ma monture et je partis à brides abattues vers le nord de la Toundra. Bien des gens évitaient cette région à cause des rumeurs de démons qui circulaient.

Le hénissement du cheval se fit entendre à l'approche de Lytès. Il pouvait voir un guerrier sur une colline de glaces qui approchait lentement vers lui. Mon regard était méfiant et froid. Je serrais alors les brides et stabilisais mon cheval avant de descendre d'un bond. Il était temps de comprendre la raison de cette présence en ces lieux. Seule chose rassurante, c'était cette aura froide qui se dégageait de mon "futur" interlocuteur et cela calmait un peu les choses dans mon esprit.

- Toryald de Dubhe. Guerrier Divin de Fafnir, gardien du nord au nom de la Princesse Eirwen de Polaris, puis je savoir ce que les Atlantes viennent faire ici ? Je n'ai pas entendu parler d'une quelconque invitation de la part de sa Majesté... Mais, si cela est une volonté du Général de Poséidon, Liao je crois, je suis prêt à vous écouter...

J'avais plein de questions derrière la caboche. Le temps allait venir pour en savoir plus de toute façon et ce jeune homme ne semblait pas agressif au premier abord. J'attendais donc qu'il se présentasse au moins et qu'il m'informasse de sa présence dans les terres d'Odin.

Un paysage, une ambiance. Pourtant, le jeune homme y prêtait moins en moins d’attention. Dans sa tête, les différentes possibilités liées à sa venue filaient à toute allure. Il n’avait pourtant pas cessé de fixer l’image qu’il avait devant les yeux. Ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour une telle visite, mais cela avait été repoussé depuis trop longtemps et, plus ils attendaient, plus les risques grandissaient.

Une nouvelle bouffée d’air, puis Lytès se retourna afin d’avancer un peu. Le brun n’avait aucun doute sur le fait que sa présence ne passerait pas inaperçue, que quelqu’un viendrait rapidement afin de connaitre les raisons de présence d'un Marinas sur leurs terres. Un dernier regard en arrière avant que son attention ne soit attirée par un bruit au loin. Un léger sourire, l’attente n’avait pas été bien longue semblait-il. Il s’approcha alors de l’homme qui était descendu de cheval.

Légère inclinaison du corps, marque de respect. « Lytès, Général du Kraken et serviteur de Poséidon. Mes excuses pour cette venue soudaine, il n’y a en effet eu aucune invitation. Serait-il cependant possible d'obtenir une entrevue avec la Grande Prêtresse de Polaris et ses gardiens ».

Un regard posé sur le dénommé Toryald afin de comprendre quel genre d’homme il était, de se faire un premier avis, une première impression. De son côté, le Kraken se montrait plutôt froid d’apparence, mais il n’y avait aucune animosité. Il était simplement à l’image de l’écaille qu’il représentait, et ne laissait rien sortir. Pourtant, le nom de Liao avait été comme un nouveau déclic dans sa tête, lui rappelant dans quelle situation ils se trouvaient, mais il n’avait rien montré.

« Si cela peut vous rassurer d’une quelconque manière, je n’ai nullement l’intention de me battre sur vos terres » Une simple précision.

Il ne mentait pas, son cosmos non plus. Lytès n’avait pas pris la décision de se rendre à Asgard pour déclencher une possible guerre ou tension entre les deux camps et la seule raison du port de son armure consistait dans le fait qu’il s’agissait d’une venue officielle, il n’était pas là pour visiter quand bien même le paysage semblait à son gout. S’il fallait l’enlever pour prouver sa bonne foi, il le ferait. Des risques, oui, mais des risques qu’il était prêt à prendre.

«Serait-il possible de l’avertir de ma présence ? » Finit-il par demander.

Lytès du Kraken. Cette diplomatie était une chose d'au moins rassurante. Cependant, je n'allais pas le conduire au domaine d'Eirwen sans véritable raison. D'un signe de la main, je l'invitais à approcher d'une petite grotte dans une partie de la falaise détruite en contrebas. Sans dire un mot, j'étais venu ici et je posais déjà des pierres afin de former un cercle pour un feu de camps. Je pris dans la sacoche de ma selle des légers morceaux de bois et des brindilles qui me servaient toujours quand j'étais dans ce coin.

Amenant mon cheval au fond de la grotte, je me retournais enfin vers le Général et d'un autre signe de la main, je l'invitais à s'asseoir auprès du feu. Mon regard observait l'étranger en me demandant ce qu'il voulait bien dire à la Prêtresse. En effet, les relations entre nos Peuples n'étaient guère favorables et la trahison de Liao n'était pas quelque chose qui s'était oublié avec le temps.

- Soit le bienvenu encore une fois ! Toutefois, j'aimerai savoir ce que tu veux en fait... Parler du métal que ton camarade, Liao de l'Hippocampe, a volé sous les yeux des nôtres ? Avant que j'aille plus loin, il faut que je prenne des garanties et vu l'état d'esprit de la Prêtresse en ce moment.... Bref, sans révéler de Secrets d'Etat, je veux savoir la raison de ta présence ?

Il n'y avait aucune insulte envers Lytès. Cependant, le ressentiment que j'avais et que mes pairs avaient vis à vis du Général de l'Hippocampe n'était pas un mystère loin de là. Je ne comptais pas cacher mon état d'esprit de toute façon. Ceci étant dit...

- Tu as faim ?

Je prenais quelques morceaux de poisson séché et je le déposais sur une pierre en attendant sa réponse. Une bouteille en étain sortait de la même sacoche et je la posais aussi avec deux petites coupelles.

Silence. Lytès n’avait eu, dans un premier temps, aucune réponse à sa demande. Peut-être était-ce dû à un instant de réflexion, le brun n’en avait aucune idée. Il ne pouvait qu’ enchaîner les hypothèses, encore et toujours mais il n’était cependant nullement vexé. Le Général était au courant des relations tendues entre les deux camps et était venu à Asgard en connaissance de cause. Une réaction des plus normales lorsque les informations étaient réunis. Il était légitime d’être prudent, lui-même l’aurait été si les rôles avaient été inversés.

D’un signe de la main, l’homme indiqua l’entrée d’une grotte avant de faire quelques préparatifs. Lytès se contentait de regarder d’une manière parfaitement neutre. Le Guerrier Divin avait visiblement pris la décision de ne pas accéder à sa requête, en tout cas pas dans l’immédiat. Silencieusement, le Kraken s’approcha et prit place non loin du feu de camps, attendant que Toryald prenne enfin la parole.

Prudence. C’était le mot qui avait traversé l’esprit de Lytès lorsque les premiers mots furent prononcés. Son interlocuteur respirait la prudence, un homme saint d’esprit semblait-il. La discussion n’était donc pas totalement fermée. Le Général mit quelques instants à comprendre de quel métal parlait le Guerrier. Retour en arrière. Lytès tentait de se remémorer les conversations qu’il avait pu avoir avec l’ancien Général de l’Hippocampe puis, en effet, il y avait eu cet air de déjà-vu. Il l’avait déjà entendu, ce mot, il en était certain. Cependant, il s’était déroulé beaucoup événements sur Atlantis dernièrement, si bien qu’à peine de retour de mission, il s’était rendu ici pour des raisons diplomatiques. Nul doute que la fatigue lui jouait des tours, mais il n'en montrait rien.

Bref signe. « A vrai dire, je ne suis pas venu ici pour parler du passé ni même pour discuter de ce qu’a pu faire le Général de l’Hippocampe. Ce qui est fait est fait, et des erreurs ont certainement été commises entre nos deux camps, mais ne devrions-nous pas nous concentrer sur l’avenir au lieu de ressasser tout cela ? Les années, les mois passent, les temps changent… » Commença à dire le Kraken.

Le ton n’était aucunement agressif, seul son regard gardait la froideur que l’on attendait du gardien du pilier Arctique. Hochant la tête, il hésitait pourtant à accepter la nourriture posée sur la pierre. Le brun se demandait s’il n’était pas déplacé d’accepter, mais d’un autre côté, il pourrait également l’être de refuser. Légèrement dérangé par le côté informel, il finit tout de même par prendre un morceau de poisson séché en remerciant l’homme. Cela lui permettrait sans doute de reprendre quelques forces, de calmer cette incessante fatigue.

« Essayer de poser de nouvelles bases, c’est l’une des raisons de ma présence ici. Comprendre pour mieux avancer. » Ajouta-t-il simplement avec honnêteté.

Son regard se posa de nouveau sur l’homme. Ainsi les Ases semblaient avoir également quelques problèmes de leur côté.

« Comme je le disais, je n’ai pas l’intention de vous combattre ». Il posa la main sur son armure « Je préférerais la garder puisqu’il s’agit d’une visite officielle, mais si cela peut vous rassurer sur mes intentions, je la retirerais ». Il suffisait d’un mot pour qu’il s’en sépare le temps de la mission. « Je suppose que vous avez également quelques questions n’est-ce-pas ? ». Une simple remarque.

Une visite officielle ? Je n'avais rien entendu de telle, ni de courriers le mentionnant. Enfin bon, les Marinas étaient pas des alliés des Saints. C'était l'une des rares choses que je leur accordais. Le laissant profiter de ce frugal repas, j'écoutais ensuite ce qu'il avait à dire et je devais m'avouer bien curieux des raisons de cette visite officielle. Avaient-ils entendu parler de l'état de guerre en Asgard ? Je n'en disais rien en tout cas et ne souhaitais pas aborder cela sans avoir eu de réponses un peu plus clair de l'ambassade de Poséidon sur les terres glacées du Nord.

- Je vous remercie de comprendre les us et coutumes de nos peuples.

Un sourire sardonique aux lèvres, je venais de dévoiler la fin du petit jeu. Maintenant, nous allions passer aux choses sérieuses et si les points que j'allais entendre me plaisaient, je me ferais un plaisir de l'accompagner auprès de la Grand Prêtresse d'Asgard.

- Je vais être clair. Je ne vous aime pas. Je n'aime pas cette suffisance que vous pensez avoir sur les autres. Posant un silence. Ceci dit, je suis un homme pragmatique et les lois de la politique, aussi dégueulasses qu'elles sont, demandent de réfléchir et de discuter sur ce que vous pouvez nous apporter.

D'un geste de la main, je disais que porter sa Scale me posait aucun souci. Je comprenais la raison et le besoin de sécurité. Mais une chose pouvait servir de discorde de base, il était donc souhaitable que je lève ce lièvre avant d'aller plus loin.

- Avant d'aller plus loin, je tiens à insister sur un point, je veux votre point de vue. Sachez que nous estimons que le départ précipité de ce Liao de l'Hippocampe lors d'une bataille contre les forces de Hell... Pardon, de celui que vous appelez Hadès... N'était pas la meilleure chose et bien du ressentiment est né de cela. Qu'en pensez vous ?

La question était franche. De toute façon, s'il venait à croiser Hakon ou Asher, elle fuserait ! Je voulais donc savoir si il avait une réponse ou, tout du moins, avoir son avis sur cette attitude plus digne d'un malappris que d'un Général de Poséidon.

Visite officielle, qui n’avait d’officielle que le nom que le Kraken voulait bien lui donner. Ce n’était pourtant pas un mensonge, sans pour autant être également la vérité. Une vérité déformée tel le serait la surface lisse d’un lac dans lequel on y jetterait une pierre. Une décision, un souvenir, un regret.

Lytès arborait toujours cette allure calme tout en fixant son interlocuteur. Il attendait, patientait le temps que les véritables questions arrivent. Et pourtant, Liao revenait une fois de plus dans la conversation. A croire que les Ases faisaient une fixation sur le Général, tout ça pour cette histoire de métal. Mais pour lui, les querelles passées importaient peu.

« J’imagine que ce métal était important pour que cela créé de telles tensions » Dit-il simplement.

Le Kraken soupira. Il l’avait déjà dit, il n’était pas là pour parler de ça, du passé. Mais visiblement, cet homme insistait pour aborder ce sujet. Soit, qu’il en soit ainsi. Il voulait que le Marinas parle, il allait le faire.

« A vrai dire, je n’ai pas entendu grand-chose concernant cet évènement. Il est ainsi difficile de me faire une opinion sur les actes de chacun. Cependant, un homme ne devrait pas fuir un combat, c’est un fait. Une question de principe dirons-nous. Bien entendu, je peux comprendre que ses actions aient crées un certain ressentiment pour les Asgardiens, mais tous les Marinas n’ont pas les même principes ou les mêmes façons d’agir que le Général Liao. S’il a fait une erreur ? Sans doute. Il y avait probablement d’autres possibilités, c’est un fait. Il a certainement fait ce qu’il pensait être le mieux à ce moment-là, mais les décisions ne sont pas toujours bonnes, il est possible de faire des erreurs et l’Hippocampe n’y fait pas exception ».

Il fit une pause quelques instants, fixant le guerrier d’Asgard.

« Voici donc mon point de vue : Il y avait d’autres manières d’agir, des méthodes auxquelles Liao de l’Hippocampe n’a visiblement pas pensé. En effet, fuir n’était certainement pas la meilleure option et j’ignore ce qui a pu lui passer par la tête, mais il s’agit du passé désormais. Les fautes ne peuvent peut-être pas être pardonnées, et ce n’est d’ailleurs pas là le but de cette entrevue. Cependant, il est temps d’avancer malgré les ressentiments existant entre nos deux camps. N’êtes-vous pas d’accord ? » Soupir silencieux « Si vous le souhaitez, je pourrais éventuellement détailler ma pensée concernant le départ précipité du Général, mais gardez à l’esprit que je n’ai pas tous les éléments en main… Par conséquent, il me sera difficile d’avoir une vision claire et précise de cela. Que s’est-il passé là-bas ? Je n’en sais rien. Tout ce que je peux affirmer pour le moment, c’est qu’il n’aurait pas dû fuir le combat. Ne serait-ce qu’en tant qu’homme, et là sont ses torts ».

Lytès était le genre d’homme qui apportait une grande importance à la fierté, à l’honneur. De ce fait, il ne pouvait nier que fuir le combat n’était pas la meilleure des choses à faire. Pourtant, intérieurement, le jeune homme souffrait silencieusement de tenir de tels propos sur cet homme qui avait tant forcé le respect à leur première rencontre. Il n’en montrait pourtant rien, gardant cet air stoïque et détaché sur le visage, cette expression glaciale dans les yeux. Il était à présent ce que l’on attendait d’un Kraken : froid, silencieux, où les sentiments et expressions n’avaient pas leur place, et bien plus encore. Un homme pourtant caractérisé par l’honnêteté, mais il n’oubliait nullement son rôle de Général, et les deux s’avéraient parfois difficilement compatibles. Alors, il essayait de les concilier autant que cela était possible. Douce ironie.

Patiemment, il attendait la suite.

Ecoutant avec attention mon interlocuteur, je savais que les choses étaient assez compliqués mais il avait eu au moins le mérite de me dire ce qu'il pensait. Je n'avais rien de bien amical envers les peuples de la Mer, je les considérais bien souvent comme des forbans et des faibles. Mais au moins, la franchise de celui là me confortait dans l'idée qu'il ne repoussait pas le débat, fusse-t-il des plus dérangeant... L'observant un instant, je pris un morceau de viande et le machouillat avant de prendre la parole de suite.

- Tu es honnête, c'est bien. Je ne nie pas ma "mésentente" avec ton Peuple, ma vision différente des choses... Toutefois, tu es parvenu à me persuader que ma Prêtresse devait t'écouter un temps soit peu. Prépare tes affaires, nous allons y aller et je veillerai à ce personne ne t'attaque pendant le voyage. Je te demande juste de ne pas réagir aux invectives des miens si le cas se présentait, ce serait inutile pour toi de faire cela.... Chez nous, on parle comme on pense et sauf un d'entre nous, on ne sache pas nos haines anciennes sous le tapis de la fourberie.

On terminait alors de manger et je prenais mon sac pour aller vers mon cheval. J'invitais l'Atlante à me suivre à travers la toundra, je ne comptais pas aller au galop de toute façon mais s'il était un Général de Poséidon, ce n'était pas une petite foulée qui allait le fatiguer d'une manière ou d'une autre. Sensiblement, on voyait apparaître les traits des immenses remparts du Royaume d'Asgard, les Jotunns les avaient construite à ce que je savais et elles étaient aussi solides que coupantes pour ceux qui tentaient de les gravir. Je fis signe aux gardes de la porte des remparts de m'ouvrir les portes et on passa pour monter vers le palais. J'espérais que Lytès aurait la même clairvoyance avec moi qu'avec Eirwen.

- Ma Prêtresse a été attaqué récemment par les Saints. Je préfère te le dire, tu dois prendre garde à tes mots dans les heures à venir ...

Ce n'était nullement une menace mais un avertissement clair de la situation politique d'Asgard. Il était clair d'un simple regard que les troupes du Nord étaient en action un peu partout, on remplissait les rateliers d'armes et ce n'était pas pour attendre une attaque ennemie, une guerre se préparait ...

Palais de Breidablik

Citation :

Désolé pour le retard

Alors que les choses s'étaient passées correctement, le Marina se mit à tousser brusquement sous mes yeux. Comment ? Pourquoi ? Je n'avais pas de réponses mais je sentais un cosmos émané de lui et bien différent de celui qu'il avait laisser se faire sentir jusqu'ici. C'était froid et morne comme la mort, je ne savais pas ce que cela voulait dire mais il était manifeste que le Général n'était pas en bonne situation pour aller au palais dans de telles conditions. L'allongeant un instant, je posais les mains sur sa poitrine pour lui faire les premiers secours mais rien ne vint, à mon grand désarroi, la vie lui échappait et un cosmos de plus en plus sombre oeuvrait pour le faire tomber entre mes mains.

Levant les yeux, je vis une étoile noire dans le cosmos iodé de celui qui était en train de mourir. Je ne comprenais, je ne pouvais savoir ce que Hell avait décidé pour cet ennemi séculaire de son peuple. Lentement, je me levais et laissais son Ecaille repartir vers les fonds marins alors que le corps de ce diplomate n'était plus. Me grattant la tête, je me disais que j'étais maintenant dans une belle merde. Comment expliquer à Eirwen et encore plus aux Marinas que tout cela n'était pas de mon fait ?

- Je suis pas dans la merde...

C'était venu tout seul. Comme une élégie à la mémoire de l'inconnu qui était maintenant sur le sol devant moi. Sortant de la grotte, je concentrais mon cosmos afin de créer une sphère d'énergie que j'envoyais en direction de la falaise. Il aurait ainsi un tombeau de glace et de pierres pour la nuit des temps, c'était la seule chose que je pouvais faire pour l'instant pour être franc. Puis, je repartis en direction du palais pour faire mon rapport... Journée de merde.

Citation :

Mort de Lytès