[548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Dim 25 Oct - 19:41
Le Capitaine passa une main sur son front y laissant une longue trace ensanglantée. Sous le couvert de son masque de fer blanc, un sourire ourla ses lèvres vermeilles. Il contemplait avec ravissement, le chaos qu'ils avaient laissé derrière eux. Ses hommes s'activaient tout autour de lui, bruyants, dans une cacophonie de tous les diables. L'homme qui était en réalité une femme ne sut détacher son regard du feu qui consumait les restes de ce navire marchands. Aucuns des membres de l'équipage n'avaient la moindre idée de la destination de ce dernier, tout ce qui comptait, c'était le trésor qu'il devait garder dans son ventre. Au delà de toute espérance, le larcin fut fructueux à tel point qu'ils purent se réjouir dès à présent, du fruit de leur dur labeur. Quelques bouteilles d'alcool furent débouchées à la nuit tombée afin d'étancher la soif, laver quelques vilaines plaies qu'il faudrait soigner en arrivant au port.
Le chemin du retour se fit sous les meilleurs auspices, à croire que le Dieu des Océans était avec eux ! Peut-être que son père adoptif avait eu raison de dire qu'elle portait bonheur une fois embarquée sur les flots …
Il faisait presque nuit quand ils mouillèrent au port de Massilia, le soleil couchait ses derniers feux sur un ciel déjà bien obscur et il y avait encore du mouvement, au loin, des promesses de beuveries, de plaisirs longtemps contenus en mer. Les pirates étaient agités face à cette perspective : leur Capitaine avait quant à lui d'autres projets en tête, du travail surtout. Alors quand son second frappa à la porte de sa cabine pour lui demander si il pouvait lui aussi aller s'amuser un peu, Nimuë songea que son rôle ne pouvait pas être plus parfait. Souvent elle se retrouvait seule à errer comme un fantôme en peine, mais c'était bien mieux ainsi. La solitude était nécessaire, pour elle, pour eux surtout. La rose était empoisonnée et ce manteau de mystère dans lequel elle s'était drapée ne saurait se déchirer. S'ils apprenaient toute la vérité, son rêve serait gâché, autant continuer à user d'agressivité pour y parvenir.
Oh oui, la O'Bannon s'était forgée une solide réputation au sein de la piraterie et dans le domaine du marché noir. Pour eux, elle était Jack O'Bannon, l'homme au masque de fer, au cœur et à la main de fer. Elle était craint autant que respectée.
Mais solitaire.
- Bon, il serait temps de prendre l'air, les affaires n'attendent pas. Déclara t-elle en attendant que le silence ne règne sur son bateau.
Elle se coiffa de son plus beau chapeau, celui avec la belle plume rouge et, rajustant son bustier qui écrasait sa voluptueuse poitrine sous une chemise à jabots, ample et blanche, elle se dirigea vers le quartier le plus noir, nauséabond et malfamé du port. Là où clients, marchands et scélérats sévissaient. Pour son plus grand plaisir.
- Ah mais c'est ce bon vieux Jack O'Bannon ! S'écria un homme bien gras au visage faussement affable en le voyant arriver. Alors, comment vont les affaires ?
Nimuë fit enfler sa voix comme celle d'un homme, un pouvoir qu'elle avait apprit à maîtriser grâce à son cosmos.
- Ahaha, à ton avis du con ? Pour sûr, je ne serai pas ici sinon ! Tu n'auras qu'à venir constater par toi même demain matin.
L'oeil du forban s'illumina. Il se pencha un petit peu vers la pirate.
- Tu dois être béni par Poséidon lui-même sacrebleu ! Ça doit être ton cinquième navire en deux semaine ! Je me demande comment tu fais. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que tu me rapporte beaucoup.
Celui qui se faisait appeler Jack se laissa aller contre le dossier de sa chaise, jetant un regard avide au travers de la fente de son masque. Froid, lisse, comme le timbre de sa voix quand il déclara.
- Justement, avec tout ce que je te rapporte, j'espère bien que tu feras un bel effort, cette fois. C'est que nous prenons de sacrés risques pour ton gros cul et t'en as conscience. Ahaha !
Le gaillard d'en face savait très bien déchiffrer entre les lignes, lire dans ce rire, une menace à peine voilée. S'il déglutit bruyamment, il ne se démonta pas face à tant d'effronterie. Le marchand se pencha vers Nimuë qui resta stoïque.
- Alors là mon p'tit père tu peux aller te gratter, on avait un accord. - Accord de merde !
Aussitôt la température monta, quelques têtes se tournèrent. Des chuchotis s'élevèrent, le marchandage cessa un moment. On observait ce combat dans un parfait silence. L'un plus calmement que l'autre. Les veines du cou du gros bonhomme avaient triplées de volume et ses narines s'élargissaient à mesure que sa respiration se faisait plus rapide. La colère pointait le bout de son nez et le combat psychologique se solderait vite par tout autre chose. Un craquement d'os dans le dos de Jack lui apprit que l'un des homme du vieux Garry était sur le point de lui tomber dessus. Prêt à lui en coller une avec le consentement silencieux de son maître, le mastodonte à la peau aussi noire que l'ébène n'eut pas le temps de voir le coup venir qu'une entaille profonde l'avait fait s'effondrer de tout son long. D'un simple mouvement, aussi vif que l'éclair, elle l'avait ouvert en deux du bas de son ventre jusqu'à la poitrine. Dans un bruit formidable et mou, le colosse poussa son dernier soupir tandis que ses entrailles se répandaient sur le sol, faisant reculer l'assemblée.
- Je me passerais de tes services, à l'avenir.
Sur ces mots, le Capitaine tourna des talons, enjamba le corps de sa victime, piqua une bouteille de rhum et s'en alla dans la nuit noire. Solitaire.
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Dim 25 Oct - 21:14
:: Premier contact avec la piraterie
Les vivres d’Atlantis transitaient généralement par les différents ports à proximité de la cité sous-marine, et plus particulièrement Alexandrie. Poséidon veillait sur les marchandises et les navires, bien que parfois il pouvait se montrer capricieux envers ses troupes. Cela faisait quelques transports qui venaient d’être attaqué lorsque le Grand Prêtre convoqua Liao pour lui confier une mission. Le général devait enquêter sur ses disparitions, trouver l’origine de celles-ci et y mettre un terme selon les moyens qu’il jugerait nécessaire sur le moment. On lui laissait encore une fois carte blanche pour agir. Sa marge de manœuvre et son autonomie augmentait considérablement depuis quelques temps. A croire qu’on le testait ou que l’on commençait à avoir confiance en lui. Loin de ces considérations le chinois accepta cette requête avec honneur. On comptait sur lui. La situation n’était pas préoccupante, mais les pertes commençaient à devenir importantes. De plus ses attaques semblaient toujours attaquer le même itinéraire. Soit la providence se jouait des marinas soit une personne visait délibérément leur cargaison. L’une comme l’autre de ses hypothèses devait trouver rapidement un dénouement profitable à Atlantis. L’Hippocampe ne prévoyait aucune action particulière pour le moment, n’ayant aucune idée du coupable et des objectifs derrière ces attaques. Cela pouvait être aussi une décision de Poséidon pour forcer une rencontre particulière, et le chinois gardait cette possibilité à l’esprit en débutant son enquête.
Ce qui avait commencé à Alexandrie le mena à Massilia. A priori il y trouverait les réponses qu’il cherchait. Son visage dissimulait derrière son capuchon, interrogeant à renfort de pièce d’or et d’argent les taverniers et marins de la ville, Liao tentait de découvrir l’identité de la personne menant les attaques sur les navires destinés aux marinas. Plusieurs noms revinrent de façon répétée au cours des conversations, et cette liste diminua à mesure que Liao plongeait plus profondément dans la noirceur de la ville. Par chance, son accoutrement l’aidait à se fondre dans la masse plutôt que d’attirer l’attention sur lui. Dissimuler son identité était une habitude pour les personnes fréquentant ces lieux reculés. Ses pas le menèrent dans une taverne, où d’après ses informations, ils trouveraient une personne s’étant renseigné souvent sur les transports à destination d’Atlantis. Un prénommé Garry à priori. Liao pénétra dans l’établissement indiqué par ses informateurs, et il interrogea le tavernier sur l’objet de ses recherches. Le chinois glissa une nouvelle pièce. Cette enquête commençait à lui revenir chère, mais il préférait cette méthode à celle plus violente. On lui indiqua un homme à l’écart, ruminant une certaine colère au vue de la rougeur de son visage et le marquage de ses veines. D’un pas lent le général s’approcha et se tint immobile face à son interlocuteur attendant une réaction de sa part.
_ « Qu’est-ce tu me veux toi ? » _ « Je suis en quête d’informations » Il sortit une pièce d’or de sa manche. « Et j’ai de quoi payer mes demandes. »
Sous son capuchon, Liao laissa apparaître un sourire amical. Il prenait un risque, et le général se doutait qu’une attaque pouvait survenir à tout moment. Un rire accueillit sa demande, et l’homme lui fit signe de s’asseoir. Le chinois s’exécuta et continua de dissimuler ses traits pour le moment. La discussion se déroulait courtoisement, et il souhaitait qu’elle continue sur cette lancée pour le moment. Malheureusement dès qu’il prit place à son interlocuteur, Liao sentit la situation dégénéré. L’atmosphère devint oppressante autour du marina, et pourtant la situation n’était périlleuse que pour ses futurs agresseurs. L’Hippocampe reprit la parole sur un ton calme et posé, presque autoritaire.
_ « Vous ne devriez pas faire ça mon ami. » _ « Et pourquoi pas… »
Un haussement d’épaule fut la première réaction de Liao, avant qu’il ne se lève brusquement et mette à terre les deux premiers agresseurs. Ses gestes avaient été fluides et précis. Le général laissa son capuchon dévoiler ses traits, puisque ses techniques avaient déjà révélé une partie du secret maintenu dans l’ombre du tissu. Ce qu’il ignorait c’est que ce Garry avait déjà perdu un homme un peu plus tôt dans la soirée, et que son geste avait décidé son interlocuteur à lui fournir les informations souhaitées. Remettant son capuchon en place, Liao prit donc la direction du port. Le nom qu’il cherchait lui servit de boussole très efficace. Le chinois se retrouva devant un navire, pirate de toute évidence. Avec précaution, effaçant toute trace de son cosmos par instinct, le général s’aventura sur le pont et lança simplement.
_ « Est-ce que le Capitaine Jack O’Bannon est présent ? Je souhaiterais lui faire une offre. »
Liao resta immobile se comportant simplement. Rien dans son attitude ne devait laisser penser à autre chose qu’un client potentiel. Pour le moment, le général ne devait pas annoncer les véritables intentions de sa venue. Il doutait de voir la discussion se terminer calmement, mais il espérait pouvoir négocier avec cet homme et assurer la sécurité des chargements vers Atlantis. L’argent serait peut-être un bon moteur, mais il allait devoir se montrer prudent lors de la discussion.
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Dim 25 Oct - 21:53
Profondément agacée, Nimuë était repartie comme elle était venue, dans les bras des ombres de sinistres ruelles, tortueuses et sales, jusqu'à regagner le pont de son navire. L'air du soir se faisait de plus en plus frais, après tout, les saisons froides se profilaient et les affaires seraient de plus en plus rudes. Peut-être devrait t-elle songer à gagner des eaux plus chaudes et clémentes au lieu de se risquer aux abords de Britannia par exemple. Mais le fait est que sa patrie lui manquait. Oui, quelque part elle regrettait presque la vie qui s'était tissée autour d'elle. En avait-elle eu simplement le choix ? À bien y réfléchir, pas vraiment. L'empoisonneuse était enchaînée à une malédiction qui l'avait dépassée et la dépassait encore. Elle faisait d'elle une Bête dont le sang était le plus effroyable des poisons, un monstre capable de tuer d'un simple claquement de doigt.
Perchée en haut du mât, la fille de la Mer songeait à sa vie passée, à son maître qu'elle avait laissé derrière elle, six pieds sous terre et comment elle était devenue ce qu'elle est aujourd'hui. Non sans amertume. Non sans s'égarer dans ses pérégrinations et laisser filer quelques larmes sous le masque de fer.
Une voix d'homme la tira de ses rêveries et aussitôt, elle se pencha en avant pour tenter de détailler la silhouette qui approchait. À la faveur de cette lune pleine, la pirate ne distinguait qu'une ombre argentée, seule, se risquant à demander Jack O'Bannon. Il lui fallait jouer son rôle, le tenir jusqu'au bout aussi inspira t-elle profondément avant de lancer de sa voix la plus forte.
- Qui le demande ?
Ce fut à son tour de se glisser jusqu'à lui, usant de son agilité pour atterrir avec grâce à ses côtés. Sous son masque, son regard était plus ardent que jamais. Qui était cet étranger ? À bien le regarder il ne lui semblait pas d'humeur belliqueuse et si il avait été un assassin … sans doute qu'ils n'en seraient pas là, à se regarder dans le blanc des yeux. Croisant les bras sous sa poitrine dans une attitude presque nonchalante la Capitaine continua de le toiser de la tête au pied et ce, sans ressentir la moindre gêne.
- Qu'est-ce que tu lui veux blanc bec ? Et puis d'ailleurs … la bienséance veut que l'on se présente avant. Il semblerait que tu me connaisses au moins de nom. Je n'ai pas ce plaisir. Alors …
Ce qu'elle désirait c'était une présentation en bonne et due forme. Serait-elle à ce point tatillonne et à cheval sur la politesse ? Pas vraiment ! Sans ajouter quoique ce soit, la jeune femme lui fit signe de la suivre. Sans jeter un œil pour savoir si l'inconnu daignait bien l'accompagner, elle s'enfonça dans la gueule du navire, ouvrit grand la porte de sa cabine et alla prendre place sur son fauteuil. De là elle lui fit encore un signe, pour qu'il prenne place à son tour, confortablement. Quelque chose en elle lui disait qu'il était là pour parler affaire. Son instinct probablement même si ce dernier lui soufflait autre chose. Il lui recommandait la prudence.
- Bien, bien, bien. Je suppose que tu n'es pas ici pour des mondanités. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? C'est cet enculé de Garry qui t'envoie ? Parce que si c'est le cas, dis lui qu'il peut aller se faire foutre, je ne veux plus voir sa sale trogne. Lui et moi c'est terminé.
Un soupir. Elle tira l'un de ses tiroirs pour en ressortir une bouteille d'un rhum ambré, à moitié vidée de son contenu ainsi que deux verres qu'elle remplit prestement. Nimuë O'Bannon lui en tendit un tout en essayant de percer les ténèbres qui entouraient son visage. Elle ne lâcha pas le verre quand il s'en empara. S'il était attentif, il pourrait voir l'éclat farouche de ses yeux verts.
- Je t'écoute …
Le jeu s'ouvrait. L'intensité de son cosmos s'affirmait.
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Lun 26 Oct - 11:59
:: Les négociations
Liao avait retrouvé la trace du pirate ayant pillé les navires de ravitaillement d’Atlantis. Le général hésitait encore sur la marche à suivre face à cette personne, et se contenterait sûrement de s’adapter à la situation. Le Grand Prêtre lui avait laissé carte blanche, et sans être un couard, le chinois préférait les solutions diplomatiques aux conflits ouverts. D’autant plus que les marinas devaient rester discrets pour le moment. Les troupes se reformaient et l’entraînement des recrues était en cours. Le temps n’était pas encore venu pour les marinas de s’éveiller et de passer à l’offensive. Pour le moment, l’Hippocampe souhaitait simplement assurer la sécurité du ravitaillement des siens. Un homme l’avait guidé jusqu’à ce navire, plutôt impressionnant. Encapuchonné et profitant des ombres de la nuit, Liao dissimula ses traits et monta sur le pont du bateau avant d’interpeller la personne qu’il cherchait. Son cosmos était totalement éteint par sécurité. Une décision judicieuse lorsque le capitaine O’Bannon se présenta face à lui. Cet homme possédait du cosmos et avait appris à s’en servir… ou à défaut à l’utiliser pour certaines choses. L’espace de quelques instants, le général s’interrogea sur l’origine de cette personne. Mais il balaya rapidement ses doutes, imaginant difficilement un autre camp agir de la sorte sous couvert de la piraterie. Face au capitaine, Liao observa attentivement son masque de fer et son allure générale. Nul doute que son interlocuteur avait connu quelques combats.
_ « Je me nomme Liao. Aucun titre ni renommé ne sont associés à ce nom. Enchanté »
Cette réponse lui parut suffisante comme présentation. Son identité était simple, et de toute manière, son nom n’évoquerait probablement rien de plus que des origines étrangères. Sa notoriété n’avait jamais dépassé les limites d’Atlantis. Le général se comportait simplement et avec courtoisie. Ses objectifs n’étaient pas belliqueux, et son attitude reflétait cette volonté. En se présentant, le chinois s’était légèrement incliné conservant cette part de politesse de sa terre natale. Il emboîta le pas au capitaine, et plongea dans les entrailles du navire à sa suite. A priori ils étaient seuls. Liao pénétra dans la cabine, et prit place sur le siège qu’on lui indiquait. Toujours encapuchonné, il observait son interlocuteur attentivement et s’interrogeait sur les raisons de ce masque de fer sur son visage. Comme à son habitude, l’Hippocampe laissa son vis-à-vis épuiser son temps de parole et exprimer au mieux ses idées et ses envies. Un sourire s’afficha sur le visage du chinois, même si ce dernier ne devait guère être perceptible par son interlocuteur. Il prit le verre de rhum et le posa face à lui après avoir trempé les lèvres dans le liquide. Liao préférait conserver les idées claires pour le moment.
_ « Je vous confirme que ce Mr Garry m’a envoyé vers vous, mais je ne suis aucunement à sa solde. Mon commanditaire est tout autre, et il souhaiterait avant tout vérifier vos capacités. » Il marqua une pause. « Vous me semblez posséder une bonne réputation, mais comment pouvons-nous être sûr que vous êtes l’homme de la situation ? Auriez-vous quelques actions récentes à mettre en avant ? »
Pour le moment, Liao se contentait d’interroger cette personne en cherchant simplement des informations. De ce qu’il savait ce Jack était l’homme qu’il cherchait, mais il préférait malgré tout tenter d’obtenir la confirmation de la part de ce pirate face à lui. Il sortit une petite bourse avec quelques pièces, et la lança sur la table.
_ « Nous ne nous montrerons pas ingrats avec vous. »
Un petit encouragement pour l’amener à délier sa langue, avant d’attaquer le vif du sujet. Trouver un moyen que ce pirate laisse les cargaisons à destination d’Atlantis tranquille. Et pourquoi pas qu’il les protège. Le général préférait convaincre par les arguments plutôt que par la force. Son attitude restait posée et ses gestes lents et mesurés pour éviter une autre interprétation que ses intentions premières. Il aurait pu tenter d’amadouer son interlocuteur, mais quelque chose lui soufflait que cette personne n’était pas influençable… Son regard farouche et ses yeux verts probablement. Ce détail ne lui avait pas échappé, et il avait l’impression que quelque chose ne collait pas avec le personnage face à lui. Peut-être était-ce simplement une doublure pour éviter les tentatives d’assassinats ou les attaques surprises.
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Lun 26 Oct - 14:00
La curiosité prenant le pas sur tout le reste, celle qui se faisait passer pour Jack O'Bannon, personnage qu'elle avait inventé de toute pièce, laissa le prénommé Liao s'emparer du verre et s'expliquer. Elle l'écouta sans l'interrompre – un fait qui méritait d'être noté – puis, distraitement, observa le liquide ambré dans son verre. Si elle en avait envie, elle n'en montra rien. Au lieu de cela elle croisa les bras devant elle, s'interrogea sur cette vaste mise en scène.
- Mes capacités hein ?
Nimuë se prit à s'esclaffer, brisa son attitude nonchalante pour se redresser et faire face à la fenêtre qui donnait sur ce vaste infini où se mêlait l'océan et le ciel. La lune était belle et pleine ce soir et sa lumière d'argent s'accrocha au masque qu'elle portait. Impossible pour son interlocuteur de deviner ses émotions. Elle ne laissait rien filtrer, tout juste un vague amusement sous le couvert d'une voix égale, voire atone. Le bruit d'un sac emplit de pièce la fit se retourner à moitié, laissant sa chevelure de feu réunie en queue-de-cheval suivre son mouvement en se balançant de droite à gauche.
- Je ne suis pas très impressionné par votre mise en scène Liao. Et je n'aime pas beaucoup que l'on se moque de moi et que l'on tente … - elle laissa traîner ses derniers mots en faisant quelques pas en arrière. - … de m'assassiner !
Dans un terrible fracas la porte en bois de sa cabine vola en éclat laissant s'engouffrer cinq personnages tout de noir vêtus. Ils croyaient pouvoir la prendre par surprise mais ils ne connaissaient pas les « capacités » de Jack O'Bannon ! En l'espace d'une seconde ses assaillants reposaient sur le sol, des roses plantées en plein milieu de leur front. Bientôt, une mare de sang s'étalaient sous eux. Sa langue claqua contre son palais dans une mimique contrariée. Aussi vive que l'éclair, la jeune femme se retrouva nez à nez avec Liao le confrontant d'un regard déterminé, vissant ses iris dans celles du jeune homme.
- C'est dommage je dois dire, c'est que vous étiez presque convainquant. Garry sera bien triste d'apprendre que ses effectifs se sont encore amoindris.
Ses mains vinrent s'agripper au vêtement de Liao, celui-ci pouvait clairement sentir son parfum capiteux de rose. Agréable, si doux, qui aurait pu se douter qu'il était empoisonné ? Quelque peu surprise de ne pas le voir défaillir, un sourire mesquin s'élargit sous son masque de fer.
- Ce n'est qu'un petit aperçu de mes … capacités ! Ahaha !
Sans demander son reste, elle le repoussa et reprit tranquillement sa place sur sa chaise non sans écraser les corps qui la dérangeaient. Il était sans doute surpris par ce revirement de situation. Elle ouvrit la bouche afin de s'expliquer.
- Je ne suis pas un imbécile, je vois bien que vous n'êtes pour rien dans cette histoire. Un homme de votre trempe travailler pour un minable comme Garry ? Pff ! À d'autres !
Il y eut une pause durant laquelle elle se prit à jouer avec l'une de ses roses, d'un rouge profond, pourvue de nombreuses épines.
- Oh ! Ne fais pas cette tête ! Bien sûr que je suis l'homme de la situation. Depuis que je travaille dans ce taudis j'ai triplé les recettes ! Bon, d'accord j'en ai gardé une bonne partie mais hey … les affaires sont les affaires, non ? Et la plupart des bateaux marchands, entre nous hein, ça doit pas se savoir … je le redistribue un peu partout dans l'coin, là où y a vraiment besoin, tu me suis ?
Elle faisait allusions aux nombreux orphelinats ou endroits insalubres qui fleurissaient de plus en plus dans le coin. Non, la Bête de Sang n'était pas tout à fait un monstre, elle avait encore un cœur. Froid et solitaire, mais elle se souvenait de son enfance. Ces souvenirs là étaient profondément ancrés dans ses chairs.
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Mar 27 Oct - 9:43
:: Les négociations
Liao se trouvait dans la cabine du capitaine qu’il recherchait, mais il n’était pas aussi à l’aise qu’il l’avait prévu. Le cosmos de son interlocuteur était présent et plutôt intense. Le général ne se sentait pas en difficulté mais cela compliquait considérablement sa marge de manœuvre. L’Hippocampe ne pourrait utiliser son propre cosmos pour écraser son interlocuteur et le forcer à accepter des choses au travers d’une atmosphère de force. Le chinois allait devoir gérer les choses différemment. Il choisit de prendre la parole au travers d’une approche un peu différente. Le marina préféra se faire passer pour un futur client qui souhaitait vérifier les capacités du capitaine, de cette manière il espérait pouvoir le faire parler des navires qu’il venait d’attaquer. Malgré sa conviction, il doutait sérieusement de réussir à ses fins avec cette stratégie mais cela permettrait peut-être de troubler son interlocuteur suffisamment pour s’engouffrer dans une ouverture et entrer dans le vif du sujet. Le capitaine se leva et fit face à la fenêtre pour observer l’océan. Soit il réfléchissait soit c’était une réaction spontanée sans autre but que son envie du moment. Malheureusement ce fut au général d’être pris au dépourvu par sa réaction. Une mise en scène… Il doutait qu’il ait compris quoi que ce soit, et son instinct lui disait que le pirate souhaitait parler d’autre chose que son discours et ses interrogations. Immobile, Liao observa simplement la situation n’esquissant aucun geste pour le moment. L’assassiner. Ainsi donc les hommes qui l’avait suivi depuis la taverne ne lui étaient pas destinés mais visaient son interlocuteur.
Le regard de Liao se porta vers les hommes se trouvant au sol. Ces techniques de combat étaient pour le moins étranges bien qu’efficace. Des roses chargées de cosmos et plutôt particulière. Le général n’avait pas bougé de son siège, et arborait un calme impressionnant compte tenu de la situation. A présent le marina était fixé, et les faux semblants n’étaient probablement plus de mise à l’heure actuelle. Il avait cru être la cible mais c’était lourdement trompé. Peut-être se cantonnait-il trop à Atlantis et perdait de vue la réalité. Le pirate fixa son regard dans celui de l’Hippocampe, qui se contenta d’ôter son capuchon dévoilant ses traits et son visage. Liao lui rendit simplement ce regard, et laissa l’homme l’agripper par ses vêtements. Une odeur de rose s’empara de lui, et l’espace de quelques secondes, il laissa cette odeur l’étreindre légèrement. Puis par réflexe, le général ferma ses sens le temps de cette proximité. A sa manière, le chinois révélait sa nature sans pour autant laisser son cosmos s’exprimer de manière ouverte. Il continuait de le contenir et de l’enfermer.
_ « Impressionnant je dois dire… »
Son ton était neutre et simple, révélant une simple constatation et aucune autre émotion de sa part. Liao ne voyait rien à ajouter pour le moment, et il préférait conserver son attitude sobre. Son regard ne quittait pas son interlocuteur, à tout hasard. Ce revirement de situation ne l’étonna qu’à moitié, et le marina s’était préparé à combattre lorsque l’homme s’était approché. L’Hippocampe détestait ne pas avoir d’information, et préférait se contenter d’observer pour le moment afin d’en apprendre un peu plus. Les hommes avaient toujours tendance à se montrer expansif dans ce genre de situation.
_ « Merci pour ce compliment, et effectivement je travaille pour une personne de plus grande importance. »
Au moins cet homme avait de la jugeote, et un jugement plus sûr que ce Garry. Il était loin d’être un idiot, et il se révélerait un adversaire redoutable. Liao commençait à cerner un peu le personnage, et se demandait si une issue pacifique serait possible concernant son problème. Le pirate semblait raisonnable mais tout aussi fier. Une association des plus étranges et surtout imprévisible. L’observant jouer avec sa rose, le chinois se tint sur ses gardes tout en restant attentif à ces paroles. Finalement la discussion reprit ses droits, et le général se montra simplement attentif. Un bon samaritain derrière des traits et une attitude provocatrice. Il n’avait aucune raison de douter de cette information, aussi l’assimila-t-il tout simplement pour le moment. Son expression ne changea pas et resta sobre tout simplement.
_ « Je vois. De mauvaises actions dans un but louable. C’est noble de votre part. » Liao marqua une pause, et reprit en adoptant un autre angle d’approche. « Bien venons-en à notre discussion, et je vous assure que Garry n’a rien à voir dans cette démarche et n’y prendra pas d’aucune manière qui soit. Nos navires de ravitaillement ont été attaqués récemment. Ils faisaient route vers Alexandrie au départ de Massilia. Le dernier en date a disparu en mer récemment, et il contenait des épices importantes pour notre communauté. Une cargaison similaire à celle que vos hommes tentent de vendre en ce moment même d’après mes informations. » Une nouvelle fois il marqua une pause avant de continuer. « Nous souhaiterions engager une personne capable de protéger nos prochains chargement, et qui sait peut-être de trouver notre mystérieux pillards. »
Liao avait parlé calmement et posément. Ses paroles ne ressemblaient aucunement à une accusation, tout au plus, elles exprimaient une suspicion de sa part. Evidemment sa conviction était que l’homme en face de lui était l’attaquant des navires de marinas. Les cargaisons qu’il revendait étaient en tout point celles dérobées aux marinas, et ses informations lui avaient assurés que ce Garry s’était renseigné plus d’une fois sur leur chargement. Le général devait à présent découvrir si on visait les marinas particulièrement ou si la providence s’était jouée des siens.
_ « Pensez-vous être la personne de la situation ? Sachez que le dédommagement sera substantiel, et que nous pourrions vous fournir d’autres avantages intéressants dans votre domaine d’activité. »
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Mar 27 Oct - 10:44
- De plus grande importance hein ? Tu m'en diras tant. Tu bosses pour qui ? Le Roi ? Ah ! - Nimuë cracha par terre, de dégoût. - Ne me dis pas que tu es à la botte de « sa Majesté » ?! Je vais vomir. Et ce serait assez décevant, je ne te le cache pas. Et du gâchis, un gaillard comme toi travailler pour … bah.
Sur cette déconvenue, la femme déguisée en pirate s'assit directement sur son bureau, écoutant dans un profond sérieux et silence, ce que Liao avait à lui proposer. Par des manières détournées, elle le sentait, il essayait de lui soutirer quelques informations. Elle comprit immédiatement de quoi il s'agissait. Le malheur avait frappé ce « client » qui recherchait une cargaison bien précise et qui, par le plus grand des hasards, ressemblait fortement à la sienne. Des épices ?
- Oh allez arrêtes ton petit manège et allons plutôt droit au but : tu veux que je te refile ce que je t'ai substitué, c'est ça ? T'as un sacré toupet toi ! Tu ne connais pas les règles de la piraterie ? - Jack se tut, ses sourcils se froncèrent sous l'ombre de son masque- Oh, je vois. Tu me proposes un travail en fait. Pas bête comme technique.
Il avait révélé les traits de son visage, en ferait-elle tout autant ? Peu probable. S'en offusquerait-il ? Peu de chance. L'homme semblait être calme et réfléchit, d'une patience à toute épreuve. Un asiatique encore. Ce n'était pas sans lui rappeler sa rencontre avec le chevalier d'Or de la Balance. Pour ainsi dire les deux étaient comme le jour et la nuit et la comparaison l'amusa. Se cachait-il sous ce visage paisible, une bête tapie ? Un monstre caché dans les noirceurs de son âme ? Assurément, Liao l'intriguait.
- Je suppose que l'on peut arriver à un accord. Si l'on fait preuve tous les deux de transparence. - Le Capitaine se pencha vers son interlocuteur, s'accoudant à son bureau, posant une joue contre la paume de sa main.- Je suis assurément l'homme de la situation, mes actions le prouvent et si vous voulez que je protège vos cargaisons, il me faut certaines … assurances, tu vois de quoi je parle ? Je m'en fous un peu de l'argent, et tu me parles d'avantages supplémentaires, là je dois dire que tu éveilles ma curiosité ! Il n'en faut pas davantage pour un forban comme moi ! Ahaha !
Son regard restait accroché au sien. Quelque chose l'embêtait sans qu'elle puisse dire quoi. La rose entre ses doigts libres cessa de danser.
- Quelque chose me dit que tu ne joues pas totalement franc jeu avec moi. -elle délaissa sa rose pour effleurer son masque.- Bon, c'est vrai que venant d'un gars qui cache son visage, c'est moyen comme répartie. Mais je peux décemment pas te montrer ma sale trogne, je suis rongé par une maladie, tu vois … C'pas très joli-joli.
Que de mensonges dans une telle négociation. Or Jack O'Bannon ne pouvait pas se permettre de montrer son jeu. Pas tant qu'il n'aurait pas révélé quelques zones d'ombres. L'appel de la boisson se faisait de plus en plus fort, aussi s'empara t-elle de son verre pour le porter vers ses lèvres immobiles. De là, elle enleva légèrement son masque pour pouvoir boire quelques gorgée de cet alcool ambré, doux amer.
- Liao, pour qui tu travailles au juste ? T'as pas l'air d'être très étonné par mes méthodes. D'ordinaire, les gens … « normaux » s'évanouissent dans leurs urines ou sont déjà à moitié mort quand … je fais ça. Faut que t'éclaires mes lanternes là. T'es un élu ?
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Mer 28 Oct - 9:17
:: Le moment de vérité
La scène qui venait de se passer n’avait pas ébranlé le calme du marina. Cela se révélait souvent sa meilleure arme dans les négociations et la moindre de ses actions. Après tout il avait senti ses assassins mais s’était simplement attendu à être la cible plus tard dans la soirée. Le général maintenait volontairement le mystère sur ses origines et son maître, ne connaissant toujours pas l’allégeance de son interlocuteur. Les maîtres du cosmos ne restaient jamais très longtemps des électrons libres, en tout cas il en avait la conviction. Ses capacités montraient clairement que le pirate avait reçu un entraînement. Le chinois avait révélé son visage lors de leur échange rapproché, et continuait d’observer attentivement son interlocuteur y cherchant des réponses cachées ou des informations à exploiter. Ce ne serait guère aisé compte tenu de son métier et de son expérience. Un sourire étira légèrement ses lèvres lorsque le Roi fut évoqué. Cette notion semblait bien dérisoire quand on servait un Dieu, et surtout si éphémère que cela en devenait ridicule. Avant de connaître la vérité, Liao n’aurait jamais pensé cela. Aujourd’hui sa vision et ses perspectives étaient bien différentes. Il préféra ne pas répondre à cette question, et continuait de laisser planer simplement le doute pour continuer sur un sujet de plus grande importance de son point de vue. Ne pas accuser directement fut le choix de l’Hippocampe pour le moment.
La réaction du capitaine fut conforme à ce qu’il s’était imaginé. Sa subtilité n’était qu’une feinte de sa part, visant à ne pas être trop direct pour le moment. Son expression resta neutre devant sa remarque. Chacun doit vivre et il ne se serait jamais permis de retirer la source de revenu à son interlocuteur. C’était ainsi. Un mouvement de tête accueillit sa conclusion, un simple geste de compréhension. Liao écouta attentivement le discours de son hôte. La transparence. Cela serait un élément difficile à mettre en place entre eux. Le capitaine avait visiblement des choses importantes à dissimuler, et lui-même ne pouvait se permettre de révéler sa nature à cet étranger. Les yeux du chinois ne quittèrent pas le pirate et leur propriétaire examinait chaque geste et attitude. Son explication sur le masque semblait extrêmement bancale pour le général, et nul doute que c’était autre chose qu’il souhaitait dissimuler avec celui-ci. Toujours silencieux, il laissait le pirate s’exprimer avant de répondre. Un moyen de le laisser se noyer dans ses propres réflexions et de sélectionner ses réponses et son attitude avant d’agir. Ce côté observateur énervait beaucoup de monde généralement, mais cela l’amusait plus que cela ne le dérangeait. C’était son mode de fonctionnement, et se conformer à un quelconque code de conduite ne lui convenait guère. Calmement Liao révéla un peu de son cosmos, le laissant augmenter doucement au fil des secondes qui passaient pour atteindre lentement le seuil de son interlocuteur.
_ « Le terme élu me parait un peu inapproprié, mais disons que si c’est la manière dont vous voyez les choses alors considérez que je suis aussi un élu. Effectivement vos méthodes ne m’étonnent guère. Mon expérience m’a amené à voir des choses bien plus extraordinaire et dérangeante. » Il marqua une pause et s’adossa complètement sur le dossier de la chaise. « Et puis malheureusement j’ai déjà connu une guerre sanglante. »
Liao avait connu la précédente bataille entre le Sanctuaire et les marinas. Ce ne serait pas quelques hommes tués par une rose et un peu de sang qui allait le troubler et le désarçonner. Et puis avant même de connaître cette partie du monde, le chinois avait été un soldat. Ses actions et ses ordres l’avaient amené à commettre des actes biens plus horribles. Des pirates l’avaient même initié très jeune à ce genre de spectacle, heureusement que ce passé était loin derrière lui et qu’il pouvait réagir normalement face à son interlocuteur.
_ « Mon employeur restera un mystère pour le moment si vous le permettez. Tout comme vous vous dérobez derrière votre masque, je me dissimulerais derrière ma conviction que le moment de la révélation n’est pas encore venu. De plus entre nous, vous pouvez simplement avouer que vous préférez ne pas révéler votre identité… Vous ne me semblez guère malade, en tout cas pas de maladie qui rogne comme vous le prétendez. »
Le cosmos du général était calé sur son interlocuteur, et l’homme s’était contenté de le stopper à ce niveau. Il aurait pu l’élever un peu. Cependant, Liao préférait continuer cette conversation sur un pied d’égalité plutôt que de tenter d’écraser l’homme et de s’imposer. Ce n’était pas la bonne méthode à priori. L’Hippocampe croisa ses bras sur son torse, et reprit la parole sur un ton calme.
_ « Quelles assurances vous convaincrez ?... Ensuite les avantages que je peux offrir peuvent s’avérer des plus intéressants pour un marin. Une mer calme, des passages sûrs au cœur des pires tempêtes et courants. Ce genre de choses est à ma portée si vous le souhaitez. Comme je l’ai dit, sans être un expert, je pense que ces avantages peuvent s’avérer intéressants dans votre profession. » Il marqua une pause et se fut à son tour de se lever pour se diriger vers la fenêtre, tournant le dos quelques secondes à son interlocuteur. « Et puis je doute que nous puissions réellement faire preuve de transparence, et vous ne me semblez guère enclin à faire le premier pas dans ce sens. De mon côté certaines circonstances m’empêchent d’en révéler plus tant que je resterais dans le flou concernant vos connaissances sur ce que vous appelez les élus et ce qui entourent ces personnes. »
Son regard se porta sur son interlocuteur, et il fixa ses pupilles grises dans celle du pirate. C’était le moment de savoir si son interlocuteur souhaitait lui faire confiance et se contentait des connaissances actuelles, ou si le pirate allait s’aventurer un peu plus profondément dans les secrets cachés de Liao… tout en révélant les siens. Evidemment le général avait sous-entendu que si il pouvait assurer des voyages plus cléments au pirate, il était en mesure de les rendre bien plus difficiles et complexes.
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Sam 31 Oct - 11:44
La conversation prenait un ton et un cours des plus intéressant pour la jeune femme. Au delà de ces paroles – aussi formelles fussent-elles – Nimuë y percevaient des notes plus subtiles, qu'elle interpréta à sa façon. Contre toute attente, la pirate devinait – supposait – que Liao était bien plus qu'il le laissait croire. Son cosmos lui semblait étrangement familier, d'une fragrance douce amère. Depuis son enfance la jeune femme s'était toujours sentie proche de l'océan. Et même quand une tempête l'avait emporté, une ombre s'était glissée jusqu'à elle pour la sauver. Dans les méandres de son esprit, cet épisode quoique flou, lui avait assuré qu'elle était une élue. Une enfant de la mer. Sans se l'expliquer.
- Vous êtes un enfant de la mer, Liao, c'est cela que je voulais dire. Votre cosmos, sa nature, je la reconnais. Des paroles bien énigmatiques, prononcées par une voix de femme. Jack se mourrait, le masque se fissurait. Effectivement, j'ai moi-même un lourd secret. Vous comprenez sans doute pourquoi. Évoluer dans un monde d'hommes n'est pas chose aisée.
Où était passé le pirate à la langue acérée ? Une autre facette de la jeune femme se réveillait au contact du Général qui disait avoir connu des batailles sanglante. Les horreurs de la Guerre. Elle aussi, elle avait pu tutoyer ses Spectres. Entendre le son des cors. Quelques images défilèrent devant ses prunelles. Le chinois qui s'y était plongé pouvait entrevoir une certaine tristesse. Une ombre fugace et terrifiante de ceux ayant connu des atrocités.
- Vous connaissez la vérité à mon sujet, monsieur. Et cela ne vous dérange pas de garder le secret, je suis persuadée que nous pouvons convenir d'un accord. J'ai ce don, étrange, de pouvoir calmer les eaux, ce don, je l'ai depuis que je suis enfant, je portais bonheur pour les quelques marins qui m'emmenaient sur leurs bateaux de pêches. Mais je n'y croyais pas vraiment à cette époque, pas avant que les vagues ne nous emportent et que j'ai pu sentir une présence me secourir. Drôle d'histoire hein ? Vous devez me prendre pour une folle. En tout cas, l'assurance que vous me proposer ne me semble pas tirée par les cheveux et je dois vous dire qu'elle est séduisante.
La jeune femme retira le chapeau qu'elle posa devant elle, libérant ainsi sa chevelure de feu qu'elle avait attaché en catogan. Sa voix avait été claire et douce, troublée parfois mais n'avait plus rien à voir avec celle de Jack qu'elle choisissait grave et familière. Le jeu se terminait, d'une certaine façon. En lui révélant la vérité à son sujet, Nimuë prenait des risques.
- Mais être assurée d'un climat clément pour sauvegarder vos quelques cargaisons, cela va de soi, non ? Comment pourrait-il en être autrement ? Si je travaille pour vous, c'est une évidence. Je suis peut-être gourmande, mais j'aimerais surtout m'engouffrer plus avant dans ces pourparlers. Votre maître semble important, pour que vous me demandiez un tel sacrifice. C'est que les richesses que contiennent vos navires deviennent précieuses pour mes propres affaires – elle faisait là allusion à ses actes de charité - Si vous voulez que je vous aide, permettez moi au moins d'avoir toutes les cartes en main.
C'était à son tour de regarder Liao avec intensité. Les négociations prenaient une tournure risquée mais elle était presque sûre qu'en se montrant transparente, sans allait-il faire un effort. Sous son masque, elle affichait une expression ravie.
La pirate savait qu'elle avait ferré un gros poisson.
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Dim 1 Nov - 10:29
:: Le moment de vérité
Ce fut au tour de Liao de faire un peu de mise en scène. Il se leva et partit vers la fenêtre pour observer l’Océan. Son cosmos avait été relâché de manière à atteindre le niveau de son interlocuteur, de manière à révéler une partie de la vérité à son sujet. Le Capitaine avait fait un premier pas dans sa direction, à présent, c’était à lui d’en faire autant. Et pourtant, certaines choses allaient devoir rester dissimuler pour le moment. Le chinois avait exprimé son avis et exprimait sa proposition. Pour une personne voguant sur les Océans, l’aide d’un marina pourrait s’avérer salvatrice. Après tout les marinas possèdent une partie du pouvoir de Poséidon et sont capable dans une certaine mesure de diriger les flots marins. Une capacité à moindre échelle évidemment, mais tout aussi efficace que le pouvoir du Dieu des Océans. Quelques secondes auparavant, Jack O’Bannon s’était révélé être une femme. Le général avait été surpris mais n’en avait rien montré. Il avait supposé depuis le début que le secret de son hôte devait être important, et il comprenait certaines choses à présent. Un enfant de la mer était une drôle d’explication, mais s’avérait finalement plutôt juste comme terme. L’Hippocampe n’avait aucun préjugé sur le sexe du Capitaine, et se moquait finalement de celui-ci. Qu’elle soit un homme ou une femme ne changeait pas la teneur de cette entrevue et de sa proposition. Finalement son interlocutrice semblait plus encline à révéler certaines choses qu’il ne l’avait pensé à l’origine.
Un hochement de tête d’approbation confirma son hypothèse que sa véritable ne lui posait aucun problème, et qu’il ne le révélerait à personne. De toute manière le général n’aurait strictement rien à y gagner. Bien au contraire. Un nouveau signe de tête infirma son hypothèse. Il ne la prenait pas pour une folle, et pouvait comprendre son sentiment et ses impressions. Ce qui intriguait le plus le chinois était l’identité de ce mystérieux sauveur. Etait-ce Poséidon qui s’était manifesté à sa manière ou un marina quelconque ayant agi sans en faire part à personne. Liao observait attentivement la femme face à lui, et il comprit certaines choses au travers de ce simple échange de regard. Elle semblait avoir son lot d’histoire et de sang malheureusement. Il préférait nettement sa voix actuelle à la précédente, plus naturelle et plus charmante. Liao sourit simplement à sa réflexion, ainsi donc ses doutes et informations étaient confirmées sur le vol de ses cargaisons. L’intensité du regard de la jeune femme était un peu dérangeante, mais cette impatience était intéressante pour les négociations à venir.
_ « Je conçois les richesses contenues dans nos navires, cependant elles sont toutes aussi précieuses pour nous et même indispensables. Cela nous retrie notre principale source d’approvisionnement si vous le comprenez. Je comprends que vos affaires se compliquent, et que vos propres affaires se retrouveront compromises dans le cas de figure où vous accepteriez notre proposition. » Il marqua une pause et reprit simplement. « Je suis prêt à écouter votre proposition dans ce cas. Après tout j’ai fait la mienne et c’est à votre tour de faire la vôtre. Mais sachez que ce que nous pouvons vous proposer possède une limite, et que notre offre ne sera pas extensible à l’infini aussi important que soit mon employeur. »
Liao observa la jeune femme. C’était sa manière de lui indiquer qu’elle ne devait pas se montrer trop gourmande, et que sa générosité connaîtrait une limite. Le général était prêt à faire quelques sacrifices pour offrir la tranquillité à Atlantis. Sa marge de manœuvre était plutôt grande, mais l’Hippocampe souhaitait surtout éviter d’attirer l’attention sur les marinas à l’heure actuelle. Le chinois vint se placer de l’autre côté du bureau où était installée son interlocutrice, et l’observa à son tour attentivement.
_ « Je suppose que c’est à mon tour de faire quelques révélations, en signe de bonne volonté. Le terme d’enfant de la mer ou d’élu n’est pas approprié comme je vous le signifiais plus tôt. Nous utilisons le terme de marina. Il est inutile de le cacher plus longtemps, d’autant plus que vu votre formation, vous devez déjà avoir quelques informations à ce sujet… je suppose. Je suis un Général et tout comme vous, je peux calmer les flots ou les déchaîner selon mon bon vouloir. »
Comme pour illustrer son propos, Liao laissa son cosmos s’exprimer pleinement et le bateau se mit à tanguer d’une manière peu naturelle. Le général montrait ses capacités, afin de lui prouver ses dires et son allégeance. Cela dura quelques minutes, puis l’Hippocampe laissa les flots se calmer à nouveau. Il se contenta de regarder son interlocutrice, et resta immobile.
_ « Serait-il possible de connaître l’étendue de vos connaissances concernant les personnes utilisant des capacités similaires à la nôtre ? Et sans être trop indiscret, serait-il possible de connaître votre allégeance ? »
Après tout, Liao préférait en être assuré même si il pouvait se douter qu’elle n’était pas une marina. Poséidon n’aurait pas laissé l’un de ses combattants, surtout avec une telle force. Le besoin de troupe était important pour retrouver leur liberté.
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Dim 1 Nov - 19:52
Il y eut un grand silence, profond et d'une éclatante sonorité. Au dehors, le bruit des vagues qui allaient s'échouer contre son navire le rythmait, autant que les paroles et les pas du Général Liao. Plus que jamais, Nimuë était plongée dans ses pensées, troublée et songeuse. Cet homme là ne paraissait pas s'émouvoir de grand chose, elle qui s'était attendue à une réaction plus vive de sa part quand elle lui révéla son secret, elle s'était lourdement trompée ! Même, elle était un peu déçue de n'être pas parvenue à percer ce masque de stoïcisme absolu qu'il semblait avoir posé sur les traits de son visage. En fin de compte, pas besoin d'un carcan de fer pour cacher aux yeux du Monde les vérités de l'âme.
Elle avait donc attendue qu'il ait finit de s'exprimer pour entrer de nouveau dans la lice. Surprise et agréablement amusée des informations qu'il laissa filtrer en toute connaissance de cause. Se pourrait-il qu'enfin, les choses sérieuses ne débutent ? Son intérêt pour le jeune homme grandissait. Un monde s'ouvrait pour elle et, calmant son excitation, la demoiselle prit le temps de la réflexion pour enfin lui donner une réponse satisfaisante :
- Ainsi donc vous êtes un Général Marina ! Un atlante ! Que c'est exaltant. J'ai entendu beaucoup d'histoires à votre sujet, des chants que l'on clame dans les tavernes ou dans les spectacles. Mon ami d'enfance, John, faisait souvent allusion à une cité perdue au fin fond de l'Océan. Vous servez Poséidon.
Sous son masque, la jeune femme affichait une mine réjouie, de celle que les petites filles arboraient face à quelques découvertes fantastiques. Quand il y eut quelques remous, preuve suffisante pour appuyer les dires de Liao, Nimuë frappa des mains, exaltée.
- Mes connaissances sont bien maigres, j'en ai peur. J'avais un maître qui m'a apprit vaguement ce que je sais aujourd'hui. Sa bibliothèque était remplies de ce que je croyais être des mythes pour amuser les enfants. Je connais Atlantis, j'ai eu vent des guerres sanglantes qui ont opposé quelques Dieux et surtout, je sais ce qu'est le cosmos. Je ne suis pas très douée, mais j'apprends. Quant à mon allégeance, je dois bien avouer que je n'en ai pas. Je me cantonne à ce que je crois et aux idéaux que je défends.
La cabine replongea dans un parfait silence. Les bras croisés devant elle, la pirate réfléchissait tout en laissant vagabonder ses yeux dans ceux de son interlocuteur.
- Je suis une aventurière, j'ai ça dans le sang. Je n'ai pas peur de l'inconnu et plus que les richesses, je veux découvrir le Monde et ses merveilles. En échange de la protection de vos marchandises, j'aimerais explorer l'Atlantide … C'est mon seul souhait.
Elle qui se sentait si proche de l'Océan ! Cette demande était assez osée elle en avait conscience, seulement voilà, Nimuë avait mordu à l'hameçon et ne le lâcherait plus. C'était une femme têtue qui savait ce qu'elle voulait. Encore fallait-il qu'elle ait réussi à convaincre ce Général atlante si peu expansif mais visiblement prêt à tout pour éviter tout incident diplomatique.
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Mar 3 Nov - 19:32
:: Le moment de vérité
Les négociations commençaient à peine entre le marina et le capitaine, qui s’avéra être une femme en réalité. Liao ne montra aucun signe d’étonnement, même si il devait avouer que cette découverte le surprenait. Cependant conserver une apparence calme était important pour la discussion à venir. Dans ce genre de discussion celui qui se contrôlait le mieux était sûr de mener l’échange vers l’objectif qu’il souhaitait atteindre. En tout cas c’est ainsi que le concevait le général. Plutôt que de faire de nouvelles propositions, l’Hippocampe préféra demander la contre-offre de son interlocutrice avant de faire quelques révélations sur son identité et ses capacités. Le chinois avait clairement piqué la curiosité de la jeune femme. La réciproque étant vraie même si l’homme se montrait moins démonstratif dans ce domaine. Un hochement de tête accueillit les paroles du pirate. Atlante. Ce terme continuait de paraître étrange pour le marina, malgré les années, d’autant plus qu’il était peu utilisé par les concernés. Un sourire amusé s’afficha sur le visage de l’Hippocampe, presque malgré lui. L’enthousiasme de son hôte avait ce petit côté innocent de l’enfant découvrant un endroit magique. Le chinois fit tanguer le bateau comme pour appuyer ses dires et apporter une preuve tangible à ses affirmations. Elle frappa dans les mains avec un enthousiasme débordant, et le général en profita pour l’interroger sur l’étendue de ses connaissances.
Finalement son interlocutrice en savait moins que ce qu’avait supposé Liao. Elle semblait même loin de connaître toute la situation, et il trouvait que son maître avait été bien laxiste dans son entraînement et son apprentissage. Pendant qu’elle parlait, l’Hippocampe reprit place sur la chaise. Il préférait cette position plus confortable pour discuter. Dans un silence religieux, le chinois examina la réponse de son interlocutrice. C’était étrange qu’un maître ne l’ait pas mené vers l’un ou l’autre des camps. Il n’avait eu vent d’aucune relation de ce type sur Atlantis, ni même d’un ancien marina s’amusant à parcourir le monde pour former des personnes. Et puis Poséidon l’aurait déjà appelé sur Atlantis si elle avait été l’une de ses élues. Les deux protagonistes se fixaient pendant qu’ils se plongeaient dans de profondes réflexions l’un comme l’autre. Ce fut la pirate qui rompit le silence la première. Cette fois Liao ne put contenir sa surprise devant la proposition de la jeune femme, et il fut pris totalement au dépourvu. Quelques secondes furent nécessaires pour qu’il reprenne son attitude précédente avant de répondre.
_ « Voilà une demande bien singulière… Et pour votre information, nous la nommons Atlantis. » Il marqua une pause et reprit. « Comprenez bien que la cité n’est pas un lieu touristique, et que seul les élus de Poséidon y sont admis. Je ne peux me prononcer concernant une telle demande pour le moment, et je doute même que l’on accède à cette requête… Par contre peut-être pourrais-je parfaire votre entraînement et vos connaissances sur le cosmos et le monde qui l’entoure. Vous semblez posséder de trop maigres informations compte tenu de la puissance de votre cosmos. »
Liao tentait de détourner l’attention de son interlocutrice, même si il est persuadé que cela ne servirait à rien. Elle semblait tenir à cette demande. Le général ne se voyait pas accepter ou refuser cette proposition, même si il avait déjà une idée de sa propre réponse. Il allait devoir contacter de plus haute instance avant de répondre de manière définitive. Et pourtant cette jeune femme lui était sympathique malgré sa dangerosité évidente. Il n’avait aucune envie d’entrer en conflit avec elle, ou de devoir agir contre son navire pour protéger les cargaisons des marinas.
_ « Pourquoi tant d’ardeur vis-à-vis d’Atlantis ? Je doute que vous ayez vu le reste du monde et les merveilles qu’il regorge. Et en toute sincérité, si nous devions accepter votre proposition de visiter Atlantis, je doute que nous vous laisserions repartir tout simplement… Nos ennemis sont nombreux comme vous devez le supposer, et il est même possible qu’à l’avenir nous le devenions quand votre allégeance vous sera révélée. » Il l’observa attentivement et ajouta simplement. « N’auriez-vous pas autre chose que vous souhaiteriez ? Une chose plus raisonnable et plus réaliste. »
Liao se retint d’ajouter un commentaire sur l’issue de cette entrevue en cas d’échec. Le général possédait une maîtrise bien plus fine que celle de son interlocutrice, et il partait avec un avantage certain connaissant à présent le type et la forme de ses attaques. Il ne doutait qu’elle devait avoir encore un atout dans sa manche, mais il représentait un mystère à ses yeux. L’inverse était moins vrai. De plus elle ne possédait aucune protection à l’heure actuelle.
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Mar 3 Nov - 19:56
Le moins que l'on puisse dire, c'était que Nimuë était déçue par la réponse de Liao. Seulement ses explications se tenaient et elle n'émit sur l'instant aucunes objections. Après tout elle était une inconnue et s'introduire de la sorte dans ce monde, bien l'attrait qu'elle portait à cette demande, elle savait pertinemment qu'elle avait très peu de chance d'aboutir. Cela ne l'empêcha pas de faire semblant de bouder en prenant une pose qu'une petite fille aurait adopté. Suivit d'un grand éclat de rire.
- Je comprends bien, je savais ma requête un peu tirée par les cheveux, bah, j'aurais tenté ! Je suis curieuse, et peut-être qu'un jour, je découvrirais ton univers. Atlantis.
Elle avait prononcé ce mot presque rêveusement. Nimuë reprit, plus sérieusement.
- D'accord, je veux bien jouer à ce petit jeu avec toi, si tu arrêtes de me vouvoyer ! J'en ai une sainte horreur. Plus de formalités avec moi Liao ! Surtout si tu veux jouer aux maîtres avec moi, par contre, fait attention, je ne suis pas une élève modèle et facile !
Ensuite revint le moment des interrogations. Plus sérieuse que jamais, la Sainte d'Athéna se pencha en avant, faisant mine de réfléchir. À un moment elle s'étonna.
- Vous me feriez prisonnier ? Ou quelque chose comme ça ? Eh ben … ça ne me donne pas très envie de faire des affaires avec vous, tout à coup !
Elle ria sous cape, amusée et ennuyée tout à la fois. Tout à coup, on frappa à la porte. Un jeune homme se présenta, plutôt de belle allure, il se présenta comme étant « Old John » au Général, lui serra vigoureusement la main sans s'inquiéter du cadavre et des roses sur le sol. Comme si cela était parfaitement normal.
- Capitaine, désolé de vous interrompre mais … une chose urgente je …
- J'ai compris John, je te rejoins sur le pont.
L'homme s'inclina légèrement avant de repartir par où il était venu. Accompagnée d'un soupir, la jeune femme se redressa, contourna son bureau pour faire face à Liao.
- Je crains de ne devoir mettre un terme à nos discussions, une affaire urgente. Mais j'ai bon espoir d'un accord prochain. Pour le moment, considères moi comme une alliée, je protégerai vos cargaisons. Tu as la parole de Nimuë O'Bannon.
Avec chaleur elle lui serra la main avant de s'en aller et de le laisser seul dans sa cabine.
Peut-être se reverraient-ils un jour pour parfaire ces pourparlers …
Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao] Mer 4 Nov - 0:31
:: Le moment de vérité
La demande de son interlocutrice était bien saugrenue, et étonnante pour le moins. Liao ne comprenait pas son ardeur, et cela ne fit qu’éveiller ses soupçons en même temps que ses doutes concernant l’éventualité d’une acceptation de cette requête. De mémoire c’était inédit et le général ne savait pas comment était géré ce genre de chose. Dans le doute le chinois préféra l’option la plus évidente de son point de vue. Après tout, son interlocutrice pouvait tout aussi bien jouer les innocentes et les ignorantes pour ce qu’il connaissait d’elle. Dans un but de rester dans la courtoisie et les négociations, l’Hippocampe se proposa de parfaire les connaissances de la jeune femme. Même si elle pouvait être une bonne comédienne, son cosmos ne mentait pas. Il était puissant mais mal dégrossi d’une certaine manière, et pour le formuler de manière la plus réaliste possible. Sa proposition sembla l’intéresser ou en tout cas attiser suffisamment sa curiosité pour l’inviter à la tutoyer. Malheureusement pour elle, le général ne se permettait jamais ce genre de familiarité avec des étrangers. Il ne connaissait ni son nom ni ses traits et encore moins ses origines. Cela faisait bien trop d’inconnu pour qu’il se comporte naturellement et se sente parfaitement à l’aise. De plus cette femme l’incitait à rester méfiant pour des raisons qu’il ne saurait expliquées encore aujourd’hui. Elle restait une pirate avant tout dans son esprit, et ce type de personne n’avait que peu de crédit à ses yeux même si il devait reconnaître qu’il la respectait pour son comportement et ses capacités.
Un haussement d’épaule et un sourire amusé accueillirent sa réponse, et il préféra ne pas rebondir sur le terme d’élève. Il ne s’imaginait pas en professeur, d’autant plus qu’elle risque de devenir son ennemi. Mais un guide ou un mentor lui semblait bien plus approprié. Finalement Liao reprit la parole et l’interrogea plus avant concernant cet intérêt envers la cité sous-marine. Quelques mises en garde furent exprimées ainsi que quelques hypothèses sur l’avenir afin de clarifier certaines choses de son point de vue. Une nouvelle fois sa réaction entraîna un sourire de la part du chinois. Son interlocutrice semblait douée pour lui soutirer des expressions et dérider un peu sa sobriété habituelle.
_ « Nous ne parlons que d’hypothèses pour le moment… »
Une personne frappa à la porte, et interrompit la conversation entre le capitaine et le général. Liao observa cet homme et lui fit un signe de tête quand il se présenta. Il lui rendit sa poignée de main vigoureuse, avec beaucoup moins d’entrain et d’enthousiasme. En observateur, le général resta debout et s’isola un peu dans un coin de la pièce laissant le loisir aux deux personnes de discuter librement. Un nouveau signe salua la sortie de l’homme, Old John de son nom. Il écouta attentivement sa réponse, et fit un signe d’assentiment et de compréhension. Le général lui serra la main et exprima des dernières paroles avant son départ définitif.
_ « Très bien et vous avez la parole de Liao général de l’Hippocampe que vos voyages seront sûrs tant que nos marchandises parviendront à bon port. » Il marqua une pause et ajouta. « Si un jour vous avez besoin d’aide, ou vous souhaitez que nous reprenons notre conversation, rendez-vous à Alexandrie. Il y a un embarcadère légèrement plus délabré que les autres. Donnez mon nom. »
La pirate quitta la cabine, et Liao ne savait pas si elle avait entendu ses paroles. Ces négociations étaient terminées et s’étaient plutôt bien déroulées. Quelque chose lui disait que son interlocutrice tiendrait parole. Plutôt que de sortir par le pont, le général ouvrit la fenêtre de la cabine et sauta dans la mer tout simplement prenant la direction de l’entrée du Sanctuaire sous-marin. Son armure vint le recouvrir dès son arrivée dans le domaine d’Atlantis.
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Re: [548] Les affaires sont les affaires [PV Liao]