Mai 553 AD |
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| [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) | |
| SamaëlArmure : Cuirasse du Djinn | [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) Sam 2 Mai - 21:26 | | | Malgré le chaos qui pouvait régner dans ce dédale informe, quoi que parfois intéressant, il y avait parfois un semblant d'ordre. Après tout, cette demeure restait celle d'un Dieu de l'occident. Son Dieu désormais. Une armée à son service, des hommes et femmes de toutes terres. Et une hiérarchie. Lorsque Samaël était arrivé, il s'était accoutumé assez rapidement aux mœurs de cet endroits, la dominance de sa cuirasse sur son esprit aidant. Et pourtant, jusqu'à présent il n'avait pas fait grand chose. Quelques rencontres, plus ou moins amicales. Quelques parties de chasse pour se nourrir. L'instinct de survie. Le minimum. Aujourd'hui, le Dédale avait changé son chemin, il ressentait dans l'air un vent nouveau. Quant au Djinn, ce dernier s'était empressé de recouvrir le corps frêle du Perse, sans qu'il ne puisse l'en détacher. Nul besoin d'essayer pour le savoir, il l'avait compris. Ce n'était plus arrivé depuis bien des mois... Nul doute que l'augure d'un jour important venait de poindre. Est-ce qu'il savait pour autant ce que le sort lui réservait cette fois ? Nullement. L'Hypothalamus était, plus ou, l'endroit où il résidait. C'était là qu'on l'avait placé après son arrivée, alors l'homme d'albe s'était trouvé un coin pour y déposer ses maigres possessions. Pourtant il n'y venait pas souvent, trop occuper à tenter de se fabriquer un instrument digne de ce nom. Tâche des plus ardue quand on a que des os. La musique lui manquait oui, et ce n'était pas les souffles et autres râles, sans parler des cris, qui allaient remplacer une douce mélodie. Et justement... Plus ses pas se rapprochaient de ce que l'on pouvait appeler le "centre" de cet endroit, et plus il semblait percevoir certains accords, lointains... En avançait, il arrivait à distinguer une nature, un instrument à corde. Depuis combien de jour avait-il été privé d'une si belle chose ? Bien trop, si bien qu'il commençait à presser le pas. Quelle ne fut pas sa surprise d’apercevoir une jeune femme de dos, jouant de la Lyre dans cet endroit qui paraissait devenir autre chose qu'un amas de pierre et de sang. Dans cette pièce, plus de hurlements lointains, de cris d'affamés. Seule la friction de l'air et des cordes. Il attendit là, respectant l'artiste, avec patience. Lorsqu'elle eut terminé, il s'avança légèrement avant de prendre la parole.
Vous n'imaginez pas à quel point ce fut merveilleux. J'ai passé bien trop de temps sans pouvoir profiter d'une quelconque mélodie... Il n'y a guère d'instruments potables dans cet endroit, et fredonner n'a pas la même saveur.
Il voulut faire un pas de plus, en découvrir plus sur cette mystérieuse magicienne mais son corps refusa. Enfin... disons plutôt que sa cuirasse l'en empêchait. Elle le fit même poser un genoux à terre, avec une certaine violence qui le surprit. Il se sentait alors comme dominé. Plus un mot. Plus rien. Il ne pouvait plus bouger, et à peine respirer. Un malaise s'insinuait en lui... la cuirasse semblait lui creuser le ventre. |
| | | JehaneArmure : Famine | Re: [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) Lun 4 Mai - 0:58 | | | Depuis son retour à la vie, la Famine s’était vue consignée en la Cathédrale de chair. Oh, pas de manière formelle. L’on ne lui avait pas empêché de sortir. Juste que le cadre de ses missions telles que confiées par le Pontifex impliquaient d’énormément arpenter les boyaux enflammés. Si elle s’était assurée que son éveil soit remarqué – revenue d’entre les morts dans un des endroits les plus reculés du dédale, elle avait diffusé son Cosmos et joué de la lyre tout le long du chemin la menant à l’autel des sacrifices – elle en était revenue depuis à une parfaite discrétion, juste ponctuellement entrecoupée de quelques rencontres lorsqu’elle en décidait ainsi. L’avantage d’être douée pour n’être remarquée que lorsqu’elle le désirait… Un avantage, oui, pour celle qui était désormais plus Bête que femme, et pour qui en conséquence les relations sociales ne signifiaient plus rien.
Vraiment ? Elle en serait très certainement convaincue, oui. Et pourtant, chaque jour, lorsqu’elle estimait son travail accompli, elle revenait en son sanctuaire. S’installait face à sa Cuirasse, dont sa lyre était seule part dont elle ne se séparait pas. Et pour elle, elle jouait, comme si quelque part, elle se devait tout de même de trouver auditoire. Peut-être pas pour elle seule, ce soir. La soliste le sent approcher. Reconnaît la résonance de la Cuirasse portée. Poursuit, comme si de rien n’était. Se laisse-t-elle volontairement écouter, ou bien préfère-t-elle simplement ne pas s’interrompre pour si peu ? Alors elle joue. Une mélodie déjà mille fois répétée, inlassable. Jusqu’à ce que les dernières notes résonnent. En suspens. Le silence qui succède un morceau fait aussi partie de celui-ci. Et malheureusement, il est ici rompu. Peut-être qu’elle en attendait trop, ou qu’elle préférait le silence à toute forme de discussion. Dans tous les cas, elle laissa son Cosmos violacé se diffuser. Sans qu’il soit étouffant ou pas trop menaçant. Une forme de mise en garde, comme une bête pousse un grognement. Et Bête, elle est désormais…
Elle se redresse. Se retourne, et s’approche, constatant que la Cuirasse de son visiteur faisait un peu de zèle.- Djinn… dis-moi, comment te nomme-t-on en cette ère ? Demanda-t-elle simplement. Cependant, cette voix qui aurait dû être étouffée par le col de son haut de cuir, lui couvrant le bas du visage, ne l’était nullement. Au contraire, elle était limpide, comme si elle naissait directement au cœur même de ses tympans. La Famine ajouta en ponctuation un simple accord, assez puissant pour qu’il puisse pleinement résonner, teinté de son Cosmos. De quoi à son sens apaiser un tant soit peu cette Cuirasse récalcitrante. |
| | | SamaëlArmure : Cuirasse du Djinn | Re: [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) Mar 5 Mai - 21:27 | | | Elle le rejoint alors d'un pas tranquille, sans un mot. Le temps semblait s'allonger alors que a Cuirasse semblait reprendre le contrôle sur lui même, il commençait en sentir des picotements sur sa peau, comme si elle souhaitait s'ancrer en lui. C'est à ce moment là qu'elle prononça des mots, mais à la différence du son de sa lyre, il n'y eut nulle résonance, elle semblait être là, dans son casque pour s'adresser à lui directement. A la fin de phrase, elle conclut part un dernier accord qui, d'un coup d'un seul, relâcha la pression qu'exerçait le Djinn sur Samaël. Le soulagement le regagnait alors que l'air revenait en ses poumons. Il reprenait le contrôle, se sentant comme protégé par une force bien plus puissante que celle qui le manipulait certaines fois. En cet instant, il se sentait maître du Djinn. Il se releva alors alors lentement, porta ses mains au niveau du visage avant de retirer l'imposant casque qui le couvrait. Sa longue chevelure incolore semblait couler sur ses épaules et dévoilait ses traits fins. Il vint placer le casque contre sa hanche avant de plonger ses yeux d'albe dans ceux de la jeune femme au visage semi-couvert.
Iblis, madame. Etes-vous réelle ?
Sa puissance l'était en tout cas, mais sa question n'était pas au sens premier. Il voulait connaitre la nature de cette femme. Elle pouvait être comme eux. Comme ceux qui lui couvraient le corps et l'âme. D'un monde invisible, à parler à l'intérieur de la tête, à dompter les esprits. Il enchaîna avant même qu'elle ne puisse répondre.
Non.. ce n'est pas ça ça.. vous êtes..
Il n'y avait aucune question en cet instant, mais plutôt une hésitation, un court instant où quelque chose semblait lui échapper. Non. Plus que ça. Une intuition était en train de lui parvenir, insidieusement... La Cuirasse du Djinn semblait vouloir à nouveau l'obliger à se baisser, mais la puissance de la femme était plus imposante. Son regard se déporta alors légèrement sans qu'il ne bouge la tête, et il put appercevoir une imposante armure. L'évidence...
La Famine. Ce qui fait de moi votre obligé si j'ai bien compris les coutumes de cet endroit.
Il était un Centurion de l'armée de la Perse, sous les ordres du Cardinale de la Famine. Car désormais il combattrait en son nom, lui, Iblis du Djinn. La Cuirasse relâcha alors sa faible pression persistante, non pas du fait de la Famine, non, mais de celle de son porteur.
Puis-je à mon tour vous demander votre nom, Cardinale ? Ou bien souhaitez-vous que je continue à vous appeler Famine ? Et, bien-sûr, quels sont vos ordres ?
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| | | JehaneArmure : Famine | Re: [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) Mer 6 Mai - 18:18 | | | La première question lui fit arquer un sourcil. Elle pouvait se la poser parfois. Est-ce que tout ceci était bien réel ? C’est ce qui l’avait conduit au fond à faire fi de son humanité. À offrir au Léopard à quatre têtes ce qu’il pouvait lui rester d’émotions humaines. La laisser l’en dépouiller, pour n’être plus qu’une Bête parmi les Bêtes. Alors, si tout cela était réel… si elle-même l’était… est-ce que cela pouvait avoir encore son importance, désormais ? Quoi qu’il en soit, elle le laisse poursuivre, y réfléchir, tenter une autre supposition. Qui est la bonne cette fois. Sur sa volonté, la balance se dissout en un nuage sombre dont les volutes s’étirent et viennent la parer de ses attributs. Elle arbore dès lors une cuirasse noire comme il se doit pour chaque membre de son armée, aux formes agressives, bestiales, comportant quatre ailes dans le dos ainsi qu’un casque composé de quatre visages émaciés, chacun figé dans une expression différente.- Je suis Jehane, le cavalier sombre, Cardinale de la Famine. Celle qui fût la Calamité, qui est la Bête aux quatre visages. Générale de la Légion des Ombres et des Murmures, dont tu fais partie en effet, Iblis du Djinn. Une nouvelle fois, sa voix est limpide, le casque n’y changeant rien. Elle l’observa un long moment. N’avait pas manqué de remarquer ses troubles depuis qu’il s’était trouvé face à elle. La volonté de sa Cuirasse semblait en jeu. Est-ce parce qu’elle n’était pas en phase avec son porteur ? Difficile d’en savoir plus au jugé, mais il lui faudrait éclaircir cette situation. Si sa sombre armée devait se mettre en marche, elle ne souhaitait pas avoir dans son dos des éléments dont le comportement pourrait être imprévisible. Enfin… dans la mesure où il s’agissait de Berserkers, bien entendu.- Mais par dessus tout, Famine est qui je suis, et Cardinale est mon titre. Quant à mes ordres… Les missions que le Pontifex a réclamé de moi me poussent à demeurer au sein de la Cathédrale de chair. Il n’est donc pas encore temps pour moi de mener les Ombres vers les cris, la mort et les larmes. Mais il faudra nous assurer d’être prêts, lorsque le jour où notre Seigneur et Maître Arès réclamera de nous que nous dansions par le fer et le sang. Elle laissa flotter ses mots dans l’air un bref instant, avant d’enchaîner.- Te sens-tu prêt, Iblis ? Depuis combien de temps le Djinn t’a-t-il choisi ? Dirais-tu que tu contrôles son pouvoir ? Voilà, ainsi la question serait posée. Son casque est ôté à présent, le laissant se dissiper par les ombres, et de rejoindre Sonata, sa monture. Le bas de son visage est toujours couvert, et ses yeux d’améthyste de le sonder sans ciller. |
| | | SamaëlArmure : Cuirasse du Djinn | Re: [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) Dim 10 Mai - 18:50 | | | Ainsi elle se révélait à lui. Après de longues semaines d’errances à travers ce long et interminable dédale, à chercher comment survivre, à s'accoutumer à cette particulière... Il trouvait là ce dont pourquoi il avait traversé les désert et la mer. La Cuirasse réagissait différemment, elle ne semblait pas garder son assurance des temps esseulés. Sa force ? Elle l'avait toujours. Mais la peur... Oui. Si Samaël ne la ressentait pas en lui, il arrivait à capter, par les battements de sa seconde peau, que cette dernière était soumise. Et elle, fière Cardinale, semblait impitoyable, à peine réelle. Ses murmures raisonnant dans l'esprit, son verbe élégant. Il pouvait jurer y sentir des dents acérées cachées derrière ce masque. La violence était implicite. La beauté sublimée.
D'autres membres de notre Légion ont-ils été amenés à vous comme je le suis ?
Ils n'avaient aucun but défini pour le moment. Ce n'était pas plus mal. Ils devaient s’organiser, se regrouper, se jauger. S'il y avait bien une chose qu'il avait pu comprendre, c'est que cette fourmilière était désorganisée. Chacun naviguait dans les couloirs de chair, croisant ça et là quelques visages qui devenaient connus au fil des rencontres. Et pourtant, un semblant d'ordre se dessinait, comme si de simples présences suffisaient à briser ce chaos. C'était ce qu'il ressentait en cet instant, face à elle. L'ordre. Il acquiesça dont. Ce n'était pas leur heure. Tant mieux. Il n'était pas un fier combattant, les conflits résultaient de sa survie, non du plaisir. Il n'y pouvait rien. Il s'y était fait. Son esprit avait plié. Samaël était asservi.
Une question légitime et intéressante. Ils m'ont trouvé il y a plusieurs mois, m'ont fait traverser des pays, des flammes, les cieux et des étendues d'eau infinies... Les jours passants, j'ai essayé de les comprendre. Impossible car ils ne sont pas ce monde. Et pourtant, depuis que je suis ici, ils m'obéissent. Mais j'ai bien l'impression que c'est à vous qu'ils obéissent par dessus tout. Ils vous craignent.
Etait-ce la crainte qui permettait à Iblis de les dominer ? Il n'était ni bon, ni mauvais. Il était leur maître. Ils vivaient pour lui, et à travers lui. Ils le cherchaient et dans cette cathédrale de sang, l'avaient trouvé. Espérant alors que la réponse convenait à celle qui était sa supérieure, Samaël porta son regard vers cette imposante lyre.
Serait-ce un affront que de vous demander de jouer à nouveau ? Si nous devons rester ici, autant que l'harmonie accompagne notre attente. Et je pourrai moi même vous accompagner au chant, si vous le souhaitez.
Et il s'inclina alors alors, respectueusement, portant sa main au niveau de son ventre. A dire vrai il aurait préféré jouer lui aussi... Mais il ne le pouvait. Un jour, il y remédierait. |
| | | JehaneArmure : Famine | Re: [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) Sam 16 Mai - 23:48 | | | - Tu es le premier pour l’heure… mais d’autres ne tarderont pas à suivre, je n’en doute pas. Arès venait à peine de rappeler à lui ses armées. D’anciens Berserkers réhabilités, de nouveaux rejoignant la cathédrale de chair peu à peu après leurs errances. Elle avait déjà vécu cela, et savait que l’éveil des quatre Cardinaux allait forcément entraîner un vague d’arrivées au sein du dédale. Au gré des jours, des semaines, des mois, Arès renforcerait ses armées avant que ses premières machinations ne se mettent en place. Sa part humaine pourrait lui souffler alors l’espoir que cette fois, l’on ne lancerait pas des forces insuffisantes dans la bataille. Tandis que la bête qu’elle était devenue n’appelait qu’à semer la mort, à la gloire de leur Seigneur.
Son regard avait été vague un court instant, comme elle s’était laissée emportée par ces courants contraires. À peine quelques secondes, où des murmures contraires étaient venus s’opposer, en soufflant vaguement sur ses pensées. Rien d’assez clair que pour être nettement perçu et interprété, mais néanmoins bien présent. Elle mit alors cela sur le compte de quelques restes qui demeureraient à enterrer. Il n’était peut-être pas si aisé de balayer toute une vie ? Du moins lorsque cela concernait la sienne, et tout ce qu’elle avait semé sur son passage. Ou plutôt, tout ce que cette vie, ces vies, avaient semées en elle, comme autant de racines qui chercheraient à la retenir d’accomplir ce qu’elle est réellement : la Famine, & le fauve à quatre têtes.
Elle reprend alors le fil, comprenant qu’il faisait référence au Djinn en tant que multiplicité. Les Djinns dans son cas, alors ? Par le tamis des quatre éléments était-il ainsi passé. Pour accéder à la reconnaissance d’une Cuirasse, il y avait toujours une épreuve à passer, un sacrifice à effectuer. Jehane s’était éveillée au Cosmos en se nourrissant de la chair putride de son frère, et s’était montrée digne de la Famine en faisant de sa vengeance un véritable bain de sang.- Je ne pense pas que je sois celle que ta Cuirasse craigne. Je pense plutôt qu’ils respectent le pouvoir de celui que je représente. De celui qui nous a offert cette nouvelle vie. Ce doit donc être tout légitimement notre Seigneur Arès que ta Cuirasse craint et révère, ne me reconnaissant là que comme son loyal représentant. Et elle savait en jouer… Lorsqu’elle portait sa propre Cuirasse, son Cosmos exsudait la Famine, la substance même du cavalier sombre, du général des Ombres. L’un des quatre Cardinaux, à la tête des armées de la divine destruction.- Il n’est pas un affront de demander. Mais c’en serait un d’insister alors que j'exprime à présent mon refus. Ta voix est-elle un vecteur de ta puissance ? Je dois t’avouer que ce serait la seule situation à mes yeux pour qu’il soit convenable que tu m’accompagnes. Car c’est au combat que sont dédiées mes plus enivrantes mélodies... Jehane s’était détachée de tout lien, de toute compagnie. Avait admis qu’elle marchait seule parmi les Ombres. Et si en cette ère, elle mènerait des siens au combat, il lui était difficile d’imaginer tisser des liens allant plus loin que cela. Elle était une autorité militaire, et elle estimerait que ce serait un sacrifice à ce rôle que d’accepter d’être une amie, une compagnie. Comment le fait de partager une intimité pourrait-elle ne pas nuire au rôle de sa vie ?- Il m'arrive par contre de jouer pour la Famine... Et il ne m'est pas donné d'empêcher quiconque d'écouter... Elle glisse ses doigts sur ses cordes, provoquant un son étouffé bien loin de ressembler au son désiré, pour lequel il était nécessaire d'en pincer les cordes. Elle pourrait jouer, oui. Mais pas avant qu'il ne réponde à sa question. Car si sa voix provoquait les mêmes ravages que sa musique, alors oui, un jour, ils partageront cela, au cœur de Saints morts s'il y avait une justice en ce monde.
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| | | SamaëlArmure : Cuirasse du Djinn | Re: [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) Mar 19 Mai - 21:59 | | | Le Djinn était donc le premier. Sans doute pas le dernier. Chaque jour il croisait de nouvelles personnes. Chaque jour il se fondait un peu plus dans cette culture si éloigné de la sienne. Chaque jour, il se faisait plus froid. Lointain. Pourtant, la musique l'avait réveillé. Et désormais il lui revenait en tête des mélodies, des son de flûte. Des voix... Mais aussi des danses. Elle aussi semblait lointaine. Il le ressentait. Comme si elle voguait entre deux mondes. Intriguant pour Iblis, lui qui maîtrisait les trois Djinn, habitués aux conflits des esprits. Ses paroles... Sa manière de décrire les choses... Il y avait là une subtilité qui avait fait défaut au jeune Perse. Peut être fut-il bien avisé de ne rien remarquer après tout car ici, dans l'estomac de bête, il n'y avait que peu de place pour l'erreur. Seul le sang pouvait réparer. Pouvait pardonner. Voilà pourquoi celui né du feu sans fumée se présentait. Menait. Ils étaient tous ici sous la volonté suprême du Seigneur de la Guerre. Quand bien même le Djinn avait sur ressentir en la Famine une dominance naturelle. La Chair répondait à la Chair. L’écho du vide se perdait, lui, dans l’abîme lointaine.
Je ne ferai rien de tel dans ce cas. Cette voix est pure, belle et mélodieuse. Elle a le pouvoir de toucher les cœurs certes, mais n'est pas faite pour évoquer la puissance. Ma naissance vient du feu, et il est depuis mon puissant esprit. Mais il n'est pas le seul. Disons alors que je profiterai de votre cordée pour nos prochaines batailles.
Et il était persuadé que ces dernières ne tarderaient pas. Les murs grondaient parfois. Grinçaient. Tout se réveillait dans la chair mouvante. Les cris se faisaient plus forts, les hommes plus sauvages. Plus fous. Cela n'aurait fait aucune différence pour lui que la Famine soit violence en chaque instant, mais le calme avait parfois de bonnes vertus. Et elle énonçait jouer pour elle. Voilà ce qu'il avait aperçu. Ce que Samaël avait certainement interrompu en un sens. Une symphonie dédiée à ce que représentait cette Cuirasse qu'elle portait.
Soit. Je comprends, Cardinale. Il semblait vouloir dire autre chose. Partagé entre le désir de se retirer et celui de répondre à cette interrogation. Celle qui lui avait traversé l'esprit alors. J'ai néanmoins une dernière question. Il ne fait aucun doute quant à votre réalité, cependant... Je ne suis pas sûr que vous êtes de notre temps. Est-ce que je me trompe ?
Allait-il le regretter ? Possiblement. Mais les paroles étranges de la Famine le poussait en cette direction. De multiples noms. Évoquer une ère... Ce qu'il avait prit pour un esprit n'en était peut être pas un... Mais il y avait autre chose. Il en était certain. Etait-il mal placé en cet instant? Imprudent ? Sans aucun doute... Car pour le moment, il n'était plu pur. |
| | | JehaneArmure : Famine | Re: [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) Dim 24 Mai - 1:35 | | | Jehane opina doucement à sa réponse, son acceptation. Elle appréciait cette discipline naturelle, cette retenue dont il était capable. Beaucoup trop de Berserkers oubliaient souvent la différence fondamentale entre se comporter en fauves et se comporter en animaux. Se tournent en ridicule sans honte, alors qu’ils devraient dignement et fièrement servir Arès, avec dévouement. C’est ainsi que les Saints se comportaient le plus souvent. Et c’était sans doute là une bonne piste pour expliquer leurs déconvenues. Sans discipline ni rigueur, ils n’étaient rien de plus que du bétail… Triste pour ceux qui devraient être prédateurs ! Trop peu le comprendraient sans doute, mais elle pouvait s’estimer heureuse d’en avoir au moins un qui savait faire la différence. Serait-il redoutable au combat, par contre ? Elle s’en assurerait un jour. Ferait le nécessaire pour en juger*, lorsque la situation s’y prêterait mieux.- Les chansons se tissent de feu et de glace, Djinn. Personne ne chante la tiédeur de ses humeurs ou de ses sentiments. Si ta voix est pure, uses-en pour raconter les flammes, Iblis. Se plaît-elle à répondre. Elle ne cherchait pas à l’inciter à quoi que ce soit, juste une réflexion qui l’occupe un instant. Pour qu’un chant puisse toucher l’âme, il se devait d’être nourri de sentiments puissants. Extrêmes. L’on pleure face à la profondeur abyssale de la tristesse et de la dévastation. L’on s’émeut et se réchauffe le cœur des flammes attisées de l’amour. On consolide sa haine d’un glacial chant guerrier menant au champ de bataille. Ce n’en était qu’à ce stade qu’un chant, ou dans une mesure plus subtile la musique pouvait se permettre de toucher l’âme et de transcender l’être. Sa question suivante lui fit réfléchir plus longuement cependant.- Je pourrais dire que j’ai connu plusieurs générations de Berserkers. Mais est-ce que cela compte réellement, alors que ces générations se succèdent si vite ces dernières années… Il doit sans doute être excessif de parler d’un autre temps, alors. Et en si peu d’années écoulées, elle avait l’impression d’avoir vécu tant de vies déjà… le monde des éveillés est ainsi fait, sans doute, ou bien sa vie en particulier a-t-elle simplement été marquée d’un sceau chaotique.- Je suis celle dont la mort ne veut pas. Seul l’avenir nous dira si elle peut changer d’avis. Cela pouvait donner l’impression qu’elle avait vécu beaucoup plus que ce n’était le cas en réalité, mais il n’était pas dit que Jehane s’en rende compte. À ses yeux à elle, elle avait vécu et vu bien plus que le nombre d’années qui s’étaient écoulées depuis sa naissance. Elle avait connu quatre abandons, et quatre retours à la vie. Quatre vies qui avaient toutes un début et une fin nettement marquées.- Chante-moi tes flammes, Iblis. Puisque ta naissance vient du feu, chante-moi cette vie ! - Citation :
- *quand elle aura une FT, wesh ! °°
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| | | SamaëlArmure : Cuirasse du Djinn | Re: [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) Sam 30 Mai - 17:37 | | | Une évidence. Il ne put qu'arquer un sourcil face aux dires de la Cardinale. Le Djinn était porté par sa curiosité, il dédaignait le chant pour le combat, n'y voyait qu'un moyen pou s'exprimer... Mais l'affrontement n'est-il pas une forme d'expression ? De discussion. Comment n'y avoir jamais songé, alors que le lien était évident, permettrait même aux esprits de mieux s'accorder. Ce Dédale était une source de surprise constante, un autre monde au sein de cette terre qui permettrait certainement à l'invisible d'y trouver une place. Vinrent alors les réponses, quelques mots fugaces survolant. Elle semblait perdue dans le temps, perdu entre plusieurs époques. Peut importait leur distance. La fatalité. C'était là ce qui semblait guider cette femme qui arpentait les couloirs sans voix. Difficile d'exposer un avis pour celui qui venait de naître en somme. Pourtant il y retrouvait un écho. Elle représentait son ordre. La Famine. Ne pouvant mourir, condamnée à vivre vide. Était-ce là la destinée de Samaël dans cette armée invisible ?
Vos paroles sont d'une sagesse certaine. A dire vrai je n'avais songé à une passerelle entre les mondes...
Les mots avaient eu leur impact, cependant restait à déterminer la manière de faire. La passerelle entre l'invisible et le réel avait été créé, alimentée par un feu tueur d'esprits, elle n'en restait pas moins fragile. Devait être renforcée. La voie venait d’être éclairée.
Je ne saurai le faire aujourd'hui je vous l'avoue. Cependant vous m'avez ouvert l'esprit. Il va me falloir tenter de lier mon hôte à mes flammes par son chant, et devenir ainsi plus apte à vous servir. Si vous n'avez pas d'autres ordres à me donner, je vais me retirer pour tenter d'ouvrir cette nouvelle voie que vous m'avez décrite. Je vous remercie, Cardinale.
Il s'inclina respectueusement, commença à replacer son casque sur sa tête prêt à quitter cette pièce, l'esprit rempli d'idées et de perspective. Il souriait alors. |
| | | JehaneArmure : Famine | Re: [Janvier 553] L'obédience du dénuement (Jehane) Mer 3 Juin - 2:29 | | | Ainsi, il n’y aurait pas de chant pour la Famine en ce jour, alors. Elle n’était même pas sûr en fait qu’ils s’étaient parfaitement compris, alors qu’elle n’avait rien demandé d’autre qu’un chant passionné, qu’une démonstration de sa voix pure, par le spectre du feu et de la glace, soit d’extrêmes sentiments. Quoi qu’il en fut, Iblis semblait avoir trouvé là de quoi cogiter, travailler, se développer sans doute. Peut-être finalement auraient-ils l’occasion de joindre mélodie et chant sur un champ de bataille, si la Fauve avait bien saisi dans quoi Samaël souhaitait se lancer désormais. « lier mon hôte à mes flammes par son chant », avait-il dit. Il y avait là matière à réflexion pour elle aussi, et des liens à opérer.
Quoi qu’il en fut, il en était donc venu à lui demander permission de pouvoir se retirer, ce à quoi bien sûr elle ne voyait pas d’inconvénient. Elle n’escomptait pas le forcer à chanter pour elle après tout, et cette voix serait bien entendue un jour ou l’autre de toute façon. Une Ombre. Un Murmure. Voilà tout ce qu’elle pouvait être si elle le désirait. Alors oui, elle pourrait bien l’entendre une autre fois, qu’il en ait conscience ou non...- Fais ainsi qu’il te chante, Djinn. Certains pourraient s’amuser du comble de cette déclaration, mais la Famine était définitivement au dessus de ce type de considération.- Travaille dur. Affûte ce que tu es. Car rien de ce qui compte n’est gratuit. Et ainsi, nous pourrons être fiers le jour où tout cela paiera... Lorsqu’il commencerait à partir, elle ferait demi-tour à son tour. Retournerait se positionner au centre de l’Hypothalamus. Sa Cuirasse de sang se disperserait en ténèbres avant de se rematérialiser en cette balance pipée. Et les notes alors se répercuteraient à nouveau, en une offrande mélodieuse. |
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