[Mi-Mars 553] Vers un nouveau duo?

Asgard… Le nord avait été une inconnue, au mieux, un danger à venir. Le problème avait été mis de côté il y a quelques années quand les messagers du Sanctuaire avaient arrêté de revenir et qu'Athéna avait déclaré l’endroit terra incognita. Mais un ours n’hiverne pas pour toujours et il finit toujours par se réveiller. Alors Childéric n’avait pas été étonné de voir le nord se manifestait et il avait bien réfléchir à ces guerriers divins. Si ce qu’ils avaient sur le dos était leur protection sacré beaucoup de choses avaient changé ? Mais en quoi ? Il se souvint du guerrier divin Hakon avec qui il avait tissé une relation qui aurait pu devenir une amitié. Une amitié forgée dans le sang d’un ennemi commun. Il se souvenait de ces histoires d’anneau qui avait brisé l’esprit de la prêtresse, mais c’est de cette même prêtresse que le Sanctuaire avait reçu conseil de ne plus se présenter à Asgard… Maintenant répondant aux ordres d’un Grand-prêtre, ce dernier demandait à voir la voix de la Sagesse.

Cette vieille chèvre de Nébu lui manquait à ce moment précis et discuter avec lui aurait sûrement aider celui qui fût lion à voir plus clair dans ce souci divin. Pourquoi Asgard s’était coupé du monde, une question équivalente à celle du sourire d’Apollon sûrement. Plan tordu d’une divinité complexe. Reste à savoir quel dieu et pourquoi ? Le dieu gardien du Nord était Odin, l’équivalent de leur Zeus et puissant seigneur. Des liens puissants existaient dans l’histoire entre eux et le Sanctuaire d’Athéna. Pourtant sous la férule d’Odin les guerriers d’Asgard avaient fait la guerre aux Saints plusieurs fois, ce qui avait conduit à l’emprisonnement d’Haldor, quand il servait encore Asgard, à la grande époque des tributs. Une réussite… Une nouvelle guerre ? Une volonté justement de centrer sur le jeu du Nord plutôt que celui du Sud ? À eux de trouver une réponse.

Il salua le troisième gardien et le sixième arriva dans le bureau qu’il s’était aménagé ici. Ce nouveau chevalier serait un atout sûrement et si Silas pouvait décider de faire preuve de la sagesse qu’il possède, à deux, ils pourraient bien réussir à obtenir quelque chose. Il aurait pu se rentre sur place lui-même, mais il préférait prendre la température d’Asgard avant et le message lui laissait à loisir cette opportunité.

« - J’irais mieux le jour où j’aurais le loisir de passer une journée sans devoir être à plusieurs endroits à la fois. C’est d’ailleurs pour ça que vous êtes là. Tu as passé le mot d’Asgard et j’ai eu la suite. Il désire organiser une rencontre là où il réside, dans le quartier des lanternes. Et c’est vous deux que j’ai choisi pour représenter Athéna. »

Il désigna de la main deux fauteuils sur lesquels les deux chevaliers d’or, enfin, fauteuils, il s’agissait de deux chaises tissé de paille, un peu mieux qu’un tabouret mais loin du luxe habituel du Sanctuaire, il fallait faire avec, pour tout le monde. De même, cette fois et c’était surtout pour Silas, bien qu’il soupçonnait Kaleb de consommer au moins autant de vin que lui, pas de raisin fermenté !

« - Alors je vais faire simple et je pense que ça ira vite. Mais nous ne savons rien d’eux depuis les deux dernières années. Si ce n’est le nom du nouveau guerrier divin qu’a rencontré Silas. Et c’est… Tout. Avant notre guerre en Italie, le nord était aux mains de la Grand-prêtresse Eirwen. Traditionnellement, c’est souvent une femme qui a commandé le Nord. Là, leur chef est maintenant un homme. Voilà à peu près tout ce que nous avons sur Asgard. Alors, découvrez ce que vous pouvez, ne faites pas de promesse que vous ne pouvez tenir. Et garantissez au moins qu’ils se tiennent loin de nos guerres et au mieux, qu’ils nous soutiennent d’une façon ou d’une autre. Pourquoi reprendre contact maintenant ? Je ne sais pas. Alors si vous avez questions, avis et suggestions, je vous écoute. Puis, vous partirez demain, vous avez rendez-vous dans l’après-midi. »

Il était curieux de voir l’avis qu’auraient les deux chevaliers d’or, s’ils pouvaient peut-être voir des choses qui lui échappaient. Mais difficile quand on a absolument aucune information sur une énième ombre…

Le Pope adressa un signe de tête à Silas. Cette histoire était encore bien présente dans son esprit… C’était après tout sa première véritable mission, son premier véritable combat, ses premiers pas de soldats. Pour le reste, cela aurait pu être le tournant de beaucoup de choses et, à bien y regarder, peut être que ses prédécesseurs auraient pu accorder bien plus d’importance à ces histoires. Mais ce qui était fait, était fait et maintenant, il devait composer avec ça. Le plus important surtout, c’était ce qui était naît dans ce combat contre ce cancer sombre. Comme l’avait Silas, il avait fraternisé avec ce guerrier divin, et, étrangement, il était certain que son ami et ce nordique aurait pu bien s’entendre, du moins, pour leur passion du vin. Pour le reste, il souleva un point intéressant. Plus que simplement parler des vieux souvenirs, ce point pouvait être utile.

« - Alvis de Gamma, Asher Dorana de Delta, Toryald d’Alpha, Haldor, anciennement de Gamma, puis Zeta et Hakon de Beta, celui que j’ai connu. Sans oublier le nom de leur Grande-prêtresse dont nous avons parlé. Voilà les noms que nous connaissons d’Asgard. »

Le reste de la question diplomatique de Silas appelait une réponse simple et Childéric lui donna sans aucun rond de jambe. Parfois, aller droit au but avait ses avantages et ici, c’était celui de gagner du temps.

« - Non. Ils nous prennent de cours, c’est eux qui ont joué le mutisme pendant des années, nous n’amenons rien, nous ne savons même pas à qui nous allons parler. Il a tué nos émissaires, il t’a demandé à toi de transmettre le message et ce sont des pages qui ont transmis les détails. Je ne vais pas me déplacer comme ça, pas pour ça. Et puis, envoyer deux chevaliers d’or, c’est suffisamment respectable comme ça. »

Et vient ensuite le temps des conjectures et des réflexions. Mais il ne put retenir un soupir. Enfin, Childéric ne pouvait pas trop en demander et déjà, il pouvait voir le troisième gardien prendre son rôle avec un peu plus de sérieux qu’avant. Les différents savons qu’il avait dû lui passer semblaient avoir porter leur fruit. Alors il jouerait le plutôt que de simplement lui répondre qu’il ne savait déjà pas de quoi ils pourraient parler avec les représentants d’Asgard, alors de là à poser des limites… Il regretta encore une fois Nébu qui aurait su jouer le jeu sans problème sans qu’on le prenne par la main. Mais Kaleb était un nouveau membre du cercle et Silas était seulement en train de prendre l’épaisseur du vétéran que son ami attendait de lui… Le nouveau gardien souleva quelques points intéressants vis-à-vis de la situation cependant.

« - C’est pour ça surtout que vous y allez. Pour prendre la température, pour voir ce qu’ils veulent, ce qu’ils sont près à mettre dans la balance. Vous savez ce qu’Athéna et moi voulons : libérer notre flan nord du reste. L’idéale serait de les jeter sur les forces d’Arès, mais je n’y crois pas une seule seconde. Il vous faudra avancer dans l’ombre et à vous d’y amener la lumière. »

Un sourire, ensuite, étira la bouche de celui qui fût lion. Si Silas avait eu du mal à se mettre en route, il pensait maintenant comme ce qu’il attendait de son ami. Les deux chevaliers semblaient bien s’entendre et se compléteraient sûrement sur bien des aspects. Reste à savoir s’ils ne l’étaient pas trop, mais l’avenir donnerait sa réponse à Childéric. Pour le reste, Silas avait des qualités dont pouvait profiter Kaleb pour acquérir l’expérience dont il aurait besoin très rapidement.

« - C’est plus ou moins ça oui. Je ne pense pas que ça soit un piège, bien qu’il existe des moyens de briser la barrière des Ligures, faîtes attention à vous malgré tout. Pour le reste, je pense que Jamir était plutôt un moyen pour les Ases de montrer au monde qu’ils existaient plutôt qu’une véritable alliance. Après tout, nous ne savons pas exactement s’ils existent des relations diplomatiques concrètes avec eux ou non. »

Les envoyer dans le noir ne leur plaisait pas vraiment, mais disposait d’un autre choix ? Pas vraiment…

Un nouveau soupire quitta les lèvres de Childéric et le mouvement sa tête fut la seule réponse qu’il adressa à Silas. Si seulement, pour une fois, il pouvait réfléchir à tous les aspects d’un problème et non pas à ce qu’il y avait devant son nez. Mais encore une fois, il avait commencé le chemin que le lion voulait le voir prendre. Au Pope de lui laisser le temps dont Silas avait besoin pour arriver au bout de ce chemin. Celui qui fût lion en profita pour le recadrer rapidement, sur le ton de la conversation. Pour une fois, ce n’était pas une réprimande, mais plutôt disons, une façon d’encourager ses réflexions dans une bonne direction.

« - Ne te prépare à rien Silas. Que tu partes, et cela vaut pour toi aussi Kaleb, avec des idées pré-conçues, vous leur donnaient du poids. Rester prudent c’est tout ce que j’attends de vous. Les intentions d’Asgard sont inconnues, mais pas forcément néfastes. Peut-être veulent-ils eux aussi se ménager de l’espace pour régler des problèmes intérieurs ? Simplement désirent-ils exister sur le terrain des affaires. Tout le monde est venu ici. Que le trône retrouve son dragon, peut les arranger comme l’inverse. Réfléchis juste à ça et ne ferme pas tes réflexions ça, nous ne savons rien, alors ne part comme si tu savais tout. »

Pour le reste, il se tourna vers le chevalier d’or de la vierge et sa remarque n’était pas idiote. Un peu en décalage avec la réalité actuel, mais pas tout à fait idiote.

« - Pour le reste, nous sommes ouvertement en guerre avec les guerriers d’Arès, tout comme avec les oracles. De même que nous avons lancé des tractations avec les marinas. J’ai passé un accord avec leur Légat. Leur intérêt n’est pas encore dans une hostilité franche à notre encontre. Pas encore... »

Mais tout changerait quand le secret qu’avait offert Kilian aux forces de l’enfer exploserait. Gagner du temps, c’était tout ce qu’il y avait à faire maintenant et cette délégation envoyé voir le Grand-prêtre d’Asgard était une bonne chose. S’il pouvait gagner du temps sur le nord.

« - Vous savez quoi faire maintenant. Vous avez vos ordres. Écoutez, parlez, négociez et surtout, réfléchissez. N’oubliez pas ce que je viens de vous dire : nous ne savons rien, alors ne fermez vos esprits à rien. Vous pouvez disposer maintenant. Je compte sur vous, et particulièrement sur toi Silas. Bon courage. »

Et sur ses mots, il congédia les deux chevaliers d’or et, après leur avoir adressé un ultime signe de tête il se remit à travaillé, tristement, il avait déjà perdu assez de temps comme ça à bouger ces nouveaux pions sur cet échiquier à plusieurs dimensions.