[Mission] L'envoyé du Sanctuaire [2 mai 550]

Depuis sa conversation avec Thivan la berserker n'attendait plus qu'une chose : Le retour du Pontifex. Peu d'informations parvenaient à ses oreilles de second-couteau au service d'Arès et le Cardinal comptait jouer la carte de la retenue jusqu'au moment propice, ce qui, même si elle pouvait le comprendre sans difficulté, n’enchantait pas Ludmila. Leur réputation avait souffert des dernières défaites mais il était peu probable que la méfiance s'estompe à leur égard – Le Dieu de la Guerre ne s’essouffle jamais et si sa propre armée se voyait affaiblie, il y avait toujours de nombreux plateaux sur cette terre où son influence pouvait se répandre afin d'envoyer au casse-pipe d'autres belligérants de manière à ce que le chaos ne cesse de s'amplifier et d’accaparer Byzance tout en entamant son moral.
Quitter la citadelle et enclencher de nouvelles intrigues... voilà ce qu'il fallait faire. Le répit s'avérait nécessaire en temps de guerre, du moins pour ceux qui ne lui vouaient pas entièrement leur vie. Aussi en laisser à l'Empire Romain et à son Sanctuaire risquait de jouer en la défaveur des berserkers. Du moins, c'était l'opinion de la Hyène.

Dans tous les cas cette dernière ne pouvait quitter la citadelle pour tenter quoique ce soit en solitaire et ce fût donc sans hésitation qu'elle accepta de garder la porte d'obsidienne jusqu'à ce que la hiérarchie déclare ses nouveaux plans. L'arrivée d'un émissaire d'Athéna avait été confiée par un étrange individu, en plus d'autres informations qui rendaient la Hyène septique – En effet elle n'appréciait pas que cette visite peu flatteuse se soit transformée en la potentielle pierre angulaire de leurs prochains mouvements... même si aujourd'hui la présence d'un cosmos adverse aux portes de la forteresse confirmait une partie de ces informations ; un Saint annonçait sa présence. Celui des Gémeaux, un garde d'élite du Sanctuaire en personne. Il y avait de quoi s'étonner. Quel message souhaitait donc transmettre le Grand Pope en envoyant un tel personnage comme émissaire ? Mais il n'y avait pas que ça : Ludmila se crispa d'autant plus en se rendant compte qu'il était seul. Un symbole de la puissance ennemie comptait fouler le sol de la citadelle du Dieu Combattant, seul. Il ne s'agissait pas d'un diplomate de second rang dont la perte s'avérerait moins lourde... il ne s'agissait pas non plus d'un symbole entouré d'une escorte suffisamment solide pour imposer le respect aux servants éternels de la guerre. Certes ils avaient gravement souffert et encaisser les conséquences d'un nouvel échec diplomatique alors qu'ils avaient frôlé l'élimination quelques années plus tôt n'était pas bien sage... mais depuis quand la sagesse dictait la conduite des berserkers ? La hiérarchie ennemie cherchait à tenter le diable, assurément.

Passant les portes noires de la forteresse, la Hyène apparut donc devant l'envoyé solitaire non sans sa cuirasse sur les épaules et la tête de sa hache somnolant dans le creux de sa main. Elle le dévisageait un instant – Après tout c'était la première fois qu'elle rencontrait un réel adversaire extérieur à la citadelle, et la curiosité se voyait considérablement renforcée par la teinte dorée de sa Cloth. Certes cela produisait un certain effet... mais atteinte par cette image du touriste isolé, elle se décida à un petit test – Après tout sa tâche consistait à tenir l'entrée du bastion. En dehors de ça il n'y avait pas grand chose pour se divertir et en apprendre un peu plus sur les desseins des dieux et leurs représentants.

Une audience.
Et pour quel motif ? Car si vous souhaitez collectionner d'autres Tributs ça risque d'être difficile. Les bons soldats se font rares. Marquant une pause, elle ajouta ensuite d'une pointe de fierté qui ne manquait pas de faire sonner le tout comme un air de défi : Quoique je ne vous apprends rien... sinon vous ne parieriez pas votre vie en débarquant seul dans le domaine de son Altesse Arès!

Voilà un message de passé, un. Pour sûr qu'elle le laisserait entrer si celui-ci lui demandait à nouveau... mais avait-il seulement peser à quel point sa requête s'avérait culottée ? Ludmila, elle, souhaitait lui faire comprendre. Elle n'était pas la plus déraisonnable des berserkers après tout – Encore que le respect avait de l'importance à ses yeux. Surtout envers sa divinité. Elle reprit après un petit rire sec, insistant sur la possible menace latente qu'elle venait de relever avec amusement :

Répondez puis appelez vos hommes, de toute manière je consentirai sûrement à tous vous faire entrer puisque c'est... au nom d'Athéna.

Alors que son interlocuteur fit un pas, visiblement soucieux de son environnement à l'idée que ce dernier se transformerait potentiellement en vilaine scène de mêlée, la Hyène elle penchait un instant la tête sur le côté, les sourcils arqués.

... Vous vous en passerez bien ?!
Teh! Je suppose que ce n'est pas le cas de votre hiérarchie.
C'est amusant car pour ma part c'est l'inverse : Vous avoir dans mes pattes ne me déplaît pas... alors que mon Pontifex lui se passerait bien d'avoir à vous considérer peu importe vos motivations.

Sur ces mots, elle fit doucement décoller sa hache d'un geste souple vers le haut, la rattrapant puis la laissant tournoyer au gré de son poignet comme pour s'échauffer. Cet homme snobait sa question pour demander toujours plus : son nom, son ticket d'entrée... voilà même qu'il insinuait que le Pontifex était peut-être absent, ce qui ne la rassurait pas puisqu'il visait juste - Que ce soit le hasard ou un coup de bluff.
Ce fût alors sur un ton plus grave qu'elle reprit.

En fait, vous vous passerez aussi de l'accès à mes portes, de mon nom et certainement de tout le reste tant que vous ne répondrez pas à ma question. Qu'est-ce qu'un Gold Saint solitaire vient donc faire chez nous ?! Si vous n'amenez avec vous que l'arrogance du Sanctuaire je vous conseille de la ravaler, au moins pour cette fois, puis de vite tourner les talons...

L'excitation gagnait la combattante. L'éclat de la Cloth adverse se répercutait dans ses yeux violacés et déjà son corps se préparait à la moindre réaction des Gémeaux. Certes celui-ci semblait poli... mais la teneur de ses propos tout comme son rang n'admettaient aucun doute au sujet de sa loyauté et de sa participation aux desseins du Grand Pope, et surtout, à la ruine de tous les ennemis de Byzance. La vandale ne s'y laisserait pas prendre.

Tellement arrogante qu'elle ne prenait pas la peine de se mettre en valeur, certainement. La vandale ne relevait pas cette remarque, se contentant d'écouter la suite avant de se laisser aller à une réponse et surtout, au début des hostilités.

... Ça tombe bien puisque je suis la gardienne de cette porte ! Mais vous me vexez moins en énonçant des faits qu'en vous pointant comme une fleur devant la forteresse du dieu de la guerre, croyez-moi.


Savannah Rush!

Rétorquait-elle en laissant à son tour surgir son cosmos qui, à la différence de son adversaire ne tourbillonna qu'un instant, ne s'agglomérant et vibrant que pour mieux se voir déchargé à travers un premier assaut – De quoi le prendre de vitesse. Effectuant quelques pas afin de développer son élan la Hyène effectua ensuite un bond qui la conduisit droit vers le clinquant ennemi. Une fois la distance franchie ce fût au tour de sa hache de briser la dernière barrière les séparant l'un de l'autre, s'abattant franchement contre la Cloth dorée dans le but de briser ce fameux manteau cosmique. Sublimé par la vitesse, l'impact provoqua mille éclats et étincelles qui crépitaient dans les environs et soulevaient une chaleur assommante. De quoi remplacer les résidus cosmiques déchargés par le Saint un temps plus tôt.
Loin d'en avoir finie avec sa démonstration de célérité, Ludmila se laissa ensuite rouler au sol afin de dépasser sa cible et ainsi se retrouver derrière elle. Animée par l'adrénaline qui la gagnait toujours un peu plus elle ne gaspilla pas une nouvelle seconde dans ses cabrioles puis élança plutôt sa lame de plus belle contre la sainte et symbolique protection d'Athéna, bien décidée à la noyer sous l'usure. Une fois son œuvre accomplie, elle effectua un saut de retrait qui n'annonçait qu'une chose au vu de son style de combat : La prochaine attaque demanderait un bref instant de recul.

Dites-moi Gémeaux... A votre avis combien de temps une Cloth de si belle facture peut tenir face à l'une des armes d'Arès ?

Esquissant d'abord un mince sourire alors que sa hache déployait son cosmos destructeur tout autant que la silhouette de sa propriétaire, la Hyène prit une large inspiration. Ce n'était pas un adversaire à prendre à la légère bien au contraire... plus que jamais elle aurait besoin de sa hargne pour en venir à bout.

Qu'est-ce que ça peut bien vo...?!

Ludmila n'eut pas le luxe de terminer, d'abord interrompue par le nom d'une technique propre aux Gémeaux puis subissant ensuite de la manière la plus effroyable cette dernière ; aspirée par des forces insoupçonnées, elle se retrouva au cœur d'une tempête cosmique si dense que tout son environnement s'en voyait troublé... un effet qui balayait le sien, et de loin. Maintenant des bourrasques lui lacéraient le corps et retenaient ses mouvements, l'atteignant justement là où ça lui causait le plus de tord. Mais la Hyène ne pouvait se laisser dominer plus longtemps par la panique et, dans un cri de rage bravant son détestable sort, laissa exploser son cosmos qui se transformait progressivement en maintes mâchoires noirâtres.
Aussitôt les rangées de dents éthérées se délectaient des effluves cosmiques qui perturbaient leur maîtresse, lui permettant de reprendre le contrôle de la situation et ainsi réaliser que les lieux n'étaient plus les mêmes. Tout ne venait pas d'être dévasté – Soient il s'agissait d'une illusion soit ils avaient été téléportés. Elle le devinait à l'évidente absence des imposantes portes qui représentaient tout de même le motif de cette confrontation. Peu importe, ici ou ailleurs il lui fallait s'adapter et se battre. D'autant plus que le Saint fondait déjà sur elle avec l'idée de lui asséner une série de frappes au corps-à-corps, ce que la vandale avorta net d'un mouvement menaçant de sa lame en direction de celui-ci, démontrant plus qu'il n'en fallait qu'elle avait bien retrouvé toute sa dextérité en la matière.

A nouveau, un espace les séparait. Elle laissait donc son énergie cosmique se répandre dans l'illusoire sanctuaire ennemi, prenant par conséquent le temps de lui répondre avant de continuer sa lutte. Car un détail changeait sa mentalité désormais : Pour sortir, elle devait soit tuer son interlocuteur soit le convaincre de dissiper sa prison.

Aussi sûre que je souhaite sortir d'ici, oui !
... Mais c'est le destin des soldats divins de se battre pour la volonté de leurs maîtres jusqu'à la fin. Sauf qu'on ne retient que le nom des vainqueurs. Pour l'instant je n'ai aucune raison de vous donner le mien... quand au votre, Teh! Vous feriez mieux de l'oublier, vraiment !

Vous vous attendez à quoi en souhaitant forcer nos portes ? Si ce n'est pas ma lame qui vous terrasse alors une autre s'en chargera. Elle soupira sans baisser son attention pour autant, reprenant telle une bienfaitrice incomprise. Vous semblez déterminé malgré tout.
Je suppose que votre hiérarchie a choisi le soldat idéal pour obtenir un nouveau Casus Belli. Un autre moins fanatique aurait tourné les talons comme je vous l'ai proposé...


Enfin, hrm! Brand Scavenger!

Sur ces mots les étranges mâchoires fumantes se développaient plus encore jusqu'à prendre la forme de hyènes gémissantes. D'autres se soulevaient d'ailleurs un peu partout, envahissant le domaine de leur proie puis lui tournant autours, entamant diverses offensives, mordant parfois et se repliant d'autres fois afin de le harceler en permanence. Lorsqu'elle eut fini d'observer la situation, la berserker qui elle-même s'était permise de pivoter autours de son adversaire se décida à lui rentrer dans le lard de plus belle. Hache en avant, évidemment.

La Berserker pestait en assistant cette fois-ci clairement au déploiement d'un nouveau portail, arrachant ses hyènes à leur macabre besogne. Si ce Chevalier se jouait aussi facilement de ses techniques elle risquait de perdre l'avantage... heureusement sa hache quant à elle demeurait une valeur sûre et sa rapidité n'offrait pas le luxe à son adversaire d'en éviter les affres. Sauf qu'à ce rythme l'épuisement l'attendait au bout du chemin. Hors de question de lui permettre l'usage d'un portail supplémentaire pour venir à bout de son cosmos délétère, elle devait redoubler de violence afin de l'amener aux portes de la mort – Assurément pas celles que l'ennemi souhaitait franchir à l'origine !

La forteresse d'Arès n'est ouverte qu'aux conquérants et aux alliés et vous n'êtes aucun des deux. Par ailleurs Jehane est déjà morte pour nous... comme tous ceux qui sont tombés à Rome.

Cette fois-ci il s'agissait d'un coup de bluff, étant donné que la vandale ignorait complètement s'il était prévu par sa hiérarchie de retrouver un jour cette dernière. Elle s'était prononcée comme s'il s'agissait d'une évidence pour les servants de la guerre de se détourner de ceux ayant échoués, ce qui renforçait son précédent discours et expliquait sa détermination à ne pas non plus laisser quiconque entrer dans le bastion. En fait ça se tenait plutôt bien. A voir ce qu'en pensait son interlocuteur, même si cela n'avait probablement que peu d'importance ?
Cependant ce dernier n'en avait pas terminé avec ses artifices, rouvrant une porte cosmique à proximité de Ludmila qui malgré sa réactivité ne tarda pas à se retrouver aux prises avec des hyènes furieuses – Mordue à plusieurs reprises tant le laps de temps s'avérait court, elle balaya ensuite son propre cosmos de quelques revers de sa hache endiablée pour définitivement calmer les charognardes éthérées. Non ce n'était pas une dompteuse, au contraire même, son cosmos à l'inverse de celui du Saint semblait instable et exploité brutalement et sans réelle maîtrise. Son truc à elle c'était son esprit vif et sa rapidité d'action : Ce qu'elle prouva une fois encore lors de la charge adverse qu'elle déjoua d'un pas sur le côté, intervenant cette fois ci sa main gauche pour dévier au dernier moment le coup de pied qui lui était destiné et répliquer instantanément :

Spearhead ~ Savannah Rush!

Sitôt annoncée, la Hyène répétait son attaque favorite sous l'emprise d'une furie soudaine qui venait de décupler l'intensité de son aura ; le Saint avait pris le parti de se joindre à la mêlée et celle-ci fondait désormais sur lui à la vitesse de la lumière, ses muscles vibrants sous la puissance octroyée par sa cuirasse et sa hache fendant par deux fois l'air pour percer la Cloth. Une fois encore une chaleur ambiante se soulevait au gré de ses mouvements, des étincelles crépitant tout autours d'elle.
Silas se jouerait-il d'elle une fois de plus via ses détestables portails ? Il valait mieux. Car cette fois-ci sa rivale comptait bien accélérer la cadence.

Non je ne mets pas de laisse à mes adversaires comme vous vous targuez de le faire à Jehane... Moi je ne souhaite que les vaincre!

Quelles paroles pleines de bon sens... A croire qu'ils se rapprochaient plus de la mentalité des berserkers que celle des autres Saints, visiblement. Mais pourquoi ses convictions ne l'avaient pas retenu de se jeter lui-même dans la gueule du loup ? Car en entrant dans le bastion d'Arès d'une façon ou d'une autre il obtiendrait un rôle similaire à celui de la Calamité : La mort ou la captivité, peut-être même pire au vu de la sinistre populace qui occupait les lieux.
Le chevalier d'or défiait sa rivale de ses yeux limpides rencontrant ainsi un regard ardent – Il put par la même occasion constater que la respiration de cette dernière commençait à être saccadée malgré sa vivacité à toute épreuve. En effet la fatigue tirait et tordait les muscles de la vandale et même si elle aurait voulu le cacher – ce qui n'était pas le cas – cela s'avérait impossible tant le prix de ses efforts physiques la rattrapait. Aussi lorsque la tempête cosmique propre à la galaxie des Gémeaux reprit sa mascarade oppressante elle se vit expulsée dans ses derniers retranchements – Quant à lui il fondait déjà sur elle afin de lui décerner une frappe nette au milieu du front puis l'envoyant valser une vingtaine de mètres plus loin, accompagnée par les vents qui fauchaient sans merci ses appuis.

Elle terminait sa chute dans un roulé boulé qui la replaça sur ses guibolles alors chancelantes. Le sang perlait du milieu de son front et les bourrasques redoublaient encore en intensité, mais quelque chose avait changé chez Ludmila : Un cosmos pourpre débordait littéralement de sa silhouette cuirassée, de nouvelles mâchoires éthérées dévorant les vents dans un tourbillon d'énergie sans précédent. Les derniers dommages avait fortement accru sa frénésie, cette dernière obscurcissant son esprit en même temps que Silas souhaitait l'altérer... Sa hache était lourde, tremblante entre ses mains et avide de sang – Y compris celui de sa propriétaire. La saisissant à deux mains en puisant dans sa force de berserker pour en canaliser en partie le tumulte, elle la brandit d'abord en l'air en lâchant un cri de rage. Son cosmos lui se dispersa de plus belle pour matérialiser une poignée de hyènes reprenant leur habituelle tactique de prédatrices.

Que tes maléfices te suivent dans les limbes ! Seul Arès guide ma lame ! Déclarait-elle sur un ton grave qui confirmait un changement dans son comportement.

Empoignant fermement l'arme qui d'après sa vision erronée ne cessait de se débattre entre ses mains la furie fonçait en avant, laissant la lame racler le sol dans un vrombissement terrible et ainsi limiter sa fausse rébellion. Remarquant qu'elle ne pouvait franchir la distance linéairement faute aux a-coups rageurs de Purpurine elle termina l'assaut d'un bond, abattant celle-ci sur son adversaire. Si l'attaque restait imprécise faute à l'illusion sa force de frappe s'avéra en revanche supérieure aux précédentes. La rage d'Arès s'était emparée de son cœur et se répercutait à travers son corps.
Telle était la puissance des berserkers.

Le retour à la normal. Quitter la dimension des Gémeaux et ne plus se voir altérée par l'illusion de sa hache rassura Ludmila qui perdit dans le même temps sa frénésie lorsque son adversaire signifia qu'il en avait eu pour son compte. Les quelques hyènes survivantes qui cerclaient le Saint ne tardèrent pas non plus à être congédiées, retirant leurs glapissements rieurs de la conversation. La vandale s'était acquittée de sa mission avec succès et disposait d'encore suffisamment d'énergie pour faire preuve d'une vivacité fatale si l'ennemi cherchait à la tromper pour reprendre l'avantage – Quant à elle, cette finalité lui convenait parfaitement. On lui avait demandé de protéger la porte d'obsidienne, rien de plus, et même si l'excès de zèle aurait pu être tentant avec pareille prise de guerre quasi-donnée sur un plateau d'argent... elle se méfiait. Celui-ci en avait pris pour son grade mais sa science des portails risquait de toute façon de lui sauver la mise si quiconque cherchait à l'acculer de plus belle.
Voilà pourquoi la Hyène ne tenta rien de plus, préférant se rapprocher des fameuses portes qu'elle défendait avant de répondre à son interlocuteur. Visiblement décidée à lui donner son nom maintenant qu'une manche avait été remportée.

Oui, Ludmila de la Hyène.

Souffla t-elle brièvement, attentive aux paroles comme aux gestes de Silas jusqu'à ce qu'il lui arrache un sourire de par ses avertissements, ou plutôt menaces. Que pouvait-elle répondre à cela ? Même si elle ne détenait aucun pouvoir décisionnaire la berserker n'imaginait absolument pas les desseins de son Dieu contrecarrés par quelconque menace... Les servants de la guerre connaissaient tous pleinement les « risques du métier » et n'ignoraient pas non plus la fougue et l'insoumission de leur Maître. Rester sous terre ? Et puis quoi encore. Arès n'était pas le gardien des enfers mais le semeur de zizanie, la surface du monde entier flattait son ego, entretenait son agitation et l'appelait constamment à travers des rixes permanentes.

Hm... J'en sais rien. Honnêtement je crois que nos camps n'ont jamais eu grand chose à se dire autrement que par le biais de leurs lames ! Rétorqua t-elle, amusée par cette réflexion. Comme je le disais, moi je garde ces portes alors... non, aucun message officiel pour vous, Silas des Gémeaux.
D'ailleurs je ne suis pas certaine que le votre soit d'une si grande utilité.
Le Sanctuaire s'est sûrement détaché de la sagesse de la Déesse pour parier la vie d'un de ses plus fervents protecteurs sur une « mission » qui consiste juste à provoquer des fauves en cage...

Pensive, la vandale cherchait une fois encore à lui faire passer un message. Elle n'était pas aussi brutale que ses pairs hors des combats et aimait comprendre les choses – Or voir un tel serviteur d'Athéna remuer le chaos chez un ennemi réputé pour sa rage ? Comme elle l'avait pensé au début de l'affrontement, soit il s'agissait d'un test soit les affres du pouvoir étaient montés à la tête des nobles saints au risque de les transformer peu à peu en aspirants berserkers !

Peut-être que j'aurai du vous laisser entrer avant de vous défier, emprisonné par l'influence d'Arès vous auriez alors réalisé que vous avez uniquement été envoyé en pâture... Je veux dire, même les berserkers se lancent dans des situations périlleuses qu'après un Plan de Bataille et un objectif en tête ! Jehane le sait et c'est pour ça qu'elle accepte les conséquences malgré sa défaite, je suppose.
Mais vous... si vous aviez été capturé pour si peu et mis dos au mur, auriez vous été satisfait ?! Insistait-elle avant d'en terminer avec son monologue. Vous n'apprenez rien de plus au sujet des semeurs de chaos que vous ne saviez déjà... et si ce n'est pas l'objectif de votre venue, alors peut-être que votre Pope en avait un autre en tête pas vrai ?

Sa hache pointée sans réelle hostilité vers le Gold Saint, elle le dardait de son regard vif empli de curiosité. Cet homme était-il loyal – ou fanatique – au point de se moquer de toutes choses ? La Hyène elle, ne voyait à cet épisode que l'envie du Sanctuaire de remettre un Casus Belli sur le tapis... peut-être regrettait-il finalement de ne pas avoir éliminé ses ennemis au lieu de tenter de les soumettre ? Elle n'en savait rien, mais le sujet la passionnait. Comme tout ce qui avait trait à la guerre.